? Sem, vrai ou faux
Avec 1 115 sociétés recensées et 54 200 emplois directs, les Sem jouent un rôle majeur dans l immobilier, l aménagement et la gestion des services publics locaux. Mais que connaissez-vous vraiment des Sem? Faites-vous partie des «incollables» qui maîtrisent parfaitement le sujet? Ou bien avez-vous encore quelques idées reçues sur le sujet? Pour le savoir, prêtez-vous au jeu des questions proposé par la Fédération des Entreprises publiques locales et découvrez, au fil des réponses, ce qui fait la force et l originalité des Sem. 1 Les Sem sont en déclin. Le nombre de Sem est certes passé de 1400 sociétés en 1995 à 1115 en 2007. Cette diminution est essentiellement imputable à la réorganisation des acteurs du logement social consécutive à l essor de l intercommunalité, ainsi qu à la disparition d un certain nombre de Sem monocommunales d aménagement dont l objet social était arrivé à son terme. Pour autant, 280 projets de Sem sont actuellement recensés, essentiellement dans le tourisme et les loisirs, le développement économique et l énergie. En moyenne, 25 nouvelles Sem se créent chaque année. Le dynamisme économique des Sem a sensiblement progressé au cours des dernières années. Leur chiffre d affaires total est passé de 11 milliards d euros en 1999 à 14,5 milliards en 2007. Elles emploient désormais 54 200 salariés contre 51 000 en 1996.
2 On peut être actionnaire de Sem et travailler pour elle ou sa collectivité locale actionnaire. La loi du 2 janvier 2002 modernisant le statut des Sem l affirme expressément. 3 La Sem est autant utilisée par les élus de droite que de gauche. On compte autant de Présidents de Sem de droite que de gauche parmi les 1115 Sem en activité et le conseil d administration de la Fédération des Epl est composé à parité d élus de droite et de gauche. Les lois de 1983 et 2002 qui régissent le statut des Sem ont été votées à l unanimité du Parlement. 4 Les Sem sont les entreprises les plus contrôlées de France. Aux contrôles des sociétés anonymes s ajoutent le contrôle : - de la collectivité locale actionnaire - du préfet sur les actes engageant cette collectivité - de la chambre régionale des comptes - de la Miilos pour les sociétés immobilières le rapport annuel du délégataire à l assemblée de la collectivité délégante.
5 Un parlementaire ne peut pas être président de Sem Aucune législation, réglementation ou jurisprudence ne comprend une telle disposition. Le Code électoral, autorise au contraire expressément les députés comme les sénateurs à présider ou participer au conseil d administration ou de surveillance de Sem, alors même qu ils ne seraient pas élus locaux. (On recense 130 parlementaires présidents de Sem). 6 Les Sem vivent «sous perfusion». Les Sem sont principalement régies par la loi de 1966 sur les sociétés anonymes et sont donc dans l obligation d atteindre, par leurs seules ressources et recettes, l équilibre financier. Les seules interventions financières des collectivités locales autorisées sont : les avances en compte courant d associé, comme peut le faire tout actionnaire avec une de ses sociétés, les compensations pour les contraintes ou obligations de service public dont peut bénéficier tout prestataire public ou privé de services publics.
7 Il n y a pas de véritables actionnaires privé au capital des Sem. La loi exige la présence d au moins une personne physique morale de droit privé au capital des Sem. Ce dernier des Sem se répartit en moyenne de la manière suivante : 65% collectivités locales 20% entreprises, banques ou organismes publics 15% entreprises ou banques privées Plus une Sem est de création récente, plus elle intervient sur un secteur d activité concurrentiel (énergie, déchets, eau, télécommunications, tourisme ) et plus la part de capital détenue par le privé est importante. 8 Les Sem n interviennent pas dans un cadre concurrentiel. Depuis 1993 pour la plupart des Sem de services et 2005 pour l ensemble des Sem d aménagement, une Sem ne peut se voir déléguer une mission par une collectivité locale qu à l issue d une procédure d appel d offres, même lorsque la collectivité délégante détient la majorité de son capital.
9 Les Sem constituent une exception franco-française. On recense 16 000 Entreprises publiques locales, présentes dans tous les pays de l Union européenne qui emploient 1,1 million de salariés et génèrent un chiffre d affaires annuel de 140 milliards d euros. Jusqu en 2000, la plupart de ces Epl étaient des sociétés anonymes à 100% publiques. Le nombre de sociétés d économie mixte a doublé en 5 ans. On en recense désormais près de 4 000, surtout en Allemagne, Suède, Espagne et Italie. 10 Lorsqu un élu accepte d être administrateur de Sem, il peut engager sa responsabilité à titre personnel. L élu est mandataire de la collectivité locale actionnaire qui l a désigné, en assemblée délibérante, pour la représenter au conseil d administration de la Sem. Il bénéficie à ce titre de la protection de sa collectivité locale en cas de mise en jeu de sa responsabilité civile (faute de gestion). Tel n est pas le cas par contre pour un élu actionnaire d une filiale de Sem. Il va de soi que l élu est privé de cette protection s il outrepasse ses fonctions ou les exerce avec négligence. L élu doit rendre compte annuellement de son mandat à l assemblée délibérante de la collectivité dont il est issu.
11 On ne peut pas sortir du capital d une Sem. Comme dans toute société anonyme, un actionnaire peut librement entrer et sortir du capital d une Sem. L entrée est libre, et n est soumise à aucune procédure d appel d offres. 12 Les Sem mettent fréquemment en danger la situation financière des collectivités locales. Il est assuré un contrôle financier des engagements pris par les Sem par le préfet qui peut saisir la Chambre régionale des comptes. En outre, une autorisation préalable de la collectivité est nécessaire pour la prise de participation de la Sem dans une filiale commerciale. 13 Les Sem sont soumises au code des marchés publics. Les seules Sem susceptibles de mettre en oeuvre le Code des marchés publics sont celles intervenant dans le cadre de mandats attribués par des personnes elles-mêmes soumises au Code. Pour autant, dans la mesure où les Sem sont des pouvoirs adjudicateurs, elles respectent, pour l ensemble de leurs contrats des règles de publicité, de transparence et de non-discrimination.
14 Les Sem peuvent intervenir dans tous les secteurs d activité. Une Sem ne peut intervenir que dans le champ de compétence de ses collectivités locales actionnaires. 15 Les Sem ne se distinguent pas des établissements publics et des régies. Les principales différences sont : un statut de droit privé, notamment pour la comptabilité et la gestion du personnel, l obligation de passer par une procédure de mise en concurrencepour pouvoir travailler pour la collectivité locale, d être soumises, en plus des contrôles de droit public, auxcontrôles auxquels sont soumis les sociétés anonymes, de ne pas être soumises au principe de spécialité. 16 Le territoire d intervention d une Sem est limité. La Sem peut intervenir sur le territoire de ses collectivités locales actionnaires ainsi que sur l ensemble du territoire national et même à l étranger, sauf clause volontairement restrictive incorporée dans les statuts. Cependant dans les pompes funèbres et l électricité, de façon dérogatoire au principe de liberté du commerce des sociétés anonymes, le champ d intervention de toutes les SA, et donc des Sem, est limité.
17 Une intercommunalité peut-être actionnaire de Sem. Les structures intercommunales font partie du collège «collectivités locales», qui doit détenir entre 50 et 85% du capital des Sem. Les intercommunalités détiennent 12% du capital des Sem, contre 7% en 1998. Cette évolution résulte de l essor de l intercommunalité. En effet, en cas de transfert de compétence à une structure intercommunale, la commune ne peut conserver plus d un tiers des parts qu elle détenait dans la Sem mettant en oeuvre la compétence transférée. 18 Le personnel des Sem relève du droit privé. Les Sem sont régies pour l essentiel par la loi de 1966 sur les sociétés anonymes, et à ce titre leur personnel est salarié de droit privé. Des personnels de la fonction publique territoriale ou nationale peuvent pour autant travailler en Sem, dans le cadre de détachements.
Pour en savoir plus sur les Sem Connectez-vous sur www.lesepl.fr Contactez la fédération des Epl 46, rue Notre-Dame des Victoires 75002 Paris Tél. : 01 53 32 22 00 Fax : 01 53 32 22 22 Cette plaquette a été réalisée avec le concours du Club des actionnaires de l économie mixte.