Mustapha Guenaou Histoire et mémoire de la musique judéo arabe en Algérie El Moutribia, une aventure artistique et une histoire musicale à Alger 2
Chez le même éditeur Témoins et témoignages du XX e siècle. Un exemple Hadj Abdallah Boutaleb (126 p) Camp et devoir d un témoignage. Benahmed Mohamed, un ancien détenu au camp de Saf-Saf (Tlemcen). (138 p) Actions et contributions pour l amélioration, la mobilisation et la protection de l environnement en Algérie. (206 p) Pour l histoire et la mémoire du mouvement associatif culturel, artistique et musical au Maghreb. L exemple de Nassim El Andalous : un parcours et une école à Oran (168 p) Ce que faire parler veut dire (210 p) Patrimoine Culturel Immatériel de Divertissement au Maghreb (152 p) Patrimoine culturel immatériel, éducatif et instructif Langue-culture, l enseignement des langues étrangères et l apport interculturel (210 p) Pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel maghrébin. Les contes populaires de Lalla Khira Bent El Hadj Ahmed, dans le hawz de Tlemcen (100 p) Tsashwisha, un rituel festif féminin dans le hawz de Tlemcen (Algérie).Souvenirs rapportés par un «trésor humain vivant», Fatima Zohra Bents El Hawari (256 p) Histoire et mémoire des médinas au Maghreb. Récit sur Mazûna, rapporté par Loukil Youssef (130 p) Témoins d histoire et de mémoire : Le patrimoine culturel immatériel féminin au Maghreb. El Hawfi, les romances féminines du hawz de Tlemcen, rapportées par El Ammaria bent El Houari (210 p) Le Mouvement des Uléma réformistes et ses écoles libres en Oranie (Ouest algérien) (296 p) Ce que parler des femmes veut dire (228 p) Documents d histoire et de mémoire pour comprendre la célébration de la fête d Ennayer au Maghreb. L exemple des médina-s du hawz de Tlemcen et des villes en Algérie. (128 p.) (co auteure Fatima Guenaou) Documents pour servir l histoire et la mémoire locales : l exemple d Ain El Hûts, blèd Esh Shorfa wa El m-rab-tine (108 p) ( co auteure Fatima Guenaou) Documents et textes pour servir à la compréhension patrimoine culturel immatériel poético musical au Maghreb. L exemple du hawzi de Tlemcen (268 p) (co auteure Fatima Guenaou) Portée politique et échos médiatiques en Algérie et en France : le cas de Sid El Hadj par des documents (140 p) 2
Edmond Nathan Yafil, président fondateur de l association musicale «El moutribia». Source : www.google.fr 2 3
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Présentation introduction Depuis longtemps, nous avions un penchant pour écrire sur la musique arabo andalouse et la musique judéo arabe, en raison du contact qu il y a eu entre les deux communautés, arabo musulmane et juive d Algérie. Nous avons entamé cette recherche avec l histoire et la mémoire d une association de la musique andalouse qui active, à Oran, depuis une quarantaine d années : Nassim El Andalous ( 1 ). Aujourd hui, nous consacrons cette publication à une autre association musicale où la musique judéo arabe et la musique judéo andalouse se confondent, depuis plusieurs siècles, à travers plusieurs villes d Algérie. A cet effet, nous évoquons les villes de Tlemcen, d Oran, Alger et Constantine. Il s agit d «El Moutribia», la société musicale, fondée à Alger et régie par la loi 1901. Pour les socio anthropologues, l usage du vocable «judéo-arabe» permet de mieux saisir l histoire et la mémoire de cette communauté juive, ayant vécu, un peu partout dans le monde. Cette même communauté connut plusieurs déplacements forcés et exils. Ceux qui sont venus 1 Ouvrage publié aux éditions EDILIVRE. 2 5
au Maghreb sont ceux qui ont quitté plusieurs villes d Andalousie pour venir habiter les villes algériennes, les villes marocaines, les villes tunisiennes, etc. Par le terme «la musique judéo-arabe», il faut entendre la musique où se mêlent deux communautés, les chanteurs et musiciens arabes (et musulmans) et les juifs, ayant été, fréquemment, dans les mêmes orchestres. Dans un autre sens, «la musique judéo-arabe» regroupe quelques caractéristiques sur ce genre de patrimoine culturel immatériel musical : La musique est d origine arabe. Le texte ou les paroles sont en langue arabe, qu elle soit classique ou dialectale. Les interprètes ou les chanteurs sont d origine juive. L usage de la langue arabe parlée est l une des principales pratiques langagières de ces musiciens, chanteurs et interprètes d origine juive qui font partie du même orchestre au même titre que les Arabes et les musulmans. Ils se partagent le texte et les habitudes du texte. L idée de faire un travail de recherche, qui a donné naissance à ce petit livre aux lecteurs, remonte à Mars 2001. A la demande de Jean Pierre Badia celui qui, oranais et chercheur en histoire, m avait sollicité pour quelques informations sur l association «El Moutribia» d Alger. En répondant à sa demande, je me suis trouvé devant un sujet à approfondir en rassemblant tous les éléments possibles. Donc, ce travail m a permis d entamer la reconstitution historique de cette association qui remonte au début du XX siècle de l ère grégorienne. Par ailleurs, un ami, Si Mahmoud Benkritli, aujourd hui décédé, l un des premiers journalistes mostaganemois me parlait très souvent de ses aventures journalistiques et culturelles avec feu El Boudali Safir, un 62
grand chercheur et spécialiste de la musique arabo andalouse. Les pionniers de la musique judéo-arabe ont été formés par les musiciens d origine arabo musulmane. Dans cet ordre d idée, nous avons abordé le sujet de l association «El Moutribia» d Alger afin de passer, plus tard, à d autres associations et orchestres. 2 7
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«El Moutribia» : Etymologie et signification El Moutribia est un mot et un nom arabes qui tirent leur origine du verbe : «Tariba» qui signifie dans la langue arabe : S extasier devant la musique ou la poésie, être sensible à, être agité par une émotion. (02) Ce mot peut-être un adjectif, ayant pour significations : ému, gai, guilleret, folâtre, enjoué, charmé, touché, transporté ravi.( 2 ) 2 Divers dictionnaires 2 9
Ce vocable avait donné deux autres mots : «Atraba» qui signifie : charmer, émouvoir, transporter de plaisir, transporter de joie, ravir. ( 3 ) «El Moutrib» qui veut dire : chanteur, musicien, musical, émouvant, ravissant, mélodieux. ( 4 ) Le vocable «El Moutrib» ne peut donner, dans la langue arabe, que le nom commun au féminin «El Moutriba», mais, dans sa logique, Edmond Nathan Yafil s est inspiré du but de l école de musique qu il avait créée en 1909 à Alger pour choisir, en 1911, le nom de la Société Musicale qu il venait de fonder. Est il possible de choisir la transformation dialectale d un des deux mots arabes : «El Moutriba» et «El Moutribine»? «El Moutriba» qui est le féminin de «El Moutribe». «El Moutribine» qui est le pluriel de «El Moutribe». ( 5 ) Le nom d «El Moutribia» serait choisi pour prendre 3 idem 4 idem 5 idem 10 2
l un des sens suivants : lieu des musiciens. la musicienne. l enchanteresse. la musicale. ( 6 ) Cette formation était connue, depuis l arrivée de Mahieddine Bachterzi, sous le nom de «La Société Nord Africaine Arabe «El Moutribia». Selon une affiche, le vocable «El Moutribia» était traduit : «Les Troubadours». 6 idem 2 11
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