Le Carrefour de l internet des Objets Compte-rendu de la 3 ème réunion 27 janvier 2014 - Bpifrance 62 structures ont été présentes aux 3 premières réunions ou ont fait connaître leur souhait d être associées à la démarche : ADVISEN, AWOX, BPIFRANCE, CAISSE D EPARGNE, CCM BENCHMARK, CHIFCO, CITIZEN SCIENCES, CLUB DES ANNONCEURS, CNIL, CONCEPT INFO, COYOTE, DARTY, DLA PIPER, ECE PARIS, EEDOMUS, FABERNOVEL, FRANCE STRATEGIES, GARMIN FRANCE, GENERALI, HOLIMOTION, HUMAN LIFE, HYDRELIS, IDEOVITRA, JCDECAUX, KEECKER, LENOVO, L USINE, LICK, LIVOSPHERE, M2M SOLUTION, MEDIASOFT COMMUNICATIONS, MEG CORP, MINISTERE DE L ECONOMIE, MOBILES MAGAZINE, NISSAN, NPA CONSEIL, OCEASOFT, OPCMA, OPTINVENT, ORANGE, PARKISSEO, PARROT, PHONOTONIC, PROXIMILES, PSA, RECREATION URBAINE / BLOCPARC, SAMSUNG, SCHNEIDER ELECTRIC, SEB, SLOW CONTROL, SMARTO, SOGETI HIGH TECH, SOMFY FRANCE, STRATANGO, SYNERGIZ, TECBAK, TF1 PUBLICITE, UDA, UMANLIFE, VDA, V-PROJECT,WITHINGS PROCHAINS RENDEZ-VOUS Mardi 10 mars 2015 Assemblée Générale constitutive & Carrefour #4 16h30 : AG réservée aux membres ayant réglé leur cotisation 18h30 : Carrefour #4 «lancement officiel du Carrefour» avec la présence d une personnalité + invitation de la presse 19h30 : cocktail Rappel de la Genèse du Carrefour La création du Carrefour s inscrit dans la suite du Trophée des objets connectés qui s est tenu le 19 juin dernier en présence de la secrétaire d Etat Axelle Lemaire. Le nombre de dossiers déposés (plus de 260) et les échanges intervenus autour de la manifestation ont confirmé le potentiel de ce nouveau marché, mais également le besoin d en mettre en perspective la chaîne de valeur, de préciser l articulation entre des acteurs extrêmement variés et de creuser un certain nombre de problématiques nouvelles (techniques, juridiques, marketing ). C est à ce besoin d informations, de clarifications et d échanges d expériences que le Carrefour souhaite répondre. Les statuts de l association ont été déposés le 2 décembre 2014.
Un bureau provisoire a été constitué afin de préparer l Assemblée Générale du mardi 10 mars 2015, à 16 h 30. Président : Phillipe Bailly (NPA Conseil) Secrétaire : Patrice Slupowski (Orange) Secrétaire : Florence Guthfreund-Roland (DLA Piper) Trésorier : Dimitri Carbonnelle (Livosphere) Les adhérents personnes physiques ou personnes morales - auront des statuts différents, en fonction de leur date d adhésion : Ils seront considérés comme membres fondateurs jusqu à l Assemblée Générale du 10 mars 2015. Les membres qui adhéreront ultérieurement auront le statut de simples membres adhérents. VOCATION & OBJECTIFS Le Carrefour de l Internet des Objets est conçu comme une plate-forme d échange d informations, de débats et de mises en relation pour les membres de l interprofession : groupes et start-up, laboratoires, structures de financement, écoles Dans un environnement ultra concurrentiel, l objectif est de favoriser le développement de projets communs et de contribuer à la création d un écosystème solide. Il a été proposé d organiser les sessions du Carrefour autour de trois objectifs majeurs : Comprendre Les objets connectés en France : un tournant à ne pas manquer. L Etat français a sélectionné cette filière pour faire partie de ses 34 plans de reconquête industrielle. Les objets connectés seront bientôt omniprésents dans nos vies et les entreprises doivent réaliser dès maintenant le potentiel de connecter leurs produits pour ne pas rater ce tournant décisif. Le Carrefour de l Internet des Objets proposera à ses membres : Le décryptage des faits de marché majeurs La mise en avant de sujets d actualité Un suivi du développement du marché au travers d indicateurs exclusifs Partager Les objets connectés : le point de vue du B2B. Les problématiques posées par le développement des objets connectés sont nombreuses et diverses (développement technologique, innovation produit, jeu des acteurs, évaluation de la demande solvable, retours d usage, problématiques juridiques...). Leur traitement mobilise des compétences tout aussi diversifiées. Les sessions du Carrefour de l Internet des Objets : seront introduites par un expert ou l un des 5 groupes de travail permettront aux membres de partager questionnements, analyses et retours d expériences
Construire Les objets connectés font converger des expertises multiples. Les innovations ne le sont vraiment que si leur usage donne de la valeur, du service et du sens. Cette richesse nait de la convergence de compétences et d expertise: du développement logiciel au design industriel, de la conception d interface homme-machine à l exploitation de la data, du financement de l innovation à l optimisation d un réseau de distribution Les sessions du Carrefour des Objets Connectés intègreront systématiquement : la présentation de start-up sélectionnées en fonction du sujet du Carrefour un moment de networking favorisant, entre ses membres, partenariat et développement de projets communs GROUPES DE TRAVAIL Les membres fondateurs seront associés à l ensemble des actions (groupes de travail thématiques, rendez-vous du Carrefour, calendrier, ) et à la communication du Carrefour, notamment par des Prises de parole lors d instances officielles et par la représentation de l association aux rendez-vous de la profession. Des groupes de travail thématiques complèteront les sessions plénières, en vue d approfondir la réflexion sur des sujets structurants par un travail au long cours ; 5 thématiques prioritaires ont d ores et déjà été identifiées : Sécurité & Privacy - Rapport à la propriété Financement & Monétisation - Chaine de valeurs & business model Process Industriels Fabrication Interopérabilité Marketing & Distribution Autres thématiques Les groupes de travail seront mis en place début 2015, dès l adhésion reçue des membres fondateurs.
INTERVENTIONS Olivier Ezratty Conseil en Stratégies de l Innovation Le CES est le salon de référence dans son secteur et l édition 2015 a encore battu des records avec 170 000 visiteurs et 3873 exposants. La présence française a été particulièrement remarquée lors de cette édition : environ 160 sociétés présentes d une manière ou d une autre à Las Vegas pendant le CES. Il y avait plus de 67 startups sur les 375 de la zone Eureka, 25 Français dans les 105 sociétés du CES Unveiled qui présentait avant le salon les plus belles innovations mondiales. La France est maintenant le cinquième pays en nombre d exposants derrière les USA, la Chine, Taïwan et la Corée du Sud. C est le premier pays européen et de loin, suivi du Royaume-Uni et de l Allemagne. La France est seconde dans les startups de la zone Eureka derrière les USA et devant Israël. La symbolique est forte. Chaque année, le nombre d entreprises françaises qui y sont exposantes, d une manière ou d une autre, augmente. La particularité des produits français est l importance des objets de category maker (audio, vidéo, etc.). Cette position doit être cultivée dans la durée : il s agit pour les entreprises françaises de rester n 1 dans l innovation et sa catégorie afin d en tirer un bénéfice économique (exemple de Parrot n 1 dans sa catégorie de drones grand public ou Cityzen Sciences dans les vêtements). A ce sujet, la French Tech est un label fédérateur et la construction d une «marque France» sur le long terme ne pourra qu être bénéfique dans l imaginaire collectif des investisseurs étrangers. Les médias américains commencent à identifier cette french touch technologique créative. D ici trois ans, cette marque France aura acquis une véritable légitimité. Des éléments sont encore à explorer en collaboration avec Ubifrance en termes d agrégation et de communication. Depuis des années, nous observons une course à l hyper réalisme (image, son, ). Un gros effort a été réalisé de la part du secteur pour améliorer l expérience audiovisuelle et la consommation de contenus. On voit apparaître l émergence de deux nouveaux standards : Audio Haute résolution et Dolby Atmos. Ils sont encore confidentiels mais en phase de démocratisation. Dans le domaine de l image, Microsoft vient de lancer ses nouvelles lunettes Hololens : elles marquent une telle rupture technologique dans le domaine de l hyper réalisme que les lunettes Occulus semblent aujourd hui être totalement dépassées, alors qu elles viennent d être lancées. La captation d images, jusqu à présent en 3D ou en 360, présentée avec succès par Giroptic, sera également possible en 720. En 2014, le marché mondial des loisirs numériques est resté à peu près stable. Le consommateur alloue toujours une somme importante aux EGP. Les smartphones restent les éléments clés de la croissance. Sept catégories de produits représentent 81% du marché sachant que le poids des PC diminue d année en année. Certaines catégories diminuent : les appareils photo, imprimantes, les consommables, les moniteurs et aussi les écrans à plasma. C est dans cette catégorie que se situent les objets connectés et les wearables. Ils se développeront en mordant sur des business existants. Comment positionner les objets connectés dans notre univers quotidien? N importe quel produit répond à 3 besoins principaux : - Un gain de temps - Un gain d argent - Une valeur émotionnelle
Il s agit de situer tous les objets connectés qui apparaissent au regard de ce triptyque. Ainsi, un thermostat connecté fait gagner de l argent (économie d énergie) mais pas de temps et la valeur émotionnelle est quasiment inexistante. D année en année, le nombre de produits connectés a augmenté, alimenté par l invention de nouveaux usages et par une baisse des prix radicale des capteurs. C est l avènement des plateformes mobiles qui a sédimenté les choses et permis à une nouvelle génération d objets d éclore, notamment en standardisant les plateformes applicatives logicielles des objets. Les objets connectés intègrent de nombreux capteurs qui existent déjà (santé, etc.) ou des nouveaux tel que le spectrographe de masse. L israélien Scio a ainsi travaillé à sa miniaturisation : celui-ci tient désormais dans un device portatif. Ce capteur permet d identifier les composantes d un aliment ou d un médicament d où la création d objets connectés permettant d identifier la composition d un plat à destination de la diététique ou des personnes âgées pour les médicaments. Autre exemple : Vessyl est un verre connecté qui peut déterminer formellement le contenu du verre. Cet objet peut trouver différentes applications dans la santé ou l assistance à la personne. Les nouveaux capteurs permettent de nouveaux usages. Ainsi, 250 capteurs existent et peuvent être utilisés par les objets connectés. Comment se différencier? Les objets connectés utilisent les mêmes capteurs et répertorient la même data. Un grand nombre d objets deviennent des commodités, comme les trackers. Cela conduit à une course à l innovation par l intégration qui voit naître des objets de plus en plus hybridés notamment dans la smart home - telles ces caméras de surveillance qui contrôlent la qualité de l air ou les tremblements de terre ou cette souris qui capte le niveau de stress de son utilisateur. Autre exemple d hybridation : une oreille connectée pour les joggers qui économisent un device (montre) ou encore Kittyo, un distributeur de croquettes pour chien couplé à une caméra qui permet d occuper son chat avec un laser. La créativité bat son plein dans de nombreux domaines et l innovation se retrouve même dans des secteurs improbables! C est l apparition du concept de «parent assisté» avec des biberons connectés, la tétine, le sparadrap, la brosse à dent, ou même la chaise à bébé qui bouge toute seule. Edwin, le canard flottant de baignoire ultra-hightech, est un bel exemple d intégration : il prend la température du bain, diffuse de la musique et raconte une histoire via une tablette : c est une innovation par l intégration, de la baignoire à la chambre, avec l ajout d une stratégie de contenus visant le besoin émotionnel. On retrouve des objets connectés dans le sport, domaine par excellence où la notion de mesure de l activité humaine est très importante : raquette connectée, balles connectées, vélo, golf, musculation, snowboard, jogging Une grande majorité des outils de la cuisine sont maintenant potentiellement connectés : on trouve des cafetières connectés, un cuiseur à vide, un objet connecté permettant de faire sa bière chez soi, etc Le besoin émerge de coordonner les différents objets connectés, surtout ceux de la «maison intelligente» : l orchestration devient un enjeu majeur. Comment relier les objets connectés? Il reste à standardiser la sémantique des objets connectés et à permettre l accès à ces objets par des standards Internet. Il existe ensuite des consortiums industriels multi-marques et multi-secteurs qui cherchent à standardiser les liens entre logiciels et objets connectés. Trois initiatives visent à standardiser et isoler le hardware et le software : Allseen Alliance (LG, Technicolor, Qualcomm, Linus et Alljoyn), Open Interconnect (Samsung et Intel) et Hyper Cat (Google). Le graal pour toutes ces sociétés est de monter en volume et atteindre le taux de pénétration du smartphone ou de la télévision. Il est possible de monter soit en tant que catégorie de produit soit en tant que société. Mais cet enjeu est réalisé sous une contrainte budgétaire énorme de la part des foyers, qui dépensent en moyenne 600 euros en EGP, répartis dans différentes catégories : 7
produits (tv, appareil, tablette, téléphone, ordinateurs ). Si la dépense moyenne en EGP est relativement stable, la proportion pour ces 7 produits augmente et compresse tout le reste et donc les objets connectés. Il existe cependant différents budgets possibles : la smart city, la smart home, etc Les produits qui combineront les trois besoins (émotion, temps, argent) seront ceux qui réussiront le mieux. Gilbert Reveillon, Président TIC Economie Numérique au sein des conseillers du commerce extérieur de la France DG International de Citizen Sciences Exposant et double lauréat de Prix Wearable tech au CES 2015 Exposer au CES est un vrai gain de notoriété, particulièrement sous la marque ombrelle French Tech qui dispose d un très fort impact média. Présents dans 146 pays, les conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) forment un réseau actif de 4 300 membres au service de la présence française dans le monde. Choisis pour leur compétence et leur expérience à l'international, les «conseillers du Commerce extérieur de la France» (CCEF) sont nommés pour trois ans par décret du Premier ministre sur proposition du ministre chargé du Commerce extérieur. Depuis plus de 115 ans, ils mettent bénévolement leur expérience au service de la présence économique française dans le monde : - MAE (Fabius) : être associé aux représentants politiques et institutionnels - Ministère de l économie : Macron - Commerce Extérieur : Fekl. - French Tech et pôles de compétitivité au CES : Lemaire La France concentre ses efforts au CES car elle n a pas les ressources suffisantes pour se diluer sur tous les grands salons internationaux. Le CCEF accompagne une délégation de primo-participants et tente de renverser la tendance des 97% de primo exportateurs qui vont à l étranger et n y retournent pas. La première difficulté pour une entreprise française est sa visibilité à l international. Les VC américains considèrent les start-ups françaises comme anecdotiques. C est justement cet inconscient collectif que le CCEF tente de détruire. Pascal Levy, présent lors de cette troisième édition du Carrefour de l Internet des objets, accompagne et facilite le contact entre les différents acteurs. Le regard des VC américains commence à changer : ils ne pensaient pas que la France était capable de présenter des produits de très haut niveau et avec une telle qualité d offre. La France s est véritablement distinguée: l ensemble des médias internationaux étaient épatés par sa percée et les investisseurs américains ont changé de vision. Mais comment faire perdurer ce changement? Lors du CES, la délégation française était composée de : - Consultants avec programme et exposants (Dalloz, Pineau, Cote) - Business in France et officiels avec médias - Consultants exposants - Régions (Rhône Alpes, Auvergne, ) qui accompagnent en amont et au retour du CES - Pôles de compétitivité - Délégations privées (grands comptes privés) - MEDEF
Quelques données pour appréhender les écosystèmes à l étranger : - Etats-Unis : l écosystème éducatif du MIT pèse deux trilliards de dollars par an. Leur culture de l innovation est très intéressante via leur partenariat avec d autres universités, groupes d industriels et gouvernements. Il s agit de stimuler la croissance et catalyser la création d écosystème et de hubs de l innovation. - Chine : le modèle Shenzen (le premier pays pour Apple est la Chine). Ex avec Alibaba. - Angleterre : les entreprises anglaises ont cinq fois plus de capital que les françaises et créent quatre fois plus d emploi. Il s agit bien d un enjeu de création d emploi au sein de cet écosystème pour la France. Pour finir, le financement est toujours une problématique clef. L importance du crowfunding est frappante au CES et devient un enjeu marketing et technologique. Dimitri Carbonnelle, Fondateur de Livosphère, Conseil en objets connectés. L écosystème des objets connectés comprend deux types d acteurs : les fabricants d objets et ceux, plus discrets, qui réalisent les capteurs, les plates-formes de données, les moyens de transmission des données et qui seront les grands gagnants. Parmi tous les objets présentés, Dimitri Carbonnelle a relevé : - Les objets smart, offrant un service continu : par exemple une système d alarme connecté qui communique qui alerte même sans connexion ADSL ou GPRS/3G, une caméra connectée qui filme que les intrus,, un vélo avec sa pédale qui récupère l énergie grâce à une dynamo, etc. A l inverse, il a vu un tracker lié à son opérateur. Si on change d opérateur, le produit ne fonctionne plus. - Les objets bold : 4% d exposants sont français et 18% sont des startups. Giroptic a pris un stand aussi gros que la Poste. Meg est le premier à se positionner sur le jardin connecté et crée le premier bio-capteur. - Harsh : Withings, Netatmo, Myfox et Awox lancent tous les quatre une caméra alors que ces sociétés étaient dans des secteurs très différents (santé, environnement, sécurité, lumière). Or, il apparaît que la caméra sera le premier achat connecté pour un consommateur. Ces quatre produits, même s ils n utilisent pas les mêmes capteurs, ne pourront pas tous survivre. A noter, les premiers pas des grandes marques : trois grands groupes étaient présents (La Poste avec Docapost, Dassault Systèmes et Legrand sur le stand Zigbee). On se rend compte que les filiales veulent communiquer rapidement à ce sujet mais cette volonté ne correspond pas forcément à ce qu attend la maison mère. Les grands groupes ne posent beaucoup de questions sur comment s y prendre, à l exemple de L Oréal qui devait avoir un stand initié par la branche L Oréal US R&D mais sa participation a été annulée au dernier moment.. Quelle stratégie pour les grands groupes? Samsung affichait le slogan «Samsung will be open», illustrant son ouverture. Les grands groupes sont obligés de s ouvrir aux autres écosystèmes et secteurs. En termes de stratégie d entreprise, ces groupes ont déjà les produits et les réseaux de distribution mais veulent conserver les données (alors qu elles appartiennent à l utilisateur qui les utilise par un autre moyen). Ford a ainsi développé une stratégie avec des startups et des universitaires pour inventer de nouveaux services.
Un constructeur automobile va se retrouver face à de l intermédiation (aussi nommé «Uberiser» avec des acteurs comme Blablacar, Uber). Le consommateur achète un service pour aller d un point A à un point B mais n achète plus ou n utilise plus nécessairement de voiture. Ford peut-il offrir ce service? Ou devenir une commodité et perdre la relation client? Avec cette possibilité d interconnecter tous les secteurs, l automobile, l énergie, etc. les grands groupes devront apprendre à travailler ensemble et partager leurs données. Dans le cas contraire, des intermédiaires vont prendre leur place et transformer ces grandes entreprises en produit de commodité. Ce phénomène peut arriver très rapidement. Prenons l exemple des cosmétiques : si une entreprise propose un objet connecté capable d analyser la peau et de conseiller sur la meilleure crème cosmétique indépendamment de la marque, l Oréal, P&G, Unilever peuvent devenir des commodités et perdre leur relation directe au client car c est l entreprise qui vend l objet qui est prescriptrice du produit. Cela arrive déjà dans l hôtellerie et l automobile. Selon John Chambers de Cisco, dans 5 à 10 ans, les 2/3 des entreprises qui existent aujourd hui disparaîtront. Malgré cette perspective, cette prévision créé des opportunités. Les entreprises les plus menacées sont celles qui développent un produit électronique ou plus généralement tout produit qui peut tomber en panne. Ce phénomène prendra plus de temps dans d autres domaines tels que l alimentaire. Il y aura de moins en moins de milieu de gamme (et une division du marché entre l entrée de gamme et le haut de gamme). Les entreprises devront se positionner sur l un ou sur l autre des marchés (c est l exemple de la montre Activité Withings qui a accru son prix et positionné sa montre activité Pop a un prix nettement plus accessible). Il convient de toujours lier cette idée à un phénomène mondial : les produits haut de gamme tendent à être rattrapés par des produits milieu puis entrée de gamme avec les économies d échelle et les baisses de prix. Le marché est encore verticalement intégré et très fragmenté. Ce marché évoluera quand il se transformera en marché de plates-formes. On observe un vrai phénomène de suivisme sur une plate-forme. Ainsi, en janvier 2014, Google Carplay n existait pas alors qu aujourd hui, tous les constructeurs revendiquent leur compatibilité. Le risque est sinon d être marginalisé si son produit n est compatible pas avec plateformes majeures. Contact : coralie.magnin@carrefourdelinternetdesobjets.com Site : www.carrefourdelinternetdesobjets.com