Journée Mondiale du Sida. c est quoi?



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fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 1 1. La, c est quoi? Quelle est l origine de la? En 1988, face à l ampleur de l épidémie et des ravages causés par le sida, la date symbolique du 1er décembre a été retenue par l Organisation Mondiale de la Santé pour devenir la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida. Cette journée, qui est avant tout un moment d actions coordonnées contre le sida, est maintenant reconnue partout dans le monde. La a lieu chaque année et tente de mobiliser un maximum de personnes autour de la lutte contre le sida. Parmi d autres actions, une Marche symbolique est organisée un peu partout dans le monde. La Marche du, pour qui, pour quoi? Symbole de lutte contre le sida, cette Marche est une façon de manifester sa solidarité avec les séropositifs et l occasion de se souvenir de ceux qui ont disparu. La Marche est aussi un moment fort pour dénoncer les discriminations et les injustices dont sont victimes les personnes séropositives.traditionnellement, la Marche se termine par le déploiement d un patchwork composé de draps décorés dont chacun rappelle une victime du sida. Le déploiement du Patchwork est un moment de recueillement, souvent chargé d émotion. C est aussi un moment porteur d espoir pour des millions de personnes séropositives. Le ruban rouge, quelle signification? Le ruban rouge se porte plus particulièrement à l occasion de la Journée Mondiale du Sida. Créé en 1991, en réaction au ruban jaune qui exprimait la solidarité avec les soldats américains de la guerre du Golfe, le ruban rouge symbolise à la fois le souvenir des personnes décédées du sida et la solidarité envers les personnes séropositives. Il signifie la solidarité et l entraide. Le rouge est la couleur de la vie, de la joie et du sang. La forme du sigle rappelle un infini coupé ( ). Le ruban se porte comme un «V» inversé jusqu au jour où un remède sera découvert: alors, le «V» signifiera «Victoire». Tout le monde peut porter un ruban rouge en marque de solidarité envers les personnes atteintes du sida, et cela, à tout moment. Pour plus d informations sur la et les différentes actions organisées: Pour la Belgique: www.preventionsida.org / www.sensoa.be Au niveau Mondial: www.unaids.org / worldaidscampaign.org / www.unicef.org

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 2 2. Quelques données épidémiologiques La séropositivité et le sida dans le monde Les dernières estimations (2004) chiffrent à 42 millions, le nombre de personnes infectées par le VIH/sida dans le monde. Chaque jour, 8.000 personnes meurent du sida. L Afrique subsaharienne est la plus concernée par le virus même si le VIH touche aussi gravement d autres endroits du monde, comme les Caraïbes, certains pays d Asie ou les pays de l Ex Union Soviétique. En Europe occidentale, plus d un demi-million de personnes sont porteuses du virus. Le sida touche aussi les plus jeunes La moitié des nouvelles infections dans le monde concerne des jeunes âgés entre 15 et 24 ans. Parmi eux, beaucoup ont été contaminés lors de rapports sexuels non protégés. On estime que 2,2 millions d enfants de moins de 15 ans vivent avec le VIH/sida. Chaque jour, environ 1.700 enfants sont infectés. Les enfants, quant à eux, ont été contaminés par leur mère séropositive. En effet, le virus peut se transmettre durant la grossesse, à l accouchement ou pendant l allaitement. En 2004, 510.000 enfants sont décédés de cette maladie. Mais même quand les enfants ne sont pas infectés par le VIH, ils en subissent les conséquences désastreuses: 15 millions d enfants de moins de 18 ans sont orphelins à cause du sida. 80% de ces orphelins vivent en Afrique subsaharienne. Quelle est la situation en Belgique? Les dernières données épidémiologiques(30.06.2005) font état de 18.498 cas de séropositivité diagnostiqués en Belgique depuis le début de l épidémie. Entre 1983 et juin 2005, parmi ces 18.498 personnes détectées séropositives, 3.435 avaient été déclarées malades du sida. Chaque jour, environ 3 personnes sont détectées séropositives en Belgique. Depuis 1997, on assiste à une recrudescence de nouveaux cas de contamination par le VIH. Depuis 2000, à peu près 1.000 nouveaux cas sont détectés chaque année. L année 2003 a été celle où on a enregistré le triste record de 1.048 nouvelles contaminations. Cependant, on assiste depuis 2004 à une légère diminution (- 4,6%): 1.000 nouveaux cas en 2004. Cette diminution ne se poursuit pas en 2005. Au premier semestre, 529 nouveaux cas ont été diagnostiqués. Le mode de transmission le plus fréquemment rapporté* est, pour les deux sexes et toutes nationalités confondues, la voie hétérosexuelle qui représente 65% des cas de contamination enregistrés en 2003. Les contacts homosexuels masculins représentent 25% des infections tandis que l utilisation de drogues par injection intraveineuse constitue 4% des cas de contamination. * Ps: pour la simplicité de lecture ces % sont des approximations. Les 6% restants ont comme causes possibles une infection qui aura eu lieu hors Europe, via la transmission mère-enfants ou la transfusion de sang. Pour plus d informations sur les données épidémiologiques: Pour la Belgique: Institut Scientifique de Santé Publique: www.iph.fgov.be/epidemio/aids Au niveau mondial: www.unaids.org

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 3 3. Le Sida, c est quoi? Le sida ou syndrome de l immunodéficience acquise est une maladie qui s attaque au système immunitaire. Elle est provoquée par le virus VIH ou virus de l immunodéficience humaine. Le sida est une IST, c est-à-dire une infection sexuellement transmissible (on parle aussi de MST: maladie sexuellement transmissible). Les IST sont plus nombreuses qu on ne le pense: parmi les plus connues, on peut citer l herpès génital, la chlamydia, les condylomes, la gonorrhée et la syphilis. (Voir fiche Les IST, C est quoi?). Il ne faut pas les passer sous silence car leurs conséquences peuvent être importantes: stérilité, cancer Comme, le plus souvent, elles ne s accompagnent pas de symptôme apparent, elles peuvent se transmettre sans qu on s en rende compte. Etre séropositif Une personne est séropositive lorsqu elle a été en contact avec le virus VIH et que celui-ci s est introduit dans son organisme, où il a commencé à se multiplier. Face à l intrusion du VIH, l organisme réagit en produisant des anticorps. Et c est la détection de ces anticorps, grâce à une analyse sanguine, qui permet de dépister la maladie. Le plus souvent, la personne séropositive ne présente pas de symptôme significatif, mais cependant elle peut transmettre le virus aussitôt qu elle a été ellemême contaminée. Et une fois qu une personne est séropositive, elle le reste à vie. Quels sont les signes? Chez environ 80% des personnes, dans les semaines qui suivent la contamination par le VIH, des symptômes semblables à ceux de la grippe apparaissent: fièvre, douleurs musculaires, fatigue, ganglions, boutons ou diarrhées. Puis, après une ou deux semaines, ces symptômes disparaissent. Le virus, lui, est toujours présent et il continue à se disséminer dans l organisme et à détériorer lentement le système immunitaire. Les effets du sida Lorsque le VIH entre dans le corps, il se multiplie, il commence à attaquer le système immunitaire et à l affaiblir progressivement. Pendant une assez longue période (parfois plus de dix ans), le système immunitaire parvient à lutter contre le virus du sida. Mais au fil des années, le système immunitaire se dégrade et l organisme devient trop faible pour se défendre contre les microbes. Lorsque le corps ne peut plus combattre efficacement les agressions extérieures, la personne atteinte par le VIH commence alors à développer une série de maladies dites «opportunistes», c est-à-dire qui profitent de la chute de l immunité. Ces infections opportunistes sont généralement les premiers symptômes de la maladie du sida proprement dite. C est à ce moment que la personne est effectivement considérée comme «malade du sida». Pour plus d informations: www.preventionsida.org voir la rubrique des «articles» / www.aideinfosida.be & Numéro vert: 0800/20120, de 18h00 à 21h00

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 4 4. Comment ça se transmet? Le virus du sida est présent dans tous les liquides biologiques de l organisme des personnes séropositives. Mais tous les liquides du corps humain n ont pas le même pouvoir contaminant. Le virus est en quantité trop faible dans la salive, la sueur, les larmes, les vomissures ou l urine pour être contaminant. Par contre, le sang, le sperme, le liquide séminal (liquide transparent qui s écoule au début de l érection), les sécrétions vaginales, le lait maternel peuvent transmettre l infection par le VIH. Il existe trois modes de transmission du virus VIH: Transmission par voie sexuelle Risque élevé: les rapports sexuels avec pénétration vaginale ou anale sans préservatif. Risque moyen: la fellation (bouche-pénis), avec un risque plus élevé quand il y a éjaculation dans la bouche du partenaire. L échange de godemiché ou d objet sexuel sans préservatif. Risque faible: le cunnilingus (bouche-vagin), avec un risque plus élevé pendant les règles ou en cas de lésions génitales. Transmission par inoculation directe de sang Lors du partage de seringues et/ou d autre matériel (coton, cuillère, garrot, eau, ) entre usagers de drogues par voie intraveineuse. La transfusion de sang provenant d une personne infectée par le VIH. Cette situation a quasiment disparu dans nos pays (voir plus loin). Lors d une plaie accidentelle survenue, par piqûre ou par coupure provoquée par du matériel infecté, essentiellement chez les travailleurs de la santé (risque faible). Transmission pendant la grossesse, l accouchement ou l allaitement Il y a un risque de contamination de la mère séropositive à son enfant durant la grossesse (contamination par voie sanguine), l accouchement (par voie sanguine et par les secrétions vaginales) et l allaitement (par le lait maternel). Il n y a pas de transmission: Le virus ne se transmet pas par les larmes, la sueur, la salive, la toux et les éternuements, par les piqûres d insecte*, ni par les poignées de mains, les baisers, les massages, ou la masturbation. Il n y a pas de risque lorsqu on dort dans le même lit, qu on partage des vêtements, qu on boit dans le même verre ou qu on mange dans le même plat, ni lors de la baignade, ou par le contact avec la lunette des toilettes. Par ailleurs, dans les pays industrialisés, le risque de contamination par transfusion sanguine est très faible car chaque don de sang fait systématiquement l objet d un dépistage. Il n y a pas de risque non plus, lors d un don de sang, puisque le matériel utilisé est toujours stérile et à usage unique. Les soins dentaires, le piercing et le tatouage sont également sans risques si les règles d hygiène sont respectées et que le matériel est stérile et à usage unique. *Ps : le virus VIH ne survit pas dans les glandes salivaires du moustique. Pour plus d informations: www.preventionsida.org: voir rubrique «Articles», Comment se transmet le VIH?

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 5 5. Les IST (ou MST), c est quoi? Les infections sexuellement transmissibles ou IST sont plus nombreuses qu on ne le pense. Actuellement on préfère parler d IST et non de MST maladies sexuellement transmissibles; car le terme «infection» indique que l on peut être infecté et contagieux sans être malade. Parmi les plus connues, en plus du sida, on peut citer l herpès génital, la chlamydiose, les condylomes, la gonorrhée, la syphilis et l hépatite B. Le sida a tendance à faire oublier les autres IST, et pourtant, leurs conséquences peuvent être importantes: stérilité, cancer Les symptômes de ces infections pouvant être absents, on peut transmettre une IST sans le savoir. Or, lorsqu elles sont dépistées et traitées à temps, la plupart de ces IST, peuvent se guérir facilement. Le sida, quant à lui, se soigne mais ne se guérit pas. Quelques chiffres On remarque que les IST, après une diminution très marquée dans les années 80-90, sont aujourd hui en forte augmentation. Les jeunes sont particulièrement concernés. Les infections à Chlamydia, chez les femmes, sont clairement plus représentées dans la tranche d âge inférieure (15 à 24 ans), bien qu elles constituent aussi une des IST les plus fréquemment diagnostiquées dans les autres tranches d âge, jusqu à l âge de 54 ans. Ce sont les condylomes qui sont les IST les plus fréquemment diagnostiquées dans les tranches d âge plus jeunes de 15 à 24 ans (et aussi dans les plus âgées de 45 ans et plus). Depuis l année 2000, on a enregistré un nombre croissant de diagnostics de syphilis, principalement chez les patients masculins mentionnant des contacts homosexuels. L utilisation du préservatif est un moyen de se protéger contre ces IST. Tous ces chiffres laissent donc supposer une nette baisse de l utilisation du préservatif dans les tranches d âge citées

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 6 Comment se transmettent les IST? Les IST peuvent se transmettre lors des rapports sexuels avec un ou une partenair(e) contaminé(e), et cela, qu il y ait ou non pénétration. Certaines IST se transmettent aussi par les caresses sexuelles (herpes ou condylome), par le baiser (hépatite B) ou encore par le contact avec la peau (syphilis). Mais, pour la plupart, les IST ne se transmettent pas par les gestes de la vie quotidienne. NB: un tableau, résumant les différents modes de transmission pour les IST les plus courantes, est proposé à la fin du «Petit Livre rose» joint au présent document. Comment se protéger? Le meilleur moyen est d utiliser un préservatif (accompagné, si nécessaire, d un lubrifiant à base d eau). Cependant, le préservatif ne suffit pas toujours à se protéger contre toutes les IST, car certaines peuvent aussi se transmettre par le sang, la salive Notons qu il est possible et recommandé de se faire vacciner contre l hépatite B. Quels sont les symptômes? Les IST sont souvent très gênantes: chatouillements, sensations de brûlures, boutons, écoulements anormaux Si une personne pense avoir pris un risque et qu elle présente un ou plusieurs de ces symptômes, elle peut se rendre chez son médecin ou dans un centre de planning familial, pour en discuter, pour évaluer le risque pris et, le cas échéant, pour faire un test de dépistage. Il est tout à fait déconseillé d essayer de se soigner seul. Pour plus d informations sur les IST: «Le Petit Livre rose» et la fiche «Ressources et adresses utiles»

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 7 6. Se protéger et protéger les autres Oser en parler! Le premier pas vers une vie sexuelle et affective épanouie, c est oser en parler avec son partenaire! Sans fausse pudeur et tout en respectant l autre. Si les jeunes (et les moins jeunes) sont parfois bien conscients de l importance de l utilisation du préservatif lors de la relation sexuelle, beaucoup cependant ressentent la difficulté d aborder la question du préservatif avec leur partenaire. Comme si, parler du préservatif, c était introduire le doute, le soupçon, la méfiance, l idée «qu avant moi, il y en a eu d autres» Et si le préservatif était une preuve d amour et de respect? Le préservatif, votre ange gardien au septième ciel Lors des rapports sexuels, la pilule contraceptive, le stérilet, l implant et les autres moyens de contraception ne protègent ni du sida, ni des autres IST. Le préservatif est le seul moyen de protection efficace contre le sida et contre certaines autres infections sexuellement transmissibles (IST). Il doit être utilisé lors de la pénétration vaginale ou anale. La fellation peut également être une pratique à risques (même si ceux-ci sont plus faibles que lors de la pénétration vaginale ou anale). Il est dès lors recommandé d utiliser le préservatif lors de la fellation. Afin d éviter toute mauvaise surprise, il est bon de rappeler quelques précautions à prendre lors de l utilisation du préservatif. Concernant l achat du préservatif: Il faut vérifier que la date limite d utilisation sur l emballage n est pas dépassée. L inscription «CE» sur l emballage assure une garantie de qualité du préservatif. Les préservatifs s achètent facilement dans les grandes surfaces, les distributeurs automatiques, les pharmacies et les centres de planning familial. Le prix d un préservatif en magasin se situe entre 20 et 50 eurocents. Les préservatifs se vendent, entre autres, par boîte de 3. Concernant la conservation et l utilisation du préservatif: Les préservatifs doivent être conservés dans un endroit sec, à l abri de la chaleur, de la lumière et du soleil. Attention! Conserver un préservatif dans un portefeuille ou dans une poche risque de l altérer. Mais il est possible de garder le préservatif dans la pochette en plastique InZePocket qui, elle, est réutilisable Il faut aussi faire attention au moment de l ouverture de l emballage: afin de ne pas risquer d abîmer le préservatif, les ciseaux et les ongles pointus sont à éviter Un nouveau préservatif doit être utilisé pour chaque rapport.

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 8 Il est déconseillé de mettre deux préservatifs en même temps pour plus de sécurité. Si le préservatif se déchire, ou reste dans le vagin (ou l anus), en plus du risque de grossesse, il y a un risque de transmission du VIH ou d une autre IST. Dans ce cas, il est recommandé d aller consulter un médecin dans un service hospitalier ou un planning familial (au plus tard dans les 72 h). NB: des recherches ont démontré que les accidents de déchirement du préservatif sont majoritairement liés à une mauvaise utilisation de celui-ci. Concernant l utilisation d un lubrifiant: En cas de pénétration anale ou de sécheresse vaginale, il est conseillé d utiliser un lubrifiant à base d eau (on emploie aussi le terme «gel intime»): celui-ci peut se trouver facilement en pharmacie ou en grande surface. Le lubrifiant à base d eau est le seul lubrifiant qui ne présente aucun risque! La vaseline, le savon et l huile fragilisent le préservatif, qui peut alors se déchirer pendant le rapport. D autres moyens de protection? A part la fidélité ou l abstinence, il n existe pas encore d autres moyens de protection efficaces. La fidélité peut convenir à des personnes engagées à long terme l une vis-à vis de l autre, pour autant que chacune de ces personnes, après avoir respecté un délai de trois mois depuis le dernier rapport non protégé, ait fait un test de dépistage qui s est avéré négatif. L abstinence peut convenir à des jeunes qui souhaitent attendre avant de devenir «sexuellement actif». Et les contacts sanguins Lorsqu une personne a une blessure, elle doit veiller à ce que sa plaie n entre pas en contact avec la plaie d une autre personne. Il faudra nettoyer, désinfecter et panser la plaie (voir la fiche Comment ça se transmet?). Il faut aussi éviter de partager le nécessaire de toilette (par exemple, le rasoir ou la brosse à dents ), qui pourrait mis être en contact avec du sang. Ceux qui souhaitent se faire faire un tatouage ou un piercing, doivent s assurer que le matériel utilisé est stérile et que le tatoueur utilise des capsules d encre individuelles. Les usagers de drogues doivent utiliser du matériel neuf et stérilisé pour chaque injection et ne doivent en aucun cas partager les seringues ou tout autre matériel utilisé pour la préparation du produit. Enfin, les femmes enceintes (le dépistage est systématiquement proposé à l annonce de la grossesse) qui sont séropositives doivent recevoir un traitement spécifique pour réduire fortement (à moins de 2%) le risque de la transmission du virus VIH à leur enfant. Pour plus d informations: www.preventionsida.org: voir Campagnes de prévention / www.aideinfosida.org ou Numéro vert 0800/20120, de 18h00 à 21h00 / www.modusvivendi-be.org (pour les usagers de drogues)

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 9 7. Le dépistage Comment savoir si on a été contaminé par le virus du sida? Puisqu il n y a pas nécessairement de signes extérieurs visibles, le seul moyen de le savoir est de se soumettre à une prise de sang. Suivant l endroit où se fait le prélèvement, les résultats sont disponibles après 2 ou 7 jours. Que faire quand on vient de prendre un risque? Aujourd hui, il est possible d avoir un traitement anti-vih (traitement d urgence) qui peut réduire fortement les risques de contamination. Après une prise de risque, particulièrement si c est avec une personne connue VIH+ (déchirure du préservatif, ), il faut se rendre sans tarder dans un service hospitalier (au plus tard dans les 72h). Le médecin évaluera le risque pris et proposera des examens, éventuellement des traitements, correspondants à la situation. Quand faire le test? Si les 72 h sont passées, il faudra attendre 3 semaines pour faire un premier test de dépistage. Le temps nécessaire pour que les anticorps (dont la présence signifie que la personne est porteuse du virus) soient identifiables par le test, varie entre trois semaines et trois mois selon les individus. Pour un résultat fiable à 100% il faut attendre trois mois pour faire (ou refaire) un test. Pendant cette période d incertitude, il est important de se protéger et de protéger son ou sa partenaire car, même si le premier test du dépistage est négatif, il est possible d être porteur/ porteuse du virus et il y a donc un risque de le transmettre. Ce risque est d autant plus important que, durant cette période (juste après la contamination), la réplication virale est très intense et le porteur/la porteuse du virus est très contagieux(se). Pourquoi faire un test de dépistage? Le besoin de pratiquer un test de dépistage peut se manifester à différents moments: à la suite d une prise de risques (rapport sexuel non protégé, déchirement du préservatif, partage d une seringue ou d un matériel infecté), quand on souhaite savoir où on en est par rapport au VIH, faire le point: par exemple, parce qu au sein d un couple stable, on souhaite ne plus utiliser le préservatif, lorsqu on a besoin de se rassurer, lorsqu une grossesse est envisagée. Qui et où? Le dépistage ne peut être fait qu à la demande de la personne elle-même, ou avec son accord. Il s agit d un acte médical confidentiel, protégé par le secret médical et professionnel. On peut faire le test: dans les centres de planning familial, dans les centres de dépistage (anonyme gratuit pour le VIH), dans les maisons médicales, dans les centres de référence sida, chez un médecin. Le prix d un dépistage simple (2 consultations et une prise de sang) est variable selon les centres de dépistage. Suivant les endroits, au total cela coûtera entre 0 et 50. Pour plus d informations sur le dépistage: voir la fiche «Ressources et adresses utiles» / Plus d informations sur les traitements anti- VIH d urgence, voir le Petit Livre Rose, p.26.

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 10 8. Les traitements Le sida se soigne mais ne se guérit pas A l heure actuelle, il n existe pas de médicament susceptible de guérir du sida. Cependant, la médecine fait des progrès et depuis quelques années, toute une série de médicaments qui freinent la multiplication du VIH (qui le rendent dormant et l empêchent donc de détruire le système immunitaire) ont été mis sur le marché. Ces traitements permettent d une part, aux personnes séropositives de rester plus longtemps en bonne santé et, d autre part, d améliorer la qualité et l espérance de vie des personnes qui sont déjà malades du sida. Malgré les progrès, le traitement peut-être complexe. De plus, le virus a la capacité de muter, surtout quand le traitement est pris irrégulièrement. Cela crée des résistances face aux diverses molécules, qui perdent alors leur efficacité. Certaines mutations entraînent ainsi une baisse de la sensibilité du virus aux médicaments. Les traitements antirétroviraux peuvent être pénibles et sont toujours contraignants. Ils exigent du patient une régularité quotidienne dans la prise des médicaments, et beaucoup d assiduité. La personne sous traitement doit se soumettre à des contrôles réguliers pour évaluer l efficacité de son traitement. Les effets secondaires sont importants: plaques sur la peau, nausées, pertes d appétit, amaigrissements, vomissements, diarrhées, douleurs articulaires Combien ça coûte? En Belgique, les traitements antirétroviraux sont entièrement pris en charge par la mutuelle et sont remboursés à 100%. Par contre, ce remboursement à 100% ne couvre pas nécessairement l ensemble du traitement que doit suivre un malade du sida. C est notamment le cas lorsque apparaissent des maladies opportunistes ou lorsqu on veut les prévenir. Etant donné le caractère chronique du sida, le coût du traitement peut alors peser très lourdement sur le budget des malades. Et dans le monde, qui a accès aux traitements? Dans les pays riches, la thérapie antirétrovirale a été introduite dans les années 90. Depuis l apparition de ces nouveaux traitements, on a constaté une baisse de 70% des décès liés au sida. Dans les pays pauvres, où vivent 95% des malades du sida, la situation est différente: les médicaments sont beaucoup trop chers. C est pourquoi, l accès aux traitements pour tous est une priorité mondiale, défendue par les Nations Unies. Pour plus d informations sur ces médicaments ou la question de l accès aux traitements: Sur www.preventionsida.org voir dans Article, Vivre avec le VIH / www.unaids.org (en anglais) voir: Treat 3 million by 2005 Initiaive / www.dgcd.be/fr (site de la coopération belge) voir Thèmes: sida / www.msf. be/fr: voir Campagne sida 2003 ou Accès médicaments essentiels / www.medecinsdumonde.org/mobilisation/tribunes: voir sida (site français)

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 11 9. La solidarité et les discriminations L exclusion est encore une réalité aujourd hui Une étude réalisée en Belgique en 1997 montre que 69% des personnes interrogées nourrissent une opinion discriminatoire envers les personnes séropositives et/ou malades du sida. 1 Plus récemment, en France, une enquête réalisée en 2003 auprès des personnes séropositives montre que 6 personnes séropositives sur 10 ont été victimes de comportements discriminatoires. 2 Avec les nouveaux traitements, bon nombre de personnes séropositives peuvent à nouveau mener une vie quasi normale et ainsi reprendre leur travail. Malheureusement, il n est pas rare qu elles fassent l objet de rejet ou de discrimination sur le lieu de travail. Ainsi, certaines personnes disent avoir perdu leur travail suite à l apparition de signes reconnaissables, caractéristiques des effets secondaires des antirétroviraux. La difficulté de prouver cette discrimination réside dans le fait qu il n est pas toujours possible d établir le lien entre la perte d emploi et l apparition de ces signes. Ce genre de problèmes se retrouve aussi dans le cadre de l accès au logement où certaines personnes séropositives ont perdu leur appartement à cause d une rumeur faisant état de leur séropositivité, et dans le monde des assurances où certaines sociétés refusent d accorder une assurance vie ou une assurance revenus garantis. Il peut devenir très difficile pour les personnes séropositives d emprunter les sommes nécessaires à l achat d une maison ou d une voiture. Les enfants et les adolescents séropositifs souffrent aussi de discriminations. Celles-ci se font parfois sentir au sein de leur école, des classes vertes ou des mouvements de jeunesse. La trop méconnue circulaire ministérielle relative à l accueil des enfants infectés par le VIH dans les institutions dépendant de la Communauté française ou subventionnées par celle-ci, rappelle que le droit à l éducation et le droit à l accès aux services éducatifs sont des droits fondamentaux qui s appliquent sans discrimination aucune. En 2005, encore trop de personnes tardent à engager une démarche de dépistage, parce qu elles redoutent une exclusion familiale ou sociale en cas de découverte d une séropositivité. Cela a pour conséquences, en cas de diagnostic positif, qu elles ne peuvent pas bénéficier des effets bénéfiques d un traitement précoce ou tout simplement qu elles négligent d adopter un comportement de prévention par méconnaissance de leur statut sérologique. La stigmatisation et la discrimination sont de grandes barrières à la prévention efficace du VIH/sida et à l accès aux soins. La peur de la discrimination peut empêcher les gens de rechercher de l information, de bénéficier des traitements ou de soutien, ou bien encore de révéler leur statut vis-àvis du VIH. Depuis plus de 15 ans, la solidarité a été et doit rester un axe important dans les campagnes de communication publique mais surtout dans les politiques qui permettent l accès des personnes atteintes aux soins et à une prise en charge sociale. 1 Enquête de santé, 1997, Centre de Recherche opérationnelle en Santé et Institut scientifique de la Santé publique. 2: Enquête sur les discriminations à l encontre des personnes vivant avec le VIH, 2005, Sida Info Service, France. Pour plus d informations sur la discrimination, la solidarité et les droits des personnes séropositives: www.preventionsida.org: voir «Vivre ensemble, un autre regard sur les séropositifs» / Télécharger la circulaire: www.sante.cfwb.be/charger/circulaire_sida.pdf / Etude sur les discriminations: www.sida-info-service.org/observer/etudes.php4 / Le Centre d égalité des Chances: www.antiracisme.be/fr / Le Fonds de solidarité sida: www.fondsdesolidaritesida.be / The Global Network of People living with AIDS: www.gnpplus.net (anglais)

fiches_infos 14/11/05 12:02 Page 12 10. Questions fréquentes D'où est venu le VIH? Personne ne sait avec certitude d'où provient le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Il existe plusieurs théories, mais aucune ne fait l unanimité. Les scientifiques pensent que le VIH était, à l'origine, une maladie animale qui s'est transmise aux humains. Cela se produit parfois dans la nature; certaines maladies font le saut d un animal à l'espèce humaine (pensez au virus Ebola). D'après cette théorie, le VIH proviendrait de certains types de singes ou de chimpanzés de la forêt tropicale d Afrique centrale. En effet, il existe des virus du singe, les VIS (ou virus de l'immunodéficience simienne), très proches du VIH. Y a-t-il un vaccin contre le VIH-sida? Non. Il n existe pas de vaccin contre le VIH ou le sida. Vous avez peut-être entendu dire que les scientifiques cherchent un vaccin pour prévenir les infections dues au VIH. C est exact, mais selon la plupart des spécialistes, la découverte d un tel vaccin n est pas pour demain Et celles qu on n ose pas poser Pourquoi est-il déconseillé de mettre deux préservatifs? Les frottements des préservatifs l un sur l autre, ont pour conséquence que l'un et l'autre se déchirent! La pilule ne protège donc pas du sida? Non: la pilule agit sur le système hormonal et empêche l ovulation, tandis que le VIH se transmet par les liquides corporels, comme le sang, les secrétions vaginales, le liquide séminal et le sperme. Je suis sur la mutuelle de mes parents, comment puis-je aller voir un médecin, me faire soigner d une IST ou faire un test de dépistage en toute discrétion? Les centres de planning familial offrent des consultations gratuites lorsque c est nécessaire (Voir «Ressources et adresses utiles»). Si on a une IST, est-ce que cela veut dire qu on a aussi le VIH? Non, mais les personnes atteintes d une infection sexuellement transmissible sont plus exposées, car une IST fragilise les muqueuses qui constituent une porte d entrée pour le VIH. Si je fais un don de sang à la Croix-Rouge, cela peut-il me servir de test de dépistage? Non : un entretien médical à lieu avant le prélèvement sanguin, et les personnes qui se rendent à la Croix- Rouge avec cette intention sont refusées. Notons aussi qu il faut 18 ans minimum pour faire un don de sang. Pour plus d informations: www.preventionsida.org / www.aideinfosida.org ou le Numéro vert 0800/20120, de 18h00 à 21h00