Application d'isoflurane pour l'anesthésie par inhalation de porcelets



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Lucerne, le 1.4.2009 Factsheet Application d'isoflurane pour l'anesthésie par inhalation de porcelets 1. Compétences et champ d'application Swissmedic est l'institut chargé de délivrer les autorisations de mise sur le marché suisse de médicaments. L'isoflurane est un médicament soumis à ordonnance qui ne peut être remis que sur présentation d'une ordonnance médicale ou par le vétérinaire. Conformément à l'article 3 de la loi sur les produits thérapeutiques, ce dernier est tenu, dans le cadre de son devoir de diligence, de prendre toutes les mesures requises par l état de la science et de la technique afin de ne pas mettre en danger la santé de l être humain et des animaux. Les dispositions de l'ordonnance sur la prévention des accidents et des maladies professionnelles (OPA) s'appliquent aux travailleurs assurés à titre obligatoire selon la LAA. Indépendants et employeurs, par exemple propriétaires d'exploitations agricoles ou d'entreprises similaires, ne sont pas concernés par les dispositions de l'opa. Dans le cadre de la prévention des maladies professionnelles, la Suva a une fonction de contrôle et détermine les valeurs limites au poste de travail. 2. Utilisation de gaz anesthésiants en général Des gaz anesthésiants sont utilisés tous les jours dans le monde entier en médecine humaine. Avec le SECO et l'epf, la Suva a réalisé dans les entreprises du secteur de la santé publique de vastes mesures dans le cadre de sa fonction de surveillance pour la prévention des maladies professionnelles et, sur la base des résultats, a recommandé des mesures pour réduire l'exposition du personnel de santé aux gaz anesthésiants. Pour les risques et les mesures de protection liés à l'utilisation de gaz anesthésiants, nous renvoyons à la publication de la Suva «Conditions de travail lors d exposition aux gaz anesthésiques» (réf. 2869/29). Bien que les patients soient les premiers concernés par des effets indésirables, il existe également des risques pour le personnel exposé aux gaz. Dans la publication mentionnée, la Suva a donc formulé différentes mesures (aération, appareillage, organisation et comportement) pour l utilisation de gaz anesthésiants. 3. L isoflurane en tant que gaz anesthésiant L'isoflurane est un liquide clair, incolore, extrêmement volatil, mais ininflammable, avec une odeur légèrement âcre qui est généralement utilisé sous forme de gaz à la concentration d environ 3 % pour l induction et de 1,0 1,5 % pour le maintien de l anesthésie. On estime

- 2 - l effet hépatotoxique de l isoflurane bien moindre que celui de l halothane. Lors de l exposition d animaux à des concentrations de 1000 ppm (0,1 %), des lésions hépatiques dégénératives ont été observées. Leur incidence est cependant demeurée relativement faible par rapport à l halothane. Comme lors de l utilisation d autres produits anesthésiants, des symptômes non spécifiques tels que fatigue accrue et céphalées peuvent apparaître chez les travailleurs, en particulier si les conditions d hygiène du travail ne sont pas favorables. Les examens réalisés jusqu à présent n ont pas mis en évidence de signes d effet neurotoxique de l isoflurane sur le personnel hospitalier. On ne connaît pas d étude sur un risque accru d affections dégénératives du système nerveux central pour le personnel exposé. A part quelques descriptions de cas de possibles allergies, aucune maladie professionnelle spécifique n a été rapportée chez le personnel de santé exposé. 4. Isoflurane et neurodégénérescence Ces trois dernières années, des examens expérimentaux ont été réalisés en vue d identifier d éventuels effets neurotoxiques de l isoflurane (et d autres anesthésiques par inhalation). Ce sont les troubles cognitifs observés chez des patients d un certain âge après des interventions assez lourdes qui ont été à l origine de ces examens. Lesdits troubles ont généralement régressé en l espace de deux ans. Des études expérimentales de cultures cellulaires ont montré que l isoflurane et l halothane à forte concentration conduisaient à des interactions avec des régions d acides aminés de certaines protéines et induisaient une oligomérisation de peptides bêta-amyloïdes. On a par ailleurs observé que l isoflurane réduisait la concentration en calcium dans le réticulum endoplasmatique et l augmentait dans le cytosol et les mitochondries, mais dans une moindre mesure que le sévoflurane et le desflurane L isoflurane peut induire une apoptose (mort cellulaire programmée) et influencer la concentration des enzymes BACE (Amyloid-Beta- Precursor-Protein-Cleaving-Encyme) et gamma-sécrétases, c est-à-dire des protéases responsables de la régénération de la protéine bêta-amyloïde. On ne sait pas clairement dans quelle mesure ces altérations métaboliques de cultures cellulaires ont une importance clinique. Les altérations métaboliques mentionnées ont été déclenchées non seulement par l isoflurane, mais également par le desflurane, le sévoflurane, le propofol ainsi que par la combinaison halothan/thiopenthal. Les expérimentations animales n ont été que très peu nombreuses jusqu à présent. En décembre 2008, un groupe de recherche a montré pour la première fois que des altérations métaboliques continues du système nerveux central pouvaient survenir également in vivo chez des souris après des anesthésies de 1,4 % d isoflurane de deux à 24 heures. Cette concentration est plus de mille fois plus élevée que la valeur limite au poste de travail en Suisse (cf. infra). On attend les résultats d autres expérimentations animales dans les prochaines années, sans toutefois en connaître l importance clinique pour l heure. Jusqu à présent, aucune affection neurodégénérative accrue ni aucun effet neurotoxique par l isoflurane n a été décrit chez le personnel exposé aux gaz anesthésiques sur une longue durée et en doses élevées dans des études épidémiologiques.

- 3-5. Valeurs limites au poste de travail Pour la détermination des valeurs limites au poste de travail, la Suva s appuie sur l ordonnance sur la prévention des accidents et des maladies professionnelles (OPA), en accord avec la commission des valeurs limites de l Association suisse de médecine, d hygiène et de sécurité au travail (Suissepro). La concentration maximale sur le lieu de travail (VME) est la concentration maximale admissible d une substance de travail dans l air qui, en l état actuel des connaissances, ne met pas en danger la santé de la très grande majorité des travailleurs sains qui y sont exposés, pour une durée de 42 heures hebdomadaires, à raison de 8 heures par jour, pendant de longues périodes. Des valeurs limites à court terme limitent en outre la concentration dans l air du local de travail pour ce qui concerne le niveau, la durée et la fréquence par jour de travail ou période de travail par roulement. Les VME sont déterminées par des méthodes épidémiologiques, par comparaison des concentrations mesurées sur le lieu de travail avec les dommages pour la santé correspondants, en se fondant sur des recherches expérimentales ou éventuellement sur d autres considérations théoriques. La concentration maximale sur le lieu de travail pour l isoflurane (1-chloro-2,2,2- trifluoroéthyl-difluorométhyléther) est de 10 ppm (ce qui correspond à 0,001%), c'est-à-dire 77 mg/m 3, avec une valeur limite à court terme de 80 ppm, 4 x 15minutes par période de roulement. La substance n'est pas désignée par C (cancérigène), M mutagène) ou R (toxique pour la reproduction). La Suède et l Autriche déterminent les mêmes valeurs; d autres pays comme la Grande-Bretagne et l Espagne fixent une valeur maximale plus élevée, de 50 ppm. Jusqu à présent, il n a pas été signalé d effets neurotoxiques ou d augmentation du nombre de cas de maladies dégénératives chez le personnel exposé. De plus, ces modifications du métabolisme cérébral ont été observées en expérimentation animale pour des expositions 1000 fois plus élevées que les valeurs limites admises en Suisse. Une modification de la valeur limite de l isoflurane n est pas actuellement à l ordre du jour à la commission des valeurs limites. D une manière générale, on doit retenir que l exposition des travailleurs aux substances utilisées pendant le travail doit être maintenue à un niveau aussi faible que possible par des mesures techniques, organisationnelles et personnelles. Les valeurs limites sur le lieu de travail doivent être strictement respectées. 6. Recommandations en matière de mesures techniques et organisationnelles La Suva a effectué des mesures de la concentration d isoflurane dans l air des locaux lors de l emploi de différents appareils d anesthésie et dans les conditions réelles rencontrées dans les porcheries. Les résultats montrent que si les prescriptions et les mesures de sécurité infra sont observées, les valeurs limites légales pour l isoflurane peuvent être respectées.

- 4 - Mesures de protection techniques et organisationnelles: Exigences concernant les appareils d anesthésie Les installations et appareils techniques (IAT) ne peuvent être mis en circulation que si ceuxci, lorsqu ils sont utilisés avec soin et conformément aux dispositions, ne mettent pas en danger la vie et la santé des utilisateurs et des tiers. Celui qui met l appareil en circulation doit prouver à l exploitant et à l organe de contrôle compétent que l appareil satisfait aux exigences de base en matière de sécurité et de santé. Le fabricant doit expliquer dans un mode d emploi l utilisation conforme à la réglementation ainsi que l entretien et le maintien en bon état de marche. Il doit en outre, au moyen d une documentation technique, prouver le respect de l'état de la technique. Pour éviter une nuisance par l isoflurane pendant la castration des porcelets, les appareils d anesthésie doivent satisfaire notamment aux exigences suivantes: - masque d anesthésie étanche avec aspiration de gaz intégrée; - le gaz aspiré par le masque d anesthésie ne doit pas retourner dans l air du local, mais être rejeté de manière fiable à l extérieur. Un retour du gaz dans l air du local à travers un filtre au charbon actif n est pas permis. Les filtres au charbon actif ne sont pas fiables, nécessitent un entretien poussé et masquent le danger d un retour inaperçu du gaz dans l air du local (saturation ou bris du filtre); - un dégagement de gaz par un masque non appliqué (pas de porcelet dans l appareil d anesthésie) doit être évité par des mesures techniques, ou l arrivée du gaz dans le masque doit être coupée automatiquement lorsqu on enlève le masque après l anesthésie; - le remplissage de l évaporateur d isoflurane doit se faire par un système fermé. Le remplissage à ciel ouvert de l évaporateur doit être évité; - le contrôle électronique du fonctionnement doit s effectuer de telle sorte que l arrivée du gaz soit interrompue de manière fiable en cas de dysfonctionnement. Utilisation de l appareil conforme à la réglementation et maintien en bon état de marche L appareil d anesthésie doit être utilisé conformément au mode d emploi du fabricant. Le maintien en bon état de marche de l appareil selon les instruction du fabricant doit être assuré et documenté. Ventilation des locaux Pendant la préparation et l'exploitation de l'appareil d'anesthésie, il faut veiller à une aération naturelle ou artificielle suffisante du local. L'aération naturelle est suffisante lorsqu'une ventilation transversale peut être installée dans la pièce. Si l'on ne peut pas garantir une aération naturelle suffisante, il faut installer une ventilation artificielle permettant trois à cinq changements d'air par heure. Dans les locaux en sous-sol, une aération artificielle est obligatoire. Instruction de travail Une instruction spécifique à l'utilisation d'appareillage d'anesthésie et d'isoflurane doit être établie. Elle doit notamment déterminer les mesures de protection nécessaires lors de l'exploitation de l'appareil ainsi que le comportement à adopter en cas de problème.

- 5 - Formation et introduction Le personnel chargé de la castration de porcelets et de l'anesthésie par isoflurane doit être formé et instruit avant le début de l'activité puis à intervalles réguliers. Les formations doivent être documentées. 7. Conclusions Du point de vue de la Suva en tant qu'organe de contrôle pour la prévention des maladies professionnelles chez les travailleurs assurés à titre obligatoire selon la LAA, il faut s'assurer par des mesures techniques et organisationnelles que les valeurs limites au poste de travail sont respectées et se situent bien au-dessous de la valeur maximale autorisée. Dans toutes les activités, donc également lors d'anesthésies avec isoflurane, l'importance et la durée de l'exposition doivent être maintenue au plus faible niveau possible. Chez le personnel exposé à des anesthésiques dans des salles d'opération et dans des salles de réveil dont les conditions d'hygiène ne sont pas toujours optimales, les études épidémiologiques n'ont jusqu'à présent pas montré de risque accru d'affections neurodégénératives. Des expérimentations animales réalisées avec des concentrations bien supérieures aux concentrations au poste de travail n'ont pas encore induit d'altérations métaboliques clairement évaluables. Il reste à examiner la signification d'études expérimentales sur des cultures cellulaires à fortes concentrations d'isoflurane et d'autres anesthésiants par inhalation. Lors d'application d'isoflurane pour les porcelets, les mesures techniques et organisationnelles recommandées sont importantes pour minimiser le risque des travailleurs concernés, mais également des indépendants/employeurs ne relevant pas du domaine de contrôle de la Suva. Les mesures de la Suva ont montré que le respect des mesures de protection recommandées maintenait les valeurs bien au-dessous de la limite déterminante. La Suva va réaliser d'autres mesures de l'isoflurane dans différentes conditions de travail pour que l'organisation des conditions de travail des personnes concernées soit aussi sûre que possible.