La saison des changements de pneus arrive

La saison des changements de pneus arrive Le printemps n est pas seulement la saison des amours, c est aussi la période des changements de pneus. Bien sûr, il est important d avoir un véhicule bien chaussé pour sa sécurité, mais l usure laisse 6 millions de pneus aux rebuts chaque année. Pour prendre en charge ce volume imposant de pneus, le Québec a créé le Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d usage. Grâce à ce programme le Québec a déjà atteint l objectif de récupération des pneus qu il s était fixé pour 2008! Depuis 1999, le prix de vente de chaque pneu neuf comprend un supplément de 3$. «Ce montant sert à couvrir les frais de collecte et recyclage des pneus hors d usage. Ils sont récupérés sans frais lors de la pose des pneus de remplacement», déclare Pierre Racine de RECYC-QUÉBEC. On parvient maintenant à recycler 86 % des pneus chaque année. Les pneus hors d usage sont recyclés de plusieurs façons. Le rechapage, qui consiste à remplacer la bande de roulement du pneu, est une méthode peu utilisée pour les pneus de voiture, car il est difficile de garder un prix compétitif en respectant les standards de qualité. Une autre solution est le déchiquetage et le recyclage en plusieurs produits comme des panneaux d'insonorisation, des couvre-planchers ou des surfaces de sécurité utilisées dans l aménagement des installations sportives ou récréatives. En Montérégie, on trouve trois lieux majeurs d entreposage des pneus usés. L entreposage ne se fait pas sans risques. Le risque le plus important est le dégagement de vapeurs toxiques lors d incendies. Les sites sont aussi propices à la nidification des moustiques et des rats. «On ne peut plus laisser les pneus s entasser, ça devient une question de sécurité et de santé publique», ajoute Pierre Racine de Recyc-Québec, «l idéal c est de les empêcher d atteindre le site d entreposage. Plus on entrepose un pneu longtemps, plus il se dégrade et moins il est recyclable.» À cause de leur mauvaise qualité, les pneus en provenance des sites d entreposage servent de combustibles pour les cimenteries Lafarge et Saint-Laurent. Recyc-Québec se propose de vider tous les sites d entreposage. Depuis 2001, l organisme a pris en charge 2 millions des 25 millions de pneus usés entreposés au Québec. Conseil régional de l environnement de la Montérégie 1

La couleur récupérée : la tendance à suivre Envie de changer le décor? Vous n êtes pas seul. Les Québécois ont un goût prononcé pour la couleur. Ils sont les plus gros consommateurs de peinture au Canada et achètent 50 millions de litres de peinture chaque année. Si les murs du Québec sont de plus en plus agréables à regarder, en contrepartie, 7 % de la peinture achetée pour les couvrir n est pas utilisé. Ces pots s entassent et transforment nos habitations en autant de dépôts de matières dangereuses qu il faudra sortir un jour de nos placards. «Les ventes de peinture sont en croissance d'environ 20 % par année. La demande est de plus en plus forte», explique Sylvain Morrissette de Rona. Au Québec, les résidus de peinture représentent près de la moitié des résidus domestiques dangereux. Souvent composée d'hydrocarbures, la peinture est une source de pollution pour la nappe phréatique et les sols lorsqu elle est jetée à la poubelle ou dans l évier. C est pour cette raison qu en 2000, le ministère de l'environnement a mis sur pied Éco-Peinture. L organisme perçoit 25 cents par contenant de peinture vendu au Québec. Les fonds soutiennent financièrement le système de récupération et de valorisation de la peinture et des contenants de peinture non utilisés. Deux systèmes de collecte cohabitent. Le premier fonctionne par le biais des municipalités, soit lors d une collecte spéciale ou en se rendant à un lieu de dépôt autorisé. L autre, a été mis sur pied en collaboration avec des détaillants. Partenaire du réseau de collecte de peinture, la chaîne Rona participe depuis 1998 à la collecte. Son réseau de 361 surfaces de vente récupère environ 35 % des 2 378 000 kg de peinture récupérée par année au Québec. «Nos magasins sont partout, il suffit de rapporter les contenants de vieille peinture en même temps qu on fait nos achats», ajoute le porte-parole de la chaîne. Ce n est pas plus difficile que de rapporter les bouteilles et canettes vides à l épicerie. Par contre, la peinture doit absolument être dans son contenant d'origine pour être récupérée. Elle est ensuite confiée à Peintures récupérées du Québec, une entreprise de Victoriaville qui la récupère, la traite et la met en marché sous l appellation Peinture récupérée. La qualité de la peinture récupérée se compare généralement à celle des autres marques. «De plus en plus de consommateurs utilisent la peinture récupérée pour repeindre les pièces de leur demeure et pas seulement les endroits moins utilisés comme le garage», précise le porte-parole de Rona. Pour le détaillant, la peinture récupérée représente plus de 40 000 contenants de 4 litres vendus annuellement. Si vous ne connaissez aucun détaillant effectuant la récupération des restes de peinture près de chez vous, contactez votre municipalité qui vous indiquera comment vous en départir sécuritairement. Conseil régional de l environnement de la Montérégie 2

Pour rénover ou construire sans gaspiller Vu de l extérieur, on pourrait dire que dès le printemps le Québec se transforme en vaste chantier de construction. Rares sont les endroits où les ouvriers, les «pépines» ou le bruit des outils ne sont pas présents. Les chantiers se multiplient. Partout, on répare des routes, on construit des maisons ou on rénove des immeubles. Toutes ces activités génèrent des tonnes de débris. En fait, les résidus de construction représentent le quart des déchets générés au Québec. Généralement, 15% du bois livré sur un chantier de construction se retrouve dans un lieu d'enfouissement avant la fin des travaux. Peut-on changer la situation? «La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008 a fixé le taux de récupération des résidus de construction et démolition à 60% mais actuellement seulement 47% des volumes récupérables sont amassés», explique Jean Boisvert du Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec. Lorsqu on sait que 70% des résidus de construction et de rénovation peuvent être réemployés ou recyclés, il semble intolérable de laisser tous ces débris aller dans les sites d enfouissement. Surtout que le bois, le gypse et les métaux utilisés en construction libèrent des contaminants lorsqu'ils sont placés dans les conditions d'humidité et d'acidité des lieux d'enfouissement. «Le problème, poursuit monsieur Boisvert, c est qu il en coûte seulement 8$ la tonne pour enfouir les résidus de construction. Il faudrait augmenter les coûts d enfouissement et utiliser l argent pour diminuer les coûts de collecte qui sont à la charge des entrepreneurs.» Au Québec, 600 000 tonnes de bois sont enfouies à chaque année. Le regroupement demande d interdire l enfouissement du bois de construction. Au niveau résidentiel et domestique, c est un ensemble de petits gestes qui peut aider. D abord, avant de rénover ou de construire, l idéal est d évaluer le plus précisément possible les besoins en matériaux. Ensuite, pensez à la déconstruction plutôt qu à la démolition. La simple utilisation de vis plutôt que de clous ou de colle permettrait de recouvrer plus de matériaux lors de la déconstruction. Par exemple, le bois de structure d'anciennes cloisons peut servir à bâtir de nouveaux murs. Enfin, choisissez un fournisseur qui accepte le retour des surplus de matériaux, cela lancera un message à l industrie. Votre municipalité possède peut-être un lieu de dépôt autorisé pour vos résidus de construction à recycler. Informez-vous. Même le béton et l'asphalte peuvent y être récupérés! Conseil régional de l environnement de la Montérégie 3

Une solution économique pour le jardin Le début de l été coïncide souvent avec l arrivée des fraises sur le marché local. Juteuses et sucrées, elles sont un plaisir que peu de gens se refusent. Rien d étonnant, vu la qualité de ces fruits au Québec et la facilité avec laquelle on les fait pousser. Ajouté, pour plusieurs, le bonheur de l excursion familiale annuelle qui sert à faire les confitures de maman et on comprend que la fraise soit le fruit estival par excellence. C est en quelque sorte la passion des fraises qui a amené Véronica Jolicoeur, une retraitée et adepte de jardinage de la région, à se lancer dans le compostage. «Quand mes enfants étaient petits, nous allions à chaque année cueillir nos fraises chez les cultivateurs locaux, explique-t-elle, mais un jour j ai remarqué que les plants avaient les feuilles couvertes d une poudre blanche et ça m a inquiétée.» Le cultivateur lui a indiqué que cette poudre était un fongicide parfois utilisé pour préserver des récoltes. Elle devait donc laver soigneusement ses fruits avant de les manger. La décision de faire du compost lui est venue quelque temps après. Depuis, elle assure que le bon rendement de son jardin provient de cette activité. «C est tellement facile. Je fais un tas de tout ce qui est putrescible : mes coquilles d œufs, des restes de table, même les rebuts d entretien du jardin y passent! Au bout d un an, j ai ce qu il y a de mieux pour engraisser mon jardin.» En effet, le compostage est une activité économique parmi les plus simples. Il suffit d entasser la matière organique dans un contenant ou directement sur le sol de manière à stimuler le processus de décomposition naturelle. En recréant un milieu favorable (matière putrescible, air, eau), les micro-organismes et les vers de terre mangent puis digèrent les déchets. Ils les transforment en humus. Lorsque les matières ont terminé leur décomposition, le compost adopte une couleur brune et la texture de la terre. Le compostage domestique permet de réduire votre sac à ordures de plus de 30% de son contenu. Pour développer le réflexe de composter, utilisez dans la cuisine un petit contenant muni d'un couvercle pour y déposer vos restes de table. Lorsque le contenant est plein, il suffit de vider son contenu sur le tas de compost et d ajouter des feuilles mortes ou un peu de terre. «Je crois au jardinage biologique. Grâce au compostage, je n achète jamais d engrais chimiques ni de pesticides. Ça améliore tellement le sol et mes plantes sont en santé. Avec mes fleurs, mon jardin et mes arbustes à entretenir, j ai l impression de jamais en avoir assez» ajoute madame Jolicoeur. Plusieurs informations sur le compostage se trouvent sur internet. Une excellente source d information sur ce sujet est disponible au www.compost.org Conseil régional de l environnement de la Montérégie 4

Une habitude à améliorer Les dernières années ont permis à la collecte sélective de s établir définitivement au Québec. Pourtant, avec un effort qui équivaut en moyenne à deux ou trois minutes par jour par personne, la collecte ne donne pas encore les résultats attendus. On le voit bien, le succès de l utilisation du bac de recyclage repose sur la participation maximale de la population. Au Québec, les cartons et le papier constituent le groupe de matières le plus recyclé. Chez Cascades, une entreprise de pâtes et papiers, la collecte sélective fournit une part importante des matières premières utilisées. Les matières récupérées servent à faire la nouvelle pâte de papier. Le papier et le carton sont composés jusqu à 70% de matières recyclables. «65% des 400 produits à base de fibres que nous fabriquons sont faits majoritairement de produits recyclés», confirme Marina Pietrosel du groupe Cascades. «Chaque année, nous donnons un deuxième souffle à 2,5 millions de tonnes de papier imprimé et de carton.» Cette entreprise, qui récupère du papier depuis plus de 50 ans, peut réutiliser toutes les sortes de papier et de carton d usage domestique. Elle utilise d ailleurs 850 000 tonnes de papiers et cartons récupérés au Québec. «Et nos forêts ne s'en portent que mieux, puisque cette masse de fibres recyclées équivaut à 30 millions d'arbres.» L entreprise pourrait en utiliser presque 3 fois plus pour sa seule production. L'accroissement de l utilisation des matières récupérées par la collecte sélective dépend aussi de leur qualité, puisque aucune entreprise ne peut utiliser des matières premières de mauvaise qualité. Il est important de bien suivre les indications fournies par votre municipalité sur la façon de trier ou de nettoyer ce que vous déposez dans le bac de recyclage. Participez à la collecte sélective et installez votre bac à portée de la main. De plus, encouragez les fabricants qui utilisent des matières recyclées et recyclables dans la fabrication de leurs produits ou de leur emballage. C est la meilleure façon d influencer les commerçants à en tenir sur leurs tablettes. Conseil régional de l environnement de la Montérégie 5

68% des Québécois favorables à la collecte des matières organiques À la maison, les déchets sont ramassés par la collecte des ordures et la collecte sélective. C est ce qu on appelle une collecte à deux voies. Les feuilles mortes, les résidus de l entretien du jardin et même les restes de table représentent 29 % du poids des matières putrescibles mises aux ordures. En se décomposant ces matières organiques produisent des gaz explosifs, inflammables et malodorants. C est une des raisons qui amènent les municipalités à envisager graduellement une troisième voie. Celle de la collecte des matières putrescibles. Un sondage récent, réalisé par CROP pour le compte de RECYC-QUÉBEC, indique que 68% des Québécois seraient favorables à la collecte des matières compostables. La ville de Laval a débuté en 1996 un projet de collecte à trois voies dans le secteur Champfleury. En 2001, près de 2 800 familles participaient à cette collecte. Chaque famille a reçu un bac roulant de 240 litres, spécialement conçu pour la collecte de matières compostables, un petit bac de cuisine de 5 litres et un contenant de 450 ml de Compologic, un produit empêchant la production d odeurs dans la maison. Dans ce quartier, 43 % des matières résiduelles est recyclé ou valorisé au lieu d être enfoui. Les familles visées par le programme produisent annuellement 300 tonnes métriques de résidus alimentaires, ce qui représente un potentiel de production de 120 tonnes métriques de compost. Ce compost obtenu grâce à la collecte à 3 voies est utilisé par la ville de Laval dans ses différents programmes de plantation. De plus, deux fois l an, les portes du site de compostage sont ouvertes aux citoyens de Laval. Lors de ces événements, le compost est vendu à un prix modique en sacs ou en vrac. Plus près d ici, l arrondissement Saint-Bruno-de-Montarville de la ville de Longueuil a tenté l expérience l an dernier et les résultats sont encourageants. L arrondissement dispose déjà d une collecte de branches et de gazon à laquelle 90% des gens participent. Le projet pilote de collecte des résidus de table s inscrivait comme l étape suivante de leur programme. «La nouvelle collecte des résidus putrescibles a simplement remplacé une des deux collectes hebdomadaires d ordures», explique Christian Paré, gestionnaire du projet. «C est une preuve que ça peut se faire sans une grosse augmentation des budgets.» D ailleurs aucun bac n était fourni pour la collecte. «Les gens n avaient qu à utiliser les sacs en plastique de leur épicerie. Notre projet les recycle en fin de processus.» Cette collecte aurait permis de détourner environ 2 500 tonnes, soit environ 300 kg par foyer. En pratiquant la collecte à trois voies les municipalités diminuent énormément le volume des déchets enfouis. «Ça montre que c est une voie qui a du potentiel et qu il faut explorer», conclut monsieur Paré. Conseil régional de l environnement de la Montérégie 6

Les produits dangereux se renseigner avant de jeter Les produits dangereux comme les huiles usées, peintures, vernis, produits de nettoyage et pesticides représentent 1% des déchets domestiques québécois. Sans oublier une multitude d autres produits qui ne sont pas considérés comme dangereux, mais dont les résidus le sont. C est le cas des piles, batteries, thermomètres au mercure, tubes fluorescents et détecteurs de fumée. On ne peut pas bannir la plupart de ces produits de notre quotidien, mais en polluant l air, l eau et le sol, ils nous empoisonnent à petit feu. Agathe Favreau du Conseil régional de l environnement de la Montérégie partage quelques trucs élémentaires pour réduire les risques. «D abord, achetez seulement la quantité requise pour éviter le gaspillage. Les produits qui dorment dans nos armoires se dégradent avec le temps. Il faut s assurer de ne pas les jeter à la poubelle, dans l évier, la toilette ou dans la nature» Pourquoi n utilise-t-on pas le bac de recyclage pour collecter les résidus domestiques dangereux? Simplement parce que les matières risqueraient de se contaminer entre elles et que les coûts de collecte seraient trop élevés étant donné leurs petites quantités. Il faut donc savoir où s en débarrasser. Rapporter les résidus dangereux dans les points de vente apparaît comme une des solutions les plus économiques. C est aussi facile que rapporter les bouteilles et canettes consignées à l épicerie. Quelques entreprises participent à ce genre de collecte. «En 1992, Canadian Tire mettait sur pied une collecte des huiles usées», explique Michel Bourgeois, gestionnaire en environnement pour l entreprise. «Tous les marchands propriétaires y participent et absorbent les coûts de cette collecte.» En collaboration avec des recycleurs accrédités, Canadian Tire récupère aussi les solvants, l anti-gel, les filtres à l huile, les pneus, les batteries d auto, les piles et plusieurs autres résidus dangereux. «Lorsque les produits collectés ne sont pas recyclables, ils servent de combustibles pour les activités de valorisation énergétique.» Il est possible d utiliser d autres services de collecte. Votre municipalité devrait être en mesure de vous donner l information sur les journées de collecte ou les lieux de dépôts de résidus domestiques dangereux sur son territoire. Conseil régional de l environnement de la Montérégie 7

La consigne : Faut pas lâcher Qui ne connaît pas l importance de recycler ses canettes d'aluminium et bouteilles de verre? Ces contenants peuvent être recyclées à l'infini sans perdre leur qualité, c est d ailleurs une des raisons de la création de la consigne pour les contenants à usage unique au Québec. Pourtant, entre les années 1995 à 2000, le recyclage des contenants consignés diminuait sans cesse. Les raisons qui ont causé ce relâchement ne sont pas encore connues, mais les quantités perdues étaient énormes. Pour contrer le relâchement de l habitude de rapporter ces contenants consignés à l épicerie, RECYC-QUÉBEC a lancé la campagne d information : Recycler, ça rapporte. «Sur le milliard deux cent cinquante millions de contenants consignés à remplissage unique de boissons gazeuses et de bière vendus au Québec chaque année, près du quart de ces contenants, soit environ 310 millions, n était plus récupéré ou recyclé et se retrouvait à la poubelle» déclare Pierre Racine de Recyc-Québec. Un comportement, incompréhensible, puisque les contenants consignés qui ne sont pas rapportés représentent une somme de 17 millions. Chaque fois qu un contenant porte la mention «Consignée Québec», le détaillant perçoit un montant de 0,05$ à 0,20$ lors de la vente. L équivalant d environ 10% du prix de la boisson. Il serait faux de penser que le recyclage des contenants ne sert qu à fabriquer d autres contenants. Ils peuvent être transformés en une multitude d objets que vous utilisez chaque jour. D ailleurs, le plastique des bouteilles de boissons gazeuses est le plus utilisé pour le recyclage. Le geste de rapporter ses bouteilles et canettes chez le détaillant à beaucoup d impact. Il détourne de l'enfouissement du plastique, du verre et de l aluminium, qui alimente la production de plusieurs entreprises. Des compagnies comme Alcan disent depuis longtemps qu un kilo d'aluminium recyclé permet d'économiser environ huit kilos de bauxite, quatre kilos de produits chimiques et réduit la consommation d'énergie de 90%. La peinture sur les routes contient également du verre concassé pour réfléchir la lumière. Lorsqu on se trouve à l extérieur de la maison, il n est pas toujours aisé de rapporter les contenants consignés chez le marchand. En disposant d un endroit de rangement au bureau, à l école ou dans la voiture, il sera plus facile de retrouver le réflexe de ne pas les jeter. Utiliser un thermos pour les lunchs des enfants permet de retourner les bouteilles et canettes à la maison. Conseil régional de l environnement de la Montérégie 8

Pour renouveler votre garde-robe Combien de fois se plaint-on de sa garde robe? Nos vêtements ont une durée de vie moyenne de sept ans, mais qui peut se vanter de garder ne serait-ce qu un t-shirt aussi longtemps? Les saisons changent, nos goûts évoluent, la mode passe et les enfants grandissent. Les Québécois génèrent 166 000 tonnes de textiles usagés par année. Saviez-vous que la plupart des tissus utilisés pour la confection de vêtements ne se décomposent pas lorsqu ils sont jetés dans un lieu d enfouissement? Pour éviter la poubelle, on peut réemployer ou recycler. «Le réemploi, c est un mot qu il faudra faire entrer dans le vocabulaire courant, parce que c est ce qui coûte le moins cher.» déclare Jacinthe Sirois de la ressourcerie Recyclo-Centre. Les ressourceries, c est un peu l évolution du sous-sol d église. Le principe est simple, ces organismes à vocation sociale ont pour mission de donner ou de revendre à prix modique des articles usagés en provenance de la population locale. Au Québec, un deuxième réseau de récupérateurs s occupe des vêtements qui n ont pas trouvé preneur localement et les dirige vers d autre pays. Puisque tous les résidus de textiles ne peuvent pas être réemployés, certains de ces récupérateurs envoient aussi les morceaux inutilisables à des entreprises de recyclage. Les textiles sont déchiquetés et entrent dans la composition de nouveaux produits comme les feutres de bottes, les sous-tapis et même le papier. Alors pourquoi ne pas simplement inclure les textiles dans la collecte sélective? «Les textiles doivent être récupérés dans des conditions idéales. L humidité les détériore rapidement. Les organismes spécialisés dans la récupération du textile sont donc mieux servis par leurs propres lieux de dépôt», poursuit la porte-parole de la ressourcerie. «Les collectes spéciales sont aussi plus faciles à organiser. Pour être efficace, il faut aussi un fort volume. Sur le territoire desservi par Recyclo-Centre, qui compte environ 48 000 habitants, c est 540 tonnes de vêtements qui sont ramassées annuellement. «Il y a un énorme potentiel dans les ressourceries. Chaque année nous augmentons les quantités collectées de 10 à 12% et les ventes augmentent au même rythme», ajoute madame Sirois. En détournant des tonnes et des tonnes de textiles de l enfouissement, les ressourceries permettent de lutter en même temps contre la pauvreté. Les ressourceries gèrent leurs stocks par saison et ciblent leur clientèle comme le font les boutiques ou les grands magasins. Les quantités recueillies donnent une gamme appréciable de produits pour toute la famille. Elles génèrent aussi des emplois rémunérés contrairement aux organismes paroissiaux fondés sur le travail de bénévoles. On dénombre au Québec environ 2000 organismes spécialisés dans la récupération du textile. C est dire qu il y en a partout. Conseil régional de l environnement de la Montérégie 9

Une participation qui nourrit le débat En novembre 2002, le Conseil régional de l environnement de la Montérégie a invité trois groupes de citoyens de la région à participer à un consultation publique par consensus informé. Provenant de plusieurs milieux sociaux différents, les groupes étaient composés de 12 a 14 personnes de la région. Les citoyens se demandaient comment augmenter la participation à la collecte sélective et quelles actions le milieu municipal devait mettre en place pour détourner 60% des matières putrescibles des sites d enfouissement. Le projet couvrait tout le territoire de la Montérégie et 10 municipalités régionales de comté collaboraient au processus. La consultation par consensus informé est un type de consultation bien particulier, un peu comme une formation continue. La méthode combine de la réflexion personnelle, des échanges en petits groupes et du dialogue avec des experts. Le CRE Montérégie s assurait que les connaissances de base sur le sujet étaient disponibles pour tous les participants. Ceux-ci posaient des questions et provoquaient des débats entre les experts. La plupart des citoyens participants ont été surpris du degré de réflexion qui pouvait sortir de ce processus régional. «J ai vu une petite annonce et ça a piqué ma curiosité. Je trouvais l idée très intéressante parce que je trouvais que ça pouvait donner un engagement direct dans quelque chose de profond», déclare France Paradis. «Ça m a apporté des connaissances qui n étaient pas nécessairement accessibles ou disponibles. Lorsqu on parle des déchets, à peu près tout le monde trouve qu il y en a trop. Avec le consensus, j ai découvert ce qui pouvait réellement être fait et ce qui n était pas envisageable en ce moment dans ma région en matière de recyclage.» L exercice était assez difficile parce qu il y avait beaucoup d informations à assimiler en peu de temps. Cet effort a valu le coup, puisque Madame Paradis est convaincue que les rencontres des participants ont pu changer les choses. «C est utiliser l intelligence des gens comme levier de réflexion. Je crois que le consensus a été un outil pour les administrations municipales qui voulaient savoir jusqu où elles pouvaient pousser dans le recyclage et la récupération.» Au terme de la consultation par consensus informé organisée par le CRE Montérégie, on peut dire que l expérience de l implication régionale des citoyens a été un succès. Les recommandations, qui devraient influencer les MRC lors de la conception du plan pour gérer l ensemble des déchets produits sur leur territoire, sont disponibles au www.crem.qc.ca. Conseil régional de l environnement de la Montérégie 10