Déplacement de l'ide vers l'est

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Extrait de : Science, technologie et industrie : Tableau de bord de l'ocde 211 Accéder à cette publication : http://dx.doi.org/1.1787/sti_scoreboard-211-fr Déplacement de l'ide vers l'est Merci de citer ce chapitre comme suit : OCDE (211), «Déplacement de l'ide vers l'est», dans Science, technologie et industrie : Tableau de bord de l'ocde 211, Éditions OCDE. http://dx.doi.org/1.1787/sti_scoreboard-211-6-fr

Ce document et toute carte qu il peut comprendre sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région.

Déplacement de l IDE vers l est L investissement direct étranger (IDE) permet aux pays destinataires d avoir accès à de nouvelles technologies et y engendre des retombées de connaissances dont bénéficient les entreprises locales ainsi que des investissements supplémentaires dans la recherche et le développement (R-D). Au cours des 15 dernières années, les flux d IDE ont triplé. L IDE entrant en Europe demeure plus important que l IDE destiné au reste du monde, mais les flux dirigés vers la Chine et le reste de l Asie du Sud-est se sont envolés, passant d une moyenne d environ 5 milliards USD par an en 1995-99 à environ 15 milliards USD par an au cours de la dernière période. Les États-Unis demeurent le principal destinataire de l IDE et investisseur, tandis que la Chine est en passe de devenir le deuxième bénéficiaire en importance. Flux entrants d investissement direct étranger, 1995-99, 2-4 et 25-9 Moyennes annuelles Milliards de USD, taux de change courants 1 6 1 4 1 2 1 8 2-4 Tous pays 25-9 6 1995-99 4 2 UE27 Autres pays OCDE Autres BRIICS Asie du Sud-Est UE27 Autres pays OCDE Autres BRIICS Asie du Sud-Est UE27 Autres pays OCDE Autres BRIICS Asie du Sud-Est Source : FMI, Base de données sur la balance des paiements, mai 211. Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488445 26

1. ÉCONOMIES DU SAVOIR : TENDANCES ET CARACTÉRISTIQUES Entre 23 et 29, les pays de l UE ont investi quatre fois plus dans les BRIICS que les États-Unis ou le Japon. L investissement direct européen s établissait ainsi en moyenne à 6.5 milliards USD par an en Chine, soit 75 % de plus que l IDE des États-Unis, et à plus de 9 milliards USD par an au Brésil, soit quatre fois plus que l investissement américain. Dans le même temps, l investissement direct des BRIICS eux-mêmes à l étranger a augmenté sensiblement car ces pays sont de plus en plus intégrés à l économie mondiale. En moyenne, les flux sortants moyens de Chine se sont multipliés par neuf entre le début et la fin des années 2, et ceux de l Inde, par plus de sept. Flux sortants d investissement direct étranger de l UE, du Japon et des États-Unis, vers les BRI*CS (*Inde), moyenne annuelle 23-9 Milliards USD, taux de change courants Flux sortants d IDE (milliards de USD, taux de change courants) 15 5 1 Source : Calculs de l OCDE, d après la Base de données de l OCDE sur l investissement direct international, mai 211. Source de la carte : ARTICQUE tous droits réservés. Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488464 Flux sortants d investissement direct étranger des BRIICS, 1994-97, 22-5 et 26-9 Moyennes annuelles Moyenne 26-9 Moyenne 22-5 Moyenne 1994-97 Milliards de USD, taux de change courants 45 4 35 3 25 2 15 1 5 RUS IND BRA IDN ZAF Source : FMI, Statistiques de la balance des paiements, juin 211. Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488483 27

Le rôle croissant des BRIICS dans les échanges de haute technologie Comme on pouvait s y attendre, la crise a eu des effets préjudiciables sur la valeur (et le volume) des échanges de produits manufacturés dans la zone OCDE. L évolution générale de l intensité technologique montrent que la valeur de ces échanges a été essentiellement attribuable aux industries de haute technologie à partir de la deuxième moitié des années 9 et jusqu au milieu des années 2. Début 25, les échanges de produits manufacturés de haute technologie de la zone OCDE ont commencé à ralentir, pour rejoindre le niveau des produits de moyenne-haute technologie, tandis que les échanges de moyenne-faible technologie augmentaient fortement. Le pic de valeur des échanges de moyennehaute technologie s explique en partie par la hausse des prix du pétrole et des produits pétroliers, ainsi que des métaux de base, en particulier ceux qui entrent dans la fabrication des produits TIC. Échanges de produits manufacturés de la zone OCDE, par intensité technologique, 1995-29 Total manufacturier Industries à haute intensité technologique Industries à moyenne-faible intensité technologique Indice 1995 = 1 35 Industries à moyenne-haute intensité technologique Industries à faible intensité technologique Part dans les échanges de produits manufacturés de la zone OCDE 3 25 19 % 2 15 25 % 36 % 2 % 1 5 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 Source : OCDE, Base de données STAN sur les échanges bilatéraux, mai 211. Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/88893248852 28

Les échanges de haute technologie des BRIICS n ont cessé de s intensifier ces 2 dernières années et représentent maintenant environ 3 % de l ensemble des échanges de produits manufacturés, contre 25 % pour la zone OCDE. Échanges de produits manufacturés des BRIICS, par intensité technologique, 1995-29 Total manufacturier Industries à haute intensité technologique Industries à moyenne-faible intensité technologique Indice 1995 = 1 1 45 Industries à moyenne-haute intensité technologique Industries à faible intensité technologique Part dans les échanges de produits manufacturés des BRIICS 1 25 3 % 1 5 85 65 2 % 45 28 % 25 22 % 5 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 Source : OCDE, Base de données STAN sur les échanges bilatéraux, mai 211. Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488521 Qu est-ce que l intensité technologique? La classification de l OCDE des industries manufacturières (haute, moyenne-haute, moyenne-faible et faible technologie) est basée sur des indicateurs de l intensité directe et indirecte de R-D et correspond dans une certaine mesure aux aspects liés à la qualité de producteur de technologie. L analyse des flux d échanges par intensité technologique nécessite l établissement d une correspondance de chaque produit à un secteur spécifique. Cette classification a ses limites, car le contenu de certains produits d une industrie de haute technologie n est pas toujours exclusivement de haute technologie. 29

Les chaînes de valeur mondiales et les échanges mondiaux Le processus de mondialisation se poursuit à un rythme et une échelle sans précédent. Il se caractérise avant tout par une intensification des échanges internationaux, un approfondissement de l intégration économique, surtout dans les économies émergentes, ainsi que par une plus grande fragmentation géographique des processus de production et une complexification des chaînes de valeur mondiales. Une nouvelle base de données de l OCDE propose des estimations des échanges bilatéraux ventilés par industrie et catégorie d utilisation finale. Elle révèle dans quelle mesure les exportations d un pays répondent à la consommation des ménages étrangers ou sont intégrées au processus de production à l étranger, comme biens intermédiaires ou biens d équipement (machines et matériel). Échanges mondiaux, par utilisation finale, 1995 Ventilation des exportations mondiales de biens, par région d origine et catégorie d utilisation finale, en pourcentage % 1 Biens de consommation intermédiaire pour assemblage Autres biens de consommation intermédiaire Consommation des ménages Produits des industries d extraction Biens d équipement Ordinateurs personnels et automobiles 8 6 4 2 (557) (434) UE15 (1 886) Autres pays OCDE (677) (148) BRIIS (197) (864) Total des valeurs des exportations, milliards de USD, taux de change courants Source : OCDE, Base de données sur le Commerce Bilatéral par industrie et utilisation finale (à paraître). Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/88893248854 Comment lire ce graphique La largeur de chaque barre correspond à la valeur des exportations manufacturières totales de chaque région. La hauteur de chaque catégorie par exemple, consommation des ménages indique la part de cette catégorie d utilisation finale dans les exportations de chacune des régions. La conversion de statistiques fondées sur les produits en chiffres concernant l industrie et l utilisation finale pose certaines difficultés. Par exemple, les ordinateurs personnels et les voitures particulières peuvent être considérées à la fois comme des biens de consommation et des biens d investissement : les codes à six chiffres du SH ne renseignent pas sur l acheteur final. Il est donc difficile de dire si un ordinateur exporté d un pays A vers un pays B sera en définitive acheté par un ménage en vue d une utilisation finale ou par une entreprise en tant qu investissement. Pour cette raison, les ordinateurs personnels et les voitures particulières sont indiqués séparément. 3

En 1995, la valeur des exportations chinoises s établissait à 148 milliards USD dont 6 % destinés à la consommation finale. En 29, cette valeur avait plus que décuplé, pour atteindre 1 529 milliards USD, tandis que la structure des exportations de la Chine s était profondément modifiée. Au cours des 15 dernières années, les échanges de ressources primaires comme les intrants énergétiques se sont intensifiés et la Chine est montée en puissance comme exportateur de biens intermédiaires et de biens d équipement haut de gamme. La part des pays de l OCDE dans les exportations mondiales a baissé de 75 % à 6 %. Échanges mondiaux, par utilisation finale, 29 Ventilation des exportations mondiales de biens, par région d origine et utilisation finale, en pourcentage % 1 Biens de consommation intermédiaire pour assemblage Autres biens de consommation intermédiaire Consommation des ménages Produits des industries d extraction Biens d équipement Ordinateurs personnels et automobiles 8 6 4 2 (949) (56) UE15 (3 785) Autres pays OCDE (1 95) (1 529) BRIIS (76) (2 54) Total des valeurs des exportations, milliards de USD, taux de change courants Source : OCDE, Base de données sur le Commerce Bilatéral par industrie et utilisation finale (à paraître). Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488559 La nouvelle base de données BTDIxE Il est possible de déterminer le tracé des chaînes de valeur de la production mondiale en croisant les données sur le commerce mondial et les tableaux multinationaux d entrées-sorties. La Base de données STAN sur les échanges bilatéraux par branche d activité et utilisation finale (BTDIxE) de l OCDE marque une étape dans cette direction. Elle produit des estimations (199-29) de la valeur des importations et des exportations de biens par branche d activité et utilisation finale (par exemple, consommation finale ou intrant intermédiaire pour la production). La base BTDIxE repose sur l utilisation de clés de conversion standard pour mettre en correspondance les produits (selon les classifications du SH) et les branches d activité de la CITI Rév. 3 ainsi que la Classification par grandes catégories économiques (CGCE). Elle donne ainsi un premier aperçu de la place qu occupent les pays dans les chaînes de valeur industrielles en identifiant les catégories de biens qui sont importées, leur origine et la destination des produits finaux (consommation des ménages ou investissement). En croisant ces données avec les bases de données entrées-sorties «harmonisées» de l OCDE pour chaque branche d activité, il serait possible de cerner plus précisément l utilisation finale et de mettre en évidence les origines de la valeur ajoutée dans les biens faisant l objet d échanges internationaux. 31

1. ÉCONOMIES DU SAVOIR : TENDANCES ET CARACTÉRISTIQUES Interdépendance mondiale L époque est depuis longtemps révolue où toutes les étapes de la production d un bien final se déroulaient dans un même pays, et où l on n importait que les matières premières comme intrants intermédiaires. Les entreprises exportent aujourd hui divers stades de production de nombreux biens d utilisation finale, et de services, vers différentes économies. Cette fragmentation internationale de la production a pris une ampleur considérable au cours des deux dernières décennies et est devenue un phénomène véritablement planétaire. Les processus de production de nombreuses économies ont ainsi fait l objet d une spécialisation verticale pour un large éventail de biens et services. Pour commencer à comprendre cette évolution, il ne suffit pas de comparer des importations directes aux chiffres sur la production intérieure. Par exemple, un fabricant d ordinateurs qui importe des composants peut également acheter des composants auprès de fabricants nationaux qui ont utilisé des importations dans leur processus de production. Dans ce cas, les importations du fabricant d ordinateurs peuvent contenir des éléments produits dans son économie. Contenu en importation des exportations, pour une sélection d économies et de régions, 1995 Par économie/région d origine des importations, en millions USD, aux prix courants CAN, 31.6 % UE15, 1.2 %, 9.5 % Autres pays OCDE, 15.2 % MEX, 42.5 % Autres économies de l Asie de l Est et du Sud-Est, 19.5 %, 8.4 % AUS KOR NZL La taille des flux correspond à la valeur du contenu en importations des exportations (milliards de USD, taux de change courants) 3 Valeur du contenu en importations des exportations (milliards de USD, taux de change courants) 1 1 Source : OCDE, Base de données d entrées-sorties STAN, mai 211 ; Base de données STAN sur les échanges bilatéraux par branche d activité et utilisation finale (à paraître) ; source de la carte : ARTICQUE tous droits réservés. Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488578 Comment lire ce graphique La taille du cercle représente le contenu total en importation, directe et indirecte, incorporé dans les exportations totales de biens et services d un pays ou d une région, destinés à la demande finale (par exemple, consommation des ménages ou investissement dans les biens d équipement). Les pourcentages indiquent la part de ce «contenu en importation des exportations» dans les exportations totales. Cette part est décomposée pour révéler l origine (voir les flèches) du contenu (intermédiaire) importé. Par exemple, on estime que le contenu en importation des exportations chinoises destinées à la demande finale est passé de 15.2 % en 1995 à 27.4 % en 25. 32

1. ÉCONOMIES DU SAVOIR : TENDANCES ET CARACTÉRISTIQUES La mesure de la spécialisation verticale le contenu en importation des exportations vise à évaluer l interdépendance qui résulte de la spécialisation, afin de déterminer, en croisant les tableaux d entrées-sorties avec les statistiques sur les échanges bilatéraux, dans quelle mesure des intrants importés, directement ou indirectement, contribuent aux exportations d un pays. Pour la plupart des pays, la présence d importations incorporées dans les exportations a augmenté au cours de la dernière décennie (taille des cercles). L origine de ces importations a également changé, et dénote clairement une interdépendance croissante et en évolution. Par exemple, la Chine misait ces dernières années de plus en plus sur les importations (notamment d Europe, du Japon et d autres pays de l OCDE) pour produire des biens d utilisation finale destinés à l exportation, tandis que d autres pays (comme le Japon) ont sensiblement augmenté le contenu chinois de leurs exportations de biens d utilisation finale. Contenu en importation des exportations, pour une sélection d économies et de régions, 25 Par économie/région d origine des importations, en millions USD, aux prix courants CAN, 27.4 % UE15, 14.8 % Autres pays OCDE, 12.3 %, 27.4 %, 15.4 % MEX, 33.2 % Autres économies de l Asie de l Est et du Sud-Est, 17.8 % La taille des flux correspond à la valeur du contenu en importations des exportations (milliards de USD, taux de change courants) 6 AUS KOR NZL Valeur du contenu en importations des exportations (milliards de USD, taux de change courants) 1 2 Source : OCDE, Base de données d entrées-sorties STAN, mai 211 ; Base de données STAN sur les échanges bilatéraux par branche d activité et utilisation finale (à paraître) ; source de la carte : ARTICQUE tous droits réservés. Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488597 33

Une spécialisation croissante Au cours des 3 dernières années, les économies nationales sont devenues de moins en moins diversifiées. L indice Hannah-Kay (HK), qui mesure la contribution des différents secteurs au PIB d un pays ainsi que le degré d influence des grands secteurs sur son économie, a baissé, ce qui indique une spécialisation croissante de l économie. Les pays du G7 semblent être de plus en plus spécialisés depuis les années 7, sauf peut-être le Canada qui montre des poussées périodiques de diversification. En revanche, l indice HK de la Corée correspond en partie à la trajectoire de développement empruntée auparavant par les pays du G7, en commençant par diversifier de plus en plus son économie (dans l industrie et les services), avant d atteindre un pic à la fin des années 8, puis d entamer un processus de spécialisation de façon progressive à mesure que se concrétisaient ses nouveaux avantages comparatifs. Indice de diversification (Hannah-Kay) pour certains pays, 1978-29 Concentration sectorielle, mesurée par la part des secteurs dans la valeur ajoutée totale, en prix courants Indice 14 x > 1 : Diversification 6 < x < 1 : Diversification modérée x < 6 : Spécialisation modérée Canada France Allemagne Italie Japon Corée Royaume-Uni États-Unis 13 12 11 1 9 8 7 6 5 4 1978 1979 Source : OCDE, Base de données pour l analyse structurelle (STAN), mai 211. Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488616 Comment lire ce graphique Ce graphique illustre l évolution de l indice HK(2), qui correspond à l inverse de l indice Herfindahl. Il repose sur 2 secteurs et affiche des valeurs variant de 1 à 2. Selon la mesure utilisée, un pays peut être considéré comme étant diversifié pour des valeurs de l indice HK(2) supérieures à 1, modérément diversifié si ces valeurs se situent entre 1 et 6 et modérément spécialisé si les valeurs de l indice HK(2) se situent entre 6 et 4, et spécialisés si les valeurs sont inférieures à 4. Qu advient-il des grands secteurs de l économie? 198 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 199 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 Entre 1978 et 29, les activités commerciales et le secteur de l immobilier croissent en Corée jusqu à 2.6 fois la valeur initiale. L importance des activités agricoles diminue en général, comme celle de la fabrication de textiles et de produits de cuir. Au début de la période, les parts des plus importants secteurs dans le PIB varient de 15 % à 22 % ; une fois les pays spécialisés, les principaux secteurs représentent de 22 % à 34 % de la valeur ajoutée totale. Ces principaux secteurs demeurent rarement les mêmes dans la durée, même si les activités manufacturières ont tendance à perdre progressivement de l importance par rapport aux services. La Corée fait exception à cet égard, puisque la part de l industrie du matériel de transport y a été multipliée par 4.2. La situation au Canada et en Corée traduit une évolution de l importance relative des secteurs. Au Canada, la part des industries extractives a diminué de moitié entre 1978 et 1998 (tombant de près de 8 % à 4 % du PIB), puis n a cessé d augmenter à partir de 1999 (pour atteindre presque 11 % en 27). En Corée, de nombreux secteurs se caractérisent par une alternance d augmentations et de diminutions, notamment l électricité, le gaz et l approvisionnement en eau ; la construction ; et l intermédiation financière. 34

Mondialisation des activités manufacturières Les activités manufacturières se sont mondialisées au cours des 2 dernières années. En 199, le G7 représentait les deux tiers de la valeur ajoutée manufacturière mondiale contre moins de la moitié aujourd hui. En 29, la Chine avait presque rattrapé les États-Unis dans la production manufacturière, et le Brésil et l Inde occupent désormais dans ce secteur la même place que la Corée. En même temps que la production manufacturière recule dans les économies de l OCDE, la contribution des services au PIB y augmente et représente aujourd hui 7 % de la valeur ajoutée de la zone OCDE. Quant aux BRIICS, ils ont vu leur secteur industriel croître de plus de 4 % au cours des 2 dernières années en raison d une contraction de leur secteur agricole ( 7 %). Cette évolution s accompagne d une montée en puissance du secteur des services dans la Fédération de Russie, en Chine et en Inde, sous l effet de la croissance des revenus et d une participation accrue au commerce mondial. Principaux producteurs du secteur manufacturier dans le monde au cours des 2 dernières années, 199, 2 et 29 Part de la valeur ajoutée manufacturière mondiale, en pourcentage % 3 199 2 29 25 2 15 1 5 3.5 3. 2.5 2. 1.5 1..5 BRA KOR IND ESP MEX Agrandissement RUS IDN CAN TWN AUS TUR THA NLD DEU ITA FRA GBR BRA KOR IND ESP MEX RUS IDN CAN TWN AUS TUR THA NLD Source : Division de statistiques de l ONU, Comptes nationaux : principaux agrégats, mai 211. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488635 Composition du PIB dans les pays de l OCDE et les BRIICS, 28 Valeur ajoutée des principaux groupes d activité, en pourcentage de la valeur ajoutée industrielle totale % 1 Services marchands Industries d extraction, de fabrication et autres activités Services non marchands Construction Agriculture 8 6 4 2 ITA LUX GRC FRA BEL GBR ISR PRT DNK NLD SWE CHE AUS DEU ESP OCDE EST AUT IRL Source : OCDE, Base de données pour l analyse structurelle (STAN), mai 211 ; OCDE, Base de données sur les comptes nationaux et instituts statistiques nationaux, mai 211.Voir notes de chapitre. 1 2 http://dx.doi.org/1.1787/888932488654 35 ISL FIN CAN BRA HUN ZAF TUR POL SVN KOR MEX CZE RUS SVK BRIICS NOR IND CHL IDN