LES AIDES TECHNIQUES / SE DÉPLACER Une personne qui ne peut se déplacer seule n est plus autonome. Pour éviter des chutes incessantes ou d appeler en permanence une tierce personne, il existe des aides techniques qui changent considérablement le quotidien. Pour commencer, pour pouvoir se redresser, sortir du lit ou tout simplement passer du lit à un fauteuil, plusieurs solutions sont possibles. Des solutions que les spécialistes nomment les «aides au transfert». Il s agit des barres de redressement, des planches, des ceintures de transfert ou des lève-malades. Une fois levé, l opération suivante consiste à marcher. Et ce qui vient tout de suite à l esprit, c est d utiliser une canne. Encore faut-il trouver la bonne, qu elle soit traditionnelle ou anglaise. Si la canne ne suffit pas, il est possible d utiliser un déambulateur ou de son nom officiel un cadre de marche. Les «rollators» sont aussi utilisés. Autre moyen pour se déplacer lorsque l on ne peut plus utiliser ses jambes : le fauteuil roulant. Qu il soit traditionnel ou électrique, tout dépend du malade. A chaque cas, correspond son fauteuil. Pour pouvoir gravir des marches, un dispositif «monte-escalier» avec un siège élévateur a été développé. LES AIDES AU TRANSFERT. Une personne handicapée a du mal à passer du lit au fauteuil ou du fauteuil aux toilettes. Pour assurer le déplacement, des aides au transfert ont été développées. On peut ainsi passer d une position couchée à une position assise ou levée. Différents des aides au transport en principe, certaines aides au transfert peuvent assurer les deux fonctions comme les lève-personne à roulettes. Pour se redresser dans son lit : l échelle de corde ou la potence. Pour ceux qui ne peuvent plus se relever seul, des lits avec un dossier électrique ont été créés. A l aide d une télécommande, le dossier se redresse. Autres méthodes : l échelle à corde ou la barre de redressement latérale. Généralement, cela suffit pour les personnes qui ont encore de la force dans les bras. On accroche l échelle au fond du lit, cachée par le couvre-lit. Cette échelle est nettement plus discrète que la potence. Pourtant, la potence reste le moyen le plus efficace. L échelle de corde ou la potence coûtent moins de 15. Par contre, ces dépenses ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale. Pour se lever du lit ou du fauteuil : la ceinture de transfert. Pour faciliter l aidant à lever une personne handicapée, il existe la ceinture de transfert. Cette ceinture est munie d une sangle avec des poignées que l on passe dans le dos de la personne. Ainsi l effort pour lever la personne est moindre. Il est nécessaire, pour une bonne utilisation, que la personne handicapée soit assise et capable de se tenir debout. La ceinture de transfert est une aide non négligeable pour les personnes
ayant des douleurs dorsales ou qui manquent de forces pour assister une personne un peu lourde. Une ceinture de transfert coûte entre 20 et 80 euros selon les modèles. Une fois encore, cette dépense n est pas remboursée par la Sécurité sociale. Pour tourner dans un espace réduit : le disque de transfert. Le disque de transfert, lorsqu il y a peu d espace, est d une grande utilité. Il permet à la personne handicapée de pivoter sans bouger. Ce disque se place sous les pieds et est utilisé par une tierce personne. Son utilité est de sortir d un lit, se tourner sans effort et s assoir dans un fauteuil, notamment dans un espace réduit. Ce disque se place sous les fesses et sert à faciliter l entrée et la sortie dans une voiture. Le prix d un disque de transfert varie entre 60 et 100 euros en fonction des modèles. Ce disque n est pas pris en charge par la Sécurité sociale. Le lève-personne, lorsque la personne ne peut pas participer au transfert. Pour les personnes handicapées qui sont totalement dépendantes, le lève-personne vient à leurs secours. Deux types de lèves-personnes ont vu le jour : sur roulettes et sur rails au plafond. Ce lève-personne est un équipement lourd qui ne peut être actionné que par une tierce personne. Cet équipement répond à la norme européenne ISO 9999. Lève-personne sur châssis à roulettes Il existe un autre modèle de lève-personne : le modèle sur châssis à roulettes qui ressemble à une grue. La personne handicapée qui a la volonté de se déplacer est retenue dans des sangles. Plusieurs modèles de sangles sont connus. Tout dépend de la morphologie, du type des transferts et des incapacités de la personne. Pour les personnes conservant une bonne maîtrise du tronc, on utilisera une sangle universelle. Sinon, on optera pour des sangles hamac. Il est plus facile de sécher des sangles filet. Des renforts peuvent apparaître. Il est primordial, quelle que soit la nature, d essayer le lève-personnel, dans les conditions de son utilisation. C est-à-dire le tester à l endroit où il sera utilisé. Pensez à bien évaluer : Avant d acheter un lève-personne, il est important de prendre en considération, en premier, l encombrement. C est-à-dire savoir si l appareil passe dans les couloirs, où l on peut le ranger Autre interrogation : est-ce que l appareil est maniable? Pour cela, on va le tester à l endroit même où il sera utilisé. Il faudra aussi prendre en compte le sol. Si c est une moquette, si on trouve des barres de seuil Autre élément à prendre en considération : la garde au sol. A savoir s il y a une embase. La partie au sol doit passer sous le lit, voire même sous la baignoire. Enfin, il faut porter une attention aux hauteurs de levage. Certains modèles sont capables de descendre une personne au fond d une baignoire ou de relever quelqu un tombé au sol. Lève-personne sur rails. Il s agit de modèle sur rails impressionnants mais nettement plus rares, alors qu ils sont plus pratiques à l usage. Le plus souvent, on les trouve dans des établissements spécialisés. L utilisation chez les particuliers est encore marginale. Le plus souvent, leur champ d action est délimité à la différence des modèles sur roulettes. Les modèles sur châssis varient de 450 (650 pour les modèles électriques) à 2 000. Quelle prise en charge? La plupart du temps, les petites aides au transfert ne sont pas inscrites au tarif interministériel des prestations sanitaires et ne sont donc pas remboursées par la Sécurité sociale. En revanche, pour ce qui
est des lève-personnes sur châssis à roulettes, la Sécurité sociale ne rembourse pas leur achat (sauf celui des sangles, pour lesquelles une participation est prévue), à moins d avoir l opportunité de le faire passer au Titre des prestations extralégales. Par contre, elle finance la location (tarif dégressif au-delà de 32 semaines). Le financement peut aussi être en partie réalisé par les mutuelles. Pour passer du lit au fauteuil : la planche de transfert. Tout en restant assis, la planche de transfert permet de se lever. Quelle soit droite ou courbée, en bois ou en plastique, avec ou sans poignées, elle sert de jonction entre le lit et le fauteuil à condition qu ils soient à la même hauteur. Certains modèles contiennent des encoches, d autres présentent un disque ou un tissu coulissant. On trouve des planches de transfert à partir de 40. Mais le prix peut être 10 fois plus élevé pour les modèles à disque coulissant. La Sécurité sociale ne rembourse pas cet appareil. DES CANNES À FOISON. La canne est l une des plus anciennes aides techniques. Les plus décorées ne sont pas forcément les plus utiles. Il vaut mieux délaisser les cannes fantaisistes au profit de la canne anglaise appelée aussi béquille. Il faut porter une attention toute particulière à la poignée. Les cannes du type de celles des Dupont ( CF Tintin) ne sont pas pratiques car elles sont glissantes. Il est préférable d utiliser des poignées en T appelées aussi poignée Maginot. Celle de type allemande implique une meilleure prise en main avec l avant-bras. Mais de toutes les poignées, celle qui est la plus maniable et sûre est la poignée dite anatomique (qui épouse la forme de la main). Il y a des modèles pour droitiers et pour gauchers. Le fût. Le fût de la canne doit être solide et léger. Souvent creuses, il ne faut pas que les cannes en métal soient trop fines. Le fût doit être à la bonne hauteur, c est-à-dire en fonction du grand trochanter, la partie proéminente du haut du fémur. L embout. Pour éviter de glisser, l embout de la canne doit être régulièrement remplacé. On optera plus pour des modèles striés. On trouve aussi des embouts en étoile avec 5 pieds articulés montés sur rotule qui sont très efficaces. Par contre leur prix est bien plus cher que la canne elle-même (environ 46 euros). Sauf exception, le bon réglage en hauteur correspond à la partie saillante en haut du fémur (le grand trochanter). Canne anglaise La canne anglaise entraîne un double appui sur le poignet et l avant-bras. Elle diffère de la béquille que l on place sous les aisselles Elle est ainsi plus équilibrée que la canne mais son utilisation nécessite une certaine habitude, voire un peu d apprentissage. La plupart du temps, on en utilise deux à la fois. Il faut que la crosse, sur laquelle s appuie l avant-bras, puisse être réglée en longueur. Certaines cannes anglaises ont un brassard articulé. Ce qui permet de cette manière de lâcher la poignée quand on souhaite ouvrir une porte sans lâcher la canne. Par contre en cas de chute, la canne ainsi bloquée peut blesser. Canne tripode Autre canne : la canne tripode. On utilisera cette canne pour les personnes ne pouvant s appuyer que sur un bras. Nettement plus stable, cette canne est pourtant beaucoup moins pratique pour marcher. De plus, cette canne est nettement plus lourde et donc plus encombrante. Il est possible d acquérir une canne anglaise pour moins de 10 euros. Pour une canne articulée, il faut compter le double et 25 euros pour une tripode.
Quelle prise en charge? Si la canne est prescrite médicalement, alors la Sécurité sociale peut la prendre en charge, qu il s agisse d un achat ou d une location (limitée à 13 semaines). Le déambulateur. Si la canne ne suffit plus à se déplacer, alors il faut utiliser un déambulateur, aussi appelé cadre de marche ou «marchette» en québécois. Il est ainsi possible de marcher sans l aide d une tierce personne. N ayant pas une très bonne image, le déambulateur n en reste pas moins très utile. Avec les modèles à roue haut de gamme, la personne âgée ou handicapée peut réaliser ses courses toute seule. Déambulateur fixe à patins. Le déambulateur fixe à patins est le modèle le plus simple. Il ne possède pas de roulettes. Ainsi, pour l utiliser, on s appuie dessus pour avancer. Puis on s arrête, on le soulève et on le place un peu plus loin. Ensuite, il faut répéter l opération. Peu cher et aisément utilisable, le déambulateur fixe à patins ne permet pas de faire de longue distance. Car son principal défaut est qu il faut le porter des deux mains pour le reposer un peu plus loin. De cette manière, on avance lentement au risque de perdre l équilibre. Ce type de déambulateur est pratique en intérieur. Aussi, il existe des modèles que l on peut placer au dessus du siège des toilettes, facilitant ainsi de se relever. On peut trouver ce déambulateur à moins de 60, ce qui correspond à la tarification de la Sécurité sociale. Déambulateur à roulettes Des modèles comprenant deux roulettes à l avant et deux patins à l arrière ont aussi vu le jour. Grâce à ce modèle, on se déplace plus aisément. Pourtant, il faut faire attention à bien garder l équilibre et de ne pas tomber en avant. Les roulettes avant peuvent être fixées ce qui fait que l on avance en ligne droite. Ou alors, elles peuvent être pivotantes dans le cas où la personne change de direction. Pour une plus grande autonomie à l extérieur, il faut opter pour les modèles à 3 ou 4 roues, même s ils sont plus chers. Les roues arrière doivent nécessairement être munies de freins, des freins qui doivent être faciles à manipuler par la personne avec une position pour les bloquer. Pour bien se déplacer à l extérieur, il vaut mieux utiliser de véritables roues à la place des roulettes. Certains modèles ont deux roues pivotantes, d autres quatre. Le déambulateur avec appuis brachiaux a été développé pour les personnes qui ne peuvent plus marcher. Son prix de base est de 425 euros. Les points à surveiller Il faut faire attention à ce que le déambulateur puisse passer entre les portes et les couloirs étroits. De plus, il doit être réglé à la bonne hauteur. Ainsi, il faut porter attention à ce que les poignées se situent à la hauteur des hanches. Le poids est aussi un critère déterminant. On doit pouvoir aisément le soulever pour qu il soit facile à manipuler. Enfin, il est possible d ajouter des accessoires, comme une tablette, un panier ou un siège. Pour un déambulateur à deux roues, il faut compter au moins 70. Pour un modèle à quatre roues, le prix varie entre 150 et 500. Un déambulateur à appuis brachiaux coute entre 400 et 900 euros. Le sac poussette Lorsqu une personne fait ses courses, elle peut opter à la place d un déambulateur, d un panier à provision à quatre roues que l on pousse au lieu de tirer. Il est stable et réglable en hauteur. Un tel sac à provision coûte environ 80.
Déambulateur articulé Avec les modèles articulés, on avance alternativement d un côté puis de l autre. On conserve donc un appui en permanence. De ce fait, ils seront plus adaptés aux personnes présentant des troubles de l équilibre. Il faut compter entre 70 et 100. Quelle est la prise en charge? A condition d avoir une prescription médicale, la Sécurité sociale peut accorder une prise en charge. Vu que l on applique le même tarif à tous les modèles, seuls ceux de base sont complètement remboursés. La location est elle aussi remboursée, avec un tarif dégressif au-delà de six mois. Pour ceux qui présentent des troubles de l équilibre, on conseillera le modèle articulé. SE DÉPLACER EN FAUTEUIL. Le fauteuil traditionnel. Par fauteuil traditionnel on entend les fauteuils comprenant de grandes roues latérales, pourvues de mains courantes. Ces mains courantes impliquent la propulsion par la personne elle-même. Il existe des modèles avec des roues plus petites appelés fauteuil de transfert ou fauteuil à pousser. Le modèle de base, d un poids d une vingtaine de kilos peut être pris en charge par la Sécurité sociale dans sa quasi-totalité. Il suffit pour des déplacements limités. De très nombreuses options sont envisageables. Pour avoir un meilleur positionnement, il faut que le fauteuil ait un dossier inclinable, réglable en tension, un relève-jambe et un appui-tête qui suit le prolongement du dossier ou sur un support orientable. Pour faciliter les transferts (du lit au fauteuil), les fauteuils doivent comporter des palettes relevables, des repose-pieds escamotables, des accoudoirs que l on peut enlever ou escamoter derrière le dossier. D autres ustensiles sont destinés à l aidant, comme les poignées de poussée réglables, ou un dossier cassant pour ranger en voiture. Une assise garde robe peut aussi être particulièrement nécessaire. Il est utile aussi d avoir des coussins simples, pour prévenir des escarres, ou encore des coussins de positionnement. Autre fait important : bien choisir ses accoudoirs. Ainsi, il faut parfois réclamer des manchettes longues sur lesquelles la personne âgée va plus aisément prendre appui pour se relever. Par contre, avec de telles manchettes, il est plus dur de s approcher d une table. Pour ce qui est des pneus, il existe des pneus gonflables, qui par nature peuvent se dégonfler mais qui procure par contre un meilleur confort. Toutefois, si l entretien régulier s avère difficile, on trouve des pneus pleins dits à bandage. 500 euros, c est le prix minimum pour un fauteuil traditionnel. La Sécurité sociale peut prendre en charge cette dépense. Pour un fauteuil léger, il faut compter entre 1000 et 1200 euros. Le surcoût par rapport à un fauteuil traditionnel est à la charge du client. Enfin, un fauteuil «confort» varie entre 1500 et 3000 euros. Fauteuil électrique Le fauteuil électrique est nettement plus onéreux. Sont concernés, les personnes ayant perdu la mobilité des membres supérieurs. Ce fauteuil nécessite l obtention d un certificat d essai réalisé avec une équipe pluridisciplinaire composée d un médecin de Médecine Physique et de Réadaptation et d un ergothérapeute ou d un kinésithérapeute. Il faut l essayer à domicile dans les conditions de la vie quotidienne. Ce fauteuil s avère indispensable pour ses utilisateurs. Il existe aussi le scooter à 3 ou 4 roues. Mais contrairement au fauteuil électrique, il n est pas pris en charge par la Sécurité sociale. Son utilité n est pas possible en intérieur. Les points à surveiller : Le service après-vente. La maniabilité.
L encombrement. Le dossier. Certains sont inclinables, d autres pas. Les accoudoirs. Il est intéressant qu ils soient réglables en hauteur, escamotables et, si possible, amovibles. L assise. Elle ne doit pas être trop large : la largeur du bassin, plus un cm de chaque côté. La possibilité d adapter des options spécifiques. Il faut tester le fauteuil là où il sera utilisé. Ainsi, on se rendra compte s il passe dans les couloirs, l ascenseur ou si on peut le placer dans le coffre de la voiture. Un fauteuil électrique coûte entre 3 500 et 4 500. Le prix des scooters est similaire. Quelle prise en charge? La Sécurité sociale rembourse le prix de base d un fauteuil, soit 500 euros pour un fauteuil non électrique. Pour un fauteuil électrique, 2 600 environ sont pris en charge. L assuré doit alors régler entre 1 000 et 2 000. Par contre, la Sécurité sociale ne prend pas en charge l achat de scooter. Fauteuil monte-escalier Plus on vieillit, plus l escalier peut être source d accident. S il n est pas possible de placer la chambre et le séjour au même niveau, un siège élévateur peut être la solution. Les questions à se poser Le siège est-il repliable, afin que les non-utilisateurs puissent passer facilement par l escalier? Le siège est-il pivotant, afin que l utilisateur puisse se lever sur le palier, et non sur les marches? Le siège est-il réglable en hauteur? L escalier est-il suffisamment large? Le rail est-il escamotable en bas de l escalier pour libérer le passage au besoin? Le rail sera-t-il fixé sur les marches ou sur le mur? (Attention à la solidité du mur!) Le siège est-il bien stable sur le rail? Le siège est-il télécommandable? Une ceinture de sécurité est-elle prévue? Un dispositif de sécurité est-il prévu pour interdire l arrêt si le siège est mal positionné ou arrêter l appareil s il rencontre un obstacle? La commande est-elle transposable à gauche, si la personne est hémiplégique? Son utilisation est-elle simple? Comment est l ergonomie des commandes? Il faut au moins compter 4000 euros pour un escalier droit et le double s il y a une courbe ou un palier. Quelle prise en charge Il est possible de bénéficier d aide. Pour cela, il faut s adresser à l Agence nationale pour l amélioration de l habitat. Aussi, on peut percevoir des aides de la Sécurité sociale et des mutuelles, des caisses de retraite, des collectivités locales, des aides fiscales, et de la prise en charge partielle au Titre de l APA.. Pour les titulaires d une carte d invalidité, l ALGI peut également proposer des aides. Pour savoir quelles aides on peut obtenir, il faut se renseigner auprès du Pact Arim de son département.