LE QUOTIDIEN DANS L ABRI 7AUDIOGUIDE Avant l état de siège, plusieurs centaines de personnes descendent dans l abri le temps d une alerte aérienne. Pas de banc, l éclairage y est installé tardivement : au début, chacun apporte sa lampe à pétrole. Après le 7 août 1944, attendant la Libération, plus de 400 civils s y installent à demeure. Pour la plupart, plus question de sortir. Les repas sont assurés quotidiennement dans l abri par les Auxiliaires de la Défense passive. Les matelas sont de plus en plus nombreux au fur et à mesure que les gens arrivent, apportant avec eux valises, bibelots, etc. Les conditions d hygiène sont déplorables : air irrespirable, poux et puces, WC saturés, manque d eau, bruits incessants, sommeil difficile, moral incertain n Dans l abri Ponchelet, août 1944 DAVA
154 MARCHES 8AUDIOGUIDE Cet escalier est aussi un lieu de vie. Lors des alertes, malgré des bousculades, il mène à l abri des bombes. Lors du siège, le premier palier sert de poste de garde ; sur le second est installé le groupe électrogène commandant la lumière ; sur celui du milieu, le Père Ricard célèbre la messe chaque matin. Des gens y dorment sur des matelas. Il est emprunté par certains lors des deux heures de sortie autorisées pour vérifier si leur maison n est pas détruite et rapporter des objets divers. Le 9 septembre 1944, il devient un lieu de mort où s enchevêtrent les corps de tous ceux qui n ont pu fuir à cause de la fumée épaisse et asphyxiante, des explosions qui refermèrent les portes de l accès à la place Sadi Carnot, et enfin des flammes. n Entrée de l abri Sadi Carnot dans les jours qui ont suivi la catastrophe, septembre 1944 Dans Henri Floch, Alain le Berre, L Enfer de Brest, Édition Heimdal Bayeux, 2001
L ALVÉOLE EUSEN 6AUDIOGUIDE Cette alvéole est divisée en quatre espaces. La «chambre» des religieuses ; le poste de secours où couche le Père Ricard. La soute où sont stockées des vivres et sans doute le minimum nécessaire pour soigner des blessés. Le réduit que l on devine encore aujourd hui et dans lequel le Président de la Délégation spéciale, Victor Eusen, dispose d un lit. Dans ce secteur on administre ce qui reste de la ville ; membres de la municipalité, fonctionnaires, notables, commerçants sont regroupés à proximité des deux alvéoles qui se font face. n Victor Eusen, 10 mai 1943 AMCB 2Fi07187
L ALVÉOLE «SANITAIRE» Le Secours National aidant les sinistrés et la direction de la Croix-Rouge se trouvent dans cette alvéole. Y séjournent aussi des Auxiliaires de la Défense Passive (ADP). Dans la pièce du fond sont entreposées des provisions et sans doute des objets divers. Alors qu à l extérieur, pendant le siège, la ville est en proie aux bombardements, tirs d artillerie, incendies et pillages, ces hommes et femmes se font les témoins de ce qui se passe à l extérieur. Ils sont aidés par ceux de la Défense passive, qui demeurant à la surface, font leur maximum pour tenter de sauver ce(ux) qui peu(ven)t l être. n «Le R.P. Ricard (à gauche)et le docteur Kerjean qui sauvèrent de la mort de très nombreux habitants, près de deux cents pendant les bombardements et qui furent brûlés vif à leur poste dans l abri Sadi Carnot». Dessins et notes de Max Fauchon, Coll.Part. Monique Gérard-Fauchon
L ABRI, CÔTÉ «ALLEMANDS» La ligne blanche peinte sur le mur, marque l emplacement de la cloison de bois séparant la partie française de la partie allemande à partir du 14 août 1944. Là, se trouvent notamment des ouvriers de l organisation Todt de diverses nationalités, qui ont, entre autres, participé à la construction du mur de l Atlantique et aussi des troupes non combattantes. Pendant le siège, ils dorment sur place. Ils franchissent cette cloison afin d actionner le groupe électrogène situé en haut des marches donnant sur la place Sadi Carnot ; ou pour accéder, par un escalier métallique, à la rue Amiral Linois. n Soldats travaillant à l aménagement de l aérodrome de Guipavas, 1940 AMCB 2Fi09769