Les cancers cutanés Aspects anatomo-pathologiques

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Transcription:

Les cancers cutanés Aspects anatomo-pathologiques Pr S Aït-Younes Anatomie-pathologique CHU Parnet Ziania, le 6 Mai 2017

Les cancers cutanés Aspects anatomo-pathologiques PLAN Introduction Objectifs Rappel histologique Le Carcinome épidermoïde Le Carcinome basocellulaire Les mélanomes Autres cancers cutanés Conclusion

Introduction Cancers fréquents Les cancers cutanés Aspects anatomo-pathologiques Les 3 types histologiques les plus fréquents: - Le carcinome basocellulaire ( 80%) - Le carcinome épidermoide ( 16%) - Le mélanome ( 4%) < 1% autres cancers: Lymphomes, kaposi, carcinomes annexiels, carcinomes neuroendocrines

Les cancers cutanés Aspects anatomo-pathologiques Objectifs Connaître les principaux types histologiques des tumeurs et les principales lésions tissulaires précancéreuses. Connaître la place et l apport de l anatomie pathologique pour le diagnostic, pronostic et les moyens thérapeutiques.

Rappel histologique (1)

Rappel histologique (2) 1 derme 2 couche basale 3 couche épineuse Cellules de Malpighi Cellules à épines

Mélanocyte Cellule de Langherans PS100, melana Cd1a

Les 3 types histologiques les plus fréquents Carcinome épidermoide Carcinome basocellulaire Mélanome

Les cancers cutanés: Aspects anatomo-pathologiques Facteur étiologique commun: Soleil et UV kératoses, carcinomes baso cellulaire et épidermoïde: exposition chronique cumulée mélanome: coups de soleil & Type de peau : claire

Le Carcinome épidermoïde ( Carcinome spinocellulaire)

Carcinome épidermoïde (spinocellulaire) 1 Souvent lésion croûteuse, ulcérée, infiltrée Survient le plus souvent sur une lésion chronique précancéreuse : Les kératoses UV-induites comme la kératose actinique Les radiodermites Les brûlures Les plaies chroniques Malignité locale Possibilités de métastases Ganglionnaires régionales Viscérales, tardivement

CLINIQUE : LE CARCINOME SPINOCELLULAIRE (2) Description : il s agit typiquement d une lésion croûteuse, brune jaunâtre, indurée, avec ulcération centrale.

Appréciation des limites d éxérèse par le pathologiste

LE CARCINOME SPINOCELLULAIRE (3) HISTOLOGIE -Prolifération maligne de cellules malpighiennes malignes ( cellules à épines) avec: - Degré de différenciation variable ( présence de ponts d union entre les cellules) - Degré de maturation kératosique variable ( élaboration de kératine, globes cornés)

Carcinome épidermoïde bien Carcinome épidermoide peu

LE CARCINOME SPINOCELLULAIRE (4) Lésions pré-cancéreuses : Kératose actinique (solaire, sénile) Très fréquente Sujet âgé Zones photo-exposées Lésions grises ou brunes, rugueuse Maladie de Bowen = carcinome épidermoïde intra épidermique

Maladie de Bowen

Le Carcinome Basocellulaire

CLINIQUE : LE CARCINOME BASOCELLULAIRE (1) Développé à partir de la couche de cellules germinatives de l épiderme Localisations principales : Zones photoexposées +++ Age de découverte : Pic de fréquence entre 45 et 60 ans dans la population générale Parfois plus tôt en cas d exposition professionnel le (délai de latence important)

CLINIQUE : LE CARCINOME BASOCELLULAIRE (3) Description : classiquement appelé «perle épithéliomateuse», le carcinome basocellulaire se présente sous l aspect d une lésion perlée, à type de papule arrondie translucide recouverte de télangiectasies Formes cliniques CBC nodulaire CBC sclérodermiforme CBC superficiel ou pagétoïde CBC pigmenté ou tatoué CBC ulcéré

LE CARCINOME BASOCELLULAIRE HISTOLOGIE Caractéristiques cytologiques et architecturales caractéristiques: -Cellules basophiles avec rares mitoses -Architecture en amas et lobules bien limités -- Disposition en «palissade» des cellules en périphérie des lobules.

CLINIQUE : LE CARCINOME BASOCELLULAIRE (4) Evolution : Potentiel invasif local important, mais lent, Pas de dissémination sanguine, lymphatique ou nerveuse --> JAMAIS DE METASTASES Séquelles fonctionnelles et/ou esthétiques importantes après ttt

Les mélanomes

Mélanome (1) Mélanome = Tumeur maligne développée à partir des cellules pigmentaires (mélanocytes) Cancer cutané grave en raison de la précocité des métastases et de la difficulté de traitement des formes métastatiques Diagnostic précoce Guérison par simple exérèse chirurgicale large

Malignant melanoma

CLINIQUE : LE MELANOME (2) Analyse morphologique de la lésion, selon la règle de l ABCDaire : A = Asymétrie B = Bords irrégulier C = Couleurs hétérogènes D = Diamètre > 6 mm ou ayant augmenté récemment E = Evolution récente, extension Tout «grain de beauté» qui change Différents aspects Au moindre doute Avis dermatologique, Exérèse et histologie

CRITERES ABCDE A Asymétrie B Bords irréguliers C Couleur D Diamètre 6 mm E Evolutivité

LE MELANOME (3) Lésions précancéreuses Lésions précancéreuses La majorité des mélanomes surviennent de novo en peau apparemment saine. Certains mélanomes se développent sur des nævus. Le risque de transformation d un nævus commun est très faible. Il existe par contre un risque plus élevé de transformation des nævus congénitaux.

LE MELANOME (4) Formes cliniques Formes cliniques : Mélanome superficiel extensif (60 à 70 %) Mélanome nodulaire (10 à 20 %) Mélanome lentigineux : Mélanome Acral (2 à 10 %) Mélanose de Dubreuihl (5 à 10 %) Mélanome des muqueuses (diagnostic difficile)

LE MELANOME (5) HISTOLOGIE Diagnostic anatomopathologique L analyse histologique a pour objectifs de : Faire le diagnostic de la lésion pigmentée : (mélanome, nævus ou autre lésion pigmentée ) Rechercher certains facteurs pronostiques, avec au premier plan la mesure de l épaisseur maximale de la lésion (indice de Breslow ++) Il est impératif de faire un prélèvement de l ensemble de la lésion, avec une petite marge de tissu sain (biopsie-exérèse) ++. Il ne faut jamais faire une biopsie partielle: le Dc nævus et mélanome est parfois difficile, en cas de biopsie partielle d un nævus, la lésion se remanie ultérieurement et peut prendre un aspect très proche d un mélanome, pouvant conduire ultérieurement à un diagnostic faussement positif de mélanome.

PS100 Présence de pigments mélaniques dans les cellules néoplasiques; HEX 100. Melan A Immunohistochimie: positivité des cellules néoplasiques à la PS100 et Melan A

Analyse anatomopathologique de la tumeur En cas de mélanome, l examen histologique doit préciser les éléments suivants (recommandations INCa, Décembre 2011) : Taille du prélèvement, taille de la lésion ; Type histologique Epaisseur en mm de la lésion = indice de Breslow ; Stade d invasion de Clark (niveaux de Clark) (facultatif) ; Ulcération (non/oui) ; Index mitotique ; Qualité de l exérèse (latéralement et en profondeur) ; Exérèse complète (oui/non). Si oui préciser la marge ; Stade pt de la classification ptnm (2010) le T dépend de l épaisseur et de la présence d une ulcération ; le N dépend du nombre de ganglions métastatiques.

LE MELANOME (5) Sous-types histologiques Il existe différents sous-types anatomocliniques de mélanomes qui ont une valeur pronostique. 1- Mélanome superficiel extensif (superficial spreading melanoma, SSM) C est la forme la plus fréquente de mélanome (60 %). La lésion évolue en deux phases: 1- d abord «radiaire» avec prolifération des mélanocytes dans l épiderme, sans franchissement de la membrane basale, 2- Puis verticale où les cellules tumorales envahissent le derme progressivement Au stade radiaire (cancer in situ), l exérèse est curative.

Mélanome superficiel extensif (superficial spreading melanoma, SSM)

2. Mélanome nodulaire LE MELANOME (5) Sous-types histologiques Il représente 10 à 20 % des mélanomes. C est la forme la plus agressive, d emblée invasive. Histologiquement, la lésion forme un nodule intradermique, sans contingent tumoral épidermique, constitué des cellules mélanocytaires tumorales souvent clairement atypiques, avec des mitoses.

Mélanome nodulaire

LE MELANOME (5) Sous-types histologiques 3. Mélanome acrolentigineux Il représente environ 2 % des mélanomes. C est un mélanome à extension superficielle extensive initiale qui se localise sur les régions palmoplantaires. Histologiquement, la lésion forme une prolifération de mélanocytes atypiques d abord intra-épidermique alignés dans la couche basale et/ou regroupés en thèques puis envahit le derme.

Mélanome acrolentigineux

LE MELANOME (5) Sous-types histologiques 4. Mélanome de Dubreuilh Il représente environ 10 % des cas. C est la forme la moins rapidement évolutive. Il s agit d une lésion localisée sur le visage, en zone photoexposée (malaire, temporale), qui forme une plaque brune souvent étendue. Histologiquement, la lésion est constituée d une prolifération de mélanocytes atypiques alignés dans la couche basale, associée à une atrophie de l épiderme. Avec le temps, se forment des regroupements en thèques, puis tardivement survient une invasion dermique.

Mélanome de Dubreuilh

Les niveaux de Clark correspondent à la profondeur de l infiltration par rapport à l histologie de la peau; (Ils ont moins de valeur pronostique que l indice de Breslow) Niveau de Clark 1 : intra-épidermique. Niveau de Clark 2 : infiltration du derme papillaire. Niveau de Clark 3 : infiltration entre derme papillaire et réticulaire. Niveau de Clark 4 : infiltration du derme réticulaire (profond). Niveau de Clark 5 : infiltration de l hypoderme.

LE MELANOME (6) Evolution et Pronostic Le pronostic dépend directement de la précocité du diagnostic et notamment de l épaisseur tumorale mesurée par l indice de Breslow (= mesure en millimètres sur coupe histologique) Breslow <0,76 mm : 95% de survie à 5 ans Breslow >3 mm : 50% de survie à 5 ans Sauf au stade de mélanome in situ (intra-épidermique), le patient est exposé au risque de récidive, de métastases locales ou régionales et de métastases viscérales. À titre d exemple, la présence d une adénopathie réduit l espérance de vie à 50 % à 5 ans et à moins de 40 % à 10 ans.

Autres cancers cutanés

1- Dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand ( Dermatofibrosarcoma Protuberans) - C est la plus fréquente des tumeurs mésenchymateuses malignes, particulière au revêtement cutané ; -Siège de prédilection: abdomen, région ombilicale, épaule. -Histologie: Tumeur fusocellulaire dense, richement cellulaire envahissant le derme et l hypoderme -Comportement évolutif particulier: évolution locale, sans métastases ganglionnaires ou viscérales, mais récidives fréquentes++, peut se transformer en véritable sarcome

2- Sarcome de Kaposi - Prolifération mésenchymateuse maligne vasculaire et fibroblastique. - Endémique, HIV, transplantation rénale - Associé à HHV8 ( Kaposi Sarcoma Virus) - Plaques erythémato- angiomateuses, nodules prédominant aux extrémités des membres, distribution symétrique -Histologie: nodule ± bien limité constitué ; prolifération cellulaire, vasculaire et hémorragie +++ - Immunohistochimie: Ac anti-hhv8 positif

3-Lymphomes cutanés Plusieurs types de lymphomes dominés par le Mycosis Fongoïde (MF) M F: lymphome cutané épidermotrope à T lymphocytes L évolution est très lente (années ou décennies). Les manifestations cutanées sont le plus souvent isolées : plaques non infiltrées, de plusieurs centimètres, érythémato- squameuses, s infiltrant ultérieurement; Diagnostic histologique est basé sur: - la topographie des lésions :épidermotropisme ++, abcès de Pautrier - la morphologie cellulaire - L immunohistochimie: marqueur T (CD4++)

CD4 +

Les cancers cutanés Aspects anatomo-pathologiques CONCLUSION Les cancers cutanés sont dominés par le carcinome épidermoide, le carcinome basocellulaire et les mélanomes. Le diagnostic histopathologique doit se faire sur biopsie exérèse de la lésion, il doit tenir compte de: - La topographie de la lésion - La durée d évolution - L aspect clinique - Les aspects morphologiques souvent complétés par l immunohistochimie Une étroite collaboration avec le dermatologue est nécessaire.

Moi, je suis bien dans ma peau!