Le musée des Carrosses Grande écurie Château de Versailles



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Transcription:

Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles Le musée des Carrosses Grande écurie Château de Versailles

Sommaire Le musée des Carrosses 4 La collection 5 Les courses de traîneaux 6 La restauration du traîneau aux roseaux 7 La voiture de promenade du Dauphin, fils de Louis XVI 8 Les chaises à porteurs 9 Carrosses et berlines : évolution et progrès 10 Le Char funèbre de Louis XVIII 11 Les berlines de gala de Napoléon Ier 12 La berline du duc de Bordeaux 13 Le carrosse du sacre de Charles X 14 Les voitures de la Présidence 15 Les écuries du château de Versailles 16 Le musée des Carrosses 17

Communiqué de presse Musée des Carrosses Avril - Octobre Le musée des Carrosses ouvre chaque année ses portes d avril à octobre dans la grande Ecurie. Pendant six mois, le public a l'occasion de découvrir ou redécouvrir la collection exceptionnelle de voitures parfaitement restaurées retraçant deux siècles d histoire, du XVIIIe au XXe siècle. Des courses de traîneaux, pour lesquelles la cour de Louis XV se passionnait, aux berlines des présidents de la République, en passant par le carrosse du sacre de Charles X, les visiteurs se plongent chaque année dans les événements qui ont marqué la vie des rois de France. Le musée des Carrosses a été créé en 1851 par le roi Louis-Philippe. Il achète alors les voitures qui représentent un intérêt historique. Cette collection témoigne des modes et des époques : la course de traîneaux sur le grand canal a amusé la cour de Louis XIV à Louis XVI lors des jours de grand froid. Seuls six traîneaux de la collection royale de Louis XV ont été conservés. Le dauphin, fils de Louis XVI, prenait plaisir à se promener à bord d'une berline adaptée à sa taille d enfant. Les chaises à porteurs étaient utilisées comme le principal véhicule pour circuler en ville, traverser les cours du château de Versailles ou en parcourir ses galeries. La richesse des carrosses et des berlines illustre l'importance des événements pour lesquels ils étaient construits : caisses à fond d'or, sculptures en bronzes et bois dorés, intérieurs en satin ou en velours de soie cramoisi, broderies de fil d'or, rideaux en faille de soie. Le carrosse fait ensuite place à la berline, plus légère, plus rapide, plus confortable et plus sûre. Son élégance suscitait également l'admiration tels les sept voitures de gala lors du cortège du mariage de Napoléon Ier, la berline du baptême du duc de Bordeaux et le carrosse du sacre de Charles X. La restauration du traîneau aux roseaux a été l'objet d'analyses chimiques exceptionnelles de par le temps consacré et les techniques de pointe utilisées. Laissé en très mauvais état, il a subi une étude fastidieuse afin de dévoiler les méthodes employées à l'époque pour fabriquer une telle oeuvre faite de papier mâché. Ainsi, Christopher Augerson a découvert les véritables couleurs du traîneau, vert et bleu turquoise, dissimulées par la couche de poussière et autres résidus. Contact presse : Tel : 01 30 83 77 01 / 74 70 Fax : 01 30 83 77 06 e-mail : presse@chateauversailles.fr

Le musée des Carrosses Cette collection, constituée par le roi Louis-Philippe en 1831 lorsqu'il transforme le Château en musée consacré à toutes les gloires de la France, représente deux siècles d'histoire. A la fin de l'ancien Régime et avant d'être dispersées lors des ventes révolutionnaires, les voitures qui servaient au Roi et à la Cour étaient au nombre de 2 000. Louis-Philippe rassemble alors les voitures de l'ancien Régime, qui ont presque toutes disparues, grâce à l'ancienne liste civile. Il achète six traîneaux appartenant à la collection royale de Louis XV, quatre chaises à porteurs des XVIIIe et XIXe siècles et la voiture de promenade du dauphin, fils de Louis XVI. Il fait également l'acquisition de berlines et carrosses plus somptueux les uns que les autres : les sept berlines de gala de Napoléon Ier lors de son second mariage, la berline du duc de Bordeaux, le carrosse du sacre de Charles X et le char funèbre de Louis XVIII. Les voitures de la Présidence ont rejoint la collection après leur dernière utilisation au début du XXe siècle. Toutes les voitures, d'une qualité exceptionnelle, ont participé à un ou plusieurs événements marquants de l'histoire de France. Le musée des Carrosses est créé en 1851 à Trianon. Il est ensuite déplacé définitivement à la Grande Ecurie en 1985, dans une galerie de 64 mètres de long partagée en 38 stalles, et qualifiée de «Grand rang» car abritant 38 chevaux. Il y avait également les rangs du roi, du dauphin ou des princes. Chaque rang était sous la responsabilité d un écuyer. La galerie a conservé son aspect ancien et on peut s étonner, comme les contemporains de Louis XIV, de la hauteur des voûtes et du pavage en grès, éléments inhabituels pour une écurie, ce qui lui valut parfois le nom de palais du cheval. La cour de la Grande Ecurie

La collection Berlines et carrosses du musée des Carrosses

Les courses de traîneaux Le musée des Carrosses présente des traîneaux dont la qualité d exécution et la recherche iconographique, à travers des variations aquatiques ou hivernales, attestent l origine royale : le traîneau au léopard (vers 1730), le traîneau à la tortue (1732), le traîneau aux roseaux (vers 1740), le traîneau à la sirène (vers 1740), le traîneau au patineur (vers 1720) et le traîneau aux jeux chinois (vers 1735). Au nombre de six, les traîneaux de la collection royale témoignent d une époque où la cour de Versailles goûtait au nouveau plaisir du grand canal pris par les glaces. Dès la fin du XVIIe siècle, la mode était aux courses de traîneaux. Tirés par un cheval ferré à crampons et menés par un cocher assis à l arrière de la caisse, ces frêles et luxueux véhicules, aux patins de fer sous les brancards, sillonnaient les allées enneigées du parc et le grand canal. C est ainsi que Louis XV, par son sens de l art décoratif, son amour des beaux chevaux, des harnais brillants et des jolies menuiseries, reprend avec une splendeur nouvelle les parties que Versailles a déjà connues à la fin du règne de Louis XIV. Madame Campan, première femme de chambre de la reine Marie-Antoinette évoque dans ses mémoires le "bruit des sonnettes et des grelots dont les harnais des chevaux étaient garnis, l élégance de leurs panaches, la variété des formes de ces espèces de voitures, l or dont elles étaient toutes rehaussées ". Le musée des Carrosses illustre bien ces propos en exposant le traîneau au léopard (vers 1730), le traîneau à la tortue (1732), le traîneau aux roseaux (vers 1740) et le traîneau à la sirène (vers 1740). Les promenades en traîneaux donnaient parfois lieu à des scènes pittoresques. La glace peu épaisse était à l origine de nombreux accidents. Dangeau, mémorialiste français, rapporte même que Louis XIV, dauphin à l époque, "fut dans l eau jusqu au cou et les princesses renversées". A la cour de France, ces véhicules de fantaisie relevaient de la responsabilité du service des Menus Plaisirs. Cette institution était également chargée des décors de théâtre, avec lesquels ces traîneaux révèlent une parenté d esprit et de technique, notamment pour certains réalisés en carton bouilli tel le traîneau aux roseaux. Le traîneau au patineur (vers 1720)

La restauration du traîneau aux roseaux Ce traîneau, dont la forme est une coquille ornée d'éléments en relief végétaux et marins, est décoré à la feuille d'or et à l'aventurine (des paillettes métalliques) sur un fond coloré. La voiture est garnie de velours vert gaufré. Appartenant aux écuries royales de Louis XV, il fût fabriqué vers 1740. Napoléon Ier s'en servit puis il fut abandonné en mauvais état aux Menus Plaisirs afin d'éviter les frais de réparation. Le traîneau aux roseaux est donc le seul de la collection de Louis XVIII à avoir été récupéré dans un état peu satisfaisant. Il était resté dans les réserves du Château jusqu'à nos jours. Son décor en relief construit en papier mâché allégeait le poids du traîneau mais le rendait aussi plus fragile. Les couches de peinture et de vernis résistaient à l'eau. Pourtant, le traîneau fût déchiré à différents endroits en raison des chocs subis. Quant à la tapisserie en velours, elle avait souffert de la poussière et était également déchirée. La restauration du traîneau a été réalisée en trois étapes. En premier lieu, le restaurateur, Christopher Augerson, a effectué des recherches documentaires. Elles ont permis de connaître l'état d'origine de l'oeuvre et de découvrir les méthodes de fabrication employées à l'époque. Il a ensuite procédé aux analyses chimiques de la fabrication du papier mâché et de la polychromie de l'époque grâce à des techniques de pointe pour la première fois utilisées au château de Versailles. Il a été découvert pas moins de quinze couches de peintures, dorure, glacis et vernis qui ont permis de protéger le traîneau des intempéries. Après une année d analyses, le restaurateur est, par exemple, en mesure de prévenir la sensibilité des couches de polychromie aux solvants de nettoyage. La remise en état du traîneau devrait s achever en décembre 2005 après plusieurs mois de travaux. Ce traîneau, de couleur marron due à la poussière et à d'autres résidus, était en fait peint en vert et en bleu turquoise. De même, les tissus auraient été bleu avant de déteindre en vert. Ces découvertes sont exceptionnelles et prouvent combien les analyses sont essentielles à la restauration la plus authentique possible de l œuvre. La restauration de ce traîneau est en partie financée par la Florence Gould Foundation et par la French Heritage Society (nommée auparavant Friends of Vieilles Maisons Françaises). Le traîneau aux roseaux (vers 1740)

La voiture de promenade du Dauphin, fils de Louis XVI Le premier fils de Louis XVI, prince tuberculeux, se promenait dans le parc grâce à ce véhicule. Un domestique tirait la berline tandis qu un enfant de la suite du prince jouait au valet de pied sur la plate-forme arrière. Surprenante par sa petitesse, cette voiture d enfant de la fin du XVIIIe siècle présente toutes les caractéristiques d une véritable berline, mais de taille réduite. Elle est la dernière voiture qui constituait l ensemble des véhicules de la Cour. Voiture de promenade du Dauphin, fils de Louis XVI (fin du XVIIIe siècle)

Les chaises à porteurs Probablement importée d Angleterre en France aux alentours de 1640, la chaise à porteur apparaissait comme le véhicule le plus adapté pour les courts trajets en ville. Elle permettait de se protéger des intempéries, mais aussi de la boue ou du crottin qui jonchait les rues. Aussi, était-elle plus souvent utilisée par les femmes ou par les magistrats qui portaient la robe. A la cour de Versailles, elle était utilisée non seulement à travers les cours mais aussi à l intérieur du Château, toute personne de qualité pouvait en effet pénétrer en chaise jusqu au pied des escaliers du Roi. Le roi Louis-Philippe se servait d une chaise dans ses déplacements lorsqu il surveillait les travaux de transformation du Château en musée. La caisse en bois peint vert olive porte ses initiales LP, couronnées et enrichies de moulures dorées. La portière à poignée est de bronze doré ornée d une couronne royale. Les glaces latérales coulissent perpendiculairement et les stores sont à ressorts. Sont également exposées deux chaises aux armes de France et de Navarre datant approximativement de 1780 dont la portière représente une originalité : celle de la poignée en forme de main. On peut également voir deux chaises de la Maison du roi datées d environ 1760 dont l une présente un intérieur garni de velours rouge cramoisi boutonné et de galons à fils d or. Chaise du roi Louis-Philippe (vers 1830-1840)

Carrosses et berlines : évolution et progrès Bien qu il s agisse du musée des Carrosses, la collection est en fait composée majoritairement de berlines. Quelle différence existe-t-il entre un carrosse et une berline? Le carrosse est la voiture du XVIIe siècle alors que la berline date des XVIII et XIXe siècles. Au cours du XVIIIe siècle, les carrosses étaient utilisés uniquement lors des cérémonies. Au XVIIe siècle, l usage des voitures se répand. Dans les chariots traditionnels, la caisse reposait sur une pièce de bois rigide, appelée la flèche, qui était directement reliée aux essieux. Les inégalités du chemin étaient alors durement ressenties. Désormais, la flèche joint toujours train avant et arrière mais la caisse est suspendue par des courroies en cuir reliées aux essieux par une pièce rigide. Successivement apparaissent les coches, démunis de portières et mal fermés par des rideaux de cuir ou d étoffe, les calèches réservées à la promenade et enfin les carrosses. Le carrosse, dont le nom est d origine italienne, apparaît au début du règne de Louis XIV. La caisse est munie de panneaux pleins garnis de glaces et de portières et s enrichit d un riche décor sculpté ou peint. Les voitures à brancards, mises au point à Berlin, prennent le nom de berlines et remplacent les carrosses, somptueux mais lourds. L amélioration des ressorts qui assouplissent les suspensions rend les berlines plus légères, donc plus rapides et plus confortables. Elles sont également plus sûres grâce aux brancards qui soutiennent la caisse au cas où une soupente casse. Les berlines

Le char funèbre de Louis XVIII Il offre à la fois une impression de majesté et de tristesse. Remonté, complété, repeint noir et argent, regarni de ses parements, il a recouvré l aspect qu il présentait lors de sa journée la plus glorieuse, celle des obsèques de Louis XVIII. Ce char a d abord été utilisé pour les obsèques du maréchal Lannes, duc de Montebello, en 1809, avant d être transformé pour transporter le corps du duc de Berry, fils du futur Charles X, assassiné en 1820. Il sera de nouveau remanié en 1824, pour les funérailles de Louis XVIII. Huit chevaux caparaçonnés de velours noir seront alors attelés. Les Chambres avaient en effet voté des crédits exceptionnels pour célébrer les funérailles du souverain. Les obsèques étaient bien éloignées de la sobriété observée à la mort de Louis XIV et à celle de Louis XV. Par la suite, il servit souvent en des circonstances tragiques : en 1830, pour le dernier des Condé, découvert pendu dans sa chambre; en 1835 pour le maréchal Mortier, victime d un attentat visant le roi Louis-Philippe; en 1842, pour le fils aîné de Louis-Philippe tué dans un accident de voiture; en 1894 pour le président de la Troisième République, Sadi Carnot, assassiné, en 1899; enfin pour Félix Faure. Char funèbre de Louis XVIII (début du XIXe siècle)

Les berlines de gala de Napoléon Ier Sept voitures de gala sont aujourd hui exposées au musée des Carrosses. Lors du second mariage de Napoléon Ier, le 2 avril 1810, elles parcoururent les Champs-Elysées entourées de cinquante autres berlines, aussi riches, et de deux cent quarante chevaux. Ce cortège évoquait alors la splendeur de la cour impériale à son apogée. C est après avoir divorcé de Joséphine que Napoléon se remaria et défila alors dans le carrosse du Couronnement, aujourd hui disparu. Auprès de lui figurait la nouvelle impératrice Marie- Louise, archiduchesse d Autriche, fille de l empereur François II et petite nièce de la reine Marie-Antoinette. Cet événement donna lieu à trois jours de festivités dont l éclat dut beaucoup à la somptuosité des cortèges. Ces berlines ont été de nouveau utilisées lors du mariage impérial de Napoléon III avec Eugénie de Montijo en 1853. Trois ans plus tard, certaines d entre elles participaient au cortège du baptême du prince impérial, entourant le carrosse du sacre de Charles X au décor modifié pour l occasion. Les noms des voitures sont inscrits à l avant des caisses : la Cornaline et l Améthyste toutes deux des berlines faux landau par leur forme, la Turquoise, la Victoire, la Topaze, l Opale, la Brillante. Les archives de la Maison de l Empereur en 1810 indiquent quels ont été les fournisseurs : Gautier pour la peinture de toutes les caisses, Getting, Rasp, Chibourg, Deloche comme selliers-carrossiers. La Cornaline (vers 1810)

La berline du duc de Bordeaux La richesse de cette berline témoigne de toute l importance du baptême de «l enfant du miracle». Le duc de Bordeaux, petit-fils du futur Charles X et fils posthume du duc de Berry assassiné l année précédente, assurait la postérité de la branche aînée des Bourbons. La voiture a été construite en 1821 et une somme colossale a été affectée à sa décoration. L intérieur était de satin blanc et de passementerie rouge, bleu et or pour accueillir l enfant le 1 er mai 1821, jour des cérémonies de son baptême célébré à Notre-Dame de Paris. La berline a participé ensuite au cortège du mariage de Napoléon III en 1853 et trois ans plus tard au baptême du Prince impérial transportant l enfant, sa nurse et ses gouvernantes. Enfin, elle a été utilisée lors de l Exposition Universelle de 1867 par le sultan ottoman Abdul-Aziz. La berline du duc de Bordeaux (1821)

Le carrosse du sacre de Charles X Ce carrosse est tout à fait exceptionnel, tant par la raison pour laquelle il a été achevé que par la somme qu il a coûté à l époque. Dessiné par l architecte Percier, on peut admirer les nombreux bronzes ainsi que les symboles de prestige, de noblesse, de vertus royales peintes sur les parties en bois. Cette voiture ostentatoire a été réalisée dans un contexte de revanche. Après la Révolution et l Empire, être sacré à Reims comme le furent les Rois depuis Hugues Capet, cela signifiait renouer avec les principes de la monarchie de droit divin et le fait de rouler carrosse, permettait de redonner le roi à son peuple. Pourtant, les apparences sont trompeuses car, techniquement, le carrosse est une berline. Parler de " berline du Sacre " aurait été ridicule. Il fut alors nommé " carrosse du Sacre ". Tiré par huit chevaux, il allait au pas et ce pour plusieurs raisons. Il était d une part d'usage de montrer le souverain. D autre part, le poids du carrosse (7 tonnes) était du à l importance et à la richesse des bronzes qui étaient pesants pour une voiture, même d apparat. Enfin, le nombre de personnes que le carrosse transportait, rajoutait un poids non négligeable. En plus des occupants, quatre valets de pied occupaient la plate-forme arrière. Sa vitesse correspondait à 4 km/h en cérémonie et 10 km/h en convoiement soit 5 km/h de moins qu une berline de l époque. La voiture, somptueuse, n a servi qu à trois reprises : deux fois à Charles X, à l occasion des cérémonies du sacre en 1825 et une fois pour le baptême du prince impérial, fils de Napoléon III en 1856. Carrosse du sacre de Charles X (1825)

Les voitures de la Présidence Sobres jusqu à l austérité dans leur aspect extérieur, ces deux voitures auraient servi, selon la tradition, aux présidents de la République. C est après 1875 qu ils les auraient utilisées pour se rendre de la gare ferroviaire de Versailles-Rive Gauche à la chambre des Députés, actuelle salle du Congrès située dans l aile du midi du Château. Ensuite, elles ont été utilisées lors de voyages officiels par des souverains étrangers tels que le tsar de Russie, Nicolas II en 1896 ou le roi Georges V de Grande-Bretagne en 1914. Ces voitures, construites en 1880, l une à Londres, l autre à Paris, sont la preuve même du changement de la politique de dépenses. Désormais la simplicité est le maître mot. La caisse n est plus dorée mais vernie en noir. Elles attestent également des progrès de l époque tel le confort grâce aux suspensions sophistiquées. Berline de la Présidence (vers 1875)

Les écuries du château de Versailles Bâtiments remarquables par leur ampleur, par la noblesse de leur architecture et par la qualité de leur décor sculpté, ils ferment harmonieusement la place d'armes et s intègrent dans la célèbre «patte d oie» de Le Nôtre. Ces deux édifices jumeaux dont les plans et l architecture ont été conçus par Jules Hardouin-Mansart abritent au nord, à gauche lorsque l'on tourne le dos au château, la grande Ecurie et au sud, la Petite. Leur dénomination ne correspond pas à leurs dimensions. En fait, la Petite est la plus grande. Elles furent nommées en fonction de leur affectation. La grande Ecurie était sous l autorité du Grand Ecuyer qui avait la charge des chevaux de main et des chevaux du roi, parfaitement dressés pour la guerre ou pour la chasse. La petite Ecurie était dirigée par le Premier Ecuyer qui avait le soin des voitures, des chevaux d attelage et des montures servant à l ordinaire. Lorsque les services de la Maison du Roi s installent à Versailles, ce sont un millier de personnes représentant les administrations et tout leur personnel qui prennent possession des lieux. Ils sont écuyers, pages, valets de pied, cochers, palefreniers, maréchaux de forge, charrons, bourreliers, médecins, chirurgiens, aumôniers, musicien. Ils côtoient quelques 600 chevaux rangés selon leur fonction et leur robe. En 1787, on dénombre 2 252 chevaux dans les stalles des écuries et de leurs dépendances. La Révolution vide les écuries et le Directoire décide alors de prolonger leur vocation en créant une école nationale d équitation. Elle sera transférée en 1814 à Saumur. A la Restauration, les écuries sont rétablies comme sous l Ancien Régime mais Louis-Philippe préfère y loger le personnel du musée qu il crée en 1837. Enfin, elles seront affectées à l armée puis à diverses administrations.

Le musée des Carrosses Informations pratiques musée des Carrosses 1, rue Rockefeller - Versailles Renseignements : 01 30 83 77 88 Visites : samedis et dimanches et jours fériés D avril à octobre Tarifs : 2 euros pour les adultes gratuit pour les moins de 18 ans Contact presse : Tel : 01 30 83 77 01 / 74-70 Fax : 01 30 83 77 06 e-mail : presse@chateauversailles.fr