Epreuve de français Nom : N o : Série : E2 ; Juin 2017 Classe : 6 e Durée : 3 périodes Analyse textuelle Scène 5 ARGAN, ANGÉLIQUE, TOINETTE. Argan est un homme parfaitement bien portant, ce qui ne l empêche pas de se croire très malade. Il entre en fureur quand on lui dit qu il se porte bien. Pour s assurer des secours contre la maladie, il veut marier sa fille Angélique, malgré elle, à M. Thomas Diafoirus, le fils de son médecin. Mais Angélique est amoureuse de Cléante. Heureusement celle-ci trouve un puissant auxiliaire dans sa servante Toinette qui ne craint pas d affronter la colère d Argan et même de Béline, sa seconde femme, pour s opposer à ce ridicule mariage. ARGAN se met dans sa chaise.- Ô çà, ma fille, je vais vous dire une nouvelle, où peut-être ne vous attendez-vous pas. On vous demande en mariage. Qu est-ce que cela? Vous riez. Cela est plaisant, oui, ce mot de mariage. Il n y a rien de plus drôle pour les jeunes filles. Ah! nature, nature! À ce que je puis voir, ma fille, je n ai que faire de vous demander si vous voulez bien vous marier. ANGÉLIQUE.- Je dois faire, mon père, tout ce qu il vous plaira de m ordonner. ARGAN.- Je suis bien aise d avoir une fille si obéissante, la chose est donc conclue, et je vous ai promise 1. ANGÉLIQUE.- C est à moi, mon père, de suivre aveuglément toutes vos volontés. ARGAN.- Ma femme, votre belle-mère, avait envie que je vous fisse religieuse, et votre petite sœur Louison aussi, et de tout temps elle a été aheurtée 2 à cela. TOINETTE tout bas.- La bonne bête a ses raisons. ARGAN.- Elle ne voulait point consentir 3 à ce mariage, mais je l ai emporté, et ma parole est donnée. ANGÉLIQUE.- Ah! Mon père, que je vous suis obligée de toutes vos bontés. TOINETTE.- En vérité je vous sais bon gré de cela, et voilà l action la plus sage que vous ayez faite de votre vie. ARGAN.- Je n ai point encore vu la personne ; mais on m a dit que j en serais content, et toi aussi. ANGÉLIQUE.- Assurément, mon père. ARGAN.- Comment l as-tu vu? 1 Je vous ai promise : J ai fait la promesse de vous donner en mariage 2 Elle a été aheurtée : Elle s est obstinée. Béline a toujours souhaité voir ses belles filles devenir religieuses 3 Consentir : Accepter
ANGÉLIQUE.- Puisque votre consentement m autorise à vous pouvoir ouvrir mon cœur, je ne feindrai point de vous dire, que le hasard nous a fait connaître il y a six jours, et que la demande qu on vous a faite, est un effet de l inclination, que dès cette première vue nous avons prise l un pour l autre. ARGAN.- Ils ne m ont pas dit cela, mais j en suis bien aise, et c est tant mieux que les choses soient de la sorte. Ils disent que c est un grand jeune garçon bien fait. ANGÉLIQUE.- Oui, mon père. ARGAN.- De belle taille. ANGÉLIQUE.- Sans doute. ARGAN.- Agréable de sa personne. ANGÉLIQUE.- Assurément. ARGAN.- De bonne physionomie. ANGÉLIQUE.- Très bonne. ARGAN.- Sage, et bien né. ANGÉLIQUE.- Tout à fait. ARGAN.- Fort honnête. ANGÉLIQUE.- Le plus honnête du monde. ARGAN.- Qui parle bien latin, et grec. ANGÉLIQUE.- C est ce que je ne sais pas. ARGAN.- Et qui sera reçu médecin dans trois jours. ANGÉLIQUE.- Lui, mon père? ARGAN.- Oui. Est-ce qu il ne te l a pas dit? ANGÉLIQUE.- Non vraiment. Qui vous l a dit à vous? ARGAN.- Monsieur Purgon. ANGÉLIQUE.- Est-ce que Monsieur Purgon le connaît? ARGAN.- La belle demande ; il faut bien qu il le connaisse, puisque c est son neveu. ANGÉLIQUE.- Cléante, neveu de Monsieur Purgon? ARGAN.- Quel Cléante? Nous parlons de celui pour qui l on t a demandée en mariage. ANGÉLIQUE.- Hé, oui. ARGAN.- Hé bien, c est le neveu de Monsieur Purgon, qui est le fils de son beau-frère le médecin, Monsieur Diafoirus ; et ce fils s appelle Thomas Diafoirus, et non pas Cléante ; et nous avons conclu ce mariage-là ce matin, Monsieur Purgon, Monsieur Fleurant et moi, et demain ce gendre prétendu doit m être amené par son père. Qu est-ce? Vous voilà toute ébaubie? ANGÉLIQUE.- C est, mon père, que je connais que vous avez parlé d une personne, et que j ai entendu une autre. TOINETTE.- Quoi, Monsieur, vous auriez fait ce dessein burlesque? Et avec tout le bien que vous avez, vous voudriez marier votre fille avec un médecin? ARGANT.- Oui. De quoi te mêles-tu, coquine, impudente que tu es? Molière, Le Malade imaginaire, Acte I, scène 5.
Questions péritextuelles 1- De quelle œuvre ce texte est-il extrait? Qui en est l auteur? (1pt) Ce texte est tiré de l œuvre de Molière intitulée Le Malade imaginaire (titre à souligner). 2- En vous référent au péritexte et à la mise en page précisez le genre du texte. (1pt) Ce texte appartient au genre théâtral, plusieurs indices le montrent dont les mots faisant partie du lexique du théâtre comme «acte» et «scène». En plus, les noms des personnages sont écrits en lettres majuscules et suivis d un point et d un tiret. 3- Comment appelle-t-on l auteur d une pièce de théâtre? (1pt) On l appelle un dramaturge. Questions analytiques 4- En vous référant au début de la scène, que propose le père à sa fille? (2pts) Il lui propose de se marier. En effet, il lui dit dans la première réplique qu il compte lui annoncer une nouvelle, selon laquelle elle est demandée en mariage. Preuve en est : «ARGAN.- [ ] Je vais vous dire une nouvelle [ ] On vous demande en mariage.» (l.1-2) 5- a) Un quiproquo a lieu dans cette scène. Délimitez-le puis expliquez- le. (3pts) Le quiproquo commence dès la première réplique d Argan et se termine à la dernière réplique d Angélique où elle dit : «ANGÉLIQUE.- C est, mon père que je connais [ ] un autre» (l.56-57) En effet, un malentendu a lieu entre le père et sa fille au sujet de l identité du prétendant. Le premier parle de Thomas Diafoirus, le fils de son médecin. La deuxième croit qu il parle de son amant Cléante : «Hé bien, c est le neveu de Monsieur Purgon, qui est le fils de son beau-frère le médecin, Monsieur Diafoirus ; et ce fils s appelle Thomas Diafoirus, et non pas Cléante ; et nous avons conclu ce -là ce matin, Monsieur Purgon, Monsieur Fleurant et moi, et demain ce gendre prétendu doit m être amené par son père. Qu est-ce? Vous voilà toute ébaubie?» (l.51-55) b) De quel procédé comique s agit-il? (1pt) Le procédé comique auquel appartient le quiproquo est le comique de situation. 6- Quel autre procédé comique existe-t-il dans cette scène? (2pts) Dans cette scène, on trouve également le comique de mots. Ce procédé comique se manifeste à travers les mots grossiers comme «coquine» et «impudente» dits par Argan à la dernière ligne pour réprimander Toinette. De même l expression : «La bonne bête a ses raisons» (l.12) dite par Toinette suggère sa haine et son mérpis pour la belle-mère. 7- Relevez deux didascalies et expliquez le rôle de chacune d elle? (2pts) Les deux didascalies sont : «(se met dans sa chaise)» (l.1) et «(tout bas)» (l.12). La première indique le mouvement d Argan tandis que la deuxième indique le ton pris par Toinette. 8- Donnez la nature et la fonction des 8 mots soulignés dans le texte. (4pts) Dans sa chaise : N. GN, F. CCL du verbe se mettre. Aveuglément : N. adverbe, F. CC de manière du verbe suivre
Ses raisons : N. GN, F. COD du verbe avoir Je l ai emporté : N. pronom personnel, F. COD du verbe emporter. À vous pouvoir ouvrir mon cœur : N. GV infinitif, F. COS du verbe autoriser Dans trois jours : N. GN, F. CCT du verbe recevoir Ce matin : N. GN, F. CCT du verbe conclure D une personne : N. GN, F. COI du verbe parler 9- Récrivez cette phrase à toutes les personnes de l impératif présent (3pts) Nous avons conclu ce mariage-là ce matin. Conclus ce mariage-là ce matin. Concluons ce mariage-là ce matin. Concluez ce mariage-là ce matin.
Epreuve de français Nom : N o : Série : E2 ; Juin 2017 Classe : 6 e Durée : 3 périodes Production d écrit Sujet : N ayant pas étudié, Théo a peur pour son contrôle de sciences. Il panique et contrefait le malade. Le professeur de sciences, se rend compte de son jeu et prêtant avoir de bonnes connaissances en médecine l ausculte. Vous rédigerez cette scène comique en utilisant les procédés de la farce et le comique de situation. Votre scène doit comporter au moins cinq didascalies. Grille de relecture Oui Non Mise en page (2 pts) Respect de la consigne (5 pts) Vocabulaire (4pts) Idées (4 pts) Connaissance de la langue (5pts) Mon écriture est lisible. J ai segmenté mes phrases en utilisant les signes de ponctuation adéquats. J ai écrit mon texte en respectant la typographie théâtrale (les règles de la mise en page). Mon histoire est cohérente avec le sujet proposé. J y ai inséré au moins deux procédés comiques différents J y ai inséré au moins cinq didascalies. J ai utilisé un vocabulaire riche et varié. J ai évité les répétitions. Mes idées sont originales et claires. Mes idées sont logiques. Mes phrases sont bien construites. J ai vérifié l orthographe lexicale et grammaticale.
Molière, Le Malade imaginaire, acte I, scène V