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Transcription:

Retrouvez FBMA sur Internet : http: // www.france-bluegrass.org N 69 Septembre/Octobre 2008 BLUEGRASS! Stage de La Roche 2008 par Eltof Sous le signe du Lion (mot clef "amour"), ce stage fut une première dans tous les sens. 15 jours avant, nous avions 6 inscrits et en final.entre 25 et 30. Rien que la mando entre 6 et 7 pour le dernier jour! Comment ne pas être sur les chaussettes après cela. 3 jours de 9h à 17h officiellement Comment ne pas revenir avec la bonne humeur de cette "Sainte Famille" accueillante, cet endroit en dehors de la ville qui permet de respirer tout simplement au bon air de la montagne aux alentours. Erick et Vincent savent être chaleureux, du barbecue d'accueil. Au barbecue d'adieu. Le challenge a été de mêler le bluegrass avec le swing et, de manière générale, la compréhension du manche de chaque instrument, une grande part vers l'improvisation.et la bonne humeur! Il m'a semblé que tout le monde est parti heureux, ou plutôt, a suivi le festival avec des "chargeurs de musiques" pleins les poches, bien motivé pour bosser cette année. Que se passera-t-il l'année prochaine? Ceci sera une autre histoire. Mais laissez moi écrire que les premières fois sont les plus formidables au monde. Enfin, les Acoustic River sont heureux du cadeau que vous nous avez fait, à savoir cette superbe ambiance du public lors de notre passage sur scène. Merci à tous. Eltof Saluons, comme il se doit, la naissance d une nouvelle formation que nous avons pu voir à La Roche sur Foron: Cabine 12, formée de Réjane, André (dit Dédé), Pierre-Yves et Philippe. Ils connaissent la musique, la vraie, celle qu on aime, et entendre du bluegrass avec (parfois) de la flûte, ce n est pas si fréquent. Bluegrass à Craponne par Jacques Brémond Le bluegrass a toujours participé au succès du Country Rendez-Vous, depuis les premières éditions à Dore jusqu aux grands aînés venus, au fil des ans, proposer cette esthétique riche et toujours captivante. Mais si le genre paraît parfois un peu figé aux non spécialistes, par son répertoire et ses schémas musicaux, force est de constater une rapide et nette évolution en ce début de siècle. D abord on trouve de plus en plus d échos et d influences dans des sets non spécifiques du genre : Dierks Bentley entame son concert accompagné d un banjo. Les Texas Sapphires reprennent How Mountain Girls Can Love. Les Big Smith, dans un final fabuleux, mêlent joyeusement des accents old-time, bluegrass et country folk avec mandoline déchaînée et fiddle, sans oublier la qualité des leads et harmonies vocales. Suite de l article de Jacques p: 10 Bulletin d informat nformation France bluegrass music association - Stage à La Roche 1 - Vichy en hiver 1 - Bluegrass à Craponne 1 - José Bové et le bluegrass 2 - Craponne aux JO 2 - Histoire d une guitare 3-3 Fox Drive par JP Nivelet 3 - News 4 - Chez Wayne Henderson 5, 6, 7 - L invité du mois : Pierre Bastide et sa poêle à frire 8, 9, 10 Page 1 Inscription FBMA Winter Bluegrass Weekend Vichy, jeudi 8 novembre mardi 11 novembre 2008 Le centre Omnisports de Vichy est retenu pour le weekend du 11 novembre cette année. Ça tombe en dehors des vacances scolaires, mais le mardi est férié si vous avez des ARTT à consommer! Le centre est donc réservé du vendredi soir au mardi après-midi. Le théâtre nous est réservé pour le samedi soir. Si un groupe constitué vient au complet, il pourra se présenter dans ce beau théâtre devant un public payant. Le groupe aura un cachet en fonction des entrées. Jeff innove encore cette année. Un podium sera à notre disposition avec sono en centre ville de 16h à 18h le samedi après-midi. Ce sera pour une scène ouverte à préparer un peu quand même dans le Centre avant d'y aller. Nous nous en servirons pour faire de la pub pour le concert du soir. Comme d'habitude, nous demandons 7,50 à chaque participant pour contribuer à la location des lieux. Nous demandons également 5 euros à chaque personne, non adhérent de la fbma, pour contribuer aux frais d'organisation (franchement, il vaut mieux s'abonner, non?). Le prix des chambres est pour une chambre à 2 ou 3 personnes. Chaque personne dans une chambre individuelle paie un supplément même si ce n'est pas demandé expressément! Le prix des repas comprend entrée, plat, fromage, dessert et boissons (vin et eau). Le café est en plus. Merci de retourner vos bulletins avec chèque à l ordre de FBMA avant le 15 octobre, à : J F Tronelle, 5 rue Massenet, 03700 Bellerive sur Allier Autres contacts pour renseignements jean-francois.tronelle@wanadoo.fr chowardwiliams@wanadoo.fr Téléphone : Jean-François Tronelle 04 70 32 54 28 Christopher Howard-Williams 04 50 03 42 04 Sommaire - Évocation de La Roche 11 - Évocation de La Roche 12 - Évocation de La Roche 13 - Un été formidable 13 - Un été formidable 14 - Interviews de Craponne 15, 16 - Inscription pour Vichy 17 - Tabla mando 18 - CD s, relances, adhésions 19 - Agenda, luthiers et groupes 20

Bluegrass! Journal bimestriel de : France Bluegrass Musique Association 145 Rue de la Croix F 74800 la Roche sur Foron tel. (33/0) 450 03 42 04 http://www.france-bluegrass.org Bureau Président : Christopher Howard-Williams chowardwilliams@wanadoo.fr Vice président : Gérard Vandestoke gerard.vandestoke@free.fr Secrétaire : Christophe Constantin eltofdelparis@free.fr Trésorier : Valérie Morin Val-m@wanadoo.fr Webmaster: Joël LeDoyen j.ledoyen@wanadoo.fr Directeur de publication : François Robert francois.robert@yahoo.fr Rédaction / conception: Dominique Guillot, François Robert. Abonnements : Valérie Morin et Mathieu Rué, Châtenay 71290 SIMANDRE Ont participé à ce numéro Pierre Bastide Blue Quitach Bernard Bouillon Jacques Brémond Cabine 12 Georges Carrier Christophe Constantin Jane Hodan Christopher Howard-Williams Christian Labonne Jean Lacote Thierry Lecocq James Leva Lonesome Day Jean-Pierre Nivelet Éric Preau Mathieu Rué François Vercambre Véronique alias Gadjograss Laurent Vue (Pardon à ceux que nous aurions oublié ) José Bové aime-t-il le Bluegrass? Gérard Vandestoke Valérie Morin Et bien les 5 compères qui ont joué à l occasion de l assemblée générale des Faucheurs volontaires se le demandent Certes, faire sonner du traditionnel nord américain pour un collectif anti- McDOGM peut sembler un peu original, voire même comporter un certain nombre de risques! Pas à Grigny manifestement, puisque nous étions officiellement invités à ouvrir la fête du dimanche 13 juillet dans cette ville située au sud de Lyon, et qui pendant 3 jours a accueilli près de 400 militants sur les berges du Rhône. Le cadre est plutôt sympa, mêlant espaces de restauration et de détente, bar, camping, toilettes sèches et une scène bien équipée, placée tout contre la voie ferrée et arborant comme il se doit une grande banderole en toile de fond : «Science sans conscience n est que ruine de l âme, non à une génération OGM!». A méditer Un bon plan (non transgénique) signé Claude Rossat, rejoint par le régional de l étape Gérard Vandestoke, et par 3 sud-bourguignons : Jean Lacote, Valérie Morin et Mathieu Rué. Le groupe constitué pour cette occasion aurait pu s appeler Lonesaône Deluxe ou Blue-corn mais là n est pas la question. Le ciel maussade n a pas dérouté les organisateurs qui nous ont sympathiquement accueilli, bière bio du Pilat à l appui, dans son boc en plastique rose recyclé et consigné s il vous plait. Mathieu Rué, Jean Lacote, Gérard Vandestoke, Claude Rossat Après un agréable moment à peaufiner notre playlist au milieu d un public chaleureux et moustachu, voilà donc que José Bové se pointe à la buvette, à quelques pas de nous. Le leader altermondialiste tire allègrement sur sa pipe et continue de débattre sur on ne sait quelle nouvelle semence. Et ma foi les 2 banjos qui moulinent juste à côté n ont pas l air de le déranger, encore moins de l intéresser. Bon. On attend avec impatience son discours prévu juste avant notre passage sur scène. Surtout Gérard, qui, bien chauffé par un militant agitant 2 cuillères au rythme de sa contrebasse, exige maintenant sa photo avec le taliban du Larzac! On attend donc cette rencontre imprévue sur scène. Mais le temps passe, la bière descend, et toujours personne à l horizon. Le programme de la soirée est chargé et l on doit démarrer le concert sans discours, et sans même notre photo Le groupe de bluegrass a-t-il été boycotté? Cela restera un mystère pour nous. Peut-être aurait-il été plus judicieux de se présenter comme musiciens biograss? Pourtant nous n abusons pas sur le coca et les pop-corn. Et nos instruments en bois participent activement à la lutte contre le réchauffement climatique en stockant durablement du carbone atmosphérique. Enfin. La soirée s est clôturée dans la franche rigolade autour d une bonne soupe, de vin rouge et autres fromages non modifiés, c est l essentiel. Mathieu Rué Merci au photographe super sympa (dont on ne connaît pas le nom). Le festival de Craponne aux Jeux Olympiques par Georges Carrier La semaine dernière Madame Pascale Vacher, attachée culturelle au Consulat de France de Wuhan près de Changsha capitale de la province du Hunan en Chine a contacté Georges Carrier, le président du Festival Country Rendez-Vous de Craponne sur Arzon car les autorités Chinoises souhaitent dans le cadre d un festival de country music inviter un groupe de musique Country Français. Cette province située au centre de la Chine est la province natale de Mao. Changsha est considérée aujourd'hui comme une ville très dynamique dans le domaine de la télévision et du divertissement. De plus le lieu où se déroulera le festival se trouve sur un site assez extraordinaire. Georges Carrier a contacté le groupe Youpi Whaou qui était présent sur la scène du Festival de Craponne en juillet dernier et les musiciens ont accepté de ce rendre en Chine pour un concert. La renommée du Festival avait déjà dépassé les frontières européennes et américaines et a désormais atteint celle de l empire du milieu. Le journal décline toute responsabilité en cas de perte de détérioration ou de nonretour des documents qui lui sont confiés. Les informations données par le journal ne dispensent pas les lecteurs de compléter et d'adapter cette documentation à leur propre usage. Elles n'engagent pas la responsabilité de FBMA et de sa rédaction. Les citations des marques et les adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles sont données à titre d'information, sans but publicitaire. Les prix des produits sont indicatifs et peuvent être sujets à variation. Les opinions exprimées dans Bluegrass! par les auteurs des articles, ne sont pas nécessairement celles de FBMA. Petit souvenir de Chicago Finalement, on a trouvé une utilité à la forme du banjo! Envoi de Thierry Lecocq Page 2

Une guitare exceptionnelle par Bernard Bouillon Jean-Pierre Nivelet a rencontré 3 Fox Drive Je voudrais vous narrer l'histoire d'une rencontre qui m'a marqué, celle d'une guitare exceptionnelle. Quand j'étais jeune, ça fait bien longtemps, diront les mauvaises langues, j'étais animateur guitare au club folk du Foyer Albert Camus de Lens, le FAC, rebaptisé par la suite le CACAC (sic : Centre d'activités Culturelles...). Un jour, je vis arriver une fille avec une guitare neuve. Pas vilaine, à première vue. Non, je ne parle pas de la fille, enfin si, mais de la guitare surtout. Couleur plutôt bronzée-dorée, je parle toujours de la guitare, la fille je ne sais plus. J'observais toujours les guitares des élèves, j'ai toujours eu cette curiosité, quelle que soit la qualité de l'instrument. Les filles aussi bien sûr, mais ce n'est pas le sujet. Elle m'expliqua que c'était un instrument fait main, par «un artisan». Je me demandai, étonné, s'il y avait un luthier sur Lens, ou dans les environs. A l'époque, on allait plutôt sur Paris pour des instruments faits main. Dans la région apparaissaient les premiers «facteurs» d'épinettes et de dulcimers, j'y reviendrai. Nous étions dans un club folk, mais une partie des élèves venaient avec des guitares de type classique, soit parce qu'ils ne savaient pas ce qu'était le folk, soit parce qu'ils avaient acheté le premier prix sur les conseils d'un vendeur en électro-ménager à Auchan. D'autres, plus avisés, se procuraient des «copies Martin» au magasin de musique de Lens. Là, c'était un type indéfinissable mais plutôt classique, à petite caisse, à cordes métalliques. Il faut savoir que les OM 45, par exemple, possèdent une petite caisse, et sont dotées d'un son fabuleux pour le picking, écoutez le CD de Michel Waligora pour vous en convaincre. Quand elle commença à jouer quelques accords, je fus proprement sidéré par le son. Je n'avais jamais entendu ça. Un son tout à fait improbable. Je la pris moi-même en main la guitare, toujours, hein? et j'obtins le même résultat. Je ne voulus pas prolonger l'expérience, j'étais assez traumatisé. A l'époque, je crois que j'avais une petite Epiphone, assez quelconque, sur laquelle je me réfugiai pour continuer mon cours. En fait, ce qui était époustouflant, c'est qu'on n'entendait quasiment RIEN! Je n'ai jamais rencontré une guitare avec un son aussi étouffé, aussi inexistant. Fantomatique. Comme s'il n'y avait pas de caisse de résonance, et même pas de table d'harmonie, ou des cordes sur une boîte de Camembert, en carton plutôt. Je n'ai pas ausculté l'instrument, j'aurais peut-être pu retrouver à l'intérieur la marque du contreplaqué, et cela m'aurait donné une mauvaise image de Leroy-Merlin. A l'époque, nous faisions des gorges chaudes sur les Framus, dites «Bunker-Guitares», qui émettaient au moins un semblant de son. Là, non. Un potentiomètre à zéro, ou à 0,5 à la rigueur. Est-ce que vous imaginez le temps qu'on peut passer à fabriquer une guitare acoustique? Tailler, cintrer le bois, poser les barrettes sur le manche, poncer, vernir... Des heures, des jours, des semaines, pour aboutir à... RIEN! A l'époque, c'était dans les années 70, apparaissaient, disais-je, les premiers «facteurs» d'épinettes. Facile à construire, une épinette : une caisse rectangulaire, deux petits trous, un cercueil de caniche avec des cordes. Un dulcimer, c'est une autre paire de manches, il faut cintrer le bois à la vapeur d'eau bouillante et mettre sous presse. Eh La Grange Rouge 2007 bien, au bout d'un moment, le bois de l'épinette se décollait, et on apercevait, en-dessous, la marque du cageot d'oranges qui avait servi à sa construction... A part ça, la France du XXIème siècle compte quelques luthiers d'exception dont les pages de cette revue se font régulièrement l'écho, et à qui vous pouvez rendre visite si vous voulez un aperçu du paradis des musiciens. Bernard Bouillon Kim Fox : «Pour nous, c est super d être là» Voici la transcription d une interview réalisée par Jean-pierre Nivelet, journaliste au Messager, et reproduit ici avec son aimable autorisation. Qu il en soit sincèrement remercié. Cet article a été publié dans Le Messager le jeudi 31 juillet 2008. 3 Fox Drive, La Roche sur Foron, 2008 Kim Fox, chanteuse et guitariste de 3 Fox Drive, en concert à La Roche le vendredi 1 er août, livre quelques impressions C est la première fois que vous venez en France. Qu en attendez-vous? C est même la première fois en Europe. Nous ne nous attendions pas à trouver des gens aussi sympas et accueillants. Le paysage est extraordinaire, comme chez moi dans les monts Adirondack. Aviez-vous déjà entendu parler de ce festival aux Etats-Unis? Je travaillais avec IBMA, donc j ai entendu parler de La Roche dont on dit le plus grand bien. Notre participation va nous permettre de voir où en est le bluegrass européen. 3 Fox Drive est très connu aux Etats-Unis. Espérezvous un succès comparable en Europe? Aux Etats-Unis, nous sommes connus grâce aux prix individuels que nous avons reçus. En dehors de cet univers, c est difficile d être reconnu. Nous aimons jouer pour des gens qui comprennent notre musique. Ce 27 juillet, au festival de Craponne, c était super, on voyait que ça plaisait au public, cela nous motive. Pour nous c est super d être là et c est bon sur le CV. Cela fait longtemps qu on aurait dû venir. Quelles sont vos sources d inspiration pour vos compositions? La plupart des chansons sont de moi. Larry Cordell est un peu mon mentor, il m a convaincue de déménager à Nashville. J aime aussi Ronnie Bowman. J ai étudié l histoire, pour être professeur, je lis beaucoup, j observe ce qui se passe autour de moi. J écris ce que je vois. Vous avez une nouvelle approche du bluegrass Nous ne voulions pas ressembler aux autres groupes, nous voulions avoir notre son à nous. Pour cela, il faut des chansons originales qui font votre identité. Nous avons plusieurs influences, R & B, folk, country et tout se réunit dans nos chansons. Quelques traditionalistes du Bluegrass n aiment pas tout, mais nous visons un public plus large et assez jeune. Kim Fox, La Roche sur Foron 2008 Vous avez participé à un disque en faveur des enfants atteints du cancer. C est venu d un festival où nous participons tous les ans. Le promoteur a perdu sa fille de 22 ans. Les bénéfices sont pour la recherche. Le disque présente des morceaux enregistrés en live au cours de ce festival sur les trois années passées. Nous jouons deux morceaux sans cet album. Jean-Pierre Nivelet Page 3

News Carnet rose Sweet Mix Trio s appelle maintenant SWEET MIX QUARTET avec l arrivée de Dorian Rivaux à la mandoline, le style : New Acoustic Music, Patchwork entre Bluegrass, Jazz, Latino, Dawg Music et musique Classique. Les influences principales ne sont autres que Edgar Meyer, Mark O Connor, Béla Fleck, David Grisman, Joshua Bell, J.S. Bach. La composition du quartet est la suivante : Laurent VUE : Guitare, Mandoline et Mandole Reine COLLET : Violon Jasmine COLLET : Alto Dorian RICAUX : Mandoline Un nouveau Duo est né, GRASSTICS avec Laurent VUE et Dorian RICAUX aux guitares, le style : Compos instrumentales et reprises de Tony Rice Unit version Jazz. Les influences : Clarence White, Tony Rice, Tommy Emmanuelle. Dorian et Laurent Ndlr : 2 naissances d un coup, ce n est pas tous les jours, mais la maman et les enfants se portent bien. L immobilier devient risqué, mieux vaut investir dans le dernier CD de Blue Quitach, «Bluegrass Denim», toujours dans les bacs (virgin, fnac ) Le dernier disque de James Leva e t P u r g a t o r y M o n t a i n (compositions ou morceaux traditionnels) de février 2007. James Leva, de Lexington, Virginie, est un vieil habitué des festivals : Merlefest, Telluride, Rocky Grass, Strawberry, Live Oaks, Nyon (Suisse), Avignon depuis les années 70, et il sera en novembre avec son groupe, Purgatory Mountain au festival de blues d Auteuil. Purgatory Mountain, ce sont 3 musiciens : Al Tharp (qui a été banjoïste de Beausoleil pendant 15 ans), Matty Olwell (qui a fait partie de la production River Dance à Londres et Danny Knicely à la mandoline (qui a tourné avec Tony Rice et Vassar Clements). Ils aimeraient trouver d autres concerts en France Toute information sur le groupe est disponible sur le site www.jamesleva.com STAGE : BANJO-GUITARE-MANDOLINE François Vercambre encadre un stage de 8 personnes du vendredi 19 septembre (18h) au dimanche 21 septembre (17h) dans le magnifique cadre du festival de danse traditionnelle Folk O Bourg (voir le site) dans le parc du château de Bourg-Saint- Léonard, dans l Orne, à 8 Folk O Bourg 2004 km d Argentan, sur la N26. (Vous savez tout, pas d excuses pour ne pas vous inscrire ). Il y aura aussi des rencontres musicales autour de l'autoharpe avec la venue exceptionnelle de Mrs White, une spécialiste anglaise qui a remporté un concours international, et aussi des stages de danse et bien sur des bals ou vous aurez la possibilité de jouer des airs de danse appris dans le stage. Les inscriptions sont à faire directement à Folk O Bourg par le biais du site (nombreux renseignements et photos). Vous pouvez choisir de participer aux rencontres musicales sans suivre le stage ou en n'en suivant q'une partie. Toutes les formules sont possibles. PS : Fiche d inscription à renvoyer à : Marie-rose HUBERT 4, rue des Riettes 61310 - LE BOURG ST LEONARD Renseignements concernant les repas et gîte : Marie-rose HUBERT, 02 33 67 53 01 Renseignements concernant les ateliers, bals, groupes, rencontres Alain HUBERT, 02 33 36 59 74 ou 06 81 67 12 26 Site : folkobourg.monsite.wanadoo.fr Ah voici une nouvelle qui intéresse les amateurs de country, et les autres : L'association Rock, Blues, Country, Music, organise le dimanche 28 Septembre 2008 à Nogent sur Seine de 10h à 17h une expo de motos et de voitures américaines avec des baptêmes de motos. Il y aura des danseurs de country et le chanteur de rock n/roll : Lucky. Cette journée est organisée à l'occasion des "virades de l'espoir" (pour vaincre la mucoviscidose). Réservations souhaitées. Daniel Basset Tél: 03.25.39.22.18 / 06.88.65.53.50 cadillacldb10@aol.com Georges Carrier nous informe que l'édition 2008 du Festival de Craponne aura certainement été le meilleur cru puisque voici les nominations de la Country Music Association de Nashville pour ses Awards 2008: - Meilleur artiste de l année: Dierks Bentley - Meilleur groupe de l année: Whiskey Falls - Meilleure vidéo de l année, Chanson de l année et Single de l année: Trying To Stop Your Leaving Dierks Bentley-Capitol - Meilleur jeune artiste: Whiskey Falls Une bonne nouvelle: le prochain CD de Lonesome Day s appelle «Chansons à écouter et à danser. Pour sa sortie, un concert est prévu le 29 novembre à 21h30 au bar «Soul Food Café» à Brest. Gourc'hemennoù! Comme ils disent là-bas. Page 4

Deux jours et trois nuits chez Wayne Henderson. Décidé cette année à revivre le Merlfest, je me suis donc rendu là-bas, et je vais vous raconter, non pas le festival lui-même, mais les jours qui ont précédés. Arrivé là-bas le lundi, il fallait bien tuer le temps jusqu au jeudi, et mes amis Tom & Gail qui font toujours bien les choses avaient déjà concocté à l avance une petit jam au Cook Shack, bistrot musical connu internationalement maintenant pour ces hamburgers et surtout sa bonne musique et la grande (que dis-je l immense) sympathie du lieu et de ces tenanciers, j ai nommé Myles & Pal Ireland. Bref nous voila donc avec quelques amis français, Loïc, Jean-Pierre, François, Jean-Luc, Félicie et moi-même au beau milieu de musiciens locaux, excusez du peu : Les Kruger Brothers au grand complet, Wayne Henderson et de nombreux autres. Et deux petits jeunes Zeb Snyder et sa petite sœur Samantha, respect i v e m e n t guitariste et violoniste, respectivement encore : 12 ans, 8 ans vainqueurs tous les deux de contest fort c o u r u s Kruger Brothers dans leur région à savoir le Fiddler s Grove et Mount Airy Fest. Zeb est arrivé troisième au Wayne Fest Contest. Zeb Snyder, on va sûrement en réentendre parler. J avais émis le jour même à Loïc mon idée folle, un vieux rêve comme il vous en passe par la tête certaines fois, l idée donc de me dire tiens moi je me verrais bien passer quelques jours chez Wayne, histoire de le regarder travailler. Deux mots sur le personnage pour le présenter à ceux qui ne le connaissent pas. Wayne est luthier, il fabrique des guitares (principalement des dreadnought), et il fait aussi dans la mandoline F5. Il a construit une guitare pour Eric Clapton qui a dû attendre 10 ans avant de l avoir. Il a reçu un prix des mains de Bill Clinton (quand il était président), pour la préservation de la musique traditionnelle. Malgré tout, Wayne est quelqu un de très modeste, et d une générosité sans limite. J avais juste émis cette idée en même temps que je rajoutais : «mais c est juste un rêve de gosse». Et Loïc d insister, «mais si, demande lui, tu connais Wayne, il ne refusera pas ça, il a le cœur sur la main». Le soir même, je demandais donc à Wayne, si c était possible que..., et bien voilà Mais il ne fallait pas que ça dérange Et voilà qu après un mémorable bœuf, j embarquais dans la petite Ford de Wayne, direction les montagnes de Virginie. On arrive donc après 1h 30 de route chez lui à 1 heure du matin, et là, première surprise, tout est allumé, maison et atelier et les portes sont grandes ouvertes (comme on dit chez nous). Je suis surpris et demande à Wayne pourquoi il a laissé sa maison ouverte, il me répond, c est juste pour avertir les gars qui passeraient dans le coin que je ne suis pas loin, que je serai de retour bientôt (1h30 de route c est effectivement la porte à côté!). Moi je n avais pas encore digéré le décalage horaire et j étais fin prêt pour une bonne nuit, mais j avais oublié que Wayne ne fonctionne pas comme ça. Ses horaires à lui, c est à peu près comme ça : 10 heures du matin : lever, 3 heures du matin : coucher. Etant donné qu on était arrivé à 1 heure du matin, il restait deux heures de travail avant d aller dodo, aie aie, bon alors allons-y. Wayne s est dirigé directement au fond de l atelier, sur une petite table. La numéro 426 attendait les mains du maître. Pour cette naissance qui était imminente, il ne restait plus grand-chose à faire. Percer les trous dans le chevalet pour le passage des cordes, faire le sillet, percer le trou pour la strapp à l arrière du corps, monter les cordes, régler le manche au truss-rod, tout pouvait se faire tout de suite. Et je me suis cramponné pour rester jusqu au bout et le regarder travailler, chaque geste est incroyablement précis, sûrement répétitif pour lui, mais tellement formateur pour le novice qui le regardait. 2h30, les cordes sont montées, Wayne enfile ses picks, (il joue de la guitare et de la mando comme les banjoïstes, avec 3 doigts et avec des picks). Ce numéro 426 est une vraie bombe, et du coup je n ai plus du tout sommeil, je suis complètement pétrifié à le regarder et surtout écouter cette furie. Je me disais, mon dieu, celui qui va devenir propriétaire de cet instrument, il ne va jamais pouvoir la lâcher. 3 heures, il est enfin l heure d aller dormir un peu, courte nuit pour moi car bien trop excité par tant d évènements qui se bousculent. 7 heures, je me lève, je circule sans bruit dans la maison, et je vis un autre moment délicieux. Je me souviens avoir reçu par mail en début d année, quelques photos d une Christmas Jam assez mémorable dans cette maison, où il y avait quelques musiciens imminents, mais le plus imminent de tous était sans conteste Doc Watson luimême. Je me suis assis quelques instants dans le rocking chair qui était là et je m imaginais Doc à 1,50 m en train de jouer. Difficile de décrire les choses qu on ressent dans ces moments là, émotion, joie, humilité, tout se mêle. Puis je parcours d autres recoins de ce musée de la guitare, et je trouve les albums des différents festivals que Wayne organise chaque mois de juin dans son village. Beaucoup de musiciens, connus ou inconnus sont ici en photo. Retour dans ma chambre, et là devant mon lit, dans le coin, il y a une tête de guitare qui sort d un vilain sac en toile vert. Je veux jeter un coup d œil à cette guitare, mais je m aperçois que dans ce même sac il y a une deuxième guitare, et elle est en carton. Page 5 Wayne Henderson, photo de Linda Richardson Jean Lacote et Loïc Deschamps au Cook Shack

Et là tout à coup je savais que je venais de découvrir la genèse de la passion de Wayne pour la lutherie. Wayne avait construit cette première guitare en carton quand il était encore gamin, et cette autre vraie guitare était celle qui portait le numéro 001. Incroyable, incredible, j étais aux anges, complètement fasciné par ces deux objets que je manipulais comme des reliques. La numéro 001 était incrustée de nacre et d abalone de belle façon et c était déjà un travail extraordinaire, il a fait cet instrument alors qu il n était encore qu adolescent. 10 heures, j entends du bruit à l étage, ça y est le maître a ouvert un œil. Nous descendons rapidement au restaurant, 6 km en contrebas pour un bon breakfast puis retour à l atelier. Wayne entreprend des travaux sur une table de guitare, alors que la 426 gît dans un étui ouvert, au milieu des copeaux. Je lui demande si je peux en jouer et il me dit «oui bien sûr». Je crois que j ai joué tout ce que je sais jouer sur une guitare et j ai dû la lâcher qu après pas mal de temps, je l ai reposé dans son étui quand un jeune gars est entré dans l atelier. Il venait du Kentucky voisin, et il nous a salué puis il s est assis bien sagement sur une chaise et a regardé bosser Wayne sans rien dire. Deux heures plus tard 2 autres gars sont arrivés, ils venaient de l Ohio, ils ont beaucoup discuté avec Wayne, ça parlait évidemment d histoires de guitares, ou de guitaristes, ou de mandolines, ou de Doc Watson, ou de guitares, etc... Ils venaient comme le gars du Kentucky, et comme moi-même, ils venaient voir Wayne travailler, et nous étions 4 paires d yeux rivés sur les mains de ce luthier fascinant, qui ne trouve jamais encombrant d avoir tout le temps une pleine boutique de curieux autour de lui. Quelques instants plus tard, ces gars de l Ohio se mettent à jouer, il y a des instruments partout, dans des étuis, et il faut faire attention où on met les pieds, et Wayne s arrête de travailler et se met à jouer aussi, ça dure comme ça une demi-heure, quand tout à coup arrive dans la cour, une grosse voiture luxueuse, de laquelle descend un homme de 70/75 ans et un autre d une quarantaine d années. Wayne joue, et le plus jeune est complètement scotché, je comprends que c est lui le futur propriétaire de la 426, je comprends aussi que ce gars est un peu «simple mind». Wayne lui tend la guitare mais ce dernier refuse l offre pour en jouer «en live», il est trop impressionné, et il la tend à l un d entre nous. Et voila cette bombe qui va partir, certes dans une maison cossue, mais va-t-elle vivre une vie digne de sa nature. Elle me faisait penser à une belle femme qui attend de l amour passionnel et qui va en fait se ranger pour vivre une vie monotone et froide mais dans le luxe. Quel gâchis. En descendant au resto pour le repas du soir, je fais part de cette réflexion à Wayne qui me répond : «oui je sais», mais j étais un peu obligé, ils m ont payé la guitare et ils m ont offert une collection de pièces d argent anciennes, et une collection de silex de Floride etc, en fait au moins 3 fois le prix de la guitare, difficile de refuser. Quel gâchis. Bon, oublions ça, et concentrons nous sur la suivante, qui ne porte d ailleurs pas le numéro 427 comme la logique aurait voulu, mais le numéro 412 ou quelque chose comme ça. Wayne m explique qu il passe fréquemment et au gré de son humeur d un instrument à l autre et que comme ça, une guitare peut rester des semaines, voir des mois en cours de réalisation et sans que rien ne bouge pour elle. En fait si le futur proprio se manifeste souvent, et si il est même un peu (passez moi l expression), il risque de voir avancer son projet plus vite que les autres moins impatients. Cette N 412 voit son barrage de table sortir d un morceau d épicéa (red spruce) qui vient du coin tout proche de chez lui, et là encore une surprise. Tous ces morceaux de bois qu il façonne, tout et fait simplement à l œil, au pif (dirait on), mais avec une incroyable maîtrise de la mesure sans rien mesurer justement. Ce gars là a les dimensions dans le bout des doigts, et je suis sidéré de le voir découper le barrage à la scie à ruban, puis poncer, et donner de Deux jours et trois nuits Wayne Henderson dans son atelier autre instrument de mesure. J en suis baba. On se jette des coups d œil complices avec les trois autres gars et on pense un peu tous la même chose, mais comment fait-il? Zeb et Samantha Snyder Page 6 l arc à ce barrage, tout ça, sans prendre le moindre réglet, pied à coulisse ou tout Wayne Henderson avec la Numéro 400 Zeb Snyder et son père Bud pendant le contest Jam au cook shack De gauche à droite en montant ou descendant Wayne Henderson, Uwe Kruger, Jean Pierre Cousin, Jens Kruger, Joël Landsberg, Jean Lacote, François Galland, Clay Lundsford, Myles Ireland, Loïc Deschamps, Félicie et Jean Luc Brosse, Gail Watts, Maynard, Phil Goodson, John Boulding, Samantha Snyder, Pal Ireland, JP Van Hoy, Tom Watts et Zeb Snyder. Photo : Jane Hogan

Chez Wayne Henderson par Jean Lacote La soirée de ce premier jour arrive, et Wayne décide de faire une pause, et de quitter l atelier pour un moment, pour aller déguster le gâteau que les gars de l Ohio ont mis dans le frigo, et d en profiter pour faire sauter le bouchon d une petite bouteille de rouge, allons-y. Sur ces entre faits, arrive encore un type mais cette fois, c est un excité, fou furieux, qui parle et qui parle et qui n arrête pas de gesticuler, et qui bouffe la part de gâteau que Wayne lui tend, vautré qu il est sur sa chaise, et tout le monde regarde ce phénomène qui te plombe l ambiance avec force. 2 heures du mat, épuisé, je regagne ma chambre et j entends, tard dans la nuit que je ne serai pas le seul à dormir sur place. Le lendemain matin, toujours victime de mon décalage horaire, je décolle cette fois à l aube, et je décide d investir l atelier avec mes feuilles de papier mon réglet et mon pied à coulisse que j avais amené de France dans l espoir que 4 heures, seul à explorer les lieux à mesurer ici, les épaisseurs de table, là les mandos, etc. Une chose me surprenait, c était de voir la précision de la forme bombée des tables et des fonds de mandolines qui trônaient ici et là, toujours cette parfaite régularité, pas de bosses ni de creux aussi bien au touché qu au visuel, beau boulot, mais comment fait t-il? Il faut que je lui demande. 9 heures, un beau soleil dehors, je décide d aller m asseoir à la porte de la boutique, au soleil, avec une guitare et de gratouiller tranquillement. Quelques voitures passent sur la route en contrebas, et j ai un signe de la main des conducteurs auquel je réponds avec bonheur. Ça remue dans la maison, et c est le fameux type complètement speed de la veille qui vient me dire bonjour, et qui se présente. Il s appelle Allen St John, et je m empresse de lui rétorquer, Ha c est toi qui a écris le bouquin sur Wayne et sur la guitare d Eric Clapton, il me répond avec une certaine fierté, «oui c est bien moi». Il me dit aussi qu il vit à New York, et là je comprends mieux son attitude complètement speedy, le pauvre, l air de la campagne doit être trop vivifiant pour lui. Wayne décolle vers 10 heures, nous descendons tous les trois au resto pour le breakfast, comme de bien entendu Allen débite des paroles à flots continus, Wayne écoute sans rien dire, et moi j ai complètement décroché, vu que ça ne parle pas de guitares ou de guitaristes ou de mandos. Il semble parler de son boulot de journaliste à New York. Nous remontons après le petit dèj, et un type est là dans la cour, il nous attend. Lui, il vient du Montana, un gars vraiment sympa avec qui j ai vraiment bien accroché, on s est même raconté des blagues sur les banjoïstes, ha! il en savait le gaillard. Ca le faisait bien marrer de voir un frenchy raconter des blagues en amerifrench. Pendant ce temps le New-yorkais était au téléphone à faire les cents pas dans l atelier, bousculant tout, pestant parce que Wayne n a pas l ADSL, évidemment il a même pas de PC, pas d Email, pas de fax, juste du talent plein les doigts. Enfin au bout d une heure à tourner comme un moustique autour de nos oreilles, Allen St John décide de repartir d où il venait c'està-dire New York ; Le calme, du coup est revenu sur la vallée. Wayne m invite à monter dans son 4X4 pour aller chercher du bois. Nous prenons une petite route qui serpente entre les collines alentour et il me décrit les environs. Ici c est une tante et un oncle qui habitent cette maison, ici c est un cousin, ici c est ; En fait toute sa famille habite dans les proches environs, puis nous descendons un petit, très petit et très raide chemin au fond duquel il y a une maison abandonnée. Ici c est la maison de mes parents, j ai vécu mon enfance ici. Là, à droite c était mon premier atelier de lutherie. Et bien voila, la boucle est bouclée, j ai vu ces premières guitares et en plus je vois maintenant ou elles ont été fabriquées. Un vrai, grand cadeau que tu me fais ici Wayne. Nous montons dans un pré très pentu, et sur l herbe, je comprends l intérêt du 4X4, nous arrivons près d un vieux hangar en bois prêt à s effondrer, de ceux qu on voit photographiés en noir et blanc et qui agrémentent les bouquins de partitions. A l intérieur, il y a des troncs d épicéa fendus en 4, qui sèchent en pleins courants d air, on en met deux à l arrière du pickup puis retour à l atelier. Je demande à Wayne comment il fait pour sortir des tables de mandolines aussi régulières, aussi parfaites à mes yeux. J attendais de lui une réponse avec 5 minutes d explication, au lieu de ça, j ai eu droit à une démonstration en direct. Il a carrément laissé tomber ce qu il avait commencé, puis il a pris une table qui avait été collée sûrement il y a longtemps, découpé le contour à la scie à ruban, puis il s est servi de ces doigts comme d un trusquin pour tracer les 5 mm d épaisseur de table, puis il s est installé sous un disque à poncer et deux heures plus tard, après un coup de ponceuse vibrante, j avais devant les yeux une table de mando parfaite comme toutes celles qui trônaient un peu partout dans l atelier, et tout ça sans prendre la moindre mesure, juste avec ses mains et ses yeux. Je venais de comprendre que la lutherie selon Wayne Henderson, c est simplement une très très grande expérience. La journée s écoule au même rythme que la veille, avec des gens qui viennent qui repartent qui apportent des bouts de palissandre dans l espoir de voir leur projet revenir à l esprit du maître. Une femme (tiens la première depuis longtemps) qui vient avec son mari et sa guitare et qui demande à Wayne si il ne pourrait pas lui jouer ce phrasé qu elle a entendu sur un enregistrement et qu elle n arrive pas à comprendre. Wayne se prête au jeu, écoute le riff, prend une guitare et lui joue le truc au ralenti, pendant que la dame enregistre ça sur son magnéto cassette. Le dernier soir avant le Merlefest se passe au resto, je ne saurai jamais comment remercier Wayne, pour son hospitalité, sa grande passion et tous les moments privilégiés qu il m a fait vivre. Deux mois se sont écoulés entre le moment ou j ai vécu cela et le moment où j écris ces lignes et le souvenir est intact et le restera pendant longtemps. Nous descendons ensemble à Wilkesboro au Merlefest, il va y jouer avec son compère Jeff Little au piano. Puis après être applaudi par des centaines d inconnus, il va remonter dans ses collines de Virginie, et il va construire la 427 puis la 428 et ainsi va la vie dans les Appalaches. Jean Lacote, le 6 juillet 2008. Jean Lacote, La Grange, 2007 Doc Watson Merlfest 2007 Bela Fleck, Sam Bush, Jerry Douglas, Tony Rice, Bryan Sutton Merlfest 2007 PS : le site de la Snyder family est à visiter : http://www.snyderfamilyband.com/ Et celui de Jane Hodan, qui a réalisé toutes les photos de ce reportage : www.elmstreetdesigns.com/ (formidable) Page 7

L invité du mois: Pierre Bastide 1) Tout d abord tes débuts : comment as-tu connu le bluegrass, et pourquoi avoir choisi le dobro, les premiers musiciens que tu as croisé et les premiers groupes entendus? Bonjour et pour commencer je voudrais vous remercier pour votre implication dans la revue d'une part et pour votre interview d'autre part. Il n'est pas si courant d'interviewer les gens... surtout si ils n'ont rien à vendre : ni CD, ni concert... Rien. Chapeau! Je ne suis pas si sûr de répondre correctement aux bonnes questions... Mais je vais répondre à ma manière... Je suis venu au bluegrass par le folk «intellectuel» des années 60 et le blues. Je suis un Baby Boomer et ma mère était très intéressée par ces musiques et m'emmenait à des concerts de ce type quand j'avais une dizaine d'années. Le premier qui a prononcé le mot «Bluegrass» devant moi fût Pete Seeger lors d'un concert à la Sorbonne et au pot qui s'en suivit chez un ami de la famille photographe et lettré. C'est là que j'ai eut un coup de foudre pour le banjo!!! J'en joue depuis ce temps, que ce soit du tenor pour la grande mode en musique de ces années : le New-Orleans et le Dixieland, du long-neck folk ou du 5 cordes. J ai même travaillé musiqué - tous les jours pendant plus de 25 ans avec des enfants psychotiques et des toxicomanes en utilisant mon banjo comme support de musicothérapie analytique. Rien à voir avec le dobro mais je n'en ai pas vu avant 1967! Si, vaguement, au Hootenany du Centre Americain de Lionel Rocheman et au TMS à Saint-Germain. Dans la vitrine de Paul Beuscher mais en roundneck Tout ça à Paris. Cela ne va pas arranger mon côté parigot cette affaire-là!!! Sinon j'ai dû croiser Gibert Caranhac vers 1968-1970 à la Vielle Herbe ou au Bourdon (des folk-clubs qui ont dû démarrer dans ces années là). Quoi qu'il en soit les premiers groupes que j'ai vus étaient ceux où tournaient Bill Keith, quelques anglais et ceux qui allaient donner Bluegrass Long Distance (surtout Jean-Marie Redon). Pour les disques, mes sources me fournissaient en classique du genre Bill Monroe et Earl scruggs. Mais je n'étais pas plus accro que ça. Lonnie Donogan, Bob Dylan, Joan Baez, Pete Seeger, etc... m'intéressaient beaucoup plus. Ils avaient des choses à dire sur la société, son évolution accélérée que nous vivions etc... Ce n'était pas c'est le moins que l'on puisse dire les préoccupations des songwriters du bluegrass. Et puis j'allais très souvent à Londres où il y avait les Beatles, les Stones, les Animals... On pouvait les écouter dans des petites salles comme le Café de Paris ou y découvrir Miles Davis, Charlie Mingus, Chet Baker, etc... Le Bluegrass n'est revenu dans ma vie qu'en 1970-1975 avec le groupe Long Distance, les concerts de Marcel Dadi, le Carré Sylvia Monfort, les festivals... Je jouais du banjo dans diverses formations instables et versatiles, tripotais les rares dobros que je croisais sur ma route déplorant leurs piètres performances acoustiques surtout en terme de puissance sonore. Il faut dire qu'à côté d'un banjo : il n'y avait pas photo! Et puis dans les années 80 m a supportrice favorite et femme de ma vie m'a offert un dobro convertible moderne avec lequel j'ai pas mal bricolé dans mon coin essayant de me trouver un style croisant dobro et banjo ou vice et versa... J ai assez vite compris que cet instrument m ouvrait plus de portes que le banjo. Quoique j ai même joué du 5 cordes dans un concert de musique contemporaine de John Cage au Théâtre de la Ville. 2) Il y a quelques temps, ce n était pas très facile de trouver une méthode, ni même un instrument chez un marchand de musique en France. Quelles ont été tes principales sources d inspirations, musiciens compositeurs, tes principales influences? Uncle Josh, Tut Taylor, Curtis Burch, Mike Aulridge et Stacy Philipps. Avec une préférence pour Curtis Burch. Il a un jeu plus bluesy et plus rock. Jerry «Flux» Douglas est venu après. Remarquable d'inventivité et de technique. Mais je voudrai dire ici que «jouer» comme untel ne m'intéresse pas. «Je» est toujours un Autre... Il me semble important de trouver par soi-même son style, bien sûr tout en travaillant vers telle ou telle direction indiquées par un prédécesseur mais en s éloignant le plus possible de la copie servile. Personne ne joue mieux du Jerry Douglas que Jerry Douglas. Cela ne vaut pas que pour le dobro d ailleurs Ceci dit j écoute beaucoup de New Grass, de Dawg Music : Rice, Grissman, Fleck, Douglas, Seldom Scene, Nickel Creek, Greencard, Hickory Project, Infamous Stringdusters, Cadillac Sky, The All-Stars Jam Band, Three Ring Circle, etc Certains sont d ailleurs venus au Country Rendez- Vous. Mais aussi : The Wilders ou Old Crow Medecine Show. Du jazz : Davis, Coltrane, Baker, McLaughlin, Corea, Jarett Du Classique et de l Opéra Du Blues avec Correy Harris, Erib Bibb, E.Clapton ou JJ.Cale. Je pense que l on est d abord Musicien puis musicien de bluegrass ou de jazz 3) Tu sembles jouer avec des groupes divers et variés (Un des derniers en date : Usual Suspects à La Grange Rouge). Cela demande un vrai talent pour être capable de s adapter à d autres musiciens et à un répertoire nouveau à chaque fois. Peux-tu nous raconter les différentes étapes de ta carrière de dobroïste? J ai pas mal joué de dobro squareneck hors du cercle bluegrass. Puis je suis venu revenu? vers le bluegrass il y a une grosse dizaine d années. Je joue comme sideman avec des groupes assez dissemblables comme le Paris Bluegrass Band, The Usual Suspects, le Belleville Blues Band Quand je vais au Wallnut Valley Festival je joue entre autres avec The Ozone Players. Je suis aussi associé avec des groupes comme le Nashville Airplane pour des évènements particuliers et j aime être un musicien de troisième partie comme avec Blue Railroad Train AEGC Marly juin 2006 Photo F. Robert Page 8

Du dobro et encore du dobro (suite) Le rôle d accompagnateur assez dévalorisé ces temps-ci où tout le monde ne rêve que d être un soliste aux doigts d or est très intéressant. Trouver le bon lick, gimmick, accord, phrasé qui va relancer le morceau, ou le chanteur, est passionnant. Enfin, moi j aime bien Un Jam Band amélioré comme The Usual Suspects me va bien. James Field manage les chansons et l organisation du répertoire. Des musiciens comme P.Perrard, J.Barby, C.Constantin, H.Dubois et moi nous proposons des compléments souvent instrumentaux. Puis une petite répétition avant avec l ordre des choses suivi d une petite bouffe et en scène Si j ai la tonalité et la grille je peux toujours trouver quelque chose à faire. Et puis «Improviser, n est-ce pas l art de composer dans l instant?» Et il y a la Bluegrass Compagnie qui est une réunion de jammers d ici et d ailleurs. On se réunit de rencontres FBMA en Festivals : Country Rendez-Vous, EWOB, WVF, En fait je suis un musicien de jam! J y trouve ma place et j adore ça! Je n ai rien contre les groupes constitués mais je n ai plus l appétence pour les répètes perpétuelles, le psychodrame fréquent et le clash au lendemain de la sortie du CD! Je caricature à peine. J aime l improvisation. Je l ai d ailleurs enseignée pendant 25 ans au département Musique de l Université PVIII en même temps que la Musicothérapie Active (à base d improvisations). Je ne dirai pas que les jams sont thérapeutiques, quoique 4) L instrument n est pas très répandu. Il y a souvent des spectateurs qui ne connaissent pas vraiment (contrairement à la guitare, au banjo ou à la mandoline). Est-ce que ce n est pas parfois énervant d expliquer toujours la même chose? Non J ai souvent l impression d être une sorte d extra terrestre avec le dobro. Alors j explique le Big Bang et la naissance du Dobro A propos, il se dit qu il y a environ 15.000 dobroïstes squareneck dans le monde. On ne se marche pas sur les pieds! Usual Suspects à La Grange Rouge en 2008 Photo F. Robert 5) Par une participation active, tu es un des musiciens le plus fidèle au forum de l association. Peux-tu nous le décrire pour nous donner envie de le rejoindre à notre tour? Si on aime le bluegrass il faut s abonner au journal et s inscrire au forum. C est là que tout se passe. Articles de réflexions plus approfondies dans le Journal et participations plus instantanées sur le Forum. Ces deux axes sont complémentaires. Sur le Forum je peux : - rencontrer des musiciens de mon coin, - trouver des réponses à mes questions, - lire des comptes-rendus divers, - rigoler avec les trublions en ligne, - avoir des avis sur des CD, des vidéos, - m inscrire au stage de bluegrass, - lire la prose du Colonel Bref, y a rien de trop! Quoique un petit verre de Pecquet Page 9 6) Tu as eu la chance de traverser l atlantique? Qu est-ce que les Américains pensent du Bluegrass français? Rien! Les Americains ne pensent «strictement rien» du bluegrass français. La plupart ne savent même pas qu il y a un bluegrass européen alors français Ils le découvrent en venant jouer chez nous. Et sont littéralement étonnés : ils aiment bien, surtout ce que nous réalisons au niveau instrumental. Par contre et à leur dire ils sont carrément bluffés par les Photo Véronique alias Gadjograss Crapone 2008 boeuffers! 7) Quels sont les dobroïstes dont tu apprécies le jeu et le style aujourd hui? A part ceux cités plus haut, j aime bien le travail de musiciens comme Rob Ickes, Phil Leadbetter, Jimmy Hefferman, Martin Gross ou Andy Hall, pour qui j ai une préférence. 8) Qu est-ce que tu penses de Fred Travers qui a remplacé Mike Auldridge dans Seldom Scene? Il n a rien à envier à Jerry Douglas? (Qui reste peut-être le plus complet?) Je connais moins Fred Travers mais je trouve que son jeu est celui d un grand musicien qui trouve très bien sa place dans le New Seldom Scene. J aime beaucoup ce qu il fait. Maintenant est-il plus complet que X ou moins que Y? Je n en sais rien et cela m est complètement égal Ce n est ni une question, ni un problème. Je dis cela sans esprit de polémique. Je ne trouve pas que cela apporte grand chose à débattre de ce genre de questions. Il a trouvé sa voie de musicien, a imprimé sa vision de la place du dobro dans ce groupe et fait partie de la minorité des minorités : les dobroïstes qui chantent en jouant de leur instrument!!! Cela me suffit Je sors??? 9) Est-ce que tu joues aussi d autres instruments? Vous avez compris que j ai joué pas mal de banjo. Je me suis mis au flatpicking car je trouvais qu il est difficile de faire bien coexister les roulements du dobro avec ceux du banjo et que c était plus facile de chanter avec une guitare. Et puis je voulais taquiner mon ami Philippe Perard. J ai vite compris que je n étais pas prêt d y arriver! Au final je ne joue que du dobro quand nous sommes ensemble CQFD! Et je chante en jouant du dobro. Photo Véronique, alias gadjograss Craponne 2008

Dobro: tracer sa propre route (fin) Bluegrass à Craponne (suite) par J. Brémond 10) Gilbert Caranhac préconisait d acheter un kit de pièces dobro et de faire faire la caisse par un luthier en France (Lui, cela avait été Favino). Qu est-ce que tu en penses? Sur quel dobro joues-tu? Malgré tout le respect que je lui porte, je pense que ce n est pas une bonne idée. La lutherie du dobro est très particulière. La construction très technique et pointue. Les réglages assez spécifiques. Si je veux une dreadnough je vais l acheter chez un luthier spécialisé. De même pour un dobro. Le top en France et d ailleurs, c est Mike Lewis de Fine Resophonic. J ai plusieurs dobros : un Regal made in Far-East de 1998, Un Dobro Hound Dog Sans soundwell un peu special de 2004, un B&B fait par le luthier Dan Brooks de 2006 et un Dobro Hound Dog De Luxe avec soundwell de 2008. Tous ont leur particularité ce qui me permet d avoir une belle palette de sons. 11) Le site (http//:membres.lycos.fr/resophonic), cela te prend beaucoup de temps? Un peu, pour les mises à jour jamais finies. Il y a encore des liens morts! Certains sites disparaissent puis renaissent Bref c est un vrai Jeu de la Vie. Mais les gens ont l air contents. Je réponds aussi aux mails de renseignements en complément du site. Qui sont assez fréquents. 12) Et l avenir, les projets? De la musique et du dobro!!! J ai des invitations de participation à des «projets particuliers». Je marche au coup de cœur et je crois à l amitié. Et puis continuer les jams et les participations avec les divers groupes que j aime bien. Je participe à une jam de blues et une jam de bluegrass chaque semaine. Je suis ouvert à toutes propositions décentes. 13) Tu veux rajouter quelque chose? Oui. Il me paraît important de tracer sa propre route. De pratiquer quasiment tous les jours. De jouer le plus possible en jam afin de parfaire son écoute, sa réactivité et son inventivité. De s imprégner en s immergeant complètement dans la musique. Plusieurs heures par jour s il le faut. On peut aussi jouer en surimpression avec cette musique que l on entend afin d acquérir des automatismes psycho-musicaux : comprendre ce que l autre joue en rejouant avec lui De faire du groupe si l on en a envie en sachant les écueils qui pourraient se présenter. De danser avec son corps quand on joue ou que cela part en vrille ; vous verrez, cela aide! D être en dehors des modes, du style qui tue, si l on croit à ce que l on fait. De toute façon de part le monde il y aura quelqu un qui trouvera cela superbe! Au moins Soi Allez Au revoir et à bientôt dans un bœuf! Buck Graves St Saulve, 1988 Jerry Douglas Angers, 1986 Mike Auldridge Toulouse 1983 Al Perkins Toulouse 1985 Gilbert Caranhac Cazals, 1975 Page 10 Jiri & Rowdy Rascals, bien qu étiquetés bluegrass (après leur succès à la Roche-sur-Foron en 2007) est plutôt un trio swing, avec une heureuse interface bassiste/ fiddler et le soutien d un guitariste chanteur. Belle présentation en veste blanche, violon au toucher exceptionnel, harmonies vocales efficaces (plus qu en lead), originalité de chant en langue locale ou en anglais sur des standards, clins d œil au Hot Club de France, touches de classique et même banjo en clawhammer au passage : un mélange agréable donc, qui se démarque de la tradition à la Monroe. Cette liberté prise par rapport aux canons traditionnels du bluegrass est sans doute l élément le plus marquant de l évolution actuelle. Après le classicisme renouvelé des inoubliables Cherryholmes l an passé, 3Fox Drive, venus pour la première fois en Europe, présentait un schéma de bluegrass familial. D entrée, répertoire décalé avec Listen To The Music (vieux tube inusable des Doobie Brothers), invitation vite acceptée dans un titre enchaîné ( Nothing To Lose ). Mise en place vocale en pleine cohésion, dans la combinaison des voix féminines qui dominent. Sous le beau soleil, banjo, fiddle, basse et guitare partagent les solos (souvent par demi-mesure comme à la grande époque) sans mandoline (hérésie pour certains?). Alternance de ton, avec duo fiddle-banjo ( Bill Cheatam ) ballade lente avec guitare, reprise du répertoire plus country-pop avec Slow Me Down (Shelby Lynn) ou composition sur le retour de la guerre et An Eye For An Eye. Les compositions étant d ailleurs un des points forts du groupe. Sans oublier un gospel en rappel ( A Long Long Journey ) et un final vocal ( Some Old Sideroad ) qui confirment l étendue du talent de ce trio bien soutenu (le bassiste, malgré son jeune âge, est aussi un bon guitariste). Succès sur scène, la fratrie Fox m avouant être étonnée que sa musique puisse captiver si loin de sa base culturelle habituelle, preuve que le public est de plus en plus connaisseur. Mais la grande surprise, qui ponctue le changement de siècle évoqué plus haut, fut Cadillac Sky : certes, ce groupe a les pieds et les tripes dans le bluegrass, mais avec une envergure qui décale totalement les éléments traditionnels vers autre chose. Plus enfants du New Grass Revival que de Bill Monroe, avec l apport de deux chanteurs lead et des compositions (en particulier du fiddler) ces jeunes maîtrisent une musique acoustique élaborée qui prend plaisir à s extraire des conventions. Le guitariste (excellent chanteur à la belle voix classique pour le genre) n interviendra en solo que dans le final, alors que le mandoliniste (voix plus jeune et moderne) apporte un sang frais et dynamique à des morceaux plus complexes. Une complexité qui se retrouve dans les harmonies et les constructions mélodiques, avec ruptures rythmiques et effets nuancés. Si le duo banjo/ basse a été diversement apprécié (un peu long?) le choix des arrangements témoigne d une ambition qui le plus souvent fait mouche. En particulier, contrairement au bluegrass d antan, Cadillac Sky n hésite pas à mélanger les instruments aigus (banjo, mandoline et violon, parfois les trois ensembles) sur un même thème mélodique. Le banjoïste, dans la catégorie post- Béla, n arrête pas de mouliner (pas de pompes en accompagnement) soulignant cette sorte de construction permanente vers un sommet émotionnel ou une résolution. Les repères habituels sont transgressés, mais le talent emporte l adhésion d un public qui apprécie pleinement cette nouveauté esthétique. Le seul écho au classicisme viendra en rappel, avec la reprise joliment maîtrisée du standard des Stanley Brothers ( How Mountain Girls Can Love ). Bilan globalement positif donc pour le bluegrass à Craponne, ce genre musical qui reste trop souvent en marge de la grande famille country, mais dont l originalité apporte une variation très appréciée dans le contexte général. Nul doute que cette partie sera poursuivie et peut-être développée dans le cadre de ce grand festival. Tant mieux, on s est régalé, et on est prêt pour encore du Bluegrass lors du prochain Country Rendez-Vous. Jacques Brémond (Le Cri du Coyote)

Un Festival pas comme les autres par François Robert «J'suis l'poinçonneur des Lilas Le gars qu'on croise et qu'on n' regarde pas Y a pas d'soleil sous la terre Drôle de croisière...» (Une des chansons du répertoire d Acoustic River) C est Noël au mois d août avec le 3 ème festival européen de Bluegrass de La Roche-sur-Foron. Tous les ingrédients nécessaires pour réussir l évènement sont rassemblés : - Une organisation rigoureuse pour ce festival gratuit, effectuée par l association Roch Evènements dont la président est Christopher Howard-Williams ; - Une ambiance conviviale du début jusque la fin des festivités ; - une belle sono, parfaitement maîtrisé par Claude Rossat et Henri Goudard - Une trentaine de groupes de qualité représentant 13 nationalités et plus de 150 musiciens ; - Une belle présentation par Michel Rossillon et son homologue anglais, Ray Whiteway-Roberts - Une météo favorable, sauf peut-être les quelques gouttes d eau du vendredi soir ; - Un travail efficace et exemplaire de plus de 150 bénévoles, présents sur tous les fronts Avec tout ça, le festival ne pouvait qu être réussi. Les partenaires sont de plus en plus nombreux, plusieurs associations apportent une aide indispensable comme France Bluegrass Musique Association, ou l Office du Tourisme (et en particulier son directeur Didier) Des animations complètent le festival : bourse aux disques et BD, manèges pour enfants, messe gospel animée par le groupe tchèque Dessert, marché US, jardin musical pour les plus petits, mur d escalade, buvette et restauration Sans oublier le stage bluegrass, des ateliers masterclass et une démonstration de danse country avec le Chablais Country Club. Côté musique : New Lowland (Pays-Bas) commencent le vendredi avec quelques gouttes de pluie ; Ce qui n empêche pas que vocaux et instrumentaux sont superbes, originaux, avec parfois des sonorités qui rappellent New Grass Revival. Pour la 1 ère fois à La roche, un groupe suédois, Freja Bluegrass Band. Nous sommes en pays de connaissances (Salty Dog Blues, Foggy Mountain Breakdown, Folsom Prison Blues, Clinch Mountain Backstep, Roll in my Sweet Baby s Arms ) avec des compositions personnelles, comme celles du bassiste Mikael Klaening. Olaf Gläsmer est un surprenant chanteur et guitariste allemand avec des histoires authentiques de train, de voleurs et un répertoire varié de T for Texas à Little Sadie. Finestreet vient de St Petersbourg (Russie). Ils chantent en anglais depuis une vingtaine d années, grâce à la Perestroïka de Gorbatchev. Auteurs-compositeurs, comédiens, musiciens de studio, leur répertoire va du traditionnel bluegrass à la vieille mélodie russe. Toy Hearts (Birmingham) emprunte au western swing, au jazz, au country, au blues C est une formation (presque) familiale puisque le fondateur Stewart Johnson (banjo, dobro) accompagne ses 2 filles Hannah et Sophia (guitare et mandoline) et sa nièce Lauren Rogers (basse). Un ami de la famille, Howard Gregory (violon) complète cette dynamique formation, bâtie autour des voix féminines. De nombreuses compositions personnelles. 2 passages remarquables, la «New Acoustic Music italienne du Mideando String Quintet et l excellence du seul groupe américain, 3 Fox Drive (voir page 3). Page 11 Une quinzaine de formations tchèques ou slovaques nous rappelle que ces 2 pays comptent beaucoup de formations bluegrass. Ils sont d un excellent niveau, tant vocal qu instrumental. Ils utilisent souvent le micro central unique, ce qui est bien pour les photographes mais qui demande un peu de sport pour les musiciens. Ils méritent une mention pour les tenues vestimentaires. Répertoire souvent traditionnel : comme The Lonesome Road, Reuben, Love Come Home, Sweet Georgia Brown, Blue Ridge Mountains, Swing Low Sweet Chariot, Cherokee Shuffle, Top of the World mais aussi des compositions et quelques reprises folkloriques dans leur langue maternelle. Country Cocktail (ou Don Krischot and the Wind Mills) est à la fois tchèque et hollandais. Son chanteur est Dennis Schut, président du bluegrass européen. Le répertoire est varié, du Gospel à Johnny Cash en passant par Bill Monroe ou Charlie MooreIl conclue son passage par un superbe Jambalaya. Un passage attendu et remarqué : celui de Kralik & Rowdy Rascals, le groupe vainqueur du concours 2007. Un tourbillon d enchaînements, du bluegrass traditionnel, du country, de l old time, du jazz, du blues, du classique ; les 3 musiciens, le violoniste Jirka Kralik, le guitariste Jirka Bok et le contrebassiste Karel Waska font preuve d une technique époustouflante, beaucoup de swing pour nous servir un «melting-pot musical» incroyable. 3 invités «surprises» renforcent la prestation : Mary du groupe Mary & Co, le violoniste Raphaël Maillet et le guitariste Patrick Peillon. Désolé, les mots me manquent pour décrire les émotions rendues Un vrai spectacle qui se termine par Black Eyed Susie. Monogram Kreni Country Cocktail New Lowland Kralik... Toy Hearts New River Train Dessert

Un festival pas comme les autres Côté musique* : Mary & Co interprète un folk-rock original (c est le nom de leur 3ème CD qui vient de sortir tout chaud). La voix étonnante de Mary, bien servie par la virtuosité de la guitare électrique de Julien Delechamp, par l efficacité de la basse de Pascal Menguy, et le charme du banjo ou la chaleur de la guitare acoustique de Christian Labonne. Beaucoup de compositions personnelles. Tout cela est bien sympathique, tonique, frais, et la durée du passage est trop courte (comme pour beaucoup de groupes..). 45. Cabine 12. Groupe de Bretagne, aussi à l aise dans le bluegrass, que la musique irlandaise, les chansons françaises (Marie-Jeanne), avec des clins d œil au folklore breton. Quelle détermination, quelle spontanéité ; Et le groupe (Philippe, Yves, Réjane, André) n a que 2 ans! Le même enthousiasme à l écoute de Jacques Danielles. Depuis 6 ans, Jacques et Danielle Titley (mandoline et guitare), Richard Conan (banjo), Jonathan Caserta (basse) jouent avec conviction et énergie une musique variée, du bluegrass (Reuben) à Dieu n est pas mort, suivi de l instrumental Roanoke. La présentation fait preuve de beaucoup de fraîcheur et de sincérité. «Nous essayons de composer, mais nous n avons pas beaucoup d idées. Pour les Américains, c est plus facile. Ils ont tous été en prison, ont été drogués ou alcooliques donc ils ont des choses à dire ; Mais nous». Acoustic River. J ai été scotché par leur prestation. Du Bluegrass à l Irlandais, de la Bossa au Jazz, la musique avec eux devient phénoménale, exceptionnelle, fantastique Bon je me calme. Mais ça swing quand même drôlement, ça balance. Interpréter de manière magistrale dans un concours bluegrass : J'suis l'poinçonneur des Lilas, il faut quand même oser. Ce n est pas tout le monde qui peut. Et le violoniste Raphaël Maillet vient leur prêter main forte pour le rappel. C est sans doute comme cela, le paradis Bluegrass Special : Philippe bourgeois et François Vola (on ne sait pas qui accompagne l autre, tellement c est complémentaire). Le programme est plus classique, mais c est du solide, on voit que les morceaux tournent sans doute depuis longtemps : On and On, June Apple, Banks of the Ohio, Last Thing on my Mind, Beaumont Rag, More Pretty Girls that One, Huckleberry Hornpipe, Blackberry Blossom Jefferson Louvat et Thierry Massoubre sont loin d être des inconnus. Ils respirent la musique et la gentillesse. La plupart des morceaux proviennent de leur CD «Acoustic Guitar Elixir». Leur virtuosité et leur complémentarité dégagent une émotion incroyable. Quelle dextérité! Jefferson s attendait à voir des vaches violettes, comme sur le chocolat Milka vendu en Belgique. Déception et interrogation. Mary & Co Mary Lou Jefferson Louvat et Thierry Massoubre Palmarès. Le jury était formé de 13 personnes. Le Concours du meilleur groupe du festival de La Roche a été remporté par Monogram, devant Toy Hearts ; Wyrton et G-Runs & Roses se classant à la 3 ème place. 3 ème concours et toujours pas de groupe français dans ce palmarès mais nul n est prophète en son pays. Pour terminer son allocution, le maire terminait son discours par «le festival est européen, je souhaite qu il soit mondial et nous ferons plus ensemble. Vive La Roche, vive le Bluegrass». Bluegrass Special Acoustic River Jacques Danielles Cabine 12 Dans le n : 107 du Cri du Coyote... La rubrique Bluegrass & C de Dominique Fosse propose les chroniques de : Dan Tyminski (Wheels) Sierra Hull (Secrets) Gibson Brothers (Iron & Diamonds) Biscuit Burners (Take Me Home) Infamous Stringdusters, Abigail Washburn & The Sparrow Quartet, Bill Emerson & The Sweet Dixie Band, Junior Sisk & Ramblers Choice (Blue Side Of The Blue Ridge) Longview (Deep In The Mountains) The Gordons (Our Time) Bluegrass Stuff (The Live Album) Kathy Mattea (Coal) et Mary & C (Folk- Rock en Disqu'Airs). Page 12

Regard sur le festival! Fine Street Grunt Freja Bluegrass Band wyrton Sidlo G-Runs & Roses Bells & Whistles Album Grassroot Philosopher Masterclass violon Page 13

Un été formidable par Eltof Page 14 Pas assez de place, j ai beau retourner le problème dans tous les sens, il faudrait le double de pages à ce canard pour tout caser... cela devient une véritable torture, même que maintenant, il y a un tribunal international pour juger les coupables de ces trucs là Toujours est-il que vous pouvez (vous devez) y remédier en allant sur le forum du site FBMA. A la rubrique «concerts, festivals et évènements», allez jeter un œil (expression idiote) aux photos de Gadjograss, celles du colonel, et plein d autres sites encore de photos, aller voir les montages de P h i l i p p e d E l t o f (Craponne-La Roche, déjà fini, snif), Christophe a réalisé une vingtaine de planches de photos détournées. Plus drôle les unes que les autres.

Les interviews de Craponne par Eric Preau Craponne! Voilà un nom qui résonne dans la tête des amateurs de musique américaine au sens large du terme. Le Bluegrass bien sûr n est pas oublié puisqu il faut bien le reconnaître, notre ami Georges Carrier et toute son équipe, nous régale chaque année avec des artistes parfois connus, et souvent avec quelques belles découvertes pour le public français, les Yonder Mountain String Band entre autres, et plus récemment le groupe Hickory Project. Cette année bien entendu il n était pas question de laisser les amateurs de musique Bluegrass sur leur faim, et pas moins de trois groupes dans ce style étaient programmés. L affiche du vendredi étant le groupe Cadillac Sky, pour la soirée du samedi soir Mr Georges en partenariat avec le festival de La Roche, avait prévu les américains 3 Fox Drive, et pour terminer en beauté, il revenait au groupe Tchèque : Kralik & His Rowdy Rascals (vainqueurs du concours de La Roche 2007) l honneur de clore le chapitre Bluegrass de cette vingt deuxième édition. Sans oublier bien sûr le groupe Marie & C, qui bien que n étant pas 100% Bluegrass, puise quelques inspirations du côté de l herbe bleu. Alors bien entendu il fallait que la FBMA soit présente à cette occasion sous diverses formes. Le détachement de la Bluegrass C sous les ordres de son colonel a assuré l animation du camping avec son succès habituel, et nombreux sont les festivaliers qui viennent faire un petit tour de ce côté ci du camping avec plaisir. Le BBQ bœuf sur l emplacement de notre ami Denis et toute sa gentille équipe, le samedi midi, fait partie intégrante des musts du festival. D ailleurs cette année Georges Carrier nous a rendu visite à cette occasion et a savouré avec bonheur ce moment de convivialité. C est bien ça Craponne, de la joie partagée entre potes. Les stages instruments sont également assurés par des membres de la FBMA, et ces élèves musiciens viendront bientôt grossir les rangs des boeuffeurs, et c est tant mieux pour la diffusion et la survie de notre musique. La FBMA se devait d être présente aux conférences de presse des artistes sus cités. Initialement c est notre ami Claude Rossat qui devait s y coller, mais une toupie de béton en a décidé autrement! Aussi Claude me demanda t-il de le remplacer au pied levé quelques jours avant cet événement. L exercice n ait pas aisé, et ce pour plusieurs raisons. Tout d abord les conférences durent en moyenne 15 minutes, les artistes sortent souvent de la balance et le timing est très serré pour respecter l ordre des passages. Parfois il y a de l imprévu, une permutation d artistes enfin bref il faut s adapter et réagir rapidement. Ensuite la pertinence des questions n est pas toujours top, et les réponses parfois évasives, il faut signaler également que parfois la traduction pêche en qualité, il est vrai que ce n est pas simple, mais un peu de concentration devrait faciliter celleci. Le traducteur n étant pas forcément un hardcore bluegrasseux. Sans oublier bien sûr les incidents techniques du genre l enregistreur MP3 qui n enregistra rien de l interview des 3Fox Drive p de technique. Voici donc quelques unes de ces interviews celle de Marie & C, et celle du groupe Cadillac Sky. Interview du groupe Mary & Co : Mary (guitare, chant) Pascal Menguy (basse, chant) Christian Labonne (guitare, banjo, chant) Julien Delechamp (guitare électrique, chant) Question : Après pas mal d années à Craponne, notamment dans le festival off, voilà la consécration avec la grande scène quel effet ça fait? Christian : Fait semblant de pleurer Mary : Non c est évidemment la consécration ultime, on a fait le off deux ans, moi je suis là depuis toute petite, et évidemment pour moi ça représente quelque chose de spécial et je pense que pour les autres c est la même chose. Question : Pourquoi avoir choisi comme musiciens les anciens Zip code? Mary : Mais j ai pas choisi de groupe, il se trouve que j ai choisie un banjoïste qui était celui de Zipcode, mais le bassiste et le guitariste électrique ne faisaient pas parti de ce groupe auparavant. Q : Dans vos albums on trouve différents styles musicaux, est-ce que un jour on aura un album uniquement centré sur la country? Mary : Notre dernier album qui sort justement pour Craponne s intitule «Folk Rock» et est bien représentatif d un style donné. Il est l accomplissement de plusieurs années de travail et de recherche musicale, je suis la chanteuse du groupe, et il se trouve que j ai beaucoup d influences et elles se retrouvent bien sûr dans ce disque. De plus l arrivée du guitariste électrique a permis l amalgame de tous ces styles. Les gens aiment bien mettre des étiquettes, mais nous le folk rock c est le style qui nous colle bien alors bon, il était logique que ce soit le titre du nouvel album. Christian : Il est vrai que le deuxième album a pu décontenancer certaines personnes et je pense que ce nouvel album est plus homogène. Une autre remarque concernant ce disque, c est qu il est uniquement composé d originaux, sur scène bien sûr on joue toujours des reprises, mais là vous trouverez uniquement des compos écrites par Julien et moi. Question : N est-ce pas risqué justement de ne pas s identifier «country» pour vendre cet album? Mary : Il y a beaucoup de remarques induites par cette question, je pense qu il faut écouter l album pour comprendre qu on n est plus dans de la country traditionnelle, ce serait mentir, après c est vrai que ces dix dernières années, on évitait de prononcer le mot country car ça faisait un peu plouc, exemple avec Shania Twain qui finalement nous propose une certaine forme de country sans se revendiquer pour autant de ce style alors que J avoue qu il y a certaines choses qui me déplaisent, des accoutrements un peu trop «folkloriques» avec santiags et tout ça, je sais qu on peut quand même démarcher des concerts country, moi je suis tombé dedans il y a dix ans et ça n avait rien à voir avec maintenant, ça me fait un peu de la peine, écouter l album et de toute façon vous retrouverez ces influences, je ne peux pas les renier. Christian : Si on ne dit pas country ce n est pas qu on aime pas le mot, il y des organisateurs et des gens de radio à qui on envoyait les disques et qui étaient les premiers à dire que ce n était pas de la country, certains organisateurs nous disaient : c est bien sympa votre truc, mais c est plutôt folk rock qu autre chose, et bien c est très bien appelons ça folk rock, et alors on s entendait dire : pourquoi vous n appelez pas votre musique country? Suite page suivante Page 15

Les interviews de Craponne Question : Est-ce que Mary a son mot à dire quand vous composez? Mary : (rires) Oh que oui! Christian : Les morceaux qu on a mis sur l album sont ceux qui ont eu l aval de Mary (rires), je ne vous parle pas des autres (rires) Mary : C est vrai que j ai de plus en plus mon mot à dire, et puis je trouve que ces chansons me reflètent très bien, et puis je leur avait demandé des thèmes bien précis aux deux garçons, parce que des chansons sur les chaussures je sais pas si ils y auraient pensé tout seuls? (rires) Question : Sur le deuxième album il y avait un morceau «fil rouge» qui était finalement la suite d une chanson du premier disque, est-ce que l on va retrouver la même chose sur ce nouveau disque? Mary : Absolument (rires) vous aurez le dernier titre de cette trilogie, sur le premier il y avait le titre «Happyness» sur le second «Doubt» et sur celui-ci «Strawberry Pie». Christian : une sorte de Seigneur des anneaux quoi (rires). Question : Sur cet album est-ce qu il y a du vécu? Mary : Alors oui notamment la chanson «Confession d une addiction» où là je vous parle à cœur ouvert de mon addiction aux chaussures (rires), la chanson une petite annonce aussi c est du vécu. Question : vous avez appelez l album «Folk Rock» mais à vos débuts vous aviez une forte inspiration Bluegrass, alors? Christian : Oui, mais est-ce que c est bien loin tout ça? Mais finalement c est quatre instruments au service des chansons et puis si on disait que c est du bluegrass, les puristes du style nous en voudraient Mary : Oui du genre, qu est-ce que c est que cette guitare électrique sur scène? Christian : Vous connaissez le festival bluegrass de Laroche sur Foron qui aura lieu la semaine prochaine? Et bien on est invité à ce festival et avec Julien évidemment avec sa guitare électrique, ce qui montre bien qu en bluegrass ils ne sont pas si sectaires que ça, c est vrai qu il y a beaucoup d étiquettes, mais finalement il faut écouter les morceaux et faire abstraction de beaucoup de choses futiles. Question : Qu a apporté justement Julien au groupe? Mary : Et bien Julien ne connaissait rien à la musique bluegrass ou country, il avait les oreilles vierges de ce côté là et c est justement ça qui m intéressait, on avait fait la fac ensemble et c était pour moi un de ces atouts majeurs pour qu il apporte du sang neuf. Et bien merci à vous tous et longue route. Interview du groupe Cadillac Sky : Bryan Simpson (mandoline, chant) Matt Menefee (banjo, chant) Mike Jump (guitare, chant) Ross Holmes (violon, chant) Andy Moritz (basse, chant) Question : Est-ce qu il y a un leader dans le groupe? Kim : Absolument pas (rires) pas de chef ici! Question : Vous êtes signé sur le label de Ricky Skaggs, comment en êtes vous arrivé là? Réponse : Ricky nous a rencontré en juillet 2005 nous enregistrions à l époque notre premier album et notre ingénieur du son nous a quitté à ce moment et Ricky nous a proposé le sien, et en 2006 Ricky à écouté notre disque et il a trouvé ça pas mal du tout et nous a signé sous son label. Question : Est-ce qu avec votre style résolument moderne vous essayez de faire venir un nouveau public vers la musique bluegrass? Réponse : Oui effectivement nous aimerions redonner l envie à un certain public soit de découvrir ce qu est le bluegrass, voir même de susciter l envie de réécouter des choses plus traditionnelles. Question : Un nouvel album devrait sortir début août et sera produit par Mike Marshall, comment en êtes-vous arrivé à ce partenariat? Réponse : Nous avons rencontré Mike à l occasion d un festival en Floride, il avait écouté notre premier album et nous a dit que si nous enregistrions un nouveau disque il serait vraiment heureux de nous produire. Au début nous pensions qu il plaisantait, et on sait vite rendu compte que ses goûts musicaux correspondaient aux nôtres, et la collaboration a débuté comme ça. Et en plus Mike est un excellent cuisinier! Il a vraiment nourrit le groupe dans tous les sens du terme. Question : Ross à une formation classique au violon au départ, comment voit-il la différence avec le violon bluegrass? Réponse : Il n y a pas vraiment de différence hormis le style bien sûr. Bryan : les cellules du cerveau ne sont pas agencées de la même façon quand vous jouez bluegrass (rires), c est ça la principale différence. Réponse : Le violon ou le fiddle permettent de jouer tous les styles de musique, il suffit de regarder Stéphane Grapelli. Question : Vous êtes fan? Réponse : Complètement fou de Grapelli et de Mark O Connor aussi. Question : Et le jazz manouche? (A signaler que la question n est pas de moi) Réponse : Oui bien sûr Nuages Question : Justement qu écoutezvous en ce moment en dehors du bluegrass? Réponse : Nous écoutons toutes sortes de musique de Radiohead à Bach, Massenet, Bob Dylan Merci pour cette interview. Page 16

Pour venir eu week-end de Vichy G FBMA inter bluegrass weekend Vichy du 8 au 11 novembre Bulletin d'inscription Votre nom... Adhérent fbma... Adresse.... Téléphone... Email... Noms des autres personnes de votre inscription 1)... Adhérent fbma... 2)... Adhérent fbma... 3)... Adhérent fbma... 4)... Adhérent fbma... Nuit Ch. standard Noter le nombre de personnes Ven Sam Dim Lun Mar Prix unit 10,50 Total Personnes Prix total Nuit Ch. Confort* 14,00 Suppl. ch inidividuel 7,80 Petit déj 3,50 Déjeuner 11,20 Diner 11,20 Contribution location des lieux 7,50 Contribution pour non-adhérent FBMA 5,00 Prix total à payer (chèque à l'ordre de FBMA) * Chambre confort : draps sur le lit et serviettes en sdb. Sinon, apporter sac de couchage Envoyer vos bulletins d'inscriptions (avec le chèque) Par courrier : Jean-François Tronelle, 5 rue Massenet, 03700 Bellerive sur Allier Téléphone : Jean-François Tronelle 04 70 32 54 28 Christopher Howard-Williams 04 50 03 42 04 Page 17

Tablature mandoline : LIBERTY par Bernard Bouillon Un morceau traditionnel, arrangé par Les Dillards et extrait de leur disque : «Live!!! Almost!!!». (Elektra EKS 7285). La transcription a été faite par Bernard Bouillon. J espère que les mandolinistes ne croient pas que les vacances vont durer toute l année, et j espère qu ils vont se mettre au travail rapidement. Non Page 18