«L impact des transformations du cadre de vie des personnes âgées sur leur alimentation : quelle place pour la prévention nutritionnelle?» Philippe Cardon UR 1303 ALISS INRA Ivry
I. Un questionnement général Outre les effets individuels biologiques et physiologiques connus (perte d appétit, problème de mastication, etc.) liés à l avancée en âge, quelles sont les transformations du cadre de vie pouvant modifier l alimentation des personnes âgées?
I. Un questionnement général Un questionnement inscrit dans un double contexte : 1. Un contexte de recherche : prolonge une recherche quantitative menée au CORELA sur l alimentation de 800 personnes âgées de plus de 60 ans (échantillon représentatif). Trois principales observations : - le poids des effets de structures sur l alimentation des personnes âgées : région et PCS - générations caractérisées par : surconsommation de produits frais faible consommation de produits transformés - mais la délégation alimentaire augmente avec l âge et de plus en plus en dehors du ménage: elle conduit à une baisse de la diversité alimentaire.
I. Un questionnement général 2. Un contexte sociétal : La population des personnes âgées est l objet d une attention particulière de la part des pouvoirs publics dans le cadre du PNNS : elle est jugée «population à risque» en raison des problèmes de dénutrition => prévention, dépistage et limitation de la dénutrition chez les personnes âgées
I. Un questionnement général Une sociologie du vieillissement : 1. Aborder le vieillissement comme un processus (et non un état) caractérisé par la déprise. 2. Hypothèse : Un certain nombre d évènements biographiques (retraite, déménagement, départ d enfants, veuvage, maladie, etc.) modifient le cadre de vie des personnes âgées et donc leur alimentation. Étudier les parcours biographiques Étudier le cadre de vie : Espace de vie : secteur d habitat (rural,urbain), lieu d habitation, quartier (proximité des commerces, etc.) Réseaux de sociabilité (famille, voisins, amis, professionnels)
I. Un questionnement général Une sociologie de l alimentation S intéresser, non pas à la dimension nutritionnelle de l alimentation, mais aux pratiques sociales c est-à-dire à l organisation des activités alimentaires : approvisionnement et aliments achetés (qui?, où?, quand? Comment?) les façons de cuisiner : comment? Qui? Quand? les repas : séquences et plats => démarche compréhensive
II. Optique de la recherche Articuler : évènements du parcours de vie, transformations du cadre de vie, transformations de l organisation des activités alimentaires (et donc de l alimentation).
III. Méthodologie Approche qualitative de type ethnographique associant trois outils: 1. Entretiens : trois thèmes - le parcours de vie social et professionnel (dont mobilité résidentielle) - le cadre de vie - l alimentation 2. Observation de l espace domestique et des objets matériels (cuisine, lieu de stockage, etc.) mais aussi quartier, etc. 3. La liste des repas
Méthodologie et outils méthodologiques
Méthodologie et outils méthodologiques Liste des repas : Second entretien : commenter la liste des repas : Partir des plats pour reconstruire la chaîne opératoire : plats ->façons de cuisiner approvisionnement
Méthode Trois outils pour : une démarche prospective (liste des repas) permettant une lecture rétrospective (premier entretien biographique/cadre de vie et second entretien sur la liste alimentaire)
Terrain et population d enquête L unité d observation est le groupe domestique 60 groupes domestiques variant selon : la structure du ménage (couple, personne seule) Le statut des membres (dont autonome, dépendant) la PCS âge le département (deux départements français) le secteurs d habitat (urbain, rural), le lieux d habitation (appartement, maison) le quartier (centre ville, périphérie)
Intérêts de la démarche 1. Analyse fine des activités alimentaires contextualisées dans le cadre de vie des personnes âgées 2. Dégager des évènements biographiques conduisant à des transformations alimentaires : - mobilité résidentielle - prise en charge (conjugale, familiale, professionnelle) liée à l émergence des incapacités -veuvage - séjour en institution hospitalière 3. Mettre à jour des transformations alimentaires fines : intégration ou rejet d aliments, intégration ou rejet de façons de cuisiner, intégration ou rejet de séquences de repas
Intérêts de la démarche Deux niveaux d observation : 1. Le poids des interactions sociales dans l organisation des activités alimentaires 1.1. La prise en charge des incapacités au sein de couples :le cas de la délégation des activités alimentaires La réorganisation des activités alimentaires dépend : de la PCS du sexe du dépendant du type d incapacités (psychiques, physiques)
Intérêts de la démarche 1.2. L intervention des aides à domicile Trois types d interactions : Subordination Complémentarité Substitution => varie selon : âge et niveau de formation de l aide à domicile sexe et PCS de la personne âgée
Intérêts de la démarche 2. Les transformations alimentaires Les pratiques culinaires : entre conformité à et contournement de l impératif normatif -lacompensation entre normes: => intégrer certaines recommandations nutritionnelles tout en les contournant ou en en contournant d autres Ex. : consommer des produits gras (charcuterie) / consommer 5 fruits et légumes
Intérêts de la démarche -La substitution : => substituer un (ou des) aliment(s) incriminé(s) par un (ou d ) autre(s), sans modifier ses façons de cuisiner -La transformation : => l ensemble du régime alimentaire est transformé (modifier les produits consommés et les façons de cuisiner)
Conclusion => Le poids des facteurs sociaux dans les transformations de l alimentation des personnes âgées et l appropriation des messages et des recommandations alimentaires.