CAHORS. 43 rue du Château-du-roi (LOT) MAISON Sommaire Étude Documentation Illustrations NOTE COMPLÉMENTAIRE Nous avons longtemps hésité sur la meilleure façon de présenter l'édifice, ou plutôt les quatre édifices qui à un moment ou à un autre de leur histoire ont relevé d'un même ensemble. Nous avons finalement choisi de les distinguer sur la base de leur état actuel, aboutissant ainsi à trois dossiers correspondant chacun à une "maison" : n 43 rue du Château-du-roi, n 63 rue du Château-du-roi et n 2 rue du Four-Sainte-Catherine, auxquels il faut ajouter le dossier du Collège Pélegry auquel tous ces bâtiments ont appartenu. On consultera donc ces différents dossiers pour avoir une vue d'ensemble de l'évolution des bâtiments que traverse actuellement la rue du Four-Sainte-Catherine. La maison du n 43 rue du Château-du-roi se compose de deux corps de bâtiment séparés par une cour (Pl. IV, Fig. 1) où a été logé un escalier extérieur en bois qui dessert les étages du corps principal sur rue. Celui-ci borde la rue du Château-du-roi. Il conserve d'importants vestiges d'un bâtiment du XIII e siècle. Nos observations sont restées très limitées et ne permettent donc d'en faire qu'une analyse très partielle. La façade sur la rue (Pl. I-III) conserve deux grandes arcades de boutique séparées par un portail surmonté d'un jour qui devait éclairer, comme aujourd'hui, un couloir. Au-dessus, deux jours rectangulaires (qui ont été agrandis vers le bas) correspondaient à un niveau d'entresol dont le plancher venait peut-être recouper les grandes arcades : l'existence de ce niveau est confirmée par un placard situé dans le mur arrière, qui a pu être observé lors de travaux réalisé vers 1992. Au premier étage apparaissent des vestiges d'une série continue de quatre fenêtres géminées (Pl. III) dont les appuis et les impostes étaient reliés par des cordons régnants. Nos observations sont insuffisantes pour dire si le premier état du bâtiment comportait un deuxième étage. Dans son état actuel, il présente une petite baie en brique couverte d'un arc brisé qu'il est difficile de dater, et deux grandes croisées (celle de gauche a perdu son meneau) qui pourraient être situées au XVI e siècle, ou au début du XVII e. La même date pourrait être attribuée à la porte à linteau chanfreiné et à piédroits en quart de rond qui a été installée dans l'arcade du portail du XIII e siècle. Ces éléments appartiennent peut-être à la même campagne de travaux qui a vu la création de la cour actuelle.
La cour, étroite et profonde, se développe derrière la moitié droite du corps principal sur rue (Pl. IV). On y accède par le couloir central que commande la porte d'entrée. Sa partie sud est entièrement occupée par un escalier extérieur en bois (Fig. 1) qui dessert les étages et le niveau de soubassement du corps principal. Les élévations sur cour des bâtiments arrière ne sont pas antérieures à la fin du XVI e siècle ou le début du XVII e siècle. Certaines fenêtres conservent des éléments de leurs croisées de bois d'origine, alors que d'autres ont disparu depuis le relevé réalisé par Gilles Séraphin en 1985 (Pl. VI). La cour a en fait été aménagée en démolissant un bâtiment de la fin du XIII e siècle dont l'élévation sud a cependant été en partie conservée (Fig. 2). Aucun vestige de l'état d'origine n'a été identifié au premier niveau. En revanche, toutes les baies du premier étage médiéval peuvent être restituées : à l'extrémité droite, une porte couverte d'un arc brisé est entièrement conservée ; elle est immédiatement suivie d'une reprise courbe, qui correspond à l'arrachement d'un arc d'une baie géminée dont l'imposte en grès très érodée subsiste ; celle-ci était séparée par un trumeau de brique d'une deuxième fenêtre géminée dont est conservée une partie d'un piédroit surmonté du départ d'un arc de brique ; les deux fenêtres étaient surmontées d'un grand oculus en brique qui est en partie conservée ; à l'extrémité gauche subsiste entière une porte de petites dimensions couverte par un arc brisé en brique. Nous nous sommes attardé sur la description de ces vestiges parce que la composition de l'élévation ainsi restituée (Pl. VII), bien qu'étant exceptionnelle à Cahors, peut cependant être rapprochée de celle de la tour voisine du n 2 rue du Four-Sainte-Catherine, qui a pu faire partie à l'origine du même édifice (cf. dossier). Le principal argument en faveur de cette hypothèse est donné par les deux portes qui ouvrent sur la cour, aujourd'hui traversée par la rue du Four-Sainte-Catherine, située derrière le n 63 rue du Château-du-roi. C'est à cette maison de la fin du XIII e siècle qu'appartient le vestige de décor peint (Pl. V, Fig. 3) retrouvé au bord de l'embrasure intérieure de la petite porte de gauche. Le bâtiment devait occuper tout l'espace de la cour actuelle du n 43 puisque le faux-appareil (qui a disparu lors de travaux de rénovation effectués en 1990) se poursuivait sur le mur arrière du corps sur rue (Fig. 4). Rien ne nous permet actuellement, sans une observation complète des maçonneries, de savoir si ce corps de bâtiment était indépendant ou non du corps sur rue. Maurice Scellès 1996. Sommaire Étude Documentation Illustrations DOCUMENTATION BIBLIOGRAPHIE : CALMON (Jean), PRAT (René). Les cadastres des XVI e et XVII e siècles de la ville de Cahors (1500-1606- 1650).- 1 ère partie : Cahors : Imp. A. Coueslant, 1947-51, 372 p., plan h.t. n 43-44 ; 2 e partie : Cahors : Imp.
A. Dhiver, s.d., 231 p., p. 10, 50. SCELLÈS (Maurice). Structure urbaine et architecture civile de Cahors aux XII e, XIII e et XIV e siècles.- Thèse sous la direction de M. le professeur Yves Bruand, Toulouse : Université de Toulouse-Le Mirail, 1994 ; vol. 1 p. 181, 188, 309, 332, 333 ; fig. 81-83, 122, 161. SCELLÈS (Maurice). Cahors, ville et architecture civile au Moyen Age (XII e -XIV e siècles).-paris : Éditions du patrimoine, 1999 (Cahiers du patrimoine, n 54) ; 256 p., p.103, 111, 196, 226 n. 32 ; fig. 188. SÉRAPHIN (Gilles). Cahors et la vallée du Lot.- Cahors : Ed. Études et communication, 1990 (Coll. Guides Tourisme et patrimoine) ; 112 p. ; p. 53. Sommaire Étude Documentation Illustrations ILLUSTRATIONS Plan cadastral 1982 Ech. 1/500 e Parcelles : 1982.CD.99, 101 Plan cadastral ancien 1812 Ech. 1/625 e Parcelles : 1812.N3.685, 687-688 Pl. 1 photogrammétrique : éch. 1/100e APAIG, 1989 Élévation ouest, sur la rue du Château-du-roi : état actuel (les baies modernes sont indiquées en pointillés).
Pl. II Élévation ouest, sur la rue du Château-du-roi : état actuel. Pl. III Élévation ouest, sur la rue du Château-du-roi : restitution partielle de l'état d'origine. Pl. IV Plan du 1 er étage, état actuel. Pl. V aquarellé Inv. : éch. 1/10e. Photo. IVR73_94460009XA M. Scellès Décor peint : faux-appareil et encadrement d'une porte sur le mur sud de la cour, au 2 e niveau.
Pl. VI Menuiseries d'une fenêtre du corps arrière. Pl. VII Croquis d'après photographie M. Scellès Mur sud de la cour, élévation sur la parcelle voisine : restitution partielle de l'état d'origine (cf. Fig. 2). Fig. 1 Photo. IVR73_90460095X J.-F. Peiré Cour : le mur sud apparaît en bas à droite. Fig. 2 Photo. IVR73_95460063Z M. Scellès Mur sud de la cour, élévation sur la parcelle voisine, au sud, avec les vestiges d'une élévation médiévale. Fig. 3 Photo. IVR73_90460096XA J.-F. Peiré Mur sud de la cour, 2 e niveau : vestige d'un décor peint (voir Pl. V). Fig. 4 Photo. IVR73_90460097X J.-F. Peiré
Mur ouest de la cour (mur arrière du corps sur rue) : décor de faux-appareil au 3 e niveau. Région Midi-Pyrénées, Service régional de l'inventaire, 2002