Stockage de céréales 1. Présentation 1.1. Nature de l'activité Le stockage des céréales a pour fonction de préserver les grains après la récolte (prévention des pertes et altérations) et de les commercialiser en fonction des besoins, pour l'alimentation humaine et animale. Cette activité est indispensable dès que la production et l'utilisation s'organisent. Insérée dans une filière industrielle et commerciale, elle apporte alors une valeur ajoutée aux produits 1.2. Les alternatives Matières premières: Tous les produits céréaliers peuvent être stockés et notamment blé, maïs, riz orge, avoine, sorgho, mil. Les processus fondamentaux de dégradation des grains au cours du stockage sont identiques en zone tropicale et en zone tempérée, mais les facteurs de dégradation sont très différents dans les deux zones. Le climat joue en effet un rôle déterminant: en climat humide, les risques de développement des moisissures et des insectes sont accrus. La nature et la qualité des grains conditionnent également le choix des techniques: - L'introduction de variétés plus productives rend parfois les grains plus sensibles aux attaques des insectes, - L'utilisation de désherbants sélectifs donne des grains plus " propres. Les taux de brisure sont plus importants dès que la récolte est mécanisée, mais il y a moins d'impuretés lourdes (terres fines). Produits finis: Les céréales peuvent être destinées à: - L'alimentation humaine directe: le stockage ne doit donc pas altérer les caractéristiques gustatives et nutritionnelles. A noter que, dans certains cas, celles-ci peuvent être améliorées: le rendement à l'usinage et la qualité culinaire d'un riz stocké pendant plusieurs mois dans de bonnes conditions sont supérieurs à ceux d'un riz fraîchement récolté. D'autre part, une attention accrue doit être portée à la qualité sanitaire des grains. - L'utilisation par des industries agroalimentaires, alimentation du bétail, meunerie, aminnoderie, brasserie. Des qualités particulières de grains peuvent être exigées par les industries concernées, conditionnant certaines opérations: par exemple température de séchage inférieure pour le maïs destiné à l'aminnoderie. Technologie: Les choix technologiques sont liés au produit stocké et à la taille de l'unité. Les silos de stockage: schématiquement, on rencontre deux types de silos: - Silo horizontal: ayant l'aspect d'un bâtiment à fond plat de hauteur faible à moyenne, divisé ou non en cases. Il permet de bien ventiler les grains à l'aide de gaines alimentées par des ventilateurs, si le tas est aplani. Ce type de stockage est bien adapté lorsqu'il y a peu de variétés différentes à stocker en même temps. Cet équipement est peu spécialisé et difficile à automatiser. - Silo vertical de moyenne ou grande hauteur, le plus souvent cylindrique à fond plat ou fond conique. Le fond conique se justifie pour les installations très importantes, supérieures à 15000 tonnes, conçues en béton. Lorsque le taux de rotation n'est pas très élevé, on préférera les silos à fond plat munis de vis tournante pour achever la vidange gravitaire. Lorsque le parc camion n'est pas adapté au " vrac " (en Europe, les camions et remorques agricoles sont munis de bennes basculantes à vérins hydrauliques), il faudra prévoir des " ponts élévateurs " sur les silos pour que les camions puissent être déchargés rapidement. Le séchage: les normes de 15% d'humidité nécessaires en zone tempérée pour assurer une bonne conservation des grains, sont insuffisantes en zone tropicale où des teneurs de 13% sont recommandées. Le riz et le maïs en particulier peuvent être récoltés à des taux d'humidité pouvant atteindre 35% et nécessitent pratiquement toujours un séchage par de l'air chaud.
Ventilation-conservation: la ventilation des grains s'effectue en Europe la nuit, les basses températures d'hiver permettent d'atteindre sans difficultés une température inférieure à 10 c, c'est à dire la température limite qui permet la destruction des insectes après quelques mois de stockage. - En climat chaud et humide, la ventilation des grains ne doit être utilisée que pour abaisser périodiquement la température de la s'échauffe constamment. - A la température ambiante la plus faible (ventilation nocturne principalement) il n'y a aucun risque de réhumidification entre l'air intérieur insufflé et la masse du grain si l'écart de température est supérieur à 5 C. Par contre, ventiler avec de l'air plus chaud que le grain peut provoquer des réhumidifications dans le bas des cellules, ce qui est contraire aux conditions requises pour la conservation. On peut envisager un refroidissement des grains par de l'air refroidi, ou attendre que la température des grains soit supérieure à celle de l'air extérieur. Si le grain est à la même température que l'air extérieur, il n'y a pas de risques de condensation sur les parois des cellules métalliques. 1.3. Types d'unités possibles Il existe, bien entendu, une infinité de cas de figure. Nous ne nous intéresserons ici qu'aux silos destinés à stocker les céréales locales. Nous exclurons donc les grandes installations portuaires d'importation ou d'expédition (qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers de tonne et qui correspondent à des projets spécifiques). Nous retiendrons trois grands types d'unités: Unité A: type " centre de collecte ", de 2500 tonnes de capacité de stockage. Cette unité, implantée au milieu des champs, joue le rôle de centre de rassemblement. Elle alimente soit un silo de collecte, soit les circuits destinés à l'alimentation humaine directe et quasi immédiate. Elle a pour fonction la collecte et non la conservation longue. La durée moyenne de stockage est de deux mois. Des équipements de conservation-désinsectisation-ventilation peuvent être ajoutés, ils permettront de conserver le grain sur de plus longues périodes. Unité B: type "silo de collecte "; de 5000 tonnes de capacité de stockage reçoit les grains soit directement de la ferme, soit d'un centre de collecte, et assure un stockage de moyenne durée (de l'ordre de 10 mois). Les céréales sont surtout destinées à des industries alimentaires (meunerie, aliments de bétail). Elle comporte plusieurs cellules, afin de pouvoir traiter des produits différents et/ou séparer des lots. Elle pourra être munie d'un petit séchoir. La réception et l'expédition doivent pouvoir se faire rapidement. Unité C: "silo de stockage" de 15 000 tonnes de capacité. Il assure les mêmes fonctions que l'unité précédente, mais permet également un stockage de longue durée (entre 1 et 2 ans), jouant ainsi le rôle de silo de report (sécurité pour palier les effets d'une rupture d'approvisionnement - maintenir l'équilibre économique du marché, etc.). Bien équipée en matériel de réception - conservation, cette installation est largement polyvalente: adaptation à tous types de céréales, possibilités de séchage (notamment pour riz et maïs), possibilité de traiter des semences, etc. 2. Fiche technico-économique 2.1. Description de l'unité 2.1.1. Produits traités
2.1.2. Choix technologiques
2.2. Eléments d'analyse économique 2.2.1. Investissements
2.2.2. Fonctionnement 3. Facteurs clés du succès du projet 3.1. Approvisionnement Les silos envisagés portent sur le traitement des céréales locales; la pertinence de leur implantation dépendra avant tout de la densité des cultures avoisinantes. Pour faciliter la gestion de l'outil et réduire les coûts d'approche, il est souhaitable que la zone d'approvisionnement ne dépasse pas une dizaine ou quelques dizaines de kilomètres. Le facteur économie d'échelle, pourtant très important dans ce secteur, ne doit pas conduire à installer des surcapacités. 3.2. Technologie et matériel Le point le plus délicat se situe au niveau de la ventilation. Les caractéristiques de l'installation dépendent des zones climatiques. Le transilage n'est pratiqué que pour opérer un nettoyage du grain ou un traitement in; en cas d'échauffement, une ventilation bien conduite est préférable. 3.3. Personnel Le personnel peut être extrêmement réduit pour les unités fonctionnant en vrac. Le chef de silos devra être un bon technicien, ayant des connaissances mécaniques et électriques et ayant suivi une formation en stockage des céréales pour prendre les décisions qui s'imposent (mise en route de la ventilation, traitement d'insecticide, etc.). Il pourra (car une unité de stockage implique de nombreux temps morts) assurer des fonctions commerciales (ou être assisté d'un commercial) afin de prospecter la clientèle à l'aval. 3.4. Contrôle qualité Outre un contrôle quantitatif, chaque lot devra être identifié à l'entrée de l'unité. - impuretés, grains cassés, - humidité, - poids spécifiques. On prévoira donc un petit laboratoire capable d'effectuer ces mesures, assez simples. 3.5. Distribution et Commercialisation La localisation des unités résulte d'un compromis entre zones de production et zones d'utilisation. Elle devra tenir compte des moyens de communication, fer, route, qui permettront l'expédition vers les clients ou utilisateurs. Il importe de bien déterminer quelle sera la zone de distribution, la rentabilité de l'installation étant fortement dépendante des coûts de transport.
3.6. Financement La rentabilité globale d'une installation est délicate à évaluer car elle doit prendre en compte des coûts logistiques importants, des taux de perte difficiles à prévoir (mais, généralement inférieur à 2% si le stockage est bien mené), l'immobilisation du produit sur des durées variables etc. 3.7. Problèmes spécifiques On prêtera attention aux problèmes de sécurité: incidents corporels et risques d'explosion; compte tenu de la présence de poussière, il existe en effet des risques d'explosions, mais qui sont minimes si l'on dispose de postes de dépoussiérage et que l'on respecte les " permis de feu ". 4. Activités induites L'existence d'une unité de stockage constitue le point déterminant de l'essor de cette filière agroalimentaire. - Garantie d'écoulement et de préservation de la récolte: incitation forte au développement agricole. - Possibilité d'implantation d'unités d'aval (boulangerie, fabrication de pâtes alimentaires, etc.) qui peuvent ainsi limiter leur propre capacité de stockage. - Réduction globale du taux de perte de la filière. - Meilleure garantie d'approvisionnement de la population.