ÉCOLE D ÉTÉ DE L IEPF ET DU SIFEE ET COLLOQUE INTERNATIONAL DU SIFEE, CAMEROUN DU 05 AU 15 SEPTEMBRE 2011 Thème: Gestion foncière au Tchad, stratégies des acteurs locaux. Etude appliquée au canton Bédogo, Département du Lac-Wey. Présenté par M. BEKAYO Samuel 1
PLAN DE PRÉSENTATION Introduction I. Contexte et présentation de la zone d étude II. III. IV. Objectifs de l étude Démarche méthodologique Analyse des résultats V. Stratégie des acteurs VI. Conclusion 2
INTRODUCTION Pays sahélien à vocation agropastorale, le Tchad à l instar des pays subsahariens a connu assez de problèmes dans la gestion de ses ressources foncières et toute autre ressource connexe. Ces problèmes sont notamment dus aussi bien aux facteurs climatiques induisant une forte dégradation des milieux biophysiques qu aux facteurs anthropiques (forte croissance démographique exacerbant les actions de l homme sur la nature). La présente étude permet de faire un état des lieux des ressources naturelles et de connaître les principaux acteurs qui interviennent dans la gestion de ces ressources. 3
I. CONTEXTE ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D ÉTUDE Le canton Bédogo est l un des cantons de la sous préfecture de Moundou rural, département du Lac-Wey, région du Logone occidental. Créé par décret n 437/PR/PM/MAT/06 du 14 juin 2006, il est situé à environ 60 km au Nord-Est de Moundou. Il est limité au Nord par le canton Bébalem, au Nord-Ouest par le canton Bénoye, à l Ouest par le canton Mballa, au Sud par le fleuve Logone faisant une frontière naturelle avec le canton Mbikou et à l Est par les cantons Béladja et Besseye. 4
CONTEXTE ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D ÉTUDE (SUITE) 5
CONTEXTE ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D ÉTUDE (SUITE) Le Canton Bédogo compte 38 villages et une population estimée à plus de 3 000 habitants (Données de DP/APAOR). Il est peuplé majoritairement d ethnie Ngambaye. Le milieu physique est caractérisé par un relief peu accidenté constitué de trois ensembles morphologiques : le Koro qui occupe plus du tiers du territoire s étend du Nord au Sud, relayé par un glacis au niveau des villages Milakar et Mbayam puis se prolonge sur la plaine et se termine au bord du fleuve Logone dans la partie Est du canton. 6
CONTEXTE ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D ÉTUDE (SUITE) Le climat est de type tropical avec les températures oscillant entre 25 C et 37 C, pouvant atteindre 40 C. Les précipitations moyennes annuelles se situent entre 800 à 1100 mm. Ces 10 dernières années, elles varient considérablement d un mois à l autre et d une année à une autre. Le paysage végétal du Canton Bédogo est dominé par la savane arborée à combrétacée. 7
CONTEXTE ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D ÉTUDE (SUITE) L état de dégradation avancée de l environnement dans le Département de Lac Wey en général et le canton Bédogo en particulier entraine la rareté des ressources foncières qui se traduirait par : la raréfaction des ressources en flore et en faune ; le manque des pâturages naturels ; une baisse considérable de la fertilité du sol qui engendre la baisse des rendements agricoles ; l exode massif des bras valides dans d autres régions propices aux activités agropastorales ; 8
II. OBJECTIFS DE L ETUDE D abord, L objectif global de la recherche est de disposer des informations sur les pratiques foncières locales en vigueur dans le canton. Il s agit, d une manière spécifique de: Faire un état des lieux des ressources foncières du canton Bédogo; Identifier et caractériser les différents acteurs intervenant dans la gestion des ressources foncières ; Analyser la mise en valeur des ressources foncières ; Analyser les stratégies d accès, de transmission et de sécurisation du foncier ; 9
DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE La méthodologie adoptée est totalement participative selon la démarche suivante: Recherche documentaire; Les grilles d entretien et questionnaires; Descente sur le terrain pour la production des informations; Traitement des informations grâce à l outil informatique( Excell) 10
DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE (SUITE) Quelques outils pédagogiques de recherches ont été utilisés. Il s agit notamment : Le «bilan simplifié» Bilan simplifié.docx L observation ; Le focus groupe ; La «cartographie mentales» La restitution des résultats au niveau de chaque exploitation familiale et village a permis d impliquer les concernés dans tout le processus de recherche. 11
III. ANALYSE DES RÉSULTATS L analyse de la situation foncière dans le canton a permis de relever qu il y a: Forte dégradation des ressources foncières due aux actions anthropiques (pression sur l espace, activités agropastorale) et aux facteurs climatiques (changement climatique = pluviosité); Temps de jachère très réduit (1 an) sinon nul; Les pratiques informelles basée sur la monnaie tendent à supplanter les dispositions modernes et pratiques traditionnelles en matière de gestion foncière; La tendance est à l individualisation de la propriété foncière; 12
III. ANALYSE DES RÉSULTATS (SUITE) Conflits, interpersonnel et inter - communautaire, récurrents et souvent meurtriers (cas de Goumdéi pendant nos recherches); Les chefs de terre sont plus témoins que décideurs; L indisponibilité, l inaccessibilité des textes régissant la gestion foncière à la base; 13
III. ANALYSE DES RÉSULTATS (SUITE) Moderne Informel Traditionnel Religieux 14
ANALYSE DES RÉSULTATS (SUITE) Il y a une prise de conscience de la situation de dégradation de l environnement mais aussi de la tendance à la saturation du canton: Mécanisme local de gestion du terroir; Décision visant à assurer un contrôle du fonds terre (interdiction de vente de terre aux allogènes, limitation des dimensions à accorder aux églises, etc..); Limitation des naissances, à 5 enfants maximum par famille (!!!!???); - Etc.. 15
IV- STRATÉGIES DES ACTEURS Les principaux acteurs: - Les agriculteurs et/ou agropasteurs; - Les fonctionnaires de l Etat ou des ONG; - Les opérateurs économiques; - Les élèves, pères de famille NB: les femmes ont facilement accès à la terre de nos jours. 16
STRATÉGIES DES ACTEURS (SUITE) Accès à la terre: - Héritage; - Achat mais surtout entre les autochtones; - Echanges; - Pouvoir, surtout les autorités Valorisation des terres: - Application des itinéraires techniques agricoles: paillage, cordons pierreux, rotation des cultures; - Utilisation des bouses de vaches (achat, contrat de fumure, etc..), - Développement de l association élevage/agriculture; 17
STRATÉGIES DES ACTEURS (SUITE) Sécurisation du fonds terre: - Regroupement et clôture des terrains; - Installation dans l exploitation; - Construction des infrastructures (maisons, bassin de stockage d eau, ) solides et durables; - Mise en place du verger; - Papier de reconnaissance de la propriété foncière signée des autorités: chef de terre, chef de village, chef de canton, sous-préfet, etc.. - Utilisation des gris-gris, fétiches 18
STRATÉGIES DES ACTEURS (SUITE) Forte sollicitation des producteurs en formation sur les techniques culturales; Forte scolarisation des enfants: encouragement et orientation pour d autres secteurs d activités; Développement du commerce et du secteur artisanal, notamment la mécanique, menuiserie, etc Départ de certains pour les zones propices aux activités agro-sylvo-pastorales ou bien en exode rural Etc 19
V- CONCLUSION Eu égard aux analyses faites des résultats de nos recherches, nous comprenons que le canton vit une situation foncière très difficile. L étude recommande des actions concrètes pouvant permettre de prévenir et de gérer efficacement les éventuels conflits qui naîtraient de la gestion du fonds terres et autres ressources naturelles connexes. Il faut donc: 20
CONCLUSION (SUITE) Encourager et appuyer la consolidation du mécanisme local de gestion du terroir ; Encourager et former à l intensification des activités agricoles : les techniques culturales et pastorales doivent être améliorées ; Informer et sensibiliser la population sur les enjeux des changements climatiques; Favoriser la disponibilité et l accès à l eau potable à tous à travers une bonne couverture des ouvrages hydrauliques; Favoriser l accès et la compréhension des textes légaux en matière de la gestion du foncier au Tchad. 21
Merci pour votre attention. 22