UNE PLONGEE SCIENTIFIQUE : Ça s organise

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1 UNE PLONGEE SCIENTIFIQUE : Ça s organise Gilles SARAGONI PREAMBULE Ce cours d organisation d une plongée scientifique est une présentation et une introduction à une grande partie des cours qui vont être dispensés durant ces deux semaines. Plusieurs points évoqués dans ce cours ne seront donc pas détaillés, et seront développés ultérieurement. On va se placer dans le cas de figure ou vous êtes à l origine de l organisation d une manip en plongée, et où vous avez donc un certain nombre de questions à vous poser : I AVANT LA PLONGEE La préparation de la plongée s appuie sur le document de chantier. Il peut-être utilisé comme une check liste de toutes les choses à penser pour préparer au mieux la manip en plongée et ainsi laisser le moins de place possible à l improvisation et permettre de rester dans les «clous» de la réglementation. 1- Avec qui? Cette première question sera traitée en détail dans définition du rôle de COH et dans la réglementation de la plongée scientifique. En haut de la hiérarchie, le directeur de laboratoire, qui aura désigné le chef du service plongée qui peut-être nommé aussi responsable hiérarchique. Celui-ci va à son tour désigner un chef d opération hyperbare qui va diriger les opérations. On va se mettre

2 dans le cas de figure ou vous êtes ce COH (Donc en possession du CAH classe I ou II B, et du CPS, diplôme du CNRS). Assurer vous bien que toutes les personnes qui vont intervenir en plongée sont en règle vis-à-vis de la réglementation (classé ou en possession d une autorisation temporaire, ) Le mieux est de faire des photocopies des diplômes originaux et autres attestations afin d avoir en permanence sur l embarcation un dossier centralisant toutes ces pièces administratives. 2 - A combien? Le choix du nombre de plongeurs est fonction de la nature et de la quantité des travaux à réaliser, ainsi que du temps disponible pour la mission. La réglementation impose un nombre minimum d intervenants : 5-2 plongeurs (classé) - 1 plongeur sécu (classé) - 1 surveillant de surface (non classé) - 1 pilote bateau La première règle élémentaire de sécurité : ne jamais plonger seul Cependant dans des conditions particulières avec une profondeur inférieure à 12 m et relié à la surface vous pouvez plonger seul. Le nombre maximum de plongeurs n est pas limité au niveau de la réglementation, cependant, c est souvent la dimension de l embarcation qui sera limitante. Le côté réglementation sera abordé plus en détails par maître Beurrier. Souvent le nombre maximum de plongeurs sera limité par le nombre de personnes qualifiées, en règle et disponibles dans l unité. 3 - Quels formalités et autres papiers? - Certificat médical. (tous les ans ou 6 mois pour plus de 40 ans). Une photocopie à jour dans le dossier de tous les plongeurs. - Ordre de mission avec la mention plongée - Attestation d assurance Obligatoire pour les plongeurs non fonctionnaire (COLIMPHA).

3 - Le document de chantier Rempli par le COH et visé parle responsable du service plongée. Voir ANNEXE 1 - Une feuille de plongée, préparée avant la manip et complétée pendant. Voir ANNEXE 2 - Un exemplaire de la réglementation de la plongée scientifique. Je répète qu il est intéressant d avoir préparé tous ces papiers, de les centraliser dans une pochette étanche par exemple et avec si besoin, les photocopies des permis bateaux des pilotes potentiels, les assurances bateaux, les manuels restreints des instruments utilisés (ex : GPS, sondeur ). 4 - Comment et avec quoi? Qu est-ce qu on respire?: De l air. Actuellement des techniques comme la plongée au mélange (Nitrox) ou la plongée en circuit fermé ne sont pas encore autorisées dans la réglementation de la plongée scientifique. Pourtant ces pratiques, avec un minimum de formation et de précautions vont dans le sens de la sécurité. Les paliers à l oxygène à 6 m, autorisés, peuvent se révéler être un atout pour des manips assez profondes ou assez longues, sur plusieurs jours. Dans ce cas, il est important de prévoir des procédures de plongée spécifiques (bouteille d oxygène sur un pendeur avec une bouée, araignée (plusieurs détendeurs) ). Compresseur : Plusieurs solutions : -Station de gonflage (avec bouteilles tampons), sûrement la solution la plus confortable. Voir cours sur les compresseurs. - Compresseur thermique : Pratique lorsqu on est sur le terrain et isolé. Attention à l entretien : Noter les heures d utilisation, changer les filtres, faire les niveaux, prévoir du carburant avant la plongée. Attention au sens du vent lorsque l on gonfle (gaz d échappement). Ne pas gonfler dans un lieu confiné.

4 - Compresseur électrique : Mieux si on l utilise dans un lieu équipé en électricité (Port ). Pas de problèmes de carburant, moins d entretien, plus confortable, moins de bruit Vérifier cependant le voltage et les watt. Matériels individuels : Voir cours sur le matériel de Patou. Matériels de manip : Celui-ci sera détaillé lors des différents exercices proposés pendant le stage. Dans tous les cas, un seul mot d ordre : tout ce qui va être emmené au fond et qui n est pas solidement attaché à votre gilet ou à autre chose a de forte chance de ne pas remonter. Attention : Ne pas s'encombrer du matériel non indispensable. Matériels collectifs : Quelque soit l endroit d où on plonge (embarcation ou du bord), il doit y avoir sur le lieu de la plongée, un poste de contrôle avec moyens de communication, d alerte, de secours (numéro des secours, des pompiers, du caisson hyperbare ), la procédure d urgence (doc simplifiée et accessible de la conduite à tenir en cas de soucis) ainsi que tout les éléments permettant de caractériser la plongée (document de chantier, feuille de plongée ). Scaphandre de réserve, pouvant être immergé rapidement. Ligne de palier si nécessaire. Moyens de premiers secours : (voir cours Accident aspect pratique) Il est indispensable que la trousse d urgence soit vérifiée avant chaque sortie plongée. On doit y trouver l Oxygène, avec inhalateur, insufflateur de bouche à bouche, eau, médicaments spécifiques aux accidents hyperbares (ex : aspirine 500 mg non effervescent); Attention aux allergiques à l aspirine. Des médicaments classiques pour de simples coupures, brûlures ou piqûres sont souvent les bienvenues, couverture de survie, fiche d évacuation. L'oxygène doit être disponible en quantité suffisante jusqu'à l arrivée des secours.

5 5 - D Où? La plongée peut se faire du bord : Il est dans ce cas préférable de baliser la zone de travail ou au moins de se signaler à l aide d une bouée de surface que l on tracte. Généralement deux types d embarcations : «Bateau de stations», où tout le matériel nécessaire de sécurité va être mis en œuvre par les marins, mais rien n empêche, au contraire, de tout vérifier. «Bateau d équipe, type semi-rigide par exemple», là c est à vous de tout organiser et de bien tout vérifier. Moteur : bien noter et vérifier les heures d utilisation afin de faire les révisions en temps et en heures. Connaître un minimum son fonctionnement afin de déterminer une panne ou de la prévoir. Ne pas oublier de rincer le circuit de refroidissement et le reste du moteur à chaque sortie de l eau. Penser au graissage de la timonerie, au niveau d huile moteur, à remplir avant chaque sortie la nourrice et en prévoir une de rechange en fonction de la distance à parcourir. Pneumatique : Vérifier la pression dans les boudins avant la sortie. Vérifier que tout le matériel de sécurité obligatoire est bien à bord (aviron, écope, lampe torche, miroir, fusées, gilet de sauvetage, ancre, bout de sécurité, corne de brume, gonfleur,.) Signalisation : Pavillon de plongée. Penser si nécessaire à une ligne de vie. 6 - Où? Le choix du lieu de la plongée dépend de la manip : Zone définie par une espèce, un substrat, un site archéologique, un récif, Si le choix est possible, faire attention, au courant, à la visibilité, à des dangers isolés, à l état de la mer. C est pour cela qu il est important de consulter la météo juste avant de partir ; Prévoir une zone de repli ou de mouillage Cependant dans tous les cas, aucune manip ne vaut la peine de prendre le moindre risque.

6 Il ne faut pas hésiter à annuler une plongée si les conditions vous semblent trop difficiles à vous ou à l un des plongeurs du groupe. 7 - Quand et combien de temps? Le temps de plongée sera fonction du travail à effectuer, du nombre de plongeurs, du nombre de jours prévus, du nombre de jours effectifs (fonction de la météo par exemple), mais avec une limite supérieure dictée par la profondeur et les tables de plongée MT 92. Voir cours sur les tables de Stéphanou. Les MT 92 sont faites pour deux plongées successives par jour. Prévoir le plus grand intervalle entre les deux plongées. Cependant la durée total de plongée quotidienne sans palier ne peut pas excéder 6 heures. II PENDANT LA PLONGEE - Désignation d un chef de palanquée (Voir cour notion de chef de palanquée). Celui qui va prendre en charge, l orientation et la gestion de la plongée. C est généralement celui qui connaît le mieux la zone ou la manip - Répartition des tâches : Il est judicieux de bien avoir défini avant la plongée le rôle de chacun. Juste avant de sauter un récapitulatif et une dernière mise au point pour des manips fastidieuses n est pas superflu. D une façon générale, en binôme, l un s occupe de l orientation, l autre prend les notes par exemple, ou l un transporte une partie du matériel et manip, le second complète avec un appui photo ou vidéo. La répartition des tâches reste une des clefs de la réussite de la plongée, il y a toujours un enchaînement du travail à effectuer qui sera plus judicieux

7 - Mise à l eau La mise à l eau lorsqu on doit s immerger en pleine eau sur un point bien précis doit être nette et rapide. Attention à ne pas se mettre à l eau avec du matériel fragile : se faire passer appareil photos et vidéo, carotte, quadra, - Règles de sécurité Les règles de sécurités et de bon sens en plongée scientifique sont les même que pour toute autre plongée. Au fond, toujours être à vu les uns des autres, et rester cependant à une distance correcte permettant une intervention rapide sur un plongeur en difficulté. (Attention au cas où vous vous trouvez en Polynésie avec une visibilité de 50 m à 30 m de fond ) Les plongeurs ne doivent ni descendre en dessous du chef de palanqué, ni être au dessus lors de la remontée ou aux paliers. Ne jamais laisser remonter quelqu un seul. Se surveiller et contrôler les réactions des autres, froid, stress, fatigue - Consigne si on se perd Si la visibilité est faible et qu un des plongeurs de la palanquée s est égaré, la consigne est stricte : remonter en surface à la bonne vitesse et se regrouper. - Gestion de l air et de la plongée Signaler au chef de palanquée lorsqu on est à mi-bouteille. Dés qu un plongeur est sur réserve, stopper la plongée et remonter. Prévoir un parcours avec retour à un endroit prévu dans les temps prévus. La gestion de l air dépend de la manip (Travail, temps, profondeur). Avec 50 bars, peut-être pas assez d air pour faire les paliers dans le cas d une plongée dans la zone des 40 m III APRES LA PLONGEE - Signe tout va bien A la sortie dès que le palier est terminé et que l on perse la surface, signe tout va bien en direction du bateau

8 - 1 ère chose à sortir de l eau et mettre à l abri : les plaquettes, les carottes, les prélèvements, les appareils photos et vidéos - Donner les paramètres de la plongée et les marquer sur la feuille de plongée. Celle-ci sera ensuite archivée. - Calcul et planification de la plongée suivante. Essayer de prendre l intervalle le plus grand possible entre les deux plongées, ainsi qu une profondeur plus faible. -Règles de sécurité : Pas d apnée, pas d avion, pas de montagne, pas d effort après la plongée. Réglementation : pendant 8 heures. Ne pas replonger dans un intervalle d au moins 8 heures. -Matériel : Nettoyage (rinçage et séchage) de tout le matériel pour qu il soit opérationnel dés la plongée suivante. Signaler et noter les éventuelles incidents ou le matériel défectueux à remplacer ou à réparer. Rinçage de l embarcation.

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