Le froid. JLH Cmas *** 1
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- Pierre-Yves Gaulin
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1 Le froid JLH Cmas *** 1
2 Plan Objectif Mécanisme La régulation thermique La neutralité thermique Les sources de chaleur Production de chaleur (thermogenèse) La déperdition de chaleur en plongée thermolyse) Les échanges thermiques Refroidissement La thermorégulation Conséquences du refroidissement en plongée Rôle du guide de palanquée (protection) avant et après la plongée Rôle du guide de palanquée (protection) pendant la plongée Rôle du guide de palanquée (comportement) avant, pendant et après la plongée Rôle du guide de palanquée / diététique Conduite à tenir Déshydratation en plongée Généralités La diurèse d immersion La diurèse de lutte contre le froid Rôle du guide de palanquée dans la prévention de la déshydratation JLH Cmas *** 2
3 Objectifs Connaître les circonstances possibles de ses situations. Savoir reconnaître les manifestations observables et les conséquences. Savoir faire les liens entre la physiologie de l organisme et l adaptation à la plongée. Insister sur le rôle de prévention du guide de palanquée et sa capacité à mettre en place les gestes de secours adaptés à ces situations. Les incidences du froid en plongée Le froid est une agression qui ne doit pas être négligée: en plongée, il n est jamais responsable d hypothermie vraie mais il représente un facteur de risque dans la genèse des accidents de plongée. JLH Cmas *** 3
4 La régulation thermique La température centrale de l organisme se situe autour de 37 (foie, cœur, reins, cerveau), Autour se trouve une zone de température variable (membres, peau..). La température central doit restée stable et admet de faibles variations sinon grave perturbation de leur fonctionnement. JLH Cmas *** 4
5 La régulation thermique JLH Cmas *** 5
6 La régulation thermique JLH Cmas *** 6
7 La neutralité thermique C est la température à laquelle un corps nu ne perd ni ne gagne de chaleur : 25 dans l air (en l absence de vent) dans l eau (refroidissement y compris dans les mers chaudes) Pour maintenir cette température centrale l organisme va production de la chaleur correspondant au métabolisme de base (1600 à 1800 Kcal/24 heures). JLH Cmas *** 7
8 Les sources de chaleur Production de chaleur (thermogenèse) Au repos, la thermogenèse est due : * pour plus de 50 % aux organes internes, * pour 1/5ième à la musculature et à la peau. L activité physique augmente la production de chaleur 90 % produit par la musculature. La déperdition de chaleur en plongée (thermolyse) Les échanges thermiques Lorsque deux corps, de température différente sont en présence, un échange de chaleur va se produire selon 3 mécanismes. Sachant que la chaleur se déplace toujours du point le plus chaud vers celui le plus froid c est-à-dire de l organisme du plongeur vers la couche d eau en contact avec son corps. JLH Cmas *** 8
9 Conduction C est un échange de chaleur de proche en proche à travers un solide ou un fluide immobile. L eau est 25 fois plus conductrice que l air un plongeur se refroidit 25 fois plus vite dans l eau que dans l air. En plongée, le corps réchauffe la fine couche d eau quasiment immobile, située entre la peau et la combinaison humide ou bien l eau ne pénètre pas du tout (combinaison sèche). L épaisseur du néoprène diminue les échanges entre la pellicule emprisonnée et l eau environnante. Sachant que plus la pression est importante (profondeur) plus l épaisseur du néoprène diminue. JLH Cmas *** 9
10 Convection C est l échange de chaleur entre un corps et un fluide ambiant (eau) en mouvement. En plongée, les pertes de chaleur par ce mécanisme interviennent à plusieurs niveaux : Lorsque le vêtement humide est trop grand ou mal ajusté (poches d eau), la fine couche située entre la peau et la combinaison devient mobile, d où accroissement des pertes de chaleur. Les mouvements d eau créés autour du plongeur par le courant. L inspiration d air froid : l air respiré est détendu donc froid et la température de l air inspirée est identique à la température de l eau. Le masque et le détendeur impliquent une respiration exclusivement par la bouche. Sachant que sur terre, l air inspiré par le nez se réchauffe dans les fosses nasales avant de pénétrer dans les voies aériennes. JLH Cmas *** 10
11 La respiration de certains gaz (Hélium), contenu dans le mélange trimix favorise le refroidissement du corps. A l inverse, l utilisation d un recycleur permet de réduire les déperditions de chaleur par la respiration (air chaud et sec). Hors de l eau, le vent provoque un renouvellement de l air au contact du corps, avec un refroidissement parfois important même si la température extérieure est élevée. JLH Cmas *** 11
12 Le rayonnement C est la transmission de chaleur par l émission ou la réception d une radiation, principalement des infrarouges. En plongée, l utilisation d une combinaison noire permet d améliorer en surface (bateau) la réception de chaleur. Le refroidissement est d autant plus important que la surface de contact est importante. La réaction naturelle consiste à se mettre en position fœtale (se recroqueviller). Les enfants, ayant un rapport surface corporelle/poids et un panicule adipeux moins élevés que les adultes se refroidissent plus rapidement. JLH Cmas *** 12
13 Le refroidissement La régulation est assurée par des capteurs externes, situés au niveau de la peau et interne au niveau des gros vaisseaux et des viscères, qui envoient des informations au niveau d une zone du cerveau, appelée hypothalamus (présence de récepteurs sensibles à la température). Il va jouer le rôle de thermostat. Cela va servir à lutter contre les risques de refroidissement et contre les excès de chaleur. JLH Cmas *** 13
14 La thermorégulation Vasoconstriction périphérique (fermeture des vaisseaux sanguins) au niveau de la peau et des extrémités (doigts, orteils, lèvres ) qui limite les échanges par conduction et convection. Peu de vasoconstriction au niveau de la tête. Vasodilatation centrale : permet de conserver les calories et d augmenter la production de chaleur. Cela va entraîner aussi une diminution du débit cardiaque. JLH Cmas *** 14
15 Conséquences du refroidissement en plongée Augmentation du rythme respiratoire : elle a pour but d augmenter la quantité d O2 disponible pour permettre à l organisme d utiliser ses réserves pour produire de la chaleur. Réactions cutanées : chair de poule, frissons, extrémités blanches. Doigts engourdies : limite l efficacité des gestes (gonflage de la stab) Baisse de la concentration et de la vigilance. Crampes Envie d uriner Tout ces facteurs peuvent favoriser l apparition de : l essoufflement, l accident de décompression, la surpression pulmonaire, la narcose, la noyade. JLH Cmas *** 15
16 Rôle du guide de palanquée avant et après la plongée Si la combinaison humide est revêtue à quai, prévoir une vêtement coupe-vent et étanche style ciré ou Kway et un bonnet (diminue la convection et augmente le rayonnement). Une sensation de froid en surface ne peut que s aggraver dans l eau. Consommation de boissons chaudes non alcoolisées : limite la perte de chaleur et prévient la déshydratation. Les boissons alcoolisées entraînent une vasodilatation périphérique déperdition de chaleur. Rôle du guide de palanquée pendant la plongée Le guide doit informer et conseiller le plongeur : Type de combinaison : shorty, humide, semi-étanche, étanche. JLH Cmas *** 16
17 Attention, un plongeur bien équipé en eau froide (étanche + vêtement thermique dessous) va peu souffrir du froid. Alors qu à l inverse dans une eau dite chaude (25 à 28 ), mais source de refroidissement, le plongeur va avoir tendance à utiliser une combinaison de faible épaisseur (shorty 1,5 mm et sans cagoule), à séjourner longtemps et à faire plusieurs plongées dans la journée. Il aura en finalité froid. Épaisseur du néoprène de la combinaison : à adapter suivant la température de l eau. de la coupe et des «poches d eau» : privilégier le «sur mesure». Ajustement au niveau des entrées d eau potentielles (poignet, chevilles, face.) Résistance à l écrasement du néoprène. Protection des extrémités (gants, chaussons). Protection de la nuque (cagoule) car le bulbe rachidien est le centre nerveux des principales fonctions vitales. JLH Cmas *** 17
18 Rôle du guide de palanquée avant, pendant et après la plongée Conseiller au plongeur de préparer et de ranger son matériel de plongée en vêtements chauds et non pas en combinaison de plongée. Faire le briefing au chaud. L augmentation de l activité musculaire (exp : accélération du palmage) va produire plus de chaleur mais va puiser dans ses réserves et les mouvements peuvent également provoquer la circulation d eau dans la combinaison. L observation par le guide palanquée de sa palanquée est importante. JLH Cmas *** 18
19 Un plongeur qui a froid peut : Se désintéresser de la plongée, Avoir une respiration rapide (chapelet de bulles sortant du détendeur), Augmentation de la consommation, Avoir une position recroquevillée, Avoir des débuts de tremblement (perceptibles au niveau des lèvres et des bras) Le guide doit limiter la durée de la plongée en eau froide et ne pas hésiter à remonter au premier signe de froid émis par un des plongeurs de la palanquée. JLH Cmas *** 19
20 Rôle du guide de palanquée / diététique Alimentation riche en sucres lents absorbés la veille au soir (pâtes, céréales, semoule ) et en protéines. Ne pas négliger le petit déjeuner. Avant l immersion : fruits secs, barres de céréales.. Proscrire les sucres rapides (chocolat, sucre..) qui risque d entraîner rapidement une hypoglycémie. Apport journalier : 4500 à 5000 kcalories/jour JLH Cmas *** 20
21 Conduite à tenir Sortir la victime de l eau en position allongée et la déséquiper le plus rapidement possible. Sécher sans frictionner Réchauffer (vêtements chauds, couverture de survie), mettre à l abri du vent. Boissons chaudes et sucrées. Administration d oxygène et évacuation si nécessaire Le froid a entraîné une vasoconstriction périphérique et le fait de réchauffer trop rapidement va entraîner une vasodilatation brusque et un afflux de sang trop rapide vers la périphérie du corps, au détriment des organes centraux, avec un risque de malaise cardiaque. C est pour cela qu il ne faut pas passer ses mains sous l eau chaude, ne pas prendre de douche très chaude, ne pas se frictionner. JLH Cmas *** 21
22 Déshydratation en plongée Elle peut être due à plusieurs facteurs : La diurèse due au froid, La diurèse d immersion, Sudation due à une chaleur excessive, La sécheresse de l air inspiré. JLH Cmas *** 22
23 La diurèse de lutte contre le froid Pour diminuer la déperdition, l organisme ramène par vasoconstriction périphérique, le sang vers les organes profonds et diminue son volume sanguin par élimination rénale. Les mécanismes des différents types de diurèse sont différents mais les effets se cumulent en plongée et entraînent la déshydratation. La déshydratation est un facteur aggravant des accidents de décompression par l augmentation de la viscosité sanguine. JLH Cmas *** 23
24 La diurèse d immersion La pression hydrostatique et la compression de la combinaison entraîne une redistribution du volume sanguin des membres inférieurs vers le thorax et l abdomen. Ceci va provoquer une augmentation du volume sanguin et l organisme va compenser en éliminant par les reins afin de diminuer ce volume et de retrouver un équilibre (d où l envie d uriner bien connue en plongée). Dès la remontée et le retour en surface, la pression ambiante diminuant, le volume sanguin reprend sa répartition habituelle dans le corps, mais du fait de la diurèse d immersion, le volume sanguin dans la circulation générale s avère insuffisant. JLH Cmas *** 24
25 Rôle du guide de palanquée dans la prévention de la déshydratation Inciter les plongeurs à boire avant et après la plongée (avoir systématiquement une bouteille d eau dans son sac de plongée). Dans le cadre de la plongée, l eau reste la meilleure des boissons car le thé et la café favorisent la sécrétion d urine. JLH Cmas *** 25
26 Prochain cours : La noyade Des questions JLH Cmas *** 26
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