Chapitre 4. Le Rouge et le Noir Les deux couleurs

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1 Sylvie Thorel Roman de 1830, impossible en 1830 Presses universitaires de Rouen et du Havre Chapitre 4. Les deux couleurs DOI : /books.purh.5572 Éditeur : Presses universitaires de Rouen et du Havre Lieu d'édition : Presses universitaires de Rouen et du Havre Année d'édition : 2013 Date de mise en ligne : 28 août 2018 Collection : Chefs-d œuvre de la littérature française ISBN électronique : Référence électronique THOREL, Sylvie. Chapitre 4. : Les deux couleurs In : : Roman de 1830, impossible en 1830 [en ligne]. Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2013 (généré le 14 mai 2019). Disponible sur Internet : < ISBN : DOI : /books.purh Ce document a été généré automatiquement le 14 mai Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères.

2 Chapitre 4. 1 Chapitre 4. Les deux couleurs 1 Au titre tout simple et banal de Julien, par lequel il annonçait l envoi de son livre à Levavasseur, Stendhal en a substitué finalement un autre, sur lequel il ne s est expliqué ni dans sa correspondance ni dans son projet d article et qui paraît bien énigmatique. Émile Forgues, à la mort de Stendhal, évoquait toutefois cette justification : La réponse passa par nos mains et sous nos yeux, et nous lûmes avec avidité l explication suivante : le rouge signifie que, venu plus tôt, Julien (le héros du livre) eût été soldat ; mais à l époque où il vécut, il fut forcé de prendre la soutane, de là le noir. Il était clair que notre ingénieux confrère se moquait et de son correspondant et de nous 1. 2 Il est vrai que le noir est souvent associé au vêtement de séminariste de Julien (autant, toutefois, qu à l habit ordinaire) mais, en 1830, le rouge n évoque en matière d armée que l anglaise, pas celle de Napoléon. C est du reste au blanc que Julien associe cette dernière : il se souvient avoir vu dans son enfance «certains dragons du 6 e, aux longs manteaux blancs» (p. 69). On conçoit donc la réserve de Forgues sur le sérieux de la proposition. D autres interprétations ont été proposées : on a pensé aux cases du jeu de la roulette, au trente-et-quarante (jeu de cartes que les étrangers appelaient «le rouge et le noir»), aux couleurs de la guillotine, au rouge de la passion et au noir de la mort, à une tension entre Mars et Saturne... Récemment, Yves Ansel a relevé la présence, dans rouge et noir comme dans le nom de Sorel, des lettres composant le mot or Si l on porte attention aux occurrences des deux couleurs dans le roman, on peut être sensible aux nombreuses mentions de l habit noir, l uniforme moderne associé à la condition domestique de Julien, à son statut de séminariste et enfin à son dandysme ; songeant d autre part aux pages où Musset, Dumas, Baudelaire ou encore les Goncourt 3 évoquent le deuil moderne de la couleur et le sinistre gouvernement du noir, on pourrait penser que Stendhal (et cela rejoint son propos à l adresse de Forgues) oppose dans ce titre la splendeur perdue, liée à l idée d héroïsme (qui ne se confond pas tout à fait avec les fastes de l Empire), et l obscurité à laquelle sont condamnés les hommes de la Restauration. Que la splendeur ait la couleur du sang annonce en outre la fin de Julien car le passage où domine véritablement le rouge est celui de la station du personnage à l église, avant qu il n entre chez M. de Rênal ; une fois froissé le papier où se lisait

3 Chapitre 4. 2 l annonce de l exécution de Louis Jenrel : «En sortant, Julien crut voir du sang près du bénitier, c était de l eau bénite qu on avait répandue : le reflet des rideaux rouges qui couvraient les fenêtres, la faisait paraître du sang» (p. 72). Des rideaux cramoisis se retrouveront dans la chapelle de Bray-le-Haut, bientôt associés à l évocation d une statue de saint Clément à la gorge ouverte ; surtout cette évocation en annonce une autre, au moment du coup de feu tiré sur M me de Rênal à la fin du roman : «Julien entra dans l église neuve de Verrières. Toutes les fenêtres hautes de l édifice avaient été voilées avec des rideaux cramoisis» (p. 591) l attentat de Julien semble de la sorte inscrit dans son existence dès «le premier pas». Voilà qui pourrait réunir, autour de la même couleur, l idée de l héroïsme, celle du crime et l image de la guillotine. Aucune hypothèse n est certes avérée mais la substitution du titre à Julien invite le lecteur à tenter une interprétation du roman ou, plus exactement, à cerner un enjeu poétique audelà de l historique ; elle produit un effet symbolique et engage à penser qu il ne s agit pas seulement ici de l histoire d un personnage. En même temps qu il élabore la fiction, Stendhal établit, avec the happy few auquel il destine son livre, un pacte herméneutique. POUR LES MARQUISES ET LES FEMMES DE CHAMBRE 4 Cette hypothèse s accorde, au moins, avec le discours qu il tient deux ans plus tard, dans le projet d article où il souligne la singularité d une entreprise consistant à imaginer son roman à la fois pour celles qu il appelle «les femmes de chambre» (en réalité, les «petites bourgeoises de province») et pour les marquises des salons parisiens : Dans les romans de femmes de chambre, peu importe que les événements soient absurdes, calculés à point nommé pour faire briller le héros, en un mot ce qu on appelle par dérision romanesques. Les petites bourgeoises de province ne demandent à l auteur que des scènes extraordinaires qui les mettent toutes en larmes ; peu importent les moyens qui les amènent. Les dames de Paris, au contraire, qui consomment les romans in-8, sont sévères en diable pour les événements extra-ordinaires. Dès qu un événement a l air d être amené à point nommé pour faire briller le héros, elles jettent le livre et l auteur est ridicule à leurs yeux (p. 729). 5 devrait ainsi plaire simultanément à deux publics incompatibles, comme si l auteur y doublait une aventure «romanesque» d une aventure qui ne le serait pas mais qui pourrait intéresser une lectrice exigeante et même savante en matière de «mérite littéraire». Dans le roman, on lisait des phrases comme : «Depuis la chute de Napoléon, toute apparence de galanterie est sévèrement bannie des mœurs de la province. On a peur d être destitué. Les fripons cherchent un appui dans la congrégation ; et l hypocrisie a fait les plus beaux progrès même dans les classes libérales. L ennui redouble. Il ne reste d autre plaisir que la lecture et l agriculture» (p. 95) ; la même conviction est énoncée sous cette forme voisine dans l article : «Tout est changé du tout au tout en France [...] tout est triste et guindé dans les villes de six à huit mille âmes. L étranger y est aussi embarrassé de sa soirée qu en Angleterre. Les hommes ont pris le goût de la chasse et de l agriculture et leurs pauvres moitiés, ne pouvant faire des romans, se consolent en en lisant» (p. 728). D où déduire que le «roman de femmes de chambre» vise approximativement M me de Rênal 4, tandis que le roman des salons vise Mathilde de La Mole, les deux types de lectrices correspondant à chacune des deux héroïnes Le Rouge et le Noir se consacre donc effectivement à ses propres conditions, littéraires. Il est répété à

4 Chapitre 4. 3 plusieurs reprises que M me de Rênal ne lit pas de romans, mais elle n en est pas moins gratifiée d un «esprit un peu romanesque» qui, à leur première rencontre, lui fait voir en Julien «une jeune fille déguisée» ; lorsqu elle est au bord d avouer à son mari la faute qu'elle commet en aimant Julien, qui entraîne à ses yeux la maladie du jeune Stanislas- Xavier, M. de Rênal, aveugle et sourd en ce moment où tout en viendrait à être révélé, écarte ces «idées romanesques». 6 Pour M me de Rênal, Julien est bien un héros idéal, plein de grandeur et de génie, pareil à ceux qui peuplent les «romans pour les femmes de chambre» ; inversement Mathilde croit accéder à la grandeur parce qu'elle aime en lui un homme qui ne ressemble pas aux héros ordinaires : [...] il est digne d une fille telle que moi de n oublier ses devoirs que pour un homme de mérite ; on ne dira point que ce sont ses jolies moustaches ni sa grâce à monter à cheval qui m ont séduite, mais ses profondes discussions sur l avenir qui attend la France, ses idées sur la ressemblance que les événements qui vont fondre sur nous peuvent avoir avec la révolution de 1688 en Angleterre. J ai été séduite, répondaitelle à ses remords, je suis une faible femme, mais du moins je n ai pas été égarée comme une poupée par les avantages extérieurs (p. 476). 7 Mathilde n est pas loin de se définir ainsi en lectrice des salons parisiens qui dédaigne la perfection habituellement accordée aux héros des «romans pour les femmes de chambre», avec leurs «avantages extérieurs», et elle revendique une lucidité qui ferait défaut à M me de Rénal. Bien plus, ses débats intérieurs sur la question de savoir si Julien serait un nouveau Danton, soit un monstre, conduisent à voir en elle, en dépit de l enracinement de ses rêveries dans les histoires de la Renaissance et de son goût pour l excès, l avocat d un genre moderne celui que revendique Stendhal dans son article, quand il affirme son dédain «de l ogive et de l habillement du XV e siècle» (p. 730) et sa volonté de faire «le portrait de la société de 1829 (époque où ce roman a été écrit)», au risque de déplaire. Stendhal ironise : «Voilà encore une circonstance de notre roman qui eût été impossible avant Un jeune plébéien ne pouvait séduire une grande dame que par... le tempérament» (p. 739). Il s agit ainsi que l œuvre enchante M me de Rênal et Mathilde de La Mole, de la même façon que Julien Sorel se fait aimer de l une et de l autre, c est-à-dire que, soumise à «deux exigences opposées» (p. 729), elle soit elle-même double, conjugue deux manières distinctes et même incompatibles du romanesque qui trouvent une expression thématique dans la dualité du héros, tantôt dépeint comme laid (p. 63) tantôt comme admirablement beau (p et passim), à la fois un être merveilleux et un «monstre», un «hypocrite» dont l âme abriterait pourtant une «partie tendre» (p. 568). DEUX HÉROÏNES 8 Dans son projet d article, Stendhal insistait sur ce qui devait lui apparaître comme une grande singularité de son œuvre ; citant les noms de M me de Rénal et de M lle de La Mole, il précisait en apposition : «ses deux héroïnes, car ce roman en a deux, contre toutes les règles suivies jusqu ici» (p. 730). Ce point n est pas tout à fait exact : ainsi Walter Scott, à qui il fait souvent référence, a-t-il conçu Ivanhoe autour de deux figures féminines également contrastées, la blonde et aristocratique lady Rowena et la brune Rebecca, fille du marchand juif Isaac d York ; toutefois le procédé consistant à opposer «celle-ci et celle-là 5», à la manière de deux postulations non seulement morales mais poétiques, ne se répandra que plus tard il se retrouvera bien sûr dans La Chartreuse de Parme puis dans

5 Chapitre 4. 4 Le Lys dans la vallée, L Éducation sentimentale... L insistance de Stendhal sur ce point peut rendre généralement sensible à la dualité et même à la symétrie de sa construction : comme si contenait deux romans, dont le second devait apparaître comme une sorte de récriture du premier, bien que le dénouement relie la seconde partie à la première pour la faire, en définitive, comme disparaître Julien lui-même ne comprend plus ce qui le liait à Mathilde. 9 Les liens de cause à effet qui rattachent la seconde partie à la première peuvent paraître relativement ténus ; ils tiennent principalement au fait que le marquis de La Mole, aperçu au chapitre XVIII de la première partie, est le plus grand propriétaire de Verrières et ses environs, dont dépendent M. de Rénal et Valenod, et que son procès contre l abbé Frilair (pour une question de terres) l a mis en contact avec l abbé Pirard, envers qui il a contracté la dette dont il s acquitte en versant secrètement cinq cents francs à son «Benjamin» puis en l engageant comme secrétaire particulier. Les deux pans de l histoire se rejoignent à la fin parce que son confesseur a dicté à M me de Rénal la lettre par laquelle elle dénonce la conduite de Julien, ce qui mène à la réunion au moins nominative des personnages principaux du roman et à la curieuse scène, projetée par Julien, où M me de Rénal et Mathilde se consoleraient ou se distrairaient mutuellement au retour de son exécution. 10 C est plus généralement un jeu d analogies qui domine la composition de l ensemble. Les menées politiques de M. de Rénal et de Valenod à Verrières ont pour écho l épisode de «la note secrète», de la même façon que les considérations ecclésiastiques et religieuses de la première partie se prolongent et s amplifient dans la seconde, par exemple à la faveur de la romance de Julien avec la dévote M me de Fervaques. Naturellement, et ses rêveries dans la grotte, au chapitre XII, l annonçaient, Verrières constitue dans la carrière de Julien une première étape, son destin devant se jouer à Paris, cette «Babylone 6» dont Mathilde est «la princesse». Comme Julien exerce une fonction de domestique chez les Rênal et à l hôtel de La Mole, quelques pages sont consacrées à ses «premiers pas» dans chacune des deux maisons et, à Paris, il se souvient généralement de ce qu il a éprouvé à Verrières : la formule «premier pas», lue sur le morceau de papier relatif à l exécution de Louis Jenrel 7, donne son titre au troisième chapitre de la deuxième partie. Voilà qui est l occasion de quelques comparaisons, ainsi entre la politesse de M. de Rênal et celle, proprement exquise et encore inconnue de Julien, du marquis : «Dans des occasions semblables, M. de Rênal ne manquait jamais de doubler le pas pour avoir l avantage de passer le premier à la porte. La petite vanité de son ancien patron fit que Julien marcha sur les pieds du marquis, et lui fit beaucoup de mal à cause de sa goutte» (p. 341). La seconde partie du roman reprend des éléments de la première de telle façon qu'elle en paraît quelquefois la répétition, parfois minuscule : ainsi l appel «aux armes!» prononcé au début du roman se retrouve-t-il (p. 440) quand Julien a lu la déclaration de Mathilde à son adresse et se décide à la séduire. À Paris comme à Verrières, Julien est le protégé d un prêtre janséniste, Pirard succédant à Chélan ; l altercation qui déclenche l affaire du duel avec le chevalier de Beauvoisis répond à celle du café de la Girafe ; il fascine non seulement la dangereuse Élisa mais aussi une femme de chambre de l hôtel de La Mole ; on peut penser aussi que l uniforme bleu de la fête à Verrières annonce l habit bleu que La Mole priera Julien de revêtir quand il se présentera à lui comme son invité au lieu de son secrétaire. Même des détails se retrouvent ; la réaction de Julien au geste de M me de Rênal, désireuse de lui donner de l argent pour «faire du linge» se répète quand Mathilde lui ordonne de fuir à Villequier : «Il est fatal, pensait-il, que même dans leurs meilleurs

6 Chapitre 4. 5 moments, ces gens-là trouvent le secret de me choquer» (p. 575) rappelle «ces gens riches, ils humilient et croient ensuite tout pouvoir réparer, par quelques singeries!» (p. 90). 11 Quand il rencontre Mathilde, de même s imposent à son esprit un souvenir et une comparaison : «il pensa qu il n avait jamais vu des yeux aussi beaux [...]. Madame de Rênal avait cependant de bien beaux yeux, se disait-il, le monde lui en faisait compliment ; mais ils n avaient rien de commun avec ceux-ci» (p. 342). La voix narrative commente : les yeux de Mathilde brillent «du feu de la saillie» tandis que ceux de M me de Rénal s animent «du feu des passions», ce qui semble devoir renverser la hiérarchie provisoirement installée par Julien entre les deux femmes. Mais celui-ci en vient à partager cette réserve, d où plus tard quelques interrogations quant à Mathilde qui prennent la forme d une comparaison : «Est-il possible que ce soit là de l amour? Quelle différence avec les regards de madame de Rênal!» (p. 430), et de telles comparaisons se multiplient dans toute la seconde partie 8. La convocation du héros dans la chambre de Mathilde, avec l obligation d utiliser encore une échelle, suscite également des réminiscences : C est un instrument, se dit-il en riant, dont il est dans mon destin de me servir! ici comme à Verrières. Quelle différence! Alors, ajouta-t-il avec un soupir, je n étais pas obligé de me méfier de la personne pour laquelle je m exposais. Quelle différence aussi dans le danger! J eusse été tué dans les jardins de M. de Rénal qu il n y avait point de déshonneur pour moi. Facilement on eût rendu ma mort inexplicable. Ici, quels récits abominables ne va-t-on pas faire dans les salons de l hôtel de Chaulnes, de l hôtel de Caylus, de l hôtel de Retz, etc., partout enfin. Je serai un monstre dans la postérité (p. 454). 12 Or cet instrument, auquel recourra Antony dans le drame fameux de Dumas mais qui a donné à M me de Rênal une occasion de montrer tout le charme de sa simplicité, est par excellence romanesque, et plus spécialement réservé au genre libertin avec lequel fleurète ici Stendhal. Valentin aussi, dans Il ne faut jurer de rien, l introduira dans son projet de séduction de Cécile de Mantes, quand il se rêvera un nouveau Lovelace. 13 Le plan principal sur lequel se répondent et s opposent les deux parties du roman est en effet celui de l amour, M me de Rênal et Mathilde représentant chacune une manière, «amour de cœur» et «amour de tête». À la première héroïne est associée une ignorance complète, tandis que la seconde ne rencontre guère Julien, d abord, que dans la bibliothèque, et accumule les lectures. On a vu déjà que Julien ne lit de «romans» que le Mémorial de Sainte-Hélène et les bulletins de la Grande Armée et Stendhal établit que M me de Rênal est bien inexpérimentée aussi en la matière. Elle est dépeinte dès le début comme «une femme de trente ans sincèrement sage, occupée de ses enfants, et qui ne prend nullement dans les romans des exemples de conduite» (p. 88) ; cette ignorance est donc innocence et elle garantit la pureté de son amour : «Comme madame de Rénal n avait jamais lu de romans, toutes les nuances de son bonheur étaient neuves pour elle» (p. 139). Même s il arrive à Stendhal de se contredire légèrement sur ce point («Elle regardait comme une exception, ou même comme tout à fait hors de nature, l amour tel qu elle l avait trouvé dans le très petit nombre de romans que le hasard avait mis sous ses yeux», p. 95), c est toujours sur la spontanéité du sentiment de M me de Rénal qu il met l accent. Cette spontanéité est aussi le partage de Julien qui, dès leur première rencontre, est ébloui par sa beauté et ne résiste pas à la tentation de lui baiser la main : «Pour la première fois de sa vie, il était entraîné par le pouvoir de la beauté. Perdu dans une

7 Chapitre 4. 6 rêverie vague et douce, si étrangère à son caractère, pressant cette main qui lui plaisait comme parfaitement jolie, il écoutait à demi le mouvement des feuilles du tilleul agitées par ce léger vent de la nuit, et les chiens du Doubs qui aboyaient dans le lointain» (p. 123). Elle s exprime aussi quand, oublieux de son ambition, il reste en extase devant l armoire de M me de Rénal (p. 152), ravi par le mundus muliebris qui se révèle ainsi à lui. Pendant tout le temps qui précède la révélation par Fouqué de ce que peut être une intrigue amoureuse, et qui le conduit à raisonner cyniquement en termes de «petite intrigue avec la maîtresse du logis», l amour qui lie les deux personnages est donné pour une forme de reconnaissance des «belles âmes» (pour reprendre un mot de La Nouvelle Héloïse) : l aristocratie native de Julien a pour symétrique la grâce exquise de M me de Rênal et sa sensibilité à toute espèce de conduite grossière. À cet amour, le narrateur oppose déjà celui associé au nom de Paris, dans une discrète anticipation de la seconde partie : À Paris, la position de Julien envers madame de Rênal eût été bien vite simplifiée ; mais à Paris, l amour est fils des romans. Le jeune précepteur et sa timide maîtresse auraient retrouvé dans trois ou quatre romans et jusque dans les couplets du Gymnase, l éclaircissement de leur position. Les romans leur auraient tracé le rôle à jouer, montré le modèle à imiter ; et ce modèle, tôt ou tard, et quoique sans nul plaisir, et peut-être en rechignant, la vanité eût forcé Julien à le suivre (p. 88). 14 Voilà bien pourquoi Stendhal emprunte à Goethe, pour le chapitre VII de la première partie, le titre des Affinités électives qui évoque une chimie secrète, une attirance naturelle. Inversement, sitôt éclairé par les confidences de Fouché et déterminé à faire de M me de Rênal sa maîtresse, afin de se donner une image de soi-même, Julien semble s identifier maladroitement au don Juan de Byron («s obstinant à jouer le rôle d un don Juan, lui qui de sa vie n avait eu de maîtresse, il fut sot à mourir toute la journée», p. 143), qui surgit dans bien des épigraphes de la première partie ; condamné à imiter le «modèle idéal» qu il s impose, il peut difficilement quitter «cet air emprunté qui avait fait du rendezvous de la veille une victoire, mais non un plaisir» (p. 151) et peut donc paraître comme une jolie fille qui, bêtement, «met du rouge». 15 Ayant quitté Verrières, Julien accède enfin à Paris et à «l amour des romans», que représente Mathilde. M me de Rênal est une héroïne d inspiration rousseauiste qui se promène dans son jardin, cultive des fleurs, chasse des papillons et s occupe de ses enfants sans aspirer à rien que la présence à ses côtés de Julien, en l honneur de qui elle se coud de belles robes et porte des bas à jours ; tout à l opposé Mathilde (la scène du bal le montre avec éclat) est en proie à un ennui profond, l ennui du siècle, qui la conduit à chercher des distractions en se mettant en quête, dans l histoire de ses ancêtres, d anecdotes glorieuses aussi bien que de modèles, et aussi en se récitant des romans ; toutes deux, cependant, doivent compter au nombre des «âmes nobles et romanesques» (p. 230). La première apparition de M lle de La Mole la montre à la recherche de La Princesse de Babylone, dans la bibliothèque, et c est au prix de quelques raisonnements et de références qu'elle en vient, après avoir battu abondamment le briquet sur son cœur en suscitant la figure de Danton comme incarnation de l héroïsme moderne, à se dire son amour pour Julien : Une idée l illumina tout à coup : J ai le bonheur d aimer, se dit-elle un jour, avec un transport de joie incroyable. J aime, j aime, c est clair! À mon âge, une fille jeune, belle, spirituelle, où peut-elle trouver des sensations, si ce n est dans l amour? J ai beau faire, je n aurai jamais d amour pour Croisenois, Caylus, et tutti quanti. Ils sont parfaits, trop parfaits peut-être : enfin, ils m ennuient. Elle repassa dans sa tête toutes les descriptions de passion qu'elle avait lues dans Manon Lescaut, La Nouvelle Héloïse, les Lettres d une Religieuse portugaise, etc., etc. Il

8 Chapitre 4. 7 n était question, bien entendu, que de la grande passion ; l amour léger était indigne d une fille de son âge et de sa naissance. Elle ne donnait le nom d amour qu à ce sentiment héroïque que l on rencontrait en France du temps de Henri III et de Bassompierre. Cet amour-là ne cédait point bassement aux obstacles, mais, bien loin de là, faisait faire de grandes choses (p. 422). 16 Toute l existence d une femme, au XIX e siècle, étant supposée se recueillir dans l amour, c est bien à une carrière que songe Mathilde, se révélant l exact reflet féminin de Julien quand celui-ci rêve d héroïsme. Dès lors sont définis les rapports entre les deux personnages ; il convient en premier lieu que Julien prenne un emploi indiscutablement romanesque en se rendant dans la chambre de Mathilde, de nuit, par le moyen de la fameuse échelle, et l exercice n est pas propice au bonheur : M lle de La Mole peine à tutoyer son amant, malgré «les convenances» (p. 461 ; les convenances romanesques, bien sûr), et la voix narrative relève avec ironie, en employant un mot des romans du XVIII e siècle devenu inhabituel en son temps, «transports» : «à la vérité, ces transports étaient un peu voulus. L amour passionné était bien plutôt un modèle qu on imitait qu une réalité» (p. 461). L effort se sent encore dans ses tentatives pour crayonner un portrait de Julien et dans l exaltation qu'elle se donne à la représentation d un opéra rappelant les mélodies de Cimarosa ; voici le verdict prononcé alors, sous la forme d une comparaison du narrateur entre les deux héroïnes : Grâce à son amour pour la musique, elle fut ce soir-là comme madame de Rênal était toujours en pensant à Julien. L amour de tête a plus d esprit sans doute que l amour vrai, mais il n a que des instants d enthousiasme ; il se connaît trop, il se juge sans cesse ; loin d égarer la pensée, il n est bâti qu à force de pensées (p. 478). 17 C est que, comme l écrit Michel Crouzet, Mathilde n est pas exactement une amoureuse mais une véritable «héroïne», conçue à rebours des modèles romanesques ordinaires. Quelques observations semées dans le roman, ainsi quand il est dit qu un mari tue son épouse, en province, par le mépris, indiquent que, le plus haut bien que possède une femme en 1830 étant son honneur, c est en s exposant à l infamie seulement qu elle peut atteindre au sublime : tandis que M me de Rénal abandonne le soin de sa réputation à la passion qu'elle sent pour Julien, Mathilde d abord la joue, avant de s abandonner enfin, aux dernières pages du roman, à la tendresse. À aucun moment elle ne renonce toutefois à sa rêverie, qui la conduit après la mort de Julien à porter «sur ses genoux la tête de l homme qu elle avait tant aimé» et à l «ensevelir de ses propres mains» (p. 660) avant de faire orner «cette grotte sauvage [...] de marbres sculptés à grands frais, en Italie» (p. 661). Stendhal a beau prétendre, dans son projet d article, que de telles folies «étonnent sans cesser d être naturelles» (p. 731), la nature dans ce cas est pour le moins livresque ; le personnage de Mathilde pousse sa ligne jusqu au dernier moment, tandis que Julien meurt grandiose de s être rejoint lui-même, en se convertissant à «l amour de cœur» qui emportera M me de Rênal. LES ROMANS DE JULIEN 18 Ainsi peut-on considérer que oppose M me de Rénal et Mathilde d une façon qui met en évidence deux caractères et deux façons d aimer, mais qui renvoie aussi à la littérature : chacune d entre elles se forme son propre roman de Julien. Le jeune homme est lui-même défini principalement comme un être d imagination, ce qui, en l éloignant du vulgaire, l égale à un artiste ; on pense à l épisode du Sanctus :

9 Chapitre 4. 8 Comme il achevait de parler, onze heures trois quarts sonnèrent, aussitôt la grosse cloche se fit entendre. Elle sonnait à pleine volée ; ces sons si pleins et si solennels émurent Julien. Son imagination n était plus sur la terre. L odeur de l encens et des feuilles de roses jetées devant le saint sacrement par les petits enfants déguisés en saint Jean, acheva de l exalter. Les sons si graves de cette cloche n auraient dû réveiller chez Julien que l idée du travail de vingt hommes payés à cinquante centimes, et aidés peut-être par quinze ou vingt fidèles. Il eût dû penser à l usure des cordes, à celle de la charpente, au danger de la cloche, elle-même, qui tombe tous les deux siècles, et réfléchir au moyen de diminuer le salaire des sonneurs, ou de les payer par quelque indulgence ou autre grâce tirée des trésors de l Église, et qui n aplatît pas sa bourse. Au lieu de ces sages réflexions, l âme de Julien, exaltée par ces sons si mâles et si pleins, errait dans les espaces imaginaires. Jamais il ne fera ni un bon prêtre, ni un grand administrateur. Les âmes qui s émeuvent ainsi sont bonnes tout au plus à produire un artiste. Ici éclate dans tout son jour la présomption de Julien (p ). 19 Voilà qui rappelle assez précisément la réflexion de Stendhal, à propos de Lafargue, sur le rapport entre héroïsme et création artistique. 20 On a constaté déjà que le jeune homme ne cesse d écrire, ainsi dans la grotte ou au moment de veiller sur Mathilde enceinte (d où le mémoire adressé à Fouché), et que ses écrits sont susceptibles de le compromettre tant au séminaire qu à l hôtel de La Mole. Audelà et surtout la vie de Julien est comparable à une œuvre, Stendhal recourant dans l ensemble de l histoire à un procédé simple mais suggestif, qui consiste à lui donner une conscience romanesque de son existence 9. Il est en effet conçu de telle façon qu il se représente lui-même comme un personnage, dont le destin est arrêté à partir de la découverte du papier imprimé faisant état de l exécution de Louis Jenrel («son nom finit comme le mien 10», se dit-il, p. 72) ; à l autre extrémité se trouve la Gazette de Besançon où il serait rendu compte de sa propre exécution : il ne pouvait détacher son âme du souvenir de la chambre à coucher de Verrières. Il voyait la gazette de Besançon sur la courte-pointe de taffetas orange. Il voyait cette main si blanche qui la serrait d un mouvement convulsif ; il voyait madame de Rênal pleurer... (p. 638) 21 Ce qui se déroule dans l intervalle est le «roman de Julien» : non pas une suite d événements qui s enchaîneraient de manière hasardeuse mais un ensemble construit d avance, cohérent et qui s apparente à un destin. Le roman de Julien varie, dans la mesure où la deuxième partie de forme une récriture de la première, par le moyen des comparaisons qui se multiplient entre Mathilde et M me de Rénal. La lettre de dénonciation de cette dernière forme un résumé tendancieux de l ensemble, très apparenté à ceux qu en donneront bientôt les lecteurs les plus hostiles à l œuvre quand ils la découvriront. Dans la mesure où l attentat de Julien sur M me de Rênal n est précédé d aucune explication mais se présente dans sa brutalité subite et mystérieuse, Frilair, bientôt suivi des juges et des jurés, se trouve aussi dans la position de lecteurs soucieux de comprendre ou d interpréter une «action [...] inexplicable» (p. 604) qu ils attribuent à la jalousie «raisonnement [...] juste en apparence» (p. 612) mais absolument inapproprié. Voilà l effet, encore renforcé par le déguisement de Mathilde en «madame Michelet», produit par une «cause romanesque»... Le séjour de Julien en prison et son jugement sont l occasion de retrouvailles nombreuses : les dix derniers chapitres, qui suivent l attentat de Julien sur la personne de M me de Rénal, font défiler dans la prison, un peu comme sur le rocher du Prométhée enchaîné d Eschyle, les protagonistes de l ensemble, non seulement Mathilde et M me de Rênal mais Fouqué, l abbé Pirard, le père

10 Chapitre 4. 9 Sorel, en même temps que les menées de Mathilde et le procès convoquent à nouveau les figures de l abbé Frilair et de l affreux Valenod, devenu préfet à l issue de toutes ses manœuvres et déterminé à se venger de Julien. Enfin et surtout, la prison est le lieu où Julien, désormais «fatigué d héroïsme», fait retour sur lui-même, reconsidère son existence et prend enfin le parti de la valeur romanesque par excellence, l amour, contre les valeurs épiques auxquelles il sacrifiait naguère le bonheur. 22 Si Julien modèle son existence sur les livres qu il connaît le mieux, ceux-ci fussent-ils le Mémorial de Sainte-Hélène et les bulletins de la Grande Armée, où il est pourtant bien difficile de trouver des informations sur la conduite des affaires amoureuses, c est parce qu il a une appréhension romanesque de la vie qu il arrive à la voix narrative de relever plaisamment : Au milieu de cette obscurité immense, son âme s égarait dans la contemplation de ce qu il s imaginait rencontrer un jour à Paris. C était d abord une femme bien plus belle et d un génie bien plus élevé que tout ce qu il avait pu voir en province. fl aimait avec passion, il était aimé. S il se séparait d elle pour quelques instants, c était pour aller se couvrir de gloire, et mériter d en être encore plus aimé. Même en lui supposant l imagination de Julien, un jeune homme élevé au milieu des tristes vérités de la société de Paris, eût été réveillé à ce point de son roman par la froide ironie ; les grandes actions auraient disparu avec l espoir d y atteindre, pour faire place à la maxime si connue : Quitte-t-on sa maîtresse, on risque, hélas! d être trompé deux ou trois fois par jour. Le jeune paysan ne voyait rien entre lui et les actions les plus héroïques, que le manque d occasion (p. 130). 23 La seconde partie de l œuvre s annonce ici : on reconnaîtra bientôt en Mathilde de La Mole cette «femme bien plus belle et d un génie plus élevé que tout ce qu il avait pu voir en province». Il est aussi remarquable que ce moment de rêverie soit un moment d écriture : «Une pierre carrée lui servait de pupitre. Sa plume volait : il ne voyait rien de ce qui l entourait.» Stendhal assimile très ironiquement les espérances de Julien à un «point de son roman» mais, de cette façon, c est aussi à la réalisation d une telle œuvre qu il identifie sa poursuite d héroïques projets ; il joue d une ambiguïté du mot héros, désignant l auteur d exploits dignes d une épopée en même temps que celui à qui arrivent des aventures romanesques. Julien le reconnaîtra aux dernières pages, en évoquant auprès de M me de Rênal «une ambition fougueuse [qui] entraînait [son] âme dans les pays imaginaires» (p. 656), à l époque du bonheur à Vergy, et qui le conduisait à remplacer le roman de la vie réelle par celui de ses espérances. Le thème obsédant de l hypocrisie peut être rapporté à ce projet romanesque : ne s agit-il pas de composer un personnage? C est en ces termes que raisonne Julien lorsqu il pense triompher bientôt («Après tout, pensait-il, mon roman est fini, et à moi seul tout le mérite. J ai su me faire aimer de ce monstre d orgueil, ajoutait-il en regardant Mathilde ; son père ne peut vivre sans elle, et elle sans moi», p. 585), puis quand il voit approcher la mort et se dit que «la fin du drame doit être bien proche» (p. 654). Il déclare à Mathilde : «peut-être, un jour, vous me verrez le sujet de quelque mélodrame, etc., etc.» (p. 657), et il se produit aussi que, se croyant menacé par la visite de «sa femme», en prison, il se sente «ennuyé de cette nouvelle scène dans le genre pathétique» (p. 639), ce qui suggère qu il vit son existence non seulement en homme mais en artiste ; il accède finalement à son beau idéal dans les dernières minutes de son existence : Jamais cette tête n avait été aussi poétique qu au moment où elle allait tomber. Les plus doux moments qu il avait trouvés jadis dans les bois de Vergy, se peignaient en foule à sa pensée et avec une extrême énergie.

11 Chapitre Tout se passa simplement, convenablement, et de sa part sans aucune affectation 11 (p ). 24 Quand il en vient à se confondre pleinement avec lui-même, sans plus jouer aucun rôle, alors la poésie se réalise, autre qu'elle n avait été rêvée. On peut alors établir une analogie entre la tâche héroïque que s assigne Julien dans un monde envahi par la prose et celle de Stendhal, réalisant dans le tableau détaillé des circonstances présentes, dans lesquelles faire œuvre envers et contre tout : œuvre de résistance à la bêtise du siècle. «ROMAN DES ROMANS 12» 25 Julien cherche à composer son existence d une façon singulière, en rejetant d autres possibles et suivant une préoccupation tout ensemble morale et esthétique, dans un siècle abominable. De même, Stendhal bâtit, peut-être dans le souvenir de son cher Don Quichotte, en multipliant des motifs qui rappellent toute l histoire du roman avant lui et en réalisant par là ce qui est appelé ailleurs un «calcul des possibles» (p. 575) ; on doit en déduire la nouveauté d une œuvre qui se réalise en marge de toutes les autres et qui constitue une refondation du genre. La trame générale en est certainement empruntée à l épopée travestie, son admiration pour Napoléon conduisant Julien à chercher des Austerlitz dans les menus événements d une existence plus quotidienne, amoureuse, d une façon qui dégrade l héroïsme et le fait tourner au burlesque. Il arrive que ce rêve épique prenne une coloration plutôt chevaleresque, ainsi quand Julien imagine son avenir à Paris et les exploits qu il accomplirait pour l amour d une belle, dont la voix narrative précise en riant qu elle serait bien sûr infidèle Amadis de Gaule et Oriane ne se peuvent pas en Il s y dessine aussi une trame «romanesque», au sens où l entend Thomas Pavel pour caractériser Les Éthiopiques et sa suite, ce que les Anglais entendent par romance 13 : d où l hypothèse de la «jeune fille déguisée» et surtout le thème du fils abandonné d un prince, qui nourrira bientôt le roman feuilleton. Mathilde de La Mole, s identifiant à Marguerite de Valois tandis que Julien serait Boniface de La Mole, tente de vivre une «histoire tragique» à la façon de celles de Bandello, qui faisaient précisément fureur au XVI e siècle, et cette ambition donne à Stendhal le loisir d inscrire, peut-être pour faire sourire son ami Mérimée, une Chronique du règne de Charles IX en filigrane de sa «chronique du règne de Charles X» en inscrivant le roman historique à l intérieur du roman de mœurs contemporaines. 27 La condition de domestique de Julien favorise le développement de la ligne burlesque du roman mais y installe d abord une touche picaresque, très sensible dans l épisode de la note secrète et spécialement dans le chapitre du séjour à l auberge, qui ne déparerait pas Gil Blas de Santillane et qui même s en inspire peut-être. En réalité, c est toute l histoire du genre romanesque qui apparaît ici : il se rencontre une tonalité idyllique, quand Julien et M me de Rênal, à Vergy, chassent des papillons, mais la jeune femme se rappelle aussi, avec effroi, l histoire du Cœur mangé : «Elle se figurait sans cesse son mari tuant Julien à la chasse, comme par accident, et ensuite le soir lui faisant manger son cœur» (p. 197) ; sa fin s apparente, du reste, à celle de Gabrielle de Vergy morte d amour. Passe un souvenir de Tristan et de la «fleur de farine», quand M. de Rênal imagine de répandre du son dans le couloir pour surprendre les amours de sa femme et de Julien, et le mouchoir blanc agité par M me de Rénal dans l épisode de la lettre a une tonalité tristanesque aussi 14 ; la

12 Chapitre déclaration de Julien faite à M me de Rénal, en prison, «c est ma femme, mais ce n est pas ma maîtresse», rappelle l esprit de la fin amor et de la courtoisie, «cette charmante forme de la civilisation qui pendant deux siècles fit le bonheur des hautes classes de la société 15». La pâmoison de M me de Rênal devant Valenod, à qui elle révèle ainsi son amour pour Julien, renvoie à un passage de La Princesse de Clèves où Nemours est blessé à la chasse et où le duc de Guise surprend l émoi de l héroïne. 28 Certes, comme l a observé M. de Rênal, Julien ne lit jamais de romans ; il dispose cependant d un volume dépareillé de La Nouvelle Héloïse, trouvé à Vergy, dont il apprend par cœur quelques pages et auquel il recourt comme à un instrument de séduction quand il conte fleurette à Amanda Binet, puis lors de sa première nuit avec Mathilde («Il eut recours à sa mémoire, comme jadis à Besançon auprès d Amanda Binet, et récita plusieurs des plus belles phrases de La Nouvelle Héloïse», p. 459) ; dans sa lettre de dénonciation, M me de Rênal accusera Julien de l avoir abusée par des «phrases de romans» : voilà qui le place dans la position d un nouveau Valmont et justifie les nombreuses épigraphes du roman empruntées au Don Juan de Byron. En deçà, loin de toute ironie, il faut reconnaître en M me de Rênal une héroïne inspirée de Julie, ne serait-ce que par sa connaissance de l italien et les rapports qui l unissent au chanteur Geronimo : c est l une des grandes scènes de La Nouvelle Héloïse, que celle associée à la musique italienne 16. L offre, par Korasoff, d un paquet de lettres destinées à séduire M me de Fervaques pour susciter la jalousie de Mathilde installe momentanément un roman épistolaire, d inspiration libertine, dans l ensemble ; les échanges de lettres sont, au restes, si abondants dans le roman que le souvenir de ce genre ne peut se perdre : «Il paraît que ceci va être le roman par lettres!» (p. 447), déclare Julien au début de sa liaison avec Mathilde et, un peu plus tard : «on s écrivait d un côté de l hôtel à l autre» (p. 583), de la chambre de Mathilde au cabinet de son père, une fois déclarée la liaison des protagonistes. On trouve même dans du récit excentrique, à la façon de Nodier ou Gautier, à cause des interventions d auteur et surtout du surprenant dialogue qui confronte l auteur et l éditeur : le «calcul des possibles» est certainement l affaire de Julien mais aussi celle de Stendhal, qui s attache à refonder le genre romanesque en en remontant la tradition. UN COUP DE PISTOLET 29 Ce n est pas le seul ni même le principal intérêt de la dernière séquence évoquée, quant à la question d une projection de l auteur, en tant que tel, dans son personnage. Celui-ci prétend avoir voulu «placer une page de points» à la suite de l indication que Julien prend des notes abondantes sur le complot (il se trouve du reste une pleine ligne de points à la page 514, dans un contexte tout proche) ; or le personnage de l auteur qui surgit ici dénonce «la politique au milieu des intérêts de l imagination» comme «un coup de pistolet au milieu d un concert» (p ), ce qui invite le lecteur à penser qu il n a pas affaire à une relation mais à une invention invention dont la politique est loin d être absente puisque même l amour, tel que le pense ou le vit Mathilde de La Mole par exemple, en est affecté. Déjà dans Racine et Shakespeare, en 1825, Stendhal avait écrit que «toute idée politique dans un ouvrage de littérature, c est un coup de pistolet au milieu d un concert» qui «ne vaut rien du tout», et il y était revenu au quatorzième chapitre d Armance : «Ce n est pas sans danger que nous aurons été historiens fidèles. La politique venant couper un récit aussi simple, peut faire l effet d un coup de pistolet au milieu d un concert 17.»

13 Chapitre Cette déclaration est d une grande ambiguïté : il est certain que Stendhal est sérieux dans sa condamnation d une pratique a priori inesthétique, en même temps qu il revendique indirectement la nécessité d y recourir dans ces temps de misères ; en d autres termes, cette déclaration exprime à la fois une nostalgie de l harmonie 18 et la reconnaissance de son caractère inaccessible en Le propos entre bien sûr en contradiction avec la tonalité d une grande partie du roman, que son auteur fait valoir pour l exactitude avec laquelle il peint les tristes mœurs contemporaines, rapportées aux logiques de l Empire puis de la Restauration : en réalité, la discordance apparemment dénoncée est au principe de l écriture de Stendhal dans. 31 Il y a par conséquent un sens poétique dans le fait que Julien atteigne à l héroïsme, grâce à des chemins certes bien obliques, en attentant par un coup de feu à la vie de M me de Rênal non pas au milieu d un concert mais pendant une messe, en profanant un lieu consacré : la violence du personnage (et les premiers lecteurs du roman ne s y sont pas trompés) est l expression de la violence de l œuvre elle-même. Les dernières pensées de Julien le transportent aux jours si doucement passés dans les jardins de Vergy, au service d amour mais en 1830, c en est fini du roman courtois : la politique est là, avec les coups de feu. La conclusion du projet d article italien peut donc porter ces mots : Personne non plus n avait peint avec quelque soin les mœurs données aux Français par les différents gouvernements qui ont pesé sur eux pendant le premier tiers du XIX e siècle. Un jour ce roman peindra les temps antiques comme ceux de Walter Scott (p. 742). 32 Voilà qui revient à situer dans la discordance d un coup de feu tiré en plein concert, ou à l église, la valeur du roman aux yeux des lecteurs futurs, ceux qui succéderont aux happy few de Que le geste soit effectué par le personnage de Julien autorise à voir dans son histoire la transposition de l aventure de l écriture : le possible du roman moderne s atteint par des moyens analogues à ceux de «l héroïsme de la vie moderne». NOTES 1. Cité par Pierre-Georges Castex dans son édition, op. cit., p. xlix. 2. Yves Ansel, Stendhal littéral., Paris, Kimé, «Vu aux Commissaires-Priseurs une collection d habits du XVIII e siècle : habits fleur de soufre, gorge de pigeon, pluie de roses, caca dauphin, et couleur désespoir d opale et ventre de puce en fièvre de lait- tout avec un tas de petits reflets agréables, gais à l œil, égrillards, chantants, coquets, joyeux. Le monde, depuis qu il existe, n avait jamais eu à s habiller de noir, à vivre en deuil. C est le XIX e siècle qui a inventé cela [...]. C est un grand symptôme que le monde est bien vieux et bien triste et que bien des choses sont enterrées», Journal, 22 avril Stendhal précise que, par «femmes de chambre» il entend plutôt les bourgeoises de province ; il est vrai que M me de Rénal est noble, mais elle n en est pas moins l épouse d un fabricant de clous. 5. C est le titre d une nouvelle de Gautier, publiée en 1833, qui forme une défense de l humble prose (représentée par la délicieuse Marinette) contre l arrogance du vers (représenté par la non moins arrogante Cyprienne).

14 Chapitre L abbé Pirard désigne Paris comme une «nouvelle Babylone» (p. 338), quand il fait entrer Julien à l hôtel de La Mole. 7. Où elle est toutefois donnée au singulier. 8. Ainsi, p. 556 : «Madame de Rênal trouvait des raisons pour faire ce que son cœur lui dictait : cette jeune fille du grand monde ne laisse son cœur s émouvoir que lorsqu elle s est prouvé par bonnes raisons qu il doit être ému» ; p. 560 : «Ce cœur est bien différent de celui de madame de Rênal, se disait-il.» 9. Ce point a déjà été mis en évidence dans l étude de Michel Crouzet sur le roman, Le Rouge et le Noir. Essai..., ορ. cit. 10. «Louis Jenrel» est l anagramme de «Julien Sorel». 11. Comme l écrit Michel Crouzet : «Ne faisant plus d effort, pleinement abandonné au présent, Julien est enfin dans sa force» (. Essai..., op. cit., p. 170). Il a été question très tôt, avec nostalgie déjà, du bonheur à Vergy : «il n était occupés que des jours heureux qu il avait trouvés à Vergy.» 12. J emprunte cette expression à Michel Crouzet, ibid. 13. Voir Thomas Pavel, La Pensée du roman, Paris, Gallimard, Michel Crouzet traite cette question dans. Essai...,op. cit. 14. Ibid. 15. De l amour [1822], Victor Del Litto (éd.), Paris, Gallimard, «Folio», 1980, p L anecdote racontée par Geronimo présente des analogies avec le destin de Julien à ce moment du roman ; il est significatif qu elle fasse rire Armance [1827], dans Œuvres romanesques complètes, op. cit., t. I, p Cette nostalgie est exprimée par Saint-Giraud, délégué de l auteur, dans le dialogue du début de la seconde partie où il évoque le trouble jeté par l intrusion de la politique dans ses activités de musique, de peinture et de littérature.

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