AVANT-PROPOS PAR JEAN-PAUL BODIN, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR L'ADMINISTRATION DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS

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5 AVANT-PROPOS PAR JEAN-PAUL BODIN, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR L'ADMINISTRATION DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS Voilà plus de 70 ans, une tragédie effroyable ravagea notre continent. Au cours du deuxième conflit mondial, l'allemagne nazie décida une entreprise de destruction délibérée, systématique et organisée, qui conduisit à l'extermination de six millions d'êtres humains, dont le seul crime était d'être nés juifs au nom d'une idéologie criminelle construite sur la brutalité, la peur, le mépris de la dignité humaine et l'inégalité des races. En France, une législation antisémite fut très rapidement mise en place par les Allemands en zone occupée, mais aussi à l'initiative du gouvernement du maréchal Pétain, au mépris des principes fondamentaux de la République française. Dès octobre 1940, un premier statut des Juifs est adopté les excluant de certaines professions (enseignant, journaliste, officier, fonctionnaire de police, ) et des responsabilités politiques ou administratives (mandats électifs, préfets, juges..). Ces interdictions sont renforcées en juin 1941 lors du deuxième statut des Juifs (banquier, agent immobilier, gérant de cinéma ou de salles de spectacle, avocat, médecin ). Une structure spécifique, le commissariat général aux affaires juives, véritable ministère de l'antisémitisme, fut créé et un recensement des biens et des personnes ordonné en organisées en 1941, concernant surtout les hommes. Mais 1942 fut le début de la déportation systématique et massive des Juifs de France. Prés de personnes, hommes, femmes, enfants, furent arrêtées lors de la grande rafle «du Vél d'hiv». Au total, durant la Seconde Guerre mondiale, Juifs furent déportés, dont avaient moins de 18 ans. 3% sont revenus après la guerre. Mais, grâce à l'aide de réseaux et de milliers d'anonymes, 75% de la communauté juive française survécut. L'année 1942 fut donc une année charnière qu'il convient de commémorer pour rappeler aux jeunes générations l'importance du devoir de mémoire, de la lutte contre toute forme de barbarie, de la possibilité qu'a tout individu de dire un jour non. Et c'est tout naturellement avec le Mémorial de la Shoah, auquel un partenariat nous lie depuis 2010, que le ministère de la défense et des anciens combattants s'est associé pour organiser ensemble cette commémoration. Tout au long de l'année 2012, se déroulera une série de manifestations, détaillée dans cette brochure, conçue comme une véritable saison mémorielle et destinée à tous les publics et toutes les générations pour que tous ensemble nous affirmions «plus jamais ça». Ainsi, tout se mit en place pour que la politique d'exclusion débouche sur une politique de déportation. Les premières rafles furent d'ailleurs JEAN-PAUL BODIN _05

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7 PRÉFACE PAR ÉRIC DE ROTHSCHILD, PRÉSIDENT DU MÉMORIAL DE LA SHOAH Tout au long de l année 2012, l Europe et notamment la France commémore le 70 e anniversaire de l année 1942, une année qui fut déterminante dans l histoire de l assassinat des Juifs d Europe par les nazis et leurs alliés. Après les massacres massifs par fusillades commencés en Ukraine dans le courant de l été 1941, les nazis décident la mise à mort des Juifs de toute l Europe. En 1942, la déportation des Juifs s organise avec la complicité, voire le soutien d un certain nombre d administrations et de gouvernements, notamment celui du maréchal Pétain en France. En France, au terme des négociations conclues entre l administration française et l occupant nazi, les rafles de l été 1942 sont réalisées par la police et la gendarmerie sur l ensemble du territoire, y compris là où l occupant n était pas. Ces arrestations massives qui se soldent par la remise de dizaines de milliers de Juifs aux autorités allemandes en vue de leur déportation, marquent un tournant. 1942, c est le temps de la collaboration d État. Pour la première fois, en plus des hommes, des femmes et des enfants sont arrêtés en plein jour. Ces derniers, les enfants que les nazis ne réclamaient pas, seront finalement déportés. Relisons les pages terribles consacrées par Georges Wellers, à «l épouvantable drame des enfants» pour tenter de prendre la mesure de cette tragédie. Le sort des enfants en constitue un symbole. C est le marqueur du génocide. Un témoin des rafles de l été 1942 fut Isaac Schneersohn. Refugié en Dordogne, il assiste impuissant à l arrestation de dizaines de familles juives à Périgueux. C est en grande partie à la suite de cet événement qu il décide de fonder à Grenoble, dans la clandestinité, le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) afin de recueillir la trace des crimes et pouvoir en demander justice. Ce centre est aujourd hui une composante essentielle du Mémorial de la Shoah, héritier du Mémorial du Martyr Juif inconnu érigé en 1956 par le même Schneersohn et rénové en Le tournant de l année 1942, c est aussi celui d une partie de l opinion. Force est de constater que l indifférence dominait quand les premières mesures antisémites de 1940 et 1941 frappèrent les Juifs, en particulier lors de la promulgation du premier statut des Juifs en octobre 1940, sans pression allemande, par le maréchal Pétain et son gouvernement. Une partie des Français témoigna de sa désapprobation, notamment après le marquage par l étoile jaune en juin 1942, puis lors des arrestations massives de l été Ils se manifestèrent alors au nom de leur conscience, au nom aussi des valeurs humanistes de la France, fondement des valeurs de la République que Vichy n avait pas réussi à extirper du cœur de tous. Il est aujourd hui difficile de le concevoir pour un jeune adulte, mais pendant des décennies, la persécution des Juifs de France durant la Seconde Guerre mondiale fut occultée dans la mémoire collective, au mieux noyée parmi la cohorte des victimes de l occupant nazi. Les arrestations, l internement, les rafles et la déportation de Juifs _07

8 depuis le territoire national furent passés sous silence ou guère mieux. L heure était à la réconciliation nationale après les heures sombres et douloureuses de l Occupation. Le régime de Vichy et la Collaboration n étaient qu une parenthèse. L ancien chef de l État, déchu de son titre de maréchal, Philippe Pétain, avait été jugé comme les principales figures de son régime finalement honni. Le temps de la Libération était celui de la célébration de la Résistance et d une forme d oubli, malgré la voix de celles et ceux qui refusaient d oublier, en vérité si peu nombreux alors. Il aura fallu toute la ténacité des rescapés, mais aussi, d historiens, d écrivains, de cinéastes, d associations, touchés souvent dans leur chair, pour qu au fil des années 1970 et des années suivantes, le drame des Juifs de France émerge du pesant silence qui l entourait. Des hommes, des institutions, ont contribué à mettre en lumière la tragédie de cette époque. Rendons hommage à Henri Bulawko qui, libéré des camps satellites d Auschwitz, fut l une des grandes figures du monde de la Déportation et qui vient de nous quitter. Rendons hommage à tous les déportés qui, ayant vécu l innommable, ont eu la force et la générosité, tant vis-à-vis de leurs compagnons disparus que vis-à-vis des jeunes générations, de témoigner, d enseigner, de transmettre cette terrible histoire. Leurs témoignages ont servi à renforcer l exercice de la tolérance et le respect de l autre dans notre société. Rendons hommage au Mémorial et au CDJC, devenus aujourd hui le Mémorial de la Shoah, qui ayant réuni au cours des temps les archives indispensables à la compréhension de cette époque, éduquent de façon inlassable les jeunes générations. Rendons hommage à l engagement de Serge Klarsfeld, historien, avocat, militant de la mémoire dont le rôle fut déterminant pour faire comprendre à la société française et à ses élites, l étendue de la tragédie perpétrée sur son sol en Rendons hommage aux hommes politiques qui ont eu le courage de prendre en compte cette tragédie et notamment le Président Jacques Chirac qui, au nom de la République française, a reconnu pour la première fois la responsabilité du pays dans ce drame. 70 ans après cette année terrible de 1942, le Mémorial de la Shoah et le ministère de la défense et des anciens combattants ont décidé de s associer afin d en transmettre la mémoire et l histoire. ERIC DE ROTHSCHILD _08

9 1942 LA MISE EN PLACE DU GÉNOCIDE DES JUIFS D EUROPE L année 1942 constitue une année charnière dans la mise en œuvre du génocide des Juifs par le III e Reich. Si l antisémitisme figure au cœur de l idéologie nazie, si la haine des Juifs structure la vision du monde de ses partisans, leurs manifestations vont toutefois évoluer profondément entre 1933 et Certes, l exclusion et la violence les caractérisent dans la durée. Mais après une première phase visant à débarrasser l Allemagne de sa population juive par une politique d émigration forcée, la prise de contrôle de la Pologne en 1939, puis de nouveaux territoires à l Est avec le déclenchement de la guerre contre l URSS en juin 1941, s accompagnent d une radicalisation de la violence perpétrée contre les Juifs. À l automne 1941, alors que la perspective d un effondrement rapide de l Union soviétique s éloigne, les dirigeants nazis lancent un programme d assassinat massif des populations juives, d abord locales puis progressivement étendu à l échelle européenne. La décision de procéder à l assassinat systématique des Juifs d Europe est prise au cours du second semestre de l année 1941, au plus haut niveau du régime nazi par Adolf Hitler et le chef de la SS Heinrich Himmler, mais sa réalisation débute pleinement en Lors d une conférence tenue dans la banlieue de Berlin, à Wannsee, le 20 janvier 1942, quatorze hauts responsables de la SS et des principaux ministères sont réunis autour de Reinhard Heydrich, le chef de l Office central de sécurité du Reich (RSHA), à l origine de l invitation. Cette réunion vise à définir les modalités d application de l extermination des Juifs d Europe en associant l ensemble des administrations allemandes concernées. L extermination à l échelle du continent repose sur la création de sites de mise à mort. Si Chelmno est ouvert en décembre 1941, d autres fonctionnent dans le cadre de l Aktion Reinhard, le programme d assassinat des Juifs de Pologne qui constitue la première communauté juive européenne avec personnes dont 90% sont effectivement tués. Belzec est ouvert le 17 mars 1942, Sobibor en avril et Treblinka en juillet. Le 23 juillet, un premier convoi de Juifs transférés de Varsovie arrive à Treblinka, étape initiale dans la liquidation du plus grand ghetto de Pologne. Le camp d Auschwitz-Birkenau devient à compter du printemps 1942 le centre de la déportation européenne des Juifs et de leur assassinat. _09

10 L année 1942 constitue donc un tournant pour les populations de toute l Europe, notamment en France. Dans ce pays, dès l occupation en 1940, les Juifs sont frappés par les directives allemandes et celles du régime de Vichy qui visent à les mettre au ban de la société en définissant au préalable des critères d identification. Ces mesures se précisent et se radicalisent au fil des mois, provoquant l internement de plusieurs milliers d individus, leur retrait de nombreuses professions comme de pans entiers de la vie quotidienne, légalisant aussi le pillage économique. Des rafles vont frapper dès mai 1941 des hommes juifs étrangers en zone nord, avant de toucher également des personnalités de nationalité française en décembre Les rafles visent à interner et à exclure les Juifs étrangers puis français de la société. Au printemps 1942, l application des décisions radicales adoptées par le régime nazi se met en place, avec la complicité du régime de Vichy qui entend affirmer ses prérogatives et sa loyauté envers les autorités d occupation, plus encore après le retour au pouvoir comme vice-président du Conseil de Pierre Laval en avril 1942, aux côtés du maréchal Pétain. Le responsable des affaires juives de la Gestapo en France, Dannecker, organise le départ d un premier convoi de Juifs à destination d Auschwitz le 27 mars 1942, dans une optique de représailles après les attaques commises contre les troupes allemandes. Il se compose de hommes. Les convois reprendront à partir de juin et plus encore dans les mois suivants. Cette politique est l aboutissement de négociations entamées au printemps 1942 par l Allemagne nazie auprès des autorités françaises afin de s assurer de leur participation pour l arrestation et l internement des Juifs désormais destinés à la déportation et à la mort. Des rafles perpétrées dans les semaines suivantes frappent cette fois des familles entières, à Paris à partir de la mi-juillet et en zone sud à partir du 26 août Juifs venant de la zone non occupée seront remis ainsi au III e Reich. Au cours de la seule année 1942, plus de deux millions et demi de Juifs d Europe sont assassinés. S agissant de la France ou de la Belgique par exemple, près de la moitié du nombre total des Juifs tués durant la totalité de la guerre l'est cette année là. Entre mars et novembre, 43 convois avec Juifs déportés quittent la France. Mais si 1942 marque une étape cruciale dans l accomplissement du génocide, parallèlement des informations vont parvenir auprès des dirigeants alliés sur les crimes en cours. En France, les mesures d exclusion et de persécution, notamment les rafles de l été 1942, suscitent une prise de conscience d une partie grandissante de l opinion qui favorise le sauvetage de la majorité des Juifs de France. DATES DES PREMIERS CONVOIS ARRIVANT À AUSCHWITZ Ghettos avoisinant Auschwitz : mars 1942 Slovaquie : 26 mars 1942 France : 30 mars 1942 Pays-Bas : 17 juillet 1942 Belgique : 5 août 1942 Yougoslavie : 18 août 1942 Camp-ghetto de Theresienstadt (Tchécoslovaquie) : 28 octobre 1942 Norvège : 1 er décembre 1942 Allemagne : 10 décembre 1942 _10

11 LA SHOAH L EXTERMINATION DES JUIFS EN EUROPE Rampe d'arrivée des convois de déportés à Auschwitz-Birkenau. Pologne, Mémorial de la Shoah/CDJC _11

12 LA SHOAH L EXTERMINATION DES JUIFS EN EUROPE La Shoah se caractérise par trois facteurs historiques majeurs : l intention d anéantir entièrement un peuple et une civilisation, la mobilisation de moyens criminels massifs par un appareil d État bureaucratique et centralisé, et le nombre des victimes. L extermination des Juifs d Europe se double d une volonté d effacer toute trace du massacre et d en masquer la réalité jusque dans le vocabulaire employé («Solution finale de la question juive», «transfert à l Est», «traitement spécial»...). Evénement sans équivalent, la Shoah marque une rupture brutale dans l histoire de l espèce humaine que la haine séculaire des Juifs et l antisémitisme viscéral d Adolf Hitler ne suffisent pas à expliquer. Le retour à la chronologie permet de reconstituer les mécanismes historiques ayant conduit de l exclusion juridique des Juifs dans l Allemagne des années 30 à leur extermination programmée et systématique à l échelle du continent européen. L ANTISÉMITISME AU CŒUR DE L IDÉOLOGIE NAZIE La vision nationale-socialiste, largement développée par Hitler dans Mein Kampf, est fondée sur le principe de l existence de races, fondamentalement inégales entre elles, qui déterminent de manière immuable la place de chacun dans une hiérarchie politique, sociale et culturelle. Au sommet de cette classification, «les Aryens, présupposés fondateurs de l humanité, incarnés par les Allemands, peuple de maîtres à qui il revient de dominer le monde». En bas se trouvent les Slaves. Les Juifs sont placés en dehors de l espèce humaine, assimilés à des parasites à éliminer. L antisémitisme est d ailleurs au centre de la conception nazie du monde. Selon les nazis, les Juifs animent une conspiration mondiale et gangrènent les peuples. Ils sont jugés responsables de la défaite de l Allemagne en 1918 et de son déclin. Si Hitler se présente comme un théoricien novateur, le mythe qu il développe à propos des Juifs puise ses racines dans le passé de l antijudaïsme chrétien et dans celui de l antisémitisme moderne né au XIX e siècle. _12

13 .EXCLURE..LES PERSÉCUTIONS ANTISÉMITES..EN ALLEMAGNE ( ). Inscriptions antisémites sur des boutiques appartenant à des Juifs, après la Nuit de Cristal. Allemagne, 10 novembre Mémorial de la Shoah/CDJC En Allemagne, la persécution des Juifs commence dès l arrivée des nazis au pouvoir, dans une société allemande de plus en plus marquée par la violence qui frappe de nombreux groupes sociaux, opposés au III e Reich ou jugés déviants. L égalité civile dont les Juifs bénéficiaient en Allemagne depuis 1871 est brisée. Le champ des interdictions professionnelles s étend progressivement de la fonction publique aux arts, à la culture, à l armée, à la justice, à l enseignement, à la médecine, à la presse et aux professions libérales. De multiples dispositions juridiques frappent les Juifs dans tous les domaines de la vie quotidienne. Au total, plus de 400 lois et décrets anti-juifs sont édictés entre 1933 et 1939, et près de jusqu en En septembre 1935, la Loi pour la défense du sang et de l honneur allemand et la Loi sur la citoyenneté du Reich, communément appelées les Lois de Nuremberg, privent les Juifs de la citoyenneté allemande et de tous les droits civiques qui y sont attachés, comme le droit de vote. Ils sont désormais considérés juridiquement comme des «sujets de l État» et non plus des citoyens. _13

14 Des SA posent avec un panneau appelant au boycott des magasins appartenant à des Juifs. Allemagne, années Mémorial de la Shoah/CDJC Plus de Juifs sont directement concernés par l application de ces lois autres personnes, issues de mariages mixtes, font l objet de dispositions particulières. Jusqu au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le pouvoir nazi entend se débarrasser des Juifs en les forçant à émigrer. Contraints à l exil, environ Juifs quittent l Allemagne dans les cinq premières années du régime, mais après l annexion de l Autriche en mars 1938, Juifs sont intégrés au Reich. Toutes les mesures discriminatoires introduites en Allemagne depuis 1933 leur sont immédiatement appliquées. Pour chercher une solution au problème des réfugiés, essentiellement juifs, qui fuient l Allemagne, une conférence internationale est organisée à Evian du 6 au 15 juillet Elle se solde par un échec, aucun des 32 États participants n acceptant d assouplir sa politique d immigration pour les accueillir. L année 1938 marque un nouveau tournant dans la politique antijuive du régime nazi. Le 26 avril, les Juifs sont contraints par décret de déclarer tous les biens qu ils possèdent. C est le début d un processus de spoliation appelé «aryanisation». Les entreprises appartenant à des Juifs sont systématiquement confisquées, les commerces fermés et les travailleurs indépendants contraints de cesser toute activité. De plus, après l exécution à Paris d un conseiller militaire allemand par un jeune Juif polonais, Hershl Grynszpan, en représailles à l expulsion récente des Juifs polonais vivant en Allemagne, une vague de violences anti-juives est organisée en Allemagne et en Autriche dans la nuit du 9 au 10 novembre personnes sont assassinées, 267 synagogues saccagées et incendiées, et plus de magasins pillés. C est la «Nuit de Cristal» hommes, âgés de 16 à 80 ans, sont arrêtés et envoyés dans les camps de concentration. C est la première fois que des Juifs sont placés dans le système concentrationnaire au seul motif de leur judéité. L émigration forcée des Juifs du Reich s accélère. Au total, Juifs environ quittent l Allemagne après la «Nuit de Cristal». Le 30 janvier 1939, Hitler prononce un discours au Reichstag dans lequel il annonce que «si la guerre devait éclater, le résultat en serait l extermination des Juifs européens». _14

15 .DE LA CRÉATION DES GHETTOS..EN POLOGNE OCCUPÉE À L INVASION..DE L URSS ( ). Un enfant dans le ghetto de Varsovie. Pologne, IPN Le 1 er septembre 1939, les troupes allemandes envahissent la Pologne. L Armée rouge prend les défenses polonaises à revers le 17 en application des dispositions secrètes du pacte germanosoviétique, signé le 23 août. Après quatre semaines de combat, l Allemagne et l URSS se partagent le territoire polonais. Les régions de Poznan (Posen) et Lodz (Litzmannstadt) sont annexées au Reich sous le nom de Warthegau, et un «Gouvernement général» créé autour de Cracovie. Au total, Juifs habitent dans ces deux zones. Immédiatement, les violences à leur encontre se multiplient. Dès le mois de septembre, Reinhard Heydrich, nommé à la tête de l Office central de sécurité du Reich (RSHA), décide de transférer les Juifs du Warthegau vers le Gouvernement général, de les regrouper dans les villes et de les parquer dans des quartiers séparés, les ghettos. Les petites communautés de moins de cinq cents personnes sont dissoutes, les villages détruits et les synagogues incendiées. Fin novembre, les Juifs sont contraints de porter un signe distinctif. Tous les hommes âgés de quatorze à soixante ans sont astreints au _15

16 Transfert de population vers le ghetto de Lodz sous la surveillance de soldats nazis. Pologne, 1942 Mémorial de la Shoah/CDJC travail forcé. Les premiers ghettos apparaissent à la fin de l année 1939 dans la zone annexée au Reich, et au printemps 1940 dans le «Gouvernement général». Les plus importants sont créés à Lodz en février 1940, à Varsovie en octobre 1940 et à Cracovie en mars Il n y a pas de plan d ensemble. Le processus d enfermement s opère au gré des décisions locales des forces d occupation. Les Juifs sont brutalement contraints de quitter leur domicile et d aller s entasser dans le quartier le plus pauvre de la ville. Leurs habitations et tous les biens qu ils ne peuvent emporter sont saisis. Les entreprises leur appartenant sont liquidées. Le ghetto est entouré d une enceinte surveillée. La famine organisée, le surpeuplement, le froid et les épidémies provoquent une mortalité très importante, de près de personnes. Toutefois, pour les nazis, l enfermement des Juifs dans les ghettos ne constitue qu une étape intermédiaire avant leur expulsion définitive des territoires sous domination allemande. Dans un premier temps, Heydrich envisage de créer une «réserve juive» dans le district de Lublin, mais ce projet se heurte à la double opposition du chef du Gouvernement général, Hans Frank, et du responsable suprême de l économie allemande, Hermann Göring, également en charge de la question juive. Après l invasion de la France, Adolf Eichmann, qui dirige le Bureau des affaires juives du RSHA (IVb4), étudie l émigration forcée des Juifs vers l île de Madagascar. Mais la poursuite de la guerre contre le Royaume-Uni rend le projet irréalisable. Choisissant la fuite en avant, Hitler décide alors de déclencher l offensive contre l URSS. _16

17 .DÉTRUIRE..L EXTERMINATION PHYSIQUE..( ). Exécution de femmes et d enfants juifs du ghetto de Mizocz par une unité mobile allemande aidée de miliciens ukrainiens. Ukraine, 14 octobre USHMM Le 22 juin 1941, l attaque de l Union soviétique marque un tournant dans le processus génocidaire. Pour Hitler, la guerre contre l URSS n est pas une guerre conventionnelle mais une guerre totale, une «guerre d extermination» ayant pour fin l anéantissement du «judéobolchevisme». Cinq millions de Juifs vivent alors sur le territoire soviétique, dont quatre dans la partie occidentale directement touchée par l invasion. Dès le printemps 1941, quatre unités spéciales, les Einsatzgruppen, ont été constituées pour suivre l avancée des troupes allemandes. Elles comptent près de volontaires : Waffen SS, membres des forces de police, mais aussi auxiliaires baltes et ukrainiens. Ces «unités mobiles de tuerie», selon l expression de l historien américain Raul Hilberg, sont chargées d éliminer les commissaires politiques, les militants communistes et les hommes juifs, puis, rapidement, l ensemble de la population juive, femmes et enfants compris. Derrière un front s étendant de la Baltique à la Mer Noire, les Einsatzgruppen procèdent à des tueries systématiques qui font plus de un million cinq cent mille morts au total. _17

18 Les dirigeants nazis pensent remporter une victoire rapide contre l URSS. La résistance inattendue des troupes soviétiques les amène à remiser, au moins provisoirement, le projet d une expulsion généralisée des Juifs à l Est, en même temps qu elle laisse entrevoir l éventualité d une nouvelle défaite militaire de l Allemagne. C est dans ce contexte qu est prise, à l automne 1941, la décision d assassiner tous les Juifs d Europe. La technique retenue est le gazage, homicide déjà employé en secret depuis le début de l année 1940 dans six centres d euthanasie situés à l intérieur du Reich à l encontre d handicapés mentaux et de malades incurables, lors de l Aktion T4. Dans un premier temps, les Juifs sont asphyxiés à l arrière de camions au moyen des gaz d échappement. Ces camions à gaz sont utilisés à Chelmno à partir du 8 décembre L extermination des Juifs a donc commencé lorsque se tient à Wannsee, le 20 janvier 1942, une conférence au cours de laquelle sont précisées les modalités administratives, politiques et diplomatiques de la «Solution finale de la question juive». La conférence était initialement convoquée pour le 9 décembre Elle fut repoussée en raison de l attaque japonaise contre les États-Unis, provoquant son entrée en guerre et l extension désormais planétaire du conflit. Pour les nazis, onze millions de Juifs, dont ceux présents en Angleterre, en Irlande et sur les territoires liées à la France en Afrique du Nord, sont concernés. La réunion confirme par ailleurs la prééminence administrative et bureaucratique de la SS dans le génocide des Juifs d Europe. L étape suivante est la liquidation des Juifs du Gouvernement général, appelée Aktion Reinhard. Trois «centres de mise à mort», selon l expression de Raul Hilberg, équipés de chambres à gaz fixes, sont construits à Belzec, Treblinka et Sobibor au début de l année Les trois centres de mise à mort fonctionnent selon un même modèle. À l arrivée des convois, les victimes doivent se déshabiller avant d être poussées dans les chambres à gaz à travers un corridor entouré de barbelés. Les chambres à gaz, maquillées en salles de douche, fonctionnent au moyen du monoxyde de carbone produit par des moteurs diesel. Les corps des victimes sont d abord ensevelis dans des fosses communes creusées à proximité, puis brûlés sur des bûchers à ciel ouvert, afin de dissimuler toute trace du massacre. Environ personnes sont tuées à Belzec en l espace de neuf mois entre mars et décembre 1942 ; à Sobibor entre mai 1942 et octobre 1943 ; à Treblinka entre juillet 1942 et novembre Alors que le site de Belzec est abandonné en juin 1943, Treblinka et Sobibor cessent de fonctionner après la révolte du commando juif chargé du fonctionnement des installations, respectivement le 2 août et le 14 octobre L Aktion Reinhard prend fin avec l exécution des détenus juifs du camp de Majdanek et des ateliers de travail de la région de Lublin, entre le 3 et le 5 novembre Parallèlement à l Aktion Reinhard, le camp d Auschwitz est doté de grandes installations de gazage et d incinération, où un million de Juifs, déportés de tous les territoires occupés par les forces du Reich, sont assassinés entre 1942 et Malgré la volonté des nazis de préserver le secret sur ces crimes, des informations circulent rapidement au sein des pays occupés et sont transmises aux principaux gouvernements alliés. Ainsi en mai 1942, un rapport du Bund (Union générale des travailleurs juifs) parvient au gouvernement polonais en exil à Londres, décrivant l extermination des Juifs, fournissant une liste de sites d extermination ainsi qu une estimation du nombre de victimes de , qui s avère inférieure à la réalité. La radio anglaise rapporte ces informations. Tout au long du printemps et jusqu à la fin de l année, de nouveaux messages parviennent à Londres et à Washington. Ainsi, le 8 août 1942, le représentant du congrès juif mondial en Suisse, Gerhart Riegner adresse un télégramme au rabbin Stephen Wise, président du congrès juif mondial aux États-Unis, et à Sidney Silverman, un député britannique, relayant les confidences d Eduard Schulte, un industriel allemand, sur un vaste programme d assassinat des Juifs d Europe. Dans les dernières semaines de 1942, le résistant polonais Jan Karski témoigne de son parcours clandestin au sein du ghetto de Varsovie auprès du premier ministre britannique puis, en 1943, auprès du président américain. Sur la base de ces informations, les gouvernements alliés dénoncent le 17 décembre 1942, pour la première fois expressément, la politique d extermination des Juifs d Europe, sans jamais intervenir directement jusqu à la fin de la guerre. _18

19 RÉPARTITION DES VICTIMES PAR PAYS (DANS LES FRONTIÈRES DE 1937) Les chiffres du bilan établi par Raul Hilberg sont des minima. Pour certains historiens, le nombre des victimes est plus élevé et pourrait atteindre le chiffre de 6,5 millions. Selon R. Hilberg * Selon l Enzyklopädie des Holocaust ** EUROPE DE L EST Pologne environ à Lituanie environ à Lettonie à Estonie à Roumanie à URSS plus de à EUROPE CENTRALE ET BALKANIQUE Allemagne environ à Autriche environ Tchécoslovaquie à Hongrie plus de à Yougoslavie à Grèce à EUROPE OCCIDENTALE France Belgique Pays-Bas environ Luxembourg environ Italie (y compris Rhodes) Norvège environ Total général environ à * D après Raul Hilberg, La destruction des Juifs d Europe, Fayard, ** E. Jäckel, P. Longerich, J.H. Schoeps (dir.), Enzyklopädie des Holocaust, Argon, 1993, 1 re édition, Israël Gutman (dir.), _19

20 CARTE DES CAMPS EN EUROPE Helsinki Camp de concentration NORVÈGE FINLANDE Vaivara Camp d extermination Camp mixte Oslo Stockholm Klooga Ghetto Allemagne et pays annexés Pays occupés par l Allemagne SUÈDE Pays alliés de l Allemagne Pays neutres OSTLAND Riga-Kaiserwald MER DU NORD DANEMARK Copenhague MER BALTIQUE Kauen- Kovno (Kaunas) Vilna URSS Stutthof Minsk District de Bialystok Neuengamme Hambourg Ravensbrück Bialystok Amsterdam Bergen-Belsen Hanovre Oranienburg- Sachsenhausen Berlin Chelmno (Kulmhof) Varsovie Treblinka UKRAINE PAYS-BAS Bruxelles Cologne BELGIQUE LUXEMBOURG Luxembourg Dora-Mittelbau Buchenwald Leipzig Flossenburg ALLEMAGNE Dresde Theresienstadt Gross-Rosen Prague BOHÊME-MORAVIE Wroclaw Auschwitz Lodz Plaszow Cracovie Lublin GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE POLOGNE Sobibor Majdanek Belzec Lvov District de Lemberg Nuremberg ALSACE-LORRAINE SLOVAQUIE FRANCE Natzweiler Strasbourg Dachau Munich Mauthausen Linz Vienne Bratislava HONGRIE AUTRICHE Budapest Berne SUISSE ITALIE BASSE-STYRIE ROUMANIE CROATIE Mémorial de la Shoah _20

Chronologie comparée de la Shoah

Chronologie comparée de la Shoah Chronologie comparée de la Shoah Cadre général Le sort des Juifs en Europe En France 1933 1933 1933 30 janvier : Adolf Hitler chancelier 1 avril : journée de boycott des magasins juifs 7 avril : révocation

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