Habitants de Cambrai et du Cambrésis pendant la Préhistoire 1 2

Transcription

1 Fiche de salle -N 1 Habitants de Cambrai et du Cambrésis pendant la Préhistoire 1 2 Vitrines 1 Un jour 3, l'un d'entre eux, a percuté avec un galet un bloc de silex. Peu à peu, il a obtenu un «objet tranchant» taillé des deux côtés. Un outil hyper pratique, le «biface», était né. Facile à prendre en main à retailler et à emmancher, cet outil qui est, pour l'époque, l'équivalent de notre couteau suisse, a eu un succès fou. On en trouve partout. On appelle ce moment de notre Histoire, le Paléolithique ou «Âge de la pierre taillée». C'est le début de la Préhistoire. Ces bifaces (vitrine 1) viennent de Gouzeaucourt (à 15 km de Cambrai). Dans notre région, ils sont apparus du côté d'amiens, à partir de av JC. et datent d'un moment du Paléolithique inférieur 4. Cette période fut, sans doute, bien agréable... au tout début. Il en subsiste par ici des traces de végétation tropicale et on a retrouvé des restes d'hippopotames près de Londres, par exemple. Mais cela n'a pas duré. Par la suite, des périodes froides et/ou tempérées se sont alternées tout le reste du temps. Dans le Nord de la France, se construisent des campements qui changent selon les saisons. L'être humain musclé que l'on rencontre par ici, est un nomade. Réuni en petits groupes, il vit de la cueillette et de la chasse des animaux. Vitrines 2 Voici des outils réalisés plus tard au cours du Paléolithique moyen (entre et ans av. J.C.). L'«Homme de Néanderthal» qui habite ici est une sorte de «cousin» de l'homme actuel, car notre véritable ancêtre n'est pas encore arrivé. Voici des pierres (n 7 et 9) travaillées pour obtenir des éclats tranchants, plus faciles et rapides à obtenir que les «bifaces». On utilise ensuite ces éclats pour couper, racler, gratter. Certains sont des outils très malins : les éclats sont taillés selon des formes déterminées à l'avance (on appelle cela, le débitage Levallois). Ces éclats viennent de Gouzeaucourt ( ans), Busigny ( ans) et Marcoing ( ans). Faisons l'impasse sur le Paléolithique supérieur ( à ans av JC : la fin du Paléolithique) et le Mésolithique ( à ans av. JC). Sur ces périodes extrêmement froides, voire glaciales, on ne trouve presque rien dans le Nord de la France, encore moins dans le Cambrésis. Notre homme «de Néanderthal» disparaît, on ne sait pas trop comment. A sa place, voici un autre type d'homme, l' Homme (et la Femme!) dit de «Cromagnon» qui sont, eux, nos ancêtres directs. 1 - La Préhistoire est une période qui va de l'apparition de l'homme (c'est-à-dire 2 millions d'années en Afrique Orientale, mais seulement ans av. J.C dans le département du Nord) et la découverte de l'écriture, (c'est-à-dire ans environ av. JC. au Moyen Orient). 2 - Fiche rédigée par V. Burnod, conservateur en chef du musée avec le soutien de Laurianne Bathiard, étudiante en histoire de l'art. Photographies Hugo Maertens, avec l'aide de Tiphaine Hébert et Marieke Rollandi à la photothèque du musée. Nous remercions l'équipe de Pierre Demolon, directeur du service archéologique de la communauté d'agglomération du Douaisis, notamment Étienne Louis, Marc Vaillant et Corinne Florin, archéologues, pour leur aimable soutien. Notre reconnaissance s'adresse également à Philippe Gayot, conservateur des musées de la Porte du Hainaut. 3 - Inventé il y a années en Afrique à ans av. J.-C.

2 Vitrine 3 n 1, 2, et 3 : Ces objets datent de la seconde partie de la Préhistoire que l'on appelle le Néolithique ou «l' Âge de la pierre polie» (5000 à 1800 av. J.C.). Un moment redevenu plus sympathique, le climat étant proche du nôtre, aujourd'hui. Les forêts se développent. Voici nos bisons enfuis et nos rennes repartis loin en Scandinavie. A leur place, le cerf, le sanglier et l'auroch (une sorte de boeuf) règnent sur la faune sauvage. Voilà que notre région est colonisée par une population venue d'europe orientale. Avec elle, nous apprenons à devenir des sédentaires - fini, la vie des gens du voyage!- on construit «en dur». Devenu agriculteur, notre ancêtre va domestiquer des animaux pour élever son propre bétail. Néanmoins il continue à cueillir des végétaux sauvages et à chasser. Voyez ces petites pointes de flèches (n 4 et 5) qu'il tirait avec des arcs. Vitrine 4 n 1, 2, 3 : n 4, 5, 6, 7 : Comme son mode de vie a changé, notre ancêtre bricoleur a besoin d'armes et d'outils mieux adaptés et plus variés. Avec les silex, il crée des haches, dites «taillées». Pour labourer, il prévoit des pics costauds. Ces objets viennent de Breteuil. Petit problème, les silex se font rares car une grande partie de ce qui était en surface a été exploité. Mais cela n'arrête pas notre aïeul qui se met à creuser. C'est à ce moment-là qu'il invente le métier de mineur. Il ne se limite pas à la «hache taillée». La «hache polie» infiniment plus belle, fait grande impression. Elle est très recherchée. Celle-ci, on la rencontre bien souvent dans des galets de rivière qui sont faits de roches tenaces... parfois importées de loin! Ces haches et ce pic (n 7) (certains sont faits en bois de cerf) viennent de Breteuil, Les Rues-des-Vignes, Saulzoir et Bourlon. Vitrine 5 n 1, 2, et 3 : Du bois, du chaume ou du torchis, voilà les matériaux des maisons «en dur» de l'époque. Pour mieux s'organiser, hommes et femmes se regroupent en villages. On trouve encore les traces des poteaux qui ont servi de fondations. Mais l'invention majeure, c'est la céramique en terre cuite. Pratique pour cuisiner, ranger, stocker, la voilà qui transforme tout dans la maison. Ces céramiques qui datent de à av JC, ont

3 été dégagées lors d'une fouille à Estrun au bord de l'autoroute A2. Quant aux os, ils peuvent rendre quantité de services : des couteaux, des lissoirs, et même des aiguilles... afin que madame (sans doute, elle!) puisse coudre les peaux. Vitrine 6 n 2. Cette hache plate en bronze coulé fait partie des plus anciennes. Désormais, quand on fabrique des outils, la pierre n'est plus seule à avoir la cote. Les fours à céramiques se sont perfectionnés et leur température qui monte jusqu'à 800 permet de fondre certains minerais. Mais le cuivre ne permet que de petits objets relativement fragiles. Voici l' Âge du Bronze ( av. J.C), métal très prestigieux car il brille comme l'or lorsqu'il est frais (même si le temps lui a donné dans nos vitrines une couleur gris-vert). Cette technologie est plus onéreuse. Pour obtenir le bronze, il faut mélanger du cuivre et de l'étain. Comme ces deux métaux ne se trouvent pas au même endroit, on prend des contacts commerciaux avec différents pays. Le Nord de la France importe le métal qui arrive par la vallée du Rhône, l'angleterre et l'irlande. On fabrique ensuite sur place. Nos ancêtres vivent une révolution technologique majeure avec la découverte de ce précieux métal, l'apprentissage de la métallurgie et des alliages. Contrairement à d'autres pays, l'écriture reste encore inconnue ici à ce moment-là. n 3, 4 et 5 : Ces haches un peu plus récentes elles datent de l'époque du Bronze Moyen - sont appelées des «haches à talon» à cause du système astucieux qui permet de les accrocher au manche. On glisse le talon dans une fente qui est pratiquée sur le manche, puis on ficelle le tout. Quant au métal importé, il vient principalement de Bretagne et d'angleterre : les «commerciaux» du moment ont trouvé plus près donc à moindre coût - pour les matières premières. n 6 et 7 : Ces «haches à douille» sont les dernières nées. Le système s'est perfectionné: on rentre une partie du manche dans le creux - la «douille» - qui a été pratiqué à l'intérieur de la hache. Cela oblige à fabriquer un manche coudé, mais au final, c'est moins fragile. L'alliage de ces haches résiste mieux (il est moins cassant) car on a rajouté du plomb au cuivre et à l'étain. Ces modèles sont semblables à ceux que l'on rencontre souvent en Armorique (c'est-à-dire en Bretagne). On ne sait pas trop si ces haches ont été faites

4 sur place ou importées. Beaucoup de ces haches en bronze ont été retrouvées, rangées soigneusement en rond, en très grande quantité, dans des sortes de cachettes ou de réserves. Bizarre! C'est un peu trop pour de simples outils. Aujourd'hui, les haches en bronze sont un peu une énigme. Les archéologues supposent qu'elles auraient peut-être été utilisées comme monnaie d'échange. Et après? Ensuite, on emploiera le fer, un métal très utile pour les armes ou les objets du quotidien (casseroles, trépieds, etc). Ce sera l' Âge du Fer (milieu VIII ème siècle av. J.C. jusque 52 av. J.C. date de la conquête de la Gaule par Jules César). Ce nouveau matériau nécessite une température de 1500C et des fours adaptés. Nous espérons que le musée sera, d'ici quelque temps, en mesure de présenter de belles collections dans ce domaine. N'hésitez pas à revenir. Salle n 1 L'équivalent du «couteau suisse», réalisé pendant la Préhistoire, par les habitants de Cambrai et du Cambrésis. (Salle1, vitrine 1) Un climat si chaud et si doux, à Cambrai, dans le Cambrésis que des plantes tropicales y poussaient et qu'en Grande Bretagne se promenaient des hippopotames à l'état sauvage? (Salle 1, vitrine 1) Des «outils malins» réalisés pendant la Préhistoire, par les habitants de Cambrai et du Cambrésis. (Salle 1, vitrine 2) Des pointes de flèche pour chasser, datant de ans à 1800 ans av. J.C.. (salle 1, vitrine 3) Les hommes et les femmes de la Préhistoire ne voulaient plus être «des gens du voyage». Ils se sont mis à construire et se sont regroupés en villages sur le territoire de Cambrai et du Cambrésis. (Salle 1, vitrine 3 et vitrine 5) Un outillage «plus chic» que la hache taillée, réalisé vers ans, ans av. J.C à Cambrai ou dans le Cambrésis. (Salle 1, vitrine 4)

5 L'équivalent des «tupperware» des habitants de Cambrai et du Cambrésis au cours de la Préhistoire. (Salle1, vitrine 5) Les premiers outils en métal des habitants de Cambrai et du Cambrésis au cours de la Préhistoire semblaient faits d'or pur. (Salle 1, vitrine 6) Les échanges commerciaux internationaux des habitants de Cambrai et du Cambrésis au cours de la Préhistoire. (Salle 1, vitrine 6 ) Les réserves de Banque (ou de ce qui en tenait lieu) à Cambrai et dans le Cambrésis au cours de la Préhistoire. (Salle 1, vitrine 6) Avons-nous eu des outils en fer à Cambrai et dans le Cambrésis? (Salle 1, conclusion).