MRC DE MINGANIE. La pauvreté et l exclusion sociale en Minganie. Portrait et plan d action

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1 MRC DE MINGANIE La pauvreté et l exclusion sociale en Minganie Portrait et plan d action Version finale- 19mars 2013

2 Table des matières 1 Caractéristiques socioéconomiques Territoire et démographie Population résidente Accroissement naturel et solde migratoire Répartition par âge et âge médian de la population de la Minganie L éducation La petite enfance Les services scolaires en Minganie Structure communautaire Profil économique Travail La pauvreté en Minganie Historique de la démarche Portrait de la pauvreté en Minganie La participation citoyenne comme base incontournable Les constats en novembre Constats issus de deux séances de consultations Constats découlant des projets cliniques au CSSS de la Minganie Autres constats Forces et défis Plan d action La persévérance scolaire et la lutte au décrochage La mobilisation Constats et priorités d action Le développement global des enfants de 0-5 ans La mobilisation Portrait et plan d action Des actions concertées Annexe 1 : Plan d action régional pour la solidarité et l inclusion sociale de la côte nord Annexe 2 : Plans d action d Avenir d enfants (triennal et annuel) Page 1 sur 32

3 1 Caractéristiques socioéconomiques 1.1 Territoire et démographie Population résidente La MRC de Minganie a un territoire de ,84 km 2. Elle est constituée de 8 municipalités comptabilisant 10 villages répartis sur 300 km de littoral et une île de 7923 km². La MRC est reliée par la route 138 sur le littoral et par bateau ou avion avec l île d Anticosti. Deux communautés innues partagent le territoire avec la population de la MRC. La population résidente de la MRC de Minganie ( population hors communauté) en 2011 est de 5288 personnes alors que la population totale de la Minganie s'élève à personnes incluant donc les communautés innues. La population de la MRC de Minganie a augmenté de 2,2% entre 2006 et C est la première fois depuis 1991 que la population de la MRC augmente. En effet, la population de la MRC de Minganie en 2006 s élève à 5173 personnes alors qu elle est à 5288 personnes en Si la population totale a augmenté, la réalité est très différente d une municipalité à une autre. Seule la population de 2 municipalités soit Havre-Saint-Pierre et Longue-Pointe-de-Mingan a augmenté; les 6 autres ont perdu des résidents. C est la municipalité de Longue- Pointe-de-Mingan qui a la plus forte augmentation avec 11% alors que Rivière-au-Tonnerre subit les plus fortes pertes avec 21% de sa population en moins entre 2006 et La municipalité de L Île-d Anticosti, dont la population augmentait depuis 1996, subit entre 2006 et 2011 une perte de 15% de ses résidents. Ces chiffres sont illustrés dans le Tableau1. Au sein de la MRC de Minganie, il est possible de diviser les populations municipales selon 2 catégories de structure urbaine, soit les municipalités comptant plus de habitants et les municipalités de moins de habitants. Havre-Saint-Pierre est l unique municipalité qui compte plus de habitants et elle représente 65% de la population de la MRC de Minganie et 52% de la population totale de la Minganie (incluant les communautés innues). Elle est donc la plus populeuse de la région. Ensuite, en ordre décroissant, viennent, Longue-Pointe-de-Mingan avec 9% de la population de la MRC, Rivière-au-tonnerre, Aguanish, Natashquan, l île-d Anticosti, Rivière-Saint-Jean et Baie-Johan-Beetz qui représente 1,5% de la population de la MRC et 1% de la population totale de la Minganie. (Tableau 2). Fait notable depuis 1996, les 7 municipalités de moins de habitants comptent dorénavant moins de 500 résidents. Le poids démographique de Havre-Saint-Pierre au sein de la MRC a augmenté passant de 59% en 1996 à 65% en 2011, les 7 autres municipalités ne représentant que 35% (Tableau 2). La région se caractérise par une répartition inégale de la population engendrant inévitablement une centralisation des services et des activités à Havre-Saint-Pierre. Les autres villages sont moins populeux et dépourvus de nombreux services. Son vaste territoire allié à sa faible population confère à la région une densité de 0,39 habitant/km2 (Tableau 3); ce qui constitue une caractéristique importante de la Minganie. Ce caractère territorial particulier doit être pris en compte dans chacune de ses dimensions afin de bien comprendre la dynamique et la complexité de la région. Page 2 sur 32

4 Tableau 1 Population résidente totale par municipalité, communauté, pour la MRC de Minganie et pour la Minganie et variation de la population résidente de 1991 à 2011 Municipalités, communautés et TNO Nombre de résidents Variation en % Aguanish Baie-Johan-Beetz Havre-Saint-Pierre l'île-d'anticosti Longue-Pointe-de- Mingan Natashquan Rivière-au-Tonnerre Rivière-Saint-Jean MRC de Minganie Communauté d'ekuanitshit Communauté de Nutakuan Total des 2 communautés Territoire non organisé Lac Jérôme Territoire non organisé Petit Mécatina Population de la Minganie Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 1991, 1996, 2001, 2006 et 2011 Page 3 sur 32

5 Tableau 2 Population résidente totale par municipalité, communautés et TNO en 2011 et proportion des différentes municipalités et communautés par rapport à la population totale de la Minganie Municipalités, communautés et territoire non organisé (TNO) Nombre d'habitants Pourcentage de la population totale de la MRC de Minganie (sans communauté et sans TNO) Pourcentage de la population totale de la MRC de Minganie (avec communauté et TNO) Aguanish 278 5% 4% Baie-Johan-Beetz 81 2% 1% Havre-Saint-Pierre % 52% l'île-d'anticosti 240 5% 4% Longue-Pointe-de-Mingan 479 9% 7% Natashquan 246 5% 4% Rivière-au-Tonnerre 307 6% 5% Rivière-Saint-Jean 239 5% 4% MRC de Minganie % 80% Communauté d'ekuanitshit 453 7% Communauté innue de Nutakuan % Total des communautés innues % Territoire non organisé Lac Jérôme 0 0% Territoire non organisé Petit Mécatina 0 0% Population de la Minganie 6582 Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 2011 Tableau 3 : Densité de population des municipalités de la MRC de Minganie, pour la MRC, le Québec et la Côte Nord. Superficie en Municipalités 2011(4) 2011 Km² (hab/km²) Aguanish 600,6 0,50 Baie-Johan-Beetz 360,3 0,20 Havre-Saint-Pierre 2 821,7 1,20 L'île-D'Anticosti 7 892,2 0,03 Longue-Pointe-de-Mingan 388,8 1,20 Natashquan 203,5 1,20 Rivière-au-Tonnerre 619,2 0,50 Rivière-Saint-Jean 522,6 0,50 MRC de Minganie ,7 0,39 Communauté d'ekuanitshit 16,89 26,82 Communauté de Nutakuan 0, ,85 Territoire non organisé ( Lac Jérôme) ,57 0,00 Territoire non organisé (petit Mécatina) 0,00 (²) 0,00 Pour l'ensemble de la Minganie ,84 0,09 Pour la côte nord Données tirées du Recensement de 2011 Statistiques Canada ,94(³) 0,9(³) (²) Depuis le 1er juillet 2011, le territoire non organisé «petit Mécatina» est inclus dans le territoire de la nouvelle MRC du golfe du Saint-Laurent (³)Données tirées du site du Ministère des affaires municipales, des régions et de l occupation du territoire en date du 5 novembre 2011 Page 4 sur 32

6 Selon le tableau 4 ci-dessous, la population de la MRC de Minganie représente 7% de la population total de la Côte Nord juste avant celle du Golfe du Saint-Laurent, 6% et de Caniapiscau, 4 %. Elle est la 4 ème MRC en termes de population sur les 6 MRC qui constituent la côte nord. Tableau 4 Population par MRC et proportion sur l'ensemble de la population de la côte nord MRC et territoire Nombre d'habitants Proportion Caniapiscau % Haute-côte-nord % Golfe-du-Saint- Laurent % Manicouagan % Minganie % Sept-rivière % Côte-nord % Source : Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques sociodémographiques et Statistique Canada, Division de la démographie.7 mars Accroissement naturel et solde migratoire Depuis 1996, l accroissement naturel de la MRC de Minganie diminue pour passer sous la barre des zéros. En 2011, il est encore négatif mais on constate tout de même une augmentation des naissances alors que généralement le nombre des décès est stable. L augmentation de la population de la Minganie n est donc pas imputable à l augmentation des naissances. Il faut regarder du côté du solde migratoire pour comprendre cette augmentation. Entre 1996 et 2001, le solde migratoire de la MRC est négatif avec -88 personnes. Entre 2001 et 2006 on constate également un solde migratoire négatif avec 75. Le solde migratoire reste négatif jusqu en où la tendance s inverse avec un solde positif de 95 personnes. Entre 1996 et 2006, la diminution de population de la Minganie est donc attribuable comme les 10 années précédentes à l exode des résidents de la Minganie. En 2006, ce phénomène pour les allochtones est alourdi par un accroissement naturel négatif. Un changement s opère entre 2008 et 2011 où la région pour la première fois depuis plus de 20 ans voit sa population augmenter malgré un accroissement naturel négatif. En effet, en consultant le solde migratoire, on s aperçoit qu il est positif entre et entre avec 117 personnes. Par contre, la tendance change en 2011 où il retombe dans le négatif avec -28 personnes. Jusqu en 2008, la MRC de Minganie subissait une diminution constante de sa population attribuable jusqu en 2006 à l exode des résidents mais qui se combine depuis 2006 avec un accroissement naturel négatif. Entre 2006 et 2011, d importants changements s opèrent dans la dynamique de population. Ces changements mis en parallèle avec la vie économique de la région se juxtaposent avec l arrivée du projet de construction d un complexe hydroélectrique sur la rivière Romaine et avec l agrandissement de la Mine de fer et titane de Rio Tinto. Le projet hydroélectrique était annoncé en 2008 et les travaux ont débuté en 2009 ce qui coïncide avec des soldes migratoires positifs. L agrandissement de la mine a quant à lui été annoncé en juin Page 5 sur 32

7 Toutefois, la tendance inverse qui se dégage entre 2010 et 2011 ne permet pas de présumer de ce qu il va advenir de la région de la Minganie en ce qui concerne la dynamique de population dans les prochaines années. Tableau 5 Entrants, sortants, solde migratoire interne et taux correspondants, MRC de Minganie 2001 à 2011 entrants sortants solde migratoire taux d'entrée taux de sortie taux net Années n % ,63 4,05-0, ,71 3,93 1, ,63 3,15 1, ,53 4,28-0, ,35 4,08-0, ,19 4,43-1, ,85 4,11-0, ,4 4,45-1, ,41 4,36-0, ,09 5,27-2,18 Source : Institut de la statistique du Québec. Afin de bien saisir la dynamique de la population d une région il importe également de considérer la population par groupe d âges afin d en cerner la tendance Répartition par âge et âge médian de la population de la Minganie Entre 1996 et 2011, si l on considère la population de la MRC de Minganie selon les grands groupes d âge, on constate que le nombre d enfants de 0-14 ans a diminué jusqu en 2006 et s est stabilisé entre 2006 et Le nombre de personnes de 15 à 64 ans de la MRC de Minganie est resté très stable depuis 1996 puisqu il oscille entre 69 et 71% de la population totale. Le groupe de personnes de 65 ans et plus tend à augmenter légèrement entre 1996 et 2011 puisqu il passe de 12 à 15% de la population. Tableau 6 Répartition de la population par grands groupes d'âges MRC de Minganie, 1996 à ans et Population Années 0-14 ans ans + totale Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 1991, 1996, 2001, 2006 et 2011 Toutefois, en décortiquant les groupes d âge, on se rend compte que la stabilité des 0-14 ans entre 2006 et 2011 est due à une augmentation des naissances. En effet, le nombre de 0-5 ans est en augmentation en 2011 ce qui vient compenser pour la diminution constante des 5-14 ans, héritage des baisses de naissances antérieures à Page 6 sur 32

8 Les ans quant à eux subissent une diminution constante dans les 15 dernières années alors que le nombre de personnes de 25 à 34 ans diminue de 1996 à 2006 pour augmenter entre 2006 et 2011; passant de 540 à 590. À l instar des ans, les ans voient leur nombre diminuer constamment jusqu à atteindre une baisse de 59% en 2011 par rapport à 1996; passant de 1140 personnes à 675. Les personnes de 45 à 59 ans voient leur nombre augmenter régulièrement jusqu en 2006 mais cette catégorie de personne subit une baisse dans les 5 dernières années. Les ans augmentent régulièrement tout comme les 75 ans et plus dont le nombre, depuis 15 ans, augmente légèrement mais constamment. Ces chiffres dans leur ensemble indiquent tout comme les chiffres précédents, un vieillissement constant de la population de la MRC de Minganie. Deux faits sont toutefois à noter entre 2006 et 2011, à savoir l augmentation du nombre d enfants de 0-4 ans et l augmentation des 25 à 34 ans. Cette dernière augmentation peut être expliquée par la migration de travailleurs en lien notamment avec les grands projets de développements hydroélectriques et miniers car ils correspondent à une tranche d âge de travailleurs. L âge médian de la population de la MRC de Minganie en 2011 s établit à 43,2 ans, au-dessus de celui de la Côte Nord et du Québec. On constate très bien la différence de dynamique des populations avec le tableau cidessous qui illustre l âge médian des communautés innues qui se situe entre 22 et 25 ans. La population de la MRC est vieillissante à l instar de la situation sur la côte nord et au Québec. Toutefois on constate que l âge médian en Minganie a augmenté et se situe maintenant au-dessus de la région nord côtière et de la réalité provinciale. Tableau 7 Âge médian de la population par municipalité, communauté, pour la MRC de Minganie, la côte nord et le Québec, en 2011 Municipalités 2011 Aguanish 49,7 Baie-Johan-Beetz 53,8 Havre-Saint-Pierre 44,2 L'île-D'Anticosti 47,6 Longue-Pointe-de-Mingan 50,1 Natashquan 52,5 Rivière-au-Tonnerre 55,2 Rivière-Saint-Jean 50,1 MRC de Minganie 43,2 Communauté d'ekuanitshit 25 Communauté de Nutakuan 22,3 Québec 41,9 Côte nord 42,4 Source : Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques sociodémographiques et Statistique Canada, Division de la démographie.7 mars 2012 Page 7 sur 32

9 1.2 L éducation En 2011, la MRC de Minganie compte 745 enfants âgés de 0 à 14 ans dont 270 pour la tranche d âge des 0-4 ans; 475 ont entre 5 et 14 ans. Les jeunes de 15 à 19 ans sont au nombre de 270 sur l ensemble de la MRC. Le nombre de naissances a légèrement augmenté depuis 2006 alors qu il diminuait régulièrement depuis Évidemment, ces chiffres ne reflètent pas les disparités municipales qui prévalent en Minganie. À l instar des données démographiques, la répartition des enfants sur le territoire diffère grandement d une municipalité à une autre La petite enfance Structure des services de garde disponibles en Minganie pour les 0-5 ans En Minganie il y a un seul centre de la petite enfance (CPE Picassou) basé à Havre-Saint-Pierre qui dispose de 73 places toutes comblées. Le reste des places est distribuées sous forme de milieux familiaux pour un total de 87 places. En ce moment, seules 67 places sont comblées sur l ensemble du territoire soit à 3 places à Natashquan, 6 à Aguanish, 5 à Port Menier, 18 places à Longue-Pointe-de-Mingan et 35 à Havre-Saint-Pierre. Il reste donc 20 places disponibles pour des services de garde en milieux familiaux (ou RSG) qui ne sont pas comblées faute de personnes intéressées à opérer un tel service à domicile. Les milieux de garde privés à domicile sont rares, quelques-uns existent à Havre-Saint-Pierre. Les milieux familiaux sont historiquement instables, ouvrant et fermant régulièrement ce qui précarise les emplois des parents qui doivent suppléer à cette situation. En dehors du CPE existant, aucune structure de garde n assure une stabilité et une pérennité des services. Actuellement, 21 places en CPE ont été octroyées à Longue-Pointe-de-Mingan pour desservir l Ouest de la Minganie. Au cours du même appel d offre, la demande de 80 places de Havre Saint-Pierre a été refusée. Pourtant, la liste d attente enregistrée au guichet de la côte nord pour le CPE Picassou compte actuellement 183 enfants dont 15 % seulement sont en milieu familial. En Minganie, les familles ne peuvent pas inscrire leurs enfants sur plusieurs listes d attente de CPE et n ont pas d autres alternatives pour faire garder les enfants. Le réseau familial est donc utilisé au maximum par certains parents tandis que pour les nouveaux arrivants ou familles sans réseau, cela signifie l obligation pour un des parents à laisser son emploi ou pour la famille à quitter la région. La particularité de la Minganie est qu il n y a pas d alternative pour les familles lorsqu il n y a plus de places en CPE, aucune RSG disponible, ni de milieu de garde privé. Le recrutement de RSG est très difficile pour plusieurs facteurs : Le contexte économique favorable aux chercheurs d emploi et l augmentation des salaires dans le milieu (voir la section suivante situation économique et impacts sociaux) L isolement de RSG : souvent les éducatrices en milieu familial se plaignent de leur isolement et aimeraient avoir plus d échange entre collègue afin notamment de se créer ou de diversifier le réseau social (C est un facteur déterminant pour le recrutement des nouveaux arrivants comme RSG) Page 8 sur 32

10 Le fait d avoir les enfants à domicile est un frein car notamment à Havre-Saint-Pierre, de nombreuses familles comptent un membre qui travaille à la mine de Rio Tinto parfois de nuit. Ces réalités de l emploi viennent nuire au recrutement des RSG. La Minganie est une région défavorisée en termes de scolarité ( situation reconnue par le ministère de l éducation ) et avec une faible culture entrepreneuriale ce qui freine également le recrutement des RSG qui ont le statut de travail autonome Services communautaires En Minganie, le «programme d action communautaire pour les enfants» (PACE) propose des ateliers poupons pour les 0-2 ans (rencontre d information et d échange sur le développement des tout-petits) et des ateliers de socialisation stimulation pour les enfants 2-4 ans. Les ateliers poupons sont donnés principalement à Havre- Saint-Pierre. Les ateliers de socialisation pour les 2-4 ans se donnent dans deux villages de l ouest de la Minganie et à Havre-Saint-Pierre pour un total de 88 enfants. Jusqu à l engagement de la Minganie dans l organisation Avenir d enfants, les villages de l Est et d'anticosti ne bénéficiaient pas des ateliers 2-4 ans, faute de moyens financiers. C est ainsi que depuis octobre 2012, le programme Avenir d enfant est venu bonifier ce service en le déployant dans les villages de l est à Aguanish et Natashquan ainsi qu à Port Menier sur l île d Anticosti. Le programme PACE, volet activités pour les 2-4 ans étant reconnu comme très bénéfique pour le développement global des enfants et favorisant une meilleure intégration scolaire, il était primordial d en faire bénéficier tous les enfants de la Minganie Les services scolaires en Minganie La Minganie a la particularité de compter deux commissions scolaires sur son territoire. La commission scolaire de la moyenne côte nord (CSMCN) gère les écoles situées sur le continent alors que la commission scolaire du littoral prend en charge l école de port Menier sur l île d Anticosti. Toutefois, les élèves sont tous réunis à partir de la 4 ème secondaire à l école Monseigneur Labrie basée à Havre-Saint-Pierre et sont donc alors gérés par la commission scolaire de la moyenne côte nord. Les taux de diplomation du secondaire incluent les jeunes inscrits à partir de la 1 ère secondaire à l école Monseigneur Labrie. Il faut mentionner que les élèves de Port Menier sont hébergés dans des familles à Havre-Saint-Pierre 7 jours sur 7 et retournent 9 à 10 fois par année chez eux; soit toutes les 4 à 6 semaines entre le 3 ème secondaire et la fin de leur 5 ème secondaire. Les jeunes de Rivière-au- Tonnerre, Magpie, Aguanish, Natashquan et Nutakuan sont hébergés en résidence à l école secondaire en raison des trop grandes distances de transport qu ils auraient à parcourir quotidiennement. Ils rentrent le vendredi soir chez eux. Selon le plan stratégique de la CSMCN, le taux de diplomation ou de qualification est légèrement supérieur à la moyenne provinciale avec 78,9 % pour la Commission scolaire comparativement à 72,3 % pour l ensemble du Québec selon les données de juin Page 9 sur 32

11 Tableau 8 : Les sorties avec diplômes en cinquième secondaire Proportion d'élèves diplômés 52,20% 47,50% 57,40% nd Proportion de filles 52,40% 50,00% 59,40% nd Proportion de garçons 51.9% 43,50% 54,50% nd Les sorties avec diplômes ou qualification Proportion d'élèves diplômés 83,30% 73,70% 84,60% nd Proportion de filles 76,70% 75,00% 80,00% nd Proportion de garçons 94,40% non affiché non affiché nd Source : Ministère de l éducation, Loisirs et sports; indicateurs nationaux-données par commission scolaire, Commission scolaire de la moyenne côte nord(793000), Enseignement secondaire-formation générale des jeunes À la commission scolaire de la moyenne-côte-nord, un service d accueil, de référence, de conseil et d accompagnement (SARCA) est disponible. Ce service assure un suivi serré des élèves de la commission scolaire en formation générale adulte et en formation professionnelle. Il vérifie également que ces élèves suivent des études collégiales, universitaires ou inscrits ailleurs en formation. Ce service est précieux dans le milieu car il permet d avoir un effet positif sur l obtention d un diplôme, certificat ou qualification par les jeunes. La personne en charge du service indiquait que depuis l arrivée des grands projets de développement dans la région, le temps de diplomation des jeunes est plus long. Les jeunes consacrent beaucoup de temps au travail car ils sont très sollicités par les entreprises étant donné la pénurie de main d œuvre; ces derniers favorisent le travail au détriment des études. Tableau 9 : Taux annuel (%) de sorties sans diplôme ni qualification (décrocheurs), parmi les élèves inscrits en Formation générale Années d'inscription Sexes réunis Sexe masculin Sexe féminin Commission scolaire(cs) de la moyenne côte nord Réseau public (72CS) ,8 15,8 34, ,2 33,3 4, , , ,7 5,6 23, ,6 30,1 17, ,9 30,1 17, , , ,3 26,1 16, ,7 26,2 15, , ,6 Ensemble du Québec ,3 25,2 15, ,4 22,6 14,3 Source : Ministère de l éducation, loisir et Sport; portrait des statistiques ministérielles, Service des indicateurs et statistiques, Direction de la recherche, des statistiques et de l information, direction générale des régions, Septembre 2011 Page 10 sur 32

12 Toutes les écoles primaires et secondaires de la CSMCN ont un indice de défavorisation se situant entre 9 et 10, selon l indice de milieux socioéconomiques établit par le Ministère de l Éducation, des Loisirs et des Sports (MELS). Notons d ailleurs que selon l institut de la Statistique du Québec (bulletin statistique régional 2010 Côte-Nord), 41,8% de la population de la Minganie ne détenait aucun certificat, diplôme ou grade en 2006 contre seulement 33,8% pour la côte nord et 25% pour l ensemble du Québec. Ceci implique donc que les enfants ont moins d exemple de personnes détenant une qualification autour d eux en Minganie. Toutes les écoles primaires ayant un fort taux de défavorisation offrent le préscolaire pour les 4 ans à demi temps dans les écoles, favorisant ainsi l intégration au milieu scolaire et la réussite scolaire. De nombreuses mesures sont également instaurées pour renforcer les habiletés en lecture dans toutes les écoles primaires. Le tableau plus bas indique la répartition de la clientèle scolaire sur le territoire de la Minganie, illustrant ainsi la complexité de dispenser les services éducatifs sur l ensemble du territoire. Les services éducatifs sont temporairement suspendus dans l école de la municipalité de Rivière-Saint-Jean et les élèves sont répartis entre l école Louis Garnier de Rivière-au-Tonnerre et l école Saint-François d Assise de Longue-Pointe-de-Mingan. Certaines écoles sont à pleine capacité alors que d autres se vident sur le même territoire. Ces dernières sont caractérisées par des classes multi niveaux, peu d enfants par classe et peu d enfants par école depuis plusieurs années. Page 11 sur 32

13 Tableau 10 : Clientèle scolaire par école, niveau et commission scolaire au 30 septembre 2012 Louis-Garnier CS de la moyenne côte nord Leventoux Lestrat Saint-Françoisd'Assise Monseigneur- Labrie Saint-François- Régis Notre-Dame-de- Grâce Notre-Damedes-Anges TOTAL CS du littoral Saint Joseph Total des 2 CS PRÉSCOLAIRE PRIMAIRE SECONDAIRE 4 ans ans TOTAL ère année - 1er cycle (A) e année - 1er cycle (B) e année - 1er cycle (C) ère année - 2e cycle (D) e année - 2e cycle (E) e année - 2e année (F) ère année - 3e cycle (G) e année - 3e cycle (H) e année - 3e cycle (I) TOTAL ère année - 1er cycle (sec. I) e année - 1er cycle (sec. II) e année - 1er cycle ère année - 2e cycle (sec. III) e année - 2e cycle (Sec. IV) Secondaire V Adaptation scolaire TOTAL GRAND TOTAL Sources : Commission scolaire de la moyenne côte nord et école Saint-Joseph octobre À ces services d enseignement il faut ajouter la présence en Minganie de 3 services de garde scolaire qui assurent l encadrement dynamique et éducatif des enfants avant les heures de classe, sur l heure du midi et après les heures de classe. Ces services sont présents à Havre-Saint-Pierre pour les écoles Leventoux et Lestrat, à Page 12 sur 32

14 l école Saint-François d Assise à Longue-Pointe-de-Mingan et à l école Notre Dame des anges à Natashquan depuis cette année. La présence de ces services est issue d un besoin exprimé par les populations et favorisent l encadrement des élèves en valorisant les activités éducatives. Ces services favorisent également l accès au marché du travail des familles. 1.3 Structure communautaire En 2011, la Minganie compte 7 organismes ayant le statut de «communautaire» selon les critères de l agence de santé et de services sociaux de la côte nord. À ce portrait il faut ajouter la coopérative d aide à domicile dont le mandat est principalement communautaire, la maison des jeunes et la maison de la communauté de Port-Menier. Les organismes communautaires ont de la difficulté à assurer leurs services sur l ensemble du territoire de la MRC ce qui concentre certains services au Havre-Saint-Pierre, laissant des populations vulnérables sans services adaptés et de proximité. Toutefois, il faut noter la volonté des organismes de mieux s organiser afin de répondre le plus possible aux situations d urgence et ainsi assurer des services aux plus vulnérables du territoire. Port- Menier, le territoire le plus isolé, offre un service adapté et de proximité à sa population grâce à la maison de la communauté qui s implique dans toutes les démarches régionales. Cette participation active permet à l organisme de développer ses services et d échanger des solutions ou des outils avec les autres organismes de la Minganie. Cette participation est également un facteur propice à contrer l isolement et l exclusion d une communauté au sein de la MRC. 1.4 Profil économique L économie de la Minganie est principalement développée dans le secteur primaire vu l abondance des ressources naturelles de son territoire. Il y a évidemment le secteur de la pêche commerciale, des mines et dans une moindre mesure la foresterie étant donné la crise que traverse cette industrie. Le secteur de l énergie, avec le développement hydroélectrique de la rivière Romaine actuellement en cours, représente une grande part des activités économiques. Selon les dernières informations présentés par Hydro-Québec, l échéancier des travaux semble respecté, ce qui nous laisse croire que le projet devrait être complété tel que prévu d ici Le secteur secondaire est très peu développé puisque la majorité des ressources exploitées en Minganie quittent pour être transformées à l extérieur du territoire. C est le secteur de la construction qui est en effervescence actuellement puisqu il y a plusieurs activités liées au développement hydroélectrique et au secteur minier ainsi que tout ce qui concerne le développement résidentiel tributaire de cette effervescence économique. Page 13 sur 32

15 Le secteur tertiaire est présent, dans une moindre mesure que le secteur primaire bien évidemment, par le commerce de gros et détail, le tourisme, les services publics et parapublics et l ensemble des services gouvernementaux. Mentionnons aussi l offre de services des organismes communautaires et des entreprises d économie sociale qui répondent aux besoins des populations que ce soit au niveau des télécommunications, de la santé, des loisirs ou de la culture Travail Revenu par habitant En consultant le tableau ci-dessous, on constate que le revenu personnel par habitant en Minganie est légèrement supérieur à celui de la côte nord et du Québec et qu il a augmenté de 3,3% entre 2008 et 2009, année correspondant au démarrage de la construction du complexe hydroélectrique sur la rivière Romaine. Les transferts gouvernementaux ont également augmenté et sont les plus élevés que partout ailleurs sur la Côte-Nord et très supérieurs à la moyenne du Québec. Tableau 11 : Revenu personnel par habitant Revenu personnel en $/habitant variation Transferts gouvernementaux en $/habitant variation MRC Haute-côte-Nord ,9% ,8% Manicouagan ,5% ,4% Sept-Rivières ,5% ,3% Caniapiscau ,2% ,3% Minganie ,3% ,4% Le-Golfe-du-Saint-Laurent ,6% ,0% Côte-Nord ,1% ,8% Québec ,2% ,3% Source : Institut de la statistique du Québec, Bulletin statistique régional, édition 2010, Côte-Nord, en ligne : Taux de faible revenu Le tableau 12 indique que le taux de famille à faible revenu a diminué entre 2005 et 2009 en Minganie et que les familles les plus touchées sont les familles monoparentales de la Minganie. S il l on compare le taux de familles à faible revenu en Minganie et sur l ensemble de la côte nord et du Québec, on constate que ce taux suit de proche celui de la MRC de Caniapiscau en 2009, très inférieur toutefois à celui de la MRC du Golfe-du-Saint-Laurent. En 2009, le taux de famille à faible revenu de la MRC de Minganie est de 11,7% alors que celui de la côte nord est de 9,7% et celui du Québec de 9,8%. On peut également noter que 17% de la population de la Minganie est une personne hors famille à faible revenu. Page 14 sur 32

16 Tableau 12 : Taux de faible revenu¹ selon le type de famille², MRC et territoire équivalent³ de la Côte- Nord, r 2009 % Écart point de pourcentage Minganie Familles à faible revenu 13,2 11,7 10,9 12,1 11,7-1,5 Famille comptant un couple 7,1 6,8 6,2 6,6 6,6-0,4 Sans enfants 4,8 5,3 3,9 3,7 4,1-0,7 Avec 1 enfant 4,7 4,5 4,5 4,4 4,7 Avec 2 enfants 6,1 5,4 8,1 7,7 8,8 2,8 Avec 3 enfants et plus 22,2 21,1 21,1 23,5 18,8-3,5 Famille monoparentale 42,4 36,1 36,4 42,4 40,0-2,4 Avec 1 enfant 34,8 30,4 33,3 38,1 36,8 2,1 Avec 2 enfants 42,9 33,3 37,5 50,0 42,9 Avec 3 enfants et plus 75,0 50,0 75,0 50,0 75,0 Personne hors famille 4 à faible revenu 17,8 16,8 18,3 17,6 17,0-0,8 Note : La données est considérée confidentielle lorsqu'il y a moins de 15 déclarants. 1. Selon la mesure du faible revenu (MFR) basée sur 50 % du revenu familial médian québécois après impôt. 2. Selon le concept de la famille de recensement. 3. Selon le découpage territorial et la dénomination au 1 er janvier Personne n'appartenant pas à une famille comptant un couple ou à une famille monoparentale. Source : Statistique Canada. Compilation : Institut de la statistique du Québec, Service des statistiques sectorielles et du développement durable. 21 février 2012 Tableau13 : Taux de faible revenu de l ensemble des familles, par MRC écart (point de %) Haute-côte-Nord 7,7% 7,2% 7,7% 7,8% 7,5% -0,2 Manicouagan 9,0% 8,8% 9,5% 9,5% 8,7% -0,3 Sept-Rivières 8,4% 8,9% 9,4% 8,9% 9,1% 0,7 Caniapiscau 12,8% 13,9% 14,5% 13,4% 12,6% -0,2 Minganie 13,2% 11,7% 10,9% 12,1% 11,7% -1,5 Le-Golfe-du-Saint-Laurent 20,2% 20,9% 20,6% 19,5% 19,3% -1 Côte-Nord 9,7% 9,7% 10,1% 10,0% 9,7% 0 Québec 9,6% 9,3% 9,9% 9,7% 9,8% 0,2 Note : La donnée est considérée confidentielle lorsqu'il y a moins de 15 déclarants. Source : Statistique Canada./Compilation : Institut de la statistique du Québec, Service des statistiques sectorielles et du développement durable.21 février 2012 Ces chiffres mis en corrélation avec le revenu personnel par habitant indiquent que l écart entre les mieux nantis et les plus défavorisés s accroît en Minganie. Page 15 sur 32

17 2 La pauvreté en Minganie 2.1 Historique de la démarche C est à la suite d un forum régional portant sur la pauvreté, l exclusion sociale et les saines habitudes de vie qui s est tenu à Sept-Îles en 2008 que la Minganie, représentée par une délégation de 14 personnes, a décidé d amorcer une réflexion similaire sur son territoire. Le mandat a ensuite été donné à la MRC de Minganie d entreprendre, avec les ressources du milieu, une démarche de mobilisation afin d élaborer un plan d action local afin d atteindre les buts de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et l exclusion sociale Portrait de la pauvreté en Minganie La cueillette de données visant à dessiner le portrait de la pauvreté, de l exclusion sociale et des saines habitudes de vie en Minganie s est déroulée en plusieurs étapes. Dans un premier temps, madame Lise St-Germain, agente de recherche à l Université de Montréal est venue en Minganie en 2009 dans le cadre d une recherche sur le développement social et la lutte contre la pauvreté dans une perspective territoriale. Des groupes de discussion ont alors été formés à Rivière-au-Tonnerre, Natashquan, Aguanish et Havre-Saint-Pierre. Après une évaluation des propos tenus dans les groupes de discussion en Minganie, Mme St-Germain a été en mesure de dresser un premier portrait de la pauvreté sur le territoire de la MRC de Minganie. Au regard des informations recueillies dans le cadre de cette recherche, plusieurs acteurs impliqués dans la démarche ont décidé d élargir la consultation sur l ensemble du territoire afin de mieux cerner les réalités de chaque municipalité et de dresser un portrait plus juste. C est ainsi que 70 intervenants de toute la Minganie ont été consultés par le biais d un questionnaire visant à affiner la vision de la pauvreté, de l exclusion sociale et des saines habitudes de vie en Minganie. De ces deux exercices de consultation se sont dégagés les constats énoncés ci-dessous concernant la pauvreté, l exclusion sociale et les saines habitudes de vie en Minganie. La pauvreté se décline donc sous 4 aspects différents intimement liés les uns aux autres La pauvreté économique La pauvreté économique est ressortie des consultations comme étant présente sur le territoire de la Minganie pour diverses catégories de personnes et pour différentes raisons. Les aînés sont très touchés par cette pauvreté tout comme les personnes ayant des emplois précaires et/ou saisonniers. Les intervenants notent toutefois que ces difficultés économiques sont souvent amoindries par les traditions de pêche, chasse et cueillette qui prévalent dans la région pour plusieurs minganois. Les personnes semblent donc s en sortir au niveau de l alimentation en palliant la difficulté d acheter par le prélèvement des ressources naturelles à portée de main. Les intervenants indiquent également que les nouveaux arrivants ne détiennent pas les connaissances associées à cette tradition de prélèvement et que la culture ne se transmet pas forcément aux jeunes générations ce qui limitent ces pratiques à certains résidents. Les intervenants s inquiètent, car la réalité qui se dégage des consultations est différente de ce que l on aurait pu constater il y a encore 2 ans seulement. En effet, l arrivée de développements économiques importants telles que la réalisation du complexe hydroélectrique sur la rivière Romaine, la réalisation des lignes de transports, les grands projets du plan nord dont l agrandissement de la mine Rio Tinto ont malheureusement engendré une Page 16 sur 32

18 inflation importante dans l ensemble de la Minganie. Le coût de la vie a terriblement augmenté ainsi que les loyers. Cette nouvelle réalité a entraîné l appauvrissement de la classe moyenne qui a vu ses dépenses augmenter, mais pas forcément son salaire et a touché encore plus durement les plus démunis économiquement. Notamment, les aînés et les personnes ayant des emplois précaires ou saisonniers. Les intervenants ont également mentionné que certains ménages ayant des emplois très bien rémunérés sont en situation de pauvreté économique. L endettement de ces ménages est important, au même titre qu un grand nombre de Québécois. La surconsommation et la difficulté à établir un budget sont pointées comme les grands responsables de ces situations. Les intervenants indiquent, à ce titre, que la faible scolarité d un grand nombre de personnes en Minganie favorise cette conjoncture. En effet, en 2006, selon l institut de la Statistique du Québec, 41,8% de la population de la Minganie ne détenait aucun certificat, grade ou diplôme contre seulement 33% pour l ensemble de la Côte-Nord et 25% pour l ensemble du Québec. Il faut mentionner que toutes les écoles primaires et secondaires de la Minganie ont un indice de défavorisation de 9 ou 10, selon l indice de milieux socioéconomiques établi par le Ministère de l Éducation, des Loisirs et des Sports (MELS). La pauvreté en matière d éducation est un facteur qui est revenu souvent dans les sondages et interventions des participants à la démarche. Ils ont également déploré la dévalorisation de l éducation qui est véhiculée dans la société, particulièrement en Minganie Pauvreté sociale Les intervenants ont été quasi unanimes concernant la grande pauvreté sociale en Minganie. La pauvreté sociale a été décrite comme l isolement de certaines personnes en Minganie telles que, les aînés, les personnes et familles démunies, les personnes ayant des problèmes de santé mentale et leur famille, les nouveaux arrivants, ainsi que les personnes aux prises avec un problème de violence, de jeu, d alcool ou de drogue. Les facteurs responsables de cet isolement ont été identifiés comme étant la pauvreté en matière d éducation, le manque de réseau social pour les nouveaux arrivants notamment, le manque de communication, la diffusion d information déficiente, le manque de concertation et d animation du territoire, le manque d évènements rassembleurs et d activités de Sports, loisirs et Culture, l absence de cohésion sociale et de transport en commun Pauvreté en termes d infrastructures et de services Les résultats des consultations montrent clairement une pauvreté en ce qui concerne les infrastructures et les services en Minganie. Les problèmes les plus criants découlent directement des grands projets de développement économique sur le territoire : pénurie de logements, manque de places en garderie ; manque de solutions alternatives pour faire garder les enfants, inflation, hébergement des ainés et le maintien à domicile des aînés. Les répondants ont également mentionné l impact majeur de l absence d Internet haute vitesse dans la majorité des villages de la Minganie. Impact sur l accès à l information, la diffusion d information, les communications, l éducation et les formations. Cet élément, bien que très différent de ceux précédemment nommés, aggrave également l exclusion sociale et la pauvreté économique puisqu il représente un frein au développement économique de certaines entreprises sur la scène régionale, nationale et mondiale Pauvreté des ressources disponibles en matière de saines habitudes de vie. Les constats indiquent très nettement une grande pauvreté en matière de saines habitudes de vie en Minganie tant au niveau de l alimentation et de l exercice physique qu au niveau du tabagisme, de la consommation excessive d alcool et de la consommation de drogues. Page 17 sur 32

19 À ce titre, plusieurs répondants ont indiqué le manque d information adéquate et simple disponible localement pour faire de bons choix au niveau : alimentaire, activités sportives, hygiène de vie, gestion du stress, etc. Les types de pauvreté précédemment cités sont bien évidemment des facteurs aggravant la pauvreté en matière de saines habitudes de vie. 2.2 La participation citoyenne comme base incontournable Le projet de réaliser le premier plan d action de lutte contre la pauvreté et l exclusion sociale s est greffé à un exercice de concertation en cours en Minganie pour la réalisation d une planification stratégique de développement. Les interventions des citoyens aux ateliers de concertation dudit exercice, rejoignant les constats dégagés du questionnaire susmentionné, il a été décidé de fusionner les deux exercices afin de tirer le plus d information et de participation possible. Cette fusion permettait également d éviter la multiplication des consultations qui incommode les citoyens et finit par nuire à l objectif même de concertation. Tous les efforts ont toujours été orientés vers cette volonté de rejoindre un maximum d intervenants et leur permettre de prendre la parole sans alourdir l exercice de consultation. Ainsi, tous les secteurs d activité qui animent la Minganie ont été invités à participer à la démarche de stratégie de concertation initiée en Minganie. C est suivant la même volonté que les orientations du plan d action ont été établies par un comité constitué de représentants de: l'éducation, la santé et les services sociaux, le secteur communautaire, les jeunes, les femmes, les familles, les aînés, la culture, les sports et loisirs, le tourisme ainsi que des représentants municipaux et du CLD, de la SADC, de la CRÉ. 2.3 Les constats en novembre Constats issus de deux séances de consultations Cette consultation s adressait aux organismes communautaires de la Minganie, la table locale des aînés de la Minganie, le CPE Picassou (agit comme bureau coordonnateur et représente donc l ensemble des services de garde en milieu familial reconnus). Étant donné la rapidité avec laquelle les choses changent en Minganie ces dernières années, il nous a paru primordial de faire un état de situation actuelle de la pauvreté en Minganie afin d avoir les réelles informations en main. Les constats ont été effectués sur la base d informations obtenues par les organismes communautaires et les employés du Centre Local de développement de la Minganie avec les suivis effectués par la MRC concernant la planification stratégique de développement de la Minganie Les différentes pauvretés de la Minganie Il s avère toujours exact que la réalité diffère d un secteur à l autre de la Minganie. Les secteurs Ouest et Est ainsi qu Anticosti vivent des situations très différentes de Havre-Saint-Pierre de par leur réalité géographique et démographique. La culture des résidents est également très différente d un secteur à l autre. En effet, à l est les résidents semblent être toujours très autonomes et débrouillards, les réseaux d entraide sont très forts et les gens font avec ce qu ils ont. La situation semble bien différente à l ouest où il semble y avoir plus de personnes en difficulté qui n ont pas de réseaux forts pour les soutenir. À Havre-Saint-Pierre, le constat est mélangé; en effet, il y a des réseaux familiaux très forts mais certaines personnes peuvent également se retrouver plus seules sans réseau. Cette situation a d ailleurs été soulevée particulièrement dans le cas des nouveaux arrivants. Il a toutefois aussi été mentionné que des réseaux de nouveaux arrivants finissaient par se créer. Dans les secteurs, il semble Page 18 sur 32

20 que les résidents aient conservé encore une forte culture de prélèvements des ressources naturelles : chasse, piégeage, cueillette, pêche et petits jardins. La situation semble plus difficile chez les personnes plus âgées qui ne seraient plus en état de faire de telles activités mais encore une fois si le réseau familial est présent, il y aura une forte entraide. Cette entraide limite les effets de la pauvreté économique en Minganie Les impacts des grands projets de développement L apparition de nouveaux emplois bien rémunérés crée depuis 2009 une pression à la hausse sur les salaires. Cette pression ne fait que s accentuer et entraîne les organismes et entreprises au bord de la faillite. En effet, afin de conserver leur main d œuvre en poste, les organismes et entreprises doivent augmenter les salaires afin d être un concurrentiels. Les organismes communautaires n ont pas d avantages sociaux à offrir et doivent donc hausser les salaires sous peine de perdre leurs employés. Cette hausse de salaire n est pas compensée par les bailleurs de fonds et vient donc inévitablement créer un déficit dans le budget des organismes. Cette situation est accentuée par la réalité démographique de la Minganie car le bassin de main d œuvre disponible est petit, le coût des logements très élevé, les logements sociaux insuffisants et le nombre de places disponibles en garderie très insuffisant. Tous ces facteurs combinés empêchent le recrutement de main d œuvre à l extérieur de la Minganie. À cela vient s ajouter la réalité géographique de la Minganie qui est rarement considérée de façon réaliste dans les programmes ministériels ou autres et qui ajoute à la difficulté de maintenir des services de proximité à la population en raison des coûts de déplacements. Les organismes communautaires déplorent également l incompréhension des interlocuteurs externes à la Minganie qui souvent offrent des programmes pour développer de nouveaux services quand les services actuels doivent avant tout être consolidés pour en assurer la pérennité. La Minganie doit se battre constamment pour conserver les services qu elle a et offre à la population. Ce sont les gestionnaires d organismes ou de petites et moyennes entreprises qui sont à bout de souffle et de moyens; la population n a pas encore ou peu vécu de pertes de services et ne subit donc pas encore les effets négatifs de la situation. Toutefois, si rien n est fait pour contrer ces effets négatifs, la population subira indubitablement des ruptures de services à différents niveaux que ce soit médical, social ou accès à des services de base. C est alors que les situations de pauvreté et d exclusion sociale se multiplieront et prendront des proportions plus importantes en Minganie. Il a également été mentionné que certaines catégories de services étant complètement manquantes en Minganie, ceci entraîne de graves situations de pauvreté et de détresse : Les personnes ayant des problèmes de santé mentale notamment et les situations requérant les services de la protection de la jeunesse pour ne citer que ces deux-là Constats découlant des projets cliniques au CSSS de la Minganie Logements Les situations de pauvreté les plus préoccupantes sont celles qui touchent l absence ou la pénurie de logements en Minganie. Par logement il faut comprendre plusieurs volets : les aînés, les familles à faible revenus, les personnes seules et les personnes ayant des problèmes de santé mentale ont d importantes difficultés à se loger. Il y a également une absence complète de logements adaptés pour des personnes à mobilité réduite : personnes âgées en perte d autonomie ou personne présentant un handicap physique. Les problèmes les plus aigus sont l absence en Minganie de logements supervisés autant pour les personnes atteintes de maladie mentale, pour les personnes atteintes de déficience intellectuelle, physique ou ayant un Page 19 sur 32

21 trouble envahissant du développement que pour des personnes en réadaptation post cure après un traitement de dépendance. Il y a également absence d une ressource d hébergement ou de structures d accueil pour des personnes victimes de violence conjugale ou pour les jeunes relevant de la protection de la jeunesse. On note également une pénurie de logements sociaux surtout à Havre-Saint-Pierre. Pour toute crise psychosociale il existe un lit de crise géré par le centre de santé à l espoir de Shelna. Ce lit de crise est utilisé de façon ponctuelle sur des critères bien précis et ne peut pas accueillir des personnes sur une longue période de temps. Il n existe pas de lit en ressource intermédiaire pour les personnes âgées et pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Ces pénuries ou absences en matière de logement sont très préoccupantes et engendrent des situations de pauvreté dramatiques Services Centre jeunesse L absence de services soutenus de la protection de la jeunesse diminue la capacité d intervention en Minganie et accentue des situations de souffrance pour les enfants et les jeunes, allant même jusqu à hypothéquer l avenir de certains jeunes, faute de ressources adaptées et structurées dans le milieu La popote roulante Le service qui a été ciblé comme étant le plus important actuellement pour favoriser le maintien à domicile des aînés est celui de la popote roulante. Elle est présente actuellement 1 jour par semaine au Havre-Saint-Pierre, assurée par le Centre d action bénévole et 2 jours par semaine à Rivière-au-Tonnerre où elle est distribuée par la maison des jeunes. Il n y a aucune popote roulante dans les autres villages. L augmentation de l offre de service contribuerait au maintien à domicile des aînés Maison de la famille En Minganie, il n y a pas de maison de la famille ce qui pose des problèmes dans les services proposés aux familles sur le territoire. On peut citer notamment le programme PACE donné via le centre de santé faute de maison de la famille, le soutien à l allaitement, la promotion et la prévention en matière d allaitement, de saines alimentation, de saines habitudes de vie, de négligence, de persévérance scolaire, etc. Cette absence engendre des difficultés importantes pour l instauration de certains programmes ou la réalisation de certains projets tels qu Avenir d enfants ou Québec en forme. Il faut user de créativité et d imagination pour héberger ces projets dans le milieu et trouver un organisme fiduciaire Les organismes communautaires Les organismes communautaires sont sous financés en Minganie en regard du cadre de référence établit à l agence de santé et des services sociaux de la Côte-Nord. Ce cadre n est pas respecté et le financement des organismes ne suit pas à l exception de celui du volet maisons des femmes qui est établit pour l ensemble de la province. Ce sous financement engendre un risque de rupture de services. Page 20 sur 32

22 Prévention et promotion Un constat unanime concerne toutes les activités de prévention dans les domaines de la santé et des services sociaux. Il n y a plus ou très peu de prévention faute de moyens financiers et de ressources humaines, les deux étant évidemment intimement liés. Le constat est que tout est dans le curatif, très peu dans le préventif pourtant il y aurait tout à gagner à revenir à un système préventif afin d éviter des situations difficiles. Les besoins en prévention sont criants dans plusieurs domaines : en dépendances, santé mentale, tabagisme, violence, abus, négligence, en ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sang), saines habitudes de vie. Il faut noter que la présence du regroupement Minganie en forme contribue à diminuer les impacts d une déficience en prévention pour de saines habitudes de vie car le regroupement en fait la promotion auprès des 0-17 ans et que le message touche indirectement l ensemble de la population. 2.4 Autres constats Certaines études publiées récemment viennent confirmer ce qui se vit en Minganie face à l essor économique de la région. Le coût de la vie a augmenté depuis l arrivée de grands projets de développement. Le panier d épicerie est cher et le prix des logements a également augmenté. Une étude sur le coût du panier à provision nutritif a été effectuée en 2009 à la demande de l agence de santé et de services sociaux de la côte nord. L objectif de cette étude est de déterminer le coût minimal moyen d un panier à provision nutritif pour chaque MRC et de situer ce coût dans le contexte du budget global des ménages. Ce panier représente la commande hebdomadaire d aliments qui, à faible coût, satisfait les besoins nutritionnels selon l âge, le sexe et la condition physiologique (grossesse et allaitement). Le coût du Panier est établit pour une famille type de 4 personnes comptant un couple et deux enfants des 2 sexes. Tableau 14 : Coût du panier à provision nutritif par MRC MRC Coût moyen hebdomadaire pour la famille-type* Coût moyen par personne par jour* Coût moyen hebdomadaire pour la famille-type* Coût moyen par personne par jour* Haute-Côte-Nord 211,88 $ 7,57 $ 221, 73 $ 7,93 $ Manicouagan 206,01 $ 7,35 $ 215,59 $ 7,70 $ Sept-Rivières 190,22 $ 6,79 $ 199,07 $ 7,12 $ Caniapiscau 280,88 $ 10,28 $ $ 10,51 $ Minganie 230,42 $ 8,23 $ 241,13 $ 8,62 $ Golfe-du-St-Laurent 244,61 $ 8,74 $ $ 9,15 $ Côte-Nord 226,25 $ 8,09 $ $ 8,47 $ *Coût: majoration de 5 % (perte inévitable d aliments au cours de l usage domestique) pour ,65 % (augmentation du coût du PPN à Montréal entre 2009 et 2011, soit un total de 9,65 % (arrondi à 10) Source : Étude sur le Coût du panier à provision nutritif sur la côte nord. Octobre 2011 Page 21 sur 32

23 L étude constate qu il est difficile pour les familles monoparentales et pratiquement impossible pour les familles à faible revenu d assurer une alimentation de base pour couvrir leurs besoins nutritionnels parce que le coût du panier à provision nutritif représente un trop grand pourcentage de leur revenu. Côte nord : Panier à provision nutritif (PPN)/Revenu médian après impôt Source : Étude sur le Coût du panier à provision nutritif sur la côte nord. Octobre 2011 En Minganie, 40% des familles monoparentales ont des faibles revenus selon l institut de la Statistique du Québec. À ces données il est intéressant d ajouter également les données concernant le marché du logement. Voici ce qu on pouvait lire dans l édition du 18 janvier 2012 du journal le Nord Côtier : «L immobilier toujours en hausse sur la Côte-Nord : Bien que le nombre de transactions immobilières ait légèrement diminué dans les cinq plus grandes municipalités de la Côte- Nord, les prix sont toujours à la hausse. «Nous sommes toujours dans un marché de vendeurs. À mon avis, cette tendance va se poursuivre en Tout dépend du contexte économique et des mises en chantier», affirme l évaluateur en immobilier, André Richard. Au total, pour les villes de Baie-Comeau, Forestville, Havre-Saint-Pierre, Port-Cartier et Sept-Îles, il y a eu 604 transactions Nicolas DUPONT nicolas.dupont@hebdosquebecor.com immobilières en 2011, contre 677 en Cependant, les prix moyens sont toujours en hausse. C est dans l est de la Côte-Nord que le ratio des prix de vente sur l évaluation municipale est le plus élevé. Il est de 133,7% à Sept-Îles, 153,6% à Havre- Saint-Pierre et de 168,16% à Port-Cartier. À Baie-Comeau, ce ratio est de 121% et de 118,19% à Forestville. Pour ce qui est du prix moyen de vente, il s est établi à $ à Havre-Saint-Pierre, à $ à Sept-Îles, $ à Port-Cartier, $ à Baie-Comeau et $ à Forestville. Page 22 sur 32

24 Marché immobilier sur la côte nord, données fournies par les évaluations immobilières Richard et Associés INC. Tirées du Nord Est édition du 18 janvier 2012 en ligne. Havre- Septîles Cartier Comeau(marquette Port Baie- Tableau15 : prix Saintmoyen Pierre années $ Baie- Comeau(Mingan) Forestville »Nous avons ici un aperçu des transactions à Havre-Saint-Pierre notamment mais aucune donnée formelle ne concerne le coût des locations. Cependant, lors de de la rédaction de l état de situation de la Minganie concernant les impacts sociaux du projet de développement hydroélectrique de la rivière Romaine, le coût de location de logements avait déjà augmenté. Ces données combinées sur le coût du panier à provision nutritif et sur le coût des logements permettent de présager que la situation des personnes et familles à faible revenus en Minganie est préoccupante et que les familles monoparentales sont les plus à risque de faire face à une grande pauvreté. 2.5 Forces et défis La région de la Minganie est riche de son histoire à l instar de la côte nord. Elle a été bâtie dans des conditions difficiles et sa population a toujours su s adapter aux changements. Cette histoire est porteuse d espoir dans la région et elle s illustre par la volonté de plusieurs partenaires de travailler ensemble afin de trouver des solutions communes aux problèmes présents. Ce travail s effectue dans un esprit de pérennité et de durabilité afin de diminuer à long terme les effets de la pauvreté et de l exclusion sociale en Minganie. La mobilisation et la concertation débutées depuis plusieurs années par la MRC révèle cette volonté de travailler ensemble afin d améliorer les conditions de vie et de développement des communautés pour le bien-être collectif. Le plus grand défi réside dans la poursuite de la mobilisation sur un territoire vaste comptant un milieu insulaire. Il est primordial d arriver à des actions concertées positives pour poursuivre le travail commun. Actuellement, le regroupement Minganie en forme est un excellent vecteur de mobilisation et d actions concrètes sur le terrain; étant donné qu il vise l amélioration des conditions de vie et de développement des enfants, il sert d exemple positif et concret dans le milieu. Page 23 sur 32

25 2.6 Plan d action La table de solidarité et d inclusion sociale de la Minganie a identifié plusieurs priorités d action en commençant par identifier les populations les plus vulnérables de la Minganie : Populations vulnérables identifiées en Minganie Catégorie de population Personnes ayant des problèmes de santé mentale, leur famille et leur entourage Personnes atteintes de déficience intellectuelle et/ou de troubles envahissants du développement Les enfants Les aînés Les personnes et familles à faible revenus Explication du choix Absence de services pour ces personnes et leurs familles en dehors du CSSS de la Minganie Personnes n'étant pas en mesure de se représenter seules Personnes n'étant pas en mesure de se représenter seules Personnes n'étant pas toujours en mesure de se représenter seules Vulnérabilité de ces personnes pour assurer leurs besoins de base Voir le plan d action en annexe 1 3 La persévérance scolaire et la lutte au décrochage 3.1 La mobilisation Durant l année 2012, plusieurs intervenants ont été convoqués par la coordonnatrice de RAP (Réussite, Accomplissement, Persévérance) Côte nord. Ce comité a travaillé au printemps sur l identification des problèmes en Minganie concernant le décrochage scolaire et l élaboration d un plan d action. Ce comité regroupait initialement, des directions d école, les services éducatifs, la direction et la présidence de la commission scolaire de la moyenne côte nord, la MRC, le Centre de Santé et de Services sociaux de la Minganie, la municipalité de l île d Anticosti, la maison des jeunes La source Minganie de Havre-Saint-pierre et Longue-Pointe- de-mingan, le carrefour jeunesse emploi et le SARCA. 3.2 Constats et priorités d action Le comité RAP Minganie s est réuni à deux reprises au printemps 2012 pour prendre connaissance du portrait effectué par RAP Côte nord et établir un plan d action commun à la région. Il est primordial de souligner que le portrait déposé ne convenait pas aux intervenants de la Minganie, présentait des erreurs et des lacunes importantes qui n ont pas été modifiées lors de la version finale. Au printemps 2012, un plan d action a été élaboré par le comité mais aucun organisme fiduciaire n a été trouvé pour gérer les sommes d argent octroyées par Réunir Réussir. L impossibilité d inclure des frais de gestion au projet est un frein à la recherche d un organisme fiduciaire. Page 24 sur 32

26 La commission scolaire de la moyenne côte nord avait signalé que la persévérance scolaire faisait partie de son plan stratégique et qu elle mettrait donc des moyens en œuvre dans ce sens. Le comité persévérance et engagement scolaire a été mis en place à la commission scolaire de la moyenne côte nord. Il comprend des enseignants, directions d école et personnel des services éducatifs de la commission scolaire. Ce comité a effectué une analyse afin d identifier que la période charnière du désengagement des élèves se situent au 3 ème cycle du primaire et au 1 er cycle du secondaire. Le problème de l autonomie et de l engagement parental à cette période précise est identifié comme des facteurs influençant le désengagement. Le comité en place élabore actuellement un plan d action afin d instaurer des moyens pour contrer ces éléments perturbant l engagement scolaire des élèves et leur persévérance. Des sondages auprès des élèves, parents et enseignants sont en cours afin d agir de façon efficace et efficiente. La commission scolaire tiendra informé la responsable de mobilisation du PARSIS afin de mettre sur pied ensemble des actions concrètes dans le milieu. Il est important de mentionner que lors de la rédaction dudit document, le service du carrefour jeunesse emploi basé à Havre-Saint-Pierre est inactif faute de ressources humaines tout comme la maison des jeunes la Source Minganie. 4 Le développement global des enfants de 0-5 ans 4.1 La mobilisation Depuis octobre 2011, le regroupement Minganie en forme gère l implantation des programmes de Québec en forme et d Avenir d enfants et est issu d une volonté populaire exprimée lors de la stratégie de concertation visant à l élaboration d une planification stratégique de développement de la Minganie. Cette démarche, articulée autour de 2 comités (Comité directeur et comité de soutien), a permis depuis 2008 de mobiliser des dizaines de Minganois afin de leur donner la parole sur leur vision de l avenir en Minganie. Les ateliers de concertation et comités citoyens déjà en place ont été consultés ; ainsi, les comités ruraux ont été des bases cruciales de la mobilisation des communautés. La stratégie de concertation souhaitait favoriser une vaste participation citoyenne de la population de la Minganie. Elle a ainsi pris en compte les propos issus d une consultation portant sur la lutte contre la pauvreté et l exclusion sociale et la promotion des saines habitudes de vie en Minganie. Elle a également considéré l étude effectuée par la MRC de Minganie concernant les impacts sociaux du projet de complexe hydroélectrique de la rivière Romaine. L ensemble des problèmes et besoins exprimés par les citoyens, parents et intervenants ont été analysés et ont permis de dégager des enjeux. Ainsi, il est apparu à l ensemble des membres des 2 comités de la stratégie de concertation que le programme Québec en Forme était un outil fabuleux pour répondre aux besoins des familles en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté et l isolement social et la promotion de la saine alimentation et de l activité physique chez les jeunes de 0-17ans. Il est évident que le fait de rejoindre cette tranche d âge de la population permet de toucher toute la famille élargie et donc d avoir un impact majeur sur l ensemble des résidents de la Minganie. C est ainsi qu un comité Minganie en Forme regroupant 12 partenaires a été créé pour la réalisation du projet en Les partenaires sont le Centre de santé et de services sociaux de la Minganie, la Commission scolaire de la Page 25 sur 32

27 moyenne côte nord, la Municipalité Régional de Comté, le Carrefour jeunesse emploi, la municipalité d Anticosti, la municipalité de Havre-Saint-Pierre, la coop vivactif, le CPE Picassou et le Centre local de développement de la Minganie. Au cours du processus de demande de soutien auprès de Québec en Forme, une entente d arrimage avec Avenir d Enfants fut acceptée à l unanimité, car les 2 organismes nécessitaient l implication des mêmes intervenants et répondaient aux besoins exprimés par les familles de la Minganie. La mobilisation des partenaires du regroupement Minganie en Forme a été amorcée conjointement par le Centre Local de Développement de la Minganie, La Municipalité Régionale de Comté de Minganie et le Centre de Santé et de Services Sociaux de la Minganie. Trois organismes éminemment impliqués dans la stratégie de concertation de la Minganie et détenant une solide connaissance des besoins exprimés par les communautés de la Minganie. Ces organismes ont donc fait appel aux acteurs œuvrant auprès des enfants de 0-5 ans réunissant ainsi les partenaires actuels du regroupement. La mobilisation fût rapide et efficace étant donné le consensus sur les besoins d implanter un programme tel qu Avenir d Enfants en Minganie. Les principaux enjeux touchant la Minganie incluent l accroissement significatif du développement économique par l arrivée de nombreux projets de développement liés au complexe hydroélectrique de la Rivière Romaine et au projet de développement de Rio Tinto Fer et Titane. Cette croissance économique a pour effet immédiat l accroissement de la population, l augmentation du nombre d enfants, le manque flagrant de place en garderie avec 183 noms sur la liste d attente, l augmentation de la demande des services et des besoins. De plus, on dénote de nombreux besoins liés au peu de prévention effectuée par le Centre de santé et de services sociaux, au manque de diversification d activité dans les secteurs Est, Ouest et Port-Menier, à la difficulté d accès à des services, au manque de disponibilité de locaux adéquats afin d offrir des activités, à la faible participation des garderies en milieu familial aux formations et activités offertes, au manque de budget pour offrir de la formation en développement des compétences parentales, au manque d activité d échange pour les parents etc. Les défis ou obstacles rencontrés dans la MRC comprennent le petit nombre d enfants ainsi que leur différence d âge dans les villages, les guerres de clocher, le manque de ressources humaines qualifiées, la grande superficie du territoire, l isolement de certaines municipalités, aucun transport en commun, etc. De plus, les villages de l Est, de l Ouest et de Port-Menier sont éloignés des principaux services offerts sur le territoire. 4.2 Portrait et plan d action Le regroupement a suivi le processus établit par Avenir d enfants et a déposé un plan triennal, engagé une chargée de projet qui a coordonné la rédaction du plan d action annuel et du dépôt de la demande de soutien financier dans le cadre de ce plan d action. Le plan d action annuel a été accepté dans son intégralité en juin Le regroupement est déjà en train de réfléchir à son second plan d action. Voir le plan d action triennal et le plan d action annuel en annexe 2 Page 26 sur 32

28 5 Des actions concertées En conclusion, on constate que 3 comités travaillent sur des sujets intimement liés; la pauvreté, l exclusion sociale, la persévérance scolaire et le développement des enfants de 0-5 ans. Ces comités reflètent une mobilisation multiple et non pas un dédoublement. L ensemble des intervenants ne siège pas sur les 3 comités. Toutefois, les actions sont planifiées en complémentarité et de manière concertée étant donné que la responsable de mobilisation du PARSIS siège sur les trois comités. Ainsi elle assure un lien entre les différents plans d action en Minganie favorisant le travail concerté. Il faut également souligner que le programme Québec en forme est pris en charge par le regroupement Minganie en forme, au même titre qu Avenir d enfants. Ainsi, les actions envisagées dans les différents plans d action sont cohérentes. Ce fonctionnement favorise une bonne circulation de l information évitant les dédoublements, nuisibles à l exercice de concertation et à la mobilisation de partenaires. Les actions déployées sur le terrain viennent s imbriquer les unes aux autres et ajoutent donc une intensité au message et aux changements souhaités dans le milieu. Page 27 sur 32

29 6 Annexe 1 : Plan d action régional pour la solidarité et l inclusion sociale de la côte nord Entente de partenariat pour l action locale et territoriale en solidarité et inclusion sociale Canevas d un plan d action territorial ou local Territoire couvert par le projet Nom du responsable de la coordination de la mobilisation Nom de la mobilisation territoriale ou locale pour la solidarité et l inclusion sociale reconnue Minganie Sylvie Angel Table de solidarité et d inclusion sociale de la Minganie Constat (situation à changer selon le portrait) Orientation 1 territoriale/locale Lien avec quel axe du PARSIS (axes 1, 2, 3, 4, 5 et/ou 6) 2 Actions prévues Indicateurs de résultats 3 Cibles4 Échéancier Coûts et financement Organismes responsables et partenaires Commentaires Entreprendre les démarches nécessaires pour assurer un prix plafond réglementé au lait en Minganie Augmenter le service de popote roulante selon les besoins sur l ensemble du territoire de la Minganie. Avoir un prix unique sur le lait en Minganie au moins 2 popotes par semaine à Havre-Saint-Pierre et une dans chaque village où il y a des besoins. La communauté Décembre 2013 Décembre 2013 MRC CAB de la Minganie, CSSS de la Minganie, MRC La liste des partenaires est évolutive. La MRC assurera le volet mobilisation, communication et partenariats. La difficulté des personnes et familles à faible revenu de se nourrir convenablement. Accroître la sécurité alimentaire en Minganie Axe 1 Assurer une pérennité à la popote roulante : Vérifier la faisabilité d implanter un service de courtage en alimentation durable (récupération d aliments non touchés dans des grandes entreprises et redistribution dans le milieu) à l image de ce qu a instauré la Tablée des chefs ailleurs au Québec : courtage.tableedeschefs.org. Avoir effectué les démarches auprès de la tablée des chefs et d éventuels autres partenaires afin de valider la faisabilité. Si réalisable : Qu au moins une grande entreprise accepte de participer au projet Les aînés, personnes et familles à faible revenu Décembre 2013 à venir à déterminer L implantation d un tel projet diminuerait les coûts d achat de nourriture favorisant la pérennisation de la popote roulante Les entreprises sollicitées seraient : Le chantier de la rivière Romaine, Mine Rio Tinto, CSSS Minganie et CSMCN. Si le projet s avère possible alors il évoluera vers l implantation du service en Minganie