connaître, cultiver et protéger les orchidées L ORCHIDOPHILE

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1 connaître, cultiver et protéger les orchidées L ORCHIDOPHILE L Orchidophile Mars (1) n Vol. 44 (1)

2 SOMMAIRE L'ORCHIDOPHILE n vol. 44 (1) ORCHIDÉES EXOTIQUES Disperis discifera var. borbonica à la Réunion : une Belle au bois retrouvée Jacques DIELEN 7 Voyage de la SFO en Équateur (2 e partie) Jean-Michel HERVOUET & Denis VASLET 15 Faire un semis de Phalaenopsis dans sa cuisine Alain BROCHART 57 La montagne magique de Singapour Clare & Johan HERMANS 79 Cymbidium eburneum Lindl (fiche de culture) Michel GIRAUD 81 ORCHIDÉES D EUROPE Considérations sur quelques orchidées majorquines (îles Baléares/Espagne) observées en avril 2012 Martine GERBAUD & Olivier GERBAUD 31 Les Orchidées du Massif de la Chartreuse Guy LAMAURT 39 31

3 ORCHIDÉES D EUROPE (suite) Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus, une orchidée d été dans le paysage rhénan et rhodanien (première partie) Christian DIRWIMMER & Georges RIEHM 69 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D ORCHIDOPHILIE Association sans but lucratif régie par la loi du 1 er juillet 1901 Agréée par le Ministère de l Écologie et du Développement durable Adhérente à : l EOC (European Orchid Council) ; la FFSN (Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles); la SNHF (Société Nationale d Horticulture de France). Siège social: 17, quai de la Seine, PARIS, Tél (répondeur) sfo@sfo-asso.com Quatre numéros par an Directeur de la publication Pierre LAURENCHET Rédacteur David LAFARGE Comité de rédaction Jean-Pierre AMARDEILH Pierre AUTHIER Nicole BORDES Pascal DESCOURVIÈRES Jean-Michel HERVOUET Jean KOENIG Hélène RODRIGUEZ Photographie de première de couverture : COIN DES ARTISTES Quand deux passions se rencontrent Agnès FABRE-PINSON 13 L Ophrys de l Aveyron, une espèce du patrimoine floristique du Languedoc Jean-Marc VALAT, Michel NICOLE, Nicole BORDES 51 ORCHIDÉE-CLIC Orchidées de culture en exposition Orchidées sauvages de France métropolitaine Philippe DURBIN 67 EN SAVOIR PLUS Des orchidées pollinisées par la pluie Pascal DESCOURVIÈRES 83 VIE DE LA SOCIÉTÉ ET INFORMATIONS) Informations 2, 6, 68 Pierre LEBAS( ) 5 Appel à communications: 16 e colloque de la SFO 77 Table des matières ORCHIDÉES: livres et revues Notes de lecture 84, 87 Vient de paraître 30, 66, 78, 93 EXPOSITIONS ET MANIFESTATIONS Calendrier Michel LE ROY 85 Cypripedium calceolus (Photo Guy LAMAURT). La préparation de L Orchidophile, la rédaction des articles, leur illustration (cartes, photographies, dessins ) sont entièrement assurées par des bénévoles. Les articles publiés engagent exclusivement la responsabilité de leurs auteurs. Les insertions publicitaires gratuites n engagent pas la responsabilité de la rédaction. La rédaction reste libre d accepter, d amender ou de refuser les manuscrits qui lui sont proposés. Elle peut être amenée à remplacer ou supprimer les clichés ou illustrations de qualité insuffisante. La reproduction partielle ou totale des articles publiés dans L Orchidophile n est autorisée que sous réserve de l accord préalable des auteurs et de la rédaction. 1

4 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) INFOS CONGRÈS 2014 La SFO et la SFO Centre-Loire ont le plaisir de vous annoncer l organisation de leur prochain colloque en avril 2014, à la Halle aux Grains de Blois, qui associera une exposition d orchidées aux conférences. L un des thèmes forts de ce colloque sera consacré à la protection des orchidées. La SFO a lancé un concours pour la réalisation de l affiche qui servira à la publicité de ce colloque. Les candidats peuvent s inspirer des thèmes majeurs et des lieux pour réaliser leur affiche. Toute personne peut y participer, il suffit de proposer une affiche, format A0, 300 dpi. Les droits d auteurs seront cédés à la SFO qui diffusera cette affiche, en y portant le nom de son auteur. Au bas de l affiche définitive, seront rajoutés les logos des différents sponsors. Le fichier informatique de cette affiche doit être envoyé au format pdf à sfo@sfo-asso.com au plus tard le 30 mars La sélection du lauréat aura lieu de façon anonyme au cours du mois d avril 2013 par un jury désigné par la Commission scientifique de la SFO. La personne gagnante de ce concours bénéficiera d une inscription au colloque et de l hébergement pour deux jours gratuits pour deux personnes. Vous trouverez davantage d informations sur le site de la SFO CAHIER DE LA SFO La SFO publiera, au courant du prochain trimestre, un ouvrage collectif, recueil d articles concernant tous les genres de Sabots-de-Vénus. Cypripedium, Mexipedium, Paphiopedilum, Phragmipedium et Selenipedium seront donc présentés. Des auteurs de nombreux pays (France, Etats-Unis, Pérou, Espagne, Royaume- Uni, Allemagne ) spécialistes reconnus ou amateurs chevronnés de ces plantes extraordinaires seront réunis dans ce volume exceptionnel des Cahiers de la SFO. Composé d environ 150 pages abondamment illustrées, son prix est fixé à 20. Nous offrons à nos lecteurs la possibilité de bénéficier d un tarif préférentiel de 15 en souscrivant à cette publication avant le 30 avril! Adressez vos pré-commandes à la SFO, 17 Quai de Seine, Paris en précisant Numéro Spécial dans le courrier accompagnant votre règlement (chèque ou carte bancaire). ASSEMBLÉE GÉNÉRALE La première assemblée générale de 2013 se tiendra le 2 mars à la maison des associations du 19 e arrondissement de Paris, 19 rue Édouard Pailleron. Au cours de cette réunion, notre ami Pascal DESCOUR- VIÈRES présentera la base XPER2, un outil pour la taxonomie et la phylogénie, en s appuyant sur le cas du genre Diaphananthe. Un film (35 minutes) de Francis HERVOUET, réalisé à l occasion du voyage de la SFO à Madagascar à l automne 2012 sera également présenté à cette occasion. PARTICIPER À LA REVUE Tous nos lecteurs, abonnés ou occasionnels, sont les bienvenus dans les pages de la revue qui nous unit! Merci de faire parvenir vos propositions d articles, aboutis ou au stade de projet à la rédaction, qui pourra vous aider dans la construction, les corrections ou la mise en page de votre travail. Nous traitons de tous les sujets relatifs aux orchidées, terrestres et épiphytes, tempérées ou tropicales articles de vulgarisation ou techniques Notre passion couvre de vastes territoires! Envoyez toutes vos demandes ou propositions, ainsi que vos remarques sur la revue à l adresse mail suivante : editeur.orchido phile@gmail.com ou par courrier au siège de l association (à l attention du rédacteur de la revue), qui transmettra. SUIVEZ LE FIL! La SFO est présente sur internet, à travers les sites internet pour la structure nationale ou pour les différentes SFO régionales. Nous sommes également présents sur les réseaux sociaux, à commencer par le plus célèbre d entre eux, Facebook. Suivez l actualité de la SFO à travers la page du groupe SFO ( ou celle consacrée à la revue ( com/david.lafarge.777). Encore un indice de la vitalité de notre association! FAITES PARLER DE VOUS La publicité est gratuite dans L Orchidophile pour les sujets se rapportant aux orchidées, pour les adhérents à la SFO. Si vous souhaitez diffuser un encart dans la revue, merci de contacter la rédaction. 2

5 L éditorial Par Pierre Laurenchet Notre Société traverse la crise sans trop de difficultés. Le nombre d adhérents pour 2012 est à quelques unités près celui de 2011(environ 1400 membres). Le renouvellement des adhésions 2013 présente à fin janvier des chiffres légèrement meilleurs que l année précédente. Je tiens donc à remercier nos membres pour leur fidélité, ainsi que les Sociétés régionales qui par leur dynamisme participent activement au renouvellement des générations. Votre fidélité est aussi un encouragement pour tous les bénévoles qui donnent de leur temps pour faire de la SFO une association attractive. Un de ces bénévoles a souhaité passer la main après dix ans de présidence et dix-sept ans au poste de trésorier de la SFO Lorraine-Alsace. Jean-Marie BERGEROT qui fut un acteur majeur de notre Société est remplacé par madame Monique GUESNE. Grand merci à Jean-Marie pour tout le travail réalisé à la tête de ce groupement et bienvenue à Monique qui a accepté une succession lourde mais qui possède toutes les qualités pour réussir. Une petite ombre au tableau, le nombre d abonnés à l Orchidophile diminue sensiblement. Elle souffre sans doute de la concurrence d internet, mais nous ne considérons pas ce fait comme une fatalité et, sur proposition du comité de rédaction la SFO, le Conseil d administration d octobre 2012 a décidé de repenser notre revue. Lorsque vous lirez cet éditorial, vous aurez dans les mains une revue comptant huit pages supplémentaires, au format de 16 x 24 cm au lieu de 15 x 23 cm et une modernisation des «polices» et titres dans le but d améliorer la lisibilité, sans pour autant augmenter le tarif de l abonnement. Nous conservons la même ligne éditoriale et la parité entre Orchidées exotiques et Orchidées européennes. Ces choix, nous l espérons, devraient nous permettre d attirer de nouveaux lecteurs. En 2012, les sociétés régionales ont concrétisé leur travail sur la connaissance des orchidées par la publication de deux magnifiques ouvrages : «À la rencontre des orchidées de Rhône-Alpes» publié par la SFO Rhône-Alpes. «Guide d identification des orchidées du Gers» publié par l association botanique du Gers dont les membres sont adhérents de la SFO Aquitaine. Ces ouvrages de référence pour les passionnés d orchidées européennes trouveront leur place dans votre bibliothèque. Si ce n est déjà fait, dépêchez-vous de les acquérir et faites les connaître autour de vous. Par ailleurs, au titre des publications, nous avons lancé une souscription pour l édition d un ouvrage sur les sabots de Vénus. Cypripedium, Mexipedium, Paphiopedilum, Phragmipedium et Selenipedium seront au programme d un recueil très international. SFO Strasbourg AROS a organisé en mars sa 11 e exposition d orchidées au pavillon Joséphine, alors que la SFO Lorraine-Alsace tenait exposition en septembre à Mirecourt sur le thème de «l Orchidée et la musique». Ces deux expositions ont rencontré un vif succès. Depuis début 2012, Pierre AUTHIER dispense un cours de botanique qui rencontre un franc succès. Par manque de place nous avons dû refuser des postulants, mais qu ils se rassurent, ils pourront bénéficier du savoir de notre éminent professeur de biologie, «attaché» au Muséum national d histoire naturelle, lors de la prochaine session. La SFO va de l avant, et pour ce faire nous ne manquons pas de projets ni de «pain sur la planche» : 3

6 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) La préparation du prochain colloque est lancée. Il se déroulera les 9 et 10 mars 2014 à la Halle aux Grains de Blois sur le thème «quel avenir pour les Orchidées dans leur milieu». Une exposition sera associée à cette manifestation dont l organisation est prise en charge par la SFO Centre-Loire. Prenez votre agenda et bloquez ces deux journées pour enrichir vos connaissances en écoutant les conférenciers et faire de ce colloque un succès. La SFO Bourgogne verra le jour au printemps. Sous la houlette de Vincent GILLET, elle regroupera les départements de la Haute-Saône, la Côte-d Or, l Yonne et la Nièvre. Longue vie à ce nouveau groupement. Dès à présent, en partenariat avec France Orchidées et la section Orchidées de la SNHF, nous présentons notre candidature pour l organisation en 2018 du congrès de l EOC (European Orchid Council). Nous vous tiendrons informés de la suite réservée à notre dossier. Le décret n du 12 juillet 2011 relatif «à la réforme de l agrément au titre de la protection de l environnement et à la désignation des associations agréées, organismes et fondations reconnues d utilité publique au sein de certaines instances» nous oblige à déposer un dossier de renouvellement avant fin juin Cet agrément que nous avions obtenu en 1994 est obligatoire si nous voulons continuer à siéger dans les instances de concertation concernant l environnement, entreprendre des actions en justice en cas d infraction environnementale et demander à être consultés lors de l élaboration de documents d urbanisme. Conserver notre représentativité nationale est donc un enjeu majeur pour la SFO, et nous inciterons les SFO régionales à demander un agrément régional qui n existait pas avant la parution de ce décret. Un courrier du CBN Alpin relatant le piétinement d une station à Liparis loeselii (pour lequel la SFO n était pas impliquée), me donne l occasion de rappeler l importance de sensibiliser les personnes que vous accompagnez sur des sites à Orchidées, aux risques de piétinement des stations fragiles. Je sais que les membres de la SFO sont extrêmement vigilants, que ce rappel peut paraître superflu, mais une petite piqure de rappel ne peut nuire. Notre Société est la plus importante des associations françaises d orchidophilie. C est le fruit du travail de tous les responsables, dont je loue le dévouement, de l allant des groupements régionaux qui sont un facteur important de reconnaissance et de la Commission scientifique qui œuvre pour une meilleure connaissance des Orchidées et apporte à notre Société un savoir qui lui confère une renommée qui dépasse nos frontières. Mais nous ne devons pas nous féliciter béatement de cette situation, nous avons une obligation vitale, continuer à progresser entre autres : par une meilleure couverture de l hexagone; en développant les retours d expérience sur nos opérations de protection ; en nous ouvrant aux sciences participatives. Les sujets ne manquent pas, mais pour ce faire nous avons besoin de «bras», et nous en manquons parfois cruellement. Adhérer à la SFO c est bien, mais participer à sa vie quotidienne, à son développement c est mieux. C est donc un appel aux bonnes volontés que je lance. Venez nombreux apporter votre concours aux tâches administratives, parfois ingrates mais hélas nécessaires, pour ne pas dire obligatoires, ainsi qu à l organisation des événements qui nous permettent de mieux nous faire connaître (expos, conférences, sorties, actions de protections ). Aidez-nous à faire de la SFO une association où le travail partagé permettra de la faire grandir et de réaliser des projets d importance tout en goûtant aux joies de la découverte de ces fleurs qui nous font tant rêver. Pierre LAURENCHET Président de la SFO 4

7 Ce numéro est dédié à Pierre Lebas ( ) «Il faut nous aimer sur terre Il faut nous aimer vivants Je ne crois pas aux cimetières Il faut nous aimer avant.» Paul FORT Pierre LEBAS a été emporté en moins de deux mois par un cancer, laissant tous ceux qui l aimaient incrédules, atterrés, profondément meurtris et touchés. Que dire de Pierre? Les mots paraissent soudain si dérisoires, les formules habituelles tellement pauvres pour évoquer un homme à l empathie peu commune! Il faudrait d autres mots Pierre a toujours fait l unanimité autour de lui. Foncièrement bon, généreux, chaleureux, intègre, tolérant, tendre, il aimait intensément la VIE, les HOMMES, la NATURE Son humour et son humeur toujours égale diffusaient joie et amitié au sein d un groupe. Comment dire le vide qu il va laisser chez les siens et en nous, tous ses amis du monde des orchidophiles? Il faudrait d autres mots Lorsque quelqu un disparaît, on le pare souvent de qualités supérieures à celles qu il avait de son vivant, on tait ses défauts, ce qui paraît bien normal. Pour Pierre, nul besoin d amplifier quoi que ce soit, il suffit de «dire» Mais il faudrait d autres mots Tous ses amis interrogés soulignent qui, «son humour et sa gouaille empreinte d un regard critique et cependant bienveillant, malgré tout, sur ses contemporains», qui, «les services rendus», qui, «la promptitude à devancer une demande», qui, «les propositions d aide», qui, «son ouverture d esprit» Sa compétence dans le domaine des orchidées et de la flore en général, était immense. Mais ce qui était encore plus appréciable, c est qu il la partageait avec tous sans retenue, répondant à toutes les interrogations, expliquant et répétant sans relâche, allant à la découverte avec toujours le même enthousiasme communicatif et le même appétit. Excellent photographe, il ne laissait jamais une demande d illustration sans réponse, recherchant aussitôt le cliché demandé, le faisant parvenir illico à son destinataire. Il «est» riche d une collection de plusieurs milliers d images sur la nature, la flore et sur les orchidées indigènes en particulier. Images qui devront lui survivre Son métier l ayant entraîné à sillonner en tous sens les autoroutes de France, Pierre m avait confié un jour qu il pourrait faire un livre sur la flore des aires de repos d autoroutes Il n a jamais compté son temps ni ses efforts au sein des deux associations d orchidées dont il faisait partie. Il n a manqué aucun des voyages botaniques d «Orchidée 78», récoltant sans relâche des nouvelles «adresses» avec l organisateur, sollicitant d autres spécialistes de ses amis pour venir nous guider sur certains sites. À chaque réunion ou presque, Pierre était partie prenante dans la projection sur les orchidées indigènes. À la SFO, il avait pris en charge toute l iconographie de la 2 e édition de l OFBL, se battant avec acharnement pour que les photos soient presque toutes renouvelées, bien déterminé à offrir aux lecteurs la meilleure illustration possible pour chaque espèce. La photothèque avait été «rajeunie» et complétée également par ses soins. Avec François DUSAK et Pascal PERNOT, il a réa- 5

8 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) lisé un livre d initiation sur les orchidées, très apprécié par tous ceux qui débutent dans ce fascinant domaine. Et tant d autres choses encore qu il serait un peu long d énumérer ici Il rêvait d un rapprochement et d une fusion des associations orchidophiles de France... Fin avril 2005, il avait organisé un petit voyage de huit jours dans le Sud, commun à la FFAO et à la SFO, voyage auquel participaient dix personnes -dont les deux Présidents d alors-, sept de chaque association car, comme lui, certains d entre nous ont une double appartenance Qui n a pas eu la chance de côtoyer ou de connaître Pierre LEBAS a beaucoup perdu. Nous, ses amis, sommes riches de tant d émotions, de tant de souvenirs, de tant d images partagées, de tant de bons moments Pour nombre d entre nous, les voyages botaniques n auront plus le même goût désormais! Mais tu seras, j en suis certaine, toujours avec nous car tous tes amis t évoqueront sans relâche, à voix peut-être un peu basse, un peu étranglée, mais si pleine de tendresse! Ils parleront des soirées où tu nous disais «Le bateau ivre» de RIM- BAUD que tu connaissais par cœur comme beaucoup d autres poèmes De celles où, accompagné à la guitare par un copain, tu reprenais toutes les paroles des chansons de BRASSENS ou de BREL De celles où tes bons mots répétés provoquaient l hilarité de tout le groupe Comment dire à quel point tu vas nous manquer, Pierre? Même si nous continuerons à t associer à nos découvertes, à nos voyages, à nos expériences! Même si tous, nous persisterons à te garder VIVANT parmi nous, comme si tu étais encore là! Mais il faudrait vraiment encore d autres mots Hélène RODRIGUEZ pour la SFO LE SAVIEZ-VOUS? Depuis 2011, le rapprochement des différentes sociétés et associations orchidophiles locales et nationales a franchi une étape importante. C est en effet l année de création de la section Orchidées (et plantes d intérieur) de la SNHF, qui constitue un véritable forum ouvert d échanges pour les responsables des différentes associations qui souhaitent mener des projets communs ou échanger autour des problèmes qu ils rencontrent dans l animation et la gestion de leurs structures. La participation à ce forum n entraîne aucune obligation, mais constitue seulement un espace privilégié de discussion, permettant également de mener à bien des projets ambitieux. Présidée par Alain JOUY, la section Orchidées réunit actuellement l AFCPO, la FFAO, l OPEA et la SFO et souhaite élargir le cercle de ses participants. Qu elles aient une portée locale, départementale, régionale ou nationale, toutes les associations qui souhaitent rejoindre le forum peuvent contacter Alain Jouy pour de plus amples informations. À titre d exemple, c est au sein de cette section que la FFAO et la SFO associées ont pu mettre sur pied le projet d École de juges d Orchidées. Ce sont aussi les trois associations réunies qui ont produit un manuel de culture à l usage des néophytes, qui connaît un grand succès! C est encore en partenariat étroit avec la SNHF que la SFO et France Orchidées ont proposé la candidature de la France pour l organisation de l EOCCE Alors, responsables d associations, n hésitez plus et rejoignez le forum SNHF des orchidophiles! En savoir plus: ; alain.jouy@wanadoo.fr 6

9 Disperis discifera var. borbonica à la Réunion: une Belle au bois retrouvée Jacques DIELEN DIELEN J., Disperis discifera var. borbonica, rediscovered in Reunion Island. L Orchidophile 196: 7-12 Résumé. L espèce Disperis discifera var. borbonica a été identifiée en mars 2011 dans les Hauts de l île de la Réunion, plus de cent trente ans après sa découverte par Charles FRAPPIER. Si cette espèce est indigène de Madagascar et de La Réunion, la variété borbonica est endémique de La Réunion. Considérée comme disparue, elle n était connue que sous la forme d un échantillon d herbier sans numéro déposé à Paris. Nous décrivons ici les représentants du genre Disperis recensés sur l île de la Réunion, proposons, à notre connaissance, les premières photos de D. discifera var. borbonica prises dans son environnement naturel et développons une clé d identification de l espèce. Mots clés. Orchidées, Disperis discifera var. borbonica, île de la Réunion. Abstract. Disperis discifera var. borbonica was rediscovered in Reunion Island in March 2011, more than one hundred and thirty years after its description by Charles FRAPPIER. This endemic species (D. discifera is found in Madagascar but not D. discifera var. borbonica, that was only found in Reunion Island), thougt to be an extinct species, was only known as a sample in a herbarium in Paris. Here are described the different Disperis species growing in Reunion Island, the first pictures of D. discifera var. borbonica in its natural habitat (as far as we know) are shown and an identification key is given for that newly rediscovered species. Key words. Orchids, Disperis discifera var. borbonica, Reunion Island. Toutes les photos qui suivent sont de Jacques DIELEN. Introduction Le genre Disperis regroupe environ 80 espèces se répartissant en Afrique tropicale, en Afrique du Sud, à Madagascar, aux Comores, Seychelles, dans les Mascareignes jusqu en Inde, en Malaisie et en Nouvelle Guinée. Plus des trois quarts des espèces connues sont natives d Afrique tropicale et d Afrique du Sud. Seize espèces sont recensées à Madagascar et les îles alentour (PER- RIER DE LA BÂTHIE, 1939), contre dix-sept à Madagascar pour DUPUY et al., Il est dorénavant admis que le genre Disperis est représenté par vingt-et-une espèces à Madagascar (dont quinze endémiques), cinq aux Comores, quatre dans les Mascareignes (dont une endémique) et une aux Seychelles (LACROIX et al., 2002). Seule l espèce D. tripetaloides est retrouvée à la fois à Madagascar et dans les archipels environnants. Le genre Disperis regroupe de petites Orchidées de type herbacé, préférentiellement terrestres mais parfois lithotrophes et/ou épiphytes (à faible hauteur uniquement). La plupart des espèces du genre poussent en zone ombragée, en forêt (sur de l humus) ou en terrain boisé. Certaines, cependant, poussent de préférence sur un sol de type prairie. La plupart des espèces du genre Disperis sont des plantes relativement discrètes, dont les fleurs n ont qu une durée de vie assez brève. La plupart des espèces de Madagascar et des archipels environnants sont endémiques et, en général, un seul ou, tout au plus, quelques rares spécimens d herbiers sont disponibles. Les espèces du genre Disperis sont difficiles à identifier, particulièrement lorsque les échantillons proviennent d herbiers. En effet, certaines espèces se ressemblent à première vue, ne différant que par les lèvres et les pétales. Les échantillons d herbiers ne permettent pas de véritablement examiner et donc décrire très précisément les différents organes. De même, les planches illustrées doivent être utilisées avec précaution, les fleurs des herbiers pouvant avoir été abîmées et de fait modifier la vision qu en a le dessinateur (LACROIX et al.). Disperis est représenté à La Réunion par cinq espèces et variétés : cordata, oppositifolia, oppositifolia var. mascarenensis, tripetaloides, discifera var. borbonica. 7

10 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Disperis cordata Sw.- Cette Orchidée géophyte des forêts ou des clairières sèches entre 400 et 1500 m d altitude se rencontre dans le sud, l ouest et le cirque de Cilaos. Haute de 7 à 22 cm, elle a six feuilles vert foncé, cordées, engainantes qui sont nervurées et couvertes de nombreux petits poils qui leur donnent un aspect satiné. La hampe porte deux à six fleurs de 10 à 14 mm de diamètre, de couleur rose mauve, maculées de deux taches d un violet sombre. Cette plante très commune dans l île fleurit entre février et avril (BERNET, 2010). Disperis oppositifolia Sm.- Cette petite Orchidée mesurant au maximum 20 cm de haut possède deux feuilles opposées. La hampe porte une à cinq petites fleurs de 10 mm de diamètre de couleur blanc rosé avec des rayures ou des points violets. On trouve cette plante en petites colonies dans les forêts humides du sud et du sud-est entre 300 et 600 mètres d altitude. La floraison dure quatre à dix jours pendant les mois de juillet, août et septembre (BERNET, 2010). Disperis oppositifolia var. mascarenensis Bosser.- Très rare. Elle pousse plutôt dans le nord de l île entre 300 et 500 mètres d altitude en forêt sèche. La différence avec l espèce typique se situe au niveau de l appendice, du labelle et des feuilles qui sont beaucoup plus grandes. La période de floraison a lieu entre mars et avril (BER- NET, 2010). FRAPPIER en Il avait été décrit par PERRIER DE LA BÂTHIE en 1936 d après un échantillon d herbier sans numéro, déposé à Paris. Cette Orchidée épiphyte se rencontre sur de vieilles souches et des troncs couchés couverts de mousses en forêt de bois couleurs des Hauts (mésotherme hygrophile). La zone d observation s étend sur environ 800 m 2 et compte,d après nos observations, trois stations : l une de 20 à 25 individus, les deux autres d une dizaine d individus chacune. Quelques plants poussent en solitaire. D après nos observations, la période de floraison débute en mars et se poursuit jusqu à fin mai, période durant laquelle on peut observer à la fois certains individus en boutons, en fleurs et d autres déjà en fruits. La fleur reste épanouie durant une dizaine de jours. Description in situ Disperis discifera var. borbonica est une plante élancée à tige pourpre. Les plants mesurent entre 20 et 39 cm de haut et portent deux feuilles alternes (Figures 1 & 2). Celles-ci sont lancéolées (rondes à la base, pointues à l apex) et Fig. 1 Disperis discifera var. borbonica plant (La Réunion 25 mars 2011). < Disperis tripetaloides (Thouars) Lindl.- Très proche de Disperis cordata par son feuillage vert clair à vert foncé, cette petite Orchidée peu fréquente porte une à cinq fleurs (15 x 10 mm) blanches légèrement teintées de rose. Les pétales sont striés de jaune verdâtre à l intérieur et le sépale médian est vert plus ou moins piqueté de points rose violacé. On la trouve entre 400 et 600 mètres d altitude dans les sous-bois des forets sèches. La période de floraison a lieu entre mars et avril (BERNET 2010). Disperis discifera var. borbonica. Le Disperis retrouvé en mars 2011 dans les Hauts de l île de La Réunion n avait pas été observé depuis 8

11 Disperis discifera var. borbonica à la Réunion Fig. 2. Disperis discifera var. borbonica - plant vu de dessus (La Réunion 31 mars 2011). < Fig. 3. Disperis discifera var. borbonica - plant vu vertical (La Réunion 25 mars 2011). < < Fig. 4. Disperis discifera var. borbonica - inflorescence (La Réunion 25 mars 2011). Fig. 5. Disperis discifera var. borbonica - inflorescence (La Réunion 31 mars 2011). < mesurent 16 à40 mm de longueur pour 6 à 20 mm de largeur. De couleur vert foncé sur la face supérieure, violacées bordées de vert sur la face inférieure, elles se trouvent dans la partie centrale de la tige (Fig. 2). L inflorescence porte, au sommet de la tige, selon le nombre de bractées, une à trois fleurs (Figures 2, 4 & 5). Chacune de celles-ci comporte un capuchon de 10 mm de hauteur et de largeur, formé de deux pétales soudés entre eux par le sépale dorsal. Les deux sépales latéraux d une longueur de 10 mm, sont soudés à la base (Fig. 3). L ovaire, d un diamètre de 2 mm, est long de 20 mm. Le capuchon, blanc, porte dans sa partie supérieure, huit à douze points vert clair situés de part et d autre de la nervure centrale. Deux traits verts partent du tiers inférieur et vont vers le bord extérieur en dessinant une diagonale incurvée. Le vert, plus soutenu au centre, s estompe en vert jaune aux extrémités. Les sépales sont blanc rosé plus ou moins soutenu, la pointe est vert clair (Figures 8 & 9). 9

12 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) < FIG. 6. Disperis discifera var. borbonica - fleur vue de profil (La Réunion 20 mai 2011). FIG. 7. Disperis discifera var. borbonica - fleur vue de dessus (La Réunion 22 avril 2011). < 9 10 Fig. 8. Disperis discifera var. borbonica - fleur vue de face (La Réunion 31 mars 2011). Fig. 9. Disperis discifera var. borbonica - détail fleur (La Réunion 31 mars 2011). Fig. 10. Disperis discifera var. borbonica - fleur mature (La Réunion 1 mars 2011). La lèvre ovale, couverte de papilles jaunes sur sa face supérieure, glabre à l apex et le capuchon, concave, légèrement cubique à l apex, porteur de fines marques vertes à la base sont les deux pièces anatomiques décrites par LA- CROIX et al., 2002 comme identifiants D. discifera var. borbonica. La lèvre et le capuchon de l Orchidée découverte en mars 2011 correspondant point par point (Figures 8 & 9) à la description donnée par les auteurs, son appartenance à l espèce D. discifera var. borbonica ne fait pas de doute. 10

13 Disperis discifera var. borbonica à la Réunion Disperis discifera var. borbonica : A, plante en fleur ; B, fleur et bractée ; C, capuchon, vue de face; D, sépale dorsal; E, sépale latéral; F, pétale; G, colonne et lèvre, vue de face; H, colonne et lèvre, vue de profil; I, colonne et lèvre, vue de dos ; J, lèvre ; K, pollinies. (GOLDBLATT & SCHATZ 9014, K). Adapté de Isobyl LA CROIX, Jean BOS- SER, Philipp J. CRIBB «The genus Disperis (Orchidaceae) in Madagascar, the Comores, the Mascarenes and the Seychelles» Adansonia Sér (1): Fig. 11. Disperis discifera var. borbonica - fleur mature (La Réunion 31 mars 2011). Fig. 12. Disperis discifera var. borbonica - gousse (La Réunion 22 avril11). Commentaire Disperis discifera var. borbonica vient d être redécouverte après plus de cent trente ans passés loin des sentiers battus, des yeux curieux et des mains promptes à remplir les herbiers. L île de la Réunion peut donc compter à nouveau ce taxon, jusqu à présent considéré comme éteint, au nombre de ses Orchidées endémiques. Mais pour combien de temps? La station où les plants ont été identifiés, si isolée qu elle soit, n est pas particulièrement difficile d accès pour tout orchidophile un tant soit peu habitué aux forêts réunionnaises. Il est évident que cette redécouverte va être suivie à terme d une étude scientifique de l espèce, nécessitant de réaliser des prélèvements in situ. Or il s agit d une zone fragile, pouvant être détruite très rapidement par des piétinements répétés. De plus, au vu du faible nombre d individus présents sur le site, des prélèvements successifs non raisonnés mettraient grandement en péril le taxon. Cette station étant la seule recensée à l heure actuelle, l épuisement des quelques plants identifiés pourrait, en l espace de quelques années, ranger définitivement D. discifera var. borbonica dans la catégorie des espèces disparues. 11

14 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) un lourd tribut. Cela a été récemment le cas d un pied de Phaius longibracteatus (= Gastrorchis lutea subsp. longibracteata), espèce rare et protégée, qui a disparu feuilles et racines comprises. Malheureusement, seuls quelques rares plants sont connus sur l île et l arrachage sauvage, quel que soit le but poursuivi, d un de ces individus, fragilise un peu plus encore une espèce déjà menacée. Ce constat, malheureusement loin d être isolé, pose sérieusement la question de la pérennité des espèces d Orchidées endémiques de la Réunion : sans prise de conscience, Disperis discifera var. borbonica, parmi tant d autres espèces rares, appartiendra bientôt au passé. REMERCIEMENTS Merci à Dominique, mon épouse et à François VAN- DESCHRICKE pour la relecture et la correction de l article. Fig. 13. Disperis discifera var. borbonica - gousse et graines (La Réunion 20 mai 2011). Il serait souhaitable que cette redécouverte soit l occasion d une véritable prise de conscience des chercheurs d Orchidées à la Réunion, qu ils soient amateurs ou académiques : depuis quelques années en effet, les prélèvements sauvages se multiplient et certaines espèces paient BIBLIOGRAPHIE BERNET P., Orchidées de la Réunion : CORDEMOY E. J. de, Orchidées : , Flore de la Réunion, Lechevalier, Paris. LA CROIX I., BOSSER J., CRIBB P.J., The genus Disperis (Orchidaceae) in Madagascar, the Comores, the Mascarenes and the Seychelles.- Adansonia, sér (1) : Publications Scientifiques du Muséum national d Histoire naturelle, Paris. PERRIER DE LA BÂTHIE H., Les Disperis (orchidées) de Madagascar, des Comores et des Mascareignes. Not. Syst. (Paris) 5: PERRIER DE LA BÂTHIE H., Orchidacées 1, in HUMBERT H. (ed), Flore de Madagascar. MNHN, Paris. Site internet consulté VANDESCHRICKE François. Http///orchidees.vandes.com Jacques DIELEN 25 D, Boulevard de la Providence Résidence Samarcande Apt Saint-Denis neleidj@orange.fr 12

15 Quand deux passions se rencontrent Agnès FABRE-PINSON* Pour chaque numéro de la revue, notre amie Nicole BORDES recherche activement des artistes et des auteurs pour animer le Coin des artistes. Comment, dès lors, ne pas rêver d un partenariat avec un groupe d amateurs de botanique et de dessin? C est chose faite avec la Société française d illustration botanique. Longue vie à cette jeune association! Le 1er décembre 2011 est née la première Société française d illustration botanique. Cette nouvelle venue dans le monde associatif créée par quatre artistes passionnées et dont la présidente, Agathe HAEVERMANS, est elle-même dessinatrice au MNHN, souhaite promouvoir et revaloriser la grande tradition de l illustration botanique française en y intéressant le plus grand nombre d adhérents et un large public. Pour ce faire, la SFIB se propose de mettre en place une double stratégie : des activités d enseignement, d une part, sous la forme de cours ou de stages de dessin et d aquarelle, en direction aussi bien de débutants que de praticiens confirmés ; des actions de communication, d autre part, destinées à faire connaître les œuvres de ses adhérents au travers d expositions annuelles, de l édition et la diffusion de livres d art, et aussi par l illustration d articles dans des revues spécialisées. Il était donc tout naturel, dans ce contexte, que la SFO et la SFIB se rencontrent. De nombreux membres de la SFIB se consacrent déjà depuis longtemps à la représentation des Orchidées. Ils en ont accepté la fascinante étrangeté, parfois excessive et déconcertante. Il faut dire que, pour un illustrateur, l univers des Orchidées est une source inépuisable de découvertes. S attacher à dessiner et peindre ces plantes, c est s efforcer aussi bien de rendre compte de leur légèreté et de leur grâce inquiète que de leur puissance charnue et voluptueuse. C est travailler tout à la fois les contrastes violents entre la fraîcheur d un ton et le velouté d une couleur profonde ou l écart entre des brillances éclatantes et l opacité souterraine de certaines zones. Ces attraits constituent autant de difficultés à surmonter que de défis à relever pour l illustrateur. Sous son pinceau, la feuille de papier attend de son auteur plus que du savoir-faire: elle devient, à travers une fidélité scrupuleuse à la fleur représentée, le support d images énigmatiques et envoûtantes, en plein accord avec ces végétaux venus de la nuit des temps et du plus lointain de nos mémoires. Les membres de la SFIB n échappent donc pas à cette attraction irrésistible. Ainsi, pour la présentation de notre association dans ce numéro de l Orchidophile, deux membres de la SFIB, Jacky JOUSSON et Annie PAT- TERSON, présentent quelques exemples de leur travail dans le domaine de la représenta- Fig. 1. Ophrys lutea (Aquarelle J. JOUSSON, SFIB). 13

16 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 2. Serapias lingua (Aquarelle J. JOUSSON, SFIB). Fig. 3. Ophrys scolopax (Aquarelle J. JOUSSON, SFIB). Fig. 4. Dendrobium de type Phalaenopsis (Aquarelle A. PATTERSON, SFIB). 4 3 tion d Orchidées. Jacky JOUSSON, qui aime à croquer sur le motif les belles sauvages de ses côteaux charentais, a recueilli dans ses carnets trois spécimens magnifiques: Ophrys lutea (Fig. 1) dont il a su saisir l exact contraste entre la vivacité du jaune et le velouté brun du cœur, Serapias lingua (Fig. 2) à l élégance pourpre et longiligne et Ophrys scolopax (Fig. 3) encore appelé Ophrys bécasse en raison de la ressemblance de son gynostème avec la tête et le bec du scolopacidé. Annie PATTERSON, quant à elle, a choisi un Dendrobium éclatant et vigoureux (Fig. 4), sans doute pour ses qualités particulièrement picturales mais aussi, peut-être, en raison du nom même de cette variété d Orchidacées dont l étymologie grecque (de dendron, bois, et bios, vie) installe la rencontre de nos deux associations sous le double signe de la vitalité et de la force. Serait-ce alors forcer le destin que de rêver dès à présent à une exposition commune de la SFO et de la SFIB consacrée à ces séduisantes Orchidées? 2 Agnès FABRE-PINSON Pour la Société Française d Illustration Botanique. 14

17 Voyage de la SFO en Équateur (2 e partie) Jean-Michel HERVOUET* & Denis VASLET** HERVOUET J.-M. & VASLET D., SFO orchid trip in Ecuador (2 nd part). L Orchidophile 196: En septembre 2012 (n 194), vous avez pu suivre nos amis aventuriers pendant les premières étapes du dernier voyage de la SFO en Équateur (2010 déjà!). Jean-Michel HERVOUET et Denis VASLET terminent leur récit dans ce numéro. Toujours de très belles orchidées observées dans leur milieu naturel, sans oublier les rencontres humaines! Résumé. Récit du voyage de quinze orchidophiles en Équateur, du 20 février au 7 mars Nous avons visité successivement plusieurs localités sur le versant occidental des Andes, tourné vers l Océan Pacifique, dans les provinces du Pichincha et de l Imbabura. Nos pérégrinations nous ont conduits ensuite sur le versant oriental, du nord au sud du pays, depuis les sommets volcaniques, les contreforts des Andes et les vallées encaissées, jusqu au bassin amazonien. Retraversant enfin les Andes, nous avons fait une brève incursion dans le biotope d altitude du Páramo, dominé par des graminées, avant de terminer par une dernière prospection dans les forêts humides du versant occidental. Environ 300 espèces d orchidées ont été observées. Mots clés. Orchidées; Équateur. Abstract. Travelogue of fifteen SFO members in Ecuador, from 20 February to 7 March We successively visited several places on the western side of the Andes, facing the Pacific Ocean, in Pichincha and Imbabura provinces. We then visited the eastern side, from North to South, from volcanoes, foot-hills of the Andes and sunken valleys, down to the Amazonian Basin. Crossing again the Andes, we did a brief trip in the high altitude herbaceous biotope of Páramo, ending with a last scout of the rain forests of western slopes. About 300 species of orchids have been observed. Key words. Orchids; Ecuador. Yunganza, Province de Morona-Santiago À la sortie du village de Yunganza, sur la route entre Macas et San Juan Bosco, nous nous arrêtons le matin du 1 er mars dans un verger d orangers vers 685 m. Sur les fines branches des arbres fruitiers nous découvrons les «épiphytes des rameaux» Rodriguezia lanceolata et Psygmorchis pusilla. De l autre côté de la route, on aperçoit des plantations du palmier amazonien (Phytelephas æquatorialis Spruce) dont le cœur des fruits constitue le fameux ivoire végétal (tagua). Une fleur venue de loin : Clitoria ternatea, dont le genre évoque la forme et l épithète l origine, côtoie une autre du genre Sida, honni soit qui mal y pense Collines de Limon, Province de Morona-Santiago En direction du sud, la route sinue le long de la Cordillère des Andes dans des massifs forestiers ou à travers des cultures et des vergers. Par endroits nous apercevons des affleurements de grès (Crétacé) et de schistes très écrasés, probablement du Jurassique. En profondeur dans le bassin amazonien, ces sédiments constituent sources et réservoirs pétroliers, exploités dans la province de Napo. Dans le village de Limon, nous empruntons un chemin carrossable vers les collines de Santa Susana de Chivaza. Le chemin est bordé de Sobralia rosea (Fig. 21), auxquels s ajoutent vers 845 m plusieurs pieds d Epistephium elatum, aux grandes fleurs pourpres souvent fermées mais ici bien ouvertes. Quelques lacets plus haut, nous stoppons près d une paroi rocheuse, où poussent plusieurs pieds de Phragmipedium besseae, objectif de cette escapade. Il est étonnant de constater qu une plante si vivement colorée en rouge vif et si proche de zones habitées, n a été décrite qu en Des prospections aux alentours, il ressort également Myoxanthus exasperatus, Ornithidium multicaule, O. aureum, Rhetinantha acuminata, 15

18 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 21. Sobralia rosea. Limon. 1 er mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). Prosthechea crassilabia, Sobralia crocea, Elleanthus oliganthus et le peu spectaculaire E. graminifolius. Plusieurs Pleurothallidinés sont présents dont Ancipitia niveoglobula, Acronia cordata et A. lacera à la fleur pourpre foncé presque noire. Enfin, parmi les mousses sur le bord du chemin, Pierre DUTHILLEUL repère à grands cris le minuscule Brachionidium kuhniarum. Ce genre est original car certains de ses représentants ont six pollinies, ce qui n est le cas que d une demi-douzaine d autres genres. B. kuhniarum a huit pollinies, mais B. portillae, nommé par LUER en 1986, en a six, en trois paires. Ajoutons pour la petite histoire que LUER et HIRTZ nommèrent par erreur en 2004 un deuxième B. portillae. Ils rectifièrent le tir en créant l année suivante B. pepeportillae! Bien entendu, ces deux espèces sont dédiées à notre ami José PORTILLA, alias Pepe, directeur d Ecuagenera. Poursuivant la montée, nous explorons un bosquet sur un replat vers 880 m, contenant de nombreuses Broméliacées (Tillandsia sp.) et orchidées, dont Masdevallia fractiflexa, endémique du sud de l Équateur et Fig. 22. Epidendrum lindae. Limon. 1 er mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). 16

19 Voyage de la SFO en Équateur remarquable par ses sépales longs de 8 cm. Se succèdent ensuite Cranichis polyantha qui pousse en épiphyte, Stelis argentata, Acronia batracha, un autre Acronia semblable à A. bivalvis, puis le microscopique Acostaea trilobata, et enfin Epidendrum blepharoclinium dont la hampe florale dépasse 1 m de hauteur. À proximité dans les pelouses ou en bordure du chemin fleurissent Habenaria amalfitana, Sobralia klotzscheana et Epidendrum lindae (Fig. 22). La montée sur le coteau à droite de la route jusque vers 925 m, permet de découvrir en sous-bois Myoxanthus affinis (qui se distingue de M. exasperatus par le labelle et des dents sur la colonne), Maxillaria brachybulbon et Octomeria dalstroemii. Enfin, les brindilles des arbustes en bordure des bosquets portent Lepanthopsis floripecten et Lepanthes aff. chrysina. Revenus à Limon, nous continuons vers le sud en direction de San Juan Bosco. Gilberto nous conduit à un dernier arrêt en bordure de la route, pour observer d autres Phragmipedium besseae avec des fleurs plus élancées que dans la station précédente (forme longiflorum). Malheureusement le site est menacé par une carrière de granulats, un petit pan de falaise s effondre devant nous et quelques pieds de Phragmipedium restent suspendus au-dessus du vide. San Juan Bosco, Province de Morona-Santiago Quelques kilomètres au nord de la ville de San Juan Bosco, vers 1335 m, la route coupe un promontoire sur lequel nous observons, le 2 mars Fig. 23. Phragmipedium boissierianum. San Juan Bosco. 2 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). au matin, plusieurs formes de Phragmipedium boissierianum (Fig. 23), très proche de P. reticulatum mais qui en diffère par l absence de pilosité noire sur le staminode. Le sous-bois environnant, riche en Anthuriums, contient plusieurs espèces d orchidées dont Epidendrum jejunum, l une des nombreuses espèces du groupe de E. difforme, ainsi que E. miserrimum, petite espèce d environ 5 cm de haut ici, de large répartition, dont les feuilles roulées en tube et donc d apparence térète l ont fait un temps classer dans le genre Jacquiniella. Gilberto nous montre ensuite Masdevallia carolloi, Acianthera tricarinata et Acronia cardiostola, cette fois-ci à fleurs jaunes, puis Trichosalpinx dependens, avec le long de la tige les gaines caractéristiques du genre. Sur un arbre, Lankesterella orthantha, aux très petites fleurs blanches (Fig. 24), appartient à un genre Fig. 24. Lankesterella orthantha. San Juan Bosco. 2 mars 2010 (Photo P. DUTHILLEUL). monotypique curieusement épiphyte pour un membre de la sous-famille des Stenorrhynchidinae. Enfin, à l orée du bosquet, nous terminons cette brève visite avec Epidendrum calanthum et Polystachya foliosa. Immédiatement à la sortie sud de San Juan Bosco, un chemin se dirige vers un piton couvert de forêts primaires, le «Pain de sucre». Une partie de notre groupe chemine en remontant le long de la rivière, pendant que les ornithologues et les entomologistes restent à proximité du village pour traquer araignées, coléoptères, phasmes et autres arthropodes ainsi que de nombreux oiseaux. Parmi les épiphytes 17

20 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) vues sur les arbres surplombant la rivière, on retiendra Effusiella flexuosa, Trisetella triglochin, Ornithidium pendulum (ex Maxillaria ochracea). Un Epidendrum, avec un port voisin d un Dichaea et une fleur blanche terminale, est une espèce nouvelle potentielle d après Gilberto et de fait nous n en trouverons aucune trace dans la littérature. Enfin Lepanthes rudicula est repéré sur un citronnier, il a déjà été signalé à quatre reprises à cette altitude dans la région de Limon par LUER et HIRTZ (LUER, tome XIV, 1996). Reprenant notre itinéraire vers le sud de l Équateur, nous quittons San Juan Bosco par la route d El Pangui, qui emprunte les premiers contreforts andins en rive gauche du Rio Zamora. Après quelques kilomètres d une route en virages, nous stoppons, vers m d altitude, près d un bosquet où notre guide nous montre une touffe de 2 m de diamètre d un Lycomormium fiskei développé sur un monticule et offrant de nombreuses grappes de fleurs roses posées sur le sol (Fig. 25). L imposant spécimen sera observé longuement et plusieurs d entre nous pourront photographier et même filmer des insectes pollinisateurs en pleine action, des abeilles du genre Euglossa dont les mâles recherchent des substances odoriférantes (Fig. 26). Le bouquet de Fig. 25. Lycomormium fiskei. San Juan Bosco. 2 mars 2010 (Photo L. FRANCON). Fig. 26. Lycomormium fiskei et pollinisateur. San Juan Bosco. 2 mars 2010 (Photo L. FRANCON). Fig. 27. Maxillaria striata. Tucumbatza. 2 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). 18

21 parfums ainsi collecté et stocké dans un amas de fibres situé dans les pattes arrière, servirait à montrer aux femelles leur capacité de reproducteur. C est du moins l unique théorie proposée pour l instant, et qui expliquerait que ces mâles consacrent une partie de leur vie à la recherche méthodique de substances rares et volatiles. L attraction des abeilles par le parfum est maintenant reconnue comme un mécanisme distinct de la pollinisation. Il semblerait même qu outre des odeurs attractives, les orchidées aient développé aussi des odeurs repoussantes, pour éloigner les abeilles de taille ou de comportement inadéquat (ROUBIK & HANSON, 2004). Dans le bosquet de forêt primaire alentour, nous trouvons de plus Camaridium micranthum, Acronia acestrophylla, A. bivalvis, Lepanthes tracheia, Epidendrum siphonosepalum et Elleanthus oliganthus. Au sud de Gualaquiza, près de Tucumbatza, nous quittons la route pour grimper le long d un chemin très escarpé qui ne semble pas vraiment approprié à notre grand car. Rubén mène son véhicule comme un 4 x 4, avec quelque inquiétude, tandis que Gilberto l assure qu il pourra faire demi-tour. L objectif est un bosquet de forêt pluviale de montagne situé vers m d altitude. L endroit, empreint d une forte exubérance, est riche en Ericacées, Broméliacées, Gesnériacées et Orchidacées. Dès l entrée dans le sous-bois, Maxillaria striata nous saute aux yeux avec son bouquet de fleurs jaunes finement veinées de violet (Fig. 27), parmi les plus grandes du genre. Le feu d artifice continue avec notamment Cranichis polyantha, Maxillaria nutans, Epidendrum suinii (dont le type est donné dans les environs de Gualaquiza par HAGSATER et al., 2001), E. macasense, E. blepharoclinium et Masdevallia carruthersiana. Plusieurs Pleurothallidinés sont encore à signaler comme Acronia ruberrima, Trisetella hoeijeri, Voyage de la SFO en Équateur Sigmatostalix morganii, Stelis alternans, S. ximenae, Lepanthes caloura et L. hymenoptera dont plusieurs stations sont décrites par LUER et HIRTZ (1988) dans cette région. Il faut suivre de près Gilberto qui détermine à grande vitesse ou déclare tout simplement «Stelis sp.» ou encore «no sé», je ne sais pas, car il faut bien avouer qu il est impossible de connaître les noms de 4000 espèces. Tous les membres du groupe errent dans les fouillis de branchages ou courent en tous sens, qui pour photographier, qui pour noter une identification. La confrontation des carnets de notes apportera bien des surprises et il faudra souvent admettre, photos à l appui, que personne n a réussi à tout voir. En redescendant le long du chemin nous observons en lisière Habenaria amalfitana et plusieurs pieds de Sobralia gloriosa de taille imposante (plus de 3 m) mais inaccessibles sur le coteau, enfin un Prosthechea grammatoglossa en épiphyte sur un arbuste isolé. À cet instant Rubén réapparaît opportunément, après un demi-tour au diable vauvert. Tout en admirant la splendide lumière qui baigne un accueillant paysage de bocage (Fig. 28), il ne nous reste plus qu à gagner pour deux nuits la petite ville d El Pangui, dont Gilberto nous apprend qu elle est sa ville natale. C est une petite bourgade simple posée au milieu des champs, qui nous laissera surtout le souvenir d un magnifique concert nocturne de chiens et de coqs. Fig. 28. Fin de journée près de Tucumbatza. 2 mars 2010 (Photo D. VASLET). 19

22 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) El Pangui et Zamora, Province de Zamora-Chinchipe Le 3 mars notre programme prévoit d aller explorer la Cordillera del Condor, en rive droite du Rio Zamora, dont la ligne de crête, aux alentours de m, fait frontière avec le Pérou. Nombre d espèces nouvelles d Orchidées endémiques et d autres familles de plantes y ont en effet été décrites dans la dernière décennie. Malheureusement le seul bac qui traverse le Rio Zamora est en panne et nous devons changer nos plans. Un premier arrêt quelques kilomètres au Nord de Zamora est consacré à la recherche de Catasetum sur les gros Fig. 29. Masdevallia guttulata. Rio Zamora. 3 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). Fig. 30. Dichaea muricata. Rio Zamora. 3 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). Pleurothallis divaricans, d allure insignifiante, qui resteront longtemps un mystère, suivis d un pied de Stelis hallii, espèce citée par LUER à l est de Loja. Ce qui ressemble à une forme de Prosthechea crassilabia à petites fleurs est finalement identifié comme E. microtum. Plusieurs Maxillarias sont notés dont un probable M. longibracteata, Maxillariella spilotantha (aux feuilles non alternes contrairement à M. caespitifica), Nitidobulbon nasutum, déjà trouvé sur l Auyantepui au Venezuela, ainsi que Rhetinantha notylioglossa sur lequel nous vérifions la présence du cal blanc en forme de V sur le labelle. Enfin Gilberto retire la bractée d une fleur de Cryptocentrum pergracile pour nous montrer l éperon caché le long de arbres bordant le Rio Zamora. Nous ne verrons pourtant que Masdevallia guttulata (Fig. 29) et Dichaea muricata (Fig. 30). Traversant la ville de Zamora nous empruntons la route de Loja qui gravit régulièrement les reliefs en rive droite du Rio Zamora, permettant plusieurs arrêts au cours de l ascension. Le premier spot visité est situé à 1425 m d altitude. Le cadre n est pas idéal: le talus escarpé au-dessus de la chaussée en cours de bétonnage par le corps des ingénieurs de l armée, avec tout ce que cela signifie de poussière et de files d attente de voitures. Néanmoins dans les périodes d accalmie nous observons de nouveau Prosthechea crassilabia, puis Prosthechea pygmaea, Epidendrum calanthum, d abondants Fig. 31. Cyrtochilum pastasae. Zamora. 3 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). 20

23 Voyage de la SFO en Équateur Fig. 32. Masdevallia strobelii. Zamora. 3 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). l ovaire, dévoilant du même coup l origine du nom du genre, du grec «kryptos», caché et «kentron», éperon. Tout le groupe s exclame lors d un second arrêt, vers 1550 m, où notre guide nous montre à une dizaine de mètres au-dessus de la route deux superbes hampes florales de Cyrtochilum pastasae (Fig. 31). Les plus téméraires n hésitent pas à escalader la pente très raide, pour observer de plus près les grandes fleurs rouge-brun. Ceux qui sont restés au bord de la route peuvent néanmoins admirer de très colorés Masdevallia strobelii (Fig. 32). L émotion ouvrant l appétit, le repas est tiré des sacs pour déjeuner tout en mitraillant un phasme noir et jaune très patient, pendant que d autres découvrent Epidendrum xanthinum aux fleurs orange vif (Fig. 33), considéré par certains auteurs comme une variante de E. secundum. Ce dernier sera d ailleurs observé sous plusieurs formes, vers 1690 m, sur le bord de la route côté ravin. Nous trouvons encore Epidendrum carpophorum et E. lacustre, deux plantes terrestres de belle taille émergeant des hautes herbes et, en bordure du ravin, Polystachya aff. peruviana, Myoxanthus affinis et Elleanthus myrosmatis qu on ne regarde même plus. Sur le coteau plusieurs grandes fleurs de Trigonidium grande émergent de la végétation aux côtés d un Masdevallia qui serait, d après sa couleur assez terne, Masdevallia pumila, proche de M. lilacina, Fig. 33. Epidendrum xanthinum. Zamora. 3 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). 21

24 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) connu également dans cette localité mais de couleur différente. Toujours en fouillant dans les talus nous dénichons encore Maxillaria meridensis, Rhetinantha acuminata et Scaphyglottis summersii, reconnaissable entre autres à son labelle rectangulaire. Pour terminer nous trouvons Acronia peroniocephala également collecté en 1973 par LUER sur les bas-côtés de cette route vers m. De retour à El Pangui, cinq irréductibles explorateurs du groupe finiront par découvrir un pied de Catasetum saccatum à fleurs femelles en prospectant le soir aux abords de la ville. Fig. 35. Phragmipedium besseae. Chiguinda. 4 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). Chiguinda et Matanga, Province de Morona-Santiago Après une visite des serres tempérées d Ecuagenera à El Pangui, le 4 mars au matin, nous nous dirigeons vers Gualaceo en remontant sur une piste sinueuse voisine du Rio Cuchipamba, un affluent du Rio Zamora. Un rapide arrêt nous montre à nouveau Habenaria monorrhiza et Epidendrum calanthum sur les banquettes de la route. Une bonne heure de cahots plus loin, nous stoppons à proximité du village de Chiguinda, près d un pont enjambant le fleuve à l altitude m, pour observer une station avec plusieurs pieds de Phragmipedium boissierianum et, quelques dizaines de mètres plus loin sur un talus vertical (Fig. 34), Phragmipedium besseae Fig. 34. Dans cette image se cachent: Gérard, Josette, Phragmipedium besseae, Sobralia rosea. Chiguinda. 4 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). (Fig. 35). Nous parcourons alors une centaine de mètres le long de la route, observant entre autres Exalaria parviflora, Acronia acestrophylla, Cryptocentrum latifolium et C. pergracile, Epidendrum sculptum, Sobralia candida. La longue grappe de petites fleurs jaunes de E. armeniacum est un port inhabituel pour un Epidendrum, c est une espèce connue aussi de Bolivie, Pérou et Brésil. Un petit Stelis pourrait être S. majorella, collecté dans les environs à la même altitude par LEHMANN en Un rapide arrêt vers m, nous fait admirer un Miltoniopsis bismarkii en pleine floraison, aux fleurs d un rose tellement pâle qu il ne ressort pas sur les photos. Notre car entreprend alors l ascension du col de Matanga (3 419 m) sur une piste ravinée par les pluies. Nous admirons la dextérité de Rubén alors que le ciel se couvre de nuages et que la pluie fait son apparition à proximité de la ligne de crête. Nous sommes cette fois dans la partie haute des forêts pluviales de montagne (la «Cloud Forest» des anglo-saxons) et de fait, nous terminons l ascension dans les nuages. Un arrêt avant d atteindre le col de Matanga, vers m, est dévolu à l observation des orchidées de cet écosystème. Les bas-côtés de la route sont parsemés d Elleanthus aurantiacus, dans sa forme à fleurs jaunes. À l entrée d un bosquet un Liparis elegantula, labelle jaune strié de violet, couleur de berlingot, est localisé à proximité d un 22

25 Voyage de la SFO en Équateur Fig. 36. Lepanthes gargantua. Chiguinda. 4 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). Lepanthes gargantua (Fig. 36). Ce nom attribué par REICHENBACH fil. signale un des géants de ce genre, avec des sépales qui ne dépassent cependant pas 7 mm, mais avec une feuille qui atteint 15 cm. Sur un talus, des arbustes portent les élégantes fleurs rouges d un Crocodeilanthe laevigata (Fig. 37), cité par LUER dans cette localité le 8 avril Dans le bosquet, aux brindilles couvertes de mousses détrempées par la pluie, s entassent Stelis alba et Acronia coriacardia, cité également par LUER à cet endroit, quatre jours plus tard, le 12 avril Notre illustre prédécesseur aura donc passé 5 jours en ces lieux. La vraie vedette de cette station est cependant Masdevallia macropus (Fig. 38), en touffes généreuses, dont les fleurs jaunes maculées de violet ont des sépales longuement acuminés, jusqu à 7 cm. Nous ne resterons malheureusement que 30 minutes et non cinq jours, sur le site, passant le col de Matanga et retrouvant le soleil du côté nord-oriental très peu arrosé. La longue descente vers Gualaceo commence dans le Páramo herbacé d où émergent les cierges des Espeletias (Astéracées). Très vite apparaissent des prairies de montagne parsemées de chalets en bois et des sommets couverts de forêts. L environnement devient plus sec et plus chaud. Un dernier arrêt entre Sigsig et Chordeleg, vers m d altitude, permet de photographier Elleanthus magnicallosus, avant d aller découvrir notre dernier et luxueux hôtel à l hosteria Uzhupud, dans le village du même nom, non loin de Gualaceo. Fig. 37. Crocodeilanthe laevigata. Chiguinda. 4 mars 2010 (Photo L. FRANCON). Fig. 38. Masdevallia macropus. Chiguinda. 4 mars 2010 (Photo J.-M. HERVOUET). 23

26 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Gualaceo et Cuenca, Province d Azuay La matinée du 5 mars est consacrée à la visite des serres principales d Ecuagenera, accrochées au flanc de la montagne dans les faubourgs de Gualaceo. L accueil par José PORTILLA et sa famille est très convivial, et toute son équipe est désireuse de nous montrer la chaîne de production. Plusieurs d entre nous en profitent pour compléter leurs connaissances sur les milliers d orchidées équatoriennes cultivées ici et quelques-uns passent commande de plantes qui seront livrées en Europe. Après une visite de la ville de Cuenca, nous observons à environ cinq kilomètres au sud, sur la route de Giron, l orchidée terrestre Trichoceros muralis (Fig. 39). Les Trichoceros sont les Ophrys locaux, on devine dans le labelle un corps poilu d hyménoptère. L après-midi s achève au belvédère de Turi, une gigantesque accumulation de blocs et de galets formant un mirador qui domine Cuenca. La ville au cinq rivières s embrase dans le soleil couchant, mais les orchidophiles lui tournent le dos car un Trichoceros antennifer (Fig. 40) est repéré sur un talus. Cette fois- Fig. 40. Trichoceros antennifer. Cuenca. 5 mars 2010 (Photo L. FRANCON). Fig. 39. Trichoceros muralis. Cuenca. 5 mars 2010 (Photo P. DUTHILLEUL). 24

27 Voyage de la SFO en Équateur ci le corps de guêpe est assorti de deux belles antennes, qui sont non pas les pétales, mais des lobes latéraux du labelle. Il y a encore Cyclopogon peruvianus, dont la présence dans les parages est signalée par GARAY. Le voyage touche à sa fin, nous voici déjà à la dernière soirée. Nos hôtes ont invité des amis américains et préparé pour nous une petite fête. Nous faisons honneur à la cuisine locale, du cochon d Inde grillé, tandis qu un groupe de musique andine se prépare. Quena, flûte de Pan, guitare et chants résonnent dans la nuit fraîche, invitation à la danse. Enfin, convives repus et danseurs essoufflés par l altitude assistent au feu d artifice qui couronne cette soirée très animée. Parc National d El Cajas et versant occidental des Andes, Province d Azuay Le samedi 6 mars 2010 est la dernière journée avant de reprendre l avion. En partant vers l ouest depuis la vallée de Cuenca située à m, la route s élève rapidement dans les Andes et nous entrons dans un paysage de haute montagne structuré par des culots (cheminées) volcaniques et de grandes vallées glaciaires parsemées de lacs de verrous, dans le Parc National d El Cajas. À partir de m la végétation devient plus rase, typique de l écosystème du Páramo dominé par les graminées. Nous nous arrêtons une première fois vers m, près de prairies d altitude et de talus herbeux. Un Stelis sp. aux sépales acuminés, qui devrait pourtant être reconnaissable, ainsi que Liparis elegantula, fleurissent au bord de la route aux côtés de toute une flore andine d Astéracées, Ericacées naines (Disterigma empetrifolium Kunth), Gentianacées, Lamiaciées (Salvia sp.), Lentibulariacées (Pinguicula sp.), Scrophulariacées (Calceolaria sp.) etc. Les Orchidées reviennent au score lors d un second arrêt vers 3635 m avec Aa maderoi, Pterichis galeata et Epidendrum tenuicaule, mais elles se font à nouveau voler la vedette un peu plus loin par un petit troupeau de lamas, apparition éphémère qui met en ébullition les photographes! Continuant la traversée du Parc National d El Cajas, un troisième arrêt est effectué vers m, près du village de Molleturo, où nous empruntons un chemin qui Fig. 41. Epidendrum microdiothoneum. Parc National Cajas. 6 mars 2010 (Photo P. DUTHILLEUL). grimpe à flanc de montagne vers des bergeries. Sur les premiers talus nous observons Epidendrum microdiothoneum (Fig. 41) et E. cylindrostachys très parfumé. Dans les bosquets en bordure du chemin, nous découvrons Trichosalpinx chamaelepanthes, cette fois-ci dans sa forme à fleurs violettes, citée à cet endroit en mars 1985 par LUER. Epidendrum suavis pend des arbres et exhibe ses fleurs à hauteur d homme. Ses fleurs jaunes en début de floraison deviennent rouge-brun à la fin, elles sont ici dans une couleur intermédiaire. Un autre Epidendrum à deux fleurs trouvé sur une branche serait E. philocremnum, décrit plus au sud dans la province de Zamora-Chinchipe par HAGSATER & DODSON (2001), qui citent une station en Azuay. Nous complétons les observations avec Crocodeilanthe jamesonii, également décrit dans cette localité par LUER, en 1985, puis Acronia deflexa. Jean FRESEL voudrait aussi photographier une famille locale devant chez elle, mais le chien des lieux ne l entend pas de cette oreille et lui entame le mollet. Ce sera finalement le seul incident de parcours d un voyage somme toute sans histoire. La descente vers Guayaquil est engagée sous une pluie fine. Le dernier arrêt du voyage a lieu près d une belle cascade en contrebas de la route, vers 2550 m. La phrase désormais rituelle de Gilberto: «vamos a ingresar por aqui», on va rentrer par 25

28 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 41. Acronia deflexa. Molleturo. 6 mars 2010 (Photo P. DUTHILLEUL). là, annonce les difficultés habituelles et il s engage sans tarder dans une jungle luxuriante aux inextricables branches moussues dégoulinantes de pluie. La progression est difficile car la pente le long de la cascade est très raide et nous avançons comme suspendus dans les branchages. De plus, la file indienne est souvent arrêtée tant la densité des orchidées épiphytes, notamment les Pleurothallidinés, est grande. Nous voyons d abondants Acronia truncata, A. deflexa (Fig. 42), Stelis pusilla, Pleurothallis bicruris, Trichosalpinx dirhamphis, Lepanthes phryxothrix et distinguons, en regardant de très près, un minuscule Platystele examen-culicum. Des Crocodeilanthe expansa et C. pulchella couvrent les branches des plus gros arbres. Plusieurs Masdevallias sont disposés sur les brindilles des arbustes avec M. ventricosa, M. staaliana (découverte en 1993 près de cette localité) et M. porphyrea (un peu pâle par rapport au type décrit d une localité voisine). Les vêtements initialement prévus pour l avion sont trempés et maculés par cette dernière incursion dans la forêt pluviale de montagne. Avant de quitter les lieux, nous nous recueillons devant la dernière espèce du voyage que Pierre a dénichée: un Cranichis lehmannii au bord de la route. Après une séance de contorsion pour se changer dans le car et un déjeuner rapide dans une auberge, le brouillard est monté et la visibilité nulle. Chaleur et civilisation sont retrouvées plus bas dans les faubourgs de Guayaquil, capitale économique du pays, à la circulation ahurissante, même pour Rubén. Le soir, notre avion décolle de Guayaquil pour Madrid, puis Paris. En deux semaines nous aurons observé près de 300 espèces d Orchidées, dont de nombreuses endémiques et d innombrables plantes qui font la diversité de la flore d Amérique tropicale. C est plus qu aucun des orchidophiles avertis du groupe n avait vu en si peu de temps ; c est aussi mission impossible d en rendre compte, ce que nous avons essayé de faire tant bien que mal dans cet article. Ces 300 espèces ne représentant même pas dix pour cent du total décrit à ce jour en Équateur, il reste encore de belles perspectives d exploration pour la SFO. REMERCIEMENTS À Emilie GINIER, de l agence Escursia, qui a préparé pour nous ce voyage. À Pascal SAUVÊTRE pour son aide sur les Maxillarias bien sûr. À Gilberto MERINO pour sa patience envers ces quinze français avides de tout voir et de tout savoir, ainsi que pour ses précieuses connaissances de terrain. À José PORTILLA et sa femme Ingrid, pour leur accueil chaleureux à Gualaceo et leur organisation sans faille. À Rubén ZUMBA, notre chauffeur au grand cœur, que plus rien n étonnera après notre passage, qui a persisté à laver chaque soir son car souillé de boue et qui nous a gentiment avoué s être pris chaque jour un peu plus d affection pour nous. À tous nos compagnons de voyage qui ont formé, toujours selon Rubén: «un grupo maravilloso»! BIBLIOGRAPHIE BLANCO M. A., CARNEVALI G., WHITTEN M., SINGER R. B., KOEHLER S., WILLIAMS N. H., OJEDA I., NEUBIG K. M. & ENDARA L., Generic realignments in Maxillariinae (Orchidaceae). Lankesteriana 7(3) : Disponible sur le site : riana.ucr.ac.cr. DODSON C. H., Native Ecuadorian Orchids, 5 volumes. Dodson publishing, Sarasota, Florida, USA pp. DODSON C. H. & LUER C. A., Flora of Ecuador 225(2) Genera Aa-Cyrtidiorchis. Harling & Andersson, Université de Göteborg, Suède. 347 pp. DODSON C. H. & LUER C. A., Flora of Ecuador 225(92) Masdevallia and affiliates. Harling & Persson, Université de Göteborg, Suède. 395 pp. 26

29 Voyage de la SFO en Équateur ESCOBAR R., Native Colombian Orchids, 6 volumes. Compania Litografica Nacional S.A., Medellin, Colombie pp. GARAY L., Flora of Ecuador 225(1) Cypripedioideae, Orchidoideae, Neottioideae. Harling & Sparre, Université de Göteborg, Suède. 305 pp. GRINFEDER A. & M., Voyage en Équateur L Orchidophile 104: HAGSÁTER E., 1993 à Icones Orchidacearum, Epidendrum part 1 à part 8. Herbario AMO, Mexico. 200 pp. pour chaque fascicule. Disponibles sur le site HARDING P. A., Huntleyas and related orchids. Timber Press, Portland, Oregon, USA. 260 pp. HUMBOLDT A. (von), Voyage aux régions équinoxiales du Nouveau Continent, fait en 1789, 1800, 1801, 1802, 1803, 1804 par Alexander von HUMBOLDT et Aimé BONPLAND. Paris, Édition monumentale (33 volumes) in folio et in quarto, par Shoell, Dufour, Maze et Gide. LUER C. A., Icones Pleurothallidinarum. 30 tomes. Monographs in systematic botany, Missouri Botanical Garden. USA. MARTIN J.-P., La figure de la Terre. Éditions Isoète. Cherbourg. 140 pp. NEILL, D. A., Vegetation, pp In: P. M. JØRGENSEN & LEÓN-YANEZ (Eds.). Catalogue of the Vascular Plants of Ecuador. Monogr. Syst. Bot. Missouri Bot. Garden. 75 pp. OAKELEY H. F., Lycaste, Ida and Anguloa, the essential guide. Cambrian Printers, Aberystwyth, Royaume-Uni. 445 pp. PUPULIN F., MORENO G. & MEDINA H., Draculas del Ecuador. Unapg & Ecuagenera Eds. 79 pp. ROUBIK D. W., HANSON P.E., Abejas de orquídeas de la América tropical, Biología y guía de campo. Editorial INBio. Costa Rica. 370 pp. SAUVÊTRE P., Les Maxillarias. Belin, Paris. 352 pp. TRYSTRAM F., Le procès des étoiles. Récit de la prestigieuse expédition de trois savants français en Amérique du Sud et des mésaventures qui s ensuivirent ( ). Éditions Seghers. 270 pp. WITHNER C. L., The Cattleyas and their relatives, Vol. II, the Laelias. Timber Press. Portland, Oregon, 154 pp. ZELENKO H. & BERMUDEZ P., Orchids. Species of Peru. Zai publications. Quito, 407 pp. LISTE DES OBSERVATIONS Stations regroupées en: MAQ (Maquipucuna, Pichincha), MIN (Mindo, Pichincha), CUI (Lac Cuicocha, Imbabura), SEL (Selva Alegre, Imbabura), PAP (Papallacta, Napo), BAE (Baeza, Napo), MIS (Misahualli, Napo), PUY (Puyo, Pastaza), BAN (Banos, Tungurahua), MAC (Macas, Morona-Santiago), SJB (San Juan Bosco, Morona-Santiago), ZAM (Zamora, Zamora-Chinchipe), GUA (Gualaquiza, Morona-Santiago), CUE (Cuenca, Azuay), CAJ (Parc National Cajas et descente sur Guayaquil, Azuay). Aa maderoi Schltr. (SEL, CAJ), Acianthera sicaria (Lindl.) Pridgeon & M.W. Chase (MIN), Acianthera tricarinata (Poepp. & Endl.) Pridgeon & M.W. Chase (SJB), Acostaea trilobata Luer (SJB), Acronia acestrophylla (Luer) Luer (MAC, SJB, GUA), Acronia apopsis (Luer) Luer (PAP), Acronia batracha (Hirtz & Luer) Luer (SJB), Acronia bivalvis (Lindl.) Luer (BAN, SJB), Acronia cardiostola (Rchb.f.) Luer (MAC, SJB), Acronia cordata (Ruiz & Pav.) Luer (MAQ, MIN, BAE, MAC, SJB), Acronia coriacardia (Rchb.f.) Luer (GUA), Acronia crucifera (Luer & Hirtz) Luer (MIN), Acronia deflexa (Luer) Luer (CAJ), Acronia dibolia (Luer) Luer (MIN), Acronia grandiflora (Lindl.) Luer (SEL), Acronia lacera (Luer) Luer (SJB), Acronia octavioi (Luer & R. Escobar) Luer (MIN), Acronia paquishae (Luer) Luer (MAC), Acronia peroniocephala (Luer) Luer (ZAM), Acronia phyllocardioides (Schltr.) Luer (MAC, PUY), Acronia ruberrima (Lindl.) Luer (MAQ, MIN, SJB), Acronia sp01 (CUI), Acronia sp03 (SJB), Acronia truncata (Lindl.) Luer (MAQ, CAJ), Acronia tryssa (Luer) Luer (MIN), Ada pozoi Dodson & N.H. Williams (BAE), Anathallis acuminata (H.B.K.) Pridgeon & M.W. Chase (BAN), Anathallis barbulata (Lindl.) Chase & Pridgeon (MAC), Anathallis ramulosa (Lindl.) Pridgeon & M.W. Chase (SEL), Anathallis sclerophylla (Lindl.) Pridgeon & M.W. Chase (BAN), Ancipitia anceps (Luer) Luer (MAQ), Ancipitia niveoglobula (Luer) Luer (PUY, MAC, SJB), Apoda-prorepentia dodsonii (Luer) Luer (BAE), Brachionidium kuhniorum Dressler (SJB), Bulbophyllum steyermarkii Foldats (BAN), Camaridium micranthum M.A. Blanco (PUY, MAC, SJB), Campylocentrum colombianum Schltr. (MAC), Catasetum saccatum Lindl. (ZAM), Chondrorhyncha hirtzii Dodson (BAE), Chondroscaphe chestertonii (Rchb.f.) Senghas & G. Gerlach (MIN), Comparettia falcata Poepp. & Endl. (MAQ, MIN), Cranichis lehmannii Rchb.f. (CAJ), Cranichis polyantha Schltr. (SJB), Crocodeilanthe expansa (Lindl.) Luer (CAJ), Crocodeilanthe galeata (Lindl.) Luer (SEL), Crocodeilanthe jamesonii (Lindl.) Luer (CAJ), Crocodeilanthe laevigata (Lindl.) Luer (GUA), Crocodeilanthe maxima (Luer) Luer (BAN), Crocodeilanthe orectopus (Luer) Luer (SEL), Crocodeilanthe pulchella (H.B.K.) Luer (CUI, CAJ), Cryptocentrum latifolium Schltr. (GUA), Cryptocentrum pergracile Schltr. (ZAM, GUA), Cryptocentrum peruvianum (Cogn.) Schweinf. (PUY), Cyclopogon ovalifolium Presl (BAN), Cyclopogon peruvianus (Presl) Schltr. (BAN, CUE), Cyrtochilum macranthum (Lindl.) Kraenzl. (PAP), Cyrtochilum meirax (Rchb.f.) Dalström (MIN), Cyrtochilum myanthum (Lindl.) Kraenzl. (BAN), Cyrtochilum pardinum Lindl. (PAP), Cyrtochilum pastasae (Rchb.f.) Kraenzl. (ZAM), Cyrtochilum ramosissimum (Lindl.) Dalström (PAP), Cyrtochilum tricostatum Kraenzl. (BAE), Dichaea ecuadorensis Schltr. (MAC), Dichaea muricata (Sw.) Lindl. (ZAM), Dracula felix (Luer) Luer (SEL), Dryadella clavellata Luer & Hirtz (MAC), Effusiella flexuosa (Luer & Hirtz) Luer (MAC, SJB), Elleanthus aurantiacus (Lindl.) Rchb.f. (BAN, GUA), Elleanthus aureus (Poepp. & Endl.) Rchb.f. (CUI), Elleanthus capitatus (Poepp. & Endl.) Rchb.f. (MAQ, BAN), Elleanthus flavescens (Lindl.) Rchb.f. (MIN), Elleanthus gracilis (Rchb.f.) Rchb.f. (SEL), Elleanthus graminifolius (Barb. 27

30 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Rodr.) Lojtnant (SJB), Elleanthus lancifolius Presl (BAN), Elleanthus magnicallosus Garay (PAP, GUA), Elleanthus myrosmatis (Rchb.f.) Rchb.f. (MAQ, SEL, ZAM), Elleanthus oliganthus (Poepp. & Endl.) Rchb.f. (MAC, SJB), Elleanthus purpureus (Rchb.f.) Rchb.f. (MAQ), Elleanthus robustus (Rchb.f.) Rchb.f. (MAQ, SEL), Elleanthus sodiroi Schltr. (BAN), Elleanthus sp.01 (MAQ), Elleanthus weberbauerianus Kraenzl. (CUI), Elongatia restrepioides (Lindl.) Luer (MIN), Epidendrum agoyanense Hagsater & Dodson (BAN), Epidendrum angeloglossum Dodson & Hagsater (SEL), Epidendrum armeniacum Lindley (GUA), Epidendrum baezense Hagsater & Dodson (BAE), Epidendrum bambusiforme Kraenzl. (PAP), Epidendrum blepharoclinium Rchb.f. (SJB), Epidendrum brevivenium Lindl. (PAP), Epidendrum calanthum Rchb.f. & Warsz. (SJB, ZAM, GUA), Epidendrum carpophorum Barb. Rodr. (ZAM), Epidendrum cochlidium Lindl. (MAQ, BAE), Epidendrum cylindrostachys Rchb.f. & Warsz. (CAJ), Epidendrum dendrobii Rchb.f. (SEL, BAN), Epidendrum diothonaeoides Schltr. (MAQ), Epidendrum excisum Lindl. (BAN), Epidendrum ferrugineum Ruiz & Pavon (BAN), Epidendrum fimbriatum H.B.K. (BAN), Epidendrum geminiflorum H.B.K. (MAQ, SEL, BAN), Epidendrum heterothoneum (Rchb.f. & Warsz.) Hagsater & Dodson (PAP), Epidendrum jejunum Rchb.f. (SJB), Epidendrum lacustre Lindl. (ZAM), Epidendrum lindae Hagsater & Dodson (SJB), Epidendrum macasense Hagsater & Dodson (SJB), Epidendrum microdiothoneum Hagsater & Dodson (CAJ), Epidendrum micronocturnum Carnevali & Romero (MAC), Epidendrum microtum (Lindl.) Hagsater & L. Sanchez (ZAM), Epidendrum miserrimum Rchb.f. (SJB), Epidendrum nanegalense Hagsater & Dodson (MAQ), Epidendrum orchidiflorum Salzm. (MAC), Epidendrum orthocaule Schltr. (SEL, PAP), Epidendrum paniculatum Ruiz & Pavon (BAE), Epidendrum philocremnum Hagsater & Dodson (CAJ), Epidendrum ramosum Jacq. (MAQ), Epidendrum repens Cogn. (MAQ), Epidendrum schlimii Rchb.f. (BAN), Epidendrum sculptum Rchb.f. (GUA), Epidendrum secundum Jacq. (MIN, CUI, BAN, ZAM, GUA), Epidendrum siphonosepalum Garay & Dunst. (SJB), Epidendrum sp01 (SJB), Epidendrum sp02 (CAJ), Epidendrum sp.03 (CAJ), Epidendrum suinii Hagsater & Dodson (SJB), Epidendrum suavis (Rchb.f. & Warsz.) Lojtnant (CAJ), Epidendrum tenuicaule F. Lehm. & Kraenzl. (CAJ), Epidendrum xanthinum Lindl. (ZAM), Epistephium elatum Kunth (SJB), Exalaria parviflora (C. Presl) Garay & G.A. Romero (MIN, BAE, SJB, GUA), Gomphichis traceyae Rolfe (SEL), Govenia tingens Poepp. & Endl. (SEL), Habenaria amalfitana F. Lehm. & Kraenzl. (SJB), Habenaria monorrhiza (Swartz) Rchb.f. (MAC, GUA), Ida cinnabarina (Lindl.) Oakely & Ryan (BAN), Ida grandis (Oakeley) Oakeley & Ryan (BAN), Lankesterella orthantha (Kraenzl.) Garay (SJB), Lepanthes caloura Luer & Hirtz (SJB), Lepanthes chrysina Luer & Hirtz (SJB), Lepanthes columbar Luer (BAN), Lepanthes dictydion Luer & Hirtz (MAC), Lepanthes effusa Schltr. (SEL), Lepanthes gargantua Rchb.f. (GUA), Lepanthes hymenoptera Luer & Hirts (SJB), Lepanthes ilensis Dodson (MIN), Lepanthes pecunialis Luer & Hirtz (MIN), Lepanthes phryxothrix Luer & Hirtz (CAJ), Lepanthes rudicula Luer & Hirtz (SJB), Lepanthes tracheia Rchb.f. (SJB), Lepanthopsis floripecten (Rchb.f.) Ames (SJB), Liparis elegantula Kraenzl. (GUA, CAJ), Liparis hirtzii Dodson (BAE), Liparis nervosa (Thunb.) Lindl. (SEL, MAC), Lycomormium fiskei Sweet (SJB), Malaxis andicola (Ridl.) Kuntze (MAQ) Malaxis pandurata (Schltr.) Ames (MIN), Malaxis parthoni C. Morren (MIN), Masdevallia abbreviata Rchb.f. (SEL), Masdevallia anachaeta Rchb.f. (SEL), Masdevallia bonplandii Rchb.f. (CUI), Masdevallia bucculenta Hirtz & Luer (SEL), Masdevallia carolloi Luer & Andreetta (SJB), Masdevallia carruthersiana F. Lehm. (SJB), Masdevallia dynastes Luer (SEL), Masdevallia fractiflexa F. Lehm. & Kraenzl. (SJB), Masdevallia guttulata Rchb.f. (ZAM), Masdevallia macropus F. Lehm. & Kraenzl. (GUA), Masdevallia nidifica Rchb.f. (MAQ, SEL), Masdevallia porphyrea Luer (CAJ), Masdevallia pumila Poepp. & Endl. (ZAM), Masdevallia staaliana Luer & Hirtz (CAJ), Masdevallia strobelii Garay & Sweet (ZAM), Masdevallia ventricosa Schltr. (CAJ), Maxillaria arachnites Rchb.f. (MIN), Maxillaria arbuscula Rchb.f. (SEL), Maxillaria brachybulbon Schltr. (SJB), Maxillaria guadalupensis Cogn. (MAC), Maxillaria meridensis Lindl. (BAN, ZAM), Maxillaria nutans Lindl. (SJB), Maxillaria polyphylla Rchb.f. (SEL), Maxillaria pseudoreichenheimiana Dodson (MIN), Maxillaria striata Rolfe (SJB), Maxillariella graminifolia (H.B.K.) Carnevali & M.A. Blanco (BAE, BAN), Maxillariella longibracteata (Lindl.) Carnevali & M.A. Blanco (BAE, ZAM), Maxillariella spilotantha (Rchb.f.) Carnevali & M.A. Blanco (ZAM), Maxillariella vulcanica (F. Lehm. & Kraenzl.) Carnevali & M.A. Blanco (BAN), Miltoniopsis bismarkii Dodson & D.E. Benn. (GUA), Mormolyca acutifolia (Lindl.) M.A. Blanco (MIN, MAC), Mormolyca chacoensis (Dodson) M.A. Blanco (MAC), Muscarella claviculata (Luer & Hirtz) Luer (MAC), Myoxanthus affinis (Lindl.) Luer (SJB, ZAM), Myoxanthus exasperatus (Lindl.) Luer (MAC, SJB), Nitidobulbon nasutum (Rchb.f.) Carnevali, Ojeda & Romero (SJB, ZAM), Octomeria dalstroemii Luer (SJB), Oncidium fuscatum Rchb.f. (MAC), Oncidium nebulosum Lindl. (MIN), Oncidium olivaceum H.B.K. (SEL), Oreophilus pensilis (Schltr.) Archila (SEL), Oreophilus pilosellus (Rchb.f.) Archila (MAQ, MIN, SEL), Ornithidium aureum Poepp. & Endl. (MAC, SJB), Ornithidium multicaule (Poepp. & Endl.) Rchb.f. (MAC, SJB), Ornithidium pendulum (Poepp. & Endl.) Cogn. (PUY, SJB), Pabstiella tripterantha (Rchb.f.) F. Barros (BAE), Pachyphyllum crystallinum Lindl. (PAP), Phragmipedium besseae Dodson & J. Kuhn (SJB, GUA), Phragmipedium boissierianum (Rchb.f.) Rolfe (SJB, GUA), Phragmipedium pearcei (Rchb.f.) Rauh & Senghas (MIS), Platystele alucitae Luer (MIN), Platystele examen-culicum Luer (CAJ), Pleurothallis bicruris (CAJ), Pleurothallis divaricans Schltr. (MAC, ZAM), Pleurothallis ruscifolia (Jacq.) R.Br. (MIN), Pleurothallis secunda Poepp. & Endl. (SEL), Polystachya concreta (Jacq.) Garay & H.R. Sweet (MIN, PUY), Polystachya foliosa (Hook.) Rchb.f. (SJB), Polystachya peruviana C. Nelson, J. Sutherl. & Fernaldcasas (ZAM), Porroglossum muscosum (Rchb.f.) Schltr. (SEL), Prescottia stachyodes (Sw.) Lindl. (MIN), Prosthechea crassilabia (Poepp. & Endl.) Carnevali & Ramirez (MAC, SJB, ZAM), Prosthechea grammatoglossa (Rchb.f.) W.E. Higgins (PUY, MAC, SJB, GUA), Prosthechea pygmaea (Hook.) W.E. 28

31 Voyage de la SFO en Équateur Higgins. (ZAM), Prosthechea sp01 (BAN), Prosthechea tigrina (Linden ex Lindl.) W.E. Higgins (SEL), Psygmorchis pusilla (L.) Dodson & Dressler (SJBV), Pterichis galeata Lindl (CAJ), Restrepia guttulata Lindl. (SEL), Rhetinantha acuminata (Lindl.) M.A. Blanco (MAC, SJB, ZAM), Rhetinantha cerifera (Barb. Rodr.) M.A. Blanco (MAC), Rhetinantha notylioglossa (Rchb.f.) M.A. Blanco (ZAM), Rodriguezia lanceolata Ruiz & Pavon (SJB, ZAM), Sarcoglottis grandiflora (Hook.) Klotzsch (BAN), Scaphyglottis summersii L.O. Williams (ZAM), Scelochilus tungurahuae Dodson (BAN), Sertifera purpurea Rchb.f. (BAN), Sigmatostalix morganii Dodson (SJB), Sigmatostalix picta Rchb.f. (MIN), Sobralia candida (Poepp. & Endl.) Rchb.f. (GUA), Sobralia crocea (Poepp. & Endl.) Rchb.f. (MAQ, SEL, SJB, GUA, ZAM), Sobralia gentryi Dodson (MIN), Sobralia gloriosa Rchb.f. (SJB), Sobralia klotzscheana Rchb.f. (SJB), Sobralia lancea Garay (MIN), Sobralia pulcherrima Garay (MIN), Sobralia rosea Poepp. & Endl. (PUY, BAN, SJB, GUA), Sobralia virginalis Cogn. & F. Peeters (BAN), Specklinia picta (Lindl.) Pridgeon & M.W. Chase (PUY), Stelis alba H.B.K. (GUA), Stelis alternans Luer & Hirtz (SJB), Stelis aperta Garay (BAN), Stelis argentata Lindl. (MAQ, SJB), Stelis atra Lindl. (CAJ), Stelis atroviolacea *Jean-Michel HERVOUET 61 rue du Lieutenant Ricard, F Chatou, (CUI), Stelis coeliaca Luer & Hirtz (SEL), Stelis columnaris Lindl. (MAQ, SEL), Stelis concinna Lindl. (SEL), Stelis eublepharis Lindl. (BAN), Stelis glomerosa Luer (SEL), Stelis hallii (Lindl.) (ZAM), Stelis hirtzii Luer (MIN), Stelis lamellata (SEL), Stelis lanuginosa Luer & Dalström (BAN), Stelis majorella Luer & Hirtz (GUA), Stelis morganii Dodson & Garay (MAQ, MIN), Stelis oblongifolia Lindl. (PAP), Stelis pardipes Rchb.f. (MAQ), Stelis purpurea (Ruiz & Pav.) Willd. (MAQ, MIN), Stelis pusilla H.B.K. (MAQ, SEL, GUA, CAJ), Stelis sp03 (SEL), Stelis sp04 (BAN), Stelis sp05 (MAC, GUA), Stelis sp06 (MAC), Stelis sp07 (CAJ), Stelis sp08 (MIN), Stelis striolata Lindl. (MAQ), Stelis superbiens Lindl. (BAN), Stelis vulcani Rchb.f. (SEL), Stelis ximenae Luer & Hirtz (SJB), Trichoceros antennifer (Humb. & Bonpl.) H.B.K. (CUE), Trichoceros muralis Lindl. (CUE), Trichosalpinx chamaelepanthes (Rchb.f.) Luer (MIN, CAJ), Trichosalpinx dependens (Rchb.f.) Luer (SJB), Trichosalpinx dirhamphis (Luer) Luer (MAQ, CAJ), Trigonidium grande Garay (MAC, ZAM), Trisetella hoeijeri Luer & Hirtz (SJB), Trisetella triglochin (Rchb.f.) Luer (SJB), Warrea warreana (Lodd. Ex Lindley) Schweinf. (MAC), Xylobium leontoglossum (Rchb.f.) Rolfe (BAN), Xylobium pallidiflorum (Hook.) G. Nicholson (MIN, BAE). **Denis VASLET 275 Route royale, F La-Lande-de-Fronsac, 29

32 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) VIENT DE PARAÎTRE The Wild Orchids of Hong Kong par Gloria BARRETTO, Phillip CRIBB et Stephan GALE. Natural History Publications (Borneo), 2011, 697 pp. Texte en anglais. Prix: environ 110, en vente dans les librairies spécialisées. Le territoire de Hong Kong, maintenant rétrocédé à la République de Chine, a toujours été le théâtre d intenses activités humaines qui ont bouleversé, pendant des millénaires, la forêt primitive. Guerres et invasions (jusqu à la dernière) ont favorisé des déboisements et des reboisements souvent peu respectueux du milieu originel. Malgré ces bouleversements Hong Kong accueille actuellement 126 espèces d Orchidées, réparties en 5 sous-familles et 58 genres. Ce chiffre peut paraître modeste mais, en regard de la faible superficie de l enclave, il est plutôt important. À l heure actuelle des efforts conséquents sont faits pour protéger les espèces animales et végétales et ce petit bout de territoire compte, tout de même, 40 % de sa superficie en zones protégées. Les parcelles sont malheureusement morcelées (en forme de patchwork) mais elles offrent un riche assortiment de milieux. Ce livre «The Wild Orchids of Hong Kong» est l œuvre d une femme, Gloria BARRETTO, qui a consacré son existence à la connaissance et à la protection des Orchidées de Hong Kong. Son travail devait la conduire naturellement à la publication d un ouvrage exhaustif de toutes les Orchidées indigènes du territoire. Malheureusement sa disparition en 2007 ne lui a pas laissé le temps de concrétiser la naissance de ce volume. Ses coauteurs Phillip CRIBB et Stephan GALE ont réalisé, à titre posthume, ce travail qui représente l essentiel de sa vie. Ce livre est un important volume, très soigné, de 697 pages. Il est destiné à l étude et non au terrain. Le livre s ouvre par un chapitre sur la géologie, la topographie et le climat de Hong Kong. Il continue par une présentation de Gloria BARRETTO et de son travail. Un autre chapitre très classique nous propose l anatomie des Orchidées ainsi que la manière de les cultiver (léger). La conservation et la protection bénéficient de deux chapitres très étoffés rejoignant en cela les préoccupations de Gloria BARRETTO. Des clés de détermination nous sont proposées. Vient ensuite l essentiel de l ouvrage avec la description de toutes les espèces recensées sur le territoire. Chaque plante est décrite avec minutie, accompagnée par sa synonymie et par sa distribution. Très intéressant, un petit texte nous informe de l état de conservation de la plante à l heure actuelle. Cette information est accompagnée d une petite étiquette colorée nous donnant ses degrés de rareté ou bien d abondance. Mon attention a été attirée par une étiquette de couleur grise qui mentionne «extinct», éteinte, et je me suis amusé à compter combien d Orchidées étaient affublées de cette triste couleur. Sept au total. Mais ne sombrons pas dans la désespérance puisque j ai appris, avec ce livre, que deux nouvelles espèces viennent d être découvertes. Somme toute, pour une région à si forte densité de population, où l activité humaine est si intense, le bilan est plutôt correct. Chaque Orchidée présentée dans le livre est illustrée par un cliché de bonne qualité et, ce qui ne gâte rien, d une planche de dessins botaniques, en pleine page, qui présentent l Orchidée en pied et dans ses détails floraux. Les dessins sont très beaux et d une grande précision botanique. La fin du volume nous propose une biographie des principaux botanistes et collecteurs qui ont travaillés sur le sujet suivi par un tableau récapitulatif des 126 espèces en fonction de différents critères comme leur classement sur la liste rouge des espèces disparues ou menacées et leur importance sur le territoire de Hong Kong. Enfin, le volume se termine par une bibliographie consacrée au sujet. Cet ouvrage n est pas une vaste nécrologie des espèces disparues comme je me l imaginais mais bien une preuve de la dynamique des Orchidées. Michel GIRAUD cm.giraud@free.fr 30

33 Considérations sur quelques orchidées majorquines (îles Baléares/Espagne) observées en avril 2012 Martine GERBAUD & Olivier GERBAUD* GERBAUD M. & O., Reflexions on some orchids from Mallorca (Balearic Islands/Spain) observed in April L Orchidophile 196: Pour notre séjour à Majorque, du 12 au 19 avril 2012, nous avions établi notre camp de base dans un hôtel de Peguara, au sud-ouest de l île, en bordure de mer et tout proche de l autoroute menant à Palma. Résumé. Quelques orchidées de l île de Majorque (Baléares, Espagne) sont présentées, ainsi que Centaurium bianoris, une Gentianacée assez originale. Mots clés. Flore d Espagne ; Baléares ; Majorque; Orchidaceae; Ophrys balearica; Ophrys fabrella; Ophrys spectabilis; Gentianaceae; Centaurium bianoris. Abstract. Some orchids on the island of Mallorca (Balearic Islands, Spain) are presented, as well as Centaurium bianoris, a quite original Gentianaceae. Key words. Flora of Spain; Balearics; Majorca; Majorque; Orchidaceae; Ophrys balearica; Ophrys fabrella; Ophrys spectabilis; Gentianaceae; Centaurium bianoris. Zusammenfassung. Einige Orchideen auf der Insel Mallorca (Balearen, Spanien) vorgestellt sind, sowie Centaurium bianoris, ein ganz besonderer Vertreter der Gentianaceae. Introduction D un point de vue patrimonial ou culturel, Majorque est assez décevante, en dehors de sa cathédrale (Fig. 1) et, si l on n est pas trop exigeant, de rares monastères et châteaux. On peut cependant se consoler par quelques beaux paysages, essentiellement côtiers (criques, falaises, petits ports ) (Fig. 2). Pour en revenir aux Orchidées, que nous présenterons en trois parties (taxons divers hors les Ophrys, Euophrys, et enfin Pseudophrys), l île est relativement pauvre, tant par la qualité (nombre de taxons) que par la quantité (nombre de stations et de plantes). Nous verrons cependant que quatre d entre elles sont actuellement considérées comme endémiques des Baléares. Bref, c est mieux que Malte, mais ce n est pas à la hauteur de la Corse ou de la Sardaigne, et encore moins de la Crète, de la Fig. 1. Cathédrale de Palma de Majorque Fig. 2. Cap de Formentor Les photographies sont de M. GERBAUD (figures 1, 2, 6 et 8), Jacques BRY (figure 16) et O. GERBAUD. 31

34 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Sicile ou de Rhodes. Mais en avril, la destination reste néanmoins vraiment agréable. Toutefois, et c est une constatation surprenante, les données concernant l orchidoflore de cet archipel sont plutôt rares, tant dans la littérature que sur internet. Dans L Orchidophile, on retiendra celles de TYTECA, 1998 et TYTECA, 2002 (mais qui concernent Ibiza, Formentera et Minorque, mais pas Majorque!). On trouvera (ou composera) néanmoins dans d autres publications (surtout dans DELFORGE, 2005 ou J.M. & S. MOINGEON, 2011) une liste assez actualisée des taxons signalés sur Majorque (et signalés plutôt que présents : certains sont vraiment rares, et d autres sont douteux, confondus ou éteints). Orchidées diverses (hors les Ophrys) Sur les huit ou neuf représentants du genre Orchis signalés aux Baléares, seuls deux sont vraiment, non pas communs, du moins pas trop rares ; et si nous avons malheureusement raté Orchis italica (ce n était pas non plus un objectif), nous avons cependant eu la chance de trouver encore quelques beaux pieds du très précoce Neotinea conica. Même remarque pour le genre Anacamptis : sur les dix taxons mentionnés, seuls quatre sont régulièrement observés. Alors qu Anacamptis fragrans n était pas encore fleuri, nous avons cependant rencontré les trois autres : Anacamptis pyramidalis, dont une première vague de floraison est essentiellement concernée par des fleurs claires, blanches à rose pâle, au labelle très trilobé (une seconde vague de floraison montre surtout des plantes plus «classiques»). La première vague pourrait correspondre à une des variétés ou sous-espèces parfois citées pour les Baléares, sous les noms brachystachis ou urvilleana ; Anacamptis longicornu : bien qu il soit précoce, nous avons trouvé, sur une station exposée nord, une bonne centaine de pieds encore très frais de ce superbe taxon (dont aussi des formes plus ou moins décolorées sur les lobes latéraux du labelle!) (Fig. 3) ; enfin Anacamptis robusta (parfois considéré aussi en sous-espèce ou variété). Fig. 3. Anacamptis longicornu Pour les orchidophiles, c est une attraction présente dans le nord de l île, sur le Parque Natural de S Albufera: nous en avons observés plusieurs dizaines de pieds (souvent encore en boutons ou en début de floraison) (Fig. 4). Une dizaine de jours plus tôt, notre ami Jacques BRY n avait pu l observer mais il avait détecté son rare hybride avec A. fragrans, très en avance sur ses parents. Et des nuits fraîches ayant ralenti son évolution, nous avons aussi eu le bonheur de le photographier (Fig. 5). Nous avons également rencontré Himantoglossum robertianum (défleuri), Limodorum abortivum et Neotinea maculata (en tout début de floraison), et deux des quatre Serapias présents à Majorque, à savoir Serapias parviflora et Serapias lingua, ce dernier très souvent avec des tons clairs (et au bilan, douze ou treize autres taxons divers, n appartenant pas au genre Ophrys, n ont pas été observés). Euophrys Trois Euophrys sont relativement fréquents à Majorque, pouvant former de belles populations : Ophrys bombyliflora, Ophrys tenthredinifera (très variable en taille, voire dans sa forme, et pouvant parfois présenter une nette touffe de poils au-dessus de l appendice) et Ophrys ciliata (dont nous avons aussi observé un exemplaire hypochrome). Ces taxons sont suffisamment fréquents pour que leurs hybrides soient présents. Sur une station à l est de Palma, sans doute découverte par Gérard REYNAUD en 2011, nous trouverons plus de dix O. tenthredinifera O. speculum (y compris un lusus «Mickey»!), ainsi 32

35 Considérations sur quelques orchidées majorquines Fig. 4. Anacamptis robusta. Fig. 5. Anacamptis robusta x Anacamptis fragrens. 33

36 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 6. Ophrys tenthredinifera x Ophrys speculum. qu un O. bombyliflora O. speculum. Une petite touffe de cinq exemplaires de cette dernière combinaison sera aussi rencontrée par la suite sur une station inédite, plus au sud, vers Santanyi (Figures 6 & 7). Hors un unique signalement d un ophrys fucifloroïde qui pourrait concerner Ophrys chestermanii, les autres Euophrys signalés ne sont peu nombreux. Il y a certes Ophrys apifera (il n était pas loin de s ouvrir, mais nous ne l avons vu qu en boutons), voire Ophrys insectifera (là aussi les données sont rares), mais encore Ophrys incubacea (que nous avons trouvé sur plusieurs sites), et surtout deux autres endémiques des Baléares : Ophrys balearica, qui possède effectivement des petites fleurs assez souvent trilobées et une macule particulièrement variable (mais dont le rang spécifique doit sans doute beaucoup à son statut d insulaire majorquin ) (Figures 8 & 9) ; Fig. 7. Ophrys bombyliflora x Ophrys speculum. 34

37 Considérations sur quelques orchidées majorquines Fig. 8. Ophrys balearica. Fig. 10. Ophrys spectabilis. Fig. 9. Ophrys balearica. Enfin un taxon remarquable et splendide, robuste, aux fleurs de très grande taille (on est au voisinage d Ophrys basilissa ou d Ophrys grigoriana vs Ophrys sphatiotica pour les mensurations!) : Ophrys spectabilis (Kreutz & Zelesny) Paulus 2011 (décrit il y a peu in KREUTZ, 2007). C est un représentant du groupe d Ophrys tenthredinifera qui, outre sa taille (labelle étalé long de 2 à 3 cm, et à peine moins large!), se distingue du type par une floraison plus tardive (premières fleurs ouvertes vers le 15 avril en 2012), avec le Fig. 11. Ophrys spectabilis. 35

38 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 12. Ophrys dyris. Fig. 13. Ophrys fabrella. plancher de la cavité stigmatique nettement vert pâle et bordé de crêtes s approchant de pseudoyeux (Figures 10 & 11). On trouvera par ailleurs des illustrations de son hybride avec Ophrys bombyliflora sur le site Pseudophrys Presque dix Pseudophrys sont mentionnés des Baléares, dont plusieurs proviennent sans doute de confusions : Ophrys lutea (plutôt rare, et que nous n avons pas vu, mais qui semble bien influencer un Ophrys fabrella hypochrome que nous avons rencontré) ; Ophrys decembris J.-M. & S. MOINGEON 2011 (un taxon du groupe d Ophrys fusca récemment décrit, pour lors encore endémique de Majorque, et qui, comme son nom l indique, est trop précoce pour pouvoir être observé au printemps) ; Ophrys dyris (du groupe d Ophrys omegaifera) dont, comme le note justement Pierre DELFORGE (2005), l absorption est bien avancée aux Baléares - ce qui explique sans doute des signalisations d Ophrys vasconica qui correspondent probablement à des hybrides-, et pour lequel nous n avons trouvé que de rares pieds vraiment purs, dont un faisait cependant presque 80 cm de haut! (Fig. 12); Ophrys fabrella (un autre endémique), proche d Ophrys bilunulata, mais peut-être plus coloré, et avec un labelle plus petit (nous n avons pas pu vérifier que ces deux taxons cohabitaient à Majorque, comme il l est parfois mentionné) (Fig. 13) ; enfin Ophrys fusca (nous avons effectivement trouvé quelques plantes en toute fin de floraison, au labelle très foncé, marbré de rouge et au dessous largement teinté de rougeâtre - fleurs peut-être plus petites que celles de l Ophrys fusca lisboète, mais les fleurs observées étaient les toutes dernières) et Ophrys lupercalis, voire Ophrys arnoldii. Maintenant, relativement à ces trois derniers taxons, il faut reconnaître que pour une grande majorité des plantes vues, c est le flou traditionnel que l on rencontre sur bien des sites des îles méditerranéennes (pagaille probablement accentuée ici par le nombre restreint des sites, rarement isolés). Sans vraiment toujours convaincre : très nombreuses sont celles qui montrent une influence plus ou moins nette d Ophrys dyris ; d autres se rapprochent d Ophrys lupercalis ; et certaines encore, parmi les plus tardives et en tout début de floraison lors de notre passage, rappellent Ophrys arnoldii (Figures 14 & 15). Fig. 14. Ophrys fusca s.l. 36

39 Considérations sur quelques orchidées majorquines Fig. 15. Ophrys fusca s.l. Fig. 16. Ophrys dyris x Ophrys speculum Un petit regret, cependant, celui de ne pas avoir retrouvé l hybride entre Ophrys dyris et Ophrys ciliata, observé quelques jours plus tôt par Jacques BRY (Fig. 16). Pour terminer ce reportage, pour notre plaisir aussi, nous ne résisterons pas à présenter un autre taxon endémique des Baléares, appartenant aux Gentianacées (une famille qui nous passionne également) : Centaurium bianoris (Sennen) Sennen. C est un hybride fixé (grâce a une mutation ayant entraîné son allotétraploïdie, comme des études génétiques l on montré) entre C. maritimum (aux fleurs jaunes) et C. tenuiflorum subsp. acutiflorum (aux fleurs rose foncé à violettes) (GUGGISBERG et al., 2006) ; comme chez certains de nos hybrides (du genre Orchis par exemple) les fleurs ont des teintes variées, pastels et intermédiaires (Figures 17 & 18) (1). Pour conclure En dehors de quelques «sanctuaires» (les parcs naturels de S Albufera, et de Cala Mandrago, ou le parc du château de Bellver), les orchidées majorquines sont probablement en grand danger, en raison de l importance des domaines agricoles toujours en expansion et de l extension continuelle de l habitat. Les terrains permettant une prospection des plantes, lorsqu ils ne sont pas clos ou difficiles d accès, sont donc assez rares, souvent décevants (le nord-ouest de l île par exemple) et, de surcroît, généralement assez pauvres. Outre les sanctuaires cités et leurs alentours, nos découvertes les plus marquantes concernent essentiellement le sud-ouest (à l ouest de Palma) et le nord (en zone littorale) de Majorque. Fig. 17. Centaurium bianoris. REMERCIEMENTS À tous ceux, et ils sont nombreux, qui nous ont fait partager leur expérience des orchidées de Majorque au travers de comptes-rendus; en particulier, pour les plus récents, ceux des doubiens Sylviane et Jean-Marc MOINGEON (c est Sylviane qui nous a d ailleurs guidés sur Centaurium bianoris), de l isérois Gérard REYNAUD, et d Helmut PRESSER, un correspondant allemand. Et surtout à Jacques BRY (grenoblois responsable de la cartographie de la SFO Rhône-Alpes) qui a fait une remarquable et précieuse compilation des données (1) En France, l hybride est possible, mais reste stérile: la mutation signalée ci-dessus est indispensable pour le rendre fertile). 37

40 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) C. maritimum C. bianoris C. tenuiflorum recueillies dans les comptes-rendus précités, et qui, pour être passé une dizaine de jours avant nous à Majorque, a pu aussi nous orienter sur les meilleurs «spots» bien frais de l année. Fig. 18. Centaurium bianoris et ses parents (ces derniers photographiés en France, dans le Var). BIBLIOGRAPHIE ET SITE INTERNET DELFORGE P., Guide des Orchidées d Europe, d Afrique du Nord et du Proche-Orient. 3 e édition. Delachaux et Niestlé, Lausanne, Paris, 640 pp. GUGGISBERG A., BRETAGNOLLE F. & G. MANSIONI, Allopolyploid Origin of the Mediterranean Endemic, Centaurium bianoris (Gentianaceae), Inferred by Molecular Markers. Systematic Botany, 31(2): KREUTZ C.A.J., Beitrag zur Taxonomie und Nomenklatur europäischer, mediterraner, nordafrikanischer und vorderasiatischer Orchideen. Ber. Arbeitskrs. Heim. Orchid. 24(1): MOINGEON J.-M. & S. MOINGEON, Ophrys decembris spec. nov., early species of Mallorca belongs to the group of Ophrys fusca. Journal Europäischer Orchideen 43 (1): TYTECA D., Coup d œil sur les Orchidées d Ibiza et de Formentera (Baléares, Espagne). L Orchidophile 132 (juillet-août 1998): TYTECA D., Coup d oeil sur les Orchidées de Minorque (Baléares, Espagne). L Orchidophile 153 (octobre 2002): Site internet consulté *Martine et Olivier GERBAUD Chemin de Berlandier F Allevard-les-Bains gerbaud.olivier@wanadoo.fr Liste des orchidées citées dans l article Anacamptis fragrans (Pollini) R.M. Bateman Anacamptis longicornu (Poiret) R.M. Bateman, Pridgeon & M.V. Chase Anacamptis pyramidalis (L.) L.C.M. Richard Anacamptis robusta (T. Stephenson) R.M. Bateman Himantoglossum robertianum (Loiseleur) P. Delforge Limodorum abortivum (L.) Swartz Neotinea conica (Willdenow) R.M. Bateman Neotinea maculata (Desfontaines) Stearn Ophrys arnoldii P. Delforge Ophrys balearica P. Delforge Ophrys bilunulata Risso Ophrys bombyliflora Link Ophrys chestermanii (Wood) Gölz & Reinhard Ophrys decembris Moingeon J.-M. & S. Moingeon Ophrys dyris Maire Ophrys fabrella H.E. Paulus & Ayasse ex P. Delforge Ophrys fusca Link Ophrys incubacea Bianca Ophrys lupercalis J. Devillers-Terschuren & P. Devillers Ophrys spectabilis (Kreutz & Zelesny) Paulus Ophrys tenthredinifera Willdenow Ophrys vasconica (O. & E. Danesch) P. Delforge Serapias lingua L. Serapias parviflora Parlatore 38

41 Les Orchidées du Massif de la Chartreuse Guy LAMAURT* LAMAURT G., The Orchids of the Chartreuse Massif (French Alps). L Orchidophile 196: Chaînon subalpin à cheval sur les départements de la Savoie et l'isère, le massif de la Chartreuse offre au visiteur un paysage très varié constitué de plaines, de collines et de moyennes montagnes. Berceau de l'ordre des pères Chartreux, l'émeraude des Alpes, selon l'expression de STENDHAL, est devenue, en 1995, l'un des parcs naturels régionaux français. Habitant et travaillant en Chartreuse depuis presque 25 ans, passionné de photographie et orchidophile, j'ai été récemment sollicité pour présenter les Orchidées indigènes du massif, à Saint-Laurent-du-Pont. Résumé. Description du Massif de la Chartreuse, de ses différents biotopes et des orchidées qu'on y rencontre. Mots clés. Orchidées ; Orchidaceae ; Massif de la Chartreuse. Abstract. Description of the Chartreuse Massif (French Alps), its various biotopes and their Orchid flora. Key words. Orchids; Orchidaceae; French Alps. 100 est en effet pour partie hors Chartreuse, car Epipactis placentina et Epipactis rhodanensis ainsi qu Herminium monorchis y sont notés alors que jusqu à preuve du contraire, ils n ont pas été vus dans le massif (Fig. 3). Certains taxons n ont pas été revus depuis 25 ans (Chamorchis alpina) ou dix ans (Anacamptis coriophora). À l inverse, Himantoglossum robertanium a été Situation géographique et description des biotopes Le Massif de Chartreuse (Fig. 1) s étend à l ouest sur l avant-pays savoyard constitué de collines molassiques et de chaînons calcaires (Urgonien). Au nord, il descend sur les coteaux dominant la cluse de Chambéry (Piémonts de la combe de Savoie). À l est il est bordé par la vallée de l Isère (Piémonts du Grésivaudan). Au sud, de Voiron à Grenoble, c est le Balcon Sud qui en marque sa limite. La Haute Chartreuse, culminant à m (sommet de Chamechaude), est une moyenne montagne où se côtoient profondes forêts et hautes falaises calcaires. Les Orchidées de Chartreuse D après le site internet de la section Rhône- Alpes de la SFO, 62 taxons sont recensés dans une maille de 20 x 20 km qui correspond approximativement à la Chartreuse (Fig. 2). Cette zone Fig. 1. Carte du Massif de la Chartreuse. Toutes les photos qui suivent sont de Guy LAMAURT. 39

42 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 2. Carte de répartition des espèces en Rhône-Alpes. Fig. 3. Abondance des espèces en Savoie et en Isère. Fig. 4. L Avant Pays vu depuis le Charmant Som. vu jusqu en 2010, mais a semble-t-il été arraché. J ai aussi vu personnellement des formes de convergence entre Orchis Ovalis et Orchis mascula sur l alpage du Charmant Som. À cela il faut ajouter la confirmation cette année d une micropopulation d Orchis spitzelii : j ai pu photographier deux pieds en fleur cette année, sur les cinq pieds pointés depuis quatre ans! Est donc présent en Chartreuse, un peu plus du tiers des taxons répertoriés sur le territoire français, et un peu plus de la moitié de ceux qui sont recensés en région Rhône-Alpes. C est donc à la visite guidée des différents milieux remarquables et des 64 taxons chartousins, que je vous invite maintenant. L Avant Pays et les Piémonts de Chartreuse L Avant Pays (Fig. 4), tout comme les Piémonts, offre un paysage marqué par une agriculture semi intensive qui cède place peu à peu à l urbanisation en périphérie des agglomérations. Sur les coteaux, l élevage bovin persistant, entretient un paysage de bocage avec des prairies de fauche ou de pâturage, des vergers ou des vignes, entrecoupés de talus. Ces prairies et ces talus forestiers regorgent souvent d orchidées qui apprécient les terrains secs (Anacamptis morio, Orchis purpurea, Ophrys araneola ). On y rencontre aussi des bas marais alcalins ou tourbières qui sont des zones préservées très riches en orchidées qui affectionnent ces milieux humides et basiques (Anacamptis laxiflora, Liparis loeselii, Epipactis palustris, Dactylorhiza ). La Haute Chartreuse C est une succession de lignes de crêtes calcaires orientées nord-sud, entrecoupées de cuvettes marneuses tapissées de forêts d épicéas ou occupées de belles prairies montagnardes (Fig. 5). 40

43 Les orchidées du Massif de la Chartreuse Fig. 5. Vue de l Alpe. Fig. 6. Le col du Coq. Dans cette mosaïque d alpages de moyenne altitude, entretenus par le pastoralisme estival, on trouve une flore de type montagnarde (trois des quatre Nigritelles alpines, Pseudorchis albida, Traunsteinera globosa ). Les très beaux sous-bois de Chartreuse, sont riches en Orchidées spécifiquement adaptées au manque de luminosité (les genres Neottia, Goodyera, Epipogium et Epipactis par exemple ). C est dans les ombrages plus légers qu on trouve aussi le magnifique Cypripedium calceolus, dans des stations qui sont parmi les plus belles d Europe. Fig. 7. Dactylorhiza incarnata. Saint-Christophe-sur-Guiers (Isère). 8 mai Les Orchidées de zones humides Il s agit principalement de bas marais alcalins situés en périphérie du massif. De façon non exhaustive, on peut nommer l Étang Dauphin (Saint-Etienne-de-Crossey), le marais de la Richardière (Saint-Christophe-sur-Guiers), le marais des Sagnes (Sappey-en-Chartreuse), le marais de la gare (Lépin-le-lac) et le lac de Bey (Chapareillan). Ces zones, des ZNIEFF (Zone Nationale d Intérêt Écologique, Floristique et Faunistique), sont recensées dans un inventaire, par la DREAL Rhône-Alpes et sont normalement protégées et entretenues (fauchage tardif avec du matériel adapté). 41

44 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 8. Anacamptis laxiflora. Lépin-le-Lac (Savoie) 19 mai Fig. 9. Anacamptis palustris. Chapareillan (Isère). 10 juin Fig. 10. Dactylorhiza traunsteineri. Chapareillan (Isère). 14 juin Fig. 11. Gymnadenia odoratissima. Chapareillan (Isère). 14 juin Fig. 12. Liparis loeselii. Chapareillan (Isère). 14 juin Fig. 13. Epipactis palustris. Saint-Christophe-sur-Guiers (Isère). 8 mai Dès début mai, on y trouve la cohorte des Dactylorhizas (et leurs hybrides!) : Dactylorhiza majalis et Dactylorhiza incarnata (Fig. 7) puis les Anacamptis laxiflora (Fig. 8) et Anacamptis palustris (Fig. 9). Un peu plus tard, c est au tour des D. traunsteineri (Fig. 10) et D. maculata de fleurir. Vers la deuxième quinzaine de juin, c est la floraison des Gymnadenia odoratissima (Fig. 11), Liparis loeselii (Fig. 12) et les Epipactis palustris 42

45 Les orchidées du Massif de la Chartreuse < Fig. 14. Spiranthes aestivalis. Chapareillan (Isère). 10 juillet > Fig. 15. La Croix du Mollard. Fig. 16. Orchis hybrida. Chapareillan (Isère). 10 juillet Fig. 13. Orchis provincialis. Proveysieux (Isère). 25 avril Fig. 18. Orchis pallens.ste Mariedu-Mont (Isère). 22 avril (Fig. 13). Début juillet, c est la très rare Spiranthes aestivalis (Fig. 14) qui termine la saison. Il faut aussi noter la présence d orchidées ubiquistes, très présentes sur ces marais : Neottia ovata, Platanthera bifolia et Gymnadenia conopsea. Les Orchidées des talus et des prairies de fauche Avec un peu d habitude, on se rend compte que les talus des routes et chemins forestiers sont très souvent couverts d Orchidées. Ceci est favorisé par des pratiques récentes de fau- 43

46 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) chage dit «raisonné», initiées par la SFO et mise en place par certains conseils généraux (Isère). Ainsi le talus du lieu-dit la «Croix du Mollard» (Fig. 15) en descendant du hameau des Grattiers, sur le Village de Saint-Pierred Entremont, fut ma première expérience orchidophile et un déclencheur J ai pu y dénombrer dix taxons différents et un hybride, sans compter une station de C. calceolus toute proche et Orchis mascula quelques lacets dessous : Orchis purpurea, Orchis militaris, Orchis Fig. 19. Orchis aranifera. Quaix-en- Chartreuse (Isère). 22 avril Fig. 20. Ophrys obscura. Quaixen-Chartreuse (Isère). 22 avril Fig. 21. Orchis anthropophora. Quaix-en-Chartreuse (Isère). 4 mai. Fig. 22. Orchis simia. Quaix-en-Chartreuse (Isère). 4 mai Fig. 23. Orchis bergonii. Quaix-en-Chartreuse (Isère). 4 mai Fig. 24. Anacamptis morio hypochrome. St-Laurent-du-Pont (Isère). 30 avril

47 Les orchidées du Massif de la Chartreuse anthropophora, Ophrys insectifera, Neottia ovata, Platanthera bifolia, Cephalanthera damasonium, Cephalanthera longifolia, Gymnadenia conopsea, Neotinea ustulata, O. militaris O. purpurea (Orchis hybrida) (Fig. 16). Cela m avait enthousiasmé! Sur le rebord occidental du massif (communes de Proveysieux et du Sappey), grâce aux indications d un ami garde O.N.F de Chartreuse, j ai pu découvrir l an dernier, les très rares (en Chartreuse) Orchis provincialis (Fig. 17) et Orchis pallens (Fig. 18). Ce dernier Fig. 25. Ophrys gresivaudanica. Apremont (Savoie). 10 juin Fig. 26. Limodorum abortivum. Apremont (Savoie). 10 juin Fig. 27. Himantoglossum hircinum. Saint-Christophe-sur-Guiers (Isère). 28 juin Fig. 28. Spiranthes spiralis. Proveysieux (Isère). 2 septembre Fig. 29. Dactylorhiza sambucina forme zimmermanii. Le Charmant Som (Isère). 4 juin Fig. 30. Gymnadenia austriaca. Le Charmant Som (Isère). 22 juin

48 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 31. Gymnadenia rhellicani. L Alpe, Ste Marie-du-Mont (Isère). 23 juin Fig. 32. Pseudorchis albida. Le Charmant Som (Isère). 22 juin Fig. 33. Coeloglossum viride. Le Charmant Som (Isère). 22 juin est aussi présent sur le rebord oriental (commune de Sainte-Marie-du-Mont) assez sporadiquement. Sur des talus à Quaix-en-Chartreuse, j ai pu confirmer cette année la présence d Ophrys aranifera (Fig. 19) et de son bel hybride avec Ophrys fuciflora : Ophrys obscura (Fig. 20). Au même endroit, j ai pu voir un Orchis bergonii (Fig. 23) pour la première fois en Chartreuse, en présence de ses parents Orchis anthropophora (Fig. 21) et Orchis simia (Fig. 22). J ai découvert très récemment dans certaines prairies de l Avant Pays de jolies populations d Anacamptis morio dont certains hypochromes (Fig. 24), accompagnée de Neotinea ustulata, d Ophrys fuciflora. Les talus d Apremont, recèlent outre les classiques Ophrys araneola, les formes botteronii et aurita d Ophrys apifera, mais aussi l Ophrys gresivaudanica (Fig. 25). Limodorum abortivum (Fig. 26) et Himantoglossum hircinum (Fig. 27) sont aussi en bordure de chemin. Ces deux taxons sont rares en Chartreuse. Enfin, pour clôturer la saison, c est début septembre, que l on voit apparaître la discrète Spiranthes spiralis (Fig. 28) dans les prairies qui n ont pas été surpâturées (Quaix, Proveysieux et Barrhébergementaux et tout dernièrement à Saint-Pierre-d Entremont). Sa petite taille fait que sa présence doit être très sous estimée. Les Orchidées des alpages L alpage le plus facile d accès est bien sûr celui du Charmant Som. Une route goudronnée monte jusqu au chalet, vers m. On y trouve fin mai des tapis de Dactylorhiza sambucina jaunes et rouges et quelques formes intermédiaires roses saumonées (forme zimmermanii) (Fig. 29) La deuxième semaine de juin, apparaît la première nigritelle : Gymnadenia austriaca (Fig. 30). Un peu plus tard, c est le cortège des Orchidées d altitude : Gymnadenia conopsea, Gymnadenia rhellicani (Fig. 31), Pseudorchis albida (Fig. 32), Coeloglossum viride (Fig. 33) et Traunsteinera globosa (Fig. 34). L alpage de l Alpe, un peu plus long d accès par les Varvats (Saint-Pierre-d Entremont), que par Sainte-Marie-du-Mont, présente l avantage de nous offrir en plus, Gymnadenia corneliana 46

49 Les orchidées du Massif de la Chartreuse Fig. 34. Traunsteinera globosa. Le Charmant Som (Isère). 22 juin Fig. 35. Orchis spitzelii. Col des Ayes (Isère). 16 juin Fig. 36. Gymnadenia corneliana. L Alpe, Sainte-Marie-du-Mont (Isère). 23 juin (Fig. 36) avec toutes ses variantes de couleur (de la forme vesubiana à la forme bourneriasii). On est vraiment ici en limite de son aire de répartition. C est l un des rares endroits où l on peut photographier trois des quatre nigiritelles alpines au même moment. L alpage du col du Coq est classé en ENS (Espace Naturel Sensible). De ce fait, il jouit d une protection particulière. C est avec son responsable que j ai confirmé le mois de juin dernier, la présence d Orchis spitzelii (Fig. 35) dont cinq pieds recensés à ce jour sur cette petite station. 47

50 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Les Orchidées des sous-bois On ne peut pas commencer l énumération par une autre Orchidée que le sabot-de-vénus, Cypripedium calceolus (Figures 37 & 38). Au pied du col du Granier et du mont du même nom, la forêt de Chapareillan, en est paraît-il la plus belle station d Europe! Au moment de la fête des Mères, ce sont des milliers de fleurs jaunes et rouges très reconnaissables qui s épanouissent. Pour celui qui aime marcher, cette magnifique Orchidée est très généreusement présente sur l ensemble du massif chartousin. J avoue avoir toujours autant de plaisir à visiter ses stations, Fig. 37, 38. Cyripedium calceolus. Chapareillan (Isère). 2 juin Fig. 39. Corallorhiza trifida. Forêt de la Pointière, Entremont (Savoie). 2 juin Fig. 40. Neottia nidus-avis. Mont Granier (Isère). 16 juin Fig. 41. Goodyera repens. Forêt de la Pointière, Entremont (Savoie). 2 juin

51 Les orchidées du Massif de la Chartreuse Fig. 42. Neottia cordata. Forêt de Malissard (Isère). 31 mai Fig. 43. Epipogium aphyllum. Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère). 4 juin Fig. 44. Epipactis purpurata. Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère). 14 août surtout à la belle lumière du soleil couchant. Dans des jeux d ombre (légère) et de lumière, on le trouve en compagnie des plus communes Cephalanthera longifolia et Cephalanthera rubra, Orchis purpurea, Orchis militaris, Dactylorhiza fuchsii, Plantathera bifolia, Platanthera chlorantha et Epipactis muelleri Dans la forêt de la Pointière, un peu plus ombragée, on trouve aussi Corallorhiza trifida (Fig. 39) et Neottia nidus-avis (Fig. 40). Plus tard, c est Goodyera repens (Fig. 41) qui joue à cache-cache avec la lumière. Tandis qu au col des Ayes ou dans la forêt de Malissard, se cache la rare Neottia cordata (Fig. 42), au Fontanil, une jolie population d Epipogium aphyllum (Fig. 43) tente de survivre à une coupe de bois! Non loin de là, aux Eversins, même problème pour l une des deux stations recensées d Epipactis purpurata (Fig. 44). Je n ai pu que constater avec effroi, l état dans lequel les énormes engins forestiers ont laissé ces stations fragiles, cet été! Toujours dans les sous-bois ou les talus ombragés du Mollard Bellet, le très sporadique Epipactis microphylla (Fig. 45) peut être observé. Fig. 45. Epipactis microphylla. Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère). 24 juillet

52 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) LISTE DES ORCHIDÉES CITÉES Anacamptis coriophora subsp. coriophora (L.) R.M. Bateman, Pridgeon & M.W. Chase Anacamptis laxiflora (Lam.) R.M. Bateman, Pridgeon & M.W. Chase Anacamptis morio subsp. morio (L.) R.M. Bateman, Pridgeon & M.W. Chase Anacamptis palustris (Jacq.) R.M. Bateman, Pridgeon & M.W. Chase Anacamptis pyramidalis L. Cephalanthera damasonium (Mill.) Druce Cephalanthera longifolia (L.) Fritsch Cephalanthera rubra (L.) Rich Chamorchis alpina (L.) Rich. Coeloglossum viride (L.) Hartm. Corallorhiza trifida Châtel. Cypripedium calceolus L. Dactylorhiza alpestris (Pugsley) Aver. Dactylorhiza fuchsii (Druce) Soó Dactylorhiza incarnata (L.) Soó Dactylorhiza maculata (L.) Soó Dactylorhiza majalis (Rchb. f.) P.F. Hunt & Summerh. Dactylorhiza sambucina (L.) Soó Dactylorhiza sambucina var.zimmermanii (A.Camus) P. Delforge Dactylorhiza traunsteineri (Saut. ex. Rchb.) Soó Epipactis atrorubens (Hoffm.) Besser Epipactis leptochila (Godfery) Godfery Epipactis leptochila var. neglecta (Kümpel) Gévaudan Epipactis microphylla (Ehrh.) Sw. Epipactis muelleri Godfery Epipactis palustris (L.) Crantz Epipactis pupurata Sm. Epipogium aphyllum Sw. Goodyera repens (Linné) R. Br. Gymnadenia austriaca var. iberica (Teppner & E. Klein) G. & W. Foelsche Gymnadenia conopsea (L.) R. Br. Gymnadenia corneliana (Beauverd) Teppner & E. Klein Voilà un rapide survol des taxons présents dans les différents biotopes du Massif de la Chartreuse. Nous avons la chance d en dénombrer une soixantaine sur un très petit périmètre. Malgré le classement depuis 1993 en parc régional, la préservation et l entretien des zones fragiles, la sensibilisation des services de l équipement (fauchage tardif des talus) et l agriculture restée encore assez traditionnelle (maintien des milieux ouverts), l équilibre des stations d Orchidées, ne tient souvent qu à un fil, car les exigences économiques repoussent parfois au second plan les préoccupations environnementales. Ne doutons pas cependant des facultés qu a la Nature pour se régénérer et proposer un fantastique terrain de jeu à celui qui sait l observer. L orchidophile a encore quelques taxons à (re)découvrir BIBLIOGRAPHIE ET SITES INTERNET Bournerias M. & Prat D. et al (Ouvrage collectif de la Société française d Orchidophilie), Les Orchidées de France, Belgique et Luxembourg - 2 e édition, Biotope, 504 pp. sfo.rhonealpes.free.fr: site de la section Rhône Alpes de la SFO. ophrys.bbactif.com : forum des orchidées indigènes. *Guy LAMAURT 530 chemin du Néplier Saint-Laurent-du-Pont guy.lamaurt@orange.fr Gymnadenia odoratissima (L.) Rich. Gymnadenia rhellicani (Teppner & E. Klein) Teppner & E. Klein Herminium monorchis (L.) R. Br. Himantoglossum hircinum (L.) Spreng. Himantoglossum robertianium (Loisel.) P.Delforge Limodorum abortivum (L.) Sw. Liparis loeselii (L.) Rich. Neotinea ustulata subsp.ustulata (L.) R.M. Bateman, Pridgeon & M.W. Chase Neottia cordata (L.) Rich. Neottia nidus-avis (L.) Rich. Neottia ovata (L.) Bluff & Fingerh. Ophrys apifera Huds. Ophrys apifera var. aurita (Moggridge) Gremli Ophrys apifera var. botteroni (Chodat) Brand Ophrys araneola Rchb. Ophrys aranifera Huds. Ophrys fuciflora (F.W.Schmidt) Moench Ophrys gresivaudanica O. Gerbaud Ophrys insectifera L. Ophrys obscura Beck Orchis anthropophora (L.) All. Orchis mascula (L.) L. Orchis militaris L. Orchis ovalis F.W.Schmidt Orchis pallens L. Orchis provincialis Balb. ex Lam & D.C. Orchis purpurea Huds. Orchis simia Lam. Orchis spitzelii Saut. ex W.D.J.Koch Orchis bergonii Nanteuil Orchis hybrida (Lindl.) Boenn. ex Rchb. Platanthera bifolia (L.) Rich. Platanthera chlorantha (Custer) Rchb. Pseudorchis albida (L.) Á. & D. Löve Spiranthes aestivalis (Poir.) Rich. Spiranthes spiralis (L.) Chevall. Traunsteinera globosa (L.) Rchb. 50

53 LE COIN DES ARTISTES L Ophrys de l Aveyron, une espèce du patrimoine floristique du Languedoc Jean-Marc VALAT*** (aquarelles), Michel NICOLE* et Nicole BORDES**(textes) VALAT (J.-M.) (watercolour), NICOLE M. & BORDES (N.) (texts) The Aveyron Orchid, a species of the floristic heritage of the Languedoc region (France). L Orchidophile 196: Qui ne connaît pas l Ophrys de l Aveyron? Personne, ou presque, tant cette orchidée attire les foules au mois de mai dans les pentes réputées de Lapanouse-de-Cernon sur les marges du causse du Larzac aveyronnais. Ophrys aveyronensis (J.J. Wood) P. Delforge est une espèce emblématique de la flore des Causses (BERNARD, 2009), au point que les autochtones se l ont aujourd hui appropriée avec fierté. Elle a en outre une valeur patrimoniale pour le Languedoc, au même titre qu O. aymoninii (Breistroffer) Buttler. Résumé. Cette note synthétise les informations essentielles au sujet d Ophrys aveyronensis: morphologie, écologie, bref historique de sa découverte, hybridation, distribution et statut. Mots clés. Ophrys aveyronensis ; flore des Causses; Ochidées de l Aveyron. Abstract. This note summarizes the main information dealing with Ophrys aveyronensis: morphology, ecology, short historical of its discovery, hybridization, distribution and status. Key words. Ophrys aveyronensis; flora of the Causses; orchids from Aveyron. Historique nomenclatural L Ophrys de l Aveyron (figures 1 à 3) a été décrit pour la première fois de Saint-Affrique comme une sous-espèce d O. sphegodes subsp. aveyronensis J.J. Wood (WOOD, 1983), repérée par cet auteur depuis le début des années 70. Avant, l abbé COSTE l avait assimilée à O. fuciflora et VI- ROT et AYMONIN (1960) l ont apparentée à O. arachnitiformis Grenier & Philippe. Ce taxon a été ensuite élevé au rang d espèce par DELFORGE (1984) sous l appellation O. aveyronensis ; il appartient au groupe d O. incubacea Bianca. Le binôme O. aveyronensis (J.J.Wood) Baumann & Künkele n a pas été retenu car sa publication (BAUMANN et KÜNKELE, 1986) est postérieure à celle de DELFORGE (1984). Jacquet (1988) mentionne cette espèce pour la première fois dans la deuxième édition de son fascicule dédié à la répartition des Orchidées sauvages de France. Lorsque les populations espagnoles ont été découvertes en juin 1996 (HERMOSILLA et SA- BANDO, 1998), la tentation de créer une nouvelle espèce était forte. KREUTZ (2007) a donc proposé de nommer ce taxon sous le binôme O. vitorica qui, semble-t-il, ne fait pas l unanimité au sein des spécialistes du genre. Mais la position la plus réductrice est à mettre au crédit des botanistes PETERSEN et FAURHOLDT (2007) qui assimilent O. aveyronensis à O. arachnitiformis, entité ne renfermant que des espèces d origine hybride, au même titre qu O. splendida Gölz & Reinhard ou O. morisii (Martelli) So, par exemple. Aire de distribution Initialement, l Ophrys de l Aveyron n était localisé que dans le sud du Massif Central. Il est considéré pour beaucoup comme endémique 51

54 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) caussenarde (DUSAK et PRAT, 2010 ; SOCA, 2009) dont l aire de distribution est centrée sur le causse du Larzac aveyronnais (12), débordant très ponctuellement et sporadiquement dans l Hérault (34) et le Gard (30). On le retrouve ainsi sur les contreforts du Larzac et de la Montagne de la Séranne (34), de la hautes vallée de la Lergue aux Sièges (34), dans le chaos dolomitique de Lauroux et celui des caussades (34), dans le massif de l Escandorgue (34), sur le causse Bégon (30), sur les puechs Auzard et de Tiergues (12), au sein de la vallée du Cernon et alentours (12), sur le plateau du Guilhaumard (12) et dans les environs du Viala du Pas-de- Jaux (12). Les effectifs par station sont très variables, allant d un individu qui fleurit au petit bonheur la chance, à plusieurs centaines. Pour information, la station la plus importante de l Hérault ne contient pas plus de dix pieds (SFO-Languedoc, 2013). En Espagne du nord, Ophrys aveyronensis a été observé dans plusieurs stations de la Rioja, Vizcaya et de la province de Burgos (HERMOSILLA et SABANDO, 1998) où il présente de fortes similitudes avec l espèce caussenarde, et ce à près de 500 kilomètres de distance. Ces populations espagnoles sont considérées soit comme des essaims hybrides, soit comme appartenant à une espèce à part entière, O. vitorica ou O. aveyronensis. Aux plans climatique et écologique, l analyse de l habitat bioclimatique de ce taxon met en exergue, selon MUNOZ (2010), une région de présence potentielle hors de nos frontières au nord-ouest de l Espagne, ce qui est cohérent avec sa présence effective outre-pyrénées. En modulant le scénario climatique, des zones du piémont pyrénéen français pourraient être favorables à O. aveyronensis dont la présence reste cependant encore à démontrer. Quoiqu il en soit, si l on considère que les populations espagnoles appartiennent à O. aveyronensis, ce taxon peut-être considéré comme endémique avec une aire de distribution disjointe et relictuelle. Fig. 1. Ophrys aveyronensis, Lapanouse-de-Cernon (Aveyron); 20 mai 2011 (Photo M. NICOLE). Morphologie Ophrys aveyronensis est une plante robuste de 20 à 40 cm de hauteur en moyenne. Les fleurs assez grandes et très colorées portent de larges pétales, roses à rouges, à bords ondulés teintés de rose à rouge intense et des sépales lancéolées rose clair à foncé. Le labelle est entier ou trilobé, souvent asymétrique - hétéromorphe - large, à bordure velue. La macule de ce pétale hypertrophié est très variable tant au plan de sa couleur d un bleu gris ou rougeâtre que de celui de son dessin variant d un aspect brouillé à celui d un «H» bien identifiable. L appendice est petit, peu apparent, et le gynostème à bec court. Deux pollinisateurs ont été observés : l abeille Andrena hattorfiana très active au printemps et Volucella bombylans, un diptère connu sous le nom de la volucelle bourdon. Le taux de pollinisation des plantes d O. aveyronensis est faible, et atteingnant moins de 10 %. Habitat Ophrys aveyronensis fleurit de la mi-mai à la mi-juin, généralement en plein soleil ou en zones faiblement ombragées. Cette plante a une écologie bien typée, révélatrice de la richesse de l écosystème caussenard (BERNARD, 2009). Elle se trouve approximativement entre 500 et 900 m d altitude à l étage des chênaies claires thermophiles, dans les pelouses marneuses ou calcaires xérophyles maigres à Buxus sempervirens et Juniperus communis, les formations step- 52

55 Ophrys de l Aveyron Fig. 2. Ophrys aveyronensis, Lapanouse-de-Cernon (Aveyron); 20 mai 2011 (Photo M. NICOLE). Fig. 3. Ophrys aveyronensis, Plateau du Guilhaumard (Aveyron); 27 mai 2012 (Photo M. NICOLE). Ophrys aveyronensis, (Aquarelle J.-M. VALAT). piques ou les pâtures. Le cortège d Orchidées qui lui est associé est très diversifié. Dans le genre Ophrys citons O. litigiosa Camus, O. insectifera L., O. passionis Sennen, O. santonica Mathé & Melki, O. scolopax Cavanilles et O. funerea Viviani. Ophrys aranifera Hudson, O. aymoninii, O. apifera Hudson et O. lutea Cavanilles cohabitent plus rarement ou présentent des phénologies différentes. Les genres Orchis et Anacamptis de même que Neotinea, Platanthera, Gymnadenia, Cephalanthera et les espèces suivantes : Aceras anthropophorum (L.) Aiton Limodorum abortivum (L.) Swartz, Dactylorhiza sambucina (L.) So, Himantoglossum hircinum (L.) Sprengel et Listera ovata (L.) R. Brown peuvent partager les mêmes habitats. En Espagne, 53

56 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) HERMOSILLA et SABANDO mentionnent qu O. castellana J. Devillers-Terschuren & P. Devillers., O. riojana Hermosilla, O. sphegodes Miller et O. tenthredinifera var. ronda (= O. ficalhoana Guimaraes), entre autres, sont sympatriques d O. aveyronensis. Ophrys aveyronensis et ses hybrides Dix hybrides ayant pour un des parents O. aveyronensis ont été décrits à ce jour, sept en France (SOCA, 2005 et 2008 ; SOULIÉ, 2010) et trois en Espagne (HERMOSILLA C. et SOCA, 1999 ; SOUCHE, 2008) : O. apifera O. aveyronensis (Ophrys corveybironii Lewin J.-M.), (LEWIN, 2000), Locus classicus : Tiergues (12). O. aveyronensis O. funerea (Ophrys souliei Soca), (SOCA, 2005), locus classicus : Saint- Affrique (12) (fig. 4). O. aveyronensis O. insectifera SOCA En cours de publication. Fig. 5. Ophrys x bernardii, Van Looken, Tiergues (Aveyron); 19 mai 2012 (Photo M. NICOLE). O. aveyronensis O. scolopax (Ophrys bernardii Van Looken), (VAN LOOKEN, 1987), locus classicus: Saint-Rome-de-Cernon (12) (fig. 5). O. aveyronensis O. aranifera (Ophrys costei Van Looken), (VAN LOOKEN, 1989), locus classicus : Lapanouse-de-Cernon (12). O. aveyronensis O. passionis, en cours de description, Lapanouse-de-Cernon (12). O. aveyronensis O. santonica, en cours de description, Labastide-des-Fonts, plateau du Guilhaumard (12). O. aveyronensis O. exaltata ssp. castellana (O. ayusoi Hermosilla et Soca) (Burgos). O. aveyronensis O. tenthredinifera ficalhoana (O caballeroi Hermosilla) (La Rioja) O. aveyronensis O. sphegodes (O. ezcaraiensis Hermosilla et Soca). Aucun hybride avec O. aymoninii n a été officiellement rapporté à ce jour, bien que les deux espèces soient syntopiques. Fig. 4. Ophrys x souliei, Soca, Tiergues (Aveyron); 27 mai 2007 (Photo G. JOSEPH). Statut et menaces Dans la liste rouge des espèces menacées en France publiée en 2010 par l UICN France, 54

57 Ophrys de l Aveyron le MNHN, la FCBN et la SFO, le chapitre consacré aux Orchidées de France métropolitaine mentionne que l espèce est en danger, avec moins de 4000 individus supposés pour une superficie d occurrence inférieure à 750 km 2. Un travail de synthèse récent conduit par la SFO-Languedoc confirme ce statut sur la base des recensements conduits par les cartographes depuis plusieurs années (FELDMANN, 2007, 2010 et 2013). Malgré une protection nationale (Arrêté du 31 août 1995 portant modifications de l arrêté du 20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l ensemble du territoire), O. aveyronensis est aujourd hui la cible de plusieurs menaces. L abandon des pratiques agricoles traditionnelles allié au déclin du pastoralisme activent la recolonisation forestière des pelouses xérophiles qui abritent cette espèce, avec pour conséquence directe la fragmentation de ses Jean-Marc VALAT ( ) Décorateur-étalagiste de métier, Jean-Marc VALAT était autodidacte et peignait déjà durant sa jeunesse et ses études en Provence. Il utilisait les techniques de peintures à l huile, à la gouache et à l aquarelle. Il a peint de nombreux paysages: des sites aveyronnais, la Provence lui rappelant son enfance, la Haute-Savoie le berceau de retrouvailles familiales, des paysages camarguais, mais aussi des fleurs, des oiseaux et des animaux. Ses œuvres sont imprégnées d un désir de s exprimer en toute liberté. On retrouve dans ses aquarelles une finesse et une transparence qui montrent son extrême sensibilité et son amour de la nature. «Sensible à la préservation de la nature, à ses prédateurs, et émerveillé par sa beauté, l aquarelle me fait rêver» aimaitil dire. Il a exposé à Millau et dans ses environs, ainsi qu à Rodez, à La Grande Motte et à Annecy. En 1994, à partir d aquarelles sur les paysages et les sites de l Aveyron il a créé une maison d édition de cartes, sa collection s est ensuite étendue à d autres départements, du Lot aux Bouches-du-Rhône et surtout à la Lozère, où il est devenu partenaire du parc des loups du Gévaudan, il y a quelques années. Sa femme et ses filles poursuivent son édition de cartes. aquarelle.valat@gmail.com *Tél / Calamintha grandiflora ou thé d'aubrac (Aquarelle J.-M. VALAT) ***Nicole BORDES nicole.bordes@free.fr 55

58 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) populations qui la fragilise d autant plus. Les projets d aménagements, la création d enclos à chevaux, le fouissage par les sangliers et le comportement peu scrupuleux de certains amateurs ou professionnels influent négativement sur la survie de cette Orchidée. Enfin, personne ne sait encore aujourd hui quel sera l impact du changement climatique non seulement sur O. aveyronensis, mais sur l ensemble des composantes de l écosystème caussenard. REMERCIEMENTS À Rémy SOUCHE, Francis DABONNEVILLE, Philippe FELD- MANN et Jean-Pierre AMARDEILH pour la pertinence de leurs lectures. BIBLIOGRAPHIE BAUMANN H. et KÜNKELE S., Die Gattung Ophrys L. Eine taxonomische Übersicht. Arbeitskreisen Heimische Orchideen 18: BERNARD C., Fleurs et paysages des Causses. Éditions du Rouergue, 398 pages. DELFORGE P., L Ophrys de l Aveyron. L Orchidophile 61: DUSAK F. et PRAT D., Atlas des orchidées de France. Biotope Éditions, 400 pages. FELDMANN P., Comment évaluer le statut d espèces menacées: intérêt des catégories de l UICN. Bulletin de la Société Française d Orchidophilie du Languedoc 4: FELDMANN P., Les orchidées menacées et à enjeux du Languedoc. Bulletin de la Société Française d Orchidophilie du Languedoc 7: FELDMANN P., La liste rouge des orchidées du Languedoc (Gard, Hérault, Lozère) et de l Aveyron mise à jour en 2013 par la SFO-Languedoc. Bulletin de la Société Française d Orchidophilie du Languedoc 10: Hermosilla C. E. et Sabando J., Notas sobre orquídeas (V). Estudios del Museo de Ciencias Naturales de Álava 13: HERMOSILLA C. E. et SOCA R., Distribuzione di Ophrys aveyronensis (J.J. Wood) Delforge (Orchidaceae) e rassegna dei suoi ibridi. Caesiana 13: JACQUET P., Une répartition des orchidées sauvages de France. Société Française d Orchidophilie, 75 pages. KREUTZ C.A.J., Beitrag zur Taxonomie und Nomnklatur europäischer, mediterraner, nordafrikanischer und vorderasiatischer Orchideen. Arbeitskreisen Heimische Orchideen 24: 122. LEWIN J.M., Trois hybrides du sud de la France. L Orchidophile 31: MUNOZ F., 201. Approcher l écologie des orchidées à travers un atlas : enjeux de suivi et de conservation. Cahier de la Société Française d Orchidophile 7: PETERSEN H.E. et FAURHOLDT N., Ophrys, the bee orchids of Europe. Kew publishing, the royal Botanical Garden, Kew, 296 pages. SFO-LANGUEDOC, SOCA R., Diagnoses de quelques hybrides du genre Ophrys (Orchidaceae) du bassin méditerranéen occidental (3e partie). Le Monde des Plantes 92: SOCA R., Scoperta di un nuevo ibrido di Ophrys (Orchidacea) nel dipartimento di Aveyron, (Francia). Caesiana 24: SOUCHE R., Hybrides d Ophrys du bassin méditerranéen occidental. Edition Sococor 288 pages. SOUCHE R., Orchidées de Genova à Barcelona. Editions Sococor. 228 pages. SOULIÉ A., Les hybrides d Ophrys aveyronensis. Bulletin de la Société Française d Orchidophilie du Languedoc 7 : VAN LOOKEN H., Ophrys x bernardii hyb. nat. nov. L Orchidophile 18: VAN LOOKEN H., Ophrys x costei hyb. nat. nov. L Orchidophile 20: VIROT R. et AYMONIN G., Quelques remarques à propos de deux Ophrys critiques récoltés dans les Grands Causses. Cahiers des Naturalistes NS 16 : WOOD J. J., Eine neue Subspecies von Ophrys sphegodes Mill. Aus dem Süden Zentralfrankreichs: Ophrys sphegodes Mill. subsp. aveyronensis J.J. Wood. Die Orchidee 34: **Michel NICOLE 5 rue trois teyran, 34820, Teyran mnicole@wanadoo.fr 56

59 Faire un semis de Phalaenopsis dans sa cuisine Alain BROCHART* BROCHART A., Sowing Phalaenopsis seeds in the kitchen. L Orchidophile 196: Faire ses propres semis: mission impossible Après quelques années de culture classique de Phalaenopsis hybrides, je me suis rapidement intéressé à la culture de Phalaenopsis botaniques ainsi que d autres genres d orchidées botaniques, puis comme beaucoup de personnes avant moi, au mode de reproduction de ces plantes. Je me suis donc attelé à la lecture de nombreux livres sur les orchidées cherchant des informations sur la façon de procéder pour semer des graines. À ce moment-là, Internet en était à ses débuts et on ne trouvait que peu de données sur les semis in vitro. Dans les livres, les informations sur le semis en milieu stérile étaient peu divulguées ou peu accessibles, et la composition des géloses tenue secrète pour la plupart. Je me suis donc contenté de cultiver mes plantes. Résumé. Présentation de la façon de procéder pour effectuer un semis en milieu stérile, sans laboratoire, dans une cuisine. Indications sur les géloses utilisées et leurs modifications aussi bien pour la germination que pour la croissance. Ce mode de semis a été testé avec succès par l'auteur pour le genre Phalaenopsis mais aussi pour d'autres genres. Mots clés. Phalaenopsis; culture in vitro; semis. Abstract. How to perform seed sowing in a sterile environment, without laboratory, in a kitchen. Indications about agarose media I use as well for germination and growth. This way of seed sowing has been successfully tested for the genus Phalaenopsis, and also other genera. Key words. Phalaenopsis; in vitro culture; sowing seeds. Pourtant, pendant toutes ces années, l'idée ne m'a pas quitté et j'ai été régulièrement tenté de faire des semis. Ayant peu de temps disponible et m'étant lancé dans la construction d'un site web sur les Phalaenopsis botaniques et hybrides primaires, j expédiais de temps en temps les capsules, résultats de mes croisements, à d'autres personnes avec plus ou moins de succès. 2006: les choses évoluent! En 2006, j'ai commencé à recevoir en retour mes premiers hybrides sortis de flacons. Là, j'étais définitivement mordu... Voir des plantules issues de mes plantes pousser dans ma serre était très motivant, d autant plus que certains croisements n étaient pas enregistrés! J'ai alors approfondi mes recherches sur la question. Ayant trouvé sur Internet des informations sur les méthodes de semis, sur le type de milieux et la composition de ceux-ci, j'ai rassemblé ces informations, les ai comparées et compilées. L'élément déterminant a été le forum de Peter LIN aux États-Unis qui comporte une section : Phalaenopsis Hybridizing, Propagation. Un autre forum dédié à l'hybridation, disparu depuis (The Hybridizers Forum) m a été très utile. La participation à ces deux communautés en ligne m'a permis de mener mes premières tentatives. 2007: premiers essais concluants Les seuls achats de matériel effectués pour faire mes essais ont été une balance de précision, un pichet en verre d un litre et une cuillère en bois à manche long. J utilise des bocaux en verre de récupération. Le milieu utilisé pour mes premiers semis est le milieu Murashige & Skoog M5519. Le 10 octobre 2007, mes premiers bocaux de gélose sont stérilisés et le 14 octobre mes premiers essais de semis sont effectués : avant de semer des graines de Phalaenopsis, j ai semé 57

60 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) des graines de Bletilla striata (Thunb.) Rchb.f. et de Rhynchostylis retusa (L.) Bl. Celles-ci germeront quelques semaines après, à ma grande satisfaction à 2010: accélération et premières sorties de flacons Début 2008, mon premier semis de Phalaenopsis consiste en des graines de Phalaenopsis celebensis Sweet. Elles germeront à ma plus grande joie, et quelques semaines après, des centaines de protocormes bien verts seront visibles dans les deux flacons. Je perdrai malheureusement leur contenu quelques mois plus tard, non par contamination mais pour cause de chaleur excessive dans les bocaux. Cette année-là, mois après mois, j ai réalisé une cinquantaine de semis. Essentiellement des Phalaenopsis botaniques, mais aussi des hybrides primaires. Quelques-uns de ces croisements existent déjà mais sont introuvables dans le commerce, comme Phalaenopsis Rare Delight (= Phalaenopsis gigantea x Phalaenopsis maculata). D autres sont encore inconnus à ce jour et non enregistrés. Fig. 1. Phalaenopsis Aladdin, en culture (Photo A. BROCHART. J ai commencé à sortir mes premières plantules de flacons en 2010, espérant les premières floraisons pour 2012, avec quelques croisements d hybrides primaires de Phalaenopsis encore inédits. 2012: premières floraisons En plein hiver , le premier hybride primaire de Phalaenopsis dont j ai effectué le se- Fig. 2 Phalaenopsis amabilis, en culture (Photo A. BROCHART). < 58

61 Faire un semis de Phalaenopsis dans sa cuisine mis a ouvert sa première fleur (2 février). Cet hybride vient d être enregistré à la RHS (Royal Horticultural Society) comme Phalaenopsis Aladdin (= Phalaenopsis amabilis x Phalaenopsis hieroglyphica). Le croisement a été effectué le 5 août 2007, la récolte des graines et le semis le 11 février Après plusieurs repiquages, les plantules ont été sorties de flacon le 7 août De cette douzaine de plantules, l une a poussé plus vite que les autres, en occupant toute la place du bac communautaire et a fleuri le 2 février. Un autre hybride primaire, encore inédit avec Phal. equestris comme parent (pollen), devrait fleurir en 2012, mais c est une autre histoire à écrire L historique ayant maintenant été tracé, je mets à la disposition de toute personne intéressée par le sujet les informations collectées au cours de mes recherches et de mes essais. Milieu Germination Milieu P ,5 g/l Sucre...5 g/l Agar-agar...6,5 g/l 1 litre d eau osmosée. Repiquage Milieu P g/l Sucre...5 g/l Agar-agar...6,5 g/l Banane...25 g/l Pomme de terre...50 g/l 1 litre d eau osmosée. terre. Je recommande le milieu Sigma P Le fabriquant préconise de l utiliser à raison de 27,3 g pour un litre d'eau. Pour le semis de Phalaenopsis, j'utilise 13,5 g de milieu pour un litre d'eau dans lequel j'ajoute 5 g de sucre et 6,5 g d'agar-agar. Le milieu de croissance est fabriqué avec 20 g de milieu par litre d'eau dans lequel je rajoute 5 g de sucre, 25 g de banane, 50 g de pomme de terre et 6,5 g d'agar-agar. Préparation du milieu de germination Verser un litre d eau osmosée dans le pichet en verre et faire chauffer pendant 10 minutes au micro-ondes à pleine puissance. Attention à ne pas se brûler en attrapant le pichet! Verser lentement et régulièrement le milieu de culture dans l eau chaude en remuant constamment avec la cuillère en bois pour bien dissoudre la poudre. Faire ensuite de même avec le sucre. Verser enfin l agaragar lentement tout en continuant à remuer. Matériel utilisé pour la préparation des géloses Balance de précision : 0,5 g minimum ; Pichet en verre d une capacité de 1 litre ; Cuillère en bois à manche long ; Cocotte-minute ; Flacons en verre avec couvercles métalliques ou en verre ; Film plastique étirable. < TABLEAU 1. Composition des milieux de culture. Les géloses utilisées Le milieu de culture utilisé est un milieu du commerce dont il faut modifier la concentration et la composition. Deux types de géloses doivent être préparées : la gélose de germination sur laquelle les graines seront semées ; la gélose de croissance sur laquelle les protocormes seront cultivés. La première gélose de germination doit être moins concentrée que la gélose de croissance. Cette dernière nécessite un supplément d amidon apporté par de la banane et de la pomme de Préparation du milieu de croissance Réduire une banane en purée à l aide d'une fourchette, faire des tas de 25 g. Éplucher, puis couper une pomme de terre en gros dés. Les mettre dans un grand bol d'eau du robinet et les passer au micro-ondes pendant 8 minutes. Retirer les morceaux cuits et faire des tas de 50 g après les avoir réduits en purée. La préparation du milieu de croissance se fait en mélangeant bien dans l eau chaude, le milieu P-6668, le sucre, l agar-agar et les purées (banane et pomme de terre). 59

62 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Mise en flacon et stérilisation Une fois le milieu préparé, tout en continuant de remuer le liquide, remplir les flacons sur un à deux centimètres de hauteur. Ils peuvent ensuite être stérilisés en une ou plusieurs fois. Personnellement, je le fais généralement sur trois jours en laissant refroidir la cocotteminute toute une nuit entre chaque cycle de stérilisation. Mettre suffisamment d'eau dans la cocotteminute. Disposer ensuite des flacons dans le panier sans les refermer complètement : les couvercles doivent être lâches afin de laisser passer l'air en se refroidissant. S ils sont fermés hermétiquement, il se forme un vide à l'intérieur qui sera responsable de contaminations à l'ouverture lors de l'utilisation pour effectuer un semis. Lorsque j'ai commencé, je fermais hermétiquement mes flacons avant de les stériliser, ne les ouvrant que lors de leur utilisation. Je constatai alors un fort pourcentage de contaminations que j attribuai à ma technique. Un jour, ayant plusieurs semis à effectuer, j'ai ouvert tous les flacons qui me restaient afin de gagner du temps, mais je ne les ai pas tous ensemencés et j'ai mis de côté ceux qui n étaient pas utilisés. Il s'est avéré que 50% de ces derniers étaient contaminés quelques jours plus tard avant toute utilisation. Depuis, le fait de ne resserrer les couvercles qu après le refroidissement a fait chuter le taux de contamination à moins de 5 % après semis. Une fois la stérilisation effectuée, laisser la cocotte-minute se refroidir. Lorsque le refroidissement effectif, prendre chaque bocal délicatement, resserrer son couvercle et l entourer d une bande de film plastique étirable. J ai pour habitude de numéroter mes flacons en collant une étiquette sur le couvercle (même si l idéal serait d étiqueter les flacons pour éviter les confusions). Je laisse les milieux pendant une à deux semaines sur une étagère afin de vérifier que la stérilisation est efficace. Je les conserve même à température ambiante pendant plusieurs mois avant de les utiliser sans problème notable. Numérotation des flacons Si vous ne faites que peu de semis, il vous suffira de bien noter sur le flacon le croisement qui s y trouve. Pour ma part, je numérote mes flacons de la façon suivante : - S XX-YYYY S = Semis - R XX-YYYY R = Repiquage Je n utilise pas les lettres G pour germination et C pour croissance car ces lettres peuvent être confondues. XX représente l année de fabrication et YYYY représente un numéro chronologique partant de 1 chaque année et incrémenté de 1 pour chaque flacon. Je tiens à jour un tableau pour mes semis ou repiquages et j y note toutes les informations que je considère comme importantes, tels que le numéro du croisement et la date du semis ou du repiquage. Dans les cas de repiquages, je trace aussi le numéro de flacon à partir duquel le repiquage est fait et la raison qui m a amené à faire ce repiquage. Matériel pour effectuer le semis Blouse en coton ; Gants de type chirurgical ; Masque couvrant nez et bouche ; Brosse à dents souple ; Spatules en cuivre ; Lames de bistouri ; Eau de Javel en berlingot (concentration 9,6 % ca) ; Petits tubes à essai ; Wok ou casserole assez large et profonde ; Grille large ; Grille à mailles fines du type protection contre les projections en cuisine ; Papier d aluminium ; Compresses ; Ramequins. Pour le semis, deux cas peuvent être envisagés : Semis à partir d une capsule non ouverte mais qui contient des graines matures. Dans ce cas, les graines n ont pas besoin d être décontaminées, l intérieur de la capsule étant déjà stérile. Seul l extérieur de la capsule devra être décontaminé. 60

63 Faire un semis de Phalaenopsis dans sa cuisine Semis à partir de graines récupérées après la déhiscence de la capsule. Dans ce cas, les graines doivent être décontaminées avant d être semées. Dans les deux cas, mettre de l'eau du robinet dans un wok, et disposer au dessus une grille métallique puis une grille à mailles fines. La grille à mailles fines seule fait l'affaire si elle est suffisamment large et résistante pour tenir au-dessus de l'eau bouillante sans risquer de glisser à l'intérieur Au moins un quart d'heure avant de commencer le semis, mettre en fonctionnement la hotte aspirante et faire chauffer l'eau du wok. De la vapeur d'eau doit sortir du wok et se diriger vers la hotte aspirante : c'est dans cette vapeur d'eau stérile que l'on va travailler. Semis à partir d une capsule non ouverte Dans ce type de semis, il est nécessaire de stériliser l extérieur de la capsule. Pour ce faire, mélanger dans un ramequin de l eau de Javel de concentration 9,6 % ca et le même volume d eau du robinet à température ambiante. Le mélange obtenu doit permettre de submerger entièrement les capsules à semer. Mettre une blouse de protection, un masque et des gants fins de type chirurgical pour se protéger les mains. Prélever un peu de liquide désinfectant pour s en frotter les mains. Frotter légèrement les poils de la brosse à dents sur du savon liquide afin de favoriser le nettoyage de la capsule. Ne prélever qu une quantité minime de savon. Prendre la capsule à désinfecter, la plonger dans l eau de Javel diluée puis la frotter légèrement avec la brosse à dents sur toute sa superficie. Insister sur l extrémité de la capsule ayant reçu le pollen lors de la pollinisation : c est en effet par cette partie qu une contamination est la plus probable. Il faut manipuler délicatement la capsule sous peine de dissoudre la cire qui la recouvre, ouvrant un passage à l eau de Javel qui détruirait les graines. Procéder à ce rapide nettoyage plusieurs fois pendant 10 minutes en laissant entre-temps la capsule tremper dans l eau de Javel. Ensuite, vider approximativement la moitié du liquide dans un autre ramequin. Il sera utilisé pour se désinfecter les mains pendant les opérations suivantes. Dans le ramequin initial, remplacer l eau de Javel que l on vient de retirer par le Fig. 3. Phalaenopsis hieroglyphica, en culture (Photo A. BROCHART). 61

64 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) même volume d eau à température ambiante. Continuer à frotter régulièrement la capsule pendant 5 minutes supplémentaires. Pendant l opération de désinfection de l extérieur de la capsule, l eau disposée dans le wok s est mise à bouillir et de la vapeur doit s en dégager. Disposer au premier plan, sur la grille servant d espace de travail, un carré de feuille d aluminium de 10 cm de côté. Prendre une compresse et la tremper dans l eau de Javel. Poser ensuite cette compresse imbibée d eau de Javel sur le carré d aluminium. Elle servira, si besoin, à poser la capsule tout en conservant la surface de cette dernière stérile. Prendre un flacon contenant du milieu de germination et enlever le film plastique qui le protège. Se nettoyer les mains (toujours recouvertes de gants) avec l eau de Javel que l on a mise de côté et en frotter aussi le pourtour du flacon à l aide d un morceau d éponge imbibée. Se mettre dans le flux de vapeur pour ouvrir le flacon, poser le couvercle sur la grille derrière puis le flacon devant. Le couvercle est positionné au fond afin de ne pas passer au-dessus pendant les manœuvres de semis, évitant ainsi de le contaminer potentiellement. Précision supplémentaire, la face interne du couvercle (donnant dans le flacon) doit être positionnée vers la hotte et ne pas faire face à la grille et à l eau bouillante. Se frotter à nouveau les mains avec l'eau de Javel puis prendre une lame de scalpel stérile. Ôter son emballage dans le flux de vapeur et conserver la main tenant la lame dans ce flux. Avec l'autre main, attraper la capsule, l'égoutter rapidement et l'approcher du flux de vapeur, sans passer au-dessus du flacon ouvert. Tenir la capsule inclinée en la tenant par son pédoncule, son autre extrémité étant dirigée vers le haut, le liquide résiduel s'écoulant ainsi sur les doigts et non pas en sens inverse. À l'aide de la lame, faire une coupe transversale à 5 mm de l'extrémité supérieure de la capsule et éliminer cette partie. Si l'extrémité de la capsule est abîmée, il faut couper 5 mm plus loin, et ce de proche en proche, en espérant découvrir une zone non Fig. 4. La capsule de la plante porteuse en cours de maturation (Photo A. BROCHART). contaminée. Dans ce cas, il faut bien évidemment changer de lame à chaque nouvelle découpe. Toutefois, dans la plupart des cas, le premier coup est le bon. Une fois une partie saine mise à jour, entailler alors la capsule le long d'une de ses lignes de déhiscence sur quelques centimètres. Retirer la lame et faire faire une petite rotation à la capsule puis entailler la ligne de déhiscence suivante. Écarter les deux parties, mettant à jour le contenu de la capsule. Plusieurs cas peuvent ensuite se présenter : La capsule est pleine de graines matures de couleur blanche ou ambre. Dans ce cas, avec la pointe de la lame, faire tomber une petite quantité de graines dans le flacon. Poser la capsule sur la compresse, sans que l intérieur n en touche la surface. Attraper le couvercle par son bord extérieur sans passer au-dessus de la capsule ni au-dessus du flacon, en restant dans le flux de vapeur. Retourner le couvercle puis refermer le bocal et l enlever de la zone de travail. Habituellement, j ensemence deux flacons par capsule. Pour le second, je dispose couvercle et flacon de la même façon, puis après avoir fait tomber des graines sur la gélose, j utilise une spatule stérile pour les étaler sur toute la surface en prenant plus de temps. La capsule semble vide mais comporte de la bourre et une zone blanche importante le long 62

65 Faire un semis de Phalaenopsis dans sa cuisine de la paroi ovarienne. Cette zone blanche correspond aux graines qui ne sont pas franchement matures mais qui peuvent très bien germer. Racler une bonne partie de cette zone blanche avec la lame et en faire tomber dans le flacon puis étaler le tout avec une spatule sur la surface de culture. La capsule est vide, elle comporte peu de bourre et une zone blanche très limitée le long de la paroi ovarienne. En général, ces capsules ne donnent rien mais dans le doute le semis peut être effectué. Fig. 5. Capsule propre (à droite) et contaminée (à gauche) (Photo A. BROCHART). Une fois le travail terminé, ne pas oublier de disposer un nouveau film étirable sur les flacons utilisés. Après un semis de capsule, j observe celle-ci à la loupe binoculaire afin d en savoir plus sur le croisement. Cela me permet de voir si les graines paraissent viables, de constater la densité et la position des graines dans la capsule et dans le cas ou les graines sont immatures de constater la taille des graines et donc leur probabilité de germination. Puis je jette les capsules avec des graines non matures mais je conserve celles avec les graines matures et les fais sécher dans une atmosphère sèche et saine, sans courant d air. Je les entrepose ensuite dans un petit sachet en papier pour pouvoir refaire un semis si le premier se révèle contaminé. Fig. 6. Gros plan sur les graines contenues dans une capsule avant son ouverture (Photo A. BROCHART). Semis à partir d une capsule ouverte Dans ce type de semis, il est nécessaire de décontaminer les graines avant de les semer. Si les graines ont été récoltées puis stockées plus de 6 mois, ou si elles ont été récupérées sur des feuilles dans une serre, il est conseillé de les prétraiter 24 heures avant la stérilisation. Ce traitement consiste à diluer 5 g de sucre blanc dans un litre d eau du robinet à température ambiante. Mettre une très petite quantité de graines dans un petit tube à essai, environ le volume d un grain de riz, et ajouter 40 ou 50 ml d eau sucrée. Mettre un morceau de coton pour obstruer l extrémité supérieure du tube. Le secouer plusieurs fois pour bien mélanger les graines dans la solution sucrée puis laisser décanter jusqu au lendemain. Le but de cette opération est de déclencher la germination des spores potentiellement présentes, formes résistantes des champignons, et ainsi de les rendre sensibles à la décontamination. Le lendemain, repousser le coton vers le fond du tube pour coincer les graines entre la paroi de verre et le coton. Jeter le liquide qui se trouve au-dessus du coton puis retirer celui-ci. 63

66 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) La préparation de la solution désinfectante s effectue en mélangeant un volume de concentré de Javel (berlingot d eau de Javel concentrée à 9,6 % ca) avec 14 volumes d eau osmosée. Pour la décontamination, verser 50 ml de la solution désinfectante dans le tube contenant les graines. Effleurer avec un morceau de coton l embout d une bouteille de savon liquide. Une quantité infime de savon est suffisante, et a un rôle d agent mouillant. Mettre ensuite ce morceau de coton à l extrémité supérieure du tube pour l obstruer. Retourner régulièrement le tube afin que les graines passent d une extrémité à l autre, et répéter l opération pendant 5 minutes. Au bout de ce laps de temps, disposer le flacon gélose de germination dans le flux de vapeur stérile et l ouvrir. Disposer aussi le tube à essai contenant les graines ainsi qu une pince stérile dans le flux de vapeur. Repousser, à l aide de la pince, le coton au fond du tube coinçant les graines entre la paroi de verre et le coton. Jeter la solution désinfectante, puis enlever le coton avec la pince stérile. Mettre dans le tube à essai 50 ml d eau osmosée stérile pour rincer les graines. Avec la pince, remettre le coton en place et repousser celui-ci vers le fond du tube puis éliminer l eau en laissant cette fois un peu de liquide en plus des graines. Retirer enfin le coton puis verser le contenu du tube, eau restante et graines, dans le flacon de germination. Toujours dans le flux de vapeur, faire subir une rotation rapide au bocal afin de répartir les graines à la surface de la gélose. Refermer le flacon. Si beaucoup de graines sont restées collées à la paroi du tube à essai, il est possible de remettre un peu d eau stérile dans le tube, de mettre les graines en suspension et, en effectuant la même opération que précédemment, ensemencer un second milieu. Il faut ensuite attendre entre 3 et 15 jours pour voir si une contamination survient. Si c est le cas, recommencer tout le processus avec les graines conservées. L avantage de cette façon de procéder par rapport au semis de capsule non ouverte est que l on peut refaire un semis ayant eu une contamination et ce autant de fois que l on a de graines. Les graines conservées dans un milieu propre peuvent être utilisées plus d un an après récolte. Après la germination Une fois le semis effectué, la germination survient après 15 jours à un mois. Dans le cas d un semis de capsule, la germination peut prendre plus de temps si les graines étaient très immatures. Mais passé six mois, les flacons dans lesquels rien ne se développe peuvent être éliminés. Après deux semaines, votre flacon devrait commencer à prendre une légère couleur verte. Les graines se mettent à gonfler et forment ensuite une petite boule appelée protocorme. Une petite pointe apparaîtra ensuite au sommet de celui-ci, ce sera la première feuille de vos futures plantes. Des petits filaments apparaissent à la base des protocormes, ce sont les premières racines. Viendront finalement des feuilles et racines miniatures ressemblant à vos plantes adultes. Selon la densité de la germination, il faudra tôt ou tard prélever des protocormes pour les repiquer dans le milieu de croissance. Le transfert dans le milieu de croissance Avant d utiliser un flacon contenant du milieu de croissance, il peut être nécessaire d effectuer un transfert dans un autre flacon contenant du milieu de germination. Ce cas se présente lorsque le semis est effectué avec des graines matures : en général toute la superficie du flacon devient verte. Cette densité est bien trop importante, et un premier transfert s impose rapidement sous peine de voir le semis jaunir, ayant épuisé toutes les ressources de la gélose. Cette opération s effectue dans les mêmes conditions stériles que pour le semis : dans un flux de vapeur d eau. Préparer un peu de solution désinfectante en mélangeant, à volumes équivalents, eau de Javel concentrée à 9,6 % ca et eau du robinet. S équiper de la blouse protectrice, des gants et du masque. Disposer un flacon de germination sur la grille et l ouvrir dans le flux de vapeur. À côté de ce flacon, ouvrir dans le flux de vapeur le flacon contenant le semis. À l aide d une spatule sté- 64

67 Faire un semis de Phalaenopsis dans sa cuisine d une spatule stérile, en prélever un petit nombre et les répartir sur la surface de la gélose de croissance. Répéter cette opération dans autant de flacons que souhaité. En général je dispose un peu moins de 50 plantules par flacon de 10 cm de diamètre. Lorsque des plantules se seront développées à partir de ces protocormes, les feuilles mesurant presque un centimètre, j effectue un nouveau transfert, dans les mêmes conditions de travail. Pour ce faire, j utilise deux longues pinces stériles, j attrape les plantules les unes après les autres avant de les disposer dans le nouveau flacon en les espaçant bien et en conservant au maximum une vingtaine de plantules par bocal. J en profite pour trier les plantules et regrouper les plus grosses d un côté et celles de taille inférieure dans d autres flacons. Fig. 7. Dans ce flacon, les graines ont une couleur bien verte et un protocorme a déjà commencé à se développer (Photo A. BROCHART). rile, racler la superficie du flacon, récolter une petite quantité de graines germées et les transférer dans le nouveau flacon. Refermer le flacon initial et le retirer rapidement de l espace de travail. En cas de contamination lors du transfert, le flacon initial pourra être réutilisé. À l aide de la spatule, étaler ensuite les graines qui commencent à germer sur toute la superficie de la gélose afin qu elles puissent se développer pleinement et former des protocormes biens gonflés. Lorsque les protocormes se seront développés et que des feuilles apparaîtront, il sera temps de les transférer dans des flacons de croissance. Pour cela, comme précédemment : prendre un flacon de croissance, le disposer sur la grille et l ouvrir dans le flux de vapeur. À côté, ouvrir dans le flux de vapeur le bocal contenant les protocormes à repiquer. À l aide Sortie de flacon C est l étape finale! Lorsque les plantules sont bien développées avec des feuilles d environ 5 cm de long et des racines qui envahissent le milieu de croissance, il est temps de les sortir et de les faire grandir en serre. Cette étape peut aussi arriver prématurément en cas de contamination ou lorsqu elles ne grandissent plus et se mettent à dépérir. J ai actuellement dans ma serre des plantules mesurant moins d un centimètre que j ai sorties de flacon il y a plus de 4 mois car celui-ci a été contaminé lors d un transfert. Environ la moitié n a pas résisté mais l autre commence à produire de belles feuilles vertes et fermes ainsi que de belles racines. Il leur faudra sûrement plus de temps pour atteindre la maturité que les mêmes plantules encore en flacon qui ne seront sorties que dans quelques mois. Il faut compter un à deux ans de culture en serre avant de pouvoir contempler le résultat. Mais quelle récompense quand on découvre pour la première fois la fleur d un nouvel hybride! * Alain BROCHART equestris@phals.net 65

68 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) VIENT DE PARAÎTRE Ophrys d Italia par Rolando ROMOLINI et Rémy SOUCHE. Aquarelles de Lorenzo DOTTI. Ouvrage bilingue français-italien. Format 22,5 x 22,5 cm, 576 pages, 1600 photographies, nombreuses aquarelles, couverture cartonnée, dos rond. Prix: 65 + port. À commander à la Société Occitane d Orchidologie, 7 route des Cévennes Saint-Martin-de-Londres. N ayons pas peur des mots : cet ouvrage bilingue, français-italien sera la référence incontournable pour les nombreux orchidophiles qui visitent l Italie. Il est richement illustré par 1600 photographies de qualité des auteurs et 20 planches d aquarelles de Lorenzo DOTTI, artiste dont l immense talent est maintenant bien connu par nombre d entre nous. Avec 97 taxons présentés pour le genre Ophrys, l Italie ne le cède qu à la Grèce pour la première place en Europe. La première partie est consacrée à la présentation du genre, l historique, la biologie et aux généralités avec en particulier des textes de Marc-André SÉLOSSE à propos de la mycorhize, de Salvatore COZZOLINI sur la phylogénèse et de Nicolas VE- REECKEN expliquant les mécanismes de pollinisation. À noter une impressionnante série de photos de biotopes donnant une furieuse envie de préparer son sac toutes affaires cessantes pour partir à la découverte de ces merveilleux paysages et des Ophrys qui s y trouvent! Dans la deuxième partie les taxons sont groupés par sections, onze au total. Les plus importantes étant les Fuciflorae avec vingt-cinq taxons, les Pseudophrys, vingt-deux et les Araniferae dix-sept, dont deux taxons faisant la transition avec la section d Ophrys exaltata. Les problèmes d identification y sont nombreux et les auteurs ont misé avec succès sur l image pour les expliquer. Par exemple, les gros plans des cavités stigmatiques, éléments importants pour la détermination des espèces dans les sections des Pseudophrys et des Fuciflorae. Chaque taxon fait l objet d une monographie bien didactique avec une carte de répartition par province incluant un point rouge désignant le «locus classicus», également la synonymie et en haut de page une présentation succincte des caractères particuliers. Chaque fois qu il est nécessaire une note explicative clarifie la situation nomenclaturale ou autre du taxon. La page de gauche est en français et celle de droite en italien. Les deux pages suivantes montrent la variabilité du taxon grâce à de nombreuses photographies, constituant une aide considérable à l identification. Plusieurs espèces nouvelles récemment décrites sont présentées, trois dans la section des Fuciflorae : Ophrys appenina, O.pinguis et O. cinnabarina tandis que trois autres le sont dans la section des Araniferae : Ophrys ligustica, O. maritima et O. minipassionis. Quinze autres taxons non encore décrits sont ensuite soumis aux lecteurs qui pourront ainsi se faire une opinion. On trouvera en fin d ouvrage de nombreuses photos de lusus, d albinos, une substantielle série de photos d hybrides et surtout un répertoire citant toutes les références bibliographiques des combinaisons nouvelles et des descriptions des taxons cités. Voilà donc un ouvrage qui fera date par son exhaustivité et la qualité de son illustration. Bien sûr, chaque amateur a sa propre conception de la taxinomie qui n est pas toujours celle des auteurs, mais nous avons là un outil indispensable pour la compréhension du genre Ophrys en Italie que l on doit absolument avoir dans sa bibliothèque. Jean-Pierre AMARDEILH L ouvrage présenté ci-dessus est également disponible à la librairie de la SFO (voir tableau à la fin de ce numéro). Rémy SOUCHE est par ailleurs un collaborateur régulier de l Orchidophile, et vous pourrez prochainement retrouver avec bonheur et intérêt de nouveaux articles de sa part dans nos pages. La Rédaction 66

69 ORCHIDÉE-CLIC Que ce soit en Floride ou en France, la passion des Orchidées tropicales ou indigènes se retrouve sur le Net. Si vous avez créé un site sur les Orchidées ou si vous connaissez des sites de référence, n'hésitez pas à en faire part à l'auteur de la rubrique par messagerie. Bonne lecture et bon surf! Philippe DURBIN* The Orchid Photo Page (site en Anglais) Orchidées de culture en exposition Un excellent photographe et de magnifiques fleurs, ce sont les principaux ingrédients d un beau site d Orchidées. C est cette recette qui est appliquée par Greg ALLIKAS, qui vous convie sur son site à une exposition permanente offrant des fleurs superbes. Dès la page de garde, vous pouvez accéder aux galeries photos en cliquant sur «Photo library», un menu déroulant donne alors la liste des genres puis, deux galeries sont proposées pour chacun des genres : les taxons botaniques et les hybrides. Une fois le groupe choisi, une mosaïque de vignettes s affiche et l on peut ensuite consulter les photos en cliquant sur les vignettes ou bien en laissant simplement se dérouler le diaporama. L ensemble fait une impressionnante collection, avec plusieurs centaines de photos de grande qualité, où les fleurs sont souvent représentées sur un fond sombre, faisant bien ressortir les contrastes de couleurs et les détails anatomiques. Parmi la dizaine de genres représentés, les Cattleyas et «alliées» font l objet de plusieurs galeries, toutes plus colorées les unes que les autres, à voir en particulier la série des «bifoliées». Les espèces botaniques sont accompagnées d un commentaire sur leur répartition naturelle et leurs exigences de culture. De nombreux clichés représentent des plantes primées et, le cas échéant, l exposition et le score obtenu sont indiqués ainsi que le nom du propriétaire. À noter aussi, la petite rubrique «Orchid Impressions», section offrant des clichés originaux, à visée plus artistique qu informative. Greg ALLIKAS ne photographie pas que des Orchidées, la rubrique au nom évocateur «The other me» montre d autres aspects de son talent avec, par exemple, de jolies photographies noir et blanc prises dans la rue ou encore des clichés de voitures anciennes. Les internautes férus de nomenclature ne devront pas oublier de lire la rubrique «notes» qui alerte sur les modifications taxinomiques récentes et qui indique dans quelle mesure ces changements ont été répercutés dans le site. La mise à jour de ce site est très fréquente, c est un remarquable référentiel pour les collectionneurs d Orchidées de culture c est aussi, pour le visiteur un régal pour les yeux et un véritable défilé de stars! 67

70 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Orchidées sauvages de France métropolitaine (site en Français) Un nouveau site ayant pour objet les Orchidées françaises a récemment fait son apparition sur la toile orchidophile. C est précisément le 31 mai 2012 que Lorraine BENNERY, photographe de métier et naturaliste passionnée, et Olivier HIRSCHY, fervent amateur de sciences de la terre et de botanique, ont mis en ligne le résultat de nombreuses années d observation et de photographies. On peut accéder aux fiches décrivant les espèces par la rubrique «Toutes les espèces de France», celle-ci débouche sur une liste déroulante dont la particularité est de renfermer de nombreux synonymes. Il est donc possible de retrouver la description d une espèce particulière par ses différentes appellations présentes ou passées. Cette présentation évite de se préoccuper des pièges taxinomiques si fréquents au sein de certains genres. Les auteurs remarquent toutefois qu une telle liste ne saurait être exhaustive. L autre façon d accéder aux fiches est plus classique, un clic sur «Liste des genres» ouvre sur une page comportant de jolies vignettes et désignant chacun des genres. Un autre clic donne une brève description du genre ainsi que la liste des espèces du genre. Chaque espèce fait l objet d une page dédiée dont l illustration est composée d une série de photographies agrandissables et accompagnées de la date et du lieu de prise de vue. De plus, cette page comporte la description assez précise de l espèce, sa répartition, son statut de protection ainsi que des remarques et observations personnelles ou générales, se rapportant au taxon. Le site de Lorraine BENNERY et d Olivier HIRSCHY offre une navigation aisée permettant de consulter les descriptions ou bien de découvrir chacune des orchidées du territoire métropolitain français. Attention cependant à ne pas confondre ce site tout récent avec «Orchidée en France», site dont le nom est presque homonyme mais qui est établi depuis plusieurs années. À l instar du site décrit dans l article précédent, l illustration de ces pages est particulièrement soignée, et l on ressent bien là, le «coup d œil» des photographes de métier! Philippe DURBIN durbinphil@gmail.com À PARAÎTRE Lorraine BENNERY et Olivier HIRSCHY publient prochainement un nouvel ouvrage sur les orchidées françaises, intitulé «Belles et sauvages Clin d œil nature : les Orchidées françaises» Loin d être un guide d identification ou un atlas, cet ouvrage est avant tout un appel à la contemplation de magnifiques photographies. La parution de ce nouvel ouvrage est prévue pour le printemps Nous vous reparlerons donc de ce très beau travail de nos deux amis dans un prochain numéro de la revue. La Rédaction 68

71 Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus, une orchidée d été dans le paysage rhénan et rhodanien (première partie) Christian DIRWIMMER* & Georges RIEHM** DIRWIMMER C. & RIEHM G., Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus, a late flowering orchid in its biotopes of the Rhine and Rhone valleys (part 1). L Orchidophile 196: L été venu, prairies et pelouses ne voient plus guère défiler d orchidophiles et d orchidologues. Ceux-ci, après un printemps en général bien occupé, jouissent de légitimes congés, à moins qu ils ne se réfugient à l ombre des forêts et ripisylves pour traquer quelques Epipactis tardifs, ou qu ils ne prennent le frais sur les alpages pour tenter de saisir les subtiles nuances entre les différentes espèces jadis appelées Nigritelles. Résumé. La présente contribution permet de réactualiser la connaissance d Ophrys elatior, espèce rare et localisée de la flore française, et de s attacher en particulier à l originalité de sa floraison dans ses stations rhénanes et rhodaniennes. Mots clés. Orchidaceae; Ophrys fuciflora; O. elatior; O. fuciflora subsp. montiliensis; O. fuciflora subsp. souchei; O. gresivaudanica; floraison tardive; prairies rhénanes et rhodaniennes. Abstract. This paper is a contribution aiming at updating the knowledge of Ophrys elatior, a rare species of the French flora, as well as stressing the originality of its late flowering in its localities of the Rhine and Rhone valleys. Key words. Orchidaceae; Ophrys fuciflora; O. elatior; O. fuciflora subsp. montiliensis; O. fuciflora subsp. souchei; O. gresivaudanica; late flowering; grasslands of the Rhine and Rhone valleys. Introduction À leur décharge, il est vrai que prairies et pelouses des plaines et collines sont, en été, le plus souvent fauchées ou pâturées, ce qui réduit considérablement leur intérêt floristique. C est pourtant dans ces biotopes que s inscrit notre contribution. Un peu d histoire C est seulement depuis peu d années que les Ophrys à floraison tardive apparaissent à nouveau dans les études et la littérature. C est d ailleurs également le cas d une autre estivale, Neottinea ustulata (L.) R.M. Bateman, Pridgeon & M.W. Chase subsp. aestivalis (Kümpel) Jacquet & Scappaticci, certes observée depuis des décennies dans l espace rhénan, mais dont il faudra attendre 1990 pour une description valable! Nous verrons ci-après qu il en est de même pour certains taxons rhodaniens tardifs de la famille d Ophrys fuciflora (F.W. Schmidt) Moench. Revenons à Ophrys elatior (Fig. 1). Une compilation de la littérature permet de relever une première mention datant de 1855, au crédit de J. SCHILDKNECHT, botaniste allemand, qui signale sur des prairies rhénanes près de Kappel (site où O. elatior prospère toujours au Taubergiessen) des Orchidées qui, au mois d août, «fleurissent une deuxième fois dans l année». Il nomme cette plante «Ophrys sphegodes» (jadis Ophrys arachnites (Scop.) Lam.) par erreur ou par confusion, le vrai O. sphegodes Miller est également très abondant sur le site. Un autre botaniste allemand, Max SCHULZE, signale en 1894 O. fuciflora en floraison tardive au mois d août dans les prairies sèches entre Biesheim et Vieux-Brisach, sur la rive alsacienne du Rhin. Edouard KAPP, botaniste français, découvre O. fuciflora en août-septembre 1962 et signale la présence de cet Ophrys en floraison tardive au 69

72 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 1. Ophrys elatior à Village-Neuf dans le Haut- Rhin (68) le 8 juillet 2012 (Photo G. RIEHM). Fig. 2. Ophrys gresivaudanica à Planchamp (74) en juillet 2010 (Photo O. GERBAUD). «communal du moulin de Plobsheim», village situé au sud de Strasbourg. Il faudra attendre les années 1970 pour que les orchidologues s intéressent à nouveau à O. elatior. Depuis 1972, le D r Reinhart GUMPRECHT observe cet O. fuciflora tardif, toujours dans une station rhénane du Bade-Württemberg. Il le décrit une première fois en 1980 en lui attribuant le qualificatif d «elatior», en référence à sa taille et à son allure élancée. Incomplète, cette description sera invalidée à plusieurs reprises avant d être reprise valablement par PAULUS en Parallèlement, Michel FREY suit depuis juillet 1978 ces mêmes Ophrys «à floraison tardive, presque similaires à O. fuciflora, ayant des fleurons plus petits que ce dernier et surtout, plus élancés». Leurs observations s inscrivent toujours sur les prairies sèches rhénanes, cette fois-ci dans la Réserve Naturelle de la «Petite Camargue Alsacienne», non loin de la frontière suisse, sur la rive alsacienne du Rhin et sont poursuivies par Roger ENGEL et Henri MATHÉ qui s intéressent bien sûr à ce taxon «alsacien». Dès lors, les mentions se font plus fréquentes : description succincte par Hans SUN- DERMANN dans son «Guide des Orchidées européennes et méditerranéennes» (1980), observation par Jean STOTZ de populations d Ophrys holoserica (Burm.) Greuter à floraison tardive dans le canton de Genève (1980), apparition d O. fuciflora subsp. elatior cité de la région de Bâle dans les notes complémentaires de DELFORGE et TYTECA (1984) de leur «Guide des Orchidées d Europe dans leur milieu naturel». Certains auteurs suisses assimilent O. elatior à Ophrys tetraloniae décrit en 1987 par TESCHNER d Italie et des Balkans. Cette hypothèse de 1991 ne résiste toutefois pas à un examen comparatif, même si cette espèce reste aujourd hui toujours valable, avec certes une taille un peu élancée (de 12 à 30 et jusqu à 51 cm de hauteur) et une floraison assez tardive (mi-mai à juillet). Dans les deux dernières décennies, de nouveaux Ophrys tardifs, proches d O. fuciflora, ont été décrits : Ophrys serotina Rolli ex H.F. Paulus (= tardif) d Italie centrale, Ophrys aegirtica 70

73 Ophrys elatior une orchidée d été dans le paysage rhénan et rhodanien Fig. 3. Ophrys fuciflora subsp. souchei à Mirabeau (84) le 15 juin 2008 (Photo R. MARTIN). Fig. 4. Ophrys fuciflora subsp. montiliensis à Sauzet (26) le 12 juin 2006 (Photo G. SCAPPATICCI). P. Delforge (1996) (= du Gers) qui fleurit de mai à juin (juillet) dans le Sud-Ouest et du Bas-Rhône à la Provence, Ophrys gresivaudanica Gerbaud (2002) (Fig. 2) (= du Grésivaudan, assimilé par P. DELFORGE à Ophrys brachyotes), qui fleurit de juin à mi-juillet. On ajoutera bien entendu les taxons rhodaniens très récemment décrits, comme O. fuciflora (F. W. Schmidt) Moench subsp. souchei R. Martin & E. Vela (2012) (Fig. 3) du Vaucluse et proches environs qui fleurit en juin (juillet) et, en dernier lieu, l Ophrys tardif du Roubion qui fleurit de fin mai à fin juin, très récemment publié (octobre 2012) sous le nom d Ophrys fuciflora (F. W. Schmidt) Moench subsp. montiliensis Aubenas & Scappaticci (= de Montélimar) (Fig. 4). Ce taxon nouvellement décrit semble particulièrement intéressant dans sa proximité avec O. elatior, autant géographique (presqu en continuité avec les O. elatior rhodaniens de Lyon et de l Ain) que par ses caractéristiques biomorphologiques. Cette proximité apparaît clairement dans le tableau descriptif de synthèse établi par les descripteurs dans leur étude de référence publiée en 2012 dans le Bulletin de la Société linnéenne de Lyon (81 (7-8) ; ). L un des auteurs, Gil SCAPPATICCI (com. perso.) relève néanmoins un certain nombre de dissemblances qui justifient la différenciation, dont une proportion importante de labelles scolopaxoïdes chez O. fuciflora subsp. montiliensis. Ceux-ci sont très rares chez les O. elatior rhénans, dont les populations semblent particulièrement stables et fixées. Les descripteurs d O. fuciflora subsp. montiliensis avouent s être interrogés s il ne convenait pas de classer le taxon au rang de sous-espèce d O. elatior. Il existe par ailleurs un «Ophrys tardif du Var», non encore décrit et nommé. La rigueur des mots O. elatior est décrit pour la première fois en 1980 par R. GUMPRECHT qui l a observé près de la localité d Istein dans le Land du Bade-Württemberg, sur la rive allemande du Rhin supérieur. L holotype est alors décrit dans la revue «Die Orchidee». L auteur l a baptisé Ophrys 71

74 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) fuciflora (F. W. Schmidt) Moench subsp. elatior Gumprecht subsp. nova. Incomplètes, les descriptions successives furent invalidées en 1980, 1983 et 1987, avant une validation en 1996 suite à la reprise de la description par PAULUS. Diagnosis: Planta (40) (92) cm alta. Tubera globosa. Ad basim 5-7 folia. Flores (2) 6-14 (18). Plerumque internodia valde magna. Bractae vegetae. Sepala rubra clara ad atrorubra, plerumque stria mediana viridi, lateralia inclinata, superum non raro obstipum. Petala item rubra, e basi lata oblique erecta, sepalis sigillatim minora. Labellum integrum, indivisum, atrobrunneum, aliquantum pilosum, forma signi simplex, plerumque solum in dimidio superiore labelli, area basalis parva, appendix plerumque recta deorsum, acuta. Appendix connectivi brevirostris. Florescienta finis VII ad medium IX. Pollinator : Tetralonia salicariae (Anthophoridae, Eucerinae). Comme nombre de taxons, O. elatior a connu dans son existence encore récente de nombreuses variations de dénomination. On relève, entre autres et successivement : Ophrys fuciflora (F. W. Schmidt) Moench subsp. elatior Gumprecht subsp. nova, 1980 (nom. illeg.). Ophrys holoserica (Burm. fil.) Greuter subsp. elatior Gumprecht comb. nova, 1983 (nom. illeg.). Ophrys holoserica subsp. elatior (Gumprecht ex Paulus) Gumprecht, Ophrys holoserica (Burm.) Greuter subsp. elatior (Gumprecht) Gumprecht, Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus spec. nova, Ophrys holoserica (Burm. fil.) W. Greuter subsp. elatior (Gumprecht) Gumprecht, Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus, basionyme Ophrys fuciflora subsp. elatior Gumprecht ex R. Engel et Quentin, 1996 (nom invalide) Ophrys fuciflora subsp. elatior Roger Engel et Pierre Quentin, Ophrys fuciflora subsp. elatior (Gumprecht ex H. F. Paulus) Engel et Quentin, 1997 Ophrys holoserica subsp. elatior (Gumprecht ex R. Engel et Quentin) H. Baumann et Künkele, 2005 Ophrys holoserica subsp. elatior, 2008 Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus, 2010 Ophrys fuciflora subsp. elatior (Paulus) R. Engel & Quentin, 2012 À l heure actuelle, notre taxon est donc considéré comme une espèce à part entière (OFBL, R. SOUCHE, Atlas, P. DELFORGE, À la rencontre des Orchidées sauvages de Rhône-Alpes) ou une sous-espèce (ENGEL-MATHÉ, MARTIN- VELA). Noms vernaculaires : Ophrys frelon, Ophrys élevé (français), Spätblühende Hummel-Ragwurz, Hochwüchsige Hummel-Ragwurz (allemand), Kleinblütige Hummel-Ragwurz en Suisse alémanique, Ofride dei Fuchi maggiore (italien). Systématique et description Au sein de la section des Euophrys, O. elatior fait évidemment partie du complexe d O. fuciflora. On se référera avec intérêt à la récente publication de Michel DEMANGE (2011) qui structure le complexe d O. fuciflora en six groupes. Le cinquième d entre eux regroupe O. elatior, O. gresivaudanica et le tout nouveau O. fuciflora subsp. montiliensis (ex Roubion). On notera que O. fuciflora subsp. souchei (ex Tricastin) se retrouve dans le groupe d Ophrys lorenae mais les Ophrys rhodaniens n ont peut-être pas livré tous leurs secrets Ophrys elatior est une plante dont les caractères bio-morphologiques sont proches d O. fuciflora. Son cycle de vie en diffère néanmoins sensiblement par un décalage dans le temps qui en fait son originalité majeure : octobre à décembre : dessiccation et résorption de la partie aérienne après fructification (dès août-septembre pour les plantes non fécondées), apparition de la nouvelle rosette début décembre ; janvier à mars : l Orchidée est en phase de vie ralentie ; 72

75 Ophrys elatior une orchidée d été dans le paysage rhénan et rhodanien 5 6 Fig. 5. Ophrys elatior en début de floraison dans le Taubergiessen (Allemagne) le 25 juin 2011 (Photo G. RIEHM). Fig. 6. Ophrys elatior (plantes taille 72 cm) à Village-Neuf, Haut-Rhin (68) le 8 juillet 2012 (Photo G. RIEHM). avril à juin : développement d un nouveau bulbe et reprise de la croissance de la rosette ; fin juin à septembre : croissance de la tige, floraison et fructification éventuelle. Nous ne détaillerons ci-après que les critères qui en font son originalité, à la lumière des observations activement menées sur le terrain depuis de nombreuses années, mais plus intensément en 2011 et Les feuilles basilaires forment une rosette réduite à 2 ou 3 feuilles, longues de 4 à 11 cm et larges de 0,8 à 1,6 cm. Au moment de la floraison, elles sont toujours presque desséchées ou décomposées. La tige florale, jaunâtre, porte 3 à 7 feuilles caulinaires. Sa hauteur constitue l une des particularités du taxon. L espèce «mère», O. fuciflora est indiquée pour des hauteurs de 10 à 30 (40) cm (OFBL et DELFORGE), 15 à 40 cm (SOUCHE), 20 à 40 cm (ENGEL et MATHÉ). Comme son nom l indique, O. elatior (Fig. 5) atteint des hauteurs réputées plus élevées: (15) 25 à 80 (92) cm pour DELFORGE, 20 à 80 (90) cm (OFBL), jusqu à 80 cm (ENGEL - MATHÉ), jusqu à 90 cm (Souche). Précisons de suite que peu de spécimens atteignent les tailles maximales indiquées. Pendant les étés 2011 et 2012, ce dernier étant très favorable à O. elatior, nous avons particulièrement considéré ce critère. Un relevé a été effectué au Taubergiessen le 12 juillet 2011 peu avant la fauche, à une époque où la floraison n en était qu à son premier tiers potentiel. La hauteur maximale mesurée a été de 40 cm pour une plante isolée. Les autres hauteurs s échelonnaient de 14,5 à 27,5 cm. En 2012, sur le même site mais dans une autre sous-station (Grand chêne bifide), nous avons mesuré une population homogène de 73 exemplaires très groupés. En établir une moyenne des tailles n aurait pas de véritable sens en raison de l étalement de la croissance et de la floraison. Les individus les plus développés mesuraient alors 52, 42 et 40 cm, valeurs également relevées dans une autre et proche sousstation. Une majorité d exemplaires à la croissance achevée s inscrivait alors dans une fourchette de 25 à 35 cm. Un autre site, également très fleuri (244 pieds), celui du terrain de football de Village-Neuf à l extrême sud de l Alsace, a été visité à plusieurs reprises, en présence de Rémy SOUCHE pendant un week-end. Les tailles alors relevées dans la station vont de 20 à 72 cm, la grande majorité des plantes atteignant entre 20 et 42 cm. On notera la spectaculaire présence de trois exemplaires de taille exceptionnelle (Fig. 6), respectivement 71-71,5 et 72 cm. Ces individus croissaient en bordure de sentier, littéralement noyés dans une dense population de solidages (Solidago virga aurea) sur lesquels les tiges d O. elatior s appuyaient pour ne pas ployer. Dans ce cas précis, la haute taille est évidemment directement liée à l environnement végétal immédiat. Le lien entre la hauteur des tiges et celle de l herbe environnante n est toutefois pas 73

76 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) absolu. Nous avons pu observer des pieds hauts et vigoureux dans une herbe assez basse et des spécimens de petite taille dans une végétation plus haute. La densité plus élevée du couvert végétal nous semble tout aussi importante pour l observation d individus de haute taille. En saison estivale, les tiges d O. elatior sont souvent couvertes de colonies de pucerons, intensément visitées ou entretenues par des fourmis. L épi floral est à inflorescence lâche à très lâche, selon la taille de la plante. Il comporte (2) 8 à 14 (21) fleurons pour DELFORGE, 6 à 18 voire 21 pour l OFBL, jusqu à 18 pour ENGEL et MA- THÉ, dont la première fleur est toujours implantée haut sur la tige. Les fleurons sont souvent espacés sur la tige, parfois jusqu à 5 cm, plus rarement 7 cm (Fig. 7). Nos relevés personnels de 2012 ont noté un maximum de 14 fleurons au Taubergiessen et 16 à Village-Neuf. La fleur se caractérise en premier lieu par une taille nettement plus réduite que celle d O. fuciflora. On se réfèrera utilement au tableau de synthèse établi par MARTIN - VELA (2012) qui met en parallèle O. elatior avec l espèce type et O. fuciflora subsp. souchei. La petite taille de ces fleurs représente par exemple un caractère de différenciation avec le nouvel O. fuciflora subsp. montiliensis qui, toujours d après les mêmes auteurs, pourrait être un intermédiaire, géographique et morphologique entre O. fuciflora subsp. souchei et O. elatior. Nous ne reprendrons pas en détail la description de tous les éléments de la fleur, ceux-ci l ayant valablement été dans la littérature récente. Nous relèverons néanmoins un périanthe nettement plus coloré que chez O. fuciflora, en particulier les pétales qui souvent sont d un rouge assez vif (Fig. 8). Des périanthes rose pâle à blancs (Fig. 9) sont certes présents, mais bien plus rares que chez O. fuciflora. Le sépale dorsal est souvent plus ou moins rabattu vers l avant semblant protéger le gynostème. La variabilité de la fleur reste relativement réduite; tout au plus relèverait-on un appendice entier ou tridenté (Fig. 10), le labelle parfois 7 8 Fig. 7. Ophrys elatior dans le Taubergiessen (Allemagne) le 12 juillet Fig. 8. Ophrys elatior à pétales de couleur vive dans le Taubergiessen (Allemagne) le 2 août Fig. 9. Ophrys elatior à périanthe clair à Istein (Allemagne) le 8 juillet Fig. 10. Ophrys elatior avec un appendice tridenté au Taubergiessen (Allemagne) le 4 juillet 2011 (Photos G. RIEHM)

77 Ophrys elatior une orchidée d été dans le paysage rhénan et rhodanien bordé de jaune (Fig. 11) ou le périanthe rejeté en arrière (Fig. 12) comme chez Ophrys apifera Hudson, taxon avec lequel O. elatior est souvent sympatrique Un lusus représenté par une fleur sans labelle (Fig. 13) a également été observé parmi les nombreux spécimens d O. elatior du Taubergiessen, ainsi qu un fleuron avec les deux sépales latéraux rassemblés «en berceau» derrière le labelle. Une floraison originale S il est une caractéristique majeure d O. elatior, plus encore que sa taille élevée qui lui a valu son nom, ce sont bien ses particularités en matière de floraison. Avec quatre à huit semaines de retard sur O. fuciflora, O. elatior est l Ophrys le plus tardif de France et d Europe, postérieur également à la floraison de ses cousins rhodaniens, certes plus méridionaux. Le début de sa floraison est en général observé (en pays rhénan) à la fin du mois de juin (25 juin 2011 au Taubergiessen, 21 juin 2012 au Taubergiessen, 19 juin 2012 à Village-Neuf). La floraison se poursuit tout au long de la saison estivale, évidemment alors influencée, voire conditionnée par les conditions climatiques. Une sécheresse ou des chaleurs trop marquées abrègeront, voire empêcheront la floraison (1976). Celle-ci se complaira évidemment sous des chaleurs plus modérées et des précipitations régulières. Les conditions locales (pédologie, humidité atmosphérique) influencent également la durée. La littérature rapporte des fins de floraison se situant de fin août (ENGEL, MATHÉ) à septembre (SOUCHE, DELFORGE, OFBL). Il existe néanmoins nombre d observations nettement plus tardives: 20 octobre 1966 par KAPP à Plobsheim (67), 7 novembre 1981 : observation par MARCHAND et FREY d une tige encore verte avec 3 capsules dont une pas encore mûre dans la Petite Camargue Alsacienne (68). En 2012 dans le Taubergiessen, au moment de la fauche des dernières prairies intervenue vers le 7 septembre, il restait quelques spéci Fig. 11. Ophrys elatior avec labelle bordé de jaune au Taubergiessen (Allemagne) le 2 août Fig. 12. Ophrys elatior à périanthe rejeté en arrière dans La Petite Camargue Alsacienne près de Rosenau dans le Haut-Rhin (68) en août Fig. 13. Ophrys elatior dans La Petite Camargue Alsacienne près de Rosenau dans le Haut-Rhin (68) en août 2002 (Photos G. RIEHM). Fig. 14. Lusus d Ophrys elatior au Taubergiessen (Allemagne) en août

78 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 15. Fructification d Ophrys elatior dans le Taubergiessen (Allemagne) le 2 août Fig. 16. Fentes de déhiscence et graines éparses sur capsule d Ophrys elatior dans le Taubergiessen (Allemagne) le 28 août 2012 (Photos G. RIEHM). mens encore partiellement fleuris, voire avec l un ou l autre bouton non éclos. La fin potentielle de floraison aurait donc pu se situer vers le 20 / 25 septembre. Contrairement à la majorité des Ophrys, la floraison d O. elatior est très étalée dans le temps. L ensemble des plantes n apparait et ne fleurit pas simultanément. La croissance de nouveaux pieds se poursuit tout au long de la saison, faisant ainsi se côtoyer des plantes achevant leur floraison avec de jeunes pousses en tout début d anthèse. Un relevé exhaustif effectué le 20 juillet 2012 sur la sous-station du «Grand chêne bifide» au Taubergiessen a alors permis de dénombrer 77 pieds fleuris. Un second comptage mi-août sur le même site a abouti à un effectif d environ 130 plantes. La floraison d un même pied d O. elatior (Fig. 13) peut durer plusieurs semaines (de quatre à six selon le nombre de fleurs). En fin de saison (septembre 2012) au Taubergiessen, nous avons pu observer quelques pieds portant à la fois, de bas en haut, des capsules, des fleurs fanées, des fleurs ouvertes et des boutons au sommet! La persistance inhabituellement longue de cette floraison peut également être mise en relation avec le très faible taux de fécondation. Fécondation et hybrides O. elatior est une espèce dont la pollinisation se fait par l intermédiaire des insectes (entomogame). La littérature fait mention d un pollinisateur spécifique, différent de ceux d O. fuciflora, en l occurrence Tetralonia salicariae, une abeille sauvage inféodée à la salicaire (Lythrum salicaria), plante qui arrive effectivement en floraison simultanément sur certains sites (Taubergiessen). Pour notre part, malgré de nombreuses observations, nous n avons pu l observer en action, contrairement à quelques visiteurs occasionnels. La faiblesse probable des effectifs de pollinisateurs explique certainement le très faible taux de fructification. Au Taubergiessen, ce taux ne s élève qu à la valeur de 4,4 % des pieds! Une très large majorité de plantes ne possède donc aucune capsule et les tiges se décomposent très rapidement après la fin de l anthèse de la dernière fleur. Paradoxalement, on peut trouver l un ou l autre pied (très rare il est vrai) dont tous les fleurons ont été fécondés peut-être une abeille casanière y a-t-elle pris ses quartiers! Les capsules mûres se présentent en position subverticale à verticale (Fig. 15). L ouverture des fentes de déhiscence (Fig. 16) intervient de mi à fin août pour les plantes les plus précoces. On notera curieusement la présence de «capsules stériles», entièrement formées mais vides de graines! Il semble par conséquent qu une partie importante de la reproduction d O. elatior s effectue par voie végétative, ou alors que les graines soient particulièrement fertiles. 76

79 Ophrys elatior une orchidée d été dans le paysage rhénan et rhodanien * Christian DIRWIMMER 57 rue principale Mittelhausbergen christian.dirwimmer@estvideo.fr Des hybrides impliquant O. elatior ont été signalés, mais en faible nombre. Dans la majorité de ses stations O. elatior est voisin avec O. fuciflora et leurs périodes de floraison peuvent légèrement se chevaucher, et donc, théoriquement, nos Ophrys peuvent s hybrider. SOUCHE mentionne l hybride avec O. fuciflora, alors que ENGEL, MATHÉ et SCAPPATICCI sont quelque peu plus prudents en évoquant des «formes de transition». Un autre hybride est cité, celui avec Ophrys apifera. Il fait référence à sa publication en décembre 1989 par Mathias WIENHÖFER dans les «Berichte» de l AHO. Déterminé comme Ophrys apifera Huds. Ophrys holoserica (Burm. fil.) W. Greuter subsp. elatior (Gumprecht) Gumprecht, il fait suite à l observation d un seul et unique exemplaire le sur une pelouse rhénane du Bade- Württemberg méridional. L exemplaire n a pas été prélevé pour un dépôt en herbier et une description. Un autre exemplaire de cet hybride a été observé et photographié par l un des auteurs (G. RIEHM) en 2011 au Taubergiessen. La poursuite des prospections intensives entamées ces dernières années permettra probablement de confirmer ces observations. La seconde partie de cette contribution s attachera à préciser la répartition géographique d O. elatior, présentera deux sites rhénans majeurs et originaux (le Taubergiessen et la Petite Camargue Alsacienne) et s achèvera par une bibliographie. **Georges RIEHM 10 rue des Marguerites Illkirch-Graffenstaden riehm.georges@evc.net APPEL À COMMUNICATIONS 16 e Colloque de la SFO - Blois, La Halle aux Grains - 8 et 9 mars 2014 L a SFO organise son 16e colloque à Blois, à la Halle aux Grains, avec le soutien de la Société botanique de France, les 8 et 9 mars 2014 et lance son appel à communications pour ce colloque. Ce colloque de deux jours sera associé à une exposition grand public qui se tiendra dans les mêmes lieux. Les communications au colloque auront lieu sous la forme de conférences et également de posters. Un large espace sera réservé à la présentation des posters. Toute communication portant sur les orchidées peut être proposée. Le thème central du colloque intitulé «Quel avenir pour les orchidées dans leur milieu?» concerne la protection des orchidées et les différents aspects qui lui sont reliés, en particulier : comment conserver les milieux à orchidées et quelles sont les connaissances utiles? La plupart des travaux menés sur les Orchidées rentrent dans ce thème. D autres sessions pourront être organisées. Des ateliers thématiques en relation avec le thème central auront également lieu. Les travaux soutenus par l appel à propositions conjoint de la Société botanique de France et de la Société française d orchidophilie seront présentés lors d une session du colloque qui leur sera dédiée. Quelques conférences grand public seront proposées aux visiteurs de l exposition. Les propositions de communications orales et de posters sont à faire parvenir pour le 13 juillet 2013 à l adresse sfo@sfo-asso.com. Elles doivent comporter le titre de la communication, le nom des auteurs et un résumé de 5 à 10 lignes.l auteur mentionnera également sa préférence entre communication orale et poster. Le comité d organisation examinera chaque proposition et se réservera le droit de l accepter sous forme de poster ou de communication orale. Les auteurs recevront l avis du comité d organisation en septembre avec les consignes pour la rédaction des textes, ceuxci devront être fournis au plus tard le 15 février 2014 pour être publiés dans les actes du colloque. Les résumés de toutes les communications seront distribués aux participants. Les inscriptions au colloque seront ouvertes à partir du mois de septembre Les auteurs des communications devront s inscrire au colloque. 77

80 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) VIENT DE PARAÎTRE Darwin La Biographie par par Guido J. BRAEM. Moorland ebooks, ISBN , vendu par Amazon, 627 pp. Prix: 19,82. L Orchidophile suit, depuis sa création, la publication des ouvrages traitant de près ou de loin de l orchidologie. Alors, quand un grand spécialiste des Orchidées rédige une biographie de Charles DAR- WIN, lui-même connu pour avoir décrit les modes de reproduction des Orchidées et à avoir pris nos plantes préférées comme modèles de sa théorie de l évolution, il nous est impossible de le passer sous silence. Qui plus est, c est la première fois qu un livre électronique, ou e-book, est passé en revue dans notre journal! Qui peut, mieux que l auteur lui-même, parler de Charles DARWIN et de cet ouvrage? «Même ceux qui savent que DARWIN symbolise la théorie de l évolution connaissent peu de choses sur sa vie. Qui était cet homme, et comment se fait-il que c est lui qui, en fin de compte, produisit ce que nous appelons aujourd hui la théorie darwinienne de l évolution? Quel était son contexte professionnel et social? ( ) Le voyage amena DARWIN sur les côtes sud-américaines et, en fin de compte, tout autour du monde. Quand DARWIN reposa enfin le pied sur le sol natal, il n avait plus l ambition de devenir vicaire de campagne, mais espérait entrer dans l histoire en tant que géologue fameux. Au lieu de cela, il devait devenir l un des biologistes les plus renommés du monde, connu surtout pour son chef-d œuvre, The Origin of Species. Il n est pas difficile d imaginer que l idée, selon laquelle tous les organismes vivants se sont développés au cours de millions d années dans un processus d adaptation aux changements environnementaux, a dû rencontrer une forte opposition. ( ) Pour ces raisons, il faudra à Charles DARWIN des décennies pour rendre ses idées publiques. ( ) La discussion autour de DARWIN et de son œuvre, ainsi que sur le caractère sensé ou non de la Bible, reste, 150 ans après la publication du The Origin of Species de DARWIN, un sujet de débats houleux. ( ) Charles DARWIN ne fut ni Dieu ni diable. Ce fut un homme qui suivit une idée jusqu au bout. ( ) Son œuvre devait secouer les fondements de la société. Il a montré que les hommes n étaient qu une partie de la nature, une partie qui ne peut survivre qu insérée dans la nature dans son ensemble. Décrire la vie d un si grand scientifique et chercher pourquoi ce fut finalement Charles DARWIN qui formula la fameuse théorie qui porte aujourd hui son nom, fut à la fois un dur labeur et un plaisir. Le darwinisme est vivant, quoique pas dans sa forme originale. Ceci montre que les théories sont elles aussi des processus évolutifs après tout, elles germent et se développent dans la tête des hommes. En fin de compte, une conclusion majeure s impose : DARWIN avait raison.» Guido BRAEM, sur près de 600 pages, retrace l éducation, le contexte social, la vie et l œuvre de Charles DARWIN et d une partie de ses contemporains. Cette remise dans le contexte d un travail scientifique parmi les plus célèbres du monde (probablement ex-aequo avec la relativité générale d Albert EINSTEIN ou la gravité d Isaac NEWTON) est nouvelle et très intéressante. Bien documentée, la biographie met également en évidence que si DARWIN reste, pour tout le monde, l inventeur génial de la théorie de l évolution, il est avant tout celui qui a su cristalliser les différents travaux et idées de son époque. Disponible en plusieurs langues, compatible avec toutes les liseuses numériques, mais également consultable sur un ordinateur, cette biographie s adresse à tous ceux qui, amateurs ou véritables scientifiques, souhaitent en savoir plus sur Charles DARWIN et la genèse de ses théories! À l époque où, dans des pays de plus en plus nombreux, les partisans d un dessin supposé «intelligent» font de plus en plus entendre leur voix, un tel travail ne peut qu être salué! David LAFARGE 78

81 La montagne magique de Singapour Clare & Johan *HERMANS HERMANS C. & J., The Singapore Magic Mountain. L Orchidophile 196: Clare et Johan HERMANS sont deux grands connaisseurs britanniques des Orchidées. Ils voyagent autour du monde à la découverte des collections mais également des Orchidées dans leur milieu naturel. Johan HERMANS est membre du bureau de la World Orchid Conference, responsable de la section Orchidées de la RHS, membre du bureau de l European Orchid Council, chercheur associé aux jardins botaniques royaux de Kew et juge international d orchidées. Ils nous racontent ici leur dernier voyage à Singapour, une occasion de suivre l évolution des jardins créés à l occasion du dernier WOC. Résumé. Récit de l évolution du nouveau jardin tropical de Singapour, inauguré lors du WOC Mots clés. Jardin; serres; forêt tropicale humide; Singapour. Abstract. The authors tell about evolution of new Singapore tropical gardens, launched together with the last WOC Key words. Tropical garden; greenhouses; cloud forest; Singapore. Fig. 1. Vue d ensemble du site. Quoi de neuf aux «Gardens by the Bay»? Tous ceux qui ont eu la chance d assister au WOC en novembre 2011 ont eu l occasion de découvrir en avant-première les nouveaux «jardins de la baie» et leur «Flower Dome», qui dominent dorénavant le front de mer de Singapour (Fig. 1). En ce mois de juillet (2012 ndlr), la majeure partie des lieux est terminée, et les jardins sont officiellement ouverts au public. Ce dernier a répondu présent, au-delà même des attentes, avec plus d un million de visiteurs sur les deux premiers mois d ouverture! Ceux qui sont venus au WOC se souviennent peut-être que le «Flower Dome» était tapissé de Phalaenopsis blancs. Depuis, des plates-bandes ont pris leur place et transformé le dôme en un jardin de cottage anglais avec ses roses, clématites et chèvrefeuilles: sans aucun doute une véritable attraction pour les visiteurs locaux, peu habitués aux transformations saisonnières de la végétation! En octobre, les citrouilles, les œillets d Inde et les lavandes orneront le tapis de fleurs. Nous avons été très surpris par le développement des plantations en seulement quelques mois : les oliviers espagnols millénaires et les grands baobabs s établissent bien. Le Dôme atteint quarante mètres de haut et s étend sur plus de m 2, refroidis (nous sommes quasiment sur l équateur ndlr) pour maintenir une température constantes entre 23 et 25 C. Son but est de montrer les effets du changement climatique sur les flores de Méditerranée, d Australie, de Madagascar et de la Californie. Associé à la «Cloud Forest» voisine, le dôme constitue l une des plus vastes serres à climat contrôlé du monde. 79

82 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Fig. 2, 3. Vue de la montagne protégée par la serre humide et la cascade qui accueille les visiteurs à l entrée de la serre humide. La «Montagne Magique» La véritable excitation est provoquée par cette seconde serre, récemment ouverte et pour laquelle m 2 de verre enveloppent une fabuleuse montagne de forêt humide dans toute sa gloire botanique (Fig. 2). Marcher dans cette atmosphère humide et fraîche est par ailleurs un grand soulagement en comparaison des rues chaudes et moites de Singapour. Il est difficile de décrire l échelle de cette montagne, maintenue dans son atmosphère fraîche et humide (80 % d humidité relative), ses cascades, ses passages aériens suspendus et ses plantations fabuleuses. C est une combinaison des forêts d altitude du Mont Kinabalu, des Andes et des Cameron Highlands (Malaisie péninsulaire). Les familiers des surprises et de l excitation des randonnées dans les hautes forêts humides se sentiront en terrain familier, ils y trouveront tout le confort, avec des ascenseurs permettant d atteindre le sommet, l absence de créatures peu amènes et affamées de sang, sans oublier les plantes étiquetées et parfaitement positionnées pour faciliter les prises de vue! L entrée de la «Cloud Forest» s ouvre sur une gigantesque cascade haute de 42 mètres, surprise rafraichissante pour les visiteurs (Fig. 3). Le «rocher» constituant la montagne est densément planté de Streptocarpus fleuris, d Orchidées, de rhododendrons tropicaux, de fougères, de Broméliacées et bien d autres choses encore. Un ascenseur dissimulé dans le cœur de la montagne conduit les visiteurs au sommet, où un monde perdu s offre à eux : bassins et grottes accueillent Orchidées et Nepenthes. D étroits passages et escalators ramènent ensuite vers le sol, permettant aux visiteurs de profiter d une promenade dans les nuages et de traverser la canopée avant de déambuler sur le sol forestier, au milieu des fougères arborescentes, des camélias et des magnolias. Tout amateur d Orchidées sera ébloui par la quantité, la diversité et l originalité des espèces présentées, chaque recoin proposant un nouveau trésor. À l intérieur de la montagne, des panneaux didactiques et informatifs décrivent l impact du changement climatique et expliquent comment le jardin et les serres produisent un bilan carbone globalement neutre, grâce à des innovations technologiques, au recyclage des déchets verts et d autres ingénieuses installations. Les «jardins de la baie» deviendront rapidement l une des références parmi les attractions botaniques mondiales, surtout qu ils sont un complément idéal au fabuleux jardin botanique de Singapour et sont splendide jardin d Orchidées! *Clare & Johan HERMANS orchids1@btinternet.com 80

83 FICHE DE CULTURE Cymbidium eburneum

84 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) FICHE DE CULTURE Cymbidium eburneum Lindl. Fiche et photographie de Michel GIRAUD* Cymbidium eburneum Lindl. a été décrit pour la première fois par LINDLEY en 1847 dans le Botanical Register, à partir d un spécimen cultivé dans les serres de LODDIGES. Cette plante était supposée provenir de l Inde mais sans certitude. HISTORIQUE Quelques années plus tard GRIFFITH, en 1851, a décrit un autre Cymbidium sous l appellation de Cymbidium syringodorum Griff., mais cette fois avec une localisation précise, les collines de Kasia en Assam (Inde). En 1858 LINDLEY rectifie cette dénomination et lui donne son nom toujours valide de Cymbidium eburneum. D autres spécimens ont depuis été découverts dans la région de Darjeeling et du Sikkim mais il est probable que cette orchidée possède une répartition plus vaste qui s étend le long de l Himalaya, notamment au Népal et au Bouthan. Elle est également signalée dans l ouest de la province chinoise du Yunnan ainsi qu au Viet Nam. En 1939 un spécimen en provenance de Birmanie a été adressé à Kew, sans localisation précise. PLACE DANS LA CLASSIFICATION Cymbidium eburneum appartient à la sous-famille des Vandoideae, à la tribu des Cymbidiae et à la sous-tribu des Cyrtopodiinae. ORIGINE DU NOM Le nom de Cymbidium est dérivé du mot grec Kymbes qui signifie en forme de bateau (en référence à la forme du labelle). SYNONYMES Cymbidium syringodorum Griff., 1851; Cymbidium eburneum Lindl. var. dayi JENNINGS, 1875; Cymbidium eburneum Lindl. var. williamsianum Rchb. f., 1881; Cymbidium eburneum Lindl. var. philbricknianum Rchb. F., 1886; Cyperorchis (Lindl.) eburnea Schltr, DESCRIPTION Cymbidium eburneum est une orchidée épiphyte qui peut occasionnellement se rencontrer sur des rochers. Ce Cymbidium vit dans des forêts montagneuses et brumeuses entre 300 et 2000 mètres d altitude. Il a une croissance compacte et forme des touffes. Ses pseudobulbes mesurent environ 10 cm de hauteur sur 3 cm de largeur. Ils sont ovoïdes et aplatis. Ils ne sont pas visibles mais enveloppés dans 15 à 17 feuilles qui mesurent entre 30 et 60 cm de longueur pour 2 cm de largeur. Les nouvelles pousses apparaissent à la base des pseudobulbes mais elles ne sont pas produites annuellement et demandent environ trois années pour parvenir à maturité. Les tiges florales prennent naissance entre les feuilles et chaque inflorescence possède une fleur unique (chaque pseudobulbe donne deux à trois inflorescences simultanément). Chaque pseudobulbe produit ses floraisons plusieurs années de suite. La fleur est de grande taille, environ 10 à 12 cm de largeur. Elles sont de couleur blanche en général mais il existe des variétés teintées de rose. Le labelle est trilobé et mesure environ 5 cm de longueur pour 3 cm de largeur. Il est marqué par des callosités (fusionnées en une seule pièce) couvertes de poils. Les fleurs sont fortement parfumées et leur odeur intense rappelle celle du narcisse. Les floraisons sont printanières et durent trois à quatre semaines. L induction florale se prépare dès l automne et les hampes grandissent progressivement pendant l hiver. LA CULTURE Le Cymbidium eburneum se plait dans un environnement froid. Pour éviter les fortes chaleurs estivales je cultive cette orchidée dans le jardin, à l ombre d un arbre, pendant toute la belle saison et je le rentre le plus tard possible dans une pièce froide à des températures voisines du hors-gel c est-à-dire autour de 6 C la nuit et environ 10 C le jour. Il faut lui donner pendant toute cette période d hivernage une forte luminosité indispensable pour mener à bien sa floraison. Les arrosages sont réguliers toute l année en prenant soin de laisser le compost sécher entre deux apports d eau, particulièrement en hiver. Il demande également de l engrais régulièrement mais des doses trop fortes peuvent faire noircir le bout des feuilles. OBSERVATION Cette Orchidée est de culture très facile dès que l on dispose des conditions favorables : du froid, du froid, encore du froid, mais quel parfum! *Michel GIRAUD cm.giraud@free.fr 82

85 EN SAVOIR PLUS Nos fidèles lecteurs sont habitués à trouver, dans cette rubrique, des notes de lecture d articles scientifiques que notre ancien rédacteur, Pierre AUTHIER, rédige pour nous à chaque numéro. Pour varier les plaisirs, Pascal DESCOURVIÈRES s associe à son tour à ces pages, en particulier pour traiter des articles ayant pour sujet d étude des plantes exotiques. Merci à Pascal pour ses apports, et à Pierre pour ses efforts continus! Des orchidées pollinisées par la pluie Source de la documentation : Xu-Li FAN, Spencer C. H. BARRETT, Hua LIN, Ling-Ling CHEN, Xiang ZHOU et Jiang-Yun GAO, Rain pollination provides reproductive assurance in a deceptive orchid. Annals of Botany 110 : Fig. Acampe rigida en fleurs. Vu lors d une exposition d orchidées, mars 2010 (Photo P. DESCOURVIÈRES). Pascal DESCOURVIÈRES* La pollinisation abiotique qui se fait sans l intervention d un animal, se présente sous deux modalités: l anémogamie ou anémophilie (pollinisation par le vent) et l hydrogamie (pollinisation par l eau). Alors que 20% des angiospermes auraient une pollinisation abiotique, aucune orchidée n est connue pour avoir une pollinisation exclusivement abiotique. Le genre Acampe Lindl. est réparti en Afrique tropicale et subtropicale, des régions himalayennes tropicales jusqu en Indochine, et en Asie du sud-est. Acampe possède dix espèces dont la plus connue et la plus largement répartie en Asie est A. rigida (Buch.-Ham.ex Sm.) P.F.Hunt. La plante de grande taille, monopodiale mais touffue, épiphyte ou lithophyte, produit des fleurs jaunâtres barrées de brun-rouge et de petite taille (2 cm environ). La production de fruits est élevée et indique que les fleurs sont pour la plupart pollinisées, alors que ces plantes poussent souvent en conditions très ombragées et fleurissent, du moins en Chine, en pleine saison des pluies! De telles conditions sont vraiment défavorables à une pollinisation entomogame ou entomophile (par des insectes)... L étude qui est menée conjointement par des botanistes de l Académie chinoise des sciences et de l université de Toronto, a pour sujet les mécanismes qui favorisent la pollinisation par la pluie chez Acampe rigida. Les auteurs se sont basés sur des expériences contrôlées de pollinisation, et des observations de terrain. Les fleurs de cet Acampe sont présentées horizontalement autour de la hampe, la colonne verticale avec son extrémité face au ciel. Les gouttes de pluie, par leur seule force mécanique, font, dans un premier temps, tomber le capuchon de l anthère, puis, dans un second temps, éjecter les pollinies qui finissent par tomber dans la cavité stigmatique, ce qui permet une autopollinisation puis la formation de fruits aux très nombreuses graines fertiles. Cependant, sans l action de la pluie, aucune autopollinisation n a lieu Ainsi, par temps clair, et donc en présence d insectes, la pollinisation sera entomophile et assurera des fécondations croisées. Cette autopollinisation exclusivement par la pluie permet d augmenter très significativement la production de graines, sans pour autant compromettre des pollinisations croisées qui sont le gage du maintien d une diversité génétique au sein de l espèce. *Pascal DESCOURVIÈRES 83

86 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) Berichte aus den Arbeitskreisen Heimische Orchideen 29(1) 2012 Les Epipactis sont bien présents dans ce cahier, avec des observations sur E. viridiflora et E. leptochila var. neglecta (suite d un article de J. REINHARDT), d autres sur les biotopes d E. purpurata en Saxe (F. MEY- SEL), et les premières découvertes des deux derniers taxons cités en Grèce (Z. ANTONOPOULOS et S. TSIFT- SIS). Mais on n oubliera pas non plus quelques articles intéressant plus particulièrement l Allemagne : une présentation d Orchis pallens, Orchidée de l année 2012 (J. HAAS) ; le suivi sur dix ans d une population hessoise à Cypripedium calceolus (A. KLIEBE) ; la présentation de Malaxis monophyllos en Saxe (R. EMMRICH) ; une éventuelle crainte sur l avenir d Ophrys sphegodes en Thuringe (P. RODE et L. FINKE) ; ni la démonstration de l intérêt du débardage par les chevaux pour protéger l orchidoflore sylvestre (R. BEYER). On trouvera enfin une étude sur les formes «décolorées» d Orchidées (P. ZSCHUNKE) ; quelques nouvelles typifications de taxons (W. ECCARIUS) ; une méthode pour l établissement d un calendrier de floraison, illustré ici à partir des Orchidées de l île grecque de Lesbos (G. SCHMEGEL) ; la description de Orchis schebestae (O. mascula O. quadripunctata) trouvé en Italie, dans le Basilicate (N. GRIEBL) ; la suite d un article relatif à Dactylorhiza baltica var. kuzkenembe (T. PIK- NER) ; et des observations de H. PRESSER et S. HER- TEL sur quelques taxons grecques aboutissant à trois nouvelles recombinaisons : Anacamptis pyramidalis subsp. brachystachys, A. pyramidalis subsp. cerigensis et Ophrys minuscula. Journal Europäischer Orchideen 44 (3), octobre 2012 L Italie est à l honneur dans ce fascicule : G. PERAZZA et al. décrivent Liparis loeselii subsp. nemoralis Perazza et al., un taxon du nord du pays qui, comme son nom l indique, pousse en sous-bois ; C. GIOTTA et M. PICCITTO signalent de nouvelles stations sardes de Platanthera algeriensis et d Ophrys chestermanii ; A. CROCE et R. NAZZARO présentent l orchidoflore du parc régional de Roccamonfina Foce Garigliano, situé en Campanie ; enfin H. PRESSER révise quelques Orchidées des genres Ophrys et Serapias de Cilento et de Sicile, ce qui le conduit aussi à ériger Serapias subsp. cilentana (qu il avait décrit en sous-espèce) au rang d espèce. Par ailleurs, R. BEYER et W. HEINRICH nous font découvrir un petit biotope protégé des environs immédiats d Iéna (Allemagne), F. FOHRINGER décrit Ophrys redliorum (O. flavicans O. incubacea) trouvé en Dalmatie (Croatie), et F.M. VÁSQUEZ et NOTES DE LECTURE al. rapportent de nouvelles stations du Maroc (Orchis langei subsp. magrebensis F.M. Vásquez et une variété riphaea d Ophrys neglecta sont même reconnus par l auteur principal de cet article). Enfin, H.F. PAULUS et M. HIRTH se penchent sur la biologie (en particulier la pollinisation) et la systématique des taxons du groupe d Ophrys tenthredinifera dans la région Est-égéenne. Leurs observations leur permettent d affirmer qu Ophrys villosa n est qu un synonyme d O. tenthredinifera s.s., et qu à Rhodes et Samos au moins, outre ce dernier taxon et O. leochroma, cohabite une autre espèce plus tardive et aux fleurs plus petites qu ils décrivent sous Ophrys korae M. Hirth & H.F. Paulus. Journal Europäischer Orchideen 44 (4), décembre Cette dernière livraison de l année 2012 nous propose la description de Dactylorhiza pomeranica, un taxon de l île allemande d Usedom jusqu alors rapporté par erreur à D. ruthei (W. Wucherpfennig), ainsi que celles de quatre hybrides, respectivement trouvés en Allemagne (Baden-Württemberg), en Espagne, en Sardaigne et dans le sud-ouest de la Turquie : Epipactis schulzei nothosubsp. daissiana (E. helleborine subsp. minor E. purpurata) Bergfeld & Berlinghof, Ophrys breieri (O. dyris O. speculum) Wallenwein & Saad, Ophrys montis-lorae (O. chestermanii O. incubacea) Giotta & Piccitto et Ophrys moreana nothosubsp. dornheckeri (O. argolica subsp. mandalyana O. ferrum-equinum subsp. labiosa) F. Fohringer. On y trouve aussi les présentations de deux Orchidée de l année, à savoir Orchis pallens pour 2012 (J. & J. HAAS) et Orchis purpurea pour 2013 (H. BAUMANN), les résultats du suivi sur quinze ans d Ophrys apifera sur une station allemande de Thuringe (G. MENSEL et al.), un recensement de l orchidoflore du mont Giona dans le centre de la Grèce (E. APLADA et al.), une étude micrologique et comparative de l épiderme de la fleur de quelques sérapias, non dénuée d intérêt pour la reconnaissance des taxons (R. GA- MARRA et al.), une recherche sur les chromosomes du taxon libanais Dactylorhiza urvilleana subsp. phoenissa (H. BAUMANN et al.) et l observation d une floraison bien tardive (26 octobre 2012) de Cephalanthera longifolia en Bavière (V. HOFFMANN). Olivier GERBAUD 84

87 EXPOSITIONS ET MANIFESTATIONS Michel LE ROY Notre bulletin est ouvert à l annonce de toutes les expositions, manifestations, portes ouvertes, etc. concernant les Orchidées. Malgré nos recherches intensives, il se peut que nous n ayons pas connaissance de certains événements. Pour éviter cela, envoyez vos informations, plaquettes ou dépliants publicitaires à SFO, 17 quai de la Seine, PARIS, à l attention de Michel LE ROY. Présentation alphabétique par département. L École de Juges d Orchidées (voir l Orchidophile n 187) se tient à la disposition des organisateurs pour organiser, gratuitement, un concours d Orchidées lors des expositions. Pour plus de renseignements, envoyer un courriel à michelrleroy@free.fr. AISNE (02) La Capelle. Pour cette 4 e édition, les Orchidées et le chocolat feront salon ensemble dans le magnifique cadre de l hippodrome International de La Capelle. Les samedi 20 et dimanche 21 avril de 10 à 18 heures dans la grande salle de l hippodrome international. Plus de renseignements: rotary-fhv.org/orchidees/ Urcel. Le 4 e Festival Arts d orchidées se déroulera le samedi 1 er juin de 14 h 00 à 19 h 00 et le dimanche 2 juin de 10h00 à 18h00. Plus de renseignements : Festival-Arts-d-Orchidees ALPES-MARITIMES (06) Saint-Jean Cap-Ferrat. Pour la 4 e année consécutive, la Villa Ephrussi de Rothschild célèbre «La Fête des Roses et des Plantes» les 10, 11 et 12 mai De 10h00 à 18h00. Plein tarif: 12,50 ; tarif réduit: 9,50 ; gratuit pour les moins de 18 ans. Plus de renseignements : evenements/fete-roses-et-plantes CHARENTE (17) La Rochelle. 13 e édition du salon «Les Rendez-vous du Jardin» au Parc des expositions, du 5 au 7 avril. Entrée libre. Ouverture de 10h00 à 19h00. Plus de renseignements : MORBIHAN (56) Vannes. 8 e édition du Salon Floral dans le Parc des Remparts de Vannes, transformé en un «Jardin extraordinaire» le temps de la manifestation, sur le thème de la nature dans la ville. Du 11 au 13 mai, de 10h00 à 19h00. Entrée gratuite. Plus de renseignements : NORD (59) Dunkerque. Les salons de l Hôtel de Ville accueilleront l exposition «L Orchidée, un art de vivre» du 17 au 20 mai 2013, de 10h00 à 18h00. Entrée libre. Plus de renseignements : RHÔNE (69) Jarnioux. Le Manoir de la Garde organise les Journées des Plantes, exposition-vente de végétaux, les 6 et 7 avril Inscrit en totalité Monument Historique (bâtiments et cours), le Manoir de la Garde est représentatif de la vie viticole dans le Beaujolais au XVII e siècle. Entrée 7, gratuite pour les moins de 16 ans; 5 pour les chômeurs et étudiants; billet week-end 12. Samedi de 9h00 à 18h00, dimanche de 10h00 à 18h00. Plus de renseignements : PARIS 1 er (75) Paris 1 er. Installée au cœur de Paris, dans le Jardin des Tuileries, la 10 e édition de «Jardins, Jardin» se déroulera du 30 mai au 2 juin Vendredi et samedi de 10h00 à 20h00, dimanche de 10h00 à 19h00. Entrée 11, tarif réduit 8, tarif spécial 6, gratuit pour les moins de 18 ans. Plus de renseignements : SEINE-ET-MARNE (77) Villeneuve-sur-Bellot. Le comité des Fêtes organise les Journées de l Orchidée du 5 au 7 avril 2013, de 10h00 à 18h00. Entrée 3, gratuit pour les enfants. Plus de renseignements : info-villeneuve-sur-bellot.fr/ ESSONNE (91) Domaine de Courson. Les Journées des Plantes de Printemps auront lieu du 17 au 19 mai, de 12h00 à 19h00 (vendredi) et de 10h00 à 19h00 (samedi et dimanche). Entrée 17, tarif réduit (membres de la SFO) 12, gratuit pour les moins de 12 ans. Chiens interdits. Plus de renseignements : Saint-Jean-de-Beauregard. La Fête des plantes vivaces aura lieu dans le parc et le potager du château du 12 au 14 avril, de 10h00 à 18h00. Entrée 12, tarif réduit (membres SFO entre autres) 9, gratuit pour les moins de 10 ans. Plus de renseignements : VAL-D OISE (95) La Roche-Guyon. Le château de la Roche-Guyon fêtera les plantes les 4 et 5 mai 2013 avec une nouvelle édition de Plantes, Plaisirs, Passions, Jardiner 85

88 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) autrement. De 10 h 00 à 19 h 00, tarif non communiqué, gratuit pour les moins de 18 ans. Plus de renseignements : passions.com/ Et encore, pas (trop) loin de la France ALLEMAGNE Aix-la-Chapelle. Grande exposition internationale d Orchidées du 12 au 14 avril Le nouvel emplacement est le Vahle Albert Halle, situé Albert Sevais Allee 50, Aachen. De 9h00 à 18h00. Entrée 6, gratuit pour les moins de 14 ans. Plus de renseignements : de/ Zwickau. À l occasion de son 50 e anniversaire, l Association des amis des Orchidées (Verein der Orchideenfreunde) organise une exposition du 12 au 14 avril Maison des Clubs, Sachsenring, Crimmitschauer Str. 67, Zwickau. Vendredi et samedi de 9 h 00 à 18 h 00 et dimanche de 9 h 00 à 17h00. Plus de renseignements : Kiekeberg (Hambourg). Marché aux plantes rares et exotiques les 20 et 21 avril De 10 h 00 à 18h00. Entrée 9. Freilichtmuseum am Kiekeberg, Am Kiekeberg 1, Rosengarten-Ehestorf. Plus de renseignements : Marburg. Exposition organisée par le groupe du centre du Hesse de la Deutsche Orchideengesellschaft (DOG). Jardin botanique de la Philips-Universität. Karl-von-Straße, Marburg. Entrée 6, gratuit pour les moins de 14 ans. Vendredi de 10 h 00 à 18 h 00, samedi et dimanche de 9h00 à 18h00. Plus de renseignements : _id=30 BELGIQUE Liège. Le Club des amateurs wallons d Orchidées (CAWO) vous invite à découvrir sa 7 e exposition internationale du 19 au 21 avril 2013, de 10h00 à 18h00. Thème de cette année : «Les explorateurs botanistes». Observatoire du monde des plantes au Sart-Tilman (Liège). Entrée: 6 / 4. Plus de renseignements: Montigny-le-Tilleul. 3 e bourse aux orchidées et plantes. Foyer culturel, rue Wilmet 5. Entrée gratuite, de 10h00 à 17h30. Plus de renseignements : HONGRIE Budapest. Exposition d Orchidées de Printemps. Château Vajdahunyad, Budapest. Du 26 au 28 avril Entrée 1200 à 4400 Ft. Plus de renseignements : sasag.hu/ ITALIE Monte Porzio Catone. Dans le cadre pittoresque du village, exposition d Orchidées du 19 au 21 avril 2013 à l occasion de la Fête de Printemps des Châteaux. Entrée gratuite. Plus de renseignements: Lazio/Roma/Monte-Porzio-Catone/Mostra-Interna-zionaledelle-Orchidee.html/ Milan. La 18 e exposition de fleurs et plantes se tiendra du 10 au 12 mai Jardin public Indro Montanelli, via Palestro. Plus de renseignements : Bologne. ORCHIBO 2013 se tiendra le samedi 18 mai de 10h00 à 19h00 et le dimanche 19 mai de 10h00 à 18h00. Entrée libre. Villa Mazzacorati, via Toscana, 19. Plus de renseignements : orchibo-2013/ ROYAUME-UNI Londres. Organisée par la Royal Horticultural Society (RHS), une grande exposition d Orchidées et d art botanique (London Orchid Show and Botanical Art Show) se déroulera les 12 et 13 avril 2013, de 10h00 à 17 h 00, aux RHS Horticultural Halls, Greycoat Street et Vincent Square, Westminster, Londres. Entrée 5 à 8. Plus de renseignements: RHS-London-Flower-Shows/RHS-orchid-show Hampton Court. Exposition florale au sud-est de Londres du 9 au 14 juillet. Jeudi au samedi de 10h00 à 19h30 et dimanche de 10h00 à 17h30. Entrée 12 à 33,50 selon les dates. Plus de renseignements: RHS-Hampton-Court-Palace-Flower-Show/2012/Featuredarticles/RHS-Hampton-Court-Palace-Flower-Show-2013 Birmingham. Du 12 au 16 juin 2013, RHS Flower Show. De 9 h 00 à 18 h 00. Entrée de 19,75 à 24,50 selon les dates. National Exhibition Centre, NEC Birmingham, B40 1NT. Plus de renseignements : com/ Malvern. Une exposition internationale d Orchidées est proposée dans le cadre du «Three Counties Show» du 14 au 16 juin De 8h00 à 18h00. Entrée: adultes 17, enfants (5 à 15 ans) 5,95. The Showground, Malvern, Worcestershire WR13 6NW. Plus de renseignements : 86

89 NOTES DE LECTURE The Orchid Review, Année 2012, Vol. 120 N 1297, mars 2012 Ce numéro de la revue comprend deux articles sur des conférences et divers articles sur les Orchidées d Équateur, le genre Chelonistele et une nouvelle espèce de Calanthe. L. M. GARDINER, R. JENNY et S. FORSYTH livrent un compte-rendu de la 20 e Conférence mondiale des Orchidées de Singapour en Outre la présentation des Orchidées primées lors de cette conférence dont Anguloa clowesii et Cattleya walkeriana, quelques thèmes de conférences ont été traités comme l application pratique des changements de nomenclature notamment dans les genres Cattleya et Odontoglossum (genre dont toutes les espèces, soit 546 taxons, ont été reclassées!) et les Aeridinae. A. PRIDGEON présente rapidement le programme de la 4 e conférence sur les Orchidées andines d octobre-novembre D. ZELENIKA publie un compte-rendu de voyage sur les Orchidées de Bosnie-Herzegovine parmi lesquelles Ophrys sphegodes, O. scolopax, O. apifera, Cephalanthera rubra, Epipactis microphylla, Himantoglossum robertianum, avec de nombreuses photographies in situ. A. SCHUI- TEMAN présente deux espèces de Chelonistele originaires de Bornéo dont une combinaison nouvelle, Chelonistele devogelii Schuit. dont le basionyme est Chelonistele lurida (Lind. & Cogn.) var. grandiflora de Vogel. Enfin, P. CRIBB & D. CLAYTON décrivent Calanthe leonidii P.J. Cribb et D.A. Clayton, une nouvelle espèce originaire du Vietnam, très proche de C. triplicata et nommée en l honneur de Leonid AVERYANOV. N 1298, juin 2012 Deux articles de S. FORSYTH, R. JENNY et J. HERMANS sont consacrés au London Orchid Show organisé par la Royal Horticultural Society et deux expositions internationales à Tokyo et à Taiwan. Parmi les espèces intéressantes présentées dans ces manifestations, figurent Coelogyne holochila, une collection de Restrepia cultivés en terrarium, Rhyncostylis gigantea et Mediocalcar decoratum. J. COOTES et G. TIONG consacrent un article à Eria javanica, espèce bien connue et décrite en 1805 par O. SWARTZ sous le nom de Dendrobium javanicum puis transférée in fine dans le genre Eria par C. BLUME en Cette espèce très variable, originaire de Chine, de Taiwan, Thaïlande, Myanmar, Bornéo, Indonésie, Nouvelle Guinée a une dizaine de synonymes! Dans un article illustré de nombreuses photographies, G. DEBURGHGRAEVE montre l histoire confuse et complexe de l hybride naturel nommé Oncidium excellens. En effet, cet hybride, lui-même décrit sous le nom d Odontoglossum excellens a été confondu pendant plus de cent ans avec Odontoglossum harvengtense. O.P. Teck décrit la pollinisation de Tuberolabium rhopalorrhachis dont la floraison très éphémère confirmerait l intervention d insectes pollinisateurs. P. SAUVÊTRE et M. MCILLI- MURRAY décrivent Maxillaria crispiloba Sauvêtre & McIllm., une nouvelle espèce proche de M. grandiflora, M. huebschii, M. irrorata et M. lehmannii. Notons enfin l hommage rendu à deux botanistes décédés en 2012 : G. SCHOSER, connu pour ses nombreuses publications sur les Orchidées ;C. WITHNER, auteur de la célèbre série d ouvrages The Cattleyas and their Relatives. N 1299, septembre J. HERMANS et R. JENNY présentent le Congrès Européens des orchidées de Budapest en 2012 à travers de nombreuses photographies de Pleione yunnanensis, Phragmipedium x colombianum, hybride naturel décrit en 2011, Sarcoglottis acaulis, Paphiopedilum sangii, P. victoria-mariae, D. spectabile, 87

90 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) NOTES DE LECTURE The Orchid Review, Année 2012, Vol. 120 (suite) Chiloschista javanica et bien d autres espèces et hybrides. J. & C. HERMANS ont été séduits par le Dôme des orchidées de Singapour ouvert au public en juillet 2012 et pendant l Orchid Show de Singapour. Sous ce dôme ont été installés des milliers de Streptocarpus, des Miltonia et Lycaste et aussi un vaste espace consacré aux plantes méditerranéennes. P. SEATON, D. FERREIRA et M. RICHARDS racontent une expédition dans les Everglades en Floride où poussent notamment Prosthechea cochleata, Dendrophylax lindenii, une orchidée aphylle et Cyrtopodium punctatum, espèce protégée qui fait l objet d un programme de multiplication in vitro. Les auteurs expliquent comment cette orchidée remarquable est réimplantée dans son milieu naturel. D. TRUJILLO décrit la très grande diversité des orchidées d altitude originaires des Andes péruviennes où 6 grands types d habitat sont identifiés entre et m. À cette altitude poussent des orchidées de petite taille adaptées à ces microclimats particuliers où la température varie entre 0 et 8 et la pluviométrie entre 250 et mm : Elleanthus amethystinus, E. conifer, Altensteinia fimbriata, Platystele rauhii, Pleurothallis spiralis et P. virgata,... Les zones et prairies d altitude (dénommés puna, paramos, bofedal ) accueillent Aa aurantiaca, Myrosmodes nubigenum et d autres espèces de la sous-tribu des Prescottinae, de celle des Cranichidinae et des Spiranthinae (Cyclopogon elatus, Sauroglossum). Dans ces milieux spécifiques d altitude poussent Chloraea septentrionalis, Cyrtochilum aureum et quelques Laeliinae (Epidendrum inamoenum, E. excelsum et E. strictoglossum). N 1300, décembre Le dernier numéro de l année est consacré à deux expositions (RHS et Peterborough), à Vanda coerulea, Bulbophyllum lobbii et Spathoglottis ixioides. Parmi les orchidées présentées aux deux expositions, notons quelques espèces rares comme Pleurothallis titan, Malleola seidenfadenii, Bulbophyllum treschii proche de B. plumatum, Macropodanthus alatus. J. COOTES et G. TIONG consacrent un article à Vanda coerulea et ses hybrides aux fleurs bleues caractéristiques. De nombreuses plantes de Vanda coerulea seraient en fait des hybrides. Cette espèce aime plutôt la serre tempérée-froide et durant les mois d été il est préférable de l installer à l extérieur de la serre. R. JENNY retrace la longue histoire de Bulbophyllum lobbii décrit par S. BREDA en 1827 comme Sestochilos uniflorum. Selon l auteur, B. henshallii, B. siamense, B. cameronense, B. polystictum, B. bataanense (et non B. bataanensis) sont maintenant considérés comme des synonymes de B. lobbii. K. C. PRADHAN présente Spathoglottis ixioides une espèce aux fleurs jaunes, originaire du Sikkim et du Tibet où elle pousse près de Cypripedium himalaicum, C. elegans et C. tibeticum, non loin de Rheum nobile, une rhubarbe géante appartenant à la famille des Polygonaceae, et de Meconopsis horridula, un splendide pavot himalayen aux fleurs bleues. William CAVESTRO La publicité dans l Orchidophile est GRATUITE pour les adhérents de la S.F.O. sur des sujets se rapportant aux Orchidées, et dans la mesure des places disponibles. 88

91 TABLE ANNUELLE 2012 Par Jean-Michel HERVOUET Ordre chronologique N Page Date Auteur Titre /12 Rédaction Informations /12 LAFARGE David Phalaenopsis. Le genre en culture (4 e partie) /12 SCAPPATICCI Gil Bulletins des SFO régionales /12 VASLET D. et al. Microchilus hirtellus nouveau aux Petites Antilles /12 AUTHIER Pierre Vient de paraître. Orchidées sauvages des Antilles /12 MARTIN Roland et al. Ophrys fuciflora subsp. souchei. Ophrys du Vaucluse /12 GERBAUD M. & O. Nigritelles de Bavière, Autriche et Dolomites /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Jardin botanique de Puyo. Alsace /12 RODRIGUEZ Hélène Exposition d Avrechy, Oise septembre /12 AMARDEILH Jean-Pierre Vient de paraître. Orchidées sauvages de nos régions /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Orchis simia. Claire FELLONI /12 GIRAUD Michel Vient de paraître. Encyclopédie, Pascal DESCOURVIÈRES /12 AUTHIER Pierre En savoir plus. Les orchidées et leur ADN /12 AUTHIER Pierre Vie de la société : analyse de questionnaire /12 AUTHIER Pierre Cours de botanique /12 GIRAUD Michel Fiche de culture. Psygmorchis pusilla /12 LEROY Michel Expositions /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. décembre /12 Rédaction. Informations. David LAFARGE remplace Pierre AUTHIER /12 PAILLER Thierry et al. Angraecum dupontii Pailler. La Réunion /12 ALIBERTIS Antonis Grèce. 4 nouveaux taxons /12 TANDÉ Alain Italie. Orchidées du Cilento, Pollino et Abruzzes /12 GIRAUD Michel Vient de paraître. Polystachyinae. J. MYTNIK-EJSMONT /12 FELDMANN Philippe Antilles. Révision de la liste des petites Antilles /12 BENOÎT Alain Belles collections, belles orchidées. Claude LECOURT /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Australie. Tchéquie /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Cattleya warscewiczii. C. MATHIEU /12 RODRIGUEZ Hélène Exposition. Orchidée 75 à Bourg-la-Reine (92) /12 LAFARGE David En savoir plus. Bulbophyllum nocturnum /12 HIRSCHY Olivier et al. Ophrys. Pseudophrys dans le Var /12 GIRAUD Michel Fiche de culture. Jumellea sagittata /12 LEROY Michel Expositions /12 SCHATZ Bertrand Notes de lecture. The flower of the European orchid /12 Rédaction CD-ROM orchidées du haut Languedoc /12 Rédaction Notes de lecture. Faites refleurir vos orchidées /12 AMARDEILH Jean-Pierre Notes de lecture. Naturalistes belges. Midi-Pyrénées /12 Rédaction Informations /12 SCAPPATICCI Gil France. Dernières découvertes et observations /12 WILCOX Yves Pollinisation d un Ophrys par Myopa tessellatipennis /12 GIRAUD Michel Vient de paraître. Growing hardy orchids /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Orchis anatolica. Myriam SCHMAUS /12 FRAGMAN-SAPIR Ori et al. Orchis galilaea orchidée unique de Médit. orientale /12 CHAUMONT Stéphane Epipactis neerlandica. Nouvelle en Bretagne /12 LACHARPAGNE Jean-Claude 20 e World Orchid Conference. Singapour, novembre /12 RAYNAL-ROQUES Aline Sarcoglottis acaulis. Visite guidée de la fleur /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. Berichte AHO 28(1) et 28(2) /12 HERVOUET J.-M. et al. Voyage de la SFO en Equateur (1 ère partie) /12 BENOÎT Alain LEDs. Dernière révolution en date dans l éclairage /12 DESCOURVIÈRES Pascal Conductimètre. Pour doser ses engrais /12 LAFARGE David Vanilla Orchids. Ken CAMERON /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Méditerranée. Pérou /12 RONGIER Alain Haut-Giffre. Cartographie et ethnobotanique. 89

92 /12 LE PABIC Jean-Pierre Fiche de culture. Thunia marshalliana /12 LEROY Michel Expositions /12 Rédaction Informations /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. 43(3) et 43(4) /12 JENNY Rudolf Stanhopea maduroi, Stanhopea connata et hybride /12 DUPONT Charlotte et al. EOCCE de Budapest. La SFO à l /12 Moingeon S. & J.-M. Ophrys apifera. Variations autour d /12 AMARDEILH J.-P. et al. In memoriam. Michel DEMANGE /12 PAILLER Thierry et al. Polystachya jubaultii. Mascareignes /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. 44(1) et 44(2) /12 TANDÉ Alain Grèce. Voyage en Epire, Grèce centrale et Péloponnèse /12 RODRIGUEZ Hélène Exposition «Orchidées Passion» à Aulnay-sous-Bois (93) /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. 43(1) et 43(2) /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Galeandra devoniana. Alain JOUY /12 BAUMANN Stéphanie Orchidées au fil des saisons /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Nouvelle-Zélande. Europe et ailleurs /12 BENOÎT Alain Belles collections, belles orchidées. Jean-Yves GIL /12 LAFARGE David Recension. The Stanhopea book /12 AUTHIER Pierre En savoir plus. Orchis italica et anthropophora /12 SCAPPATICCI Gil Notes de lecture des bulletins régionaux /12 LE PABIC Jean-Pierre Fiche de culture. Epigeneium lyonii /12 Rédaction Vie de la société. Assemblée générale /12 CHAUMONT Stéphane Epipactis neerlandica. Addendum à l article du n /12 LEROY Michel Expositions. N Page Date Auteur Titre Ordre alphabétique par auteurs /12 ALIBERTIS Antonis Grèce. 4 nouveaux taxons /12 AMARDEILH J.-P. et al. In memoriam. Michel DEMANGE /12 AMARDEILH Jean-Pierre Vient de paraître. Orchidées sauvages de nos régions /12 AMARDEILH Jean-Pierre Notes de lecture. Naturalistes belges. Midi-Pyrénées /12 AUTHIER Pierre Vient de paraître. Orchidées sauvages des Antilles /12 AUTHIER Pierre En savoir plus. Les orchidées et leur ADN /12 AUTHIER Pierre Vie de la société : analyse de questionnaire /12 AUTHIER Pierre Cours de botanique /12 AUTHIER Pierre En savoir plus. Orchis italica et anthropophora /12 BAUMANN Stéphanie Orchidées au fil des saisons /12 BENOÎT Alain Belles collections, belles orchidées. Claude LECOURT /12 BENOÎT Alain LEDs. Dernière révolution en date dans l éclairage /12 BENOÎT Alain Belles collections, belles orchidées. Jean-Yves GIL /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Orchis simia. Claire FELLONI /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Orchis anatolica. Myriam SCHMAUS /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Cattleya warscewiczii. C. MATHIEU /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Galeandra devoniana. Alain JOUY /12 CHAUMONT Stéphane Epipactis neerlandica. Nouvelle en Bretagne /12 CHAUMONT Stéphane Epipactis neerlandica. Addendum à l article du n /12 DESCOURVIÈRES Pascal Conductimètre. Pour doser ses engrais /12 DUPONT Charlotte et al. EOCCE de Budapest. La SFO à l /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Jardin botanique de Puyo. Alsace /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Australie. Tchéquie /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Méditerranée. Pérou /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Nouvelle-Zélande. Europe et ailleurs /12 FELDMANN Philippe Antilles. Révision de la liste des petites Antilles /12 FRAGMAN-SAPIR Ori et al. Orchis galilaea orchidée unique de Médit. orientale /12 GERBAUD M. & O. Nigritelles de Bavière, Autriche et Dolomites /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. décembre /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. Berichte AHO 28(1) et 28(2) /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. 43(3) et 43(4)

93 Table annuelle /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. 44(1) et 44(2) /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. 43(1) et 43(2) /12 GIRAUD Michel Vient de paraître. Encyclopédie, Pascal DESCOURVIÈRES /12 GIRAUD Michel Fiche de culture : Psygmorchis pusilla /12 GIRAUD Michel Vient de paraître. Polystachyinae. J. MYTNIK-EJSMONT /12 GIRAUD Michel Fiche de culture. Jumellea sagittata /12 GIRAUD Michel Vient de paraître. Growing hardy orchids /12 HERVOUET J.-M. et al. Voyage de la SFO en Equateur (1 ère partie) /12 HIRSCHY Olivier et al. Ophrys. Pseudophrys dans le Var /12 JENNY Rudolf Stanhopea maduroi, Stanhopea connata et hybride /12 LACHARPAGNE Jean-Claude 20e World Orchid Conference. Singapour, novembre /12 LAFARGE David Phalaenopsis. Le genre... en culture (4 e partie) /12 LAFARGE David En savoir plus. Bulbophyllum nocturnum /12 LAFARGE David Vanilla Orchids. Ken CAMERON /12 LAFARGE David Recension. The Stanhopea book /12 LE PABIC Jean-Pierre Fiche de culture. Epigeneium lyonii /12 LE PABIC Jean-Pierre Fiche de culture. Thunia marshalliana /12 LEROY Michel Expositions /12 LEROY Michel Expositions /12 LEROY Michel Expositions /12 LEROY Michel Expositions /12 MARTIN Roland et al. Ophrys fuciflora subsp. souchei. Ophrys du Vaucluse /12 MOINGEON S. & J.-M. Ophrys apifera. Variations autour d /12 PAILLER Thierry et al. Angraecum dupontii Pailler. la Réunion /12 PAILLER Thierry et al. Polystachya jubaultii. Mascareignes /12 RAYNAL-ROQUES Aline Sarcoglottis acaulis. Visite guidée de la fleur /12 Rédaction Informations /12 Rédaction Informations /12 Rédaction Informations /12 Rédaction Vie de la société. Assemblée générale /12 Rédaction Informations. David LAFARGE remplace Pierre AUTHIER /12 Rédaction CD-ROM orchidées du haut Languedoc /12 Rédaction Note de lecture. Faites refleurir vos orchidées /12 RODRIGUEZ Hélène Exposition d Avrechy, Oise septembre /12 RODRIGUEZ Hélène Exposition. Orchidée 75 à Bourg-la-Reine (92) /12 RODRIGUEZ Hélène Exposition «Orchidées Passion» à Aulnay-sous-Bois (93) /12 RONGIER Alain Haut-Giffre. Cartographie et ethnobotanique /12 SCAPPATICCI Gil Bulletins des SFO régionales /12 SCAPPATICCI Gil France. Dernières découvertes et observations /12 SCAPPATICCI Gil Notes de lecture des bulletins régionaux /12 SCHATZ Bertrand Notes de lecture. The flower of the European orchid /12 TANDÉ Alain Italie. Orchidées du Cilento, Pollino et Abruzzes /12 TANDÉ Alain Grèce. Voyage en Epire, Grèce centrale et Péloponnèse /12 VASLET D. et al. Microchilus hirtellus aux Petites Antilles /12 WILCOX Yves Pollinisation d un Ophrys par Myopa tessellatipennis. N Page Date Auteur Titre Ordre alphabétique par sujet /12 LACHARPAGNE Jean-Claude 20 e World Orchid Conference. Singapour, novembre /12 PAILLER Thierry et al. Angraecum dupontii Pailler. la Réunion /12 FELDMANN Philippe Antilles. Révision de la liste des petites Antilles /12 BENOÎT Alain Belles collections, belles orchidées. Claude LECOURT /12 BENOÎT Alain Belles collections, belles orchidées. Jean-Yves GIL /12 SCAPPATICCI Gil Bulletins des SFO régionales /12 Rédaction CD-ROM orchidées du haut Languedoc /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Cattleya warscewiczii. C. MATHIEU /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Galeandra devoniana. Alain JOUY /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Orchis anatolica. Myriam SCHMAUS /12 BORDES Nicole et al. Coin des artistes. Orchis simia. Claire FELLONI /12 DESCOURVIÈRES Pascal Conductimètre. Pour doser ses engrais. 91

94 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) /12 AUTHIER Pierre Cours de botanique /12 LAFARGE David En savoir plus. Bulbophyllum nocturnum /12 AUTHIER Pierre En savoir plus. Les orchidées et leur ADN /12 AUTHIER Pierre En savoir plus. Orchis italica et anthropophora /12 DUPONT Charlotte et al. EOCCE de Budapest. La SFO à l /12 CHAUMONT Stéphane Epipactis neerlandica. Addendum à l article du n /12 CHAUMONT Stéphane Epipactis neerlandica. Nouvelle en Bretagne /12 RODRIGUEZ Hélène Exposition «Orchidées Passion» à Aulnay-sous-Bois (93) /12 RODRIGUEZ Hélène Exposition d Avrechy, Oise septembre /12 RODRIGUEZ Hélène Exposition. Orchidée 75 à Bourg-la-Reine (92) /12 LEROY Michel Expositions /12 LEROY Michel Expositions /12 LEROY Michel Expositions /12 LEROY Michel Expositions /12 GIRAUD Michel Fiche de culture. Psygmorchis pusilla /12 LE PABIC Jean-Pierre Fiche de culture. Epigeneium lyonii /12 GIRAUD Michel Fiche de culture. Jumellea sagittata /12 LE PABIC Jean-Pierre Fiche de culture. Thunia marshalliana /12 SCAPPATICCI Gil France. Dernières découvertes et observations /12 ALIBERTIS Antonis Grèce. 4 nouveaux taxons /12 TANDÉ Alain Grèce. Voyage en Epire, Grèce centrale et Péloponnèse /12 RONGIER Alain Haut-Giffre. Cartographie et ethnobotanique /12 AMARDEILH J.-P. et al. In memoriam. Michel DEMANGE /12 Rédaction Informations /12 Rédaction Informations /12 Rédaction Informations /12 Rédaction Informations. David LAFARGE remplace Pierre AUTHIER /12 TANDÉ Alain Italie. Orchidées du Cilento, Pollino et Abruzzes /12 BENOÎT Alain LEDs. Dernière révolution en date dans l éclairage /12 VASLET D. et al. Microchilus hirtellus aux Petites Antilles /12 GERBAUD M. & O. Nigritelles de Bavière, Autriche et Dolomites /12 Rédaction Notes de lecture. Faites refleurir vos orchidées /12 SCAPPATICCI Gil Notes de lecture des bulletins régionaux /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. Berichte AHO 28(1) et 28(2) /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. 43(1) et 43(2) /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. 43(3) et 43(4) /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. 44(1) et 44(2) /12 GERBAUD Olivier Notes de lecture. J. Eur. Orch. décembre /12 AMARDEILH Jean-Pierre Notes de lecture. Naturalistes belges. Midi-Pyrénées /12 SCHATZ Bertrand Notes de lecture. The flower of the European orchid /12 MOINGEON S. & J.-M. Ophrys apifera. Variations autour d /12 MARTIN Roland et al. Ophrys fuciflora subsp. souchei. Ophrys du Vaucluse /12 HIRSCHY Olivier et al. Ophrys. Pseudophrys dans le Var /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Australie. Tchéquie /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Jardin botanique de Puyo. Alsace /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Méditerranée. Pérou /12 DURBIN Philippe Orchidée-clic. Nouvelle-Zélande. Europe et ailleurs /12 BAUMANN Stéphanie Orchidées au fil des saisons /12 FRAGMAN-SAPIR Ori et al. Orchis galilaea orchidée unique de Médit. orientale /12 LAFARGE David Phalaenopsis. Le genre... en culture (4 e partie) /12 WILCOX Yves Pollinisation d un Ophrys par Myopa tessellatipennis /12 PAILLER Thierry & al. Polystachya jubaultii. Mascareignes /12 LAFARGE David Recension. The Stanhopea book /12 RAYNAL-ROQUES Aline Sarcoglottis acaulis. Visite guidée de la fleur /12 JENNY Rudolf Stanhopea maduroi, Stanhopea connata et hybride /12 LAFARGE David Vanilla Orchids. Ken CAMERON /12 AUTHIER Pierre Vie de la société : analyse de questionnaire /12 Rédaction Vie de la société. Assemblée générale /12 GIRAUD Michel Vient de paraître. Encyclopédie, Pascal DESCOURVIÈRES /12 GIRAUD Michel Vient de paraître. Growing hardy orchids /12 AMARDEILH Jean-Pierre Vient de paraître. Orchidées sauvages de nos régions /12 AUTHIER Pierre Vient de paraître. Orchidées sauvages des Antilles /12 GIRAUD Michel Vient de paraître. Polystachyinae. J. MYTNIK-EJSMONT /12 HERVOUET J.-M. et al. Voyage de la SFO en Equateur (1 ère partie). 92

95 Vie de la Société VIENT DE PARAÎTRE À la rencontre des Orchidées sauvages de Rhône-Alpes Collectif de la Société Française d Orchidophilie Rhône-Alpes, sous la coordination de D. BONARDI et G. SCAPPATICCI. Éditions Biotope, collection Parthénope. 335 pages, environ 600 photos et 130 cartes. Prix 29. Disponible à la S.F.O., dans certaines librairies ou chez Biotope: 22, bd Maréchal Foch BP 58, Mèze, ou sur Internet La sortie de cet ouvrage était attendue avec une certaine impatience. En effet tout d abord, géographiquement, la région Rhône-Alpes est vaste (huit départements), elle rassemble une extraordinaire variété d altitudes, de substrats géologiques, de climats et en fin de compte, de milieux naturels. Et donc, logiquement, elle abrite, un nombre d espèces et sous-espèces d Orchidées supérieur à celui de la plupart des régions de France (ne le cédant qu à la région PACA). C est au total pas moins de 110 taxons qui nous sont proposés dans cet ouvrage. Mais Rhône-Alpes, c est aussi une grosse concentration d orchidophiles actifs et compétents qui contribuent fortement à «faire tourner» l orchidophilie française. Même s il a bien fallu des coordonnateurs, on nous annonce, dans un petit coin du livre (page 8) que ce sont 22 personnes qui ont collaboré à la rédaction de l ouvrage! Le premier chapitre, fort bien fait, présente la région Rhône-Alpes sur le plan géographique. Les climats et la géologie nous conduisent aux milieux naturels. Les huit départements sont présentés chacun dans sa singularité. Le rôle joué par les parcs nationaux et régionaux n est pas oublié. Le chapitre «Biologie des Orchidées», (une trentaine de pages) va au-delà de simples généralités sur la famille. Sont successivement évoqués la morphologie, la floraison, la phénologie et le cycle reproductif, la pollinisation, l hybridation et les anomalies morphologiques. Des notions sur l évolution sont également fournies, présentant de façon simple les problématiques complexes de la reconstruction phylogénétique. On peut toutefois regretter qu à ce chapitre, il manque une rubrique, celle de la symbiose mycorhizienne, si importante dans la vie des Orchidées. Le chapitre 3, «Menaces et préservation» est sans doute la partie la plus nouvelle de l ouvrage. Il comporte des informations précises sur les statuts de protection. Mais surtout, dix pages sont consacrées à cinq expériences de gestion concrète de milieux riches en Orchidées. Le chapitre traditionnel sur les menaces et la protection sort ainsi de son aspect lamentations pour relater des actions à objectif à la fois cognitif (acquisition de données sur la dynamique des espèces et des stations) et curatif. Et les résultat sont plutôt positifs! Le chapitre sur les monographies constitue le cœur de l ouvrage. Elles occupent 133 pages, comportent une clé générale de détermination des genres et des clés particulières pour les genres les plus fournis en taxons. Chaque fiche par espèce ou sous-espèce n occupe qu une page, mais il y a l essentiel [description rapide, notions sur l habitat, la floraison, la répartition et la protection, avec deux photos (au moins)] et une carte de répartition. À signaler la précision de ces quelque cent cartes, établies sur la base d un maillage UTM de 5 x 5 km. La région montre une forte spécificité taxonomique. Elle regroupe la grande majorité des stations nationales du sabot de Vénus, de l Orchis spitzeili et du Traunsteinera. Avec les Alpes du sud (provençales), elle a l exclusivité du Chamorchis, elle possède quatre espèces de nigritelles. La dispersion des lieux humides a permis la différentiation de plusieurs taxons de Dactylorhiza, certains endémiques. Deux espèces d Ophrys sont aussi endémiques, et en même temps, le sud de la région est encore assez méditerranéen pour héberger des Ophrys provençaux tels que les prestigieux O. speculum, O. lutea, et le duo drumana/aurelia. Les Rhône-alpins étaient particulièrement attendus sur le genre Epipactis, devenu un peu une spécialité régionale (sur 18 espèces françaises, quatorze sont présentes ici), dont plusieurs ont été découvertes, voire décrites, par les spécialistes locaux ; les recherches se poursuivent d ailleurs dans la région sur ce genre un peu énigmatique. L ouvrage a repris de publications régionales antérieures l (excellente) idée de décrire des itinéraires de découverte orchidophiliques. Aucun département n est oublié dans ces 20 itinéraires qui font l objet du 5 e chapitre et qui donnent envie de partir tout de suite pour le Bugey, le Trièves ou les Monts du Matin Jean-Jacques GUILLAUMIN 93

96 L Orchidophile 196, Mars 2013 (1) TARIF DES PUBLICATIONS DISPONIBLES AU SIÈGE DE LA SFO Si achat par correspondance, il convient d ajouter les frais d expédition et de nous adresser par courrier votre commande en utilisant le bon de commande de librairie 94

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