Bilan 2011 des émissions de gaz à effet de serre de l Université Joseph Fourier

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1 23/05/2013 Bilan 2011 des émissions de gaz à effet de serre de l Université Joseph Fourier L université Joseph Fourier s est engagée dans la réalisation de son propre Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES), conformément à l article 75 (Titre III, Chapitre 1 er ) de la loi Grenelle 2 du 12 juillet De quoi s agit-il? Ce bilan est une évaluation de la quantité de gaz à effet de serre qu une entité émet par ses activités sur une période de temps donnée. Les émissions sont exprimées en équivalent tonnes de CO 2 (t CO 2 e ou t eco 2 ). Le Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre permet d évaluer l impact de l université sur le climat, de fixer des objectifs cohérents de réduction d émissions, de mesurer les effets des actions entreprises, mais aussi d informer et sensibiliser les personnels et étudiants et de renforcer la compétitivité de l université. Selon la loi Grenelle 2, le BEGES doit être construit une première fois puis mis à jour tous les 3 ans, il doit être publié sur internet et doit être accompagné d un plan d actions. Qui fait quoi? A l UJF, c est la Mission Développement Durable qui est en charge de l élaboration de ce BEGES : Pierre Kermen, chargé de mission et Julie Chebance, étudiante stagiaire. Ce bilan a été réalisé en étroite collaboration avec l équipe chargée du BEGES de Grenoble INP, menée par Jean-François Béteau, vice-président du développement durable et de l'action sociale à Grenoble INP. Cette collaboration est justifiée par le nombre de laboratoires communs à l UJF et Grenoble INP, par la perspective de l Université Grenoble Alpes et surtout par les nombreuses questions en matière de méthodologie de comptabilisation des émissions induites par le fonctionnement particulier des universités : Quels postes d émissions intégrer dans notre périmètre? Comment prendre en compte les émissions générées par un bâtiment utilisé à la fois par des personnels de l UJF, de l INP et du CNRS? Ou encore comment répartir les émissions entre les activités de formation, administration, recherche et valorisation? Les réponses à ces questions ainsi que tout autre choix méthodologique ont été déterminés en commun entre l UJF et Grenoble INP. Par ailleurs, pour la construction de ce premier Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre, l UJF, tout comme Grenoble INP, a choisi d utiliser la méthode Bilan Carbone et de se faire accompagner par un expert de la société BURGEAP.

2 L UJF choisit un périmètre représentatif de son activité Le BEGES de l UJF comptabilise les émissions générées par l activité de l université durant l année Les gaz à effet de serre pris en compte sont les six gaz reconnus par le protocole de Kyoto, à savoir le dioxyde de carbone (CO 2 ), le méthane (CH 4 ), le protoxyde d'azote (N 2 O), les hydrofluorocarbures (HFC), les perfluorocarbures (PFC) et l hexafluorure de soufre (SF 6 ). Le périmètre géographique du bilan comprend tous les sites d implantation de l université (Grenoble, Valence, Les Houches, etc.). En ce qui concerne le périmètre opérationnel, l UJF ne s est pas contentée de répondre à l obligation règlementaire qui comprend les émissions générées directement par l université (consommation de gaz et fioul, émissions de la flotte de véhicule, etc.) et les émissions générées en amont par l électricité et le chauffage urbain achetés par l université. Effectivement, le BEGES de l UJF intègre en plus les émissions des immobilisations de biens (bâtiment, matériel informatique et mobilier) ainsi que les transports (domicile-travail des personnels et des étudiants et missions professionnelles). Ces postes sont les plus émetteurs et sont ceux sur lesquels il est possible d agir. Résultats du Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre de l UJF en 2011 Explications : Les émissions de gaz à effet de serre de l UJF ont été réparties en 5 sous-bilans (lignes du tableau ci-dessus) : - Formation & Administration - Recherche & Valorisation

3 - Recherche personnel externe (électricité, déplacements domicile travail et mobilier des personnels non UJF dans les laboratoires gérés par l UJF) - Transports - Indirect (émissions liées aux immobilisations de biens) L électricité désigne les émissions liées à la consommation d électricité (générées lors de la production, du transport et de la distribution de l électricité). Le thermique regroupe les émissions induites par les consommations de gaz, fioul et chauffage urbain. Les fluides frigorifiques sont les volumes de fuite des gaz frigorigènes contenus dans les groupes froids. Les procédés hors énergie désignent les gaz qui sont utilisés dans les laboratoires de recherche pour des expériences scientifiques. Les déplacements prennent en compte les émissions générées par la flotte de véhicule administratifs, par les déplacements domicile travail des personnels et ceux des étudiants ainsi que les émissions liées aux missions professionnelles. Les immobilisations désignent les bâtiments, le matériel informatique et le mobilier. Ces immobilisations sont amorties sur la durée d utilisation des biens (50 ans pour les bâtiments ; 5 ans pour le matériel informatique et 10 ans pour le mobilier). Les premières remarques relatives au bilan GES générées par l UJF Le volume d émissions de GES générées par l UJF est très important, comme toute institution de cette taille fortement impliquée internationalement. Si on retranche les émissions dues aux déplacements domicile travail des étudiants et au personnel externe et que l on divise le total par le nombre de personnels que comptait l UJF en 2011 (soit ( ) / 3487), on obtient un volume d émissions de gaz à effet de serre par personne de 7 t eco 2. Or, selon le GIEC i, pour limiter le réchauffement global à 2 C, il faudrait parvenir à un volume d émissions inférieur à 2 t eco 2 par personne en Il est donc important, comme le préconise le Plan Vert de l UJF, d agir pour limiter ces émissions, afin que l Université Joseph Fourier réduise son impact environnemental. Le poste le plus émetteur est celui des transports, avec deux sous-postes prédominants qui sont les déplacements domicile travail des personnels et les missions professionnelles. Le détail des émissions générées par les déplacements est représenté ci-dessous.

4 Les déplacements domicile travail des personnels, sources de t eco 2 en 2011, sont caractérisés par la part prépondérante de la voiture, très émettrice en CO 2. Pourtant, selon l enquête de mobilité 2011, le personnel de l UJF apparaît comme vertueux, avec seulement 32,6% de déplacements en voiture (auto soliste) et presque 30% de mode doux (marche et vélo). Pour limiter l utilisation de la voiture dans les déplacements domicile travail et les déplacements professionnels, l UJF a élaboré un plan de déplacement d administration (construction de parking à vélos sécurisés, de douches, communication sur l offre de transport en commun et de covoiturage, etc.). Les missions professionnelles prises en charge par l université en 2011 ont généré 4375 t eco 2 émissions dues à 83% au transport aérien. Afin de réduire ces émissions, l UJF met à la disposition de ces personnels des salles de visioconférence permettant au personnel chercheur ou administratif d assister à une réunion sans avoir à se déplacer. Pour les trajets en France, il est préconisé de privilégier le transport ferroviaire, en moyenne 10 fois moins émetteur que l avion. La quantité d émissions générées par les biens immobilisés est aussi très importante. Le matériel informatique représente un part non négligeable de ce poste. Pour réduire les émissions générées par les immobilisations de matériel informatique, il faut augmenter leur durée d utilisation. Certains matériels sont changés après 3 années d utilisation, alors qu ils peuvent durer 5 à 6 ans. La troisième source d émissions de gaz à effet de serre est la consommation énergétique, qui est détaillée sur le graphique ci-après.

5 En kwh, c est la consommation d électricité qui prédomine Consommations énergétiques de l'ujf en kwh Chauffage Electricité Gaz urbain Fioul Data Centers Autres usages Thermique En kwh, c est la consommation d électricité qui prédomine (plus de 24 GWh en 2011). Cependant, comme le facteur d émission associé à l électricité produite en France est très faible (grâce à la génération d électricité nucléaire), cette consommation électrique ne génère «que» t eco 2, ce qui reste tout de même conséquent. Si cette consommation électrique ne pèse pas lourd en volume d émissions, elle induit une facture assez salée pour l université et qui pourrait devenir indigeste en cas d une forte hausse des prix de l électricité comme le prévoit la Commission de régulation de l énergie ii. Il est intéressant de noter que, comme le montre le graphique ci-dessus, l électricité consommée par les data centers iii représente plus de la moitié de la consommation totale de l UJF iv. Pour diminuer cette consommation électrique des data centers, de nouveaux dispositifs de refroidissement sont en cours d expérimentation dans le cadre du programme Green IT v. En outre, plus de 20 GWh de gaz ont été utilisés pour le chauffage en 2011, ce qui a engendré t eco 2 émises dans l atmosphère. Pour finir, il est important de souligner que les résultats sont affectés par un haut niveau d incertitude. Ceci est dû à l incertitude relative aux données collectées (données indisponibles, incohérentes, etc.) ainsi qu à l incertitude qui touche les facteurs d émissions fournis par l ADEME vi. Ce Bilan des émissions de GES est donc à considérer comme un ordre de grandeur des émissions effectivement générées par l université.

6 i Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'evolution du Climat ii La Commission de régulation de l'énergie (CRE) prévoit une hausse du prix de l électricité de 16 à 24% pour les entreprises à horizon Source : La hausse de l'électricité pèsera sur les exportations françaises Le Monde 22 mai 2013 iii Un data center est un ensemble informatique composé entre autres de serveurs et permettant le stockage de données. iv Source : Etude de la consommation électrique des data centers menée en 2010 au sein de la Direction du Système d Information v Green Information Technology vi Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie Julie Chebance et Pierre Kermen Mission Développement Durable de l UJF

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