L Europe en marche vers la défense antimissiles?



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Transcription:

L Europe en marche vers la défense antimissiles? Bruno Gruselle Chargé de recherche (24 novembre 2005) L existence d une menace balistique fait l objet d un consensus entre les pays européens. Les deux structures de sécurité européennes, l Alliance atlantique et l Union européenne, ont souligné leurs préoccupations vis-àvis de l accélération de programmes de missiles qui font peser dès maintenant sur les forces des partenaires et sur le territoire de certains alliés un risque important en cas de crise. L Union européenne a souligné, lors du sommet de Thessalonique en décembre 2003, la réalité de la dissémination des technologies de missiles source d instabilité et de nouveaux risques pour les partenaires. Pour réagir à ce phénomène de prolifération, l Union a lancé en décembre 2003 la stratégie de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive confiée pour sa mise en œuvre à l équipe de Javier Solana. Dès la fin des années 1990, les membres de l OTAN, reconnaissant le risque pesant sur les forces de l Alliance, ont lancé des études techniques visant à définir l architecture d une défense antimissiles de théâtre. Lors du sommet de Prague en 2002, les chefs d État de l Alliance ont réitéré leur volonté, déjà exprimée par les ministres de la Défense en juin, de voir les forces de l Alliance se doter de moyens de se défendre sur les théâtres d opération et d engager une réflexion concernant la protection du «territoire de l Alliance et des populations civiles». Outre le programme de Missile defense américain, plusieurs États européens ont lancé ou participent aux développements de systèmes de défense de théâtre. La France et l Italie poursuivent ensemble la mise au point d une capacité de défense antimissiles de théâtre avec le système SAMP/T, basé sur l intercepteur Aster-30 de MBDA. L Allemagne et l Italie coopèrent avec les États-Unis sur le programme Medium Extended Air Defense System (MEADS), version européanisée du Patriot Advanced Capability-3 de Raytheon.

2 2 Paris a également lancé plusieurs études visant à juger de la faisabilité technique de systèmes d alerte avancée pour la détection des tirs de missiles balistiques. Enfin, l OTAN a débuté le déploiement opérationnel de l Air Command and Control System (ACCS), système de commandement de la défense aérienne de l Alliance dont l image miroir française est le Système de Commandement et de Contrôle des Opérations Aériennes (SCCOA). L ACCS, réseau de communication et de diffusion des informations, devrait comporter un module projetable dédié à la gestion des opérations extérieures et équipé de logiciels de gestion de la bataille balistique. Pour des raisons de maturité technique, de coûts économiques et de logiques opérationnelles, les deux problématiques défense du territoire et des forces ont été scindées et traitées séparément. Cette logique répond également à une certaine réticence à Berlin comme à Paris à s engager dans un projet de défense du territoire jugé à la fois contraire à la démarche de responsabilisation de l Union européenne en matière de sécurité et quelque peu incompatible avec les politiques de lutte contre la prolifération poursuivies par les deux capitales. La démarche de l OTAN se structure donc autour de trois axes principaux : Un programme visant à équiper l Alliance d une architecture et des moyens de défendre ses forces contre les missiles balistiques de théâtre (Active Layered Theatre Missile Defense program) ; Une réflexion technico-opérationnelle sur la structuration possible d un système de défense du territoire ; Pour mémoire, une coopération avec la Russie sur les défenses de théâtre. De loin le plus avancé, le programme de défense de théâtre est entré depuis mars 2005 dans une phase de développement visant un déploiement opérationnel en 2010. En ce qui concerne la défense du territoire, les conclusions d une première étude de faisabilité engagée après le sommet de Prague, ont été remises cet été. Le succès de la démarche de l Alliance en matière de défense antimissiles est pourtant loin d être assuré. L équation comporte, comme c est souvent le cas pour l OTAN, plusieurs variables : cohérences des architectures retenues avec les capacités technologiques et industrielles des partenaires, adaptation du système à l environnement géographique de l Europe et réalisme financier du projet. Il reste à savoir si, l équation technicofinancière une fois résolue, les Alliés pourront trouver un consensus politique suffisant pour bâtir ensemble les deux projets.

3 3 Une équation technique et financière complexe La défense de théâtre est un objectif réalisable pour l Alliance. Comme le rappelle Robert Bell, ancien secrétaire général adjoint à l OTAN, la question centrale dans le programme OTAN de défense antimissiles de théâtre demeure de trouver un équilibre entre les investissements consentis par les Nations et le financement commun de l Alliance 1. Il est évident que le seul budget commun n est pas suffisant pour bâtir ex-nihilo une architecture de ce type. A l inverse, un tel programme ne peut pas être une simple addition arithmétique des contributions de chaque partenaire, sauf à considérer que l un d entre eux fournisse clef en main une architecture interopérable avec celle de l Alliance en matière de défense aérienne. Car il faut garder en tête que la défense antimissiles doit être intégrée dans l ensemble plus vaste que constitue la défense aérienne. Comme le dernier conflit en Irak l a démontré, une capacité antimissiles indépendante du reste de la chaîne de défense aérienne pose de sérieux problèmes en termes de sécurité de l espace aérien 2. Or, l OTAN développe depuis 1979 un nouveau système de commandement des opérations aériennes nommé Air Command and Control System (ACCS). L ACCS, qui constituera le socle commun et interopérable de la défense aérienne de l ensemble de l Alliance y compris d ailleurs pour les opérations extérieures, est donc le candidat naturel pour fédérer les moyens nationaux de défense antimissiles. En effet, il paraît financièrement inconcevable que l Alliance paye avec les budgets d infrastructure le coût de développement et d acquisition de toutes les composantes du système (intercepteurs et capteurs) en faisant fi des développements nationaux. Le choix effectué au sommet d Istanbul en juin 2004 de confier à un bureau de programme la charge d intégrer un système de théâtre est donc cohérent à la fois avec l état actuel des programmes américains, français, allemand et italien mais également avec les développements et ressources de l Alliance. Une défense du territoire incertaine La situation paraît en revanche plus compliquée pour ce qui concerne la défense du territoire et des populations civiles. Le coût d une telle défense, si l on choisit pour en juger le programme américain de MD, est extrêmement élevé (plusieurs milliards d euros). Les solutions techniques en matière d intercepteurs sont au mieux incertaines, sachant que les choix dépendent fortement de la nature géographique du territoire à défendre et de la menace. La transplantation du système américain en Europe apparaît à tout point de vue irréaliste en l état : l Alliance est bien plus proche des zones de risque que les États-Unis (Iran, Syrie) et n a pas les capacités 1 «Addressing NATO s missile defense challenge», May 2004. 2 Voir à ce propos l étude réalisée par Ted Postol «An informed guess about why Patriot fired upon friendly aircraft», avril 2004.

4 4 financières pour développer un système complet (ou l acquérir sur étagère). Pour l OTAN, la seule solution est de procéder par étapes sur la base d une évaluation réaliste du rapport entre les besoins et les capacités industrielles et financières. Or, quel est le besoin immédiat? Vu de Paris (et de Londres), l accent doit être mis sur les capacités de détection et le renforcement de la boucle de commandement et de contrôle. Vu d Istanbul (ou de Rome), le déploiement d intercepteurs capables de défaire les missiles iraniens ou syriens, plutôt que nord-coréens ou chinois est la priorité. Ces visions sont loin d être irréconciliables et pourraient constituer le socle nécessaire pour bâtir un consensus au sein de l Alliance. Du reste, l évolution de la menace balistique reste une inconnue majeure. La décision de Tripoli de mettre un terme à ses programmes proliférants en 2002 a constitué, vu de l Europe, une (bonne) surprise stratégique. Mais d autres éléments peuvent venir remettre en cause les projections des planificateurs alliés. L apparition à moyen terme d une menace basée en mer est loin d être irréaliste 3, même si elle ne s est pas concrétisée à ce jour. De façon générale, la compatibilité chronologique entre le développement de solutions antimissiles et l évolution de la menace demeure donc l une des principales questions en suspens. Reste à savoir ce qui est techniquement et financièrement réaliste comptetenu de l inexpérience des industriels européens dans le domaine des intercepteurs exoatmosphériques (ou de couche-haute). Russes et Américains ont investi pendant des dizaines d années sur ces sujets. Seuls les premiers possèdent aujourd hui un système opérationnel déployé autour de Moscou qui est fondé, il faut le rappeler, sur des intercepteurs à charge nucléaire mégatonnique. Le rattrapage technologique qu imposerait la réalisation d un programme (national ou européen) d intercepteurs exoatmosphériques ne semble pas pouvoir pas être financé aujourd hui par les budgets militaires des Européens. Il semble donc que, pour réellement prendre en compte la menace, telle que vue par les Alliés, une démarche par étapes s impose, qui pourrait s appuyer sur plusieurs bases technologiques : Les programmes de défense de théâtre des Alliés (éventuellement leur modernisation) et le système de commandement de l Alliance atlantique l ACCS ; 3 Il semblerait que Téhéran ait procédé en 1998 à un tir de missile de type SCUD depuis une barge. Kenneth Timmerman, Trumped by Iran s new missile, Washington Times, May 1999.

5 5 Les capacités américaines 4 et les programmes européens 5 en matière d alerte avancée ; Certains systèmes américains aujourd hui en développement (THAAD, SM-3). Le processus serait alors construit sur l agrégation des moyens au fur et à mesure de leur disponibilité. Il semble nécessaire d engager une évolution du système de commandement visant à permettre l intégration des éléments existants et à venir. La mise en place d un programme de simulation et d essais destiné à vérifier cette intégrabilité paraît être le meilleur moyen de poursuivre cet objectif. Elle doit s accompagner de la conception d un système de décision opérationnellement robuste mais adapté à la fois à la particularité politique de l Europe (souveraineté des pays) et à sa configuration géographique particulière. Enfin, elle suppose que les États-Unis acceptent l existence d un centre de commandement européen de la défense antimissiles disposant directement des informations provenant de ces capteurs. En la matière, Washington devra surmonter de très fortes réticences qui ont déjà été exprimées dans le cadre des travaux sur le système japonais de défense antimissiles. Car la principale difficulté à laquelle fait face l ambition de bâtir pour l Europe un système de défense antimissiles n est ni seulement financière ou technique, elle est également politique. Surmonter les obstacles politiques : condition sine qua non de la poursuite des efforts de l Alliance. La réticence de certains alliés envers le lancement d un programme de défense antimissiles pour l OTAN n est pas aussi marquée qu elle ne le fût à la fin des années 1990 lors du lancement du programme National Missile Defense par l administration démocrate américaine. Le débat focalisé alors sur la continuation de l équilibre stratégique de la Guerre froide n a effectivement plus lieu d être après le retrait américain du traité ABM en 2001 et l accord trouvé à Moscou en 2002 sur le maintien de la parité nucléaire entre Russie et États-Unis. La question qui paraît se poser aujourd hui est celle de l implication de l Europe dans sa propre défense. L intégration dans un système de défense antimissiles global est naturellement synonyme du renforcement du lien de sécurité transatlantique, sauf à considérer que l Europe est techniquement et financièrement à même de bâtir seule son propre système. Pour autant, si ce renforcement est inévitable, les choix 4 Au premier rang desquels les radars d alerte avancée de Fylingdales (R.-U.) et de Thulé (Groenland) ainsi que la constellation de satellites Defense Support Program (DSP) et à terme Space Based Infrared Sensors. 5 La Délégation générale pour l armement a ainsi lancé le programme SPIRALE de démonstrateurs de satellites d alerte infrarouges. Deux satellites devraient être mis en orbite géostationnaire en 2008. http://www.defense.gouv.fr/sites/defense/decouverte/materiels/prospective/espace id entifier_les_departs_de_missiles_balistiques

6 6 d architecture de décision qui seront effectués à l OTAN détermineront la part que l Europe occupera dans la défense collective. En particulier, il reviendra aux gouvernements européens de choisir ensemble la forme de la structure de commandement chargée de la défense antimissiles et de lui donner les outils nécessaires pour remplir efficacement sa mission notamment en termes de délégation de décision, de règles et de conditions d engagement. C est à travers leur implication dans la structuration de la défense antimissiles commune que les États européens parviendront à se donner les moyens de prendre en main leur propre sécurité dans ce domaine. Le soutien de la France au lancement de l étude sur la défense du territoire de l Alliance se fonde sur l articulation positive entre dissuasion nucléaire et défense antimissiles. Cette dernière semble être à présent considérée par Paris avant tout comme un outil de défense comme les autres 6, la dissuasion nucléaire demeurant quant à elle l unique ultime garantie de sécurité du pays. Les opinions exprimées ici n engagent que la responsabilité de leur auteur. 6 Auquel doit donc s appliquer des évaluations d ordre budgétaire, technique et opérationnel. http://www.frstrategie.org Bruno Gruselle, Chargé de recherche b.gruselle@frstrategie.org