La thermothérapie Cours n o 336 Dans le cours précédent, nous avons notamment parlé d hydrothérapie chaude. Il s agit en fait d une forme de thermothérapie. Celle-ci n est rien d autre que le recours à différentes sources de chaleur, dans un but thérapeutique. Faut-il répéter ici le sens qu un naturopathe doit accorder au mot thérapie. À proprement parler, la chaleur ne guérit pas. Seul le pouvoir auto-guérisseur des êtres vivants guérit. Mais la chaleur peut aider le pouvoir auto-guérisseur dans son action de guérison. Dans ce cours sur la thermothérapie, nous parlerons donc des différentes sources de chaleur, sauf celle qui implique l eau chaude. Il sera donc question de bain sauna, de bain de vapeur, de coussins chauffants et de lampes infrarouges. Nous complèterons ce cours de thermothérapie en glissant quelques mots sur la pyrexie (fièvre), de même que sur la sueur et la transpiration. Le bain sauna Dans un bain sauna, la chaleur se situe généralement entre 70 et 88 degrés Celsius. Certains individus peuvent supporter des chaleurs plus élevées, mais ce n est pas nécessaire. La chaleur d un bain sauna est néanmoins relativement élevée. Ce qui fait qu elle demeure supportable, c est que le taux d humidité est faible. Il se situe entre 10 et 20%. Dans un bain sauna, la peau transpire abondamment, mais ce n est pas apparent. L air étant très sec, la sueur est très rapidement captée par l air ambiant et la peau demeure relativement sèche. Le cérémonial d un bain sauna peut être élaboré, comme il peut aussi être très simple. Précisons d abord qu il n est pas recommandé de prendre un tel bain immédiatement après le repas. Il faut attendre deux heures après celuici pour éviter que la digestion vienne entraver la détente que procure le sauna. 1
Idéalement, le sauna est précédé d une douche chaude, mais ce n est pas absolument nécessaire. Mais la peau doit cependant être propre avant d entrer dans le sauna. Le sauna se prend nu. Si les mœurs l exigent, on peut utiliser un maillot de bain. Généralement une simple serviette de bain fait l affaire. Dans un sauna, il y a deux endroits où l on peut s asseoir ou se coucher. Il s agit en fait de bancs. L un est situé en bas; l autre est plus élevé. Au début, on peut s asseoir sur le banc du bas. La température y est moins élevée. Sur le banc du haut, comme la chaleur monte, il fait plus chaud. Au début, en entrant dans le sauna, on peut ressentir un léger sentiment d oppression. Mais cette sensation passe rapidement, une fois que l organisme s est quelque peu habitué à la chaleur. Le temps de séjour dans le sauna ne devrait pas dépasser une quinzaine de minutes. Pour certains, dix minutes suffisent. Ce séjour peut être suivi d une douche froide. Pour certains la douche peut être tiède. Cette douche sera rapide et suivie d un deuxième séjour dans le sauna. Dans ce cas, la transpiration apparaîtra plus rapidement. Pour l accélérer davantage, on peut jeter un peu d eau sur les pierres chauffées. Ce deuxième séjour sera également suivi d une douche froide ou tiède. Certaines personnes font un troisième séjour dans le sauna, mais ce n est pas nécessaire. On passe ensuite à la salle de relaxation. La relaxation est indispensable après le sauna. On revêt un peignoir pour éviter de prendre froid et on se repose durant 20 ou 30 minutes. Le bain de vapeur Le bain de vapeur donne l impression que la température y est particulièrement élevée. En fait, elle est plus basse que celle du bain sauna. Cette température se situe entre 54 et 71 degrés Celsius. Ceci donne, en degrés Fahrenheit, 130 à 160. La différence fondamentale, c est que le bain de vapeur peut contenir entre 40 à 70% d humidité. Les molécules d eau qui sont en suspension dans l air 2
font que ce bain semble plus difficilement supportable pour la peau. En fait, le bain de vapeur donne l impression d une température extrême. Dans le bain de vapeur, la transpiration semble considérable, alors que, dans le bain sauna, elle est moins notable. C est que l air du bain de vapeur est plus ou moins saturé d eau. Cet air ne peut pas soutirer au corps l eau provenant de la transpiration. Celle-ci reste donc sur la peau. Il faut dire aussi que la respiration se fait plus difficilement dans un bain de vapeur que dans un bain sauna. Cette vapeur a tendance à se condenser sur les parois des alvéoles pulmonaires, rendant ainsi plus difficile la respiration. Le cérémonial du bain de vapeur est très semblable à celui du bain sauna. On y fait habituellement deux périodes de séjour. Ces périodes sont habituellement un peu moins longues que celles réalisées dans un bain sauna. On peut dire, en réalité, que le bain de vapeur impose plus de difficulté à l organisme. Le bain sauna lui est donc préférable pour atteindre une bonne relaxation. Coussins chauffants et lampes infrarouges Ces coussins et ces lampes peuvent être utiles pour réchauffer certaines tissus de l organisme. Il faut cependant les utiliser à bon escient. On ne doit pas appliquer de chaleur dans les cas d inflammation, ni dans les cas d infection. Sur des blessures, on doit d abord appliquer du froid. Après 36 à 48 heures, on peut utiliser de la chaleur pour favoriser la guérison. Dans les cas où l épanchement de liquides n est pas trop marqué, on peut utiliser la chaleur après 24 heures. Dans les cas de douleurs chroniques, sans inflammation, comme dans l arthrose par exemple, la chaleur peut s utiliser avantageusement. On peut aussi l utiliser dans les affections cutanées. La chaleur peut alors favoriser le drainage du pus et l aboutissement des abcès. Le phénomène de la fièvre Dans la fièvre, le corps augmente naturellement sa chaleur dans le but de mieux neutraliser et d éliminer certaines substances indésirables, souvent de 3
nature bactérienne ou virale. Les individus bien vitalisés font plus de fièvres que ceux qui le sont moins. C est le cas notamment des enfants. La chaleur corporelle augmente en fonction du travail intense de certains organes situés dans les cavités thoracique ou abdominale. La température normale du corps se situe entre 36.8 et 37 degrés C. Le matin, la température du corps est un peu moins élevée que le soir. On parle d un début de fièvre si la température corporelle, le matin, atteint 37.5 degrés et le soir 38 degrés. Il s agit cependant d une fièvre légère. La fièvre sera dite modérée, si la température du corps se situe entre 38.3 et 38.8 degrés. À partir de 40 degrés ou plus, on parle d une fièvre élevée. Durant la fièvre, l organisme est en plein travail de désintoxication. Il n est donc pas souhaitable de mettre fin à ce travail en tentant de casser la fièvre. Si celle-ci devient trop forte, on peut cependant la contrôler. On y parvient en abaissant quelque peu la température du corps. On peut utiliser une débarbouillette d eau froide sur le front. Dans les cas où cette méthode ne serait suffisante, on peut utiliser celle du bain refroidissant. On plonge l enfant dans une eau à la température du corps, puis on ajoute un peu d eau froide. Il ne faut pas abaisser trop radicalement la température corporelle. Une simple diminution d un ou deux degrés, tout au plus, suffit. Le but n est pas ramener la température du corps à la normale, mais simplement d abaisser quelque peu la fièvre. Cette méthode du bain ne devrait pas être utilisée avant que la température atteigne 38.9 ou 40 degrés. Durant la fièvre, il convient d hydrater convenablement l individu. Dans le cas d un enfant, le besoin de liquide augmente de 20% pour chaque degré au dessus de 37 degrés C. Lorsqu on prend la température d un individu, il faut savoir que la température orale est généralement d un degré F. plus basse que la température rectale. C est idéalement la température rectale qu il faut utiliser lorsque c est possible. La personne fiévreuse devrait normalement être placée dans une chambre dont la température se situe entre 19 et 20 degrés C. Si elle a froid, il ne faut pas hésiter à la couvrir. Le fait de transpirer au cours d une fièvre est souhaitable pour l organisme. 4
La sueur et la transpiration La thermothérapie favorise la production de sueur (sudation) et son évacuation (transpiration). Du même coup, elle permet une certaine désintoxication. Il faut cependant savoir que la sueur qui résulte de la chaleur ne contient pas la même quantité de déchets que celle qui provient d un effort physique intense. La sueur de chaleur est surtout une forme de déshydratation. Celle de l effort physique en est une de désintoxication réelle puisqu elle est chargée de déchets toxiques. Le bain sauna contribue plutôt légèrement à la désintoxication. Sa principale vertu est de favoriser la relaxation. Suite à un effort physique intense, les grandes sudoripares éliminent beaucoup de déchets uriques. Les glandes sébacées, pour leur part, éliminent notamment du cholestérol. La thermothérapie peut donc définitivement favoriser la relaxation et, jusqu à un certain point, la guérison. Mais c est l effort physique qui assure le mieux la désintoxication. Or celle-ci est un élément majeur dans la correction des troubles reliés à la rétention de déchets dans l organisme. Dans tous les cas où il est possible de pousser suffisamment l effort physique, le naturopathe privilégiera cette approche plutôt que celle de la thermothérapie. Chez les personnes dévitalisées, il privilégiera d abord la trophothérapie. Son utilisation de la thermothérapie sera nécessairement plus limitée que celle de la kinésithérapie (activité physique pratiquée dans un but thérapeutique) et de la trophothérapie. 5