LA LEPTOSPIROSE. Vous êtes concernés!



Documents pareils
Vaccinations et milieu professionnel

LA VACCINATION PROFESSIONNELLE

Qu est-ce que la peste?

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

Tuberculose bovine. Situation actuelle

ENTENTE INTERDEPARTEMENTALE

Vaccinations - Rédaction Dr BOUTON

1.1.2 : Indiquer la voie de pénétration du microorganisme

Parasites externes du chat et du chien

PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

Ensemble de documents d orientation sur la maladie à virus Ebola

Comment concevoir son lit biologique

Ce que les femmes enceintes doivent savoir au sujet de la grippe H1N1 (appelée grippe porcine auparavant)

Restauration collective. quelques aspects réglementaires

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Gestion de la crise sanitaire grippe A

HUMI-BLOCK - TOUPRET

Chapitre VI : Gestion des risques épidémiques

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

STOP à la Transmission des microorganismes!

Protection du personnel

Les Infections Associées aux Soins

HACCP et sécurité sanitaire des aliments

Les maladies transmises par les animaux

Réglementation, Sécurité, Surveillance, Hygiène - Baignades accès payant / Accès gratuit - page 1

NOR : DEV O C

Création : Noir O Blanc

QU EST-CE QUE LA TUBERCULOSE?

Décrets, arrêtés, circulaires

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Protégeons-nous ensemble!

Rhume ou grippe? Pas d antibiotiques!

Infestation par Dipylidium caninum,

BOITE A IMAGES PREVENTION DE LA MALADIE A VIRUS EBOLA

Infection par le VIH/sida et travail

4. Comment la maladie est-elle transmise à l homme? 2. Les composantes des soins de santé primaires : 1. Qu est-ce que l Initiative de Bamako (IB)?

gale - Brochure d information -

Les Arbres décisionnels

Fiche de données de sécurité

1. Identification de la substance ou préparation et de la Société. 2. Composition/ informations sur les composants

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

PROSPECTUS INTERNATIONAL. International FRANÇAIS LETHBRIDGE, ALBERTA, CANADA

Le test de dépistage qui a été pratiqué à la

LIVRET DE CONSIGNES DE SÉCURITÉ. Agents réalisant la collecte des déchets

Savez-vous ce qu'est exactement un vaccin à part un produit qu'on injecte et qui protège contre une maladie?

Dracunculose Association Française des Enseignants de Parasitologie et Mycologie (ANOFEL)

Quelques règles minima d hygiène à respecter pour la partie restauration de votre centre

Attention vague. de très grand froid

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

PROFIL DE VULNERABILITE DES EAUX DE BAIGNADE Plage Boulevard de la Plage à VER-sur-MER RAPPORT DE SYNTHESE

Comment ça va? Quand ça ne va pas. 4 comment ça va?

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

Carte de soins et d urgence

Les parasites externes du chien

Fiche de données de sécurité Selon l Ochim (ordonn. produits chim.) du , paragr.3

FICHE DE SECURITE FUMESAAT 500 SC

Infections urinaires chez l enfant

Vulcano Pièges Fourmis

GUIDE DE BONNES PRATIQUES POUR LA COLLECTE DE PILES ET ACCUMULATEURS AU LUXEMBOURG

Vaccinations pour les professionnels : actualités

A-ESSE s.p.a. FICHE DE SÉCURITÉ

LE POINT DE VUE DE FNE

FICHE DE DONNEE SECURITE

H A C C P. Hazard Analysis, Critical Control Point. Analyse des dangers, maîtrise des points critiques. Programme de formations.

LA PERTE DE CONSCIENCE

La vaccination, une bonne protection

Fiche de données de sécurité

Cahier des bonnes pratiques pour un nettoyage écologique des locaux du Conseil Général de la Gironde

Hygiène alimentaire en restauration collective

C. difficile. Réponses aux questions les plus fréquemment posées sur le. à l Hôpital général juif HÔPITAL GÉNÉRAL JUIF SIR MORTIMER B.

Les vaccinations en milieu professionnel

Hygiène alimentaire en restauration collective

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

Arrêté royal du 27 mars 1998 relatif à la politique du bien-être des travailleurs lors de l exécution de leur travail (M.B

Le Livre des Infections Sexuellement Transmissibles

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

MISE À JOUR SUR L ÉVOLUTION DE LA SITUATION CONCERNANT

LES INCONTOURNABLES DE L HYGIENE ALIMENTAIRE EN RESTAURANT SATELLITE

Conseils aux voyageurs

Paquet hygiène : Le règlement 852/2004 relatif à l hygiène des denrées alimentaires

LA DÉMARCHE GLOBALE DE PRÉVENTION. La méthode HACCP. olet 1 : Informations générales

Conduite à tenir devant une morsure de chien (213b) Professeur Jacques LEBEAU Novembre 2003 (Mise à jour mars 2005)

NOP: Organic System Plan (OSP) / EOS: Description de l Unité Information et documents requis

LES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES. Le 2 décembre 2008

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

Demande préalable pour un projet de création ou de modification d'un plan d'eau

vaccin pneumococcique polyosidique conjugué (13-valent, adsorbé)

COOPERATION BELGIQUE - BURUNDI Programme 2012 de bourses d études et de stage hors-projet

REHABILITATION DE LA FRICHE INDUSTRIELLE DE L ESTAQUE. Surveillance médico-professionnelle des entreprises intervenantes

La drépanocytose. Sikkelcelziekte (Frans)

Fiche de données de sécurité

Sportifs et médicaments Questions et réponses

Questionnaire Lycée SALLE DES EAUX DU MONDE

Hygiène alimentaire. Introduction

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Immukine 100 microgrammes/0,5 ml solution injectable (Interféron gamma-1b recombinant humain)

Principaux éléments de l emploi en particulier la filière professionnelle, le cadre d emplois correspondant au poste, la durée de travail, etc

Le but de la radioprotection est d empêcher ou de réduire les LES PRINCIPES DE LA RADIOPROTECTION

NOTICE : INFORMATION DE L'UTILISATEUR. DAKTOZIN 2,5 mg/150 mg pommade Nitrate de miconazole et oxyde de zinc

Transcription:

LA LEPTOSPIROSE Vous êtes concernés!

1. La maladie La leptospirose? Provoquée par une bactérie mobile : le leptospire MALADIE INFECTIEUSE: développement de micro-organismes qui peuvent provoquer des lésions en se multipliant. ZOONOSE: maladie pouvant être transmise par les animaux.

1. La maladie Les leptospires sont des bactéries résistantes (1) dans l environnement Elles peuvent survivre de quelques jours à plusieurs mois dans ces milieux : (1) Ferguson IR. A European Perspective on Leptospirosis. Microbiology Europe 1994; jan-fév: 8-11.

1. La maladie Les modes de transmission Par contact direct avec un animal vivant (urine) ou mort. Par contact indirect avec l environnement contaminé (eau de lac, mare, rivière souillée ).

1. La maladie Quels animaux sont vecteurs de la maladie?* Rongeurs: - 60% chez les rats musqués - 50% chez les ragondins et les rats noirs Animaux sauvages: - chauve-souris, hérissons, cerfs, mangoustes, putois, fouines, * Animaux domestiques et d élevage: - Elevages porcins, bovins, ovins - Mais aussi les chiens, chevaux *Aviat & al, Leptopsira exposure in the human environment in France : A survey in feral rodents and in fresh water, Comp Immunol Microbiol Infect Dis (2008), doi: 10.1016/j.cimid.2008.05.004 * Rapport de l activité diagnostic Leptospirose 2010 VetAgro Sup Campus Vétérinaire (ENVL) N 3

1. La maladie Les voies d accès de la bactérie par les plaies de la peau par une peau saine macérée (les bactéries peuvent traverser l épiderme fragilisé) par les muqueuses: nez, bouche, yeux

1. La leptospirose : symptômes Symptomatologie Incubation : 2 à 20 jours Atteintes primaires Symptômes pseudo-grippaux brutaux Apparition brutale de fièvre avec frissons Myalgies, céphalées, troubles digestifs fréquents Souvent d expression bénigne, et le diagnostic est difficile à poser Aggravation des symptômes Évolution de la maladie qui peut parfois évoquer une septicémie avec atteinte viscérale : hépatiques, rénale, méningée, pulmonaire

1. La leptospirose : symptômes Symptomatologie Les conséquences pour les cas graves Résultats préliminaires d une étude néerlandaise sur 10 ans 4 88% d hospitalisation, et 64% en soins intensifs Autour de 10% de mortalité 27% de problèmes à long-terme, dont 11% sévères* Fatigue, myalgies, douleur articulaires, maux de tête et plaintes psychotiques 1,3% d incapacité de travail de durée indéterminée * Définies comme des plaintes sur plus d un an, ou nécessitant une prise en charge clinique (4) Hartskeerl et al, Emergence, control and re-emerging leptospirosis: dynamics of infection in the changing world, 2011, Clinical Microbiology and Infection, vol 17: 494-501

2. L épidémiologie Zones à risque Définies en fonction: d éléments géographiques naturels: cours d eau, lacs, ravines ou façonnées: voies navigables d éléments climatiques: forte pluviométrie, température élevée de facteurs relevant de l activité humaine: agriculture, élevage de facteurs favorisant la multiplication des rongeurs mauvaise gestion des déchets ménagers, égouts, Le risque est plus élevé dans les zones chaudes et humides.

2. L épidémiologie Saisonnalité des cas recensés en métropole (2) (2) Rapport annuel d activité du CNRL 2012 Pic en été - automne : 60% des cas

3. Témoignages Revue de presse illustrée Article de l Est Républicain, du 28 juillet 2010 (OJD/161451)/ Mme GERARD Isabelle, Extrait de l article : «Gare à la leptospirose» Une étude est en cours dans la basse vallée de l'ognon pour déterminer le taux de contamination des ragondins par cette maladie «Soixante-quinze animaux ont été prélevés autour de Marnay» sur les conseils du centre hospitalier universitaire de Besançon. Quant au choix des ragondins, il s'impose, concernant une maladie dont les «principaux réservoirs sont les rongeurs» Les premiers résultats, le confirment «64 % des ragondins captures en Haute-Saône, pour l'étude, ont rencontré la bactérie responsable de la maladie, au cours de leur existence». La vétérinaire juge le pourcentage «assez élevé» par rapport à des études effectuées dans d'autres secteurs en France. Pour les populations humaines, le risque est loin d'être anodin Puisque certains baigneurs avalent la bactérie simplement en buvant la tasse dans la rivière

3. Témoignages Revue de presse illustrée Article de l Est Républicain, du 22 juillet 2010 (OJD/161451)/ Mme BOSCHIERO Léa, Extrait de l article: «Danger, baignade interdite» En dépit des risques, cette mise en garde n'est jamais respectée à Verdun et alentours En cette période estivale, Voies navigables de France (VNF) effectue des «piqûres de rappel auprès de la population et des collectivités», indique Jacky Peltier, «Un décret daté du 6 février 1932 interdit toute baignade dans les canaux et les rivières domaniales», Quand ils se rendent sur site, et qu'ils trouvent des baigneurs «hors-la-loi», «Alors que des panneaux placés a chaque extrémité de l'ouvrage rappellent que la baignade y est interdite», «Et de toute façon, on ne sait jamais ce que l'on peut trouver au fond de l'eau, déchets en tous genres voire même des animaux», ajoute Patrice Macel. Tous les agents VNF sont par ailleurs vaccinés contre la leptospirose, une maladie infectieuse qui se transmet par l'urine ou la morsure de rat, «mais aussi de brochet».

4. Milieu professionnel Aspect réglementaire: Droit Européen & Droit National Objectifs: Protection des travailleurs contre les risques liés à l exposition à des agents biologiques au travail En pratique le médecin du travail peut: Apporter sa collaboration à l employeur pour identifier les postes ou fonctions à risque, sur la base des tableaux de Maladies Professionnelles, Informer l employeur par écrit des travaux à risque et du risque d exposition, Recommander la vaccination aux salariés exposés, Tenir un registre spécial, nominatif, mentionnant la date du certificat de vaccination Notifier dans le dossier médical un éventuel refus de vaccination.

4. Milieu professionnel Tableau des maladies professionnelles Régime Général n 19A (3) Idée Générale: Travaux exposant au contact d animaux susceptibles d être porteurs de germe et effectués notamment au contact d eau ou dans des lieux humides, susceptibles d être souillés par les déjections de ces animaux : Exemples de travaux rentrant dans cette catégorie: Travaux effectués dans les mines, carrières (travaux de fond), les tranchées, les tunnels, les galeries, les souterrains ; travaux du génie Travaux effectués dans les égouts, les caves, les chais ; Travaux d entretien des cours d eau, canaux, marais, étangs et lacs, bassins de réserve et de lagunage ; Travaux d entretien et de surveillance des parcs aquatiques et stations d épuration Travaux de drainage, de curage des fossés, de pose de canalisation d eau ou d égout, d entretien et vidange des fosses et citernes de récupération de déchets organiques ; Travaux de dératisation et de destruction des rongeurs inféodés au milieu aquatique ; Travaux d encadrement d activité en milieu aquatique naturel (exception faite du domaine maritime) Travaux d assistance, de secours et de sauvetage en milieu aquatique naturel (exception faite du domaine maritime) (3) Décret n 99-645, Journal Officiel du 29/07/99 (Code de la Sécurité Sociale)

4. Milieu professionnel Tableau des maladies professionnelles Régime Agricole n 5 (4) Idée Générale: Travaux exposant au contact d animaux susceptibles d être porteurs de germe et effectués notamment au contact d eau ou dans des lieux humides, susceptibles d être souillés par les déjections de ces animaux : Exemples de travaux rentrant dans cette catégorie: Travaux effectués dans les tranchées, les tunnels, les galeries, les souterrains ; Travaux effectués dans les égouts, les caves, les chais ; Travaux d entretien des cours d eau, canaux, marais, étangs et lacs, bassins de réserve et de lagunage ; Travaux d entretien et de surveillance des parcs aquatiques ; Travaux de pisciculture, de garde-pêche, de pêche professionnelle en eau douce Travaux de drainage, de curage des fossés, de pose de canalisation d eau ou d égout, d entretien et vidange des fosses et citernes de récupération de déchets organiques ; Travaux de culture de la banane, travaux de coupe de canne à sucre Travaux de dératisation ; Travaux de soins aux animaux vertébrés. (4) Décret n 2007-1121, Journal Officiel du 19/07/07 (Code de la Sécurité Sociale)

4. Milieu professionnel Répartition des cas en fonction des professions (5) La leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle. Activités professionnelles En % Agriculture ou élevage 41.8 BTP 23.4 Jardiniers 9.1 Employés des Eaux et Forêts 4 Filière alimentaire 4 Employés pisciculture 4 Militaires 3 Les activités professionnelles à risque (% du nombre de cas sur 15 ans) (3) (5) La leptospirose en France de 2001 à 2003, Rapport CNRL, Institut Pasteur Paris

5. Loisirs La leptospirose est présente dans vos activités de loisirs Les activités dites à risque concernent les loisirs en contact avec l eau douce : Baignade Pêche Canoë-kayak, rafting, Chutes accidentelles dans l eau Tourisme sportif : trekking, raids, triathlon Les contacts avec les animaux sont également à prendre en compte : chasse, pêche, piégeage

6. La prévention Protection Information du personnel à risque Port de vêtements de protection adaptés Respect des consignes de sécurité Vaccination des sujets exposés Indications thérapeutiques : L utilisation doit être définie sur la base des recommandations officielles. Demander conseil à votre médecin

6. La prévention La leptospirose peut être aussi évitée Il est important de respecter les consignes: Désinfecter & Protéger les plaies avec des pansements imperméables Eviter tout contact des mains avec les yeux, le nez ou la bouche Porter son équipement de protection de façon rigoureuse Se laver les mains après le travail effectué