IMPLANTS DENTAIRES: GARDEZ LE SOURIRE! C'est la solution la plus solide pour remplacer une ou plusieurs dents manquantes et retrouver un large sourire. Principe, nouveautés et conseils d'entretien, nos experts vous disent tout sur ce dispositif. JOLIE BOUCHE AVEC HINGRID HABERFELD ET DIDIER PRADERVAND Une carie soignée tardivement, des inflammations et maladies parodontales ou radiculaires, une chute, un accident, l'âge, etc.: et voilà qu'une ou plusieurs dents manquantes perturbe l'équilibre de votre bouche. «C'est loin d'être anodin, confirme le chirurgien-dentiste Jean-Luc Ardouin. La nature a horreur du vide, les dents voisines vont progressivement se déchausser elles aussi.» la clef, des problèmes de mastication, d'élocution et de digestion. Sans compter l'esthétique... Pour y remédier, quelque 90 000 implants sont posés en Suisse annuellement (chiffres de 2011). UNE TECHNIQUE BIEN RODÉE est vrai que la technique affiche un taux de réussite de plus de 95% sur dix ans, celui-ci étant généralement un peu plus élevé pour la mâchoire inférieure et un peu plus bas pour la supérieure. Le principe: selon le nombre de dents à remplacer, une ou plusieurs vis en titane, en alliage de titane ou en zircone (céramique) sont implantées sous anesthésie locale dans l'os de la mâchoire. Ces «fausses racines» sont destinées à recevoir qui une couronne (voir schéma), qui une prothèse amovible (clip) ou fixe (un pont) lorsque plusieurs dents sont à remplacer. L'os se reforme alors autour du dispositif, les spécialistes parlent d'«ostéointégration». «Les cellules osseuses s'apposent sur le titane et fabriquent naturellement de l'os», précise le D' Jean-Luc Ardouin. PRENDRE SON TEMPS En moyenne, plusieurs séances chez le dentiste sont nécessaires pour poser le diagnostic, valider la faisabilité de l'intervention (par une radio panoramique), analyser les facteurs de risques, expliquer la technique, les risques et conséquences de l'opération. Puis il faut «préparer» la bouche, qui doit être exempte de toute pathologie, en réalisant les soins buccodentaires nécessaires, tel un détartrage. Comptez deux à quatre mois avant de poser la couronne définitive. Côté technique, les progrès ne manquent pas! En cas d'os de faible densité, des vis dites «autotaraudantes» permettent aujourd'hui, avec une perforation de seulement 2 mm de diamètre, d'ancrer une vis de 3 à 5 mm pour plus de stabilité. Pour compléter un volume osseux insuffisant, une greffe osseuse, réalisée sous anesthésie locale au cabinet du praticien, est possible à partir d'os prélevés dans la cavité buccale du patient ou d'os de synthèse (phosphate de calcium). Enfin, l'essor de l'imagerie 3D dans les cabinets dentaires permet une étude anatomique de la bouche en trois dimensions afin de déterminer avec précision où positionner l'implant. Ausschnitt Seite: 1/5
SOUS ANESTHÉSIE LOCALE une vis est implantée dans la mâchoire du patient, autour de laquelle l'os se reconstitue en quelques mois. 2. LE CHIRURGIEN PLACE ENSUITE UNE COURONNE sur cette fausse racine très solide, généralement en céramique, pour reproduire parfaitement la forme et la couleur de la dent manquante. La prothèse dentaire est soit scellée, soit vissée. Bridge fixe avant/après Prothèse dentaire amovible avant/après Le remplacement d'un groupe de de dents avant/après Le remplacement d'une dent isolée avant/après La pose d'implants est l'option privilégiée pour remplacer des dents, mais elle reste le choix le plus coûteux. y Ausschnitt Seite: 2/5
UNE HYGIÈNE NÉCESSAIRE S'il n'y a aucune contre-indication liée à l'âge, une bonne hygiène est en revanche absolument indispensable. La consommation de tabac (voir page 68) et d'alcool, un diabète mal équilibré ou une infection buccodentaire sont rédhibitoires. En cas de prise d'un bisphosphonate, médicament contre l'ostéoporose pouvant affecter la qualité osseuse, mieux vaut en parler à son dentiste pour, si besoin, adapter les soins. L'objectif est de garder l'implant à vie. «L'ennemi principal est l'infection péri-implantaire qui entraîne une diminution de la quantité d'os et menace la stabilité du dispositif», explique le D' Philippe Khayat, spécialisé en implantologie. Une bonne hygiène passe par un brossage des dents après chaque repas. Une récente étude internationale* a prouvé qu'une brosse électrique est plus efficace qu'une manuelle. Préférez celles à poils souples ou extra souples douces avec les gencives, et à petite tête pour se faufiler partout. Complétez avec du fil dentaire, des brossettes ou des bâtonnets interdentaires. Sauf infection (saignement, douleur), deux consultations annuelles de suivi suffiront, quatre en cas de parodontite. QUESTIONS DE PRIX Le prix reste un frein car l'addition grimpe vite et peut varier fortement en fonction de chaque situation individuelle. Selon la Fondation Implants Suisse, et «à titre indicatif, le coût total d'une couronne sur implant (sans augmentation de la masse osseuse) peut varier entre 3500 et 5500 francs»; «les coûts techniques (laboratoire dentaire) et des pièces (implant, couronne) représentant souvent plus de la moitié de la facture finale», précise le D' Olivier Marmy, médecin-dentiste à Lausanne. Il est donc toujours recommandé de demander un devis détaillé à votre médecin-dentiste. En cas de doute, il peut même être judicieux de le comparer à un deuxième avis, notamment en cas de traitement très coûteux. D'autant que l'assurance maladie de base ne couvre généralement pas les frais dentaires sauf en quelques rares exceptions (art. 31 LAMa1) telles que les maladies graves (ou leurs séquelles) du Ausschnitt Seite: 3/5
système de la mastication ou celles liées à d'autres pathologies graves relevant de la médecine générale. Des assurances complémentaires existent, mais avec tant de possibilités (montants annuels limités, simples pourcentages, etc.), d'options et de réserves liées à chaque situation individuelle, qu'il est quasi impossible d'en tirer une règle. Vérifiez bien ce qu'il en est pour vous avant de vous lancer. En cas d'accident, l'assurance accidents peut, sur préavis de son médecin-dentiste conseil, prendre en charge les coûts du traitement. Mais cela concerne une minorité de cas. SE FAIRE SOIGNER À L'ÉTRANGER? Face à ces tarifs, et même si personne n'est en mesure d'en articuler le nombre, on sait que de plus en plus de Suisses choisissent de partir se faire soigner à l'étranger, certains dans les pays frontaliers (comptez entre 1900 et 3000 la pose d'un implant et de sa couronne en France) voire plus loin, notamment en Hongrie, destination en Espagne, en Tunisie, en Turquie, etc. Les tarifs proposés sur les rives du Danube (700 en moyenne l'implant, plus zoo pour une couronne) ont en effet de quoi séduire. Avec les vols (deux visites) et l'hébergement, notre journaliste testeuse a obtenu un devis de 2000 pour un implant et une couronne, tarif dégressif pour plusieurs. La première limite de ce tourisme médical est la distance: en cas de complication, difficile de retourner rapidement chez son dentiste hongrois. Et si ses homologues suisses ne refuseront jamais de soigner une urgence, il faut néanmoins se rappeler que les avancées et recherches en matière d'implants ont fait de tels progrès, que souvent les praticiens sont formés à travailler sur tels ou tels types et modèles d'implants pour lesquels ils ont investi en formation, en instruments, en matériel. Il n'est dès lors pas acquis ni automatique qu'ils puissent intervenir sur ceux posés par des médecinsdentistes étrangers. Non pas tant qu'ils ne le veuillent pas, mais simplement parce qu'ils ne le peuvent pas. Votre facture peut donc, in fine, prendre l'ascenseur avec de lourds soins supplémentaires à régler. D'où l'importance de bien peser les avantages / désavantages et risques d'un traitement à l'étranger, d'en évaluer le coût global (vol, hébergement, consultations...) et de vérifier les diplômes du praticien et les normes du matériel posé. Yaacob M, dans «The Cochrane Database of Systematic Reviews», 2014. Ausschnitt Seite: 4/5
CHOISIR SON PRATICIEN En Suisse aussi, bien choisir son praticien est important: si vous faites confiance au vôtre, inutile d'aller chercher plus loin. Sinon, place au bouche à oreille. Parfois, votre praticien vous conseillera ou vous orientera lui-même vers un confrère spécialiste. Sinon, vous pouvez vous renseigner auprès des instituts universitaires de médecine dentaire de Zurich, Berne, Bâle et Genève, auprès de votre médecin-dentiste cantonal ainsi qu'auprès des associations professionnelles que sont la Société suisse d'implantologie orale (SSIO), la Société suisse de chirurgie orale et de stomatologie (SSOS), la Société suisse de parodontologie (SSP) et la Société suisse de médecine dentaire reconstructive (SSRD) ou alors directement auprès de la Fondation Implants Suisse dont les quatre premières citées sont les créatrices et membres de son conseil. > www.fondationimplants.ch TABAC: UNE VRAIE CONTRE-INDICATION Par ses effets sur la microcirculation sanguine, le tabagisme (à partir de dix cigarettes par jour dans tous les cas, quelquefois même moins) ralentit la cicatrisation et réduit considérablement les chances de réussite de l'implant, d'où l'importance d'arrêter au moins quatre semaines avant l'intervention et plus d'un mois après, voire définitivement, puisque le tabac réduira la durée de vie de votre implant. Les autres facteurs de risques, voire même de contre-indications, sont la parodontite, le grincement nocturne des dents (bruxomanie, le port d'une glissière de protection nocturne peut s'avérer nécessaire pour éviter des charges excessives sur l'implant), certaines affections psychiques et leurs médicaments, un trop grand manque de masse osseuse, des troubles de la cicatrisation et évidemment une hygiène buccale insuffisante. QUELLE TRAÇABILITÉ? Interrogée sur la question, la Société suisse des médecins-dentistes confirme que, en application des lois et codes déontologiques, les chirurgiens-dentistes sont tenus d'inscrire dans le dossier médical de chaque patient le nom, la marque, la référence de l'implant, sa date de pose, ses caractéristiques (longueur, diamètre) et le nom de celui qui l'a posé. Ainsi, le patient sera rapidement identifié si le dispositif fait partie d'un lot posant problème. Ausschnitt Seite: 5/5