IK Notes. Savoirs locaux: partage des connaissances entre l Afrique de l Est et l Asie du Sud Un exemple de coopération Sud-Sud



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Transcription:

IK Notes N 55 Avril 2003 Banque Mondiale Savoirs locaux: partage des connaissances entre l Afrique de l Est et l Asie du Sud Un exemple de coopération Sud-Sud En mars 2002, une équipe multisectorielle de 33 membres du personnel de la Banque mondiale, Région Afrique, a entrepris un voyage d étude dans cinq pays de l Asie de l Est, à savoir le Japon, Singapour, la Malaisie, la Thaïlande et le Vietnam afin de mieux comprendre le processus de développement de l Asie. L'objectif principal de promouvoir l apprentissage entre régions avait pour but de permettre au personnel de fournir des services de meilleure qualité aux clients en les aidant à accroître leurs connaissances des pratiques de développement avérées efficaces, et à renforcer leurs aptitudes comportementales à adapter les bonnes pratiques d'une région à une autre. Inspiré par le succès de ce voyage d étude pilote, la Région Afrique de la Banque se lança dans une initiative visant à établir des partenariats trans-régionaux entre l Afrique de l Est et l'asie du Sud dans le but d intégrer les savoirs locaux et les pratiques endogènes dans les opérations soutenues par la Banque. L objectif était d exercer un effet de levier par l introduction de l expérience des bonnes pratiques de l Asie du Sud en matière d IK dans les projets financés par la Banque en Afrique de l Est. Cela devait également aider à promouvoir de nouveaux partenariats pour le dialogue, la coopération et l assistance technique Sud-Sud. L accent était mis sur les savoirs locaux dans la mesure où ceux-ci constituent un élément essentiel du capital social des pauvres, en les aidant dans leur lutte pour améliorer leurs moyens d existence. Par exemple, les agriculteurs ont utilisé les fumures organiques pour augmenter la fertilité du sol dans de nombreuses parties de l'asie et de l'afrique pendant des siècles; de même, les guérisseurs traditionnels ont utilisé des plantes médicinales en Inde et en Tanzanie pour traiter les maladies courantes humaines et animales. De nombreuses organisations, institutions et communautés locales possèdent de grandes connaissances de pratiques d'ik. Cependant, ces pratiques ne sont pas efficacement diffusées parce que les organisations à base communautaire n ont pas la capacité de les recueillir, les documenter, les valider et les partager. En conséquence, les savoirs locaux sont peu utilisés dans le processus du développement, et les communautés locales sont handicapées dans leur capacité à influencer le débat sur les priorités en IK Notes fournit des rapports périodiques sur les Initiatives en matière de développement des Savoirs Locaux (IK) en Afrique Sub-Saharienne. Il est publié par le Africa Region s Knowledge and Learning Center dans le cadre d un partenariat en cours d établissement entre la Banque mondiale, les communautés, les ONG, les institutions de développement et les organisations multilatérales. Les opinions exprimées dans le présent article sont celles des auteurs et ne devraient en aucun cas être attribuées au Groupe de la Banque mondiale ou ses partenaires dans cette initiative. Une page web sur IK est

disponible à l adresse : / / www.worldbank.org/afr / ik/default.htm matière de développement et manquent de moyens pour les réaliser. Afin de combler cette lacune de connaissances, la Région Afrique a organisé un échange trans-régional d apprentissage en matière d'ik entre l'afrique de l'est et l'asie du Sud. La première étape était d'identifier les projets potentiels en Asie du Sud et en Afrique de l'est qui avaient déjà mis au point des composantes efficaces d'ik pour promouvoir le développement communautaire et ceux qui n avaient pas ces éléments. L objectif était d amener au même niveau les communautés en quête de savoirs et celles ayant déjà utilisé efficacement leurs savoirs locaux pour le Activités proposées La mise en place du partenariat trans-régional se fera en quatre phases. La première phase tissera des liens entre les projets de l'afrique de l Est et ceux d Asie du Sud. La deuxième phase comportera un voyage d'étude pour le personnel de projet et des partenaires CBO (Organisations à Base Communautaires) des communautés du projet sur des sites réels de projets en Inde et au Sri Lanka. La troisième phase sera centrée sur le renforcement des capacités à intégrer les IK dans les activités des projets et le renforcement des initiatives nationales dans les projets est-africains. La quatrième phase aidera les projets à poursuivre le partenariat pour une meilleure coopération et plus d'apprentissage. Les activités sont conçues dans ces quatre phases de manière à souligner l'importance d établir et de poursuivre le partenariat plutôt que d entreprendre uniquement des voyages d'étude. Phase I. Tisser des liens Exercice de cartographie. La première activité à entreprendre était d identifier des personnes focales dans chacun des projets participants et de développer des perceptions communes sur le but de l'initiative et le rôle des partenaires. Les informations et les directives déjà disponibles sur l intégration des IK et des pratiques efficaces dans la planification et l'exécution ont été partagées avec les projets. Amorce du dialogue. Des contacts entre les différents partenaires ont été pris et les informations initiales sur l'initiative ont été échangées. L'utilisation des TI (Technologies de l Information) pour l'échange d'informations a été encouragée. Les projets possédant déjà des sites web seront encouragés à diffuser sur ces sites toute information relative aux IK ainsi que les progrès déjà réalisés pour identifier les IK et les pratiques pertinentes. Si nécessaire, une page Web commune pour le partenariat sera créée pour être reliée aux informations spécifiques aux projets. Recherche d'un facilitateur. Etant donné le large éventail de clients et la grande variété de sujets à couvrir pendant l'échange, il était nécessaire d'identifier un facilitateur pour assurer un processus structuré d apprentissage pendant l'échange. Le Directeur Exécutif du Conseil national de l'ouganda pour la Science et la Technologie (UNCST) fut choisi comme le facilitateur approprié. Vidéoconférence et échange d'information. Une vidéoconférence regroupant tous les clients participants fut organisée durant laquelle des informations spécifiques sur l'utilisation des IK (études de cas) furent présentées et discutées. Cela leur a donné une occasion de comprendre l'importance des IK et d exprimer leurs opinions sur ce qu'ils espéraient retirer de l'échange, donnant ainsi aux organisateurs l opportunité de concevoir le voyage d'étude de manière à satisfaire les besoins des clients. Une vidéoconférence séparée fut organisée avec le facilitateur afin de le familiariser avec les activités prévues et de convenir d'une méthode de travail. Phase II. Apprentissage par immersion pour les pays Est-africains En septembre 2002, un groupe de clients (16 praticiens du développement) d'ethiopie, du Kenya et de l'ouganda, accompagnés de 5 membres du personnel de la Banque a visité l'inde et le Sri Lanka. Les participants comprenaient des fonctionnaires de projet travaillant dans des projets de développement de la petite enfance et des plantes médicinales, des représentants de la société civile, un guérisseur traditionnel, un parlementaire et un ministre. Le voyage d étude a consisté en (a) des visites de terrain sur des sites de projets/dans des communautés afin de comprendre le

fonctionnement du processus, (b) une interaction avec des fonctionnaires de terrain afin de comprendre comment les IK ont catalysé les ressources environnementales et sociales des communautés pour générer des gains économiques (c) des réunions avec trois principaux ministres d Etats de Inde afin de comprendre comment la bonne gouvernance et le leadership ont conduit à des politiques de développement relativement viables. Apprentissage par la réflexion: En plus des discussions avec les homologues et des visites sur les sites des projets en Asie du Sud, l'échange d'apprentissage comprenait des occasions pour les membres du groupe de réfléchir lors de comptes-rendus sur ce qu ils avaient appris. Cette approche pédagogique, récemment instaurée pour la première fois dans la Région Afrique, implique des témoignages enregistrés sur bande vidéo basés sur des questions ouvertes conçues de manière à construire une " histoire ". Au cours de 5 sessions de comptes-rendus, les participants furent encouragés à réfléchir sur ce qu'ils avaient appris, sur la pertinence des connaissances acquises pour le contexte Estafricain, et sur quelle adaptation des pratiques observées sera nécessaire pour leur reproduction en Afrique de l'est. Les résultats des comptes-rendus ont ensuite été synthétisés sous forme de courts clips vidéo disponibles en ligne sur l'intranet. Phase III. Développement des capacités et renforcement des initiatives au niveau national Les participants du Kenya, de l'ouganda et de l'ethiopie ont élaboré des Plans d'action nationaux en vue de renforcer l'intégration des IK et des pratiques dans leurs projets et également pour partager les leçons apprises avec d'autres partenaires dans leurs pays tels que les ONG et les ministères de la santé. Les activités comprendront la formation et l appui technique pour entreprendre des initiatives utilisant les IK pour le développement et également pour l établissement de réseaux avec d'autres partenaires dans le pays. Chaque équipe pays s est concentrée sur les principaux domaines suivants pour la coopération Sud-Sud: Partenariats et établissement de réseaux (intégration des IK dans les politiques de développement, documentation et échange de pratiques en matière d'ik, utilisation des TICs pour le développement rural) Développement des capacités interinstitutionnelles (institutionnalisation de la médecine traditionnelle, recherche commune sur les plantes médicinales, formulation de politiques et mobilisation des ressources) Au niveau des politiques (protection juridique des savoirs traditionnels, validation des pratiques en matière d'ik, intégration des IK dans les programmes de DPE) Au niveau de la base (intégration des femmes dans le processus de prise de décision dans tous les programmes, implication des communautés dans la conception et la mise en œuvre des projets, utilisation des TICs pour relier les communautés aux marchés) Sensibilisation et diffusion (séminaires en vue de partager les expériences d Asie du Sud avec les partenaires nationaux, réunion interministérielle pour porter les IK au niveau des politiques, conférences de presse pour diffuser auprès du public les expériences acquises). La délégation d Afrique de l Est a trouvé que l'asie du Sud était plus avancée dans plusieurs domaines essentiels en ce qui concerne l'application des savoirs locaux dans les pratiques en matière de développement de la petite enfance, la préservation des plantes médicinales et l'utilisation de TICs pour le développement rural. Les membres de la délégation ont été particulièrement impressionnés par les approches holistiques de l'inde et du Sri Lanka au développement et étaient impatients d expérimenter certaines de ces méthodologies dans un contexte africain. Dans l'échange, ils ont également estimé que l Asie du Sud pouvait apprendre de l'afrique de l'est, en particulier des efforts de cette dernière pour s attaquer à l'épidémie du VIH/SIDA. Les principales leçons apprises et les domaines de future coopération trans-régionale comprennent les suivants. Ethiopie Le Projet de Conservation et d'utilisation durable des Plantes médicinales cherche à susciter l appui pour la conservation, la gestion et l utilisation durable des plantes médicinales pour les soins de santé humaine et animale en Ethiopie. Le Projet est dans sa deuxième année d'exécution. Le personnel de projet de la délégation a visité un projet similaire sur les plantes médicinales au Sri Lanka qui est presque terminé. Un certain nombre de leçons ont été apprises de l'expérience Sri Lankaise que les Ethiopiens ont l intention d intégrer dans leur projet. Au nombre de celles-ci on peut citer la protection juridique des IK et les mécanismes de partage des bénéfices, la

documentation sur les pratiques en matière d'ik et les échanges d expériences, l institutionnalisation de la médecine traditionnelle, la culture in-situ et ex-situ des plantes médicinales. A cet effet, l équipe du projet a l'intention de consulter l UICN Sri Lanka sur le Projet des plantes médicinales et l Institut de Recherche du Jardin botanique tropical de l'inde sur la conservation et les mécanismes de partage des bénéfices. Ouganda Le Projet Nutrition et Développement de la petite Enfance cherche à améliorer la croissance et le développement des enfants de moins de cinq ans, dans les aspects nutrition, santé, développement psychosocial et cognitif. Le projet tire à sa fin et une deuxième phase est envisagée. Un certain nombre de leçons apprises de l'inde et du Sri Lanka sont prévues pour être intégrées dans le nouveau projet. Celles-ci comprennent l'intégration des IK dans les politiques de DPE, les approches intégrées en matière de développement de la petite enfance, la formation des gardes-bébés et des adolescentes dans des services intégrés de DPE et d éducation des enfants, l utilisation des TICs pour la collecte de données sur les communautés, la documentation et le partage des informations en vue d améliorer l'accès à l'information pour la prise de décision et l accès au marché. Dans ce cadre, et comme suivi à l'échange des connaissances, le ministre chargé des soins de santé primaires a récemment emmené une autre délégation officielle en Inde et a l intention d accueillir un atelier régional de formation en Ouganda sur la médecine traditionnelle. Le Conseil national de l'ouganda pour la Science et la Technologie (UNSCT) parraine un groupe de praticiens des IK pour une visite en Inde et au Sri Lanka. L UNCST projette également d élaborer une proposition relative aux IK pour la coopération Sud-Sud, avec NASTEC son homologue au Sri Lanka. Kenya Le Projet de Développement de la petite Enfance cherche à améliorer la qualité de vie et l'éducation des familles pauvres du Kenya, en se concentrant sur l'amélioration de la performance des enseignants et le renforcement des capacités au niveau communautaire. Les leçons apprises d'asie du Sud en matière d IK et de TICs étaient similaires à celles mentionné dans le cas de l'ouganda. Le projet est dans sa troisième année d'exécution et prévoit également de se concentrer sur les questions qui sont efficacement abordées en Inde et au Sri Lanka. Au nombre de celles-ci: l implication des communautés dans le processus de prise de décision, les groupements féminins d autoassistance, les activités génératrices de revenus, la micro-finance, les approches multisectorielles au développement et la réduction de la pauvreté qui impliquent la communauté à tous les niveaux, de la planification à l'exécution. Phase IV. Maintien des liens pour la poursuite de la coopération La dernière phase comportera des activités qui assureront que le partenariat se poursuive au delà de la visite et des échanges initiaux. Deux activités sont envisagées à ce stade: (i) Les projets de l'asie du Sud et de l'afrique de l'est accéderont et utiliseront les informations sur les IK qui leur sont déjà disponibles sur le web et feront partie d'un partenariat régional qui s appuie sur les IK et la participation populaire; (ii) Les projets participants éditeront également un bulletin sur les initiatives d'ik et le M&E. participatif. Au cas où plus d'un projet serait impliqué dans un pays, une des institutions/un des projets sera choisi(e) comme agence focale. Rétro-information de la part du client Dans une enquête auprès des clients, la délégation africaine a donné la rétroinformation suivante sur le voyage d'étude: Cela constitue une fenêtre d'opportunité pour une ouverture des institutions à leurs programmes réciproques. L on peut voir les différentes options et approches qui peuvent être utilisées pour mettre en œuvre les activités de De telles visites d'échange sont bénéfiques pour guider les objectifs de politique et cibler les groupes vulnérables; elles aident également à réorienter les efforts pour avancer vers des approches holistiques au Les participants devraient être choisis parmi les personnes impliquées dans des activités multisectorielles et interdisciplinaires de manière à inclure des législateurs, des chercheurs et des animateurs sociaux. Il est nécessaire de développer l établissement de réseaux pour les deux régions et également entre les institutions qui ont des programmes communs. Les équipes Est-africaines devront organiser des visites d'échange entre elles. Les expériences d'apprentissage une fois documentées et disséminées auprès des

communautés rurales peuvent renforcer les efforts de réduction de la pauvreté dans chaque pays. Cet article a été écrit par Siddhartha Prakash. L'échange d'apprentissage en matière d'ik a été conjointement conçu et organisé par Siddhartha Prakash, Krishna Pidatala et E.V. Shantha. Pour les détails, prière contacter: Sprakash@worldbank.org ou Kpidatala@worldbank.org.