Fonctionnement de l atelier



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Introduction Originede mon intérêt pour le sujet: à l origine,pour le «mindmapping» en tant qu aide aux études, puis ensuite pour faciliter la planificationde lamise en ligne de cours. Atelier pratique (en laboratoire) sur les cartes conceptuelles offert par André Laflamme, CP à l Université de Montréal (en 2005) Applications dans différentsdomaines disciplinaires dans mon rôle de conseiller pédagogique (biochimie, prévention des incapacités au travail, réadaptation, formation et accompagnement des enseignants) NB: cet atelier se veut une introduction aux possibilités que peuvent offrir les cartes conceptuelles dans différents contextes et applications pédagogiques 1

Fonctionnement de l atelier Courtsexposés: pour illustrer le «quoi» et le «pourquoi» Démonstrations à l aide du logiciel CMapTools: pour illustrer le «comment» Exemples tirés de la littérature scientifique: vient appuyer la pratique en soulignant ce qui fonctionne VS ce qui ne fonctionne pas (pour illustrer le «comment», le «où» et le «quand») Les questions durant la présentation sont encouragées! 2

Autres définitions: Wikipedia(«Schéma conceptuel», http://fr.wikipedia.org/wiki/carte_conceptuelle):de manière générale, un schéma conceptuel(ou carte conceptuelle) est une représentation d'un ensemble de concepts reliés sémantiquement entre eux. Les concepts sont connectés par des lignes fléchées auxquelles sont accolés des mots. La relation entre les concepts s'appuie sur des termes exprimant celle-ci: «mène à», «prévient que», «favorise», etc. Le schéma conceptuelpoursuit plusieurs buts. Il construit la représentation mentale d'une situation, que cette dernière soit personnelle, celle d'un groupe ou encore celle d'une organisation. Il permet de résumer la structure synthétique d'une connaissance construite à partir de sources diverses. L'ajout d'objets de support: diagrammes, rapports, autres schémas, feuille de calcul, etc., durant l'élaboration des schémas aide l'apprenant à augmenter la quantité et la qualité des informations ainsi apprises. OQLF( Cartographieconceptuelle, http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheoqlf.aspx?id_fiche=8368291): Représentation de concepts, au moyen d'un logiciel spécialisé, sous la forme d'une carte qui illustre graphiquement les liens entre les idées, de manière à faciliter la visualisation de l'ensemble. La cartographie conceptuelle se rapproche de la cartographie de l'information (information mapping), qui sert à organiser l'information contenue dans un texte, dans la mesure où toutes deux se fondent sur les réseaux sémantiques et relationnels pour organiser la représentation des concepts sur un sujet. On peut y avoir recours tant pour organiser les concepts contenus dans un texte que pour organiser les concepts propres à un sujet donné, dans un contexte de formation, par exemple. Par ailleurs, elle se distingue de la méthode des schémas heuristiques (technique du MindMappingimaginée par Tony Buzan), laquelle s'applique à l'organisation de la pensée ou des idées, dans une perspective de création ou de remueméninges, ce qui explique qu'elle soit surtout utilisée dans des contextes de prise de décision ou de travail de groupe qui requièrent la prise de notes et la rédaction de synthèse. 3

À ces termes, certains ajouteront «carte mentale», mais celle-ci diffère d une carte conceptuelle http://adte.ca/logilibre/cartes-mentales-ou-cartes-conceptuelles/ (Christian Barrette) «La carte mentale est idiosyncrasique; elle est d abord destinée à son auteur. Elle sert à faire aboutir un processus de réflexion et pourra aider le professeur à concevoir un nouveau cours, ou des élèves à préparer un débat ou un essai.» «La carte conceptuelle, quant à elle, met l accent sur l expression formelle de liens entre des unités conceptuelles.» 4

Les cartes conceptuelles doivent leurs origines aux fondements de la psychologie cognitive (les travaux de David Ausubel, notamment) et des approches constructivistes en éducation. Dans un article intitulé "The Theory Underlying Concept Maps and How to Construct Them", Joseph Novaket Alberto Canas décrivent les différentes caractéristiques des représentations schématiques en lien avec l'apprentissage, la mémorisation et la coconstruction des connaissances. Résultat d une étude longitudinale sur 12 ans, les auteurs proposent dans cet article un modèle d'enseignement pouvant servir à développer davantage la compréhension de notions scientifiques chez les étudiants ainsi que des moyens pour l'évaluer, et ce à l'aide de logiciels facilitant la conception de cartes conceptuelles.le gratuiciel CMapToolsa été développé expressément afin de soutenir ce processus de schématisation et peut être téléchargé gratuitement sur le site web de ses concepteurs, l'institute for Humanand Machine Cognition (IHMC, http://cmap.ihmc.us/). Le logiciel est libre d'utilisation. 5

Pour soutenir la conception(exemples: plan de cours, planificationdétaillée d un cours, etc.); Pour faciliter la descriptiondes liens entre des concepts (exemples: développement de compétences en lien avec les connaissances à acquérir); Pour améliorer la définitiond'un problème(exemples: étude de cas, simulation à partir desquels un apprenant est amené à mettre en action un plan d'intervention); Pour soutenir la construction ou co-constructionprogressive (et évolutive!) d'une synthèse de concepts (exemple: exercice de synthèse d une thématique vue en classe (en équipes); prise de notes en classe (individuel), etc.) Pour faciliter l évaluationd un processus (exemples: symptômes chez un patient, suivi d un diagnostic menant au traitement suggéré); et plus encore! 6

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Créer une carte à partir d une liste de concepts proposés par l enseignant: pour nourrirla réflexion, favoriser la discussion, évaluer les apprentissages... Possibilité de demander de créer une carte en équipe, puis de partager en grand groupe. Exemple tiré de l évaluation du diagnostic par le personnel infirmier en formation. 10

Créer une carte pour découvrir et partager l état des connaissances sur un sujet ou un problème: permet à l enseignant de mieux cerner où se situe l étudiant et identifier les lacunes à combler. Source: étude longitudinale sur l évolution de l apprentissage dela science chez les enfants. Accessible sur les serveurs publics du IHMC. 11

Créer une carte pour l aide à l étude 12

Approche alternative pour l analyse de réponses ouvertes dans un questionnaire 13

Créer une carte pour présenter un modèle sur l enseignement authentique à l université 14

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Outil multi-plateforme Pré-requis: interpréteur Java http://schematisation.espaceweb.usherbrooke.ca/pages/manual42/introduction-acmaptools.php (http://bit.ly/181qlcr) 16

NOTE: certainsauteurs présentent des modèles plus élaborés incorporant la préparation, la structuration, l interprétation et l utilisation des cartes (ex. 6 étapes de Trochimdans «Introduction de concept mappingfor planning and evaluation», 1989) ou 7 étapes d André Laflamme, http://bit.ly/xnp8cm 17

(Démonstration dans CMapTools) NOTES Unefaçon d approcher le problème: générer des concepts à partir de questions à laquelle le réseau de concepts tentera de répondre Sous-étapes: 1) recenser concepts clefs généraux, 2) concepts plus spécifiques, 3) regroupement et hiérarchisation 18

(Démonstration dans CMapTools) 19

Cf. pages 64-67 du guide d André Laflamme 20

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(Démonstration dans CMapTools) 23

PARTAGE Partage en temps réel(mode SYNCHRONE) ou en temps différé (mode ASYNCHRONE) Possibilité d utiliser un des serveurs publics de IHMC ou son propre serveur (nécessite une installation centralisée) ENREGISTREUR Permet de retracer les étapes de conception Possible piste pour l évaluation du processus? Cette fonctionnalité était instable par le passé, semble bien fonctionner dans les plus récentes versions. 24

Certains outils peuventservir à gérer différents types de schémas, incluant des cartes conceptuelles mais aussi des cartes mentales, des schémas de flux («flowcharts»), etc. On retrouve de plus en plus d outils accessibles via le web (utilisable à même un navigateur, i.e. sans installation d un logiciel sur son poste de travail) 25

Approches qualitatives: note globale, impressionniste Approches quantitatives: avec un décompte critérié des composantes des cartes Approches mixtes: intègrent comptage et analyse de contenu (Novak et Gowin, 1984): Comparaisonentre une carte produite par l apprenant et celle produite par un expert ou un groupe d experts (Basque et Pudelko, 2003) Peu de recherche disponible sur l évaluation du processus de conception de cartes conceptuelles. POUR PLUS D INFORMATION http://schematisation.espaceweb.usherbrooke.ca/pages/manual42/applications-pedagogiquesdes-cartes-conceptuelles.php 26

Exemple d évaluation d une carte conceptuelle selon une approche mixte 27

Source: http://www.profetic.org/dossiers/spip.php?article949 Ce qu en dit la recherche En septembre 2004 s est tenu à Pamplona en Espagne le premier congrès international sur le Concept Mapping, dont on peut consulter les Actes en ligne. Cet événement confirme la maturité de ce domaine de recherche, qui a pris une ampleur grandissante depuis la fin des années 1970. Dans leur grande majorité, les recherches empiriques dans le champ éducatif concernent des expérimentations de construction de cartes au papier/crayon, mais la part des recherches impliquant des outils logiciels est en progression constante. La majeure partie de ces recherches concerne l enseignement des sciences (Wandersee, 2000), surtout la biologie (Fisher, Wandersee et Moody, 2000), mais on en trouve de plus en plus dans d autres domaines. Les recherches sont nombreuses et, étant donné la grande variabilité des activités, des méthodes de construction et des méthodes d évaluation des cartes utilisées, il est difficile de les comparer pouren tirer des conclusions générales. Quoi qu il en soit, nous dégageons quelques tendances permettant de répondre à différentes questions de recherche. 1. La construction des cartes de connaissances favorise-t-elle l apprentissage? Déjà en 1993, Horton et al. (1993) publiaient une méta-analyse des recherches dans le domaine et en concluaient que la construction de cartes de connaissances a un effet positif modéré sur les apprentissages et des effets très positifs sur l attitude des étudiants. Cependant, si on prend soin de comparer la stratégie de construction de cartes de connaissances avec une autre stratégie d apprentissage (ex.: la prise de notes), les résultats sont contradictoires (Markowet Lonning, 1998). Certaines expérimentations ont montré que les étudiants utilisant la stratégie des cartes obtiennent de meilleures performances à des tests de rappel que les étudiants utilisant des stratégies de leur cru (Holley et Dansereau, 1984). Plus généralement, on peut dire que le scénario de l activité de construction des cartes ainsi que la compatibilité de la méthode de construction adoptée avec les objectifs d apprentissage et avec la structure du domaine jouent un rôle primordial dans la réussite des étudiants. 2. Est-il aussi efficace pour l apprentissage de construire que de simplement lire une carte de connaissances? Certains chercheurs ont comparé des situations où les sujets devaient soit construire des cartes, soit simplement lire des cartes de connaissances. Les résultats sont généralement en faveur du groupe de sujets qui ont généré des cartes (Jo, 2001; Spiegel et Barufaldi, 1994; Tan, 2000). 3. Vaut-il mieux utiliser des outils avec ou sans typologies de liens et de connaissances? Holley et Dansereau(1984) ont comparé les effets de l usage ou non de typologies de liens sur la performance d étudiants. Les résultats indiquent que lesétudiants ayant des habiletés verbales faibles profitent davantage de l approche contrainte, alors que ceux ayant des habiletés verbales plus élevées peuvent profiter de la stratégie moins structurée. Reader et Hammond (1994) ont montré, pour leur part, que des sujets utilisant une typologie de liens et de connaissances lors de la construction de cartes ont produit des cartes jugées plus complètes, plus efficaces à communiquer les principaux points du texte et plus compatibles avec l objectif de l activité que ceux n ayant pas utilisé l approche contrainte. Gordon (1996) résume ainsi les avantages de l approche contrainte pour modéliser des connaissances: Elle permet de réduire les ambiguïtés d interprétation. Elle améliore la clarté à travers une certaine "économie" de la représentation. Elle est transdisciplinaire : un ensemble générique de relations et de connaissances peut s appliquer à plusieurs domaines. Elle favorise la comparaison et la communication. 4. Vaut-il mieux faire réaliser les cartes individuellement ou collaborativement par les étudiants? Quelques recherches ont démontré que la construction de cartes de connaissances en dyade ou en petit groupe s avère plus bénéfique pour l apprentissage que la construction individuelle de cartes (Okebukola et Jegede, 1988) ou encore que la réalisation d autres types d activités collaboratives (Van Boxtelet al., 2000; Osmundsonet al., 1999; Stoyanovaet Kommers, 2002). Les cartes individuelles de ceux qui ont construit des cartes en situation collaborative contiennent plus de nouveaux concepts et plus de liens entre les connaissances, ainsi que moins de connaissances erronées (Osmundson et al., 1999; Stoyanova et Kommers, 2002). 5. Est-il possible et souhaitable de faire coconstruire des cartes de connaissances à distance par des étudiants? Depuis quelques années, on remarque un intérêt pour des situations de coconstructionde cartes de connaissances à distance dans les recherches. Le travail se fait alors généralement au moyen d un outil de partage de fichiers jumelé à un outil de chat. Généralement, les individus «se passent la main» pour réaliser le travail à tour de rôle et chacun peut visualiser le travail commun effectué dans la zone de partage de fichier. Bien que les échanges contiennent des épisodes de coopération complexe (Chiu, Wu et Huang, 2000)et de construction de savoir partagé (Fischer et Mandl, 2000, 2001), le contexte de la distance semble poser des défis importants aux individus (Sutherset al., 2002; van Boxtelet Veerman, 2001). Les cartes ainsi coconstruitesseraient de faible qualité (Chung et al., 1999). Les recherches portant sur les effets de l activité de coconstructionde cartes à distance sur l apprentissage ne sont pas concluantes à ce jour (Basque et Pudelko, 2004; Sutherset al., 2002). 28

Apprentissage signifiant: Selon Ausubel (1968), la création de liens entre les connaissances est fondamentale dans le processus de construction de connaissances puisqu une information ne peut devenir une connaissance tant qu elle n est pas reliée de façon signifiante aux connaissances antérieures d un individu. C est d ailleurs en s appuyant sur cette théorie que les premiers usages de la carte conceptuelle en éducation ont été élaborés dans les années 1980 ( Novak et Gowin, 1984). Aide à la structuration des connaissances: Le fait de nommer les connaissances incluses dans la carte et de rendre explicites et plus précises des associations implicites et souvent confuses de mots favorise la construction de significations ( Fisher, 2000) ainsi que l organisation des connaissances en structures mentales cohérentes. Un traitement interne actif des connaissances: L activité consistant à faire construire des cartes de connaissances incite l apprenant à créer et à réviser constamment ses représentations internes (Anderson-Inman et al., 1998). Pour Anderson-Inman et Zeitz(1993), l activité de création de cartes conceptuelles constitue une «stratégie d étude active pour des apprenants actifs». Pour Jonassen( Jonassenet Marra, 1994 ; Jonassen,1998 ; Jonassen, 2000), l activité de construction d une carte de connaissances incite les apprenants à s engager dans des processus de traitement profond des connaissances visées. Un outil d amplification cognitive: Pour McAleese(1998) et Fisher (1990), la carte de connaissances constitue une extension de la mémoire de travail et permet ainsi de réduire la charge de traitement cognitif. Un moyen de favoriser la pensée réflexive: La carte de connaissances permet à l apprenant d adopter une position d observateur face à ses propres connaissances et à ses processus cognitifs. C est un excellent exercice pour apprendre à «manier les idées» ( Novak et Gowin, 1984). Un outil d autorégulation cognitive: La construction de cartes de connaissances peut faire émerger chez l individu ce que Piaget a appelé des conflits cognitifs pouvant mener au changement conceptuel ( Tsai, 2000). Placé devant de tels conflits, le sujet met en œuvre un processus d autorégulation cognitive, conçu comme un processus intentionnel de résolution de tensions internes entre les représentations mentales de l apprenant et leur représentation externe ( McAleese, 1998). C est pourquoi, pour Novak et Gowin(1984), l activité de construction d une carte conceptuelle permet d «apprendre à apprendre». Une aide à la compréhension et à la mémorisation d une représentation du domaine décrit dans un texte: des recherches ont mis en évidence le rôle facilitateur de la création de cartes de connaissances pour la lecture et la mémorisation (Breuker, 1984). 29

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