I. Axes constitutifs d une situation financière



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Transcription:

I. Axes constitutifs d une situation financière Les principaux axes constitutifs d une situation financière donnée sont la situation actuelle de l entreprise : que fait-elle, comment se positionne-t-elle, quelles sont ses forces et ses faiblesse, combien vaut-elle. Dans l analyse de ce premier ensemble, il est indispensable de se référer au diagnostic financier puisqu on parle d ingénierie financière mais aussi stratégique. L autre élément à ne pas négliger est l évaluation de l entreprise : pour améliorer et pour optimiser il faut mesurer et donc avant tout évaluer la situation, avant et après. 1. Situation financière actuelle La situation actuelle a donc deux composantes que nous allons détailler, moins cependant que nous ne l avons fait dans deux de nos précédents ouvrages de la même collection, Le diagnostic financier des entreprises, e-thèque, 2003 et L évaluation des sociétés, e-thèque, 2003. 1.1. Diagnostic financier 1.1.1. Préalables stratégiques au diagnostic financier Le diagnostic financier premier élément essentiel de l ingénierie financière, doit être précédé d un diagnostic plus large, économique et stratégique. Le diagnostic financier, et les considérations financières qui y sont attachées, ne sont que la résultante du diagnostic stratégique et des conditions stratégiques qui y sont rattachées. Il convient d abord de comprendre comment l entreprise a évolué, quels ont été ses grandes lignes d action, ses forces et ses faiblesses. Il convient aussi de connaître ses contraintes et ses opportunités, actuelles et pressenties, et déjà avoir une idée des développements par diversification et alliances par acquisition et fusion notamment. Tout ces domaines, ne peuvent pas être dissociés et le plus souvent, leur composante stratégique est très intégrée à leur nature financière. Une analyse stratégique en profondeur dépasse le cadre de cette étude, mais il est indispensable de recourir à la démarche bien connue de Michael Porter par exemple et d analyser : - la segmentation stratégique de l entreprise ; - l analyse concurrentielle du domaine d activité ; - l avantage compétitif de l entreprise ; - la gestion de son portefeuille d activité. Après avoir fait l inventaire détaillé des métiers, des compétences, des potentialités de l entreprise, il faut les quantifier, en partant de la situation financière actuelle, en en tirant ses conséquences et en mettant en lumière ses perspectives d avenir. 8

1.1.2. Du diagnostic stratégique au diagnostic financier Le diagnostic est essentiellement la description des aspects caractéristiques d une situation et la formation de l opinion qui en résulte. Il est à la base de toute prise de décision sérieuse. Le diagnostic comptable et financier a besoin de supports quantitatifs et qualitatifs. Il se fonde, principalement sur le système comptable de l entreprise et sur ses deux composantes essentielles, les principes comptables d une part, les nomenclatures et modèles du plan comptable d autre part. Nous avons donné dans deux de nos précédents ouvrages de la collection, des informations complètes dans ces deux domaines : La comptabilité fondamentale (Degos et Abou Fayad, 2002), Plan comptable français : notions essentielles (J.-G. Degos, 2009). La référence au Plan comptable général : le diagnostic financier des entreprises est une expression du formalisme comptable presque inévitable. Le bilan (PCG article 130-2, Code de commerce article 123-12) décrit séparément les éléments actifs et passifs de l entité et fait apparaître de façon distincte les capitaux propres et les autres fonds propres. Les éléments d actif et de passif sont évalués séparément, en tenant compte des normes internationales. Le bilan d ouverture d un exercice correspond au bilan de clôture avant répartition de l exercice précédent. Le compte de résultat (PCG article 130-3, Code de commerce article 123-12) récapitule les charges et les produits de l exercice, sans qu il soit tenu compte de leur date de paiement ou d encaissement. Pour essayer de présenter une méthode complète de diagnostic financier, nous étudierons d abord la rentabilité des entreprises qui est essentiellement définie sur le court terme, puis la solvabilité qui est essentiellement définie sur le moyen terme et enfin la flexibilité qui est essentiellement définie sur le long terme. Schématiquement, une bonne entreprise est rentable, solvable et flexible, une mauvaise entreprise n est ni rentable, ni solvable, ni flexible, mais beaucoup d entreprises sont dans des situations intermédiaires. Le diagnostic financier doit préciser dans quelle mesure on peut toutes les juger. 1.1.2.1. Diagnostic pour le court terme : rentabilité des entreprises Pour survivre de façon durable, une entreprise doit optimiser ses facteurs de production et en tirer des excédents et des avantages. La rentabilité est la première condition nécessaire, mais non suffisante de sa survie. La rentabilité classique est obtenue en faisant le rapport Revenu/Capitaux ; elle est un indicateur de l efficacité, tant au niveau de la totalité de l entreprise qu au niveau de chacun de ses centres de responsabilité. On peut d abord étudier les soldes intermédiaires de gestion. La marge commerciale est le premier solde intermédiaire de gestion. La marge commerciale est obtenue en faisant la différence entre les ventes nettes et le coût d achat des marchandises vendues. La production de l exercice est essentiellement composée de la production vendue accessoirement complétée par la production stockée, la production immobilisée ou les produits nets sur opérations à long terme. La valeur ajoutée : la valeur ajoutée est la notion clé qui permet de calculer la production intérieure brute. La valeur ajoutée est un indicateur privilégié de structure et d efficacité, même si elle se prête mal à une analyse quotidienne ou fréquente. Elle permet de connaître le poids économique réel de l entreprise, sa contribution au milieu social où 9

elle est insérée. Le résultat d exploitation avant charges et produits financiers : ce solde est obtenu à partir de l excédent brut d exploitation auquel on retranche essentiellement les dotations aux amortissements et provisions de l exercice. Le résultat courant avant impôt ne distingue pas, dans les charges financières, les éléments courants des éléments exceptionnels. Tous les éléments financiers (charges, dotations, produits, reprises de dotations, transferts de charges) se retrouvent dans ce solde complété par les quotes-parts sur opérations faites en commun dans le cadre de sociétés en participation. Le résultat exceptionnel : il n est pas obtenu en cascade mais de manière indépendante. Il a une utilité indirecte : c est un poste où on a regroupé les opérations qui auraient biaisé le résultat courant. Il donne une indication du poids relatif des éléments exceptionnels dans le résultat final. Le résultat net comptable de l exercice est l ultime solde, directement donné par la comptabilité. Obtenu par addition du résultat courant avant impôt et du résultat exceptionnel d où on retranche éventuellement la participation des salariés aux fruits de l expansion, l impôt sur les bénéfices et l imposition forfaitaire annuelle sur les sociétés et où on ajoute le report en arrière des déficits. La capacité d autofinancement se distingue du résultat car elle tient compte des charges décaissées et non pas des charges calculées. On peut calculer la capacité à partir de l excédent brut d exploitation ou la reconstituer à partir du résultat de l exercice. L analyse des soldes est utilement complétée par des ensembles de ratios, comme la batterie pyramidale de Du Pont de Nemours : dans cet ensemble, le taux de rentabilité des capitaux investis est exprimé en fonction de la marge bénéficiaire multipliée par le taux de rotation des capitaux investis et ces deux composantes sont ensuite détaillées (Le diagnostic financier des entreprises, Degos et Abou Fayad, 2003, pp. 22 et suivantes). Cette batterie peut-être plus ou moins orientée vers des préoccupations de gestion et elle essaie d analyser le rapport global : Résultat comptable/total des actifs du bilan. La rentabilité commerciale de l entreprise peut être mesurée par la marge bénéficiaire, avant ou après impôt, c est-à-dire pour les entreprises commerciales par les ratios : Résultat net d exploitation/chiffre d affaires hors taxe Résultat net comptable/chiffre d affaires hors taxe et pour les entreprises industrielles par le ratio : Résultat d exploitation/production vendue. La rentabilité économique est une approche fondamentale de la rentabilité, car elle permet d étudier les résultats relatifs de l entreprise indépendamment de son financement. Dans la formule générale bien connue : Rentabilité financière = Rentabilité économique + Levier financier, la rentabilité économique est le produit d une marge bénéficiaire (résultat d exploitation divisé par chiffre d affaires) par un taux de rotation de l actif (chiffre d affaires divisé par total de l actif). La formule générale montre que si la rentabilité économique est nulle, le levier financier est négatif et la rentabilité financière est nulle ou négative et donc avant de penser au finan- 10

cement de l entreprise, il est essentiel de se prononcer sur la finalité de celle-ci. Il y a souvent une corrélation très nette entre la rentabilité économique et la rentabilité financière, mais l avantage généré par l effet de levier, pivot de la rentabilité financière, n a pas toujours un caractère déterminant. La rentabilité financière de l entreprise est le produit de la rentabilité économique par l effet de levier financier. On définit alors la rentabilité financière de la firme par r= (R/CP), la rentabilité économique est alors e = (E/ Actifs) = (E/D + CP) et le taux moyen de la dette vient i = (I/D). La rentabilité financière peut s écrire : r = e x (R/E) x [(CP + D)/CP] L étude de la rentabilité financière peut être affinée par la présentation vectorielle de l effet de levier qui facilite l étude dynamique d une période à l autre. Malgré les mises en garde de l Autorité des marchés financiers (AMF) certaines entreprises utilisent aussi les concepts anglo-saxons, parfois ambigus de : - EBITDA (Earning before interest, tax, depreciation and amortization), résultat brut d exploitation ou résultat opérationnel brut, calculé à partir du résultat d exploitation avant dotations aux amortissements et aux dépréciations, augmenté des redevances de crédit bail et diminué de la participation éventuelle des salariés ; - EBIT (Earning before interest and tax), résultat opérationnel avant impôt obtenu à partir du résultat brut d exploitation moins les dotations aux amortissements inscrites en comptabilité et moins la part d amortissement incluse dans les contrats de crédit-bail ; - NOPAT (Net operating profit after tax), résultat d exploitation après impôt. 1.1.2.2. Diagnostic pour le moyen terme : solvabilité des entreprises A court terme, la liquidité et l équilibre peuvent être autonomes : une entreprise dotée d un bon équilibre peut manquer de liquidité, une autre qui possède un portefeuille de produits constitués par une part non négligeable de cash cows peut faire un temps illusion, l ampleur de ses comptes financiers masquant ses insuffisances structurelles, mais à moyen terme, une certaine cohérence doit se manifester. Cette cohérence peut être recherchée dans l exercice d une analyse fonctionnelle, classique et centrée sur l analyse fonds de roulement - besoin en fonds de roulement - trésorerie nette, ou plus moderne et centrée sur l autre analyse : excédent brut d exploitation - variation du besoin en fonds de roulement d exploitation - excédent de trésorerie d exploitation. Elle peut être ensuite prolongée par l exercice d une analyse différentielle privilégiant l un ou l autre des tableaux de financement disponibles. L analyse du fonds de roulement et du besoin en fonds de roulement peuvent être d un grand secours dans la recherche de ressources financières destinées à compléter ou à remplacer un fort endettement. Il est intéressant d étendre la solvabilité fonctionnelle à la trésorerie, et plus particulièrement à la trésorerie d exploitation. L excédent de trésorerie d exploitation La trésorerie d exploitation représente l excédent ou l insuffisance de trésorerie relative à une période générée par les opérations courantes. C est 11

un indicateur financier important. Quel que soit le mode de calcul, la trésorerie d exploitation indique le montant de la trésorerie disponible généré par l exploitation. En tenant compte des emplois stables de l exercice (ESE) effectués à l aide de ressources stables acquises durant la même période (RSE) on peut déterminer un excédent des emplois sur les ressources (EER) et cet excédent retranché de l excédent de trésorerie d exploitation permet de retrouver la variation de trésorerie : EBE - BFR = ETE ESE - RSE = EER ETE - EER = TN La variation du fonds de roulement FR est décomposée en deux éléments EBE et EER, le dernier terme étant lui-même décomposé en ESE RSE. Comme on peut déterminer les opérations stables tant en emplois qu en ressources, mois par mois, il est possible de suivre les variations de l ETE qui est essentiellement monétaire puisqu elles résultent de la correction de l excédent brut d exploitation à l aide de la variation du besoin en fonds de roulement. Les dimensions fonctionnelles de la solvabilité permettent de répondre à la question combien : quel est le niveau du BFR, quel est le niveau de l ETE ; il est, pour approfondir le diagnostic financier, nécessaire de répondre aux questions comment et pourquoi. Répondre à ces deux questions qui éclairent la première implique une prise en compte des variations fonctionnelles d une période à l autre et donc incite à intégrer la notion de temps et de flux dans l analyse. 1.1.2.3. Diagnostic pour le long terme : flexibilité des entreprises Pour être flexible une entreprise ne doit être ni trop rigide ni trop réactive La flexibilité est à la fois un des éléments les plus importants d un diagnostic sérieux et un des plus difficiles à cerner. La flexibilité suppose qu une entreprise n ait pas une attitude rigide et mais qu elle n ait pas non plus une attitude versatile et trop fluide. Une entreprise flexible est une entreprise qui a des objectifs stables dans le temps, mais qui adapte constamment ses moyens à l atteinte de ces objectifs stables. C est l américain G. Stigler qui a initialement étudié le problème de la flexibilité du capital obtenue par le jeu de son adaptabilité. En modulant les moyens nécessaires à la variation du niveau de production, on peut diviser ou moduler les niveaux de production eux-mêmes. Si on considère une fonction de coût total C = ax 2 + bx + K exprimant le coût C en fonction des quantités produites X, le coût moyen est égal à : c = ax + b + X/K. L élasticité du coût moyen par rapport au niveau du coût moyen vient : ε(c) = dc/dx x X/c = [a (K/X 2 )] x X/c cette élasticité ε(c) est une fonction croissante de a et la flexibilité est d autant plus forte que a est petit et donc que son inverse est grand : 1/ a est donc la mesure directe de la flexibilité du capital. Flexibilité d une décision : Une décision est d autant plus flexible qu elle laisse la possibilité de nombreuses décisions futures. Une décision d 1 est plus flexible qu une décision d 2 si, quelle que soit la valeur des contraintes extérieures, l ensemble des décisions futures liées à d 1, D 1 est plus grand que celui lié à d 2 : D 1 > D 2 entraîne d 1 plus flexible que d 2. Le problème ne change pas de nature si on fixe une norme de résultat R o mais cette norme peut entraîner le rejet d une décision théoriquement admissible pour les valeurs R < R o. 12