La bataille de verdun 1916, lancée le 21 février 1916 Au début de l'année 1916, Allemands et Français se font face depuis près d'un an, enterrés dans les tranchées près creusées tout le long du front, qui s étend sur 750 kilomètres, depuis la mer du Nord jusqu'aux Vosges. De chaque côté, on espère toujours pouvoir revenir à la guerre de mouvement, mais pour cela, il faut réussir à percer les lignes.
Général Joffre Tranchées françaises en première ligne lors de la bataille de Verdun L' offensive allemande contre Verdun Tandis que le général Joffre prépare une importante offensive sur la Somme, le commandement allemand imagine, quant à lui, une stratégie visant à "saigner à blanc" les Français. Son chef d'état - major, le général Von Falkenhayn, (qui a remplacé Moltke, le 14 septembre 1914) décide d'attaquer la place forte de Verdun, qui constitue un point avancé et isolé du front français. Son objectif n'est donc pas de rompre le front, mais d'obliger les Français à engager toutes leurs réserves sur place pour empêcher la place de tomber. Il espère ainsi accélérer l'usure des effectifs français.
Après une intense préparation d'artillerie débutée dès 7 heures du matin. L'offensive allemande est lancée le 21 février 1916, à tombée de la nuit, sur la rive droite de la Meuse. Cerné sur trois côtés par l'ennemi, Verdun est alors en grande partie dégarni de ses canons, qui lui ont été retirés dans la perspective de l'offensive sur la Somme, et la ville n'est défendue que par une poignée d'hommes. Les premiers combats sont dévastateurs. Au cours des deux premiers jours, les Allemands s emparent des positions les plus avancées de la rive sud de la Meuse et, le 25, ils investissent le fort de Douaumont, situé à moins de 10 km de Verdun. Général Von Falkenhayn Offensive Allemande contre Verdun dite «la bataille des Forts» Capitaine De Gaulle Fort de Douaumont
Commandant RAYNALD Fort de Vaux
La résistance s organise Malgré cette prise, les troupes allemandes ne parviennent plus à avancer en raison de la résistance acharnée des Français ayant survécu aux bombardements initiaux. Deux divisions françaises sont envoyées en renfort et parviennent à reconstituer le front. L'objectif initial de Falkenhayn n'est pas atteint. Cependant, comme il l'avait prévu, l'état-major français est décidé à tout faire pour conserver Verdun. Sur place, le général Pétain est chargé d'organiser la résistance et d'acheminer des réserves par la "Voie sacrée", la route de pierres reliant Bar-le-Duc à Verdun. Entre le 22 février et le 4 mars, 132 bataillons, plus de 20 000 tonnes de munitions et 1300 tonnes de vivres sont convoyées via cet axe. De mars à juin, 6000 camions fréquentent quotidiennement la route. Pétain peut ainsi envoyer chaque mois plus de 500 000 tonnes de munitions et de vivres et 400 000 hommes à la forteresse, tandis que 200 000 blessés sont évacués par les services sanitaires. Général Pétain Acheminement de soldats, munitions et vivres par la «Voie sacrée» Une défaite pour l'armée allemande Au début du mois de mai les Allemands engagent ce que les historiens ont appelé "la bataille des forts". Pendant dix jours, ils partent à l'assaut de Mort - homme, de Cumières et du fort de Vaux et finissent par s en rendre maître. Cependant, les Français parviennent, grâce à des multiples contre-attaques, à les contenir. Devant une telle résistance, l'attaque allemande finit par s essouffler. Le 1er juillet, Joffre mène l'assaut prévu sur la Somme et espère soulager Verdun, mais celui-ci est un échec.
Contre-attaque de l armée Française Les Français parviennent finalement à relancer l'offensive à l'automne. Douaumont est repris le 24 octobre, de même que Vaux, le 2 novembre. Le 18 décembre 1916, les troupes allemandes ont reculé jusqu'à leurs positions initiales. La bataille de Verdun prend fin et se solde pour l'allemagne par une défaite. Les pertes de part et d'autre sont effroyables: on dénombre 360 000 Français et 330 000 Allemands tués ou portés disparus.
Un lieu de mémoire Peu de temps après l'armistice, signé le 11 novembre 1918, il est décidé de construire un lieu de mémoire où les familles pourraient venir se recueillir et prier pour les hommes morts lors de la bataille de Verdun. Le 22 août 1920, le maréchal Pétain pose les deux premières pierres de l Ossuaire de Douaumont, qui sera inauguré le 7 août 1932 par le président de la République Albert Lebrun, en présence d'une foule immense d'anciens combattants. L'Ossuaire est constitué d'un cloître abritant 46 tombeaux, dans lesquels reposent les restes de 130 000 soldats allemands et français. Il fait face à un cimetière national composé de 16 142 tombes individuelles de soldats français. Enfin, en 1967, le Memorial de Verdun est créé, afin d'y rassembler les vestiges de cette terrible bataille. De 2013 à février 2016 des travaux de rénovation et d améliorations sont effectués. Ossuaire de Douaumont
La tranchée des baïonnettes 1 225 pièces d'artillerie allemandes ont pilonné le nord de Verdun, constitué d'énormes canons «KRUPP» et de mortiers lourds. 3 000 obus de gros calibre, pour certains de 380 mm, sont lancés à la minute, sans compter l utilisation de gaz toxique. Ce déluge de feu et d acier provoqua des pertes considérables. La bataille aura coûté aux Français 378 000 hommes (62 000 tués, plus de 101 000 disparus, et plus de 215 000 blessés et invalides), contre 337 000 hommes, dont 200 000 blessés, côté Allemand. Plusieurs dizaines de millions d'obus auraient été tirés, ce qui explique que l'on retrouve chaque année, depuis près de cent ans, de nombreux fragments métalliques dans la terre de ce sanctuaire de l'histoire. Nouveau Memorial de Verdun (février 2016) Patrick Migne-Baikrich