ANNONCES CECI PEUT VOUS CONCERNER



Documents pareils
LE PLAN D'AMÉLIORATION DE LA FONCTION MARKETING

Filière «Économie et Entreprise» 2015/2016

Contrôle interne et organisation comptable de l'entreprise

APPLICATION DU SCN A L'EVALUATION DES REVENUS NON DECLARES DES MENAGES

Depuis 2009, l'éducation nationale s'est déjà mobilisée pour développer des banques de stages et des outils associés.

ÉCONOMIE ET GESTION LYCÉES TECHNOLOGIQUE ET PROFESSIONNEL

Anticiper pour avoir une innovation d'avance : le leitmotiv de Pierre Jouniaux, entrepreneur du big data!

RÉFÉRENTIEL DES ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES ASSISTANT DE GESTION DE PME / PMI

COLLOQUE ARY BORDES. Investir dans les ressources humaines pour reconstruire un système de santé performant. Bilkis Vissandjée, PhD 24 mars 2011

Workshop Gestion de projet- IHEID- MIA- Décembre 2008 Cas Colombie Cucuta

Du BTS Transport au BTS Transport et Prestations Logistiques

Livret 2. Mise à jour février Département Tertiaire

LE CONTROLE DE GESTION DANS L'ASSURANCE : UNE REHABILITATION VITALE EN TUNISIE

Editorial : Le mémoire, un moyen pour penser sa pratique?

Il n'existe pas de contrat "type", mais des types de contrat. Nous pouvons instruire ensemble ces différents types de contrat.

NORME INTERNATIONALE D AUDIT 260 COMMUNICATION DES QUESTIONS SOULEVÉES À L OCCASION DE L AUDIT AUX PERSONNES CONSTITUANT LE GOUVERNEMENT D'ENTREPRISE

Cahier des charges pour le tutorat d un professeur du second degré

Mastère spécialisé. «Ingénierie de l innovation et du produit nouveau De l idée à la mise en marché»

VI - REALISATION DE LA CENTRALE DES BILANS DES ENTREPRISES DE L UMOA (CBE/UMOA)

Bachelier Bibliothécaire- Documentaliste!

TUTORAT. U Guelma. Guide du Tuteur FMISM

LA PROCEDURE D'EVALUATION A.NA.PSY.p.e. EST LE RESULTAT D'UNE RECHERCHE

L IMPACT DES N.T.I.C. DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE DES CADRES DE L INSTITUTION MILITAIRE

Licence Professionnelle Gestion de l'économie sociale et solidaire et Entrepreneuriat

Les titres (TH) inscrits au Répertoire national des certifications professionnelles

CANDIDAT JAPONAIS AU POSTE DE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

Formacode 11.0 Thésaurus de l offre de formation

SEP 2B juin 20. Guide méthodologique de calcul du coût d une prestation

3 Les premiers résultats des plans d'actions

SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES EN CLASSE DE SECONDE GÉNÉRALE ET TECHNOLOGIQUE. Annexe

Plan de rédaction d un projet de programme d études UQAM

Faculté de droit de l Université Jean Moulin Lyon 3. Année universitaire DOSSIER PEDAGOGIQUE DU MASTER 2 «DROIT ET INGENIERIE FINANCIERE»

Master international de Management des Médias à distance. Organisation pédagogique de la formation

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Nabeul. Université de Carthage. Master de Recherche Finance des Entreprises et des Marchés

LE CARNET DE BORD INFORMATISE (CBI)

Liste des propositions :

Appel à projets Incubation et capital-amorçage des entreprises technologiques de mars 1999 L'appel à projets est clos

FORMATION RESPONSABLE COMMERCIAL EN AGROBUSINESS TITRE DE NIVEAU II contenu des modules de formation

La méthode des cas et le plan marketing : énoncé seul

Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement

Bienvenue. Au Centre de Formation NTI. Cher client,

VEILLE STRATEGIQUE EN ENTREPRISE. ( communication, Gouvernance et Intelligence Economique) Colloque International UFC Alger Juin 2008

MARKETING INTERNATIONAL UN CONSOMMATEUR LOCAL DANS UN MONDE GLOBAL. de boeck PERSPECTIVES. 6 e ÉDITION CHARLES CROUÉ

Mastère spécialisé MS : «Ingénierie de l innovation et du produit nouveau

Excellence. Technicité. Sagesse

Programme détaillé MASTER DE MANAGEMENT ET DE STRATEGIE D ENTREPRISE. Objectifs de la formation. Les métiers. Niveau et durée de la formation

Série Z, fonds hors format

MASTER RECHERCHE MEDIATIONS DES SCIENCES. Mention HISTOIRE, PHILOSOPHIE ET. Histoire et Philosophie des Sciences. Année 2007/2008

MASTER MANAGEMENT, SPECIALITE MANAGEMENT DES ORGANISATIONS ET DEVELOPPEMENT RESPONSABLE

DROIT- ECONOMIE - GESTION. Sciences économiques. Sciences économique Santé, Emploi - Formation

SPECIALISATIONS DU MASTER GRANDE ECOLE

Conclusions du Conseil sur l'innovation dans l'intérêt des patients

CONFÉRENCE INTERAFRICAINE DES MARCHÉS D'ASSURANCES. C () N SEI L n E S M l!\ 1 S T l{ l': S J) E S A S S II [{ A NeE S

DESCRIPTION DU PROGRAMME PLATO

La décentralisation et la mise en œuvre de stratégies participatives de développement rural au Maroc

Annexe sur la maîtrise de la qualité

BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST DEPARTEMENT DES ETUDES ECONOMIQUES ET DE LA MONNAIE

Référentiel métier de Directeur des Soins en établissement et en institut de formation mars 2010

Renforcement de Capacité La gestion de déchets industriels - La Promotion de l enseignement

ENSEIGNEMENT ASSISTÉ PAR ORDINATEUR ET E.A.O. ET LANGUES ÉTRANGÈRES À L'UNIVERSITÉ

Master Audit Contrôle Finance d Entreprise en apprentissage. Organisation de la formation

POLITIQUE RELATIVE À L EMPLOI ET À LA QUALITÉ DE LA LANGUE FRANÇAISE

Qu est-ce que la Gestion des Ressources Humaines?

Plan de travail du Bureau de l audit et de la surveillance du FIDA pour 2011

Master 1 - parcours Management des Organisations de la Net-Economie à distance (MONE1)

Master 2 professionnel Soin, éthique et santé Mention Philosophie

360 feedback «Benchmarks»

LE DECRET STATUTAIRE RELATIF AUX ENSEIGNANTS-CHERCHEURS (par le bureau du Collectif pour la Défense de l Université)

Les métiers du secrétariat et de la bureautique

En outre 2 PDD sont impliqués dans le développement de politiques locales destinées à favoriser l'insertion des personnes handicapées.

Le système d accréditation n est pas un système basé sur la conformité à la. de ce fait, il se différencie

Licence professionnelle Gestion et commercialisation des produits de la filière forestière

Entretien avec Jean-Paul Betbéze : chef économiste et directeur des études économiques du Crédit agricole, est membre du Conseil d'analyse économique

LA SURVEILLANCE ET LE SUIVI DE L'ENVIRONNEMENT. Pierre Guimont Conseiller en environnement Unité Environnement Division Équipement, Hydro-Québec

A1 GESTION DE LA RELATION AVEC LA CLIENTELE

MASTER MANAGEMENT DES RH ET DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL SPÉCIALITÉ GESTION STRATÉGIQUE DES RESSOURCES HUMAINES À FINALITÉ PROFESSIONNELLE

Doctorate of Business Administration Programme francophone

MASTER ECONOMIE APPLIQUEE

GLOBAL SUPPLY CHAIN MANAGEMENT & STRATEGIE LOGISTIQUE

CIHEAM-IAMM - Janvier 2002 Synthèse documentaire - C. Adamolle. VEILLE STRATEGIQUE & RESEAU INTERNET des outils et méthodes à maîtriser

Dématérialisation et document numérique (source APROGED)

LE MINISTERE DU COMMERCE DANS LES DERNIERES ANNEES DU XIX ème SIECLE (extraits des cahiers du Chatefp n 1, octobre 1998)

Réforme du crédit à la consommation. Statut des enseignants chercheurs. Point sur les États généraux de l outre-mer

Programme détaillé DIPLÔME SPECIALISE MARKETING DES PRODUITS INDUSTRIELS. Objectifs de la formation. Les métiers. Niveau et durée de la formation

RENCONTRE PRESSE SOCIÉTÉ GÉNÉRALE, HISTOIRE, ENJEUX ET PERSPECTIVES

L Union des Femmes Investisseurs Arabes est une entité dépendant de la Ligue Arabe.

Évaluation périodique du programme MBA coop Résumé Faculté d administration

> Sommaire. Former les managers de l industrie pharmaceutique...3. Un programme d excellence... pour choisir son métier...4-5

La Bourse aux Financements Solidaires (BFS)

RÉSUMÉ PLAN D'AFFAIRES

Parcours Management de projet et innovation

Master Gestion des Ressources Humaines

MARKETING. Denis Pettigrew D. Se. gestion Professeur titulaire de marketing Université du Québec à Trois-Rivières

COMMISSION DES NORMES COMPTABLES. Avis CNC 138/5 Logiciels

Dahir n du 22 safar 1430 (18 février 2009) portant promulgation de la loi n portant création de l'agence pour le développement agricole.

COMMENT MAITRISER LA GESTION DES APPROVISIONNEMENTS ET DES STOCKS DE MEDICAMENTS

Transcription:

GESTION ET SOCIÉTÉ

ANNONCES CECI PEUT VOUS CONCERNER La revue «Gestion et Société» invite toute personne intéressée à présenter à la rédaction : travaux de recherche, réflexions ou notes de lecture en vue de leur publication. Ces articles doivent être écrits très lisiblement. Pour ceux concernant la partie «Études et Recherches», un résumé d'une page est demandé à l'auteur.

Le Comité de Rédaction de la Revue a entrepris de publier les quatre prochains numéros selon le programme suivant : 1/ La Recherche en Gestion à l'iscae 2/ Finance d'entreprise 3/ Marketing 4/ Commerce International. La coordination de chaque numéro a été confiée à un membre du Comité de Rédaction. Le Comité de Rédaction remercie M. AZIRAR qui a assuré la coordination de ce numéro consacré à la recherche en gestion à l'iscae. LA RÉDACTION

SOMMAIRE I AVANT PROPOS Ahmed AZIRAR 11 II A PROPOS DE LA RECHERCHE EN GESTION R. M'RABET 13 III LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE EN GESTION : UN IMPÉRATIF POUR LE DÉVELOPPEMENT DU MAROC A. E. EL ALAMI 25 IV LES PUBLICATIONS DU CORPS PROFESSORAL DE L'ISCAE 31 V L'ISCAE : INSTITUTION DE RECHERCHE 53 A/ Des Cycles d'enseignement et de Recherche Appliquée 54 * Le Cycle Supérieur de Gestion 55 * Le Cycle Supérieur de Commerce International 59 * Le Cycle d'expertise Comptable 63 * Le Cycle Normal 67 * Le Cycle de Formation Continue 71 * Le Centre de Promotion de la Création d'entreprise 79 B/ Des Structures de recherche en consolidation 85 * Le Cycle Doctoral 86 * Le Centre de Recherche en Gestion de l'iscae (CERGI) 92 * La revue «Gestion et Société» 93 * Le Centre de Documentation 94 * Le Centre Informatique 95 VI LES DÉBATS ET LA RECHERCHE SUR L'ENTREPRISE MAROCAINE à L'ISCAE 97 * Les Travaux de recherche soutenus 98 * Les articles parus dans la revue «Gestion et Société» 177 * Les colloques et manifestations scientifiques organisés à l'iscae 209

AVANT-PROPOS L'ISCAE entame en 1995, sa 25 e année de fonctionnement. Son image est faite aujourd'hui auprès du public dans les domaines de la formation initiale, la formation continue, la formation des formateurs, le développement de l'esprit managérial et la création d'entreprises. Cette image est, par contre, moins précise en ce qui concerne la recherche scientifique. Pourtant, un effort considérable, donnant des résultats tangibles, a été déployé dans le domaine de la recherche scientifique appliquée. C'est justement, parce que ce volet reste ignoré, ou est passé sous silence, que le comité de rédaction de la revue «Gestion et Société» a décidé de faire du présent numéro, un spécial Recherche en Gestion à l'iscae. Ce numéro se fixe un double objectif : Un objectif documentaire d'abord, en ce sens qu'il réunit des milliers de références sur l'entreprise marocaine et sur les diverses facettes de sa gestion, et peut constituer, par conséquent, un outil précieux pour le chercheur en gestion ; Un objectif analytique ensuite, en faisant le point sur la recherche en gestion au Maroc. L'ISCAE, ne l'oublions pas, était jusqu'à une date récente, la seule institution de formation au management au Maroc et avait, à ce titre, la responsabilité certes, de parer au plus urgent, la formation des cadres gestionnaires, mais aussi, à celle d'initier la recherche sur l'entreprise marocaine. La préparation de ce numéro spécial constitue, nous l'espérons, le point de départ d'une nouvelle étape pour la recherche scientifique à l'iscae et au Maroc. La concrétisation du projet doctoral et la création du Centre de Recherche en Gestion de l'iscae (CERGI) et sa dotation des moyens de fonctionnement, constituent deux actions de nature à faire faire à la recherche en gestion marocaine le saut qualitatif nécessaire. Ahmed AZIRAR

A PROPOS DE LA RECHERCHE EN GESTION Pr. Rachid M'RABET * INTRODUCTION La recherche en gestion au Maroc est encore embryonnaire pour trois raisons au moins : La première est liée à la jeunesse de la discipline gestion La deuxième aux obstacles spécifiques que rencontrent les chercheurs dans l'exercice de leur fonction. La troisième est relative à la faiblesse de la recherche scientifique en général dans notre pays. Cependant, faut-il préciser qu'aucune investigation sérieuse n'a été faite au niveau national pour recenser et encore moins pour évaluer l'état de la recherche en gestion? Dans ce fascicule nous voulons au niveau de l'iscae, contribuer à cet inventaire en donnant au lecteur des informations sur ce qui a été fait dans notre Etablissement. Nous espérons faire oeuvre utile par ce moyen et pousser d'autres instances à faire de même. C'est ainsi que nous pouvons constituer le socle nécessaire à la construction d'une véritable politique de recherche en gestion, en particulier, et de recherche scientifique en général. Les propos que nous proposons dans cet article essayent de présenter dans leurs grandes lignes les éléments qui limitent la recherche en gestion dans notre pays et quelques propositions pour lever les obstacles et améliorer les conditions d'éclosion de ce type de recherche nécessaire, comme l'est la recherche scientifique en général, à nos entreprises et à l'ensemble de notre économie. Dans cet article nous essayerons de délimiter le champ de la «gestion» en tant que discipline(1), nous définirons ensuite ce qu'est la «recherche en gestion»(2), avant de présenter les obstacles qui limitent son développement(3) ; des propositions pour encourager la recherche en gestion seront enfin exposées(4) ainsi que seront présentées en annexe, et de manière thématique, les travaux de recherche effectués à l'iscae. 1 LA GESTION, UNE DISCIPLINE JEUNE AU CARREFOUR DES SCIENCES La gestion en tant que discipline se caractérise par sa jeunesse. Elle est dépourvue d'études empiriques suffisantes et de recherches «théoriques» fortes pour asseoir sa base scientifique et délimiter ses frontières. Les définitions de la gestion portent en filigrane la marque de la diversité des domaines et des problèmes qui la caractérisent. Pour P. LASSEGUE, la gestion est «l'application des sciences de la conduite des organisations», ou plutôt, «le fait pour la conduite des organisations de recourir aux sciences». 1 Cette précision vise à souligner que la gestion ne se confond pas avec la simple application de la science à un champ déterminé ; mais que, l'amélioration de la conduite des organisations passe aussi par le détour productif d'une recherche fondamentale. Pour E. Cohen, la gestion est «un ensemble de pratiques, de connaissances théoriques ou techniques et de discours relatifs à la conduite des organisations en général et des entreprises en particulier». 2 * Directeur de l'iscae. (1) In Mélanges en l'honneur de Pierre VIGREUX, IPA Toulouse, 1987. (2) In Joffre P et Simone Y, Encyclopédie de gestion, Economica, 1989.

Trois domaines différents sont ainsi désignés : la gestion en actes produisant des effets, les connaissances qui tout à la fois l'expliquent, la fondent et remplissent ainsi une fonction cognitive, et les messages normatifs divers qui l'orientent. La gestion n'apparaît pas ainsi comme un domaine homogène possédant une identité claire et discutée. Elle se caractérise par l'hétérogénéité des champs de connaissance, de leur degré d'élaboration ou de sophistication, et des disciplines de référence ; mais elle retrouve une certaine unité dans l'objectif d'étude et d'action (l'entreprise). Dès lors, il apparaît qu'une description de son contenu passe par un effort de mise en ordre des connaissances et un examen de ses rapports avec les autres disciplines. A Mise en ordre des connaissances E. COHEN propose de retenir trois façons d'ordonner les connaissances selon que l'on se réfère à la nature des ressources mises en oeuvre par les gestionnaires, aux missions ou fonctions qui leurs sont confiées, ou aux processus fondamentaux caractérisant le fonctionnement de l'entreprise. 1. La nature des ressources mises en oeuvre : la tâche d'un gestionnaire d'entreprise ou d'organisation consiste à allouer et à utiliser au mieux un ensemble de ressources. La gestion serait ainsi liée à l'existence de trois disciplines clefs attachées aux ressources financières, ressources matérielles et technologiques et aux ressources humaines. Un autre classement pourrait donner une image de la gestion comme composée d'un grand nombre de spécialités. Simple dans son principe, ce critère de classement se heurte à l'absence d'arguments véritables : s'il traduit certaines réalités en matière d'organisation du travail à l'intérieur des entreprises, il véhicule en même temps l'image d'une juxtaposition de domaines et de disciplines dont on ne voit plus la nécessaire cohérence. 2. Missions ou fonctions confiées aux gestionnaires : l'entreprise est un organe de transformation d'un ensemble de ressources ou facteurs (les inputs) en produits ou services destinés à satisfaire les besoins des consommateurs (les outputs). En tant qu'agent de production, au sens large du terme, l'entreprise doit assumer et maîtriser un certain nombre de fonctions fondamentales qui, elles-mêmes, ne se conçoivent pas sans fonctions auxiliaires ou d'appui. 1 Ce découpage fonctionnel, célèbre depuis sa première formulation par Fayol, constitue la base de l'organisation d'un bon nombre d'entreprises et le fil conducteur des enseignements et manuels de gestion. Il considère que les activités de l'entreprise peuvent être différenciées selon leur nature. Toutefois, son inconvénient est de laisser dans l'ombre les tâches de coordination de l'ensemble sans lesquelles l'entreprise n'est qu'une constellation de travaux. C'est ce qui a poussé Fayol à ajouter aux fonctions commerciale, technique, financière, comptable, sociale, la fonction administrative en précisant qu'elle lui semblait la plus importante et consistait à «prévoir, organiser, commander, coordonner, contrôler». 3. Les processus fondamentaux qui caractérisent le fonctionnement de l'entreprise sont au nombre de trois selon Tabatoni et Jarnion : Processus de finalisation : définition des buts de l'entité et de ses composants, des critères de choix des actions, des contraintes à respecter ; Processus d'organisation : attribution des tâches et des moyens, définition des relations entre organes et niveaux de gestion et de décision ; (1) Fonctions fondamentales : approvisionnements, gestion de production, gestion commerciale. Fonctions d'appui : gestion administrative, gestion financière, gestion des ressources humaines, etc.

Processus d'animation : mobilisation des énergies des acteurs au service de l'action collective (motivations, récompenses, sanctions, etc.). A ces trois processus principaux peuvent être respectivement associés les champs de la gestion stratégique, de la gestion organisationnelle et structurelle et de la gestion des hommes, domaines entre lesquels existent évidement de fortes relations. 1 B. Rapports avec les autres disciplines Diverse au plan des contenus, la gestion l'est également s'agissant de ses ancrages disciplinaires. Il est en effet devenu banal de la qualifier de carrefour des sciences, tant il est vrai qu'elle emprunte les résultats et les méthodes de nombre de disciplines au statut scientifique plus affirmé. En fait, pour comprendre les entreprises et les organisations du monde réel et contribuer à leur conduite, le gestionnaire s'inspire et emprunte et parfois transpose les autres disciplines des concepts, des méthodes, des modèles etc... 2 Un tel électisme n'est pas sans soulever de questions sur ce qui fonde alors la spécificité de la gestion comme discipline scientifique. Bien sûr, l'objet même d'étude (le fonctionnement des organisations du monde réel) et la finalité (proposer des démarches et des outils utiles à la conduite des organisations) constituent un premier élément de réponse. Un deuxième élément, non moins important, est lié aux organisations elles-mêmes, comme le précise E. COHEN : «C'est la prise en compte de ces entités relativement autonomes, de leurs conditions de survie et de développement, c'est la mise en perspective des variables économiques du point de vue de ces entités qui permettent de différencier la problématique de la gestion, tant dans une perspective théorique (sciences de gestion) que dans une perspective opérationnelle (technique de gestion).» 3 2. LA RECHERCHE EN GESTION Le champ de la recherche en gestion, n'est pas très précis. Il est d'autant moins circonscrit et ordonné qu'il vient d'être ouvert et que chacun y trace son chemin. Elle a fait beaucoup de progrès dans les esprits au point qu'elle est omniprésente dans les discours tenus ici ou là. Mais pour être objectif, il s'agit davantage de la recherche en gestion entendue dans le sens d'une notion extensive, qui englobe les travaux effectués par les étudiants, en bibliothèque ou en entreprise, individuellement ou en groupe. Nonobstant quelques exceptions notoires, il faut parler plus de recherches documentaires, d'observations en entreprises, d'enquêtes, d'études pratiques que de recherche scientifique au sens strict. Dès lors, parler de recherche en gestion signifie qu'on parle d'une recherche appliquée liée à l'observation du fonctionnement des organisations et du traitement de leurs problèmes. Sa finalité est, dès lors, spécifique. En effet, elle vise le développement de l'efficience des organisations. Son point de départ, c'est des études scientifiquement conduites sur le terrain qui permettront, probablement, de dégager un nouveau corps de connaissances, de nouveaux concepts et de nouvelles méthodes qui pourraient aider les organisations concernées à mieux maîtriser leur vie et leur développement. La recherche en gestion, en tant qu'objet de science, devrait se manifester par le biais d'institutions et de centres de recherche qui en font leur domaine de recherche tels que les universités ou les écoles. Son caractère d'utilité sociale est évident puisque, c'est celle qui apporte le plus à l'entreprise, aux organisations et à l'enseignement : (1) Les systèmes de gestion. PUF. 1975 (2) Économie, Droit, Psychologie individuelle et Psychologie sociale, Sociologie, Mathématiques, Philosophie, Biologie, etc. (3) E. COHEN. op. cit.

pour l'enseignement : car un enseignement supérieur de gestion gagne à être nourri des résultats d'activités de recherche, à condition que par ce biais les professeurs-chercheurs soient mis en contact avec les réalités de l'entreprise ; pour l'entreprise : en effet, la crise économique au niveau mondial, la concurrence accrue et élargie du fait de l'ouverture de notre économie, les évolutions rapides technologiques et des domaines de la connaissance en général, le débat sur les relations du travail constituent autant d'éléments de mutation qui viennent bouleverser son fonctionnement, ses stratégies, voire son existence, et poser de manière aiguë, le problème de la «maîtrise du changement» ; pour les administrations publiques, les collectivités locales et les organisations à but non lucratif : ces deux dernières, ont vu leurs moyens d'action et leurs missions croître considérablement, pour les premières, leurs missions ont été bien précisées ; cependant, les capacités de gestion de toutes ces entités méritent d'être renforcées ; enfin, la synérgie qui lie recherche en gestion et recherche technologique : les nouveaux produits ou nouveaux procédés n'ont de chance d'être acceptés, d'avoir des débouchés que si les capacités de gestion ainsi que les techniques de gestion se développent et valorisent l'innovation technique de l'entreprise. Les enjeux pour nos organisations et notre tissu industriel sont aujourd'hui d'une importance telle que le développement de la recherche en gestion s'impose comme une impérieuse nécessité nationale. 3. LES FREINS AU DÉVELOPPEMENT DE LA RECHERCHE EN GESTION La faiblesse des travaux de recherche en gestion peut s'expliquer par plusieurs raisons parmi lesquelles le manque de motivation des rechercheurs, une baisse du niveau des étudiants arrivant à l'université, etc. Mais les vraies raisons sont à chercher ailleurs (comme pour la recherche scientifique) : les chercheurs, leurs conditions de travail, l'organisation de la recherche, le financement des activités de recherche, la diffusion des travaux de recherche etc. Essayons d'en présenter les plus marquantes : a. Il faut noter, tout d'abord, que la recherche en gestion n'a pas de statut au regard des centres publiques qui ont pour vocation la promotion et le financement de la recherche (CNPRST...). En effet, la gestion est totalement absente du Centre National de la Recherche qui ne comporte pas de «Section» spécifique sur la gestion. Il se peut que des chercheurs aient déjà bénéficié de financement de la part de ce centre... Cependant, dans ce cas, les chercheurs ont plus tendance à s'ancrer dans leur discipline de provenance (économie, sociologie, mathématiques, etc.) plutôt qu'à approfondir le champ spécifique de la gestion des organisations. b. La demande sociale en recherche de gestion, qui est très forte, trouve des difficultés à s'exprimer, ce qui l'empêche d'avoir sur le développement de la recherche en gestion, le pouvoir d'inspection que l'on pourrait en attendre. La demande émanant des entreprises et des administrations publiques porte presque toujours sur la résolution de problèmes ponctuels ; de ce fait, elle fait plus appel à des démarches de consultation qu'à une démarche de recherche. La recherche en gestion doit s'appuyer sur des études en profondeur conduites sur le terrain avec la plus grande rigueur méthodologique, elles ne peuvent en aucun cas émarger en réponse à une demande orientée vers la résolution de problèmes immédiats. c. L'inexistance d'un potentiel de recherche en gestion structuré : pourtant le potentiel existe et est constitué essentiellement sur le corps d'enseignants permanents qui enseignent dans les écoles de gestion et les universités d'économie. Les conditions ne sont pas réunies pour permettre à ce potentiel de s'exprimer. Absorbés par les tâches d'enseignement ou d'administration, sollicités par une demande en consultation souvent plus rémunératrice, les enseignants ne consacrent pas toujours un temps suffisant aux activités de recherche.

En effet, les enseignants chercheurs dans leur statut de fonctionnaire ont des salaires limités. Dès lors, les activités de recherche et de publication, grandes mangeuses de temps, peuvent se voir ou non préférer parfois une activité de conseil, plus souvent une participation accrue à des activités d'enseignement, au titre, notamment, de la formation continue. L'ISCAE, qui a tenté de créer un environnement favorable à la recherche à travers la promotion de publication de manuels, voire la création d'un centre autonome de recherche, rencontre des difficultés certaines à financer de telles activités et à les doter en moyens logistiques (bureau, tél, fax, liaisons avec des centres de documentation, échanges entre chercheurs...) d. Le problème de financement de la recherche en gestion : les moyens financiers dont disposent les chercheurs sont faibles. Ceci caractérise le cas du Maroc par rapport à d'autres pays. A titre d'indication, la part du PIB réservée à la Recherche Développement varie entre environ 2 % et 3 % pour les grands pays industrialisés et pour des pays comme la Suède et la Suisse, tandis qu'elle est de l'ordre de 1 % pour les «nouveaux dragons» asiatiques avec un taux de croissance annuelle, pour la Corée du Sud, de plus de 20 % pour les 15 dernières années. Le mode de financement de la recherche le plus couramment utilisé s'effectue au travers de contrats. Ne durant que ce que durent les contrats, de tels financements ont pour conséquences de rendre difficile la stabilisation d'équipes de recherche. Or, les équipes de recherche aspirent à se procurer des ressources stables. e. La recherche en gestion connaît également le problème de la diffusion et de la communication. La recherche n'existe que par son autour tant qu'elle n'est pas entrée dans un circuit de diffusion. Le problème de la communication se pose tant en aval qu'en amont. En amont, les chercheurs doivent être informés sur les orientations souhaitables, sur les opportunités offertes et sur les moyens de réalisation des projets de recherche. En aval, les résultats de la recherche doivent être diffusés. 4 PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR LA RECHERCHE EN GESTION 1 Il est évident qu'en matière de recherche, comme dans d'autres domaines, il est nécessaire d'avoir une politique cohérente et volontariste qui s'appuie sur l'analyse des objectifs et des modalités du développement de la recherche en gestion. Une impulsion doit être donnée afin que soient libérés les multiples potentiels de recherche existant en ce domaine, notamment, par la création d'une section «gestion» au sein du Centre National de la Recherche, mais aussi, par d'autres moyens. L'essentiel est d'arriver à développer une relation quasi symbiotique entre le milieu des chercheurs et le milieu des entreprises et des organisations concernées par les résultats de leurs travaux. Intégrer une stratégie de développement institutionnel des équipes et des centres (formation des jeunes chercheurs, analyse approfondie des sources et données, etc.) et les doter de moyens permanents (postes de chercheurs et moyens logistiques). L'intégration des équipes dans les établissements d'enseignement (au sein des programmes doctoraux) devrait en outre permettre d'assurer une bonne coordination entre enseignement et recherche et de maintenir les équilibres de base du métier d'enseignant de gestion entre les activités d'enseignement et de recherche. Une recherche en gestion efficace implique un double échange entre chercheurs et utilisateurs potentiels : * Les chercheurs en gestion doivent identifier et suivre l'évolution des besoins des entreprises et des organisations en techniques de gestion et en éléments de toute nature utiles à la décision stratégique ; * L'industrie et l'administration doivent prendre conscience de ce que les organismes de recherche peuvent leur apporter. L'information des chercheurs sur les besoins du monde des entreprises et des administrations pourrait être plus efficacement médiatisée par les organismes de coordination et d'impulsion (évoqués plus haut). (1) Ces propositions s'inspirent de ce qui a été dit auparavant et des actions menées en France pour encourager la recherche en gestion.

La meilleure diffusion des résultats de la recherche implique, d'une part, la mise en base de données informatisée d'index bibliographique et d'interconnexion avec l'ensemble des centres et équipes de recherche en gestion et d'autre part, une meilleure diffusion des cahiers et publications de recherche. La valorisation en aval de la recherche implique que ses résultats soient présentés de manière claire et pédagogique. L'orientation de la recherche en gestion, pour être crédible et utile, doit veiller d'abord à la pertinence des champs de recherche. Les grands thèmes mobilisateurs paraissent devoir porter sur les défits majeurs qu'ont et auront à affronter dans les prochaines années les entreprises et organisations. Cinq thèmes nous paraissent importants : * Celui de la gestion des PME, qui constituent 95 % du tissu industriel marocain et qui, entre autres, participent à l'emploi d'une bonne partie de la population active du Maroc ; * Celui de l'évolution de la GRH sous l'effet conjugué des changements intervenus dans les mentalités et les rapports sociaux, de l'introduction des technologies nouvelles, d'un nouveau code de travail et d'une politique différente en matière d'emploi ; * Celui de l'analyse de la compétitivité des entreprises à la lumière des accords du GATT et de la convention Maroc-U.E ; * Celui de la gestion des organisations publiques dont le champ et les moyens d'action se rétricissent de manière considérable sans que les conditions de leur bonne efficience aient toujours été examinées avec soin ; * Celui lié à la prise en compte de la dimension internationale dans les problèmes de gestion qui devra être examiné selon deux axes : CONCLUSION Les stratégies d'entreprise en vue d'assurer leur maintien, voire leur développement sur les marchés extérieurs et la reconquête de leur marché intérieur ouvert à la concurrence internationale ; Le développement de projets de recherche et de coopération avec les pays amis afin d'échanger les expériences dans les domaines de l'enseignement et de la recherche en gestion. La recherche en gestion, phénomène récent au Maroc, a un niveau de développemet limité. Le renforcement du potentiel national de recherche en gestion, la reconnaissance de celle-ci par les organismes officiels, y compris ceux de recherche, la mise en place de structures d'impulsion et de moyens financiers appropriés et l'amélioration des circuits de communication pour diffuser les connaissances, constituent des préalables importants pour développer la recherche en gestion au Maroc.

ANNEXE LES MÉMOIRES DE RECHERCHE DES CYCLES SUPERIEURS SOUTENUS A L'ISCAE Sur 110 mémoires du Cycle Supérieur de Gestion et du Cycle Supérieur de Commerce International soutenus à fin juin 1995 : * 7 Travaux traitent des problèmes de la formation en général et de la formation des cadres d'entreprises, en particulier, (Formation Permanente, Élaboration d'un Plan de Formation, Conditions préalables à la réussite d'une action de formation, la formation initiale des maîtres, le marketing de la formation et l'audit de la formation). * 8 Mémoires analysent les questions relatives aux problèmes de l'exportation des entreprises marocaines. * 12 travaux traitent des problèmes liés aux aspects financiers tels que le choix des investissements et des moyens de financement des entreprises privées ou publiques, le diagnostic financier, l'évaluation des performances, la fonction financière dans les entreprises, l'évaluation des projets, etc. * La PME a retenu l'attention de plusieurs chercheurs. Ainsi, 8 mémoires lui sont consacrés traitant des aspects de sa gestion générale ou de quelques problèmes spécifiques : Difficultés de gestion et de développement de l'entreprise familiale, PME et développement, Structures et développement, l'incidence de l'is sur la gestion ou encore l'impact de la fiscalité sur la gestion et le développement des PME, réforme fiscale, financement par Crédit-bail. * 4 travaux traitent des problèmes liés à l'économie sociale notamment les coopératives agricoles et forestières mais aussi la problématique du logement social au Maroc. * Les contributions de nos chercheurs à l'analyse du secteur agricole sont au nombre de onze (11). Elles sont relatives aux aspects suivants : gestion des offices, politique de reboisement, contrôle de gestion des Entreprises Publiques agricoles, management agricole, gestion des systèmes d'irrigation, organisation et gestion de l'exploitation des coupes de bois, secteur du Liège. * La Gestion des Hôpitaux : Six travaux traitent des aspects suivants : gestion des hôpitaux, hôpital et système de santé, fixation des prix des spécialités pharmaceutiques, stratégie des filières dans le domaine des produits pharmaceutiques, la planification familiale au Maroc. * Gestion des Ressources Humaines : 6 travaux de recherche touchant à l'intéressement, à la motivation, au management participatif, à la DPO, à la rémunération des cadres dans les établissements publiques à caractère industriel et commercial et à la GRH dans les entreprises privées marocaines. * 7 travaux relatifs au contrôle interne et à l'audit de groupes, de banques et d'entreprises industrielles, mais aussi, au contrôle fiscal, à la pratique du contrôle de gestion et au commissariat aux comptes au Maroc. * 5 travaux traitent des problèmes de gestion relatifs aux sociétés de crédit des entreprises dans différents secteurs, de la dette publique et des matières de travaux publics au Ministère de l'équipement. * Développement Régional : 4 travaux dans les domaines suivants : «Le secteur Touristique dans le sud», «Contribution à la réorganisation de la politique de développement régional au Maroc», «Contribution au développement du Maroc Sud Atlassique par l'entreprise dattière», «la pêche maritime au sud» ; * Secteur pétrolier avec trois travaux : la distribution des produits pétroliers, l'onarep et la recherche pétrolière et la fiscalité pétrolière.

* 3 Travaux relatifs à l'ingénierie, au transfert technologique et à la pièce de rechange industrielle. * Secteur du transport : 3 travaux qui traitent de la gestion des transports publics (autocars), le système de tarification des transports routiers, la problématique de l'efficacité de l'oncf. * Secteur de la distribution : 4 mémoires : la distribution des légumes et des fruits, le Marketing de la distribution, la politique des prix et entreprises au Maroc, Instruments de la politique des prix au Maroc. * Secteur Industriel : les roches et minéraux industriels, l'industrie automobile de Tourisme, le système public des statistiques industrielles, bilan et perspectives de l'industrie et l'utilisation de l'informatique. (5 travaux) * Les Entreprises et l'administration Publique : le désengagement de l'état des entreprises publiques, le désengagement financier et économique de l'état : cas des entreprises publiques, Analyse et Conception des systèmes d'informations organisationnels, Gestion des ERAC. (4 travaux). * Secteur du Ciment : «Problématique et perspective du marché du ciment au Maroc». * Secteur Cinématographique : «Le secteur Cinématographique au Maroc». * Secteur de la pêche : «La pêche hauturière au Maroc» ; * Divers travaux : «Introduction à la question de la fraude fiscale dans le cas du Maroc», «Démarche marketing appliquée à la planification familiale au Maroc», «Cas de soutien à la consommation». Ainsi que deux travaux fondamentaux sur la compensation dans l'économie marocaine.

LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE EN GESTION : UN IMPERATIF POUR LE DÉVELOPPEMENT DU MAROC Par A.E. EL ALAMI * Dans la phase actuelle du développement du Maroc, qualifié par la presse internationale de pays émergent, il est nécessaire de consolider et d'accompagner les efforts entrepris par une meilleure maîtrise de la gestion, laquelle ne peut se faire qu'à travers le développement de la recherche scientifique dans ce domaine. Or on ne peut dire que la recherche en gestion dans notre pays soit bien gérée. I L'Enseignement de la Gestion au Maroc Avant d'aborder ce sujet, il est utile de faire un bref rappel de l'évolution de l'enseignement de la gestion au Maroc, qui a connu une importante mutation depuis le milieu des années 80. En effet, à côté de l'iscae, unique École de Gestion dans tout le pays, il n'y avait, au début de la décennie, que quelques rares programmes de gestion dispensés dans le cadre de l'enseignement des licences ès Sciences Économiques des Facultés des sciences juridiques, économiques et sociales. Le développement économique et social qu'a connu le Maroc et la réhabilitation de l'entreprise d'un côté, les prémices d'une plus large internationalisation du commerce marocain d'un autre, ont amené l'iscae à développer de nouveaux programmes de gestion et à augmenter en parallèle sa capacité d'accueil. A côté du Cycle Normal, ouvert aux jeunes bacheliers par voie de concours, et du Cycle Supérieur de Gestion, ouvert aux Cadres Supérieurs, ont successivement été créés le Cycle de Formation Continue, le Cycle Supérieur de Commerce International, le Cycle Supérieur d'expertise Comptable et le Centre de Promotion de la Création d'entreprise. La Conception de ces programmes et les révisions périodiques des programmes des autres cycles ont fait l'objet d'une large concertation avec les opérateurs économiques qui réservent aux lauréats de l'iscae le meilleur accueil possible pour leur insertion professionnelle. Le succès de notre institution, le développement de l'économie marocaine et le faible taux d'encadrement des entreprises marocaines (4 % au lieu de plus de 10 % dans les pays développés) ont incité au développement des programmes de licences en gestion dans différentes facultés et ont encouragé les opérateurs privés à créer une quarantaine d'écoles privées de formation à la gestion. Enfin, la rentrée universitaire 1994-1995 a enregistré l'ouverture d'une école de gestion à l'université Al Akhawayne à Ifrane et de trois écoles publiques implantées en dehors de Casablanca. Écoles publiques et privées, anglophones ou francophones, à Casablanca ou ailleurs, ces institutions ont participé durant la dernière décennie à une importante mutation de l'environnement professionnel de l'enseignement de la gestion au Maroc. Elles ont crée une importante infrastructure mais le plus dur reste à faire. En effet, ces institutions, et ce non seulement pour des raisons d'économie, sont acculées à faire appel uniquement à des enseignants vacataires. Cependant, le recrutement d'enseignants universitaires permanents, capables de prendre en charge les différentes disciplines de la gestion tout en participant à l'encadrement pédagogique et à l'encadrement de la recherche est de plus en plus difficile. Même l'iscae a de plus en plus de difficultés à recruter d'intéressants profils, surtout pour les spécialités pointues indispensables aux Cycles Supérieurs. * Enseignant à l'iscae.

Ainsi donc, l'enseignement de la gestion au Maroc souffre, sur le plan qualitatif, d'un manque de formateurs maîtrisant les techniques les plus avancées en gestion. Par ailleurs, l'accord du GATT, la participation des capitaux étrangers à la privatisation du secteur public, la création des banques off-shore, la modernisation de la Bourse des Valeurs ainsi que les investissements étrangers ont pour conséquence l'internationalisation de la place marocaine. De ce fait, les entreprises marocaines sont confrontées à un véritable défi. Elles doivent s'adapter et se moderniser pour devenir concurrentielles ou disparaître. Afin de permettre à l'entreprise marocaine comme à l'entreprise étrangère, installée au Maroc de relever ce défi, les écoles marocaines doivent former des cadres gestionnaires performants dans toutes les disciplines que nécessite la concurrence internationale. Or, le «savoir», constituant de base de ces disciplines évolue à une vitesse vertigineuse depuis la fin des années soixante dix. La phase actuelle de la mondialisation de l'économie et de la disponibilité quasi-immédiate des connaissances scientifiques et technologiques les plus récentes à travers les autoroutes de l'information, ont accentué cette tendance. De ce fait, la formation connaît nécessairement une importante mutation pour aller de plus en plus de la formation universitaire classique vers une formation continue en perpétuelle adaptation aux besoins évolutifs de l'entreprise. Pour assurer cette formation continue dont les connaissances scientifiques, les matériaux didactiques et les méthodes pédagogiques évoluent également à une grande vitesse, les formateurs doivent eux-mêmes s'inscrire dorénavant dans le même état d'esprit que les entrepreneurs et les gestionnaires d'entreprises. C'est là le vrai défi auquel est confronté notre enseignement universitaire en général et notre enseignement de gestion en particulier. Ce double défi, auquel font face l'entreprise d'un côté et l'université d'un autre ne peut être relevé sans une politique volontariste et immédiate de développement de la recherche scientifique en gestion. II La Recherche Scientifique en Gestion Or, le Maroc a sa culture ancestrale et ses valeurs sociétales auxquelles il tient et qui sauvent son équilibre. Son système d'enseignement connaît des handicaps sur lesquels une réflexion nationale est en cours actuellement. Cependant, pour l'entreprise un simple transfert des techniques de gestion est incapable d'assurer l'efficacité recherchée. Aussi, l'intégration dans notre culture de ce «savoir», son adaptation à notre environnement sont nécessaires pour notre rapide évolution. C'est dans ce sens où la recherche scientifique en gestion devient pour le Maroc un impératif pour le développement de l'entreprise et partant de tout le tissu économique et social. Si d'autres domaines de la recherche scientifique ont bénéficié de l'attention des autorités, aucune action volontariste pour la promotion de la recherche scientifique en gestion n'est à signaler dans notre pays. Certes les Facultés des sciences juridiques, économiques et sociales ont comme l'iscae développé des travaux de recherche dans le cadre des programmes diplômants, mais les enseignants-chercheurs, appellation officielle des enseignants de l'enseignement supérieur, ont vu, avec l'érosion monétaire, leur activité se limiter à l'enseignement et à quelques rares publications. Ils ont massivement géré leur temps au profit de la consultation en entreprise qui parfois débouche sur le cumul de fonctions. Cette dérive à laquelle on assiste, parfois impuissant, risque de priver notre développement économique et social de l'un de ses moteurs les plus efficaces.

Sans enseignants-chercheurs performants, alliant la compétence pédagogique, le perfectionnement et l'approfondissement des connaissances acquis à travers les travaux de recherche et de consultation, il sera difficile de transmettre à l'entreprise le savoir faire dont elle a besoin. Cette formation continue, devenue facteur essentiel du développement de l'entreprise, voire de sa survie, exige une actualisation permanente des connaissances des formateurs. A la vitesse de l'évolution universelle actuelle des sciences et des technologies et devant l'ampleur de la mondialisation de la communication, l'espérance de vie de l'utilité d'une formation est de plus en plus courte. Les enseignants connaissent eux aussi l'obsolescence. Devant cet état des choses, il semble que nulle stratégie de développement économique et social ne peut réussir si elle n'intègre une stratégie de développement de la recherche scientifique en général et celle de la recherche en gestion en particulier. Or il se trouve que souvent la Recherche Scientifique en Gestion est considérée par les uns comme un mal nécessaire et par les autres comme un luxe inutile. Notre nation doit redéfinir ses rapports avec la Recherche Scientifique en Gestion, avec ses producteurs que sont les chercheurs et avec ses consommateurs que sont les opérateurs économiques et sociaux. Il nous faut aussi redéfinir les rapports de l'université avec la Recherche Scientifique en tant qu'activité essentielle à part entière et non seulement en tant qu'activité d'accompagnement de l'enseignement. Il nous faut également redéfinir les rapports du tissu économique avec la Recherche Scientifique pour qu'il puisse s'y investir et y investir convenablement et rationnellement. Afin de réaliser le saut qualificatif souhaitable pour notre société, il nous faut définir une véritable stratégie nationale de la Recherche Scientifique en Gestion au service du développement, intégrant tous les facteurs qui lui sont liés en amont et en aval. Pour un pays comme le Maroc, cette stratégie devrait avoir à moyen terme deux objectifs bien distincts : 1 La formation de formateurs. 2 Le Développement de la Recherche Scientifique appliquée. S'inscrivant dans cet axe et pour répondre à ses propres besoins comme pour répondre aux besoins des autres institutions publiques ou privées, l'iscae a projeté la création imminente d'un cycle doctoral ayant ces deux objectifs. Cependant, pour assurer à la Recherche Scientifique en Gestion un développement harmonieux, il est nécessaire de valoriser le métier de l'enseignant-chercheur et ce, tant sur le plan moral que sur le plan matériel. Par ailleurs, il reste évident qu'une large communication auprès de tous les partenaires est nécessaire. La Recherche Scientifique en gestion doit faire l'objet d'une promotion auprès de tous les opérateurs concernés afin de : drainer les financements nécessaires, motiver les chercheurs, intéresser les utilisateurs. La diffusion la plus large possible des informations collectées et traitées par les unités de recherche est indispensable et reste une nécessité nationale qui a besoin d'un important investissement. Quant aux chercheurs, ils ont besoin de connaître les règles de fonctionnement de cette activité comme ils ont besoin d'être reconnus pour leurs compétences et leurs investissements.

Les entreprises, utilisatrices potentielles et finales des progrès de la recherche ont besoin d'une législation plus souple les incitant à investir dans la recherche scientifique. Ainsi, ce domaine d'activité, créateur d'emploi, créateur de valeurs ajoutées, reste un facteur formidable de progrès et de développement économique et social. Il faut s'y investir et y investir. Il nous faut donc apprendre à gérer la Recherche Scientifique en Gestion.

LES PUBLICATIONS DU CORPS PROFESSORAL DE L'ISCAE