EPREUVES COMMUNES DE LANGUES VIVANTES



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EPREUVES COMMUNES DE LANGUES VIVANTES TABLEAU DES MOYENNES Banque d'épreuves - Premières langues PREMIERES Epreuve n 1 Epreuve n 2 MOYENNE GENERALE NOMBRE DE LANGUES Traductions Expression écrite Rappel 2009 2010 CANDIDATS ALLEMAND 10,83 10,19 10,27 10,44 818 ANGLAIS 9,44 9,90 9,39 9,72 7009 ARABE LITTERAL 11,06 11,19 13,79 11,14 299 ESPAGNOL 10,54 10,49 10,53 10,51 524 ITALIEN 9,57 15,96 11,45 13,41 95 LATIN Version latine 9,91 11,26 36 PORTUGAIS 14,78 15,33 14,34 15,11 9 RUSSE 12,81 15,96 14,95 14,7 32 ENSEMBLE 9,72 10,10 9,72 9,95 8822 Chiffres communiqués par la Direction des admissions et concours de la Chambre de Commerce et d'industrie de Paris 104

EPREUVES COMMUNES DE LANGUES VIVANTES TABLEAU DES MOYENNES Banque d'épreuves - Deuxièmes langues DEUXIEMES Epreuve n 1 Epreuve n 2 MOYENNE GENERALE NOMBRE DE LANGUES Traductions Expression écrite Rappel 2009 2010 CANDIDATS ALLEMAND 10,10 9,60 9,21 9,81 1720 ANGLAIS 10,21 9,80 9,49 9,96 1809 ARABE LITTERAL 9,88 9,90 11,65 9,89 53 CHINOIS 12,70 11,14 11,04 11,76 59 ESPAGNOL 10,18 10,19 10,36 10,19 4649 HEBREU 11,25 11,13 8,87 11,18 8 ITALIEN 9,64 10,50 10,24 10,16 371 JAPONAIS 13,00 13,29 13,64 13,17 7 LATIN Version latine 6,97 8,01 66 POLONAIS 13,00 12,60 12,39 12,76 10 PORTUGAIS 15,81 15,50 14,37 15,63 8 RUSSE 11,62 12,65 11,24 12,24 40 VIETNAMIEN 15,00 16,00 14,88 15,6 2 ENSEMBLE 10,17 10,02 9,95 10,08 8802 Chiffres communiqués par la Direction des admissions et concours de la Chambre de Commerce et d'industrie de Paris 105

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Première langue VERSION LATINE Elaboration 2010 : ESSEC Correction : ESSEC M. Jean-René TRICHON Sujet : Les affres de l exil. OVIDE, Tristes V 10 vers 15-38 36 copies corrigées (43 en 2009) ; moyenne : 11,26 ; notes échelonnées entre 19 et 2.5 ; à la moyenne et au-dessus : 24 copies. Relégué par la volonté impériale, loin de Rome, aux confins du monde gréco-latin, sur les bords du Pont-Euxin, à Tomes, ville gréco-gète, le poète n est pas seulement exposé comme chacun des habitants aux incursions incessantes des Barbares des alentours : il est un étranger dans la ville même et se sent menacé dans son identité de Romain. Le texte ne présentait pas de réelle difficulté. Rappelons que savoir scander le distique élégiaque peut parfois tirer d embarras. La négation non porte sur raptu vivere et non sur turpe : «ne pas vivre de pillage (est honteux)». Dans le deuxième distique tumulus a souvent été mal compris : il s agit de la colline sur laquelle la ville est bâtie, ipse qui s oppose à extra et l expression ingenium loci «la configuration du terrain «confirmant cette interprétation. Au vers 5 cum minime credas «quand on s y attend le moins» : beaucoup ont oublié et que la conjonction cum + subjonctif peut exprimer une simple concomitance et que la deuxième personne du subjonctif donne au sujet une valeur indéfinie (de même au vers 17 pour timeas et possis). Dans la comparaison de l ennemi à un oiseau de proie (ut aves hostis advolat) l adverbe vix ne peut porter que sur bene visus ; «(l ennemi) à peine bien vu». Certaines notations, peut être en raison même de leur réalisme de choses vues», n ont pas été comprises.ainsi dans le quatrième distique on n a pas donné au verbe legere son sens premier et concret de «ramasser» (il s agit des noxia tela «traits empoisonnés» envoyés de l extérieur par dessus les remparts et tombant per medias vias «en pleine rue»). Au vers 10 le démonstratif hic répété : hac hac manu avait un sens indéterminé : «d une main de l autre». Les mots junctis pice avenis (v11) (ablatif complément de cantat) ont donné lieu, de façon inattendue étant donné les indications du dictionnaire, à des traductions aberrantes parce qu on ignore, semble-t-il, à la fois ce qu est une flûte de Pan (orthographié parfois «Paon»!) et ce qu est la poix (pix) qui servait à en coller les chalumeaux inégaux. Au vers 13 ope castelli désigne les «fortifications de la place» et au vers suivant Graecis est complément de mixta et non de facit metum : Ovide n est pas un Grec et ce mélange, cette promiscuité des Grecs et des Barbares rendent justement plus douloureux son sentiment de peur et de solitude. Certains ignorent le sens de ut + subjonctif «à supposer que» ou ne savent pas scander le pentamètre : longa ne peut que se rapporter à coma (v17-18).dans le distique suivant c est encore une notation réaliste qui en a embarrassé plus d un. Pourtant pro patrio cultu «à la place du costume national» se comprenait aisément par opposition à Persica braca «les braies perses»(a-t-on oublié les jambes nues des légionnaires romains contrastant avec les pantalons des Gaulois dans les aventures d Astérix?) Malgré la note on a parfois donné à commercia (sociae linguae) le sens concret d «échanges commerciaux», alors qu il s agit d «avoir des échanges, de converser dans une langue commune». Le datif mihi (v22) doit être interprété comme un complément non d attribution mais d agent. Quant à hic dans le dernier distique, la scansion montrait que le i est long : il s agit donc de l adverbe= «ici» : Barbarus hic ego sum «le barbare, ici c est moi» Le choix d un texte de poésie, en relation étroite avec le thème du programme, ne semble pas avoir désarçonné les candidats. L épreuve a donné des résultats dans l ensemble satisfaisants (seulement cinq copies ont obtenu moins de 7 sur 20). 107

Première langue ALLEMAND Traductions (sous-épreuve n 1) Elaboration : HEC Correction : HEC I. THEME Le texte de thème était extrait d un essai de l écrivain franco-libanais Amin Maalouf, consacré au problème de l affirmation identitaire ; sur fond de sa propre identité interculturelle, l auteur énonce, dès la première page de son livre, Les identités meurtrières, toute la richesse et la complexité du problème, dans un langage clair et concis. Le style de l extrait obligeait les candidats à faire preuve, entre autres, d une parfaite maîtrise des structures syntaxiques, en recourant à un lexique à la fois précis et idiomatique. Voici les principales difficultés constatées par le jury : Syntaxe : si la traduction de la première phrase pouvait poser un réel problème de construction, la plupart des erreurs ont été commises dans des phrases autrement plus simples ; il faut constater que la place du verbe reste trop aléatoire dans un grand nombre de copies, les subordonnées (conjonctives et relatives) possédant souvent une structure peu lisible, ce qui est absolument préjudiciable. Lexique : la connaissance de der Libanon, der Libanese, libanesisch n a pas été jugée obligatoire, le cas échéant, elle a donné lieu à un bonus ; cependant, l ignorance (trop souvent vérifiée) de mots comme Frankreich, der Franzose, französisch a été lourdement sanctionnée dans la notation ; il est évident que toutes les lacunes lexicales n ont pas la même importance et que certaines sont absolument incompatibles avec les exigences du concours ; dans le même champs lexical, arabisch fait défaut à la plupart des candidats, ce que l on peut regretter. Groupes verbaux : un nombre très élevé de candidats ne sait pas construire correctement des propositions à partir de verbes de base tels que jemandem etwas antworten, jemanden etwas fragen, jemandem etwas erklären, etc. D autres verbes tout aussi basiques ne sont pas correctement conjugués (avant tout lügen que le jury a déjà dû mentionner dans son dernier rapport!) ; d autre part, le jury a été confronté à un très grand nombre de propositions sans groupe verbal complet, le participe II faisant souvent défaut ; on conseille aux candidats de réserver assez de temps à la fin de l épreuve pour effectuer une relecture très attentive de leur traduction. Les anglicismes et barbarismes ont été légion et ont donné lieu a une retenue de points conséquente, dès lors que leur nombre était important dans une copie. «L un et l autre!» : la solution simple mais fidèle et parfaitement idiomatique de «Sowohl als auch!» n a pratiquement jamais été proposée ; par contre, certains candidats ont réussi à produire de lourds contre-sens comme par exemple «die zweite!». 108

«Par souci de» : beaucoup de candidats ont confondu sich sorgen um et sorgen für, ce qui était source de nombreux maladresses et faux-sens ; mais le jury a également pu se réjouir de solutions parfaitement idiomatiques comme «nicht, dass es mir auf ankäme». «Ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre» : le calque (*so bin ich mich selbst) n était pas possible dans ce passage ; il convenait de trouver une stratégie de contournement du type : das was mich zu dem macht, was ich bin ; des tournures plus idiomatiques ont obtenu des points supplémentaires : das was mich ausmacht / das was meine Identität bestimmt. «D abord» : la confusion de erst et zuerst a pu donner lieu à des contre-sens (par exemple : «ce n est qu en (sic) traduction arabe que»). «Mes premières joies d enfant» : trop peu de candidats ont tenté de former un mot composé comme Kinderfreuden, alors que la langue allemande les y invite littéralement. II. VERSION Le texte de version, extrait du roman Frau Sartorius de Elke Schmitter, relate la matinée d une femme mariée avec enfant dont la liaison amoureuse avec un autre homme bouleverse totalement son quotidien, si bien qu elle ne peut plus rien faire d autre que d attendre de pouvoir lui parler de nouveau au téléphone. Une grande partie des candidats ne s est malheureusement pas posé la question de savoir si ce récit était raconté par un homme ou par une femme. Une lecture attentive de l ensemble du sujet aurait cependant permis de comprendre que la première personne n était nulle autre que Madame Sartorius, ce qui, en langue française, doit se refléter notamment dans l accord des adjectifs. Même les candidats qui avaient compris qu il s agissait d un récit au féminin n ont pas toujours été cohérents dans leur traduction. Le texte proposé ne comportait pas de difficultés langagières particulières ; néanmoins, certains aspects et passages ont manifestement posé des problèmes considérables à un grand nombre de candidats : Dans la première phrase, de nombreux candidats ont opté pour le passé pour traduire la proposition au présent «ich weiß noch genau» ; la mauvaise analyse des rapports temporels a produit de nombreux contresens. Quant au passé, il a très souvent été mal utilisé. A cet égard, il faut d abord rappeler aux candidats qu en aucun cas le prétérit allemand ne peut se traduire de manière systématique par un imparfait français. En l occurrence, si le passé simple n était pas obligatoire, vu le style du texte, il était impératif d organiser le récit selon les deux plans du récit représentés par le passé composé et de l imparfait respectivement. Lorsque le passé simple est utilisé, sa morphologie doit être maîtrisée ce qui est très loin d être le cas, même pour les formes les plus simples (on a encore dû lire «*je monta», «*je fût», etc.). Tout en espérant se tromper, le jury a la forte impression qu une partie considérable des candidats ne serait plus capable d écrire une petite histoire en français Dans la phrase : «die Nacht war nicht spurlos vergangen», l adverbe «spurlos» a souvent posé des problèmes ; il fallait comprendre que, dans cette image courante, «nicht spurlos» ne désigne pas directement une qualité de la nuit (on a souvent pu lire : «la nuit n était pas complètement partie»), mais les effets de cette nuit sur la narratrice (la nuit a laissé des traces sur son visage). «Mein Spiegelbild» : près d un tiers des candidats ne semble désormais plus connaître le nom commun pour «miroir» en allemand, mais n y associent le plus souvent que le nom propre d un magazine allemand bien connu ; l ère hyper-médiatique oblige, penser que le personnage principal a son portrait imprimé sur la couverture de Der Spiegel semble plus vraisemblable que le fait que la dame se regarde dans la glace après 109

s être douchée, changée et maquillée Alors que «der Spiegel» fait partie du lexique exigé dès le collège, on a pu trouver les propositions les plus incroyables parmi lesquelles «bande dessinée», «image d oiseau», «manteau» «Sollte mir Halt geben» : cette formulation posait des problèmes de compréhension, dans la mesure où il fallait avoir saisi le sens global de cette première séquence de l extrait pour comprendre que le personnage se sent défait et cherche à se rassurer et à se calmer grâce à une apparence externe impeccable. «Irmi wird gedacht haben» : la fonction de modalisation du verbe «werden» est ignorée par beaucoup de candidats ; en dehors de son rôle d auxiliaire du futur (majorité des traductions proposées), il peut exprimer un jugement de vraisemblance, à l instar des verbes de modalité comme «müssen» ; en l occurrence, la narratrice suppose que sa belle-mère Irmi pense telle ou telle chose. «Es hätte einen Krach gegeben» : la difficulté consistait à reconnaître qu il s agissait d une dispute de couple («Ehekrach») et non pas d un simple raffut ; les solutions dans le registre du bruit sont généralement tolérées, mais même ce sens premier du mot semble ignoré d une majorité de candidats ; le jury a pu trouver régulièrement : le krach boursier, le crash, le crack (le champion et la drogue!), voire des fantaisies orthographiques comme *crach... «Die Fahrt zu Hermanns» : le s du pluriel aurait dû permettre de comprendre qu il ne s agissait pas du prénom Hermann mais d un nom de famille qui en fait désigne l entreprise où travaille la narratrice ; à l exception du prénom, d autres propositions comme «chez la famille Hermann» ont été acceptées. «Als ich die Post bei ihr holte» : le terme «die Post» ne pouvait, dans le contexte, être confondu avec l entreprise (publique) «La Poste» ou avec le «poste de travail» (der Posten) ni même avec le «combiné». De nombreux candidats ont traduit par «j ai cherché Madame Voss à la Poste» ; «lorsque j ai pris mon poste près d elle» ; «lorsque je pris le combiné chez elle». Dans la phrase «die Uhr legte ich neben das Telefon», «Uhr» est trop souvent traduit par «horloge», voire «pendule» («je posais (sic!) la pendule (sic!) à côté du téléphone»). La confusion entre des mots de base tels que «bis» vs. «seit», «oben» vs. «unten», «holen» vs. «bringen», donnant lieu a d innombrables contre-sens, a été lourdement sanctionnée. 110

Première langue ALLEMAND Expression écrite (sous-épreuve n 2) Elaboration : ESSEC Correction : ESSEC Le sujet de cette année ne présentait aucune difficulté majeure pour les étudiants ayant acquis pendant leur scolarité une connaissance suffisante de l Allemagne contemporaine, dont les conséquences de la réunification font partie. Les deux axes de l article choisi s enchaînaient très logiquement : la description et le diagnostic de la situation actuelle dans une petite ville de RDA et ensuite les mesures envisagées pour y remédier. Le sujet portait plus précisément sur les doléances et les efforts du maire d une petite ville de l ex-allemagne de l Est, confrontée aux difficultés issues de la réunification, aggravées par la crise mondiale. Il s achevait sur l évocation des perspectives d avenir et sur les chances que pouvaient avoir de se réaliser les promesses faites, il y a 20 ans, par le chancelier Helmut Kohl. Les candidats, bien informés sur ces questions, devaient se garder de déverser leur savoir sous forme de catalogue à usages multiples. Il importait plutôt de saisir et d exprimer les particularités de la situation exposée pour répondre à la première question, à savoir les problèmes du maire et les solutions spécifiques envisagées. On demandait aux candidats d apprécier le bien-fondé des promesses politiques, mesuré à l aune de la réalité décevante vécue par les habitants de cette ville. A partir de là, il y avait matière à réflexion à la discussion et à des jugements nuancés dépassant les appréciations un peu simplistes dont certains avaient tendance à se satisfaire. Sur ce point, on aurait pu espérer plus de recul de la part des candidats. Or ceux-ci se sont bien souvent contentés de redire dans des termes différents les points de vue exprimés dans l article. Dans la conclusion, nombre de candidats se croient tenus à la plus grande prudence sur le thème : «Certes les choses ne vont pas très bien, mais cela ira mieux dans quelques années». On aurait souhaité moins de banalités convenues mais, en revanche, une certaine distance critique. Toutes les opinions sont admises car il n y a naturellement pas de doctrine officielle. Les réactions des candidats auraient pu être plus personnelles. Sur le fond, on ne peut être parfois qu étonné de certaines assertions qui portent lourdement préjudice à la qualité de la copie : ainsi est-on quelque peu confondu de lire que Helmut Kohl «était un président d Allemagne de l Est qui s opposait à la réunification» ou que la Slovaquie «est un pays du Tiers-monde». Il va de soi que certaines de ces erreurs influencent dans un sens plutôt négatif l appréciation du correcteur, quelle que soit par ailleurs la qualité de la copie. Les observations concernant la qualité de la langue sont comme d ordinaire mitigées. Le niveau linguistique a souvent été un (voire le?) facteur décisif dans l appréciation des copies. Les erreurs traditionnellement observées se retrouvent cette année encore : syntaxe bousculée, morphologie maltraitée donnant l impression que les désinences, tout comme les genres des substantifs, sont distribués au hasard. On déplore l emploi de termes impropres, de néologismes inventés par les candidats, de phrases trop longues dont la complexité n est pas maîtrisée. Et puis, cette année encore, un certain nombre de barbarismes commis sur des formes courantes. On peut commencer par les éléments qui démontrent une compréhension précise du texte, qui constitue le premier facteur d appréciation pour le correcteur. Les meilleures réponses ont été fournies par ceux qui ont correctement identifié par exemple le sens de «einstellen» (en l occurrence «cesser la production»), de 111

«fördern» (favoriser, subventionner), bien distinct de «fordern» (exiger), de l expression «Anteil an» suivie du datif (qui signifie la part d une somme), sans parler de l image du pêcheur qui jette son filet («wir werfen die Netze aus»), très rarement perçue comme telle ; toutefois, connaître le sens qu il peut avoir de réseau est certes fort utile, le terme n étant pas ici incongru. Une autre difficulté de cette épreuve consiste à sélectionner les éléments les plus significatifs et à les organiser de façon claire et cohérente. Le texte comporte de nombreuses données chiffrées. On ne peut les citer toutes ; mais il faut restituer les faits, les comparaisons, les proportions qu elles expriment, ce qui suppose une bonne connaissance lexicale et grammaticale, concernant, entre autres, le sens des prépositions associées aux cas de déclinaison. Si le sujet de cette épreuve permettait aux candidats de rédiger de longues réponses, l expression de langue allemande laisse souvent à désirer. Le temps a-t-il manqué pour une réflexion concernant l utilisation de tournure de la vie quotidienne? Et ces erreurs s avèrent bien semblables d une copie à l autre, comme si, dans l ensemble, aucune révision de base n avait accompagné la préparation à l épreuve. Mentionnons tout d abord des constructions inadmissibles à ce niveau comme le «zu» avec un verbe de modalité comme «er kann (ou : er soll) zu leben», la négligence relative au genre des noms, entraînant des erreurs sur les accords des épithètes et l emploi des pronoms relatifs : citons, parmi tant d autres cas, «der Mauer, der Arbeit, der Kluft, das Teil, der Stadt, der Ziel, der Mangel, der Zahl, der Problem, das Preis, die Werk, das Bürgermeister (pourtant employé dans le texte à commenter et auquel il manque bien souvent la marque du «Umlaut» sur le u comme il manque sur «wahlen», «stosst», «bluhend» - alors qu il apparaît sur «Arbeitslösigkeit» ou encore sur «Arbeitslöse», décliné dans une variante encore plus ubuesque «Arbeitslöser»). Est-il difficile d ajouter la lettre «n» au datif pluriel, de se souvenir d employer le datif après les prépositions «aus, von, seit» et l accusatif après «für», ainsi que de laisser les attributs invariables (on peut lire avec étonnement : «es ist einen Ort», «Die Steuern sind grossen»)? Si l on ne se souvient pas de la conjugaison de tous les verbes forts et de l emploi des auxiliaires, on pourrait quand même éviter : «Sie haben verschwindet, gelasst, gebindet». Le régime des verbes est trop souvent ignoré, notamment pour le verbe «helfen» (trop de : «er hilft die Stadt»). L emploi de l article «die» devant le nom «Slowakei» est obligatoire (et il se décline) et trop peu utilisé, tandis que l article devant le nom «Deutschland» est impossible et pourtant trop fréquent dans les copies («das» ou «die Deutschland»). Que de confusions à propos des pièges courants que tous les manuels d allemand destinés aux étudiants de classes préparatoires recensent pourtant systématiquement (par exemple entre «lösen» et «einlösen», «fordern» et «fördern», «Sachsen» et «Niedersachsen», engendrant dans ce dernier cas des contresens complets sur le texte). Au comparatif, on observe trop d emplois fantaisistes de «als» et «wie» ainsi que de la forme «mehr gross» engendrée par la confusion entre l anglais et l allemand. Sujets et verbes ne sont souvent pas accordés. L emploi du verbe «bekommen» à la place de «werden» relève également d une confusion classique avec la langue anglaise ; confusion également entre «reisen» et «reizen», «spenden» et «ausgeben». Il est dommage que tant d erreurs linguistiques jalonnent des devoirs souvent forts intéressants. L on ne peut que recommander aux candidats de revoir la syntaxe, le genre des noms ; même si ce travail paraît élémentaire, il s avère bien utile pour la note à obtenir. La moyenne concernant l ensemble des copies corrigées tourne autour de 10. Elle est légèrement supérieure à celle de l an passé. On observe que les copies plutôt médiocres ou tout juste passables (entre 7 et 11) sont un peu moins nombreuses, au profit d un lot de copies relativement satisfaisantes, voire de bonne et même de très bonne qualité (ces dernières notées entre 16 et 19). La note 20 a même été attribuée à une copie à tous égards excellente. À l inverse, on déplore toujours une proportion assez élevée de notes comprises entre 01 et 06, ce qui révèle un niveau insatisfaisant, voire désastreux. L accumulation, dans certaines copies, de défaillances de ce qui atteste la fragilité des compétences chez un certain nombre 112

de candidats à qui font défaut les connaissances les plus élémentaires, est avérée. C est donc avec une satisfaction d autant plus grande que l on observe des développements réfléchis, structurés et exprimés dans une langue globalement satisfaisante ou, du moins, acceptable. Quelques copies atteignent même, à tous égards, un niveau assez remarquable. En résumé, cette épreuve paraît avoir été sélective et significative. 113

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Première langue ANGLAIS Expression écrite (sous-épreuve n 2) Elaboration : ESSEC Correction : ESSEC Le texte proposé aux candidats cette année était un article d Akash Kapur, un écrivain de père indien et de mère américaine qui tient une rubrique bi-mensuelle, «Letter from India» dans The International Herald Tribune. Dans ce texte, issu du New York Times du 6 novembre 2009, l auteur analyse la manière dont a évolué la perception que les Américains ont de l Inde sur une période de trente ans environ. En effet, dans les années 1980, les Américains manifestaient peu d intérêt pour l Inde qu ils jugeaient à l aune des stéréotypes habituels pauvre, surpeuplée et corrompue. Or, lors d un récent voyage à New York, l auteur a pu constater une véritable prise de conscience par les Américains de la puissance économique de l Inde. Les Indiens sont en effet perçus à présent comme étant intelligents, riches et talentueux et l Inde passe pour un pays dynamique grâce au développement des nouvelles technologies, à l accueil d entreprises délocalisées et au succès de Bollywood. Akash Kapur, bien sûr, se réjouit de l évolution des mentalités aux Etats-Unis. Il est également fier de la réussite de son pays dont les entreprises vont même jusqu à recruter de jeunes Américains. Il ne peut toutefois s empêcher de regretter que les Américains jugent à nouveau son pays à travers de nouveaux clichés sans chercher à en percevoir la complexité. En effet, malgré sa réussite économique, l Inde est un pays fait de contrastes et de strates multiples où sévit encore une pauvreté endémique. La première question invite le candidat en s appuyant uniquement sur le texte - à expliquer les changements constatés par l auteur dans la perception que les Américains ont de l Inde et à donner son point de vue. La seconde question, plus large, sollicite l opinion personnelle du candidat en lui demandant à l aide d exemples pertinents dans quelle mesure les Etats-Unis sont toujours considérés par les immigrés comme un pays où chacun a sa chance, «a land of opportunity». Remarques sur l approche du sujet Il y a eu, comme l an dernier, d excellentes copies témoignant de solides connaissances aussi bien en civilisation qu en langue et d une grande capacité de réflexion personnelle. Les correcteurs remarquent par ailleurs que certains candidats, par ignorance des structures élémentaires de la langue, n ont pas atteint un niveau suffisant leur permettant de réussir cette épreuve. De plus, si les candidats dans l ensemble ont compris le texte, ils sont encore nombreux à ne pas avoir lu avec attention les questions posées. Cette négligence leur a valu de rédiger des essais parfois assez éloignés du sujet à traiter. Dans l ensemble, l introduction représente un tiers du texte consacré à chaque réponse qui se retrouve la plupart du temps réduite à sa plus simple expression. Parfois, l introduction n en est pas une car elle commence par in fact, ou par in the 90s, Americans didn t care about his poor country*. Certains candidats ne rédigent pas non plus de conclusion, ce qui déséquilibre la structure de leurs essais. 116

Les connaissances que les candidats ont des Etats-Unis d aujourd hui sont parfois étonnamment vagues, et certains sont obligés de remonter à l immigration du XIXe siècle pour avoir quelque chose à dire sur la question. Question 1 Le texte ne présentait pas de difficultés de compréhension particulières à part peut-être le point de vue de l auteur qui était assez complexe à repérer. Dans l ensemble, les candidats ont voulu raconter tout ce qu ils savaient de l Inde en rajoutant leurs propres commentaires sur le texte, to my mind, ce qui ne leur était pas demandé ici. On a pu ainsi trouver des éléments extérieurs au texte, comme des références au film Slumdog Millionaire ou à Rudyard Kipling! Peu de candidats ont vraiment analysé le point de vue de l auteur. Il s agissait pourtant là de l une des deux parties de la question à traiter. De plus, quelques confusions ont été relevées par les correcteurs entre les points de vue américains et indiens. Question 2 La grande majorité des candidats a traité la question posée de façon superficielle, se contentant de vagues réminiscences historiques : ils remontent au Mayflower (qui, pour nombre d entre eux, arriva aux Etats- Unis), ou à la famine en Irlande, mais donnent peu d exemples de personnalités contemporaines en négligeant ainsi la consigne : Give relevant examples. Leurs connaissances manquent de précision et leur culture générale est fort médiocre phénomène déjà constaté l an dernier. Les rares exemples de réussite cités font souvent référence à des personnalités du monde «people» : sportifs (Tony Parker ou Michael Jordan qui n est pas un immigré!), acteurs ou chanteurs (Eva Longoria, Jennifer Lopez, Madonna toutes les trois nées aux Etats-Unis), et plus rarement à des personnalités politiques comme Henry Kissinger né en Allemagne - ou Arnold Schwarzenegger né en Autriche. Quant à Bill Gates, Steve Jobs (parfois appelé Steve Jacobs*) ou Mark Zuckerberg, créateur et PDG de Facebook, souvent cités, ce ne sont pas des self-made men au sens où Andrew Carnegie, émigré écossais parti du bas de l échelle, pouvait l être au XIXe siècle. Ils montrent, cependant, que le pays offre encore la possibilité à des individus talentueux de bâtir des empires industriels. En revanche, il était bienvenu de citer des Indiens ayant monté leur entreprise aux Etats-Unis, notamment dans la Silicon Valley [parfois orthographiée Sillicone Valley* ou silly con valley*], ou encore le cas de Sonia Sotomayor, née à New York de parents portoricains, première femme d origine hispanique devenue en août 2009 juge à la Cour suprême. A propos de Barack Obama, la personnalité la plus souvent citée, l exemple était discutable dans la mesure où il est, par sa mère, issu de la classe moyenne américaine même si son père était kenyan. Un candidat a même vu en lui le premier citoyen kenyan élu à la Maison Blanche! Il reste que son élection montre que l Amérique a tourné une page dans l histoire des ses relations interraciales. Une erreur inquiétante a été relevée par plusieurs correcteurs : certains candidats considèrent que les noirs américains sont des immigrés et élaborent toute une théorie sur le racisme anti immigrés des Américains! Les correcteurs ont aussi noté de nombreuses digressions sur la subprime crisis, responsable de la faillite des immigrés noirs (sic), le credit crunch et la health care reform. Par ailleurs, beaucoup de candidats ont mentionné la nouvelle méfiance vis-à-vis des étrangers née au lendemain du 11 septembre 2001. Les bonnes copies ont su évoquer le phénomène du brain drain et les facilités offertes aux jeunes diplômés de la planète. Elles ont aussi cité le mur construit à la frontière mexicaine ainsi que la nouvelle législation votée en Arizona au moment où débutaient les épreuves écrites. De rares candidats savaient qu une journée de protestation avait été organisée aux Etats-Unis le 1 er mai 2006, A Day Without Immigrants, contre la réforme de l immigration. Les candidats ont en général une vision manichéenne de la question : la masse des immigrés, pauvre, peu qualifiée et ne parlant pas l anglais, a de plus en plus de mal à réussir aux Etats-Unis en raison de la crise 117

économique (mais la réforme de l assurance maladie va les sauver). Le risque qu ils courent est grand car «in Arizona, the Mexicans are used as fast food*». Par ailleurs, le pays continue d attirer des intellectuels dans les universités - pour un candidat distrait, ils peuvent aller à «Yell University *» qui fait partie de la «Heavy League*» - et les laboratoires de recherche. Il n y a pas de juste milieu. Influencés sans doute par le texte, plusieurs candidats envisagent la fin de l hégémonie américaine et voient dans l Europe, voire la Chine ou l Inde, le nouvel Eldorado, le pays de tous les possibles pour les immigrés. Fautes de syntaxe : Certains candidats continuent de croire qu ils feront illusion avec des expressions plaquées, appartenant souvent d ailleurs à un registre de langue soutenu à l écrit, tout en émaillant leurs phrases de graves erreurs de langue. Une langue simple et rigoureuse serait infiniment préférable. L ignorance des structures élémentaires, les multiples erreurs grammaticales et le manque de réflexion ne sont hélas pas à mettre au compte de la fatigue. Il apparaît clairement à la lecture des copies que certains candidats ne maîtrisent pas les bases nécessaires pour préparer les concours. Articles: l article défini est employé comme en français : the life*, the poverty*, the India s outlook* ou bien omis : Indian economy*, United States*. On note l absence de l article devant une apposition : India*, economic power*. Les articles indéfinis sont assez malmenés : a economy*, an high economy*, an hudge gap*, an other*. Accords sujet/verbe : Every immigrant think*, poverty still exist*, Adjectifs variables au pluriel : Indians people are different*, Place de l adjectif épithète : a labour force more important and very cheap*. Adjectifs substantivés : the poors*, the weaks* Adjectifs possessifs - on jongle avec his, her, its : This country and his growth*, the writer and its country*, she (India) had succeeded in making recognize its art*. Theirs achievements*. Place des adverbes: He thinks also*, they speak now*, it has still problems*. Cas possessif : America opinion*, American s opinion*, Americans s perception*. Verbes irréguliers : they beared in mind*, he catched*, he lefted*, it leaded*, he stroke*, he stucked*, he swang*. Les participes passés ne sont pas mieux sus : feeded*, fighted*, hitten*, hurted*, knowed,* rised*, runned*, striken*, stricken*, etc. Des omissions sont innombrables : le s de la troisième personne au présent de l indicatif, le s du pluriel, Confusion entre le présent simple et le présent progressif : India becomes more modern, more rich*. Le present perfect est souvent abandonné au profit du présent : Prejudices disappear but others come*, Does the American dream vanish into thin air?* - notamment dans la traduction de «depuis» : since a decade a phenomenon is taking place*. Les pronoms relatifs sont, eux aussi, mal utilisés par un très grand nombre de candidats ; who est confondu avec which (people which*) et what avec which (ce qui). Quantités : a few of money*, much utilisé pour many. Formes verbales : it remains stereotypes*, it exists poverty*, it do not concerns us*, we don t must tell generalities*, They don t have to hide the fact*. There is a lot of refugees*. Forme interrogative: He asked what did he know*, how is can be*. Forme négative: He don t forget the poverty which exist again in India*, Americans had not good perceptions of India*. Proposition infinitive : The writer would like that Americans do not forget*. 118

Fautes de lexique : Prépositions : it is the reason of this crisis*, they came in* the US, the most powerful country of the world*, interested by*. Les mots sont souvent confondus : to live/leave, actual/current, prize/price (the Nobel Price*), at last/finally, as/like ou such as, employment/job, economic/economical, few/a few, history/story, misery/poverty, policy/politics, remind/recall, raise/rise, search/seek, set up/settle in/settle down, word wide* ou encore word wild* pour worldwide. Quand les étudiants ne connaissent pas le vocabulaire, qu à cela ne tienne, ils l inventent en s inspirant du français. Cette tendance, déjà soulignée, s accentue encore cette année : - ambivalency*, careness*, a changement*, childness*, competitivity*, monopole*, reknown* (= renom), mutations*, restauration*, subtilities*, wealthness*, - desesperated*, discriminative* (pour discriminatory), emergent country*, the american s society is figed,* justificated,* respectuous,* uninteresant*, unuseful,* - To earn their lives*, to significate*, to work in the dark* (= travailler au noir) Mots et expressions que les étudiants ont eu du mal à rendre en anglais : Connaître une hausse/baisse/récession, en temps de crise, régulariser, sensibiliser à. Fautes d orthographe : carrer*, the land of rag-and-reaches*, boarder* (border), Kenyian,*, writer*, there* pour their, the viscious circle*, developing*, occurred*, neighboroughs*, developpement*, contry*, powerfull*, strehnht*, Europ*, witch* pour which, New-York, the United-States, Expressions idiomatiques : leur utilisation reste excessive et cette fois encore, les correcteurs n ont pu échapper à : to top it all, it all boils down to, to put it in a nutshell, last but not least, a burning issue. Les candidats, qui apprennent des expressions idiomatiques, les utilisent rarement de manière intelligente, ce qui a donné des phrases pour le moins étranges : - Closing the current loophole is on the wait to becoming a new issue in the Indian society*. - They cashed in on golden opportunities and achieved a blockbuster. Thus the US can turn out to be a watershed.* - The long overdue upheaval stems from the aggregation of individual rags-to-rich stories*. - Immigrants can now shatter the glass ceiling witness Colin Powell*. - The author throw a wobbly against it but he keep a stiff upper lip*. - When Barack Obama may dip his toes in those choppy waters is still unclear*. Comme l année dernière, voici enfin quelques phrases relevées ici et là qui sont originales, parfois absurdes! - Today America seems to be a land of opportunity only for people who were brainstormed *. - We can notice that we say American for people who live in the US, even if Americans are people who live in America*. - Being an Indian in the USA was not such a good idea*. - When immigrants came to America, they were escaping from aristocracy in Europe*. - Americans fear they may be eaten away*. - Hardvard, the Statue of Freedom, a ferry tale! 119

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Première langue ESPAGNOL Traductions (sous-épreuve n 1) Elaboration : HEC Correction : HEC Le nombre de candidats qui se sont présentés en LV1 cette année a considérablement augmenté puisqu il est passé de 434 à 524. Les notes s échelonnent de 00,5 à 20 et la moyenne s établit à 10,54, en légère baisse par rapport à celle de l an dernier (10,70). Version Le texte proposé, extrait du roman El secreto del mal de l auteur chilien Roberto Bolaño, ne présentait pas de grandes difficultés de vocabulaire. De plus, les repères ne manquaient pas, qui permettaient aux candidats de comprendre que Marta, la narratrice, évoquait le désespoir de son frère aîné à la suite de la mort de leurs parents (los padres = «les parents» et non «les pères»!). Dès le début, le long monologue intérieur de Marta relate les soirées durant lesquelles elle entendait, depuis sa chambre, son frère se lamenter sur leur sort d orphelins (huérfanos). Puis apparaît, dans la deuxième partie du texte, l ex fiancée ou petite amie du frère, Montse García, dont le jugement sévère d immaturité qu elle porte sur ce dernier (era un inmaduro) se trouve vérifié par le récit des souvenirs de Marta lorsqu elle sortait avec eux, notamment la première fois pour aller au cinéma. Disons d emblée que la grande majorité des traductions fait preuve d une très bonne compréhension et d une réelle maîtrise. À côté, des erreurs incompréhensibles et inattendues, dues à l ignorance d expressions ou de mots usuels, n ont pas laissé d étonner les correcteurs. Ainsi : lo empeoró todo, «aggrava tout», devient «le dévasta/le détruisit complètement», sous entendu le malheureux frère ; desde mi cuarto, «depuis ma chambre» est traduit par «depuis l âge de quatre ans» ou «quand j avais quatre ans» ; los huérfanos sont «des ignorants, des maudits, des divinités ou des heureux» ; sin saberse la letra, «sans connaître les paroles», devient «sans connaître la lettre, l alphabet, la note, la mesure, la musique, l air, ou même la fin» ; De todas maneras, «De toute façon/manière», provoque un contresens lorsque l expression est traduite par «de toutes les façons possibles», «par tous les moyens», «de n importe quelle façon» ou encore «d une façon ou d une autre» ; por las mañanas, «le matin», est rendu par «le ou les lendemains», «le lendemain matin» ; a petición de mi hermano, «à la demande de mon frère», devient «avec la permission ou l autorisation de mon frère», voire «contre la volonté de mon frère». Citons aussi deux traductions étranges, produits d une imagination débordante et de curieuses confusions : l expression al cabo de un rato, «au bout d un moment», transformée en «telle une souris» ( el ratón?), et Montse García, dont le prénom est le diminutif de Montserrat, devenue «Monseigneur García»! 122

Quant à l expression menor de edad, elle a donné lieu à des traductions bien maladroites («de petit âge», «en bas âge», «très ou trop jeune») alors que l adjectif «mineur» suffisait en français : sólo lo son los menores de edad = «seuls le sont les mineurs» ; Tú todavía eres menor de edad = «Toi, tu es encore mineure». Egalement graves ont été les erreurs commises par manque d analyse et, notamment, des formes verbales. Un certains nombre de candidats sont apparus bien désarmés lorsqu ils ne savaient pas faire la distinction entre la 1 ère et la 3 ème personne du singulier : decía, «disait-il», est traduit par «lui disais-je» ; a mí me daban ganas de, «j avais envie de» devient «il me donnait envie de» ; ou lorsqu ils ignoraient la valeur impersonnelle de l expression hacerse tarde, «se faire tard» : Mientras discutíamos se nos hizo tarde = «Tandis que nous discutions il se fit tard» devient «il nous retarda», toujours sous entendu le malheureux frère! Enfin, des incorrections en français sont à déplorer : les verbes conjugués avec fantaisie, notamment à la fin du texte : «Montse et moi refusîmes», «refusirent» ou «refusèrent» pour «refusâmes» ; «nous arrivîmes» ou «nous arrivèrent» pour «nous arrivâmes» ; ou bien encore la confusion fréquente entre «fit» et «fît» dans l expression «il se fit tard». l emploi du conditionnel ou du passé antérieur au lieu de l imparfait dans la traduction de la phrase conditionnelle : si lo hubiera hecho habría sido peor = «si je l avais fait cela aurait été pire» et non «si je l aurais fait» ou «si je l eus fait». l emploi de l indicatif au lieu du subjonctif après la locution «jusqu à ce que» : hasta que el sueño lo vencía, «jusqu à ce que le sommeil le gagne» ou «le gagnât» et non «le gagnait». Notons toutefois que cette proposition a parfois été joliment rendue par «jusqu à ce qu il tombe dans las bras de Morphée» ou «que le marchand de sable passe». Soulignons donc, à nouveau, que de très nombreux candidats, utilisant le contexte à bon escient, ont su tirer leur épingle du jeu et que, dans l ensemble, les copies témoignent de réelles qualités de finesse. Thème Le texte français était extrait du roman Dans le creux de ta main de Michèle Reiser. Il s agissait d un texte simple en apparence dont la traduction s est cependant révélée assez problématique pour presque tous les candidats. Tout d abord, il fallait analyser chaque phrase afin de repérer les temps et de les rendre avec justesse : La forme progressive, toujours traduite par le verbe estar suivi du gérondif : «Tu es en train de vivre» = estás viviendo. La concordance des temps dans une phrase conditionnelle au passé qui exigeait l emploi de l imparfait de l indicatif et non du subjonctif dans la proposition relative : «ce ne seraient pas ses nouvelles fonctions qui allaient transformer sa vie» = no serían sus nuevas funciones las que iban a transformar su vida et non pas las que fueran a transformar su vida. À noter dans cette phrase l emploi du pronom relatif las que pour rendre la forme emphatique. L emploi obligatoire de l imparfait du subjonctif après como si : «comme si ça s imposait à eux, comme si c était déjà écrit» = como si se les impusiera, como si ya estuviera escrito. Ensuite, disons-le clairement, tous les barbarismes de conjugaison ont été sévèrement sanctionnés : participes passés : volvido au lieu de vuelto ; proponido au lieu de propuesto ; decido au lieu de dicho ; escribido au lieu de escrito ; imparfait de l indicatif : ignoría pour ignoraba ; olvidría pour olvidaría ; conozcaba pour conocía ; 123