La baladodiffusion en cours de langues. Exemple d'usage pour l'entraînement à la compréhension orale (article mis à jour - février 2011)



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Transcription:

La baladodiffusion en cours de langues. Exemple d'usage pour l'entraînement à la compréhension orale (article mis à jour - février 2011) Collège François Truffaut - 38080 L'ISLE D'ABEAU - Académie de Grenoble Anne-Sophie Pascal - professeur d'anglais. Les pratiques pédagogiques liées à l'utilisation des lecteurs MP3 en cours de langues sont diverses et variées. Ces pratiques permettent entre autres un enseignement plus individualisé et visent l'entraînement plutôt que l'évaluation, notamment pour la compréhension orale. I) Constats et objectifs : Plusieurs constats effectués en classe lors des activités de compréhension orale m'ont incitée à modifier ma pratique pédagogique et à me fixer de nouveaux objectifs. Ces constats et ces objectifs sont de plusieurs ordres : la compréhension orale est une compétence primordiale à développer en langue étrangère et elle ne doit pas être reléguée au second plan ; il faut donc que l'enseignant fournisse aux élèves différents outils et stratégies pour qu'ils puissent progresser et gagner en autonomie. Beaucoup d'élèves considèrent les activités de compréhension orale comme des exercices difficiles et les rejettent en bloc sous prétexte qu'ils ne comprennent rien ; l'enseignant doit donc amener les élèves à dédramatiser la compréhension orale et à s'appuyer sur le connu pour pouvoir reconstruire progressivement le sens. Lors des activités classiques de diffusion d'un document sonore par l'enseignant à toute la classe, certains élèves sont absorbés par autre chose et semblent s'ennuyer, et lors des phases de correction ou de compte-rendu final, ces élèves n'interviennent pas et comptent beaucoup sur les autres ; il est donc nécessaire que l'enseignant propose aux élèves des activités individuelles qui demandent une plus forte implication. Les objectifs cités ci-dessus s'inscrivent forcément sur le long terme et ils peuvent être atteints en partie grâce à l'utilisation individuelle des lecteurs MP3 et à la mise en œuvre d'une démarche particulière pour aborder la compréhension orale en cours d'anglais (méthode qui peut d'ailleurs s'appliquer à d'autres langues vivantes). Cette méthode limite le recours aux grilles d'écoute (certes celles-ci sont rassurantes mais elles évaluent plus qu'elles n'entraînent) et ainsi elle se base avant tout sur une stratégie d'écoute en semi autonomie.

II) Mise en ouvre de la méthode de compréhension orale : Cette méthode s'appuie sur le postulat qu'en langue étrangère les élèves entendent d'abord avant de comprendre. La compréhension orale n'est pas qu'une simple activité de réception mais au contraire c'est une activité bien plus complexe qui suppose plusieurs étapes : les élèves font tout d'abord un travail de repérage / de prélèvement d'indices, puis ils les mettent en relation / en synergie pour enfin construire et produire du sens. Ces liens et cette re-construction du sens s'établissent par le biais de différentes opérations mentales (classement / remise en ordre / hypothèses / déductions / vérifications /...) et ils en sont grandement enrichis si l'on associe le travail de groupe à l'activité de compréhension orale. Etape n 1 : phase d anticipation Il s'agit de la traditionnelle phase d'anticipation à partir d'une image ou d'une petite phrase d'introduction ; on amène ainsi les élèves à émettre des hypothèses et à se poser des questions sur ce qu'ils s'attendent à entendre. Il peut être utile parfois lors de cette étape (ou même en amont) de fournir aux élèves un fichier son enregistré par l'assistant ou par l'enseignant ; ce fichier son, stocké sur les lecteurs MP3 des élèves, est en fait une liste succincte des mots difficiles ou inconnus que les élèves vont entendre dans les étapes suivantes. Cette étape n 1 peut s'avérer importante, notamment avec les documents audio difficiles, puisqu'elle met les élèves en situation de découverte et d'écoute actives mais elle ne me semble en aucun cas obligatoire. Etape n 2 : écoute globale De manière individuelle, avec les lecteurs MP3, les élèves écoutent 1 ou 2 fois le document audio en entier et sans faire de pause afin de repérer des indices simples (nature du document, nombre d'interlocuteurs, lieu,...). Les élèves prennent quelques notes au brouillon pour mémoriser ce qu'ils ont repéré et pour mieux organiser les étapes suivantes. Etape n 3 : première phase de repérages Toujours de manière individuelle et avec les lecteurs MP3, les élèves ré-écoutent 2 ou 3 fois le document sonore mais cette fois-ci en faisant régulièrement des pauses et en notant au brouillon d'autres indices : des mots reconnus, des mots répétés, des mots accentués, des chiffres, des noms propres, etc mais aussi tout ce qui est périphérique (les bruits de fond par exemple). Il est important d'habituer très tôt les élèves à repérer tout ce qui est extra-linguistique car cela aide vraiment à la compréhension ; tout comme il est important aussi en anglais d'habituer les élèves à repérer les mots accentués et l'intonation des interlocuteurs car les effets de sens reposent en grande partie sur ces deux aspects de l'oral.

Etape n 4 : première mise en commun Pour cette étape, les lecteurs MP3 sont arrêtés. Il y a ici deux façons de procéder - soit avec l'ensemble de la classe (1), soit par groupe (2). On peut aussi envisager de mêler ces deux façons de procéder car elles ne sont pas opposées mais bien complémentaires. 1) Avec l'ensemble des élèves, on effectue une mise en commun au tableau sans ordre particulier : à tour de rôle les élèves citent les éléments et indices qu'ils ont repérés dans les étapes précédentes et le professeur les écrit (sans les modifier) au tableau ou sur un transparent de préférence. On se rend compte pour cette étape que les élèves les plus faibles n'hésitent plus à participer et à donner leurs mots / indices / idées car même s'ils n'ont pas tout compris ils ont quand même compris certains éléments ; le professeur doit d'ailleurs ici veiller à interroger en premier les élèves ayant repéré le moins de mots. Cette activité est quelque part rassurante pour un bon nombre d'élèves et elle permet de constituer un premier aperçu lexical et thématique du document sonore, ce qui servira de base ensuite pour une compréhension et une construction du sens plus approfondies et plus organisées. 2) Si l'on pratique le travail de groupe ou en îlots au sein de la classe, il est préférable ici de ne pas aller trop vite, de ne pas brûler les étapes afin de ne pas mélanger réception et production. Il est préférable ici de ménager une pause pour laisser le temps aux élèves, par groupe 3 ou 4, de traiter les informations qu'ils ont repérées et de les échanger entre eux. Demander ici à l'élève de rendre compte en production orale de ce qu'il aurait compris du document sonore serait prématuré car on mélangerait deux compétences. On a encore trop tendance à passer immédiatement de la réception à la production, à demander à l'élève de naviguer entre compréhension et production sans lui avoir laissé le temps de réfléchir à ses premiers repérages. Il faut donc accepter de laisser du temps aux élèves ; le résultat de la compréhension orale en sera plus riche. En effet, une activité de compréhension orale qu'on pourrait qualifier de réussie n'est pas une activité où l'on doit repérer le plus vite des réponses à des questions / à une grille d'écoute, mais c'est une activité de construction progressive et collective du sens avec des possibilités de revenir en arrière sur les premières hypothèses de sens que l'on a formulées. Etape n 5 : deuxième phase de repérages Les élèves reprennent leur lecteur MP3 et individuellement ils font encore de nouvelles écoutes éclatées : ils essaient de repérer encore quelques nouveaux éléments. Mais surtout dans cette nouvelle étape, ils essaient d'organiser ce qu'ils ont déjà repéré et noté sur leur brouillon en effectuant des regroupements, des classements et un tri des éléments repérés dans l'étape n 3.

Etape n 6 : deuxième mise en commun Pour cette étape, les lecteurs MP3 sont de nouveau arrêtés. Là aussi, il peut y avoir deux façons de procéder. 1) Une nouvelle mise en commun au tableau est effectuée : les élèves font part de leur classement et de leur tri et le professeur utilise alors un système de couleurs avec des flèches pour commencer à organiser les idées notées au tableau et pour former des groupes de sens. L'impression de désordre et de fouillis de l'étape n 4 commence à devenir plus claire. On peut aussi utiliser un code particulier (des feutres de couleurs ou une écriture en lettres majuscules par exemple) pour mettre en valeur les apports effectués entres les différentes écoutes, c'est-à-dire entre les différentes mises en commun. Petit détail d'ordre pratique : il est nécessaire ici d'utiliser un transparent (ou de demander à un élève de jouer le rôle du secrétaire pour relever sur une feuille les éléments inscrits au tableau) car bien souvent cette étape arrive à la fin de la séance et il est impératif d'en garder une trace écrite pour aborder, lors de la prochaine séance, l'étape n 7. 2) Dans le cadre d'un travail de groupe ou en îlots au sein de la classe, on peut organiser un temps de mise en commun pour permettre aux élèves d'échanger sur le classement et le tri d'informations qu'ils ont effectués. Ils peuvent se poser des questions entre eux : ont-ils effectué le même classement? Sont-ils d'accord / pas d'accord pour le tri des informations? Pourquoi? Quelle argumentation peuvent-ils mettre en avant? Ainsi, cette mise en commun en groupe a pour but de développer une certaine forme d'interaction entre les élèves de manière à ce qu'ils élaborent eux-mêmes leur propre questionnement en fonction de ce qu'ils ont repéré. Tout est donc susceptible d'être reformulé, complété, vérifié au fur et à mesure de la compréhension orale, chacun apportant sa pierre à l'édifice. Il y a progressivement une co-construction du sens qui s'opère ; il s'agit en fait de comprendre à plusieurs plutôt que de comprendre seul! Cette co-construction du sens sera d'autant plus riche s'il y a de véritables échanges et questionnements entre les élèves. Etape n 7 : traitement des éléments isolés On reprend ici l écoute une dernière fois (de manière individuelle ou de manière collective) pour se concentrer sur les mots qui sont restés isolés dans les étapes 3 à 6 : repérage de ce qui vient avant ou après le mot isolé. Il se peut parfois que les élèves restent bloqués face à certains mots isolés ; il faut alors se demander si cela gêne la construction du sens. Si cela ne gêne pas la construction du sens, alors on ne s'attarde pas sur ce mot isolé car l'objectif de la compréhension orale dans cette démarche n'est pas de tout comprendre mais bien d'entraîner les élèves à repérer et à comprendre l'essentiel!

Etape n 8 : compte-rendu écrit Le travail de compréhension orale est maintenant terminé ; les lecteurs MP3 sont éteints. Dans cette dernière étape, il s'agit de faire un résumé en classe entière ou individuellement pour rendre compte de ce qu'on a compris ; l'oral est ainsi associé à l'écrit. Pour les élèves qui n'ont pas de difficulté, on peut leur proposer un résumé sous forme de compte-rendu à enrichir avec des mots de liaison notamment. Et pour les élèves plus faibles, on peut leur proposer un bilan guidé à l aide d une trame ou de quelques questions, et parfois on peut envisager un résumé en français. Cette démarche et les différentes étapes expliquées ci-dessus renvoient nécessairement les élèves à plusieurs écoutes individuelles du document sonore sur leur lecteur MP3. En phase d'entraînement à la compréhension orale, il ne faut pas hésiter à repasser plusieurs fois l'enregistrement car on cherche bien à multiplier les indices et mieux les repérer pour pouvoir progressivement construire le sens. III) Avantages et perspectives : Si l'on compare ce type de démarche à un cours proposant des conditions classiques de diffusion d'un document sonore par le professeur à toute la classe en même temps, on y trouve alors plusieurs avantages : cette démarche permet la mise en place de stratégies transférables et permet aussi le développement progressif de l'autonomie des élèves, elle facilite l'interaction entre les élèves lors des phases intermédiaires de mise en commun et lors de la phase finale du bilan, elle modifie significativement le taux de participation des élèves et de leur implication tout en redonnant confiance aux plus faibles d'entre eux. La méthode et les étapes décrites plus haut prennent tous leurs sens et deviendront vraiment transférables si, en parallèle, on les accompagne régulièrement de divers exercices qui peuvent aussi être effectués avec les lecteurs MP3. Voici un bref aperçu des exercices que l'on peut proposer : discrimination auditive, travail sur l'intonation, les liaisons et sur les formes faibles et accentuées, travail sur la segmentation de la chaîne sonore : après la compréhension orale et le résumé final sous forme de trace écrite, il est intéressant de travailler la segmentation et les groupes de sens dans le but de mieux repérer le débit et le rythme mais aussi pour que les élèves lisent correctement à haute voix ce résumé. Quelques élèves volontaires peuvent lire le résumé avec une assez bonne segmentation et un bon débit et ils s'enregistrent sur le lecteur MP3. On redistribue ces fichiers sonores sur les lecteurs des autres élèves, grâce au PC que l on a dans la classe. Ainsi, l apprentissage de la leçon à la maison est accompagné de la trace sonore, travail sur l'inférence etc.

En conclusion, pour les activités de compréhension orale, je travaille de moins en moins avec des grilles d écoute mais de plus en plus avec les lecteurs MP3 en semi-autonomie afin de mieux entraîner les élèves. Mais je n'abandonne pas pour autant ces grilles car les 2 approches ne sont pas contradictoires mais bien complémentaires.