Mammites : comment s'y prendre aujourd'hui?



Documents pareils
ANTIBIOGRAMME VETERINAIRE DU COMITE DE L ANTIBIOGRAMME DE LA SOCIETE FRANCAISE DE MICROBIOLOGIE

Compétitivité des produits laitiers locaux: vers une standardisation du «fènè», un lait spontanément fermenté au Mali

Tuberculose bovine. Situation actuelle

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

Les Infections Associées aux Soins

Prévenir la colonisation par Campylobacter chez les poulets de chair. Dr. Wael Abdelrahman Consultant technique, Probiotiques volailles

La résistance d'agents infectieux aux médicaments antimicrobiens

Problèmes de qualité du lait? Causes possibles et mesures à prendre

Comment les bâtiments et l équipement influencent-ils la qualité du lait?

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

Intrants médicamenteux en agriculture et en santé : les écosystèmes microbiens sont-ils un problème ou une solution?

AUTOUR DE LA MISE BAS

Epidémiologie appliquée aux sciences vétérinaires DES DAOA DES - DEA

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

POURQUOI L HYGIENE HYGIENE = PROPRETE HYGIENE = PREVENTION DES INFECTIONS COMMUNAUTAIRES ET DES INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS

Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées

PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Résistance aux Antimicrobiens: Ensemble, nous pouvons réduire ce risque

Chapitre 4 : cohabiter avec les micro-organismes. Contrat-élève 3 ème

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Maîtrise des phases critiques en élevage porcin : Comment améliorer la santé digestive du porcelet?

Sommaire de la séquence 8

Chapitre III Le phénotype immunitaire au cours de la vie

Otite Moyenne Aiguë. Origine bactérienne dans 70 % des cas. Première infection bactérienne tous âges confondus

Jean-Christophe Richard Véronique Merle CHU de Rouen

L ANGINE. A Epidémiologie :

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Lecture critique. Maîtrise de la diffusion de la résistance aux antibiotiques l hôpital : le rôle de l hygiène hospitalière D. Lepelletier, N.

5. Matériaux en contact avec l eau

Rhume ou grippe? Pas d antibiotiques!

Contexte réglementaire en hygiène alimentaire

La découverte et l utilisation

INFECTIONS POST- TRAUMATIQUES SUR MATÉRIEL D'OSTÉOSYNTHÈSE. Accidentologie et épidémiologie bactérienne

BREVET D ÉTUDES PROFESSIONNELLES AGRICOLES SUJET

Chapitre VI : Gestion des risques épidémiques

Anticorps, vaccins, immunothérapies allergéniques tout savoir sur les progrès de l immunothérapie en 20 questions

La cohabitation des races ovines Ouled Jellal (OJ) et Beni Guil (BG) et développement de l'élevage ovin dans le système pastoral du Maroc Oriental

MONITORING 100% CONNECTÉ : MEDRIA LANCE LE FEEDPHONE

Définition de l Infectiologie

Développement d un système de monitoring du bien-être des veaux en élevage

NOCOSPRAY CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES UN FONCTIONNEMENT TRÈS SIMPLE DE MULTIPLES OPTIONS PERMETTANT DE S ADAPTER À CHAQUE SITUATION

phase de destruction et d'élimination de débris

Présentation générale du Programme

Infestation par Dipylidium caninum,

vaccin pneumococcique polyosidique conjugué (13-valent, adsorbé)

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Le psoriasis est une maladie qui touche environ 2 à 3 % de la population et qui se

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

TenderWet active, le pansement irrigo-absorbant unique pour une détersion active!

DOSSIER D'INSCRIPTION

CATALOGUE DE PRESTATIONS FORMATION ET CONSEILS

CATALOGUE DE FORMATION. Qualité Hygiène et Sécurité Alimentaire. Au service des professionnels des métiers de bouche sur tout le territoire national

Première partie: Restitution + Compréhension (08 points)

Détermination de la sensibilité aux antibiotiques. Méthode EUCAST de diffusion en gélose

Mise en place du contrôle du bon usage des carbapénèmes: expérience d une équipe pluridisciplinaire

Vaccins du futur Atelier «Croisière dans l archipel des nouveaux vaccins»

Psoriasis & Sport. Pour un meilleur accès des personnes psoriasiques aux activités sportives. Qui le psoriasis touche-t-il?

Robot de traite VMS DeLaval Le robot qui vous change la vie

Programme National de Prévention des infections associées aux soins en ES,

Produire avec de l'herbe Du sol à l'animal

GUIDE PRATIQUE N 1 HERPES ASSOCIATION HERPES. Agissons contre l herpès

FICHE D INFORMATION AVANT UNE TRANSFUSION

UN VEAU PAR VACHE ET PAR AN

CONTROVERSE : IDR OU QUANTIFERON LORS D'UN CONTAGE EN EHPAD?

MEDRIA 2013 DOSSIER DE PRESSE MEDRIA INVESTIT LA SANTÉ ANIMALE ET LANCE SON APPLICATION MOBILE

Travaux dirigés de Microbiologie Master I Sciences des Génomes et des Organismes Janvier 2015

NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR. Delphi 0,1 % crème Acétonide de triamcinolone

formations professionnelles fin 2014 / début 2015 hygiène alimentaire en restauration collective audit, conseil et formation professionnelle

Conférence technique internationale de la FAO


Robot de traite VMS DeLaval Le robot qui vous change la vie

DIAPOSITIVE 1 Cette présentation a trait à la réglementation sur les thérapies cellulaires.

Introduction. CRA-W- Département Productions et Filières, Unité Mode d élevage, bien être et qualité

Commission des Recherches Bovines

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Un veau atteint de troubles respiratoires

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

MISE À JOUR SUR L ÉVOLUTION DE LA SITUATION CONCERNANT

Hygiène personnelle du collaborateur de bloc opératoire et infections nosocomiales

CAPRINS LAITIERS + BOVINS VIANDE ENSILAGE DE MAÏS

Dr E. CHEVRET UE Aperçu général sur l architecture et les fonctions cellulaires

BMR/ BHR en EHPAD Prise en charge des résidents

Infections nosocomiales

TECHNIQUE DU FROID ET DU CONDITIONNEMENT DE L AIR. confort = équilibre entre l'homme et l'ambiance

Collection Avis et Rapports

Dracunculose Association Française des Enseignants de Parasitologie et Mycologie (ANOFEL)

Sommaire de la séquence 7

TITRE : On est tous séropositif!

LA PERITONITE INFECTIEUSE FELINE

Stratégies de dépistage des bactéries multirésistantes. Qui? Pourquoi? Comment? Après? L exemple des MRSA

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

Prépration cutanée de l opéré

Hygiène alimentaire en restauration collective

3: Clonage d un gène dans un plasmide

Prévention des infections après splénectomie

22/12/11. Plan de la présentation

Transcription:

12 avril 2012, Cibeins Séminaire FIDOCL 2012 Mammites : comment s'y prendre aujourd'hui? (et quelques perspectives d'avenir) FILIÈ RE BLANCHE

Le contexte change! Santé publique Image du lait Lutte contre les mammites? Troupeaux plus grands Moins d'uth/100 vaches

Le contexte change! Santé publique Image du lait Moins antibiotique Moins traitements Sécurité traitement Plus prévention Hygiène Défenses des animaux Conduite zootechnique Vaccins Immunomodulation Génomique Troupeaux plus grands Moins d'uth/100 vaches

Plan Partie 1 : Données de bases et stratégie Partie 2 : Diagnostic et adaptation du conseil à la situation de l'élevage Discussion : adaptation au nouveau contexte

Partie 1 : Données de base et stratégie Quelques fondamentaux Processus infectieux et défenses de l'animal Epidémiologie des infections mammaires et conséquences pour la stratégie de lutte

Partie 2 : Diagnostic Identification des vaches infectées Caractérisation épidémiologique de la maladie dans l'élevage

Partie 3 : Actualités et perspectives Nouveaux enjeux, nouveau contexte Diagnostic : utilisation de la bactériologie Vaccination et immunostimulation Génétique Traitement ciblé des mammites

Partie 1 : Données de base et stratégie Quelques fondamentaux Processus infectieux et défenses de l'animal Epidémiologie des infections mammaires et conséquences pour la stratégie de lutte

Définition des mammites Inflammation de la glande mammaire d'origine infectieuse Les mammites aseptiques : un concept théorique

Définition des mammites Inflammation de la glande mammaire d'origine infectieuse Les mammites aseptiques : un concept théorique Pas de flore normale de la mamelle Une mamelle saine = stérile

Une maladie multifactorielle Microbes Vaches Environnement

Abord dans l'élevage fait partie du problème. Ses pratiques déterminent l'importance et les caractéristiques de la maladie dans l'élevage.et de la solution! L'éleveur L'éleveur doit comprendre et adhérer Le conseiller doit comprendre, expliquer, convaincre et suivre

Analyse des positions de l'éleveur Conception de la maladie Aptitude à la gestion de risque Assurer et garder une marge de sécurité "La prévention, c'est agir quand il ne se passe rien pour qu'il ne se passe rien"

Etapes de l'intervention Analyser la situation : élevage et éleveur Elaborer un plan de maîtrise Expliquer, discuter, convaincre Faire un pronostic Tirer le bilan- Réajuster

Partie 1 : Données de base et stratégie Quelques fondamentaux Processus infectieux et défenses de l'animal Epidémiologie des infections mammaires et conséquences pour la stratégie de lutte

Principaux pathogènes en cause Pathogènes mineurs Corynebacterium bovis Staph coagulase Pathogènes majeurs S. aureus Str. uberis, E. coli, Autres (des centaines)

Distribution des pathogènes isolés de mammites cliniques et subcliniques Mammites subclinique (133) Mammites cliniques (363) SCP Nitro - SCP Nitro + SRD STE SCP Nitro - SCP Nitro + SRD STE SRU COR ETC AGP COL LEV SCN SRU SCN AGN COR COL ETC

Distribution des pathogènes selon l'importance des signes cliniques Signes locaux (319) Signes généraux (41) STE SCP Nitro - SRD SCP Nitro+ COR STE SCP Nitro - SRD COR SCN SCN SRU LEV AGN COL AGP ETC SRU AGN COL

Autres pathogènes majeurs à considérer Str. dysgalactiae et agalactiae Enterococcus sp. (faecium, faecalis, bovis) Arcanobacterium pyogenes Autres entérobactéries (Klebsiella, Enterobacter) Pseudomonas sp. Levures (Candida krusei)

Mécanismes de pénétration des micro-organismes en dehors

Filière Blanche

Mécanismes de pénétration pendant la traite Facteurs de risques généraux Mauvaise évacuation du lait Défaut de régulation du vide Pulsation Entrées d air Moments à risque : fin de traite Prise en compte systématique Contrôle de l installation de traite Assistance à la traite

Filière Blanche

Une forte production de kératine molle

Une forte production de kératine molle Filière Blanche

Filière Blanche FILIERE BLANCHE

Formation du bouchon de kératine pendant la période sèche 60 Williamson et al, 1995 % quartiers "ouverts" 50 40 30 20 10 0 90% des nouvelles infections s'établissent dans les trayons "ouverts" 10 1 20 2 30 3 40 4 505 60 6 Jours après arrêt traite

Formation du bouchon de kératine pendant la période sèche % Open Teat-ends 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Dingwell et al. 2006 Milk > 21 kg Milk < 21 kg Dry-off 1 2 3 4 5 6 Week of Dry Period

Production laitière à l'arrêt de la traite et risque d'infection Par tranche de 10 kg de lait en plus: risque x 2 (Rajala-schultz et al., 2005) En cas de perte de lait : risque x 4 à 6 (Schukken et al., 1993)

Réduction de la production avant tarissement Méthode tarissement de Nb de vaches Variation production laitière Variation du % de quartiers infectés Sans traitement au tarissement Avec traitement au tarissement Brutal sans restriction 37-8,7 % + 28,9 % - 25,0 % Brutal avec restriction 39-49,5 % + 30,5 % + 11,3 % Progressif sans restriction 39-33,6 % - 5,5 % - 50,2 % Progressif avec restriction 40-62,8 % - 5,2 % - 31,7 % Oliver et al., 1990

Hyperkératose

Lésions secondaires de la peau des trayons

Lésions de la peau des trayons Lésions spécifiques Sec-cassant-fragile Fissures Ulcères Crevasses Surinfection Perte d'élasticité Érosions Pertes d'eau

Evaluation de l'état des trayons à l'échelle du troupeau Troubles circulatoires Lésions des extrémités Lésions du corps du trayon Toutes N vache Erythème Pétéchies Oedème Anneaux compression Hyperkératose Autres lésions Erosions abrasion Crevasses gerçures Infections spécifiques Lésions pâture Gelures Blessures anomalies 2122 x x x x x 18 282 x x x x 4187 Total 44 2 0 2 4 4 3 11 9 2 4 0 7 18 % 5% 0 5% 9% 9% 7% 26% 20 % 5% 9% 0 15% 44 % llimites 15% 15% 15% 15% 15% 15% 10% 10% 10% 10% 10% 10% 35%

Facteurs de risques associés à l'état des trayons du troupeau Traite Hygiène Logement Environnement Niveau vide Pulsation Manchon Surtraite Hygiène trayon Hygiène générale Couchage Bâtiment Pâturage Froid, vent humidité Circulation Extrémités Erythème X X X (1) X Pétéchies X X X (1) X Oedeme X X X (1et 2) X Anneau compression X (2) X Hyperkératose X X (1) X Autres lésions extrémité X X X (1) X X Erosions-abrasions X X X X X X Corps du trayon Gerçures-crevasses horizontales Infections spécifiques X X X X X X X X X X X X X Lésions de pâture X X Gelures X X X Blessures X X X Total X 1/6 1/5 1/7 1/7 2/6 1/2 3/4 3/5 2/3 2/4

Préserver les défenses des trayons Facteurs de risques généraux Traite traumatisante (vide, pulsation, surtraite, décrochage ) Environnement/logement traumatisant (blessures, irritations..) Introductions traumatisantes (canules, sondes ) Maladies virales (pseudo-variole, herpes ) Mamelles décrochées Pertes de lait Age Prise en compte systématique Observations systématiques (trayons, facteurs de risque) Mise en place de mesures correctives Soins cosmétiques de la peau des trayons

Pas de défense préalable dans le lait FILIERE BLANCHE

Certaines entérobactéries survivent en présence de lactoferrine Sidérophore Fe Lf IROMP Entérobactérie

Les cellules sentinelles donnent l'alerte FILIERE BLANCHE

Intervention des lymphocytes : l immunité adaptative

Signal Epithélium

Filière Blanche

Les défenses mobilisées après la pénétration des bactéries Perte perméabilité sélective Apoptose

Mécanismes de la phagocytose Adhérence Ingestion Digestion

Variations de l activité phagocytaire des polynucléaires Vêlage Stress Cortisol Immunité vaccinale Se + Vit E Immunité naturelle Glucose / A. G. L. Corps cétonique

Immunité naturelle? Les vaches infectées naturellement ne sont pas immunisées. elles restent les plus sensibles! Immunité naturelle contre certaines infections : strepto A, E. coli séro-sensibles.. Pas d'anticorps anti-lps chez les vaches atteintes de mammites toxinogènes Les bactéries ont trouvé des parades Sécrétion de polysaccharides (capsule, biofilm) masquant les antigènes de surface Toxines anti-polynucléaires (leucocidine de S.aureus.)

FILIERE BLANCHE

Localisation des bactéries

Localisation des bactéries

Localisation des différents pathogènes Localisations S. aureus Str. uberis E. coli Lait/Surface épithélium +++ ++++ +++++ Phagocytes ++ - - Cellules épithéliales ++ (+) (+/-) Parenchyme sans fibrose Parenchyme avec fibrose ++ + - ++ +/- - Sang - - +

Partie 1 : Données de base et stratégie Quelques fondamentaux Processus infectieux et défenses de l'animal Epidémiologie des infections mammaires et conséquences pour la stratégie de lutte

L unité épidémiologique = l élevage Conduite d élevage, facteur de risques, mesures de lutte Phénomènes de contagion entre animaux du troupeau Des situations variées : nombre, nature, origine, sévérité des infections Des dynamiques très différentes

Dynamique des infections

Dynamique des infections (d'après Dodd,1977) Niveau d'infection = Fréquence d'infection X Durée moyenne 15 % = 30 X 0,5 an 15 % = 60 X 0,25 an Prévention Elimination

Evolution et dynamique des infections en lactation et au tarissement % vaches infectées Elevage B Elevage A V LACTATION T P.S. V

Elimination des infections Traitement en lactation Traitement au tarissement Réforme des vaches incurables

Elimination des infections Traitement en lactation Mammites cliniques Objectif : 50-60% de guérison bactériologique 2 traitements maxi : 1ère intention et 1ère rechute

Elimination des infections Traitement en lactation Mammites cliniques Objectif : 50-60% de guérison bactériologique 2 traitements maxi : 1ère intention et 1ère rechute Traitement au tarissement Mammites subcliniques Objectif : 75-80% de guérison bactériologique Plus si strepto dominant, moins si staph dominants Réforme des vaches incurables Objectif : moins de 10% de vaches réformées pour mammites

Réservoirs et transferts des microorganismes Modèle contagieux Modèle environnemental FILIERE BLANCHE

Nouvelles infections pendant la période sèche S. aureus Str. uberis E. coli Involution Mamelle sèche Colostrum

Facteurs de risques spécifiques Modèle Contagieux Environnement Facteurs de risques spécifiques Traite favorisant contagion (mains, lavettes, manchons) Défaut trempage trayon après traite Trayons crevassés Tarissement mal conduit Défaut dépistage mammites cliniques Traitements curatifs (lact-taris) mal conduits Réformes insuffisantes Stabulation longue Défaut hygiène logement (surface, ventilation, pentes..) Aires couchage contaminées (t, humidité, circulation..) Défaut lavage-essuyage trayons avant traite Période sèche longue Traitement préventif au tarissement insuffisant Défaut hygiène parturientes. Vaches couchées Défaut hygiène traitement

Espèces bactériennes associées aux 2 modèles Modèle Contagieux Environnement Espèces en cause Staphylococcus aureus Streptococcus agalactiae Streptococcus dysgalactiae Steptococcus uberis Escherichia coli Streptococcus uberis Autres espèces

Caractères des infections et écologie des principaux pathogènes

Caractères des infections dominantes dans les 2 modèles Modèle Contagieux Caractères des infections Prévalence d infection élevée Infections (plus) longues Infections moins sévères Risque d infection en PS limité au début PS Souche(s) dominante(s) par élevage (oligoclonal) Prévalence d infection faible Environnement Infections plus courtes Infections plus sévères Fort risque d infection en PS, notamment en fin Souches multiples par élevage (polyclonal)

Partie 2 : Diagnostic et adaptation du conseil à la situation de l'élevage Identification des vaches infectées Caractérisation épidémiologique de la maladie dans l'élevage

Vaches infectées Vaches à mammites cliniques Vaches à cellules Vaches à cellules et mammites cliniques

Vaches infectées Vaches à mammites cliniques Traitement en lactation Précautions à la traite, réforme Vaches à cellules Précautions à la traite Traitement au tarissement, réforme Dans certains cas : traitement en lactation, tri du lait Vaches à cellules et mammites cliniques

Répartition des CCSV en fonction de l'état d'infection des vaches Sérieys 1985 Cumulated % of CSCC...C 100 90 80 70 60 50 40 30 20 50 000 100 000 500 000 Non infected Infected by MINOR pathogens Infected by MAJOR pathogen 10 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 > 1000 CSCC threshold (x 1000 cells/ml)

Répartition des CCSV en fonction de l'état d'infection des vaches 100 Sérieys 1985 Cumulated % of CSCC C 90 80 70 60 50 40 30 20 10 Non infected by MAJOR pathogen Infected by MAJOR pathogen 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 > 1000 CSCC threshold (x 1000 cells/ml)

Utilisation des comptages cellulaires pour le diagnostic individuel 800 700 600 Vache A CCSV 500 400 300 200 100 Vache B Mois Adapté pour identifier les vaches atteintes d'infections persistantes à pathogènes majeurs

Différents seuils pour différentes utilisations Seuils Seuil de CCSV Infectées ou non par pathogenes MAJEURS (cel. /ml) Sensibilité Spécificité 100 000 0.92-0.94 0.53-0.67 200 000 0.82-0.89 0.75 0.87 300 000 0.70 0.73 0.82 0.93 400 000 0.60-0.65 0.87-0.96 Différents seuils et règles pour différents usages Traitement sélectif au tarissement : dernier CCSV>100 000 Réformes : plusieurs CSCC > 800 000

Partie 2 : Diagnostic et adaptation du conseil à la situation de l'élevage Diagnostic : identification des vaches infectées Diagnostic : caractérisation épidémiologique de la maladie dans l'élevage

Estimation de la prévalences des infections à PM CCSTk (lait de tank) : estimation biaisée du fait du tri du lait CCSTp (du lait de troupeau) : OK CCSV : OK ++ Temps physiologique : dernier mois avant tarissement, 1er mois après vélage Evolution : pendant lactation, de fin lactation à post partum Groupes de vaches : primipares, multipares

Evolution de la prévalence des infections % vaches infectées Elevage B Elevage A V LACTATION T P.S. V

Utilisation des CCSV pour estimer la prevalence des vaches infectées par P.M. % CCSV > seuil = % vaches infectées par P.M. 60% 50% Prevalence estimée 40% 30% 20% 10% Seuil 200 Seuil 300 Seuil 400 0% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Prevalence réelle

Evolution de la prévalence des infections Prévalence des infections V LACTATION T P.S. V Temps

Estimation des flux pendant la période sèche Indice de nouvelles infections % des vaches à CCSV < 300 avant T dont CCSV > 300 après V Indice de guérison guérison en période sèche % vaches avec CCSV > 300 avant T dont CCSV < 300 après V

Répartition des MC selon l'origine des infections en lactation ou en période sèche 16 d'après Bradley, 2008 14 Cas / 100 vaches 12 10 8 6 NI en lactation NI en période sèche 4 2 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Mois de lactation

Estimation des flux pendant la période sèche Indice de nouvelles infections pendant la lactation % des vaches à CCSV < 300 après V dont CCSV > 300 avant T % des vaches à CCSV < 300 mois n dont CCSV > 300 mois n+1 Indice de guérison des cas cliniques en lactation % des cas cliniques avec CCSV < 300 entre 30 jours et 60 jours après l'occurrence Par réforme

Caractérisation du modèle épidémiologique Analyse de la pathologie Comptages cellulaires Fréquence des cliniques (signes locaux/généraux) Comptages cellulaires Sondage bactériologique fréquence cas cliniques Analyse des conditions d'élevage Facteurs de risques présents

Caractérisation du modèle épidémiologique Indicateurs Lactation Profil environnement Profil contagieux % CCSV > 300 < 15 % > 25 % Cas cliniques /100 v /an > 50 % < 25 % % cas signes généraux > 15 % < 10% % cas avec CCI>300 avant < 30% > 60 % Nb cas / vache atteinte < 1,2 > 1,5 Indice guérison cas cliniques > 75% < 50% Période sèche Indice de N.I. > 20 % < 10% Indice de guérison > 80% < 60

Articulation de la démarche Comptages cellules Mammites cliniques Sondage bactério 1 Facteurs de risques Mesures appliquées 2 2 3 Diagnostic 3 Mesures critiques et additionnelles 4 Recommandation s

Contenu des recommandations Plan de prévention Plans de traitement en lactation Plan de traitement au tarissement Plan de réforme

Partie 3 : Actualités et perspectives Nouveaux enjeux, nouveau contexte Utilisation de la bactériologie Vaccination et immunostimulation Génétique Traitement ciblé des mammites

Merci de votre attention!

Questions? Adaptation au nouveau contexte Utilisation de la bactériologie et autres techniques Vaccination et immunostimulation Génétique Traitement ciblé des mammites

Nouveaux enjeux, nouveau contexte Une exploitation laitière moyenne à 425 000 litres en 2015 Antibiorésistance et santé publique

Une exploitation moyenne à 425 000 litres Lutter pour la survie économique Maîtriser la santé Besoin accru de conseil Charge de travail Privilégier les mesures qui n'augmentent pas la charge de travail Favorise la génétique et la prévention médicale par rapport à la prévention hygiènique

Traitement des mammites et antibio-résistance Il y a peu d évolution dans l antibio-résistance des germes de mammites le traitement des mammites contribue à l'émergence d antibio-résistance chez l animal et chez l homme

Mécanismes d'émergence d'antibiorésistance Sélection de souches résistantes dans les flores commensales : - Intestin, - Peau - Sphère uro-génitale, voies respiratoires sup, Transfert horizontal des gènes de résistance des flores commensales aux pathogènes

Principales antibio-résistances en pathologie mammaire Espèces Souche dominante Résistances fréquentes Résistances rares S.aureus Oui Péni G et A (20%-50%) Autres βlactames mais S.A.R.M. Str uberis Non (oui) Tétracyclines (30%) Macrolides/ lincosamides (30%) Péni G et A Autres βlactames E. coli Non Tétracyclines (30%) Ampicilline (25%) DHS (15%) Gentamicine Céphalosporines Colistine Fluoroquinolones

Actualité de l antibiorésistance Préservation des "antibiotiques critiques" Fluoroquinolones, Céphalosporines 3G et 4G Indispensables pour la santé humaine Augmentation de l antibio-résistance chez l animal et chez l homme Emergence des SARM d origine animale Gène meca : résistance l ensemble des béta-lactamines Mortalité aux USA supérieure à celle du SIDA Origine humaine : acquises à l hôpital, dans la communauté Origine animale : ST 380 zoonotique Porcs, Vaches laitières Eleveurs et vétérinaires = populations à risques

Risque d'antibiorésistance (d'après P. Sanders, 2006) Pratiques Risque faible Risque élevé Fréquence traitement Faible Elevée Durée traitement Optimale Trop longue Diagnostic Oui Non Principe actif Spectre étroit Spectre large Site atteint Site infectieux + autres sites (intestin) Surveillance Oui Non

Partie 3 : Actualités et perspectives Nouveaux enjeux, nouveau contexte Utilisation de la bactériologie Vaccination et immunostimulation Génétique Traitement ciblé des mammites

A quoi la bactériologie peut servir? Compléter l'analyse de la pathologie en précisant les espèces bactériennes dominantes : Fiabiliser le plan de prévention Plans de traitements en lactation et au tarissement plus ciblés En présence d'infections à S. aureus, préciser si la souche dominante est productrice ou non de pénicillinase par le test à la nitrocéfine : Choix des molécules Opportunité traitement/réforme

Mise en uvre de la bactériologie Une approche à l échelle du troupeau Des prélèvements systématiques réalisés par l éleveur et congelés : échantillothèque toutes les mammites cliniques, hors rechutes des quartiers à cellules en fin de lactations Dont on extrait les prélèvements à analyser en fonction des besoins Logiciel pour la gestion des prélèvements, et l interprétation des résultats à l échelle du troupeau

Test à la nitrocéfine pour tester la résistance de S. aureus à la pénicilline Pénicillinase - Pénicillinase + 7 6 Nombre de souches 5 4 3 2 1 0 0,015 0,03 0,06 0,125 0,25 0,5 1 2 4 8 16 CMI (µg/ml) Sérieys et Gicquel-Bruneau, Francis 2005 Sérieys

Homogénéité intra-élevage des souches de S. aureus pour la production de pénicillinase Origine des souches Elevage (Dpmt) Nb vaches A (15) 9 D (56) 5 B (80) 6 C (63) 5 F (56) 14 E (56) 7 G (53) 8 Total 54 Test à la nitrocéfine Nb souches Nb- (%) Nb+ (%) 15 15 (100%) 0 (0%) 7 7 (100%) 0 (0%) 10 0 (0%) 10 (100%) 9 0 (0%) 9 (100%) 28 0 (0%) 28 (100%) 10 7 (70%) 3 (30%) 10 7 (70%) 3 (30%) 89 36 (40%) 53 (60%) Sérieys et Gicquel-Bruneau, 2005

Partie 3 : Actualités et perspectives Nouveaux enjeux, nouveau contexte Utilisation de la bactériologie Vaccination et immunostimulation Génétique Traitement ciblé des mammites

Les différents types de vaccin Neutralisation de toxines S. aureus (hémolysine ) E. coli (vaccin souche J5) Inhibition d'enzymes Str. uberis (vaccin anti-paua) Neutralisation d'adhésines S. aureus (liaison à fibronectine, fibrinogène ) Renforcement de la phagocytose Recrutement spécifique Opsonisation-Ingestion Neutralisation leucocidine de S. aureus Bactéricidie

Vaccin STARTVAC Vaccin tué Souche mutante J5 d'e. coli à paroi incomplète : valence coliformes Souche SP 140 de S. aureus productrice de biofilm (PNAG) : valence S. aureus et CNS

Résultats de l'essai d'amm Nombre d'infections mammaires dans les 130 premiers jours de lactation Taux de guérison spontanée (d'après Francis R. March, Sérieys 2009)

Effets sur les CCSI chez les multipares Moyenne 3 5 0 CCSI 3 0 0 Sérieys, 2011 2 5 0 2 0 0 1 5 0 1 0 0 P= 0,012 5 0 0 T e m o in V a c c in 45 Sérieys, 2011 40 35 Témoin Vaccin % 30 25 20 P= 0,004 P= 0,002 15 10 5 0 Moy CCSI > 200 Au moins 1 CCSI > 300

Effets sur le nombre de traitements antibiotiques chez les multipares 120 Nb traitements Sérieys, 2011 100 80 60 40 P= 0,002 20 0 Temoin Vaccin

Stimulation de l'immunité innée Administrer des «motifs bactériens» reconnus par les cellules sentinelle LPS modifiée Acide lipoteichoique modifie Bétaglucanes de levure. Provoquer une réaction inflammatoire et l afflux des PNN (phagocytose) Traitement pendant la période sèche pour une protection de durée limitée autour du vêlage

Partie 3 : Actualités et perspectives Nouveaux enjeux, nouveau contexte Utilisation de la bactériologie Vaccination et immunostimulation Génétique Traitement ciblé des mammites

La sélection génomique Particulièrement efficace pour des caractères à faible héritabilité comme la résistance aux mammites Dans les 5 ans, on peut espérer une véritable augmentation de la résistance aux mammites Contrairement aux mesures d hygiène qui doivent être renouvellées chaque jour, l amélioration génétique est un acquis de l animal qui se transmet et se capitalise de génération en génération

Partie 3 : Actualités et perspectives Nouveaux enjeux, nouveau contexte Diagnostic : utilisation de la bactériologie Vaccination et immunostimulation Génétique Traitement ciblé des mammites

Principes du traitement ciblé Eviter les traitements inutiles et anti-économiques Réduire au plus juste le spectre d'activité des traitements Réduire au plus juste l'utilisation de la voie générale et la sécuriser Eviter autant que possible les antibiotiques critiques : fluoroquinolones, céphalosporines 3 et 4 G

Traitement ciblé des mammites cliniques Type de mammite clinique Avec signes généraux Sans signes généraux Infections très anciennes Lésions du parenchyme Vaches âgées récidivistes Tarissement Réforme Caractérisation des infections Modèle mixte Modèle environnemental Modèle contagieux > 20% Gram- < 20%Gram- < 20 % Sta βl+ >20% Sta βl+ Spectre d'activité Large (Gram + Gram-) Large (Gram + Gram-) Etroit (Strep + Sta βl-) Elargi (aux Sta βl+) Voie administration Locale et générale Locale (+générale si congestion, ancienneté) Locale (+générale si congestion, ancienneté) Locale (+générale si congestion, ancienneté) Antibiotiques de choix Local : β-lactame+aminoside Général : Colistine Local : Pénicilline G (Si général : Pénéthamate) Local : Pénicilline M ou Céphalosporine 1-2G (si général : Macrolide)