La Chine face au défi du gaz note PROGRAMME SECI Mai 2013 Note d actualité dans le cadre du projet SECI (Sécurité Energétique de la Chine et de l Inde) en partenariat avec le CSFRS (Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques) Clémence Mirgalet, Marie-Hélène Schwoob, Giulia Romano, Asia Centre 71 boulevard Raspail 75006 Paris - France Tel : +33 1 75 43 63 20 Fax : +33 1 75 43 63 23 ww.centreasia.eu contact@centreasia.eu siret 484236641.00029 Introduction Depuis le début des années 2000, la Chine, en ligne avec sa stratégie de diversification des ressources énergétiques et de remplacement du charbon 1 par d autres ressources moins polluantes, n a fait qu accroître l intérêt de celle-ci pour le gaz. La demande, encouragée par l augmentation de la consommation dans les secteurs industriels, du résidentiel urbain, et de plus en plus, des transports, n a fait qu augmenter ces dernières années, et sa progression ne semble pas ralentir : en 2035, l IEA prévoit une demande chinoise s élevant à plus de 500 milliards de mètres cube 2. L objet de cette note d actualité est de rendre compte de l importance actuelle et à venir de la ressource gazière pour la Chine. Le pays est relativement bien doté, et les infrastructures d exploitation du gaz conventionnel et non conventionnel se multiplient à grande vitesse. Cependant, les objectifs ambitieux de production fixés par les autorités se heurtent à d importants obstacles. Les coûts de développement des infrastructures de transport et de distribution, les enjeux environnementaux et sociaux posés par une production à grande échelle du gaz non conventionnel 1 Actuellement 70% du mix énergétique 2 International Energy Agency, World Energy Outlook, 2011. et les problèmes institutionnels figurent au rang des principaux défis à relever pour le développement de la production domestique de gaz. Enfin, l impact de la quête chinoise de gaz sur ses relations diplomatiques n est pas négligeable, ce qui achève de complexifier la démarche chinoise d encouragement de consommation de cette ressource. 1. Objectifs, avantages et limites techniques de l exploitation du gaz en Chine Si les énergies non carbonées s imposent peu à peu et que leur visibilité est incontestable, la place des énergies fossiles dans le mix énergétique chinois (énergie primaire) reste prépondérante. En 2011, celui-ci était composé d environ 70% de charbon, 19% de produits pétroliers, 4,5% de gaz naturel, 1% de nucléaire, et 7,5% d énergies renouvelables. La part du gaz dans la consommation d énergie primaire reste donc extrêmement faible, et la Chine se lance tout juste dans la construction de très coûteuses infrastructures gazières, l accent étant mis sur la production d électricité pour un usage civil et industriel. Pourtant, à la nécessaire nuance près (elle n est pas négligeable) du coût initial de certaines des infrastructures
à mettre en place, (mais largement amorties en théorie dans le temps), le gaz constitue une ressource relativement aisée à exploiter (l extraction se faisant principalement via des puits, tout comme le pétrole) et à transformer : les usines de production d électricité, légères, peuvent être construites en deux ans (à la différence des centrales nucléaires), et se révèlent très flexibles, s adaptant sans mal aux pics de consommation. Cependant, la quasi-absence du gaz dans le mix énergétique chinois s explique par le fait que le réseau gazier est très faiblement développé, et que la distribution de la ressource est très inégale sur l ensemble du territoire. Le manque de réseaux de transport (canalisations à haute pression) reliant les lieux d exploitation aux lieux de consommation nécessite d acheminer le gaz sous forme liquéfiée, ce qui rend le transport plus délicat et coûteux (6 à 10 fois plus cher que celui du pétrole 3 ). Les terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) construits en zone côtière, s ils ont l avantage d être situés près des centres de consommation urbains, nécessitent quant à eux l investissement de montants importants. Le gaz restera toutefois une ressource stratégique pour la Chine, car elle a le double souci de diminuer sa dépendance au charbon, mais également de réduire ses émissions de gaz à effet de serre 4. Les objectifs du gouvernement central fixent la part du gaz dans la consommation totale d énergie à 10% en 2020, et à 30% en 2035. En 2011, la Chine a consommé 109 milliards de mètres cube 5, et certaines prévisions annoncent plus d un doublement de la demande d ici à 2015, avec 260 milliards de mètres cube 6. L augmentation de la consommation et les limites actuelles de la production domestique liées notamment à l insuffisance de développement du réseau de transport et de distribution ont poussé la Chine à augmenter ses importations. Le pays a commencé à importer du gaz en 2007, et importe en moyenne 15% du gaz qu il consomme. Entre 2010 et 2011 seulement, on a constaté un doublement des importations en gaz, qui sont passées de 12,5 milliards à 29 milliards de mètres cube 7 : ceci pose la question de l impact que peut avoir sur la dépendance énergétique chinoise une politique d encouragement de la consommation de cette ressource. Production et consommation de gaz en Chine en mds de m3 (sources gouvernementales chinoises) 2011 2015 2020 Production de gaz 103 170 210 dont conventionnel 120 - dont gaz de schiste 6,5 - Consommation de gaz 109 260 400 Part du gaz dans le mix énergétique (%) 3,9 9 - Source : Michal Meidan Asia Centre 3 International Energy Agency 4 L objectif de réduction de 17% ayant été inscrit dans le 12 e plan quinquennal (2011-2015) 5 BP Statistical Review 2011 6 Sébastien Colin, La Chine et ses frontières, Paris, Armand Colin, 2011. 7 U.S. Energy Information Administration 2
2. Une multiplication des infrastructures d exploitation sur l ensemble du territoire chinois La découverte des premiers gisements gaziers sur le territoire chinois date de 1998. «Onshore», les autorités chinoises recensent au total 662 gisements pétroliers et gaziers produisant du gaz naturel. En mer, les gisements gaziers sont localisés dans le golfe de Bohai, en mer de Chine orientale, dans le delta de la rivière des Perles, au Sud de Hainan, et dans quelques zones disputées en mer de Chine méridionale. Ils sont actuellement au nombre de 142. L exploitation du gaz chinois conventionnel sur terre et en mer nécessite la construction de très nombreuses installations. A la fin de l année 2012, on dénombrait ainsi trois terminaux (mais 41 sont théoriquement en projet) et 198 usines de transformation de GNL 8 (en activité, en construction ou en projet) ; les longueurs additionnées des gazoducs (pour le gaz conventionnel et non conventionnel) actuellement en construction atteindront en 2015 250 000 km ; une vingtaine d infrastructures de stockage souterrain du gaz ; 663 stations satellites de stockage de GNL (en activité, en construction ou en projet) ; 115 usines chimiques seront en activité d ici à 2015 ; enfin, le 12 e plan quinquennal prévoit un total de 168 usines de production d électricité en activité pour 2015 9. Il faut ajouter à cela l exploitation du gaz non-conventionnel de couche (gaz de charbon) 10, en très forte expansion sur le territoire chinois, et les perspectives d exploitation du gaz de schiste. Concernant le gaz de couche, son grand avantage est qu il est directement lié à l exploitation du charbon dans des mines souterraines, celles-ci étant au nombre de 17 629 en Chine 11. Son extraction des mines grâce à un drain est en place depuis un certain temps, la nouveauté étant son extraction via des puits spécifiques. Inspirée des techniques pétrolifères de forage, cette technique consiste à forer directement dans le charbon et introduire un tube d acier qui sera dirigé tout d abord verticalement puis horizontalement dans la veine de charbon. Cette technique d extraction nécessite de connaitre l épaisseur, la largueur et le pendage 12 des couches de charbon exploitables. Son grand avantage réside dans le fait que la fracturation hydraulique n est pas requise pour exploiter ce type de gaz. En 2010, 9 milliards de mètres cube (m3) de gaz de couche ont été extraits en Chine, dont 1,5 milliard de m3 via des puits. Quant au gaz de schiste, les estimations sur les réserves de la Chine varient largement selon les différentes institutions. Institutions U.S. Energy Information Administration International Enerdy Agency China Ministry of Land and Resources China National Petroleum Company tmc : trillion cubic meter Source : CSIS Estimation des ressources de gaz de schiste en Chine 36,09 tcm 25,99 tcm 25,08 tcm 30,69 tcm Cent quatre-vingt zones renfermant des gisements de gaz de schiste ont d ores et déjà été identifiées par le Ministère des ressources et du territoire 13, qui, encouragé par les succès de la révolution énergétique américaine, les a classées comme zones de développement prioritaire 14. L accélération de la prospection et de l extraction est d ailleurs illustrée par plusieurs ventes aux enchères de blocs d exploitation. Six blocs d exploration de gaz nonconventionnel en Mongolie intérieure ont été adjugés : pour lesquelles quatre entreprises chinoises étaient en lice : Sinopec, Petrochina, CNOOC et Shanxi Yanchang Petroleum Group. En 2012, un deuxième tour d enchères a concerné 19 blocs. Cette fois-ci, aucune compagnie pétrolière nationale («National Oil Company», ou NOC) n a pu obtenir de blocs, ceux-ci ayant été attribués à des entreprises locales soutenues par les gouvernements locaux, des groupes locaux d investissements dans le secteur énergétique, des entreprises d Etat centrales spécialisées dans l exploitation du charbon, ainsi qu à deux entreprises privées. Source : IEA 8 Il s agit ici principalement d usines chimiques de transformation du gaz en engrais, en plastiques et en solvants. 9 ARA, China natural gas map. 10 En anglais coalbed methan 11 Worldcoal.org 12 Inclinaison d un filon, d une couche sédimentaire. 13 Ministry of land and Resources 14 China Unconventional Gas Congress 2012 3
3. Des contraintes sociales et environnementales associées à la «révolution du gaz de schiste» en Chine L objectif du Plan est de doubler la production de gaz nonconventionnels d ici à 5 ans, afin que celle-ci atteigne un quart du gaz produit en Chine d ici à 2030 (soit environ 60 milliards de m3). Pour cela, la Chine fait notamment appel au savoir-faire d entreprises étrangères spécialisées dans l exploitation des gaz non-conventionnel : la compagnie chinoise Highland a par exemple créé une joint-venture avec la compagnie américaine Weir pour exploiter un gisement situé dans le Shandong. Les objectifs de production affichés sont cependant très contestables et souvent contestés, même en Chine. Dans le cas du gaz de schiste, les conditions géologiques d extraction du gaz sont beaucoup plus complexes qu aux Etats-Unis, une partie importante des gisements se situant à des profondeurs plus élevées que celles des gisements nordaméricain. De plus, la faible émission de gaz à effet de serre produite par l utilisation du gaz ne doit pas faire oublier que les méthodes d extraction utilisées à l heure actuelle pour exploiter le gaz non-conventionnel demeurent extrêmement nocives pour l environnement. La fracturation hydraulique (méthode actuelle d extraction du gaz de schiste) peut être à l origine de phénomènes de dégradation environnementale importants. Cette méthode peut tout d abord provoquer la fracturation des roches de surfaces et déclencher ainsi des effondrements de terrain. Par ailleurs, cette technique recourt à des produits chimiques qui, en cas de mauvaise gestion et de non retraitement des eaux de fracturation, peuvent contaminer les nappes phréatiques. Enfin, la fracturation hydraulique nécessite l utilisation de quantités d eau colossales. Or, les ressources hydriques de la Chine sont restreintes, et leur utilisation doit faire l objet d arbitrages qui pourraient ne pas être favorables à l exploitation des gaz de schiste. L utilisation d eau en très grandes quantités et les menaces de pollution des ressources d eau potable posent aussi d importantes questions sociales, de plus en plus aiguës au fur et à mesure que les fragments de «société civile» s interconnectent en Chine : les principaux gisements de gaz de schiste se concentrent dans les régions du Sichuan et de Chongqing, très densément peuplées, qui ne peuvent assurer à la fois les besoins en eaux de la population, et les besoins nécessaires à la fracturation hydraulique. 4. La question clé de la réforme des prix Aujourd hui, le département des prix de la NDRC 15 contrôle le prix du gaz à toutes les étapes de la chaîne gazière (production, transport et consommation). La Chine a par exemple favorisé les utilisations du gaz dans le secteur manufacturier et dans la production de fertilisants en régulant le prix du gaz pour ces utilisateurs. L architecture du marché du gaz est devenue plus complexe puisque les importations de gaz sont plus onéreuses que le gaz produit nationalement, et que la demande de gaz s intensifie 15 National Development and Reform Commission dans certaines zones en particulier. Afin d encourager les investissements notamment étrangers dans ce secteur, d améliorer la transparence du système de fixation des prix et sa réactivité aux fluctuations du marché, et de rendre le gaz domestique compétitif par rapport à d autres hydrocarbures importés, la NDRC a proposé de corréler les prix du gaz aux prix internationaux du pétrole, ce qui augmenterait les prix pour les utilisateurs finaux. Un projet pilote de réforme de prix a d ores et déjà été lancé à la fin de l année 2011 dans les provinces du Guangdong et du Guangxi. Les prix du gaz naturel sont désormais liés aux prix du fioul et du gaz de pétrole liquéfié (GPL) importés au lieu d être liés au coût de la production de gaz, et la NDRC attribue une référence de prix à chaque province. Une remise est ensuite effectuée sur le prix du gaz pour encourager la consommation de la ressource. Si la réforme est un succès, la NDRC prévoit de l étendre au reste du pays. La Chine a par ailleurs ouvert son premier marché du gaz dans le cadre du Shanghai Petroleum Exchange en juillet 2012. Cette création constitue l un des points clés de la libéralisation des prix du gaz en Chine. Cependant, la question des prix ne concerne pas seulement l arbitrage de leur niveau ou les choix relatifs aux mécanismes qui permettraient la fixation ; il s agit également de savoir si la structure des prix, aux différentes étapes de la chaîne gazière, incitera plutôt, et de manière adéquate, à la production, aux importations, ainsi qu au développement des différentes composantes des infrastructures gazières. Par ailleurs, l influence majeure des «big three» (Sinopec, CNPC 16 et CNOOC 17 ) sur le marché chinois du gaz limite la marge de manœuvre des autres acteurs, qu ils soient étrangers ou qu il s agisse d acteurs chinois locaux. De manière générale, aucune réforme de libéralisation des prix ne devient véritablement effective sans développement de la compétition concrètement, sans que l accès aux infrastructures de transport et de distribution ne soit autorisé à des tiers. Le monopole de fait des grandes NOC contribue ainsi à ralentir la réforme des prix. Comme celle-ci n est pas encore tout à fait aboutie, et comme par ailleurs la visibilité sur le marché et les sites de production manque, il y a là un facteur de risque notable pour les acteurs étrangers, qui restent peu présents dans les activités de prospection voire de production. 5. La course aux gisements et leur sécurisation comme élément prépondérant de la diplomatie chinoise La question du développement du gaz en Chine ne concerne pas uniquement le développement de la production domestique. Dans un souci de répondre à la demande nationale, la Chine cherche également à sécuriser ses approvisionnements extérieurs, ce qui influence ses relations diplomatiques avec les pays voisins. La relation sino-russe est particulièrement marquée par ces évolutions. Amorcée dans les années 1990, la coopération dans le domaine du commerce des hydrocarbures a donné lieu à la construction d oléoducs transfrontaliers. Deux oléoducs ont été achevés : l un relie les gisements pétroliers de Sibérie orientale aux régions du Nord-est chinois, l autre profite de la très courte frontière 16 China National Petroleum Corporation 17 China National Offshore Oil Corporation 4
sino-russe entre le Kazakhstan et la Mongolie pour relier des gisements de Sibérie centrale aux oléoducs existants du Xinjiang, qui eux-mêmes relient la région autonome au littoral. Pour le gaz en revanche, malgré la complémentarité des deux marchés (la Russie riche en gaz et la Chine très demandeuse de cette ressource), les deux pays n ont jusqu à présent pas su trouver les moyens de conclure d accord d approvisionnement. Malgré six ans de négociations, des discussions sont encore en cours pour doubler les oléoducs de gazoducs, ce qui permettrait à la Chine de profiter des gisements gaziers russes et de sécuriser ses approvisionnements. Malgré des débats houleux liés à la fixation du prix de vente de la ressource, les deux pays viennent de trouver un accord. En dehors de la Russie, et toujours dans un souci de diversification de ses approvisionnements, la Chine a noué des contacts étroits avec les pays d Asie centrale, aux sous-sols riches en gaz. Ainsi, un gazoduc reliant le Turkménistan à l Ouzbékistan, au Kazakhstan et à la Chine a été achevé en 2009. Selon l accord signé en 2006 entre les parties, celui-ci doit livrer 40 milliards de m 3 de gaz par an à la Chine durant 30 ans. Le projet de prolongement du gazoduc en direction de l Iran a été confirmé par les autorités turkmènes en 2009, ce qui renforce encore les relations de coopération entre la Chine et l Iran et contribue à la montée des critiques d une partie de la communauté internationale sur cette relation, désormais difficile à gérer pour la Chine. Enfin, la Chine participe depuis 2009 à la construction d un oléoduc-gazoduc reliant le port birman de Kyaukpyu à la ville de Kunming, dans le Yunnan, ce qui permettra d approvisionner la Chine en gaz birman. Dans cette stratégie de diversification des ressources, le pays tourne enfin ses regards vers les ressources situées dans l environnement maritime plus ou moins immédiat de la Chine, en particulier dans les secteurs sujets à contestation. Si cette dernière constituait d ores et déjà une zone stratégique du fait de l importance de la sécurisation des voies de transport maritimes des ressources énergétiques (pétrole historiquement, et GNL de plus en plus), le fait que d importantes réserves de gaz aient été découvertes dans les îles Senkaku/Diaoyu ainsi que dans les archipels inhabités de mer de Chine méridionale, contribue à accroître les tensions territoriales. Les difficultés soulevées par les revendications sur l espace maritime laissent place à de multiples démonstrations chinoises. Elles trouvent naturellement leur origine dans les estimations des réserves fournies par le ministère du territoire et des ressources, qui, en l état actuel des prospections, ne peuvent encore être ni confirmées ni infirmées et sur l affirmation unilatérale d un droit territorial mettant à contribution la géologie. 5
Conclusion La «gazéification» est désormais un phénomène inévitable de la politique énergétique globale de la Chine. Le gaz est un moyen de la diversification du mix énergétique chinois, et une énergie fossile dont le prix à l import est plus bas que celui du pétrole. En outre, cette ressource permet de rejeter trois fois moins de gaz à effet de serre que le charbon. L exploitation à grande échelle du gaz naturel est en forte expansion en Chine, et les autorités ne négligent pas non plus les prospections autour des gaz de schiste et de houille. La course effrénée à l exploitation de ces gisements de gaz non conventionnel constitue un véritable défi environnemental et social, notamment à cause de la question de l utilisation de quantités massives d eau qu elle nécessite. Les acteurs du développement du gaz non conventionnel devront par ailleurs faire face aux questions de fixation des prix du gaz et à l opacité qui entoure les processus d établissement des prix et leur niveau. Le monopole des grandes entreprises d Etat, notamment sur la construction et l utilisation des pipelines, et le manque de transparence sur le marché, en amont ou en aval de la production, sont autant de freins à la fixation des prix par les mécanismes de marché, pourtant désirée par le gouvernement. Enfin, sur le plan des relations internationales, la nécessité de la Chine d étendre et diversifier les sources d approvisionnement constitue un facteur significatif d influence des relations que le pays entretient avec ses voisins, ce qui dans un futur proche pourrait entrainer des changements importants des équilibres géopolitiques des régions avoisinantes. Les séminaires Asia Centre à Pékin Les séminaires de Pékin se situent dans la perspective de notre travail sur la sécurité énergétique des pays situés dans notre aire de recherche et dans le prolongement de rencontres régulières et de travaux commencés depuis bientôt sept ans en ce qui concerne la Chine. Ils auront pour objectif en 2013 d apporter un éclairage sur les grandes questions liées au développement du gaz en Chine, esquissées dans cette note. Il s agira évidemment d aborder la question du développement de la production domestique (gaz conventionnel et non conventionnel), mais aussi de débattre des questions liées à l évolution des relations internationales de la Chine. Une session à portes fermées débattra des questions plus précises liées aux défis techniques et institutionnels du développement du gaz en Chine. Les tables rondes se tiendront les 17 et 18 juin à l Hôtel Kempinski et réuniront des représentants des agences gouvernementales chinoises, des universitaires et des cadres des grandes entreprises chinoises et étrangères actives dans le domaine. 6