ÉTUDE DU LAC MILLETTE



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Transcription:

ASSOCIATION DE PROTECTION DE L ENVIRONNEMENT DU LAC MILLETTE ÉTUDE DU LAC MILLETTE RAPPORT Final Notre référence : ALMZ 001 Par 985, boul. Firestone, bureau 2010 Joliette (Québec) J6E 2W4 Téléphone : 450 759-6311 Télécopieur : 450 756-4129 JUIN 2008

Association de protection de l environnement du lac Millette Final Préparé par : 985, boul. Firestone, bureau 2010 Joliette (Québec) J6E 2W4 www.teknika-hba.com Marie-Pierre Thibeault, B.sc., M. Env. Biologiste Joliette 27 Juin 2008 V:\projets\ALMZ\001(CP)\4- Conc\ENVI\RAP(DD)-M95687.doc REV_2008-02-11

TABLE DES MATIÈRES Page 1. INTRODUCTION... 2 2. MISE EN CONTEXTE... 3 2.1 Le niveau trophique d un lac... 3 2.1.1 Lac oligothophe... 3 2.1.2 Lac mésotrophe... 4 2.1.3 Lac eutrophe... 4 3. MÉTHODOLOGIE... 6 3.1 Échantillonnage de l eau et des sédiments... 6 3.2 Protocoles d échantillonnage... 6 4. RÉSULTATS ET ANALYSE DE LA QUALITÉ DE L EAU ET DES SÉDIMENTS... 7 4.1 Le phosphore total (lac)... 7 4.2 Le phosphore total sédiments... 8 4.3 Le ph... 9 4.4 La transparence de l eau... 9 4.5 Oxygène dissous dans l eau... 10 4.6 Synthèse de la qualité de l eau... 11 5. SOURCES DE POLLUTION DANS LE BASSIN VERSANT... 14 6. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DU REHAUSSEMENT DU NIVEAU DE L EAU PAR UN BARRAGE... 15 6.1 Avantages... 15 6.2 Inconvénients... 16 7. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS... 17 8. RÉFÉRENCES... 18 P a g e i

LISTE DES TABLEAUX Page Tableau 4.1 : Concentration en phosphore total eau surface... 8 Tableau 4.2 : Concentration en phosphore total sédiments... 8 Tableau 4.3: Le ph... 9 Tableau 4.4 : La transparence de l eau... 9 Tableau 4.5 : Tableau 4.6 : Tableau 4.7: Profils d oxygène dissous et de température à différentes profondeurs du lac... 10 Concentration d oxygène dissous à respecter pour la protection de la vie aquatique... 11 Classes trophiques proposées par le CCME pour la gestion du phosphore en milieu aquatique... 12 LISTE DES FIGURES Figure 1 : L eutrophisation des lacs... 5 P a g e 1

1. INTRODUCTION Durant les dernières décennies, nos lacs et leur bassin versant ont subi une détérioration de leurs caractéristiques naturelles entraînant probablement une dégradation de la qualité de l eau et l eutrophisation accélérée des plans d eau. L eutrophisation des lacs engendre des problèmes, tels que l augmentation des algues et des plantes aquatiques, le risque plus élevé d avoir des cyanobactéries, l envasement, la perte de transparence de l eau, la diminution de la biodiversité et la perte d espèces d intérêt pour la pêche. Toutes ces modifications peuvent mener à la dépréciation économique des propriétés riveraines. Le lac Millette, situé dans la municipalité de Sainte-Adèle est un lac développé pour la villégiature. L Association de protection de l environnement du lac Millette (APE lac Millette) a souhaité obtenir une évaluation de la qualité de l eau du lac dans le but de déterminer si celui-ci est affecté par les activités humaines présentes dans son bassin versant. C est dans cette optique que Teknika HBA a réalisé un échantillonnage de l eau du lac et des sédiments qui a pour objectif principal d évaluer la qualité de l eau du lac Millette. Cette évaluation se base sur la concentration de phosphore total dans l eau et sur plusieurs autres paramètres en lien avec les caractéristiques physiques du lac (profondeur, transparence et température de l eau) et chimiques (ph et oxygène dissous dans l eau). Une revue non exhaustive des différentes sources de pollution présentes dans le bassin versant a également été faite dans le cadre de cet échantillonnage. Le deuxième objectif de cette étude consiste à déterminer si une hausse du niveau d eau du lac (d environ 15 pouces de hauteur) aurait un effet positif ou négatif sur la santé du lac. Ce document présente en premier lieu une mise en contexte sur l état trophique d un lac. En deuxième lieu, on retrouve la méthodologie qui a été suivie pour récolter les données. Ensuite, les résultats sont présentés et interprétés de façon à bien comprendre leurs significations. Des recommandations sur la protection du lac complètent ce rapport. P a g e 2

2. MISE EN CONTEXTE Depuis plusieurs années, les lacs développés pour la villégiature présentent des signes de vieillissement accélérés. On y observe un accroissement d algues et de plantes aquatiques et certains plans d eau ont été affectés par une fleur d eau de cyanobactéries. Il ne fait plus aucun doute dans la communauté scientifique : l apparition de cyanobactéries est le symptôme d un enrichissement excessif des eaux en éléments nutritifs, en particulier le phosphore. Il est important de souligner que les nutriments (phosphore) sont nécessaires à l écosystème aquatique, tant pour la croissance des plantes que pour le reste de la chaîne alimentaire. Par contre, une disponibilité excessive de nutriments, causée entre autres par l activité humaine, entraîne un enrichissement graduel des lacs, faisant passer son état d oligotrophe (qui signifie peu nourri) à eutrophe (qui signifie bien nourri). Les lacs peuvent se classer dans l un ou l autre des trois niveaux trophiques suivants : oligotrophe, mésotrophe ou eutrophe. 2.1 Le niveau trophique d un lac Le niveau trophique d un lac (ex. oligotrophe) réfère au niveau global de nutriments supportant la croissance des plantes et des algues (production primaire) dans le système, ainsi que la relation entre la production primaire et la croissance animale (production secondaire). 2.1.1 Lac oligothophe Un lac oligotrophe est un lac que l on dit jeune et peu enrichi. Ces lacs sont plutôt profonds, les eaux y sont claires, offrant une transparence de plus de 4 mètres en été, des niveaux de phosphore de moins de 10 µg/l. La croissance végétale se situe à différentes profondeurs et non uniquement près de la surface. On y trouve donc une eau de bonne qualité, généralement peu de plantes aquatiques nuisibles et pas de problèmes d algues microscopiques. L été, ces lacs ont des teneurs en oxygène dissous élevées en profondeur, là où l eau reste froide. Les truites et les corégones sont généralement présents en abondance dans ces lacs. P a g e 3

2.1.2 Lac mésotrophe Un lac mésotrophe pour sa part occupe une place intermédiaire entre les deux extrêmes que sont les lacs oligotrophes et les lacs eutrophes. Cette catégorie englobe tous les lacs dont les teneurs en matières nutritives, la profondeur, la transparence et l oxygène dissous se situent entre celles des lacs oligotrophes et des lacs eutrophes. Typiquement, ces lacs présentent des concentrations en phosphore entre 10 µg/l et 20 µg/l et une transparence entre 2 et 4 mètres. La perchaude est une espèce caractéristique des lacs mésotrophes, comme beaucoup d autres espèces d ailleurs. 2.1.3 Lac eutrophe En règle générale, un lac eutrophe est peu profond et il présente une eau chaude, trouble et de faible transparence. La teneur en oxygène dissous tend à diminuer en profondeur, rendant le milieu peu hospitalier pour des poissons comme la truite. Les espèces dominantes seront des espèces d eau chaude comme l achigan, la carpe et la barbotte qui sont tolérantes aux températures plus chaudes et à une eau moins bien oxygénée. La grande capacité des lacs eutrophes à produire des algues et des plantes aquatiques, combinée à l absence d oxygène dans leur couche profonde, fait en sorte que cette matière organique produite en abondance dépasse largement la capacité d autoépuration de ces lacs. L incapacité du lac à recycler ou à assimiler cette matière biodégradable résulte en une accumulation de débris au fond du lac, ce qui réduit encore plus ses réserves d oxygène. La figure 1 présente le processus d eutrophisation naturelle d un lac et celui accéléré par les activités humaines. P a g e 4

Figure 1 : L eutrophisation des lacs P a g e 5

3. MÉTHODOLOGIE Pour réaliser ce rapport, plusieurs paramètres de la qualité de l eau ont été analysés ou mesurés. Les sédiments ont également fait l objet d une analyse. Enfin, une discussion avec des représentants de l Association de protection de l environnement du lac Millette a permis de faire ressortir des sources possibles de pollution dans le bassin versant. Une visite sur le terrain a permis de collecter ces données le 12 mai 2008. 3.1 Échantillonnage de l eau et des sédiments L échantillonnage de l eau de surface portait sur les paramètres suivants : la concentration de phosphore total dans l eau; la transparence de l eau; le ph, la température; l oxygène dissous. L échantillonnage des sédiments visait à mesurer les concentrations de phosphore total. 3.2 Protocoles d échantillonnage Des protocoles d échantillonnage différents ont été utilisés selon les paramètres à analyser. Ces protocoles rencontrent les méthodes d échantillonnage reconnues par le ministère du Développement durable, de l Environnement et des Parcs (MDDEP). Pour le phosphore dans l eau, un échantillon d eau a été prélevé dans une bouteille spécifique, au centre du lac. L échantillon d eau a été recueilli à une profondeur de 30 cm à partir de la surface. La bouteille d échantillonnage a ensuite été remontée rapidement jusqu à la surface, afin d obtenir un échantillon représentatif de la colonne d eau. Le prélèvement a été conservé au frais pour ensuite être acheminé dans les 6 heures au laboratoire accrédité Biolab de Joliette. L analyse a été effectuée selon la méthode «manuelle faible concentration» et la limite de détection associée à cette méthode est de 2 µg/l. P a g e 6

Pour le phosphore contenu dans les sédiments, un échantillon d eau a été prélevé dans une bouteille spécifique, à environ 10 mètres de la rive, dans la baie située complètement à l opposé de la décharge du lac. Le prélèvement a été conservé au frais pour ensuite être acheminé dans les 6 heures au laboratoire accrédité Biolab de Joliette. L analyse de cet échantillon a été effectuée en sous-traitance externe. En ce qui a trait à la mesure de la transparence de l eau, un disque de Secchi a été utilisé. Ce disque, d un diamètre de 20 cm, est divisé en quatre pointes : deux noires et deux blanches. Le disque suspendu à une corde graduée permet de mesurer, à partir de la surface, la longueur de fil à laquelle le disque disparaît de la vue, ce qui correspond à la transparence des eaux. Ensuite, l oxygène dissous et la température ont été mesurés au centre du lac sur toute la colonne d eau. Pour ce faire, on a descendu l oxymètre, de la marque Hanna Hi 9828, d un mètre à la fois, jusqu au fond de l eau et la mesure de l oxygène et de la température correspondante ont été notées. Le ph a également été pris avec cet appareil en surface au centre du lac. 4. RÉSULTATS ET ANALYSE DE LA QUALITÉ DE L EAU ET DES SÉDIMENTS Les sections suivantes présentent les résultats obtenus pour chacun des paramètres. 4.1 Le phosphore total (lac) Tant dans les eaux de surface que dans les eaux usées, le phosphore se retrouve principalement sous la forme de phosphates. Il est dissous ou associé à des particules. Le phosphore présent dans les eaux de surface provient principalement des eaux usées, du lessivage et du ruissellement des terres. Comme il a été mentionné précédemment, le phosphore est un élément nutritif essentiel à la croissance des plantes. Toutefois, audessus d une certaine concentration et lorsque les conditions sont favorables (faible courant, transparence adéquate), il peut provoquer une croissance excessive d algues et de plantes aquatiques. Il y a un lien entre la concentration de phosphore, la productivité du lac et son niveau trophique. Le tableau 4.1 présente la concentration de phosphore retrouvée dans le lac. P a g e 7

Tableau 4.1 : Concentration en phosphore total eau surface Stations CONCENTRATION EN PHOSPHORE TOTAL ( g P/L) Centre lac 30 Selon le tableau 4.1, on constate que le niveau de phosphore est élevé, puisqu il dépasse le critère de protection de la vie aquatique contre l eutrophisation, qui est fixé à 20 µg/l dans les lacs selon le MDDEP. 4.2 Le phosphore total sédiments Le tableau 4.2 présente la concentration en phosphore total mesurée dans les sédiments du lac. Tableau 4.2 : Concentration en phosphore total sédiments Stations CONCENTRATION EN PHOSPHORE TOTAL (mg P/kg ms) Centre lac 512 Selon le tableau 4.2, la concentration de phosphore dans les boues est de 512 kg, ce qui est classé de moyennement élevé, selon une échelle qui varie entre «très faible», «faible», «moyenne», «élevée» et «très élevée». Cette échelle s applique au phosphore total retrouvé dans les sédiments du littoral et des lits de cours d eau et celleci est tirée du rapport Un portrait alarmant de l état des lacs et des limitations d usages reliées aux plantes aquatiques et aux sédiments, Bilan (1996-2003), RAPPEL 2004. Cette concentration de phosphore dans les sédiments indique que les sédiments sont moyennement riches en phosphore et qu ils peuvent, sous certaines conditions, relarguer du phosphore dans l eau pour enrichir la zone littorale. P a g e 8

4.3 Le ph Le ph indique l équilibre entre les acides et les bases d un plan d eau et est une mesure de la concentration des ions hydrogène en solution (H+). Le ph se mesure sur une échelle de 0 à 14. Un ph de 7 indique une eau neutre; les valeurs inférieures à 7 indiquent des conditions acides, et les valeurs supérieures à 7 sont caractéristiques de conditions alcalines. Plus spécifiquement, un lac est qualifié d acide lorsque son ph est de 5,5 et moins. Enfin, on parle d un lac de transition lorsque son ph est compris entre 5,5 et 6. Le tableau 4.3 présente le ph mesuré dans le lac Millette. Tableau 4.3: Le ph Station ph Centre lac 7,71 Le lac a un ph qui se situe entre 6,00 et 8,00. Donc, il n est ni trop acide ni trop basique; en somme il présente une eau au ph presque neutre. 4.4 La transparence de l eau La transparence de l eau peut être altérée selon la quantité de matières en suspension, telles que l'argile, le limon, les particules organiques, le plancton et les autres organismes microscopiques. Une eau trop trouble empêche la pénétration de la lumière dans la colonne d eau et peut ainsi diminuer la croissance des algues et des plantes aquatiques. Plus la transparence est élevée, plus la lumière pénètre profondément dans l eau. Le tableau 4.4 suivant présente la transparence mesurée de l eau du lac Millette. Tableau 4.4 : La transparence de l eau Station TRANSPARENCE (m) Centre lac 2,25 P a g e 9

Une transparence inférieure à 2 mètres réfère à un lac eutrophe. Entre 2 et 4 mètres, on retrouve les lacs mésotrophes et les lacs oligotrophes, pour leur part, présentent une transparence de plus de 4 mètres. Ainsi, le lac Millette présentait une eau de faible transparence au moment de l échantillonnage en mai. 4.5 Oxygène dissous dans l eau La demande en oxygène peut varier selon la période de la journée, le temps de l année et selon la cote trophique du lac. Ce sont les micro-organismes qui décomposent les matières organiques des sédiments qui sont responsables de la plus grande demande en oxygène dans un lac. Le tableau 4.5 présente le profil d oxygène et de température selon la profondeur du lac. Tableau 4.5 : Profils d oxygène dissous et de température à différentes profondeurs du lac Profondeur (m) LAC MILLETTE Température ( C) 1 12,82 5,77 2 12,77 5,89 3 10,16 6,35 4 10,10 5,98 Oxygène (mg/l) Voici un rappel concernant la stratification thermique. Dans un lac profond, sous l effet du soleil et du vent, l eau qui se réchauffe est stratifiée en trois couches. Dans la couche d eau supérieure, la température est plus élevée que dans les couches inférieures (elle peut atteindre 28 o C en surface) et la densité de l eau y est plus faible. À l opposé, dans la couche inférieure, la température est constante à environ 4 o C et la densité de l eau est plus élevée. Entre ces deux couches, se trouve une couche intermédiaire dont la température varie, et dont la densité se situe à un niveau intermédiaire, ce qui permet la séparation des couches d eau inférieure et supérieure. Cette séparation joue un rôle très important, puisqu elle empêche l eau du fond, qui transporte des sédiments, de se mélanger à la couche d eau supérieure pendant la P a g e 10

saison estivale. Cependant, au printemps et à l automne, il se produit un revirement des eaux, ce qui vient brasser toute la colonne d eau. Selon les données recueillies en mai, il n est pas possible de conclure si le lac Millette est stratifié ou non. Avec le brassage printanier des eaux, toute la colonne d eau est à une température homogène et la stratification n est pas encore visible. Une mesure en été permettrait de constater si le lac Millette est stratifié ou non. Le ministère du Développement durable, de l Environnement et des Parcs établit les normes suivantes sur l oxygène dissous pour protéger la vie aquatique contre les effets chroniques du manque d oxygène (tableau 4.6). Tableau 4.6 : Concentration d oxygène dissous à respecter pour la protection de la vie aquatique TEMPERATURE ( C) OXYGENE DISSOUS (mg/l) 0 8 5 7 10 6 15 6 20 5 25 5 En comparant les profils d oxygène dissous du lac et les normes du MDDEP, on constate qu il y a un léger déficit en oxygène dans le lac. En effet, l eau qui est à 10 C devrait avoir 6 mg/l d oxygène, alors qu on en retrouve 5,77 et 5,89 mg/l. En juillet, lorsque l eau devient chaude, il est fort possible que le niveau d oxygène ne soit pas assez élevé pour protéger la vie aquatique. 4.6 Synthèse de la qualité de l eau Pour analyser les données présentées dans les sections précédentes, il importe de présenter les critères de qualité de l eau et les valeurs de référence pour le phosphore total actuellement en vigueur au Québec. P a g e 11

Le MDDEP a fixé à 20 µg/l le critère de protection de phosphore total à ne pas dépasser pour protéger la vie aquatique des cours d eau s écoulant vers les lacs. Cette concentration s applique non seulement à l eau d un tributaire, mais aussi à l eau d un lac. Elle vise à éviter la modification d habitats dans le lac, notamment en y limitant la croissance d algues et de plantes aquatiques. Cette concentration passe à 30 µg/l dans les autres rivières qui ne sont pas tributaires de lac. Pour sa part, le Conseil canadien des ministres de l Environnement classe les lacs en différents niveaux trophiques selon leur concentration en phosphore total. Tableau 4.7: Classes trophiques proposées par le CCME pour la gestion du phosphore en milieu aquatique CLASSES TROPHIQUES PHOSPHORE TOTAL (µg/l) Oligotrophe 4-10 Mésotrophe 10-20 Méso-eutrophe 20-35 Eutrophe 35-100 On peut remarquer que selon le CCME, un lac est eutrophe à partir de 35 µg/l. Le fait qu actuellement plusieurs lacs présentant des concentrations en phosphore oscillant entre 30 et 40 µg/l soient affectés par les cyanobactéries milite en faveur d un niveau de contrôle basé sur les critères de qualité du MDDEP, à savoir 20 µg/l. En considérant le résultat de l échantillonnage du phosphore dans l eau du lac Millette, il est possible de le classer comme étant Méso-eutrophe. En effet, la concentration en phosphore dans l eau de surface est de 30 µg/l, ce qui témoigne de l enrichissement du lac. La transparence de l eau et les concentrations en oxygène dissous tendent aussi vers cette conclusion. Il est important de souligner les limites de cette classification. En effet, comme il n y a eu qu une collecte d échantillons, la classification se base sur une donnée ponctuelle dans le temps. Ainsi, une deuxième collecte à un autre moment de l année, pourrait révéler un état trophique différent. Les concentrations en phosphore varient selon la période de l année et entre les endroits échantillonnés. Toutefois, les données recueillies constituent une bonne base pour déterminer si le lac doit faire l objet d une attention particulière. P a g e 12

Effectivement, selon les données collectées, le lac Millette a une santé précaire et doit être protégé contre l enrichissement excessif de ses eaux. P a g e 13

5. SOURCES DE POLLUTION DANS LE BASSIN VERSANT Cette section s attardera à faire ressortir les sources possibles de pollution dans le bassin versant du lac Millette. Les informations qui suivent ont été transmises lors d une conversation avec les représentants de l APE lac Millette, ainsi, Teknika HBA n a pas parcouru le bassin versant pour vérifier l exactitude des sources rapportées. Selon l Association de protection de l environnement du lac Millette, il y eu dans le passé plusieurs sources de pollution dans le bassin versant. Mentionnons notamment le rejet d installations sanitaires, que ce soit des rejets de résidences isolées ou celles d entreprises locales. De nos jours, le lac Millette est pollué par plusieurs sources de pollution selon l APE lac Millette. Débutons par les installations sanitaires. Bien qu elles soient pour la majorité conforme aux normes de localisation, il reste que plusieurs contraintes telles la présence de roc, les pentes élevées, le niveau élevé de la nappe d eau et la faible perméabilité du sol diminuent l efficacité des éléments épurateurs modifiés. Les installations sanitaires du lac Millette sont probablement une source significative de phosphore dans le bassin versant. Il faut également préciser que même les systèmes qui respectent le règlement Q-2, r.8 libèrent normalement une certaine quantité de phosphore qui, selon les propriétés locales du sol, pourra être mobilisée vers les eaux de surface. Selon l APE lac Millette, une pisciculture ferait le rejet de ses eaux usées de bassins d élevage au lac Millette. Ces rejets, s ils ne sont pas filtrés convenablement, contiennent une quantité importante de phosphore et d éléments nutritifs qui peuvent contribuer à l eutrophisation du lac. Les sels de déglaçage de la route 117, qui sont transportés de la route, vers le lac via un ruisseau, constituent également une source possible de pollution. L'apport de sel de déglaçage a pour conséquence d'augmenter le ph de l'eau et ainsi de favoriser la croissance d'algues bleu-vert. On retrouve de l érosion au peu partout le long de la ligne des hautes eaux. On la retrouve sur les terrains engazonnés, qui n ont pas d arbustes pour retenir la rive. Ces sources d éléments nutritifs contribuent à enrichir le lac et doivent par conséquent être contrôlées pour en diminuer leur impact négatif. P a g e 14

6. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DU REHAUSSEMENT DU NIVEAU DE L EAU PAR UN BARRAGE L APE lac Millette souhaite aménager un barrage qui lui permet de rehausser le niveau de l eau d environ 15 pouces lors de la saison estivale. Cette section du rapport traitera des avantages et des inconvénients au rehaussement du niveau de l eau. Ces avantages et inconvénients sont en lien avec les résultats de la qualité de l eau présentés dans ce rapport. Il est important de mentionner qu en aucun moment ce rapport porte sur la capacité de la structure du barrage à pouvoir contenir un volume d eau correspondant à un rehaussement de 15 pouces. De plus, nous n abordons pas la question légale qui accompagne tout projet de construction d un barrage. Enfin, soulignons que des études supplémentaires devraient probablement être faites sur la capacité du barrage si l APE lac Millette désire aller de l avant avec son projet. 6.1 Avantages Le rehaussement du niveau de l eau a l avantage de conserver l eau plus fraîche, car une plus grande et profonde étendue d eau se réchauffe moins rapidement qu une plus petite et moins profonde étendue. L eau fraîche permet une plus grande dissolution de l oxygène dans l eau. Le lac Millette s étend sur environ 1 km de long par 0,5 km de large et a une profondeur moyenne de 2 mètres. Au centre du lac la profondeur peut atteindre environ 4 mètres. Comme le lac Millette est légèrement en déficit d oxygène selon les mesures réalisées en mai, on peut penser qu en juillet, avec les températures élevées de l eau, l oxygène se raréfie et compromet la survie de certains organismes aquatiques. Le rehaussement du niveau de l eau pourrait permettre de conserver l eau plus fraîche et permettrait une plus grande dissolution de l oxygène. Toutefois, les dimensions du lac Millette et la profondeur du lac laissent croire que le rehaussement n aura pas un effet significatif sur la diminution de la température. Il pourrait y avoir une diminution, mais celle-ci serait probablement que très momentanée. Spécifions en terminant que la diminution de la température associée à un rehaussement du niveau de l eau de 15 pouces n a pas été estimée. Selon David Bird, du groupe de recherche interuniversitaire en limnologie, du département des sciences biologiques de l UQAM, le manque d oxygène en profondeur favorise le relargage du phosphore des sédiments. Ce phosphore devient ensuite disponible pour nourrir les cyanobactéries et favoriser leur prolifération. Comme on retrouve 512 mg de phosphore dans chaque kilogramme de sédiments au lac Millette, il P a g e 15

est important que ce phosphore reste au fond du lac et ne soit pas relargué dans l eau du littoral. Il est possible que cet impact soit non significatif avec un rehaussement de 15 pouces du niveau de l eau. Effectivement, le lac est peu profond et le rehaussement de 15 pouces ne serait pas suffisant pour limiter, voire éliminer les effets du relargage. Il faut absolument arrêter l apport de sédiments au lac. Le rehaussement aurait un effet bénéfique pour la baignade, mais nous ne croyons pas, compte tenu de la profondeur actuelle du lac, que cela ait un effet bénéfique et significatif sur la diminution de la concentration en phosphore. 6.2 Inconvénients Le niveau d eau plus élevé favorisera la migration du phosphore contenu dans le sol, vers le lac. En effet, les terres riveraines nouvellement inondées par le surplus d eau libèreront le phosphore par dissolution de cet élément nutritif dans l eau. L action des vagues accentuera ce phénomène. P a g e 16

7. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Cette étude a permis de constater que le lac Millette de Sainte-Adèle est classé Mésoeutrophe. Cette conclusion se base principalement sur la concentration de phosphore retrouvée dans l eau. Les autres paramètres physico-chimiques de l eau qui ont été mesurés (phosphore dans les boues, ph, transparence de l eau, oxygène dissous et température) indiquent que le lac a une santé fragile et qu il doit être protégé des apports excessifs en éléments nutritifs. Les avantages reliés au rehaussement du niveau de l eau sont probablement plus nombreux que les inconvénients. Toutefois, nous ne croyons pas que les effets du rehaussement soient significatifs, compte tenu de la faible profondeur du lac. Le rehaussement du niveau d eau (d environ 15 pouces) du lac par l aménagement d un barrage pourrait permettre de diminuer la température de l eau, mais seulement sur un court laps de temps. Il est important d ajouter que peu importe si le niveau d eau est rehaussé ou non, il demeure primordial de contrôler à la source l émission d éléments nutritifs et de sédiments, puisque le lac montre actuellement une concentration élevée en phosphore dans l eau (30 µg/l). Pour préserver la qualité de l eau de l enrichissement excessif de nutriments (ex. : phosphore), il est recommandé que les riverains redonnent un aspect naturel à leur rive, en plantant des végétaux ou en laissant pousser la végétation en place. Les rives naturelles permettent non seulement de filtrer l eau qui rejoint les lacs, mais elles permettent également de contrer l érosion et servent d habitat à la faune aquatique et riveraine. Les riverains doivent également stabiliser les zones d érosion qui se retrouvent sur leur terrain, puisque l érosion entraîne la libération de phosphore qui est lié aux particules fines du sol. Il est également recommandé de sensibiliser les riverains à remplacer leur détergent à lave-vaisselle qui contient du phosphore, par un détergent sans phosphate. En protégeant ainsi la santé du lac, on s assurera de pouvoir profiter des innombrables avantages reliés aux lacs de villégiature : la baignade en eau claire, la promenade en canot, la randonnée pédestre et l observation de la nature. P a g e 17

8. RÉFÉRENCES Bird D. (2007). Changements climatiques et cyanobactéries : les crises actuelles et à venir. Présentation power point, Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie, Dép. sciences biologiques, UQAM Goupil J-Y. (1998). Protection des rives, du littoral et des plaines inondables : guide des bonnes pratiques. Québec. Ministère du Développement durable, de l Environnement et des Parcs. Distribué par les publications du Québec. Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique (GRILL) (2007). Les cyanobactéries dans les lacs québécois : Un portrait de la situation selon les chercheurs du GRIL. Lapalme R. (2006). Protéger et restaurer les lacs, Bertrand Dumont éditeur, 192 p. Ministère du Développement Durable, de l Environnement et des Parc (MDDEP), Critères de qualité de l'eau de surface au Québec (2005) Site Internet : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/criteres_eau/critere_e1.htm#entérocoques RAPPEL, (2004). Un portrait alarmant de l état des lacs et les limitations d usage reliées aux plantes aquatiques et aux sédiments-bilan 1996-2003, Sherbrooke, 353 p. Simoneau, M., L. Roy et M. Ouellet, 2004. Info-lacs résultats de l'année 2003, Québec, ministère de l Environnement, Direction du suivi de l état de l environnement, envirodoq n o ENV/2004/0374, rapport n o QE/152, 14 p. P a g e 18