Séquence 2/ Les vacances, un outil d action sociale L ANCV utilise l intégralité de ses excédents de gestion dégagés par le Chèque Vacances pour financer des programmes d action sociale. Les vacances contribuent largement aux politiques de cohésion sociale à travers : l inclusion des personnes en situation de handicap, la prévention des effets du vieillissement et de la dépendance des personnes âgées, l insertion des publics fragiles issus des territoires en difficulté et l insertion socioprofessionnelle des personnes en situation d exclusion. Présentation de l étude TMO Régions ANCV/CNAF 2012 sur «les bonnes pratiques de l accompagnement et l impact des vacances sur les familles bénéficiaires d une aide au départ en vacances» Les objectifs de l étude Nicolas RANDY Responsable pôle jeunes, familles, handicap à l ANCV L étude sur les bonnes pratiques de l accompagnement du départ en vacances est née d une convention de partenariat passée en mai 2011 entre l ANCV et la CNAF. Il s agissait d identifier les fondements et les enjeux de l intervention des acteurs investis dans l aide au départ en vacances, et d en saisir les impacts sur les publics concernés. Trois points de convergence entre les acteurs ressortent de cette étude : l aide au départ en vacances est source de bienfaits pour ses bénéficiaires le rôle de l accompagnement social est essentiel en revanche, ses effets varient selon les publics.
Dominique NOGUES Responsable pôle famille, jeunesse, parentalité à la CNAF La convention de partenariat ANCV CNAF avait pour but de mettre en avant l importance des vacances, dans une période difficile où de moins en moins de familles peuvent en profiter, et où le rôle de l accompagnement social dans ce domaine devient crucial. La synthèse de l étude Vincent GUILLAUDEUX TMO Régions Deux études ont été réalisées 11 sur les bénéfices que peuvent tirer les familles de l accompagnement social au départ en vacances : une enquête menée auprès des professionnels de l accompagnement, afin d identifier les finalités de leurs actions, leurs effets sur les familles, et les moyens d accroître ces derniers une enquête menée auprès des familles, avec pour but d évaluer à la fois l effet de la préparation du séjour durant la phase d accompagnement et l effet du séjour lui même. Il en ressort tout d abord le constat de la grande diversité des acteurs comme des publics. En effet, l on compte parmi les acteurs des réseaux humanitaires, des collectivités locales, des associations spécialisées, etc. Du côté des publics, si l on observe une forte majorité de familles monoparentales, les problématiques sociales rencontrées sont très diverses. En revanche, il existe une grande convergence sur les modalités d accompagnement sur le terrain, ainsi que sur l analyse faite par les acteurs des freins au départ en vacances. Ces freins peuvent en effet être : d ordre psychosocial : les vacances ne vont plus de soi pour les familles d ordre culturel : certaines familles ne sont jamais parties et n ont donc pas la culture des vacances d ordre financier : les familles sont contraintes par des budgets très serrés. Malgré ces points de convergence, les stratégies d accompagnement varient selon les acteurs : du point de vue de leurs modalités accompagnement individuel en face à face avec un travailleur social ou accompagnement collectif dans des centres sociaux d accueil et de leur intensité. Néanmoins, tous se retrouvent autour d un objectif commun : impliquer les familles dans l élaboration de leur projet de départ en vacances, afin de les conduire vers une plus grande autonomie. Quant aux bénéfices de l accompagnement au départ en vacances, ils sont nombreux : l aide au départ contribue notamment au renforcement des liens familiaux et du lien social, à l épanouissement personnel, à la reconquête de l estime de soi et à la redynamisation physique et psychique des individus. Toutefois, ces études montrent qu afin d améliorer l impact des actions d accompagnement, il sera bon d amplifier l accompagnement en amont et en aval, d accroître la formation des salariés et des bénévoles, et de soutenir les structures afin de développer les capacités d accueil des hébergeurs. L impact des vacances sur les publics fragilisés Brigitte ALSBERGE Directrice du pôle «enfance, famille» du Secours Catholique, premier partenaire de l ANCV Le Secours Catholique est engagé auprès de l ANCV de longue date, et tente d insérer la question des vacances dans toutes les problématiques d accès aux droits qu il rencontre. Il 11 Les résultats de ces études seront rendus publics par TMO Régions au plus tard en janvier 2013.
est en effet conscient de l importance des vacances, et permet d ailleurs à 4 000 personnes, sur les 400 000 familles qu il accompagne, de partir en vacances chaque année. L accompagnement du départ en vacances par le Secours Catholique se fait tout d abord en amont, à travers l aide à la réalisation du projet de vacances. Menée par les bénévoles et les salariés dès le mois de janvier, cette dernière a pour but de permettre à chacun d exprimer ses désirs et ses peurs. Elle vise également à définir le mode de départ individuel ou collectif. Ensuite, le travail du Secours Catholique se poursuit pendant les vacances, à travers l aide à la gestion du budget, par exemple. En menant ces actions, le Secours Catholique a pu constater les effets bénéfiques des vacances, tant sur les relations familiales que sur la société. En effet, un projet de vacances constitue un véritable ciment pour les familles, et l occasion pour de nombreuses personnes de reprendre confiance en elles, et donc de retrouver une place dans la société. Le rôle des vacances pour les personnes en situation de handicap Thierry NOUVEL Directeur général de l Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI) Le handicap touche environ 10 % de la population française. Il représente donc un réel enjeu de société, d autant plus qu il a un impact sur l entourage de la personne concernée. Or, l organisation d un départ en vacances pour une personne handicapée peut être un moyen de répondre à cet enjeu. En effet, les handicapés, et notamment les handicapés mentaux 12, sont souvent placés dans des établissements spéciaux et aspirent à être davantage inclus dans la société. Or grâce aux vacances, ce souhait peut être réalisé. Toutefois, organiser le départ en vacances de personnes handicapées n est pas sans poser problème, car elles partent en vacances avec leur handicap, et toutes les conséquences qu il implique accompagnement spécifique, garantie d une accessibilité optimale dans les centres de vacances et dans les transports, etc. Malgré ces obstacles, l UNAPEI s engage aux côtés de l ANCV depuis 2009 pour favoriser ces départs 13. Ainsi, 3 000 personnes ont pu en bénéficier en 2010, et 6 000 en tout depuis 2009, sur les 60 000 familles membres de l UNAPEI 14. 12 Handicapés mentaux dont l UNAPEI se soucie tout particulièrement (pour en savoir plus : http://www.unapei.org/ ) 13 Pour en savoir plus, voir le descriptif du partenariat ANCV UNAPEI sur le site de l ANCV (http://www.ancv.com/lesactualites/les partenaires de l action sociale/4 000 personnes handicapees mentales et leurs ) «Chaque année, l UNAPEI s appuie sur le programme des Aides aux Projets Vacances de l ANCV pour permettre aux familles adhérentes de l UNAPEI ou aux personnes handicapées mentales accueillies dans les établissements gérés par les associations de l UNAPEI de partir en vacances. L aide financière de l ANCV est octroyée sous forme de Chèques Vacances pour permettre aux personnes handicapées ou/et à leur famille de concrétiser leurs projets de vacances. Depuis 2009, la dotation de l ANCV s élève à plus de 2.5 millions d euros pour plus de 6 300 départs» 14 Il est à noter également que depuis 2007, l ANCV a rejoint les groupes de réflexion mis en place par la Délégation interministérielle aux personnes handicapées (DIPH.) La DIPH contribue à faire progresser la prise en compte des besoins spécifiques des personnes handicapées (source : http://association.ancv.com/les publics et les programmes d actionsociale/les personnes en situation de handicap )
L utilité des vacances pour les personnes âgées fragilisées La convention de partenariat entre l ANCV et la CNAV autour du programme Seniors en Vacances : une action de prévention Albert LAUTMAN Directeur de l'action sociale, Caisse nationale d assurance vieillesse (CNAV) Aujourd hui, la France compte plus de 15 millions de retraités. D ici 15 à 20 ans, un tiers de la population française sera retraité. Tout un travail de prévention est donc à mener autour de la question du bien vieillir. Ce travail implique à la fois de réfléchir aux questions de santé c est le rôle des Agences régionales de santé (ARS) et de l Assurance maladie de logement et, plus largement, de lien social. En effet, la moitié des ayants droits de la CNAV âgés de plus de 75 ans disent souffrir de la solitude. En outre, s ajoute à cette situation générale la question de la précarité, facteur d accélération de la perte d autonomie. Il est donc nécessaire que tous les acteurs se mobilisent afin de lutter contre l isolement des seniors. C est là tout l objectif du programme Seniors en Vacances, qui vise à créer du lien social et à lutter contre la solitude. Ce programme rencontre pour l heure un grand succès 98 % de ses bénéficiaires s en disent satisfaits, tous gagneraient donc à s en inspirer pour créer de nouveaux dispositifs. Les vacances au service de la politique de la ville Eric LENOIR Directeur de la prévention de la délinquance et de l habitat, Agence nationale pour la cohésion sociale et l égalité des chances (ACSE) La politique de la Ville a vocation à promouvoir l égalité des chances et la cohésion sociale et à lutter contre les problèmes de désinsertion sociale dans les quartiers populaires. Elle trouve donc un partenaire exemplaire en l ANCV, dont la mission est de garantir l accès aux vacances pour tous. Le partenariat de l ACSE avec l ANCV, en faveur de l accès aux vacances
pour les jeunes les plus défavorisés, s inscrit dans la continuité du programme Ville, vie, vacances (VVV) 15, qui vise à promouvoir pour ces derniers des activités de loisirs éducatifs et des séjours de vacances au cours des périodes de congés scolaires. En 2010, 600 jeunes de 16 à 25 ans ont bénéficié d un soutien conjoint de l Acsé et de l ANCV pour la réalisation de séjours à vocation éducative, et 1 300 jeunes de 11 départements en 2011. Or une enquête menée auprès d eux a montré qu il s agissait pour la plupart de jeunes très éloignés de la culture des vacances et souvent déscolarisés. En outre, cette enquête a fait ressortir les effets positifs du séjour comme l investissement des jeunes dans la construction du projet de départ, la restructuration du lien social rendue possible par les activités collectives ou les suites données à ces séjours dans le parcours d insertion des jeunes. Ces séjours contribuent ainsi à donner aux jeunes une plus grande autonomie, et constituent donc un formidable outil pour l égalité des chances. Le rôle des vacances dans le contrat d objectifs et de gestion de la CNAF Comment les vacances s intègrent elles dans les nouvelles orientations de la CNAF? Olivier COLLAS Membre du conseil d administration de l ANCV et vice président de la CNAF Les missions des CAF sont définies par une Convention d objectif et de gestion (COG) valable quatre ans. La COG prévue pour la période 2013 2016 mettra fortement en valeur le soutien au départ en vacances des familles, et en fera ainsi un axe stratégique privilégié de l accompagnement social. Il est essentiel que l ensemble des acteurs s unissent dans cette logique, car les vacances sont un véritable outil d accompagnement social humaniste et efficace. 15 «Le programme VVV est un des plus anciens dispositifs de la politique de la ville financés par l Etat. L ambition de VVV est de faciliter l accès de publics jeunes en difficulté ou fragilisés à des activités de loisirs durant les vacances scolaires afin que durant ces périodes ils bénéficient d une prise en charge éducative qui contribue à leur parcours de socialisation et à prévenir la délinquance. La mise en œuvre de ce programme repose sur une large mobilisation interministérielle et partenariale. L ACSE en assure l animation, la gestion et le suivi depuis 2007 pour le compte du ministère de la ville» (Source : http://www.lacse.fr )