Saule blanc - Salix alba Site de la Grande Hierle - Montespan (31)
Plusieurs types : - Forêts à bois tendre : saulaies blanches, saulaies-peupleraies - Forêts à bois dur : chênaies-frênaies-ormaies (cas particuliers : aulnaies-frênaies et aulnaies marécageuses) Un lien dynamique, dépendant principalement de : - la fréquence et l intensité des crues (hiver et printemps) - l intensité de l étiage (été et automne) -> découlant eux-mêmes de nombreux facteurs (naturels et anthropiques) -> dynamique pouvant être progressive ou régressive
Dynamique des habitats alluviaux (schématique) : Végétation amphibie exondée (pionnière et annuelle) Roselières et mégaphorbiaies (grandes herbes vivaces) Saulaies arbustives et/ou stades pionniers des saulaies arborescentes Saulaies blanches arborescentes Saulaies-peupleraies Chênaies-frênaies-ormaies -> des stades peuvent être absents Egalement des rétro-actions suite à une perturbation du milieu -> des blocages peuvent avoir lieu
Saulaies arborescentes à saule blanc : - boisements les plus soumis aux crues, au moins annuelles, et sur une durée importante - sur des levées alluvionnaires, apport de limons de crues suite à un «décapage» mécanique - matière organique décomposée et nitrifiée chaque année à la période de basses eaux - habitat pouvant être bloqué si la dynamique fluviale est importante -> exemples de stades pionniers
Saulaies arborescentes à saule blanc : - arbres pionniers : saule blanc et peuplier noir (érable négundo localement) - strate arbustive possible (saules), strate herbacée souvent dominée par un «roseau» (phragmite ou baldingère), des espèces nitrophiles et des taches de mégaphorbiaie eutrophe
Saulaies arborescentes à saule blanc : - des saulaies arbustives peuvent s installer sur les zones où les contraintes sont encore plus fortes : grosses crues et forts courants, les arbustes étant plus résistants de par leur morphologie plus souple (Salix purpurea, S. eleagnos, S. triandra...) - plutôt le long des torrents de montagne, en plaine souvent sous forme de rideaux le long des saulaies blanches
Saulaies arborescentes à saule blanc : -> quelques espèces Espèces indicatrices de l habitats?
Saulaies-peupleraies : - au niveau de levées un peu plus hautes, avec souvent un lit de galets, en conditions plus sèches - crues moins violentes, avec encore des apports de limons, mais une matière organique moins dégradée, d où une possible évolution, au moins de la strate herbacée (qui réagit plus vite que la strate arborée) avec des espèces plus mésophiles, et des géophytes vernales éventuellement - peuplier noir finit par dominer, apparition de frênes et d ormes, saules blancs présents
Chênaies-frênaies-ormaies : - stade forestier le plus évolué dans le lit majeur des grands cours d eau - se développent en arrière des forêts à bois tendre, sur des niveaux topographiques plus hauts - crues pouvant être régulières mais plus de décapage mécanique, remontées de nappes fréquentes
Chênaies-frênaies-ormaies : - frênes, ormes, érables (+ saules et peupliers des stades précédents, surtout le peuplier qui est plus longévif) puis normalement chêne pédonculé assurant la maturation forestière - strates arbustive et herbacée très riches, avec des lianes, et un mélange d espèces hygrophiles, sylvatiques et d ourlets nitrophiles - si plus du tout de dynamique alluviale et déconnexion à la nappe -> chênaies-frênaies non alluviales
Chênaies-frênaies-ormaies : -> quelques espèces
Aulnaies-frênaies : - rares et méconnues le long de la Garonne, leur optimum naturel se situant plutôt sur des petits systèmes alluviaux (sources, ruisseaux) - crues fréquentes, mais pas de décapage mécanique, et lien très fort avec la nappe dont le niveau est élevé et ne subissant que des fluctuations assez faibles - l engorgement (temporaire) du boisement est favorable notamment au développement de l aulne et du frêne, accompagnés d érables, d ormes, du cerisier à grappes... (strate arbustive riche et sous-bois composé d espèces hygrophiles et quelques nitrophiles)
Aulnaies marécageuses : - non typiquement alluvial - très peu soumises aux crues, surtout liées à des remontées de nappes importantes, créant un engorgement pouvant être assez long (circulation de l eau verticale, latérale en système alluvial) - dominé par l aulne et sous-bois souvent avec végétation éparse, nettement hygrophile (avec des espèces parfois liées aux tourbières ou aux sources), et quelques espèces nitrophiles (en général des grandes laîches formant des touradons, comme Carex paniculata)
En conclusion : - Des habitats patrimoniaux d intérêt communautaire : -> 91F0 pour les chênaies-frênaies-ormaies -> 91E0 pour les saulaies blanches et les aulnaies-frênaies (prioritaire) - Mais des habitats malmenés : -> chenalisation de la Garonne -> niveaux d eau de plus en plus bas (étiages sévères) -> des crues de moins en moins régulières et fortes (endiguement, barrages, carrières...) -> des plantations de peupliers hybrides -> des espèces exotiques très présentes (banalisation des cortèges floristiques) => boisements alluviaux en régression, moins typiques et relativement uniformes