Réseau d aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal. Pour un financement adéquat du support communautaire en logement



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Transcription:

Réseau d aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal Pour un financement adéquat du support communautaire en logement Mars 2004

TABLE DES MATIÈRES Avant propos p.2 Introduction p.3 Première partie p.5 Définition RAPSIM sur la question du support communautaire en logement p.5 Présentation de la définition p.6 Le support communautaire en logement et les personnes locataires p.8 Deuxième Partie p.11 Le support communautaire en logement au RAPSIM p.11 Le logement p.11 Et la question du support communautaire p.13 Et le financement p.15 Pour une revendication politique et financière du support communautaire en logement p.16 Lettre ouverte aux décideurs politiques p.18 1

AVANT PROPOS Fondé en 1974, le Réseau d aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal est un regroupement de soixante-deux organismes communautaires impliqués dans la problématique de l itinérance à Montréal. Le Réseau d aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal promeut des valeurs d équité, de justice et d égalité sociale dans le but de reconnaître et de favoriser la mise en commun des valeurs basées sur le respect des différences et la dignité des personnes. Il y a déjà quatre ans que l ensemble des membres du RAPSIM actifs en habitation communautaire avec support communautaire a entamé une réflexion visant trois objectifs prioritaires : 1. Comprendre la réalité gouvernementale sur la question du logement social et/ou communautaire ; 2. Comprendre les conditions d émergence et l orientation des nouveaux projets issus des groupes membres du RAPSIM ; 3. Fournir un cadre de référence pouvant orienter le RAPSIM et ses membres afin d établir une position cohérente concernant la question du support communautaire en logement. Ces trois grands objectifs ont amené le RAPSIM, en 2001-2002, à développer et mettre en place un projet dont l objectif principal était de permettre la réflexion en vue de fournir à l ensemble de ces membres actifs en habitation communautaire et à la population visée un cadre de référence pouvant orienter le développement d une position cohérente concernant la question du support communautaire en logement. Les années 2002 et 2003 auront permis au RAPSIM cette réflexion importante et nous en sommes maintenant rendus à cette étape qui vise à faire reconnaître politiquement et financièrement le support communautaire en logement offert par les groupes communautaires et pour les personnes itinérantes ou à risque de le devenir. L ensemble des données et des constats qui se retrouvent dans ce document est issu du rapport de recherche intitulé «Le RAPSIM, le logement et la question du support communautaire.». Ce rapport a été rédigé par le Collectif de recherche sur l itinérance, la pauvreté et l exclusion sociale (CRI). À ce titre, nous remercions madame Shirley Roy, professeure au Département de sociologie de l Université du Québec à Montréal, monsieur Yanick Noiseux, doctorant en sociologie et madame Ghyslaine Thomas, professionnelle de recherche. 2

INTRODUCTION La première idée que l on se fait d une personne itinérante est sans doute celle d une personne sans domicile fixe. Certes, cette réalité est la plus frappante de la vie quotidienne de cette population, mais l itinérance est un phénomène beaucoup plus complexe que le simple fait de ne pas avoir de toit. L absence de ressources financières suffisantes, accompagnée de problématiques personnelles et multiples, favorise une expérience d instabilité résidentielle qui devient de plus en plus complexe et difficile à surmonter pour ces personnes. Plusieurs de ces personnes auront besoin d aide et de soutien en vue d arriver à une stabilisation résidentielle et de manière ultime, à une réinsertion dans la communauté. Pour arriver à ces résultats, le support communautaire en logement est un modèle efficace. Ce modèle d intervention a une histoire, des pratiques et il se présente sous différentes formes, dans différents contextes et pour des populations qui vivent une multitude de situations particulières. Le support communautaire en logement renvoie à des enjeux politiques et financiers majeurs. Actuellement, l ensemble des unités construites pour les personnes seules et itinérantes ou à risque de le devenir ne s accompagne à peu près pas de financement en matière de support communautaire. Une seule enveloppe de 300 000 $ est disponible à Montréal pour le financement du support communautaire. C est une avancée, mais ce n est pas suffisant compte tenu de l ampleur des besoins actuels des ressources. Concrètement, l absence d un financement adéquat pour le support communautaire se traduit actuellement par de grandes difficultés à accueillir et supporter les locataires. Le rôle de ce document s inscrit dans ce contexte où la demande en matière de financement du support communautaire se fait de plus en plus pressante compte tenu de l ampleur de l urgence. En guise d ouverture, vous trouverez dans ce document, la définition officielle du support communautaire en logement au RAPSIM. Cette définition, qui a été adoptée à l assemblée générale extraordinaire du 11 novembre 2003 par les membres du RAPSIM, fera l objet, dans cette première partie du document, d une présentation approfondie afin de bien la situer dans le contexte du Réseau d aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal et de l habitation communautaire tout en tenant compte de l impact du modèle de support communautaire sur les personnes itinérantes ou à risque de le devenir. 3

Dans un deuxième temps, nous vous présenterons un portrait des pratiques de support communautaire en logement dans les ressources membres du RAPSIM qui évoluent dans le milieu de l habitation communautaire. Ensuite, nous démontrerons en quoi il est nécessaire et primordial pour l ensemble des acteurs sociaux dans le secteur de l habitation communautaire que soit reconnu le support communautaire en logement. De manière parallèle, nous y verrons que pour l ensemble des personnes itinérantes, il y a là des solutions qui leur permettent d excercer leur autonomie par une prise en charge individuelle de leur quotidien! Ces solutions ne permettent certes pas d éliminer le phénomène de l itinérance, mais peuvent devenir des facteurs de réduction de celle-ci. En guise de conclusion, vous pourrez lire une lettre ouverte qui affirme notre position pour la reconnaissance du support communautaire en logement. Cette lettre s adresse aux différentes instances décisionnelles et politiques. Nous pensons en particulier au gouvernement du Québec, mais aussi à d autres lieux qui daigneront nous entendre et agir! 4

PREMIÈRE PARTIE : DÉFINITION RAPSIM SUR LE SUPPORT COMMUNAUTAIRE Le support communautaire se définit comme un ensemble d actions communautaires reliées au logement. Il favorise la stabilisation résidentielle des personnes vivant avec divers problèmes d ordre social ou psychosocial : (isolement, pauvreté, toxicomanie, santé mentale, judiciarisation, jeux, endettement, etc.), et ayant en commun la difficulté de se maintenir en logement sur de longues périodes. Le support communautaire en logement permet l exercice du droit au logement, à travers les capacités et les compétences des personnes et se veut une réponse adaptée afin de permettre l exercice de ce droit pour les personnes seules, itinérantes, ou à risque de le devenir. Il favorise une prise en charge individuelle de leur quotidien et un meilleur contrôle des problèmes liés au phénomène de l itinérance. Le support communautaire en logement intègre les besoins globaux des personnes dans leur contexte d habitat et de proximité tout en tenant compte des spécificités telles que celles liées à l âge et au genre. Les interventions de type support communautaire constituent une réponse de première ligne dans le milieu de vie des personnes visées. L intensité de l intervention est modulée selon les besoins et les demandes des personnes. Le support communautaire en logement favorise l ancrage dans le milieu environnant. L une des originalités de cette formule tient au fait que : dans la grande majorité des cas, des espaces et des activités communautaires sont mis à la disposition des personnes afin de faciliter l appropriation par ces dernières de leur milieu de vie tout en favorisant la socialisation nécessaire pour briser l isolement. La participation des locataires aux activités communautaires et leur présence dans ces espaces privilégiés se font sur une base volontaire, ce qui s inscrit dans le respect du droit à leur vie privée. 5

PRÉSENTATION DE LA DÉFINITION Le support communautaire en logement offert par les membres du RAPSIM vise des personnes seules, itinérantes ou à risque de le devenir. Les services offerts par les ressources-membres du RAPSIM s adressent à des personnes particulièrement vulnérables qui, étant donné une situation financière précaire et des problèmes d ordre social et psychosocial multiples, ont peu de chances de se maintenir en logement sur de longues périodes. Dans ces ressources-membres du RAPSIM, on loue un logement à des prix abordables pour ces personnes, en tenant compte de leur faible capacité de payer. Dans la majorité des cas, les loyers équivalent à 25 % du revenu de la personne et offrent un ameublement de base, car dans bien des cas, ce patrimoine nécessaire à la vie en logement est absent. Le but premier du support communautaire en logement est de permettre à des personnes de stabiliser leur situation sur le plan résidentiel. Cette mission première fait d ailleurs consensus dans l ensemble du milieu communautaire en itinérance, mais aussi dans certains milieux institutionnels. Comme cette mission première est fondamentale, il est normal que le moyen pour y parvenir soit d offrir du logement aux personnes. Toutefois, compte tenu de la réalité itinérante, la formule traditionnelle du logement social ne suffit pas à elle seule. Cette formule est rarement assortie de support communautaire ou de support quel qu il soit, voilà toute la différence pour les personnes seules, itinérantes ou à risque de le devenir! Ensuite, le milieu de l habitation communautaire au RAPSIM se distingue des modèles de l hébergement de type institutionnel : d abord parce que le support communautaire n est pas obligatoire comme le serait par exemple un suivi d ordre psychosocial ; ensuite, parce que l accès au logement ne signifie aucunement une obligation de suivi. Les locataires vivent à l intérieur de leur logement de manière autonome et disposent du plein contrôle des lieux et de l usage de leur temps. L une des principales caractéristiques du support communautaire en logement est son caractère de proximité. Dans l ensemble des ressources d habitation communautaire membres du RAPSIM, le support communautaire est offert à l intérieur de l immeuble où résident les locataires. Pour la plupart des immeubles, des espaces communs ou des bureaux sont mis à la disposition des intervenants et des locataires dans le but de favoriser 6

des échanges informels et volontaires. Dans d autres cas, les intervenants agiront selon les demandes et les besoins des personnes locataires. Ainsi, les échanges et les interactions entre les personnes mandatées pour assumer le support et les locataires se déploient à travers des activités quotidiennes se déroulant dans l immeuble. Cette forme de l intervention permet la construction d un sentiment de confiance entre le locataire et l intervenant et permet de rejoindre une catégorie de personnes avec qui les liens seraient difficiles à construire. Des efforts particuliers sont engagés afin de permettre aux personnes locataires l exercice de leurs droits citoyens. Dans l ensemble des ressources d habitation communautaire, on offre des ateliers de formation sur la question des droits et devoirs du citoyen et de la citoyenne, sur le fonctionnement de la démocratie et de la justice. Écoute, présence, accompagnement, références, activités sociales et culturelles, etc., la liste des services et activités reliées au support communautaire en logement et mise à la disposition des locataires est très vaste et diversifiée. Mais au-delà de cette variété, le support communautaire vise à répondre aux besoins globaux de la personne. Il demeure donc difficile de départager l ensemble de ces services et activités reliés à la mission spécifique de chacun des organismes. Ces différences, concernant la diversité des services et des activités offerts, peuvent s expliquer par des différences reliées au groupe de personnes visées, ou encore, par la variété des philosophies d intervention des organismes. Ainsi, le fait que certaines ressources s adressent plus particulièrement à des femmes, à des personnes vivant des situations personnelles particulières, ou encore, à des jeunes, etc., influencera nécessairement la forme et l intensité du support communautaire. 7

LE SUPPORT COMMUNAUTAIRE EN LOGEMENT ET LES PERSONNES LOCATAIRES Quoique le RAPSIM n ait pas élaboré d étude d impact quant au support communautaire en logement, les résultats de la recherche menée avec le CRI nous permettent de relever des résultats probants qui vont dans le même sens que l ensemble des données déjà existantes sur cette question. Le support communautaire en logement permet chez les bénéficiaires : 1. Une stabilité résidentielle ; 2. Une amélioration de la qualité de vie ; 3. Une amélioration de l estime de soi ; 4. Le développement d un réseau social ; 5. De prévenir les situations de crise ; 6. Une insertion sociale de l individu. Sans support communautaire en logement, certaines personnes auront connu périodiquement des séjours dans la rue. Dans la majorité des cas, les personnes locataires des ressourcesmembres du RAPSIM ont connu dans leur vie peu de stabilité résidentielle, compte tenu de leur précarité financière, des différentes problématiques sociales et psychosociales vécues ainsi qu un manque d habiletés nécessaires à se maintenir en logement. Or, il appert que pour l ensemble des ressources-membres du RAPSIM actives en habitation communautaire, le support communautaire en logement répond au mandat d amélioration de la stabilité résidentielle. En effet, dans une majorité des ressources-membres du RAPSIM, les locataires ont vu augmenter leur période de séjour en logement. Ce type d intervention permet une amélioration de la qualité de vie, ce qui s accorde avec une démarche intégrant les besoins globaux de la personne. Quoique les résultats de l intervention pratiquée dans le cadre du support communautaire en logement ne peuvent être observés selon les schémas conventionnels (taux d insertion sur le marché de l emploi ou aux études, taux d insertion sociale, etc.), les répercussions du support communautaire en logement se manifestent à travers une multitude de victoires personnelles : prise en charge de son quotidien, meilleur contrôle des problèmes de santé mentale, réduction de la consommation d alcool et de drogues, règlement de problèmes liés à la justice, aux dettes contractées, ou encore, aux manques de scolarisation, et même à l insertion sur le marché du 8

travail. Pour certaines personnes locataires, le support communautaire en logement aura pour effet de permettre la prise en charge de leur quotidien ; résultat qui peut paraître modeste, mais qui est une condition préalable à la réalisation d objectifs plus substantiels. Dans bien des cas, la vie dans un logement accompagné de support communautaire permettra aux locataires de régler certains problèmes qu ils traînaient depuis longtemps et de recommencer une nouvelle vie. Sans support communautaire en logement ni soutien quotidien, certaines personnes continueront à avoir des problèmes d accessibilité à l ensemble des services sociaux et de santé. De plus, sans l appui quotidien à leur démarche personnelle, ces personnes auront peu de chance de reprendre le contrôle sur leur vie et certains problèmes perdureront, amenuisant ainsi leur chance de se maintenir en logement. On constate aussi des répercussions positives concernant l amélioration de l estime de soi et l aptitude à défendre ses droits. Que ce soit à travers des ateliers de croissance personnelle, la participation à des activités sociales, récréatives ou culturelles, l appropriation de son milieu de vie par la fréquentation des espaces communautaires, ou encore la participation à des comités de locataires, la gamme des services et des activités offerts dans le cadre du support communautaire en logement agit comme marqueur de statut et il se répercute sur l estime de soi. Corollaire de l amélioration de l estime de soi, le fait d être devenus des locataires engendre des répercussions sur leur disposition à faire valoir leurs droits comme citoyennes et citoyens. Sans support communautaire en logement, certaines personnes continueront à vivre l échec dans bien des domaines de leur vie, chaque petite victoire, chaque pas entraînant forcément une amélioration de l estime de soi. Sans aucun lieu pour échanger, pour discuter, pour faire des activités, apprendre à faire sa place, à émettre des opinions, à organiser sa communauté, peu de personnes locataires auront la possibilité de faire valoir leurs droits. Le support communautaire en logement contribue grandement au développement d un réseau social et il augmente la capacité de réappropriation de l espace public. Parmi les objectifs du support communautaire en logement, l entraide entre locataires et le développement d un réseau de soutien par les pairs est aussi au cœur de la réussite des personnes résidantes. Ces personnes ont souvent peu d affiliations sociales, sont en rupture avec plusieurs milieux et doivent se recréer un réseau. C est d ailleurs, lorsqu on assiste à l émergence d un milieu de vie, d un réseau social que la dimension communautaire du support prend tout son sens. Généralement, lorsque les locataires entrent dans leur logement avec support communautaire, ils ont besoin d une période de repos afin de se reconstruire. Une fois cette reconstruction amorcée, les locataires deviennent aptes à 9

réinvestir différemment l espace public. Sans cet aspect de la vie communautaire, peu de personnes sortiront de leur isolement. En conséquence, il y a peu de chance de se recréer un réseau social sans sentir que l on fait partie d un tout. On constate que le support communautaire en logement permet de prévenir les situations de crise. L intervention pratiquée dans le cadre du support communautaire en logement constitue une première réponse auprès des locataires. Ainsi, cette première réponse permet d identifier et de prévenir, lorsque c est possible, les situations de crise. Une présence assurée dans le cadre du support communautaire permet de pallier, sinon d amenuiser, la dégradation des situations personnelles lorsque surviennent des épisodes de crise (désorganisation, épisode aigu de problèmes de santé mentale, apparition des signes avant-coureurs de la psychose, consommation excessive, jeux compulsifs, etc.). Lorsque la prévention ne suffit plus, les personnes chargées du support communautaire peuvent entreprendre des démarches plus spécifiques afin que les locataires aux prises avec des problèmes plus graves soient référés vers des ressources spécialisées du réseau de la santé et des services sociaux, ce qui constitue un avantage non négligeable pour ces personnes. Sans cet aspect préventif qu offre le support communautaire en logement, le climat des immeubles pourrait devenir bien difficile à gérer, compte tenu du niveau de détresse psychologique de certaines personnes locataires. Tous ces résultats positifs contribuent à une insertion sociale de l individu. La création d un milieu de vie favorisant la prise en charge individuelle des locataires sur leur vie constitue l un des axes majeurs du support communautaire en logement. Il apparaît évident que l ensemble des résultats positifs que nous venons d énumérer plus haut favorise une augmentation de la capacité des locataires à renouer des liens solides avec d autres personnes. Les logements accompagnés de support communautaire qu offrent les ressources-membres du RAPSIM favorisent la création d un réseau social pour les locataires qui y vivent, constituant un important frein à la désinsertion de la personne itinérante. Le support communautaire en logement permet minimalement de renverser cette tendance et de recréer les assises nécessaires pour un nouveau départ. Sans support communautaire en logement, l ensemble des personnes locataires qui nécessitent des besoins particuliers auront peu de chance de se créer un réseau social important et, ainsi, de s insérer dans la société. 10

DEUXIÈME PARTIE LE SUPPORT COMMUNAUTAIRE EN LOGEMENT AU RAPSIM LE LOGEMENT... Historiquement, bien que la majorité des ressources membres du RAPSIM et actives en habitation communautaire soit issu des années 1980, certaines d entre elles ont été fondées bien avant et font partie du paysage montréalais depuis le début du 20 e siècle. C est le cas de l Accueil Bonneau, de la Maison du Père et de l Association d entraide Le Chaînon, pour ne nommer que celles-là. C est principalement dans les quartiers centraux de Montréal qu on y rencontre le plus de ressources actives en logement avec support communautaire pour personnes itinérantes, ce qui n exclut pas les autres ressources situées en périphérie. La totalité de ces ressources en habitation communautaire offre des services de soutien à la collectivité. Accompagnement, défense de droits, insertion dans la communauté sont au cœur des services de support communautaire en logement. La taille des ressources-membres du RAPSIM actives en matière d habitation communautaire varie d un lieu à l autre, et ce, autant dans son nombre d employés que dans sa capacité d accueillir des personnes. Ainsi, certaines ressources comptent plus de 20 employés, d autres moins de 5 ; certaines ressources offrent quelques unités, d autres plus d une centaine. Pour chacune de ces ressources, la nature de l entente de séjour (bail) se fait entre le «propriétaire» et le «locataire». Dans certains cas, le bail sera signé directement entre le locataire et la ressource-membre du RAPSIM propriétaire de l immeuble dans lequel le logement est loué. Dans d autres cas, l entente liera la personne locataire et un tiers qui est propriétaire de l immeuble (par exemple, l Office municipal d habitation). Dans d autres cas encore, l entente sera signée par la ressource-membre du RAPSIM et un propriétaire privé. Un contrat de location sera alors signé entre la ressource-membre (locataire de l immeuble) et la personne (locataire d un logement). Les personnes locataires sont donc locataires au sens de la Loi sur le logement et disposent d un bail qu elles peuvent renouveler au moment de l échéance. Les personnes doivent se conformer aux droits et devoirs des locataires et/ou aux règlements de l immeuble. 11

De façon globale, le logement avec support communautaire s adresse autant aux hommes qu aux femmes ainsi qu à toutes les tranches d âges. Certains s adressent uniquement aux hommes, d autres aux femmes alors que d autres s adressent à des populations mixtes. Les personnes ne sont pas supervisées quotidiennement, mais comptent plutôt sur la présence rapprochée, quotidienne, de différentes formes de support auxquelles l accès reste volontaire. Les logements disponibles sont meublés et dans la plupart des cas, des espaces communautaires y sont aussi accessibles. Bien qu aucune fréquentation des espaces communautaires ne soit exigée, leur existence fournit un apport certain à la vie communautaire. Le taux d occupation actuel pour l ensemble des ressources-membres du RAPSIM offrant du logement avec support communautaire est près de 100 %, sinon de 100 %. Même les unités de logements actuellement en construction sont déjà promises. Dans la majorité des ressources-membres du RAPSIM, la durée de séjour dépasse facilement une année et s étend dans une grande majorité à plusieurs années. Par ailleurs, les listes d attente d un grand nombre de ressources ne cessent de s allonger, compte tenu de la demande et de la rareté des unités de logement avec support communautaire. La fixation du coût des loyers est variable d une ressource-membre à l autre. Pour ce qui est des unités de logement avec support communautaire, lorsque celles-ci sont admissibles au programme de «supplément au loyer», la somme du loyer s établira à 25 % du revenu de la personne. Dans certains cas, des frais supplémentaires peuvent être ajoutés au coût du loyer et servent à défrayer une partie des services de support communautaire. Le coût du loyer peut être fixé directement par la ressource, par le marché privé, par la Société d habitation et de développement de Montréal (SHDM). Dans ces derniers cas, la fixation du loyer sera établie en fonction du programme auquel les logements sont associés. Le logement chez les ressources membres du RAPSIM offre des services de soutien à la collectivité ; diverge en taille d une place à une autre ; propose une entente de séjour (bail) entre le «propriétaire» et le «locataire» permet aux personnes d être locataires au sens de la Loi sur le logement s adresse autant aux hommes qu aux femmes ainsi qu à toutes les tranches d âges ; a un taux d occupation près de 100 %, sinon de 100 % ; a des listes d attentes qui ne cessent de s allonger ; varie d une place à une autre en tant que coût des loyers. 12

ET LA QUESTION DU SUPPORT COMMUNATAIRE... Les services de support communautaire en logement varient grandement d un lieu à l autre et il existe autant de façon de faire et de combinaisons de services qu il existe de ressources disponibles. Des services d accompagnement, une présence rassurante et de l écoute, de la référence, du soutien individuel et collectif, des ateliers de formation, des activités socioculturelles et récréatives, des activités de cuisine collective, des groupes d achats, des soupers communautaires peuvent être offerts aux locataires de l une ou l autre des ressources-membres du RAPSIM actives en habitation communautaire. L ensemble de ces services est majoritairement dispensé par des intervenants et des organisateurs communautaires, mais aussi par des formateurs, des animateurs, ou encore, des concierges-résidants. En ce qui concerne l horaire et la disponibilité des services, il existe passablement de différences entre les ressources-membres du RAPSIM. Certaines ressources offrent des services de support communautaire 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Dans d autres cas, un concierge-résidant prendra la relève de l équipe de jour durant la nuit. Finalement, dans quelques ressources, le support communautaire ne sera pas offert de manière continue, mais restera accessible sur demande et en cas d urgence. Encore une fois, il faut préciser que la population visée peut influencer l horaire et la disponibilité des services de support communautaire offerts en logement. Cependant, une des grandes contraintes quant à l offre de ces services relève surtout du manque de ressources financières des organismes et du manque de financement en matière de support communautaire. Les coûts associés aux services de support communautaire varient également d une ressource à l autre, et ce, selon les populations desservies. Ainsi, on peut constater qu une ressource offrant des services de support communautaire à des personnes vivant des difficultés particulièrement lourdes (personnes âgées ex-itinérantes et en perte d autonomie, jeunes avec multi problématiques, les personnes fortement psychiatrisées, etc.) aura des coûts annuels par personne plus élevés que dans d autres ressources où les locataires ont un niveau relativement avancé de stabilisation résidentielle et personnelle. À court ou moyen terme, investir dans le support communautaire en logement c est favoriser la diminution et la prévention de problèmes sociaux et psychosociaux des personnes seules et itinérantes ou à risque de le devenir. À long terme, c est l ensemble des coûts sociaux pour la société qui s en trouvent diminuer. 13

Le support communautaire chez les ressources membres du RAPSIM varie grandement d un lieu à l autre en terme de services et de ressources disponible ; est dispensé majoritairement par les intervenants et intervenantes et organisateurs et organisatrices communautaires ; diffère d une ressource à une autre, en terme d horaire, allant de quelques heures par semaine jusqu à une présence 24/7 ;.partage une contrainte majeure, le manque de ressources financières pour le support communautaire ; varie en terme de coûts associés aux services de support communautaire. 14

...ET LE FINANCEMENT Pour financer le support communautaire en logement, les ressources- membres du RAPSIM doivent recourir à différentes stratégies, doivent frapper à plusieurs portes, s adapter aux critères différents des programmes de subvention existants et mettre en valeur une partie de leurs activités pour lesquelles il existe des fonds disponibles. La recherche de financement est très ardue et doit être recommencée régulièrement, car les sommes du budget réservées pour le support communautaire en logement viennent de subventions non récurrentes et par projet. Ainsi, les dons de nature privée constituent une source de financement non négligeable pour l ensemble des ressources-membres du RAPSIM actives en habitation communautaire. En résumé, les sources de financement du support communautaire en logement pour les ressources-membres du RAPSIM se juxtaposent les unes aux autres et varient d un organisme à l autre. La rareté, voire l absence, de programmes publics de financement récurrent pour le support communautaire a pour conséquence de réorienter les stratégies vers du financement par activité, de multiplier et d alourdir les démarches de ces ressources auprès des bailleurs de fonds et de limiter le nombre de locataires pouvant bénéficier du support communautaire en logement. Seule la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal centre offre un programme de financement récurrent du support communautaire en logement. Ce programme s associe aux 500 unités d AccesLogis (volet III - Pour la région de Montréal) prévues pour les personnes seules itinérantes ou à risque de le devenir. Malheureusement, l enveloppe n est que de 300 000 $, ce qui s avère insuffisant pour couvrir l ensemble des besoins pour ces 500 unités de logements qui nécessitent tous du support communautaire. 15

POUR UNE REVENDICATION POLITIQUE ET FINANCIÈRE DU SUPPORT COMMUNAUTAIRE EN LOGEMENT Avant nous 1, d autres ont aussi travaillé, réfléchi et démontré que le support communautaire en logement ne peut qu être un investissement social qui rapporte à tous. Le succès et l impact du logement social et communautaire pour personnes seules et itinérantes sont directement liés à la présence du support communautaire. Ce document de référence concernant la question du support communautaire en logement se veut un appui, un poids de plus dans les revendications politiques et financières que portent actuellement un grand nombre d acteurs sociaux. L ensemble des unités de logements accompagnés de support communautaire que portent les ressources-membres du RAPSIM vise à offrir à ces locataires : 1. Un milieu de vie adéquat qui permet aux personnes l apprentissage de leur autonomie, l amélioration de leur qualité de vie, l augmentation de leur estime d euxmêmes et l apprentissage de la participation citoyenne ; 2. Un milieu de vie à coût abordable et sécuritaire pour les personnes itinérantes ou à risque de le devenir. En ce sens, le support communautaire en logement offert par les ressources-membres du RAPSIM est adapté aux particularités des personnes itinérantes ou à risque de le devenir, non seulement par son espace, la qualité des lieux et ses avantages, mais aussi par le soutien collectif et la vie à l intérieur ou en lien avec le lieu d habitation. Alors, pour le RAPSIM et ses membres, la reconnaissance politique et financière du support communautaire en logement signifie d abord : Accélérer la création de logements pour les personnes itinérantes ou à risque de le devenir par le maintien et l augmentation des unités du programme AccesLogis (volet III). 1 Centres de recherche [ le laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques sociales (LAREPPS), l École de travail social de l Université du Québec à Montréal, etc.], organismes communautaires [Le Réseau des Petites Avenues, le Carrefour Rosemont l Entre-Gens, etc.] et regroupements [La Fédération des OSBL d habitation de Montréal (FOHM), le Réseau québécois des OSBL d habitation, etc.]. Pour ne nommer que ceux-là. 16

Comme le logement, à lui seul, ne suffit pas à favoriser la stabilité résidentielle des personnes itinérantes, car ayant des besoins spécifiques et vivant des problématiques particulières, Le RAPSIM demande que le support communautaire soit rattaché de manière systématique aux unités offertes à ces personnes. Ainsi, tous les logements pour personnes itinérantes, présents et à venir, doivent être accompagnés de programme de subvention pour le support communautaire en logement. Ceci, devra se faire dans les plus brefs délais, compte tenu de l urgence financière actuellement vécue par l ensemble des ressources-membres du RAPSIM qui offre du logement avec support communautaire. Ainsi, pour le RAPSIM, un regroupement visant à financer le support communautaire en logement doit : 1. s élaborer avec la participation des groupes actuellement actifs en matière d habitation sociale et/ou communautaire. Ces groupes en seraient d ailleurs les premiers bénéficiaires. Ce programme devrait : 2. tenir compte de l aspect physique et humain d une pratique qui fait ses preuves et qui à court et moyen terme peut favoriser une baisse des coûts sociaux actuels en matière de santé. 3. s élaborer à travers des barèmes déjà expérimentés. Être souple, flexible et être adapté aux besoins des groupes, des lieux et des personnes résidantes de l immeuble. En ce sens, le RAPSIM demande à ce que la planification de nouvelles places s accompagne d une enveloppe budgétaire pour le support communautaire en logement. Nous évaluons cette enveloppe budgétaire pour le support communautaire en logement à un minimum de 10 millions $ qui doit : 1. être versé immédiatement pour les unités déjà construites ; 2. être révisé en tenant compte des unités à venir. 17

LETTRE OUVERTE AUX DÉCIDEURS POLITIQUES Monsieur Yves Séguin Ministère des Finances 380, rue Saint-Antoine Ouest 5 e étage Montréal (Québec) H2Y 3X7 Fondé en 1974, le Réseau d aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal est un regroupement de soixante-deux organismes communautaires impliqués dans la problématique de l itinérance à Montréal. La présente lettre s inscrit dans l urgence d un financement en matière de support communautaire en logement. Cette pratique qu offrent les ressources-membres du RAPSIM favorise une stabilisation résidentielle des personnes itinérantes tout en favorisant le développement d habiletés nécessaires pour vivre en société. Depuis plus de vingt ans, les ressources-membres du RAPSIM, tout comme d autres acteurs sociaux, démontrent qu il existe des solutions durables au phénomène de l itinérance. Bien que tout cela soit actuellement connu et partagé par l ensemble des acteurs sociaux en habitation communautaire, peu de reconnaissance politique et forcément financière n est venue de la part des élus! Encore aujourd hui, les ressources-membres du RAPSIM construisent des unités de logements qui attendent un financement adéquat en matière de support communautaire, sans lequel les services aux personnes ne peuvent être assurés. En conséquence, le RAPSIM demande que toutes les unités présentes et à venir soient systématiquement accompagnées d une enveloppe destinée aux services de support communautaire. Ainsi, le RAPSIM appuie les revendications de tous les acteurs sociaux qui, actuellement, tentent de faire reconnaître une pratique qui vise l insertion sociale de certains de ses concitoyens. Nous croyons qu une reconnaissance politique et financière de votre part, signifie un investissement valable en matière de santé publique. Une demande d investissement de 10 000 000 $ est actuellement portée par les grands acteurs sociaux en habitation. Pour le RAPSIM, il s agit d un investissement minimum, car le montant nécessaire au support communautaire en logement peut grandement varier selon l intensité des besoins des personnes locataires. Salutations distinguées, Le Réseau d aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM). 105 rue Ontario, Est. Suite 204. Montréal, Québec. H2X 1G9. Téléphone : (514) 879-1949. Télécopieur : (514) 879-1948. Courrier électronique : rapsim@qc.aira.com 18