La nettoyeuse Je suis nettoyeuse du 1er au 3ème jour de ma vie. Je veille à l état sanitaire de la ruche pour éviter tout risque de maladie ou de problème d hygiène. SRABE 2011 - Illustration : La Folie de Finfarine - Photos : Claude Vin - Mise en page : Nathalie da Costa Maya À ma naissance, je suis bichonnée par mes soeurs, ensuite je me mets à la tâche. Je nettoie les alvéoles afin que la reine puisse venir y pondre un nouvel œuf.
La nourrice Les trois premiers jours de ce métier, je vais nourrir les jeunes larves avec une substance blanche sécrétée par des glandes situées dans ma tête, les glandes hypopharyngiennes. Cette substance s appelle la gelée royale. Ensuite, les larves seront nourries avec un mélange de miel et de nectar, appelé «pain d abeille». Mes sœurs et moi pouvons rendre visite à une même larve jusqu à 1200 fois en une seule journée! Au 4ème jour de ma vie, je deviens nourrice.
La bâtisseuse Du 10ème au 20ème jour, mes glandes cirières contenues dans mon abdomen se développent. Des paillettes de cire sortent d entre mes tergites. Un kilo de cire sera nécessaire pour fabriquer les 80 000 alvéoles de la ruche. J utilise cette cire pour fabriquer et operculer les alvéoles de la ruche.
La ventileuse S il fait trop chaud, je me mets à battre des ailes, et toute la colonie fait de même, afin de chasser l air chaud hors de la ruche. De l air plus frais entre alors dans la ruche et la température idéale est maintenue. Lors des récoltes de nectar, je vais également ventiler afin de chasser l humidité contenue dans le nectar concentré et stocké dans les alvéoles. C est d ailleurs la dernière étape de la transformation de nectar en miel. Lorsque je deviens ventileuse, je suis chargée de veiller à la bonne température dans la ruche. Je dois maintenir les 35 C nécessaires à la survie de la colonie.
La magasinière Les butineuses qui rentrent à la ruche le jabot plein de nectar me confient leur récolte. Je passe ensuite ce nectar à une autre abeille et ainsi de suite jusqu à ce qu il soit transformé en miel. Ce procédé appelé trophallaxie sert à faire mûrir le miel et aussi à nourrir toute la colonie. C est alors que je le dépose dans une alvéole. Je m occupe de répartir le nectar et le pollen qui arrivent à la ruche dans les alvéoles afin que le nid à couvain puisse se développer à proximité de la nourriture.
La gardienne Les abeilles se défendent face aux agressions extérieures. C est mon rôle de gardienne. Je me poste sur la planche d envol et je patrouille afin de détecter les intrus avec mes antennes. C est grâce à leur odeur que ces derniers seront impitoyablement repérés, poursuivis et chassés de la ruche. Si nécessaire, nous déclenchons l alarme afin que l ensemble de la colonie puisse sortir pour protéger la ruche. Nous avons différents moyens de défense pour impressionner l adversaire. L intimidation d abord : par le battement de nos ailes, le bourdonnement de la ruche se fait plus intense et menaçant et est très efficace pour faire reculer les imprudents. Notre cuisante piqûre ensuite est bien connue des mammifères qui ne s y frottent pas deux fois! Quant aux frelons ou guêpes, nous tentons de les étouffer ou de les battre à coups de mandibules. Du 12ème au 25ème jour, je deviens gardienne. C est à ce moment que mon venin est le plus puissant.
La butineuse Avec la langue j aspire le nectar des fleurs que mes sœurs transforment en miel. Sur mes pattes arrière j ai des corbeilles que je remplis de pollen. Sur les bourgeons, je récolte la propolis pour en faire du mastic et désinfecter ma maison. Et bien sûr, il faut aussi que je rapporte de l eau. Mes incessants allersretours finiront par m épuiser et j y laisserai la vie mais quelle vie! Pour produire un kilo de miel, 6 000 abeilles butineuses comme moi devront butiner 5 500 000 fleurs et parcourir l équivalent de 4 fois le tour de la terre! À partir du 21ème jour je suis suffisamment grande pour sortir de la ruche et aller récolter pollen, nectar, eau et propolis.