BFM BUSINESS GOOD MORNING BUSINESS Le 16/06/2011 07:47:08 Invité: Olivier KLEIN, Directeur Général Banque Commerciale et Assurances du Groupe BPCE



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Transcription:

BFM BUSINESS GOOD MORNING BUSINESS Le 16/06/2011 07:47:08 Invité: Olivier KLEIN, Directeur Général Banque Commerciale et Assurances du Groupe BPCE Olivier KLEIN qui est avec nous, Directeur Général Banque Commerciale et Assurances du Groupe BPCE, ça veut dire, en gros, vous vous occupez de tout ce qui se passe en France en ce qui concerne notamment les Caisses d'epargne et les Banques Populaires, c est ça? Oui. On parle des Banques Populaires, les Banques Populaires, c était la première convention de leur histoire d ailleurs, vous en sortez, c était à Nice durant ces deux derniers jours. Oui, sous ce format-là, c était la première convention. Avec un nouveau territoire de marque, et un nouveau film publicitaire d ailleurs, qui a commencé à être diffusé, très moderne, très je ne sais pas, enfin un certain nombre de nos auditeurs vont le découvrir, c est un truc 3D Oui, en 3D. Planant, Olivier KLEIN. Oui, planant, mais rythmé aussi! Plein d optimisme, plein de mouvement. Elle avait besoin d un coup de pinceau, d un coup de modernité, l image des Banques Populaires? Il y avait besoin que la perception, du fait que les Banques Populaires sont modernes, soit meilleure du fait que les Banques Populaires sont dynamiques, du fait que les Banques Populaires sont très compétentes. Et là il y avait besoin d une meilleure perception, parce que la notoriété est un peu basse, était un peu basse. C était dû aussi au fait de la pression publicitaire. Il

n y avait pas la part de voix, comme on dit en publicité, égale à la part de marché, donc là on est en train de rectifier tout ça, et naturellement sur le fond d un travail réel sur la stratégie de la relation clients et structurant, dans les Banques Populaires. Mais déjà les Banques Populaires ce sont elles qui ont reçu le Podium de la relation client, la semaine dernière, numéro 1, c est pas mal! Numéro 1 pour le secteur bancaire. Pour le secteur bancaire. Qui n est pas formidablement coté dans l ensemble des secteurs quand même, Olivier KLEIN, il faut le dire. Encore que. Allez-y, un mot là-dessus. Encore que, quand on regarde le classement des cotes d amour sur les entreprises, tous secteurs confondus, la première banque vient en 11 ème position, je crois, et puis les Banques Populaires en 12 ème et les Caisses d Epargne en 13 ème, donc on ne peut pas dire non plus et ce classement, évidemment, comprend toutes sortes d entreprises en France, donc on ne peut pas vraiment dire non plus qu il n y ait pas de cote d amour. Il y a beaucoup de discours. Heureusement, les gens, dans leur réalité, et les chefs d entreprise aussi, ont des relations bien meilleures avec leur banque que ce qu on dit en général. Il faut le dire, c est le Crédit Mutuel qui est number one. Vous êtes effectivement juste derrière Juste derrière. C est Banque Populaire d abord, Caisse d Epargne derrière Oui. Il faut dynamiter le Crédit Mutuel maintenant, c est l objectif. Nous on progresse, on ne dynamite personne, nous on évolue. On avance. On sent bien, et ça va nous emmener aux PME, que c est le modèle mutualiste, quand même, qui est plébiscité. C est quoi la force? C est un

modèle de décision proche du client, c est ça l essentiel du modèle mutualiste, Olivier KLEIN? Oui, évidemment. C est plusieurs choses. C est un modèle de décision proche du client, parce que ce sont des banques complètes, de plein exercice, en région. Donc là vous avez des chefs d entreprise, qui sont des patrons bancaires, avec des dirigeants, autour de lui sur les ressources humaines, sur la finance, sur le commercial. Et ils embauchent des gens qui, du coup, ont beaucoup plus de responsabilité, ça se diffuse partout, et ce modèle-là est quasi imbattable, si l on s y prend bien. Cette capacité d autonomie Il y a une proximité relationnelle et une proximité décisionnelle, auprès des clients, qui sont formidables. Et en plus il y a le mutualisme. C'est-à-dire que nos clients peuvent être sociétaires. Cela veut dire qu ils participent à la vie de nos banques, à leur orientation. Les PME, Olivier KLEIN, aujourd hui Planète PME, auquel évidemment je pense que vous allez être très étroitement associé Oui, on est grand partenaire officiel de Planète PME. En termes de part de marché les Banques Populaires sont imbattables du côté des entreprises. Une PME sur quatre, un professionnel sur quatre, sont clients des Banques Populaires, c est énorme. Et puis une entreprise sur trois qui se crée, est financée par une Banque Populaire. Ça veut dire que vous êtes un baromètre formidable. Comment elles vont les PME françaises aujourd hui Olivier KLEIN? Mais plutôt bien. Depuis plusieurs mois, depuis la fin de l année dernière, on a des remontées des carnets de commandes ce n est pas extravagant, ce n est pas une très forte croissance, mais on a un retour à une période normale, et ça c est très important. La demande est à peu près là, alors bien sûr tout dépend du secteur. Tous les secteurs ne sont pas égaux, bien évidemment Bien sûr. Mais en moyenne, la demande est là, les entreprises se développent, embauchent un peu, réinvestissent un peu, il y a un mouvement positif.

Il y a un mouvement positif, mais fragile, et l une des clés de Planète PME, c est la question des fonds propres. Oui. Donc, en gros, on fait juste un peu de technique, les fonds propres normalement, c est ce qui ne doit pas bouger, c est ce qui ne doit pas sortir du cœur de l entreprise, alors on va en parler avec les banques, et puis parce qu il y a eu la crise, les entreprises ont été obligées de puiser dedans. Seules les marges peuvent reconstituer les fonds propres. On sait que les marges sont très très faibles, comment est-ce que les banques peuvent aider les entreprises à reconstituer leurs fonds propres, Olivier KLEIN? D abord naturellement par leur premier métier qui est de les financer et de leur fournir les bons services pour accompagner leur croissance. C est la croissance qui donne des marges, c est rare d avoir beaucoup de marge si on n est pas en croissance. Et puis nos banques, et les Banques Populaires, ont aussi beaucoup d outils, régionaux, et nationaux, pour rentrer dans les capitaux propres des entreprises qui sont clientes. On fait d abord bien sûr du crédit, ça va sans dire, c est le métier, mais accompagner nos clients en capitaux propres en faisant du capital risque, du capital investissement, c est notre métier aussi, et c est complémentaire. Ca ne se substitue pas, mais c est complémentaire, et c est un métier qu on sait faire. Est-ce que vous sentez que là il y a une demande particulière et est-ce que vous êtes prêt, vous-même d ailleurs, à essayer de répondre de manière particuliere à cette demande? Non, il n y a pas une demande particuliere, il y a une demande normale, d entreprises qui ont envie de grandir et qui, parfois, ont besoin de plus de capitaux propres pour le faire. Je vais rebondir un tout petit peu sur ce sujet. Pour la sortie de la nouvelle image, dont vous avez parlé tout à l heure, des Banques Populaires, on a dit «La banque qui donne envie d agir», c est la nouvelle signature. C est une belle signature, c est clair. A cette occaision, on a fait un sondage, et dans ce sondage il y a quelque chose d extraordinaire, les Français sont majoritairement pessimistes sur leur avenir collectif, sur la France, mais sont très majoritairement optimistes sur leur avenir personnel, sont remplis de projets, des projets structurants. Ils disent que, conjoncture, bonne ou pas, il faut se lancer dans des projets. Ils ont une admiration pour les entrepreneurs et ceux qui créent des entreprises. Il est extraordinaire ce sondage, il faudrait vraiment regarder de près, et nous on est en plein dans cet état d esprit, dans ce mouvement. On est là, positif. On est à côté des clients. On a envie qu ils réussissent. On essaie de bien les comprendre. On essaie de faire avancer les choses, et franchement on est dans le mouvement formidable d optimisme qui existe, à titre individuel, des gens qui ont envie de se prendre en main et d entreprendre.

Je ne demande qu à vous croire, je sais que je vais recevoir une centaine de messages, Olivier KLEIN, de chefs d entreprise qui vont dire «oui les banques sont là, une fois que j aurai gagné.» «Les banques sont là une fois que j aurai mes premières commandes significatives». «Les banques sont là une fois que j aurai mes premieres victoires significatives.» Une entreprise sur trois créée est financée par les Banques Populaires, c est une bonne réponse. C est une forme de réponse Oui, c est une forme de réponse, un sur trois. Est-ce que c est justement la plus solide? Est-ce que ce n est pas celle qui avait le moins besoin de vous? Je sais qu il n y a pas de réponse à apporter à ça, mais vous savez très bien que c est ce qui est diffusé aujourd hui Toutes les banques ont une nécessité de faire des sélections, parce qu il y a des entreprises qui vont se créer qui vont être bonnes, mais il y a des entreprises qui pourraient se créer et qui ne seraient pas viables. Donc, nous, comme toutes les banques, avons un rôle de sélection légitime, il est même attendu. Si on faisait crédit à toute entreprise qui naît, sans discernement on ne saurait absolument pas rembourser l épargne qu on nous prête. Pour la banque, bien faire son métier, c est prendre l épargne des gens qui ont des capacités de financement, et c est prêter, prêter ces capacités de financement, aux gens qui ont des besoins de financement. C est l essentiel de notre role, avec la transformation qui est d emprunter court auprès des gens qui placent et de preter plus long auprès des gens qui empruntent. Ce métier-là, si on le fait bien, il doit être sélectif, on ne peut pas perdre l argent de l épargne, et en même temps on doit faire vivre des entreprises qui ont des chances d être viables, qui seront compétitives. On ne doit pas faire vivre artificiellement des entreprises qui ne le pourraient pas. Donc on a une selection à faire. Est-ce qu on est toujours bon dans la selection? Bien sûr que non, personne n est infaillible. La plupart du temps, par l expérience, parce qu on est des banques expertes, parce qu on sait faire, on essaie de ne pas trop se tromper. Mais bien évidemment il doit y avoir des projets qu on ne finance pas, et qui auraient pu être bons, mais il y en a beaucoup aussi qu on finance et qui finalement ne sont pas si bons. Il faut qu on change de casquette, et que vous preniez maintenant celle du membre du directoire de BPCE et qu on parle ensemble de ce qui se joue autour de la Grèce et de l inquiétude qui est montée hier. Globalement, Olivier KLEIN, on se dit que si on n arrive pas à restructurer la dette grecque, c est parce qu on veut protéger les grandes banques occidentales, c est parce que

vous banques, ne seriez pas en mesure de faire face à ce choc de la restructuration publique. J entends ce discours. D abord il y a un discours depuis 3 ans qui est : «les banques sont fautives en tout». Certes, les banques n ont pas fait que de bonnes choses Mais enfin, elles ont très souvent bien fait leur métier. En outre les banques françaises sont une grande industrie en France, il ne faut peut-être pas qu on tape dessus tout le temps. C est énormément d emplois, c est 450 000 emplois environ, il ne faut peut-être pas à chaque fois dire que c est la faute des banques, d autant que c est souvent faux. Là en l occurrence là on dit que l on veut vous protéger. La réalité c est qu il faut savoir comment on s y prend pour la Grèce. La Grèce a un problème, peut-être, d insolvabilité, et si elle se finance à des taux d intérêt qui sont pas mal plus chers que son taux de croissance, il y a assez peu de chance que la dette ne grossisse pas comme une boule de neige Mécanique. Evidemment. Et comme elle a un potentiel de croissance très faible, et qu en plus elle est obligée de faire, à juste titre, des politiques d austérité pour essayer de revenir dans le budget, en réalité elle va avoir une croissance nulle ou très faible, ce qui ne va pas faciliter le remboursement de la dette. Donc si l on n était pas dans l Euro, la Grèce dévaluerait, elle ferait des politiques d austérité car il ne faut pas oublier que dévaluer sans faire de politique d austérité ça ne marche pas, et on aurait un autre scénario. Là, en l occurrence, il y a l Euro, à mon avis heureusement, et il faut le protéger, et d ailleurs tout le monde aurait tort de le laisser éclater, et ce n est pas possible à mon avis, car cela serait démensurèlement coûteux pour tout le monde, donc il faut conserver l euro. A partir de ce moment-là il faut regarder le problème de la Grèce en se disant : s agit-il simplement de repousser le remboursement des dettes? C est une façon de faire. S agit-il d abaisser les taux d intérêt plus fortement pour aider les Grecs? Faut-il faire des transferts de nature fédérale et arriver à cette fédération, cette Europe fédérale, que moi je pense être une bonne idée, tout en surveillant dès lors, le budget des pays qui bénéficient de ces transferts. Allonger la maturité des prêts, Olivier KLEIN, ça, ça marche si votre client est solvable, ça c est ce que fait le banquier si son client est solvable C est vrai. Là, en l occurrence, vous me dites le client est peut-être insolvable. A mon avis, ça ne suffirait peut-être pas de rallonger

Donc il faut restructurer? Il faudrait au moins abaisser les taux d intérêt violemment. Restructurer peut-être, mais il y a plusieurs modes de restructuration. Il y a différents types de restructuration, plus ou moins durs. Alors, maintenant, pour répondre très directement à votre question, mon impression, mais moi je n ai pas une vision complète de toutes les banques, mon impression est que les banques françaises ne seraient pas mises en telle difficulté si jamais il y avait une restructuration de taille raisonnable. Quoi, 20, 30%? Oui, c est ce qui est énoncé dans les journaux en ce moment. Les banques françaises, évidemment ça leur coûterait, mais de façon supportable. Par ailleurs, BPCE est très peu exposé sur la Grèce, mais ça c est spécifique. Mais on a peur d un choc systémique. Enfin c est une question colossale que je vous pose et je veux une réponse en 15 secondes, mais on a peur d un choc systémique, on a peur d un tel choc sur cette restructuration d une dette publique, que le système financier ne soit pas en mesure d encaisser le choc. On peut avoir peur, moi je ne sais pas, évidemment, comme vous. Un choc systémique ça ne se probabilise pas, bien sûr. Bien sûr. Il y a des éléments qui peuvent faire que ça ne se passera jamais. Mais il pourrait y avoir des enchaînements fatals qui ne seraient pas bons, et on ne peut pas le dire par avance. C est pour ça que la BCE est très prudente, les autorités monétaires publiques sont très prudentes, et on les comprend, elles ont raison. Simplement, il faut aussi traiter le problème, parce que ne pas le traiter gonfle aussi le problème. Donc, à un moment donné -regardez les inquiétudes d aujourd hui- on ne peut pas être tout le temps dans l expectative, parce que, dans le fond, ces inquiétudes risquent de se diffuser un peu partout. Nécessité d une décision, voilà. On arrive à un moment où il y a nécessité d une décision. Il vaudrait mieux avoir une vision plus claire de ce que l on fait et pas seulement se dire qu on va repousser le problème, probablement. C est mon avis d économiste, je n engage ici que moi-même sur ce sujet. Voilà, ce n était même pas le membre du directoire de BPCE, c était le prof à HEC qui répondait. Plutôt. Olivier KLEIN, merci beaucoup d avoir été avec nous ce matin. 07:59:37. FIN-