Alexandre Poirson (1869-1959) Industriel photographe voyageur Dossier de présentation Alexandre Poirson (1869-1959) Industriel, photographe, voyageur De Cantarel et d ailleurs De Cantarel et d ailleurs Exposition présentée du mercredi 3 avril 2019 au vendredi 26 avril 2019 Du lundi au vendredi : 14h-18h Samedi : 9h-12h 3 avril - 26 avril 2019 Du lundi au vendredi : 14h-18h Samedi : 9h-12h Une exposition des Archives municipales en partenariat avec l ASPPIV et les Amis de l Espace Metaxian à l Espace Metaxian 70 cours du cardinal Bertrand (Montfavet) Une exposition des Archives de la Ville d Avignon Production Ville d Avignon En partenariat avec l ASSPIV Espace Metaxian 70 cours Cardinal Bertrand de Montfavet Renseignements : 04 90 32 13 42 Entrée libre
L EXPOSITION EN QUELQUES MOTS L exposition, montée par les Archives municipales d Avignon pour l Espace Metaxian, met à l honneur Alexandre Poirson, industriel, photographe et voyageur. Elle présente une vingtaine de ses plus de 6634 photographies de la première moitié du XXe siècle, nous remémorant les voyages d Alexandre Poirson mais surtout le mode de vie d une famille d industriels de Cantarel. La Réglisserie Florent, que dirigea Alexandre Poirson à la mort de son beaupère, tient aussi une place de choix dans le parcours du visiteur, grâce aux quelques photographies qui la représentent. LE FONDS PHOTOGRAPHIQUE D ALEXANDRE POIRSON : UN DON A LA VILLE Le fonds photographique d Alexandre Poirson a été donné à la Ville d Avignon, et plus particulièrement au Palais du Roure grâce au don de Magdeleine Benoit, fille d Alexandre Poirson et par l intermédiaire de l Association des Musées d Avignon. Il a été déposé en décembre 1988 aux Archives de la Ville qui en assurent la gestion scientifique et la communication. INFORMATIONS PRATIQUES Du mercredi 3 avril au dimanche 26 avril 2019 Du lundi au vendredi : 14h-18h Samedi : 9h-12h Espace Metaxian - 70 cours Cardinal Bertrand (Montfavet) Entrée libre - Accès PMR Scolaires et associations sur rendez-vous les matins Renseignements : 04 90 32 13 42 / 04 90 86 79 65 Photo AMA
ALEXANDRE POIRSON (1869-1959) Auteur d un fonds de 6634 photographies aujourd hui conservées aux Archives de la Ville d Avignon, Alexandre Poirson a développé un goût et une pratique photographiques de 1903 jusqu à la fin des années 1950. De formation militaire, il fut le gendre du «roi» de l industrie montfavétaine de réglisse, Paul Florent, dont il prit la suite à sa mort. Emblématique notable de province de la première moitié du 20e siècle, grand voyageur, Alexandre Poirson a laissé à la postérité un témoignage visuel éclectique d une grande qualité artistique. UN POLYTECHNICIEN MONTFAVÉTAIN D ORIGINE LORRAINE Claude Alexandre Poirson est né le 16 août 1869 à Maxeville (Meurtheet-Moselle) de Louis Jules Poirson et de Clotilde Drouot. Aîné d'une famille modeste de cinq enfants, il a 17 ans lors du décès de sa mère. Il entre à Polytechnique en 1890 où il est deux ans le condisciple d'albert Lebrun qui sera Président de la République française de 1932 à juillet 1940. Souslieutenant à l'école d'application du Génie en octobre 1892, Alexandre Poirson est affecté au 7e régiment du Génie d'avignon comme lieutenant en second dès 1894. Âgé de 45 ans en août 1914, il rejoint l'état-major du Génie du 16e corps d'armée. Il reçoit la Croix de guerre et est nommé chevalier de la Légion d honneur en 1915, puis officier de la Légion d'honneur en 1930. Avignon, jardin de la propriété familiale de Cantarel. - Le café. - Mars 1903 Photographie : négatif stéréoscopique sur plaque de verre. Alexandre Poirson. AMA 24Fi43
«HÉRITIER PAR ALLIANCE» DE LA RÉGLISSERIE FLORENT C'est probablement à l'occasion du traditionnel bal du régiment ou dans les salons avignonnais, qu'alexandre Poirson rencontre Léontine Félicie Florent (1876-1964), qu il épouse le 26 avril 1897. Naîtront de ce mariage Jean en 1898, Jacques en 1899, Magdeleine en 1903 et Marguerite en 1909. Peu après son mariage, Alexandre Poirson quitte l'armée d'active et entre dans la réserve. Son épouse, Léontine, est l'une des deux filles de Xavier Paul Florent (1847-1908), industriel à la tête de la Réglisserie Florent, dont la nouvelle usine est édifiée depuis 1875, à Cantarel, sur la route de Marseille (et dont les bâtiments sont encore visibles aujourd'hui). La très forte personnalité de son beau-père qui règne en maître sur l'entreprise laisse de nombreux loisirs à Alexandre Poirson, tout en lui permettant de se préparer à sa succession. En 1908, à la mort de son beau-père, il est nommé gérant de la nouvelle société en nom collectif Paul Florent et Cie. La veuve de Paul Florent et ses deux filles, Léontine Florent-Poirson et Pauline Florent-Thomas sont alors propriétaires de la société. Avignon, Cantarel. - Salle du coulage de la Réglisserie Florent. - Mars 1926 Photographie : négatif stéréoscopique sur plaque de verre. Alexandre Poirson. AMA 24Fi2433
AUTOMOBILE ET VOYAGES En 1901, Alexandre Poirson passe son permis de conduire (n 48). L'automobile devient son moyen de transport de prédilection pour ses nombreux voyages qu il photographie dès 1903. Il entreprend d'ailleurs dès 1902, un périple de 25 jours en Autriche, Suisse et Italie en compagnie des industriels avignonnais Joseph Pernod et Marcel Amic. Et c'est avec les frères Pernod qu'il fondera l'automobile-club vauclusien la même année. Corse, Ajaccio. - Embarquement de l auto. - Mars 1913 Photographie : négatif stéréoscopique sur plaque de verre. Alexandre Poirson. AMA 24Fi878 LIEUX DE VIE La famille Poirson vit d'abord dans une maison agrandie située face au portail d'entrée de l'usine. Vers 1919, elle acquiert auprès des héritiers de l ancien maire d Avignon Augustin Pamard, pour s y établir à leur tour, le domaine Saint-Paul qui jouxte la réglisserie. Composé d'une ferme, d'une demeure à l'architecture simple et d'un parc à grands végétaux, il a été acheté par l INRA en 1953. Alexandre Poirson quitte le domaine dès 1935 pour s installer dans un hôtel particulier au 15 rue Banasterie, en centre-ville. C est là qu il termine sa vie en 1959, à l'âge de 90 ans. Avignon, domaine de Saint-Paul. - Deux enfants devant le château. S.d. Photographie : tirage noir et blanc. Don Magdeleine Poirson. Photographe inconnu. AMA 6Fi306
UN NOTABLE AVIGNONNAIS À la lourde charge que représente la direction des réglisseries s associent de nombreuses autres fonctions au sein de divers organismes dans les domaines économique, social et culturel. Il est un exemple intéressant de ce que l'on a appelé communément «les notables de province», dont l'action n'était pas liée seulement à une stratégie socio-économique personnelle, mais aussi à la conscience d'être dans une position privilégiée, génératrice de devoirs à remplir vis-à-vis de l'ensemble de la société. Alexandre Poirson est ainsi : - membre et administrateur de la Banque de France (1908-1954) et de la Banque populaire (1920-1954), - membre et vice-président de la Chambre de commerce (1920-1942), - membre du comité d'organisation de la Foire de printemps puis président (1922-1955), - administrateur puis Président des Amis de l'apprentissage (1926-1954), - président du syndicat du canal de l'hôpital (1920-1954), - membre de l'académie de Vaucluse dès 1914, - membre de la Société des Amis du Palais des Papes, - animateur de l'école Palatine où il donne des conférencesprojections très appréciées du public, - Ami du Palais du Roure, - administrateur du comité départemental de la Croix-Rouge Française (de 1908 à 1944), - fondateur (septembre 1921) de la Caisse de compensation de la région vauclusienne dont l'objet est de "créer un service d'allocations pour charges de famille en faveur des ouvriers et employés, des adhérents, et assurer entre eux la répartition des charges", - cofondateur (1933) du "Centre familial ménager" repris dans les années d'après-guerre par la Chambre de Commerce, - cofondateur avec Blanche Calvet de "l'avenir des enfants de Vaucluse" dont le but était d'offrir des soins aux enfants infirmes, - fondateur du Rotary d'avignon en 1929.
ITINÉRAIRES PHOTOGRAPHIQUES La carrière de photographe amateur d Alexandre Poirson commence vers mars 1903 comme en témoigne l'inventaire qu il a dressé de sa collection. C'est essentiellement au cours de ses voyages, parfois de véritables aventures, qu'il constitue l'essentiel de sa collection d'images. Ses derniers clichés, réalisés lors d'un dernier voyage en Algérie, sont datés de mai 1954. Au total, en un peu plus de 50 ans, Alexandre Poirson a réalisé 6634 photographies sur plaques de verre. Le photographe Alexandre Poirson trouve dans la famille ses premiers sujets, comme en témoignent certaines scènes de jeux d'enfants, baptêmes ou dimanches à la campagne, puis mariages, noces d'or et réunions familiales. Peu d'évènements de son temps semblent susciter chez lui le désir de «fixer pour témoigner». Les courses du Ventoux, l'hiver rigoureux de 1905, le tremblement de terre de 1909 (Rognes, Lambesc), une cavalcade à Avignon, quelques courses de taureaux à Nîmes ou Arles, mais aussi les paysages désolés du front durant la Grande Guerre, sont les rares sujets événementiels qu'il a traités. Famille et évènements, sont loin d être majoritaires dans ce fonds photographique qui recèle essentiellement des images de ses nombreux voyages à travers la Provence, la France et l'europe ainsi que dans certains pays méditerranéens. Le plus souvent, ces voyages sont effectués en totale autonomie (Italie, Espagne, Suisse, Afrique du Nord, etc.), ce qui fait l occasion de quelques images pittoresques. Dans d'autres cas, l'expédition est trop lointaine et nécessite le recours à des moyens de transport mieux adaptés aux circonstances (Norvège en 1912, Europe centrale avec le Rotary d Avignon en 1931). Enfin, il participe avec son épouse à des croisières Guillaume Budé, notamment en Grèce. La présence au sein de sa famille de Fernand Benoit, son gendre, éminent scientifique, membre de l'institut et directeur des antiquités historiques de Provence, influera certaines prises de vues orientées vers l'archéologie provençale.
MATERIEL PHOTOGRAPHIQUE Alexandre Poirson utilise toute sa vie le même matériel. Il fait l'acquisition à ses débuts d'un appareil de marque Bellieni, constructeur à Nancy, sa région d'origine, de type stéréoscopique et doté de deux objectifs, un 80 mm et un 110 mm. Le tout est enfermé dans une sacoche de cuir, de faible encombrement. Il dispose également d'un pied lui permettant de procéder à des prises de vues en intérieur nécessitant un assez long temps de pose. Le format des doubles négatifs est de 90 par 80 mm et celui des plaques stéréoscopiques positives de 170 par 85 mm. Ces dernières, qui doublent entièrement le fonds de négatifs, rangées dans des bacs de projection, pouvaient être visionnées soit individuellement et avec effet de relief sur une visionneuse de marque Gaumont, soit par projection mais en vue unique, ce qu'alexandre Poirson faisait à l'occasion de certaines conférences. Photo AMA
LA RÉGLISSERIE FLORENT À CANTAREL Natif de Cavaillon, Félicien Florent est à l origine de la création de l industrie de la réglisse à Avignon. Après avoir été professeur de chimie et fabricant de garancine, il acquiert en 1859 le fonds de commerce de la réglisserie Deville et Chavent, fondée en 1854, située à Cantarel, tout près d'avignon, sur la route d'avignon à Marseille. C est dans cette usine que Félicien, aidé de son fils Paul, fabrique du jus et des bâtons de réglisse. Vers 1870, la société Florent et Cie transforme complètement l'industrie de la réglisse en fabriquant non plus du jus mais des pastilles parfumées à la menthe, vanille, violette ou anis. C est aussitôt le succès et pour assurer la fabrication et la commercialisation de ces nouveaux produits, Paul Florent fait construire une usine d'après ses propres plans et y installe les machines fabriquées d'après ses données personnelles. Il fait même édifier un bâtiment pour loger ses ouvrières. Cet édifice comprenait des dortoirs équipés de lits individuels, un réfectoire pouvant accueillir 200 personnes et une infirmerie. Pendant de nombreuses années, la société Florent fait confectionner ses boîtes en carton par la fabrique de cartonnages Revoul à Valréas. Pour le remplissage de ses boîtes, elle embauche une main-d œuvre féminine des villages environnants. La construction d'une cité ouvrière à l'intérieur de l'usine permet à bon nombre de familles de loger sur le lieu même de leur travail. Alexandre Poirson, gendre de Paul Florent, reprend les rênes de la réglisserie à la mort de ce dernier, en 1908. La Réglisserie Florent cesse son activité en novembre 1975 suite à sa fusion avec le groupe Ricqlès-Zan. La production de réglisse avant a fermeture est de 3 660 000 boîtes, 480 000 sachets, 80 000 kg de vrac. Actuellement une partie des locaux a été transformée en restaurant et magasin d antiquités, sans pour autant dénaturer l'aspect extérieur de la bâtisse.
L ESPACE METAXIAN EN QUELQUES MOTS Grégoire Metaxian a été élève d Alice Cluchier, lorsqu elle enseignait à l école de garçons de Montfavet. Il est président depuis de nombreuses années de L Echo musical (école de musique de Montfavet). Il envisage un legs à la Ville d Avignon de l ensemble de sa propriété située 70 cours du Cardinal Bertrand à Montfavet, afin de protéger cette maison et son histoire. Cette demeure, communément appelée «Maison Metaxian», est propriété de sa famille depuis 1937. Située au centre de Montfavet, elle borde le cours Bertrand, à deux pas de la place de l Eglise et de la mairie annexe. En 2015, en prévision des dispositions testamentaires, M. Metaxian a souhaité mettre à disposition de la Ville, à titre gracieux, le rez-de-chaussée de sa maison, afin qu il soit dédié au patrimoine historique de Montfavet. La Ville l a aménagé pour qu il puisse accueillir des expositions relatives à l histoire culturelle, industrielle, sociale et agricole de Montfavet. L architecte André Boudoy a conçu cette maison en 1884 pour l habiter. Ancien élève et collaborateur de Charles Garnier (architecte de l opéra de Paris), André Boudoy est l origine de plusieurs édifices à Avignon : la nouvelle Condition des soies, la salle des pas perdus de la gare, plusieurs hôtels particuliers, etc. Photo AMA Renseignements : 04 90 32 13 42
LES ARCHIVES MUNICIPALES D AVIGNON EN QUELQUES MOTS Établi depuis 1986 dans les bâtiments de l'ancien Mont-de-piété, le service des Archives municipales d Avignon collecte, classe, conserve, communique et met en valeur les documents provenant des services et établissements municipaux, mais aussi d institutions ou de personnes privées, de 1577 à nos jours. Les archives conservées prennent la forme de dossiers papier, de registres, de cartes, de plans, de photographies, de cartes postales, de films, etc. Les Archives municipales sont un service public culturel et patrimonial. Elles s attachent à faciliter l accès de tous aux documents d archives, pour la recherche scientifique ou pour le plaisir. Chaque jour, sur simple inscription, le public est accueilli et accompagné dans ses recherches en salle de lecture. Dans le cadre de leur mission de valorisation des archives, de l histoire de la ville et de ses habitants, les Archives municipales d Avignon organisent chaque année une ou deux expositions temporaires. Ces expositions, conçues comme un dialogue entre les archives et le public, sont habituellement installées sur les murs extérieurs du bâtiment. Elles prennent ainsi place dans l espace urbain et vécu. Dans l ancienne chapelle du mont-de-piété, les Archives municipales ont mis en place un espace muséal permanent qui présente des objets, œuvres et documents permettant de retracer l histoire du plus ancien mont-de-piété de France (1610) et de l établissement dédié au conditionnement des soies que ses administrateurs ont créé en 1801. Photo AMA Archives municipales 6 rue Saluces - 84000 Avignon 04 90 86 53 12 - archives.municipales@mairie-avignon.com
CRÉDITS Commissariat d exposition Sylvestre Clap, directeur des Archives municipales d Avignon Aure Lecrès, adjointe du directeur, cheffe du service des publics Sources Cet accrochage revisite en partie l exposition «Alexandre Poirson, photographe voyageur» présentée par les Archives de la Ville d Avignon en 1990. Les textes synthétisent les articles principaux du catalogue éponyme dont Sylvestre Clap était l auteur (éditions Equinoxe - Ville d Avignon). Le fonds photographique d Alexandre Poirson est conservé aux Archives de la Ville d Avignon sous la cote 24Fi. Entré au Palais du Roure grâce au don de Magdeleine Benoit, fille d'alexandre Poirson et par l'intermédiaire de l'association des Musées d'avignon, il a en effet été déposé en décembre 1988 aux Archives de la Ville qui en assurent la gestion scientifique. Il a fait l'objet d'un inventaire complet et d'une numérisation systématique afin de le rendre largement accessible au public. Il est intégralement consultable en ligne, sur le site Internet des Archives d Avignon : archives.avignon.fr Le fonds d archives de la Réglisserie Florent, quant à lui, est conservé aux Archives départementales de Vaucluse, sous la cote 10J. Les vitrines consacrées spécifiquement à la Réglisserie Florent ont été montées par Jean-Pierre Locci (ASPPIV) Numérisations Yves Schleiss Tirages barytés Guy Nanni Conception et réalisation graphiques Vincent Malfettes Montage de l exposition Vincent Malfettes, Yves Schleiss, Aure Lecrès et Louis Weber Impression des panneaux Espace Dupont Une exposition des Archives municipales d Avignon Production Ville d Avignon En partenariat avec l ASPPIV pour les éléments sur la Réglisserie Florent Surveillance et accueil Association des Amis de l Espace Metaxian