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Musée Courbet / Conseil départemental du Doubs, A. Galland Galerie vitrée du Musée Courbet / Conseil départemental du Doubs, A. Galland

Le Musée Courbet Bienvenue au Musée départemental Gustave Courbet! En 2011, après 3 ans de travaux, le musée a ouvert à nouveau ses portes. Il a été rénové, agrandi, et réunit maintenant trois maisons voisines. Courbet a vécu une partie de son enfance dans l une de ces maisons, l hôtel Hébert. Christine Edeikins a réalisé l architecture du nouveau musée. Les principes de ce projet architectural étaient : de créer un lien entre le musée et la ville d Ornans, d associer l ancien et le moderne, d ouvrir le musée sur les paysages de Courbet. Vous pouvez remarquer dans l architecture : une galerie vitrée un poste d observation sur les paysages et la ville un sol vitré à la sortie vers le jardin.

Claude-Antoine Beau / Gustave Courbet en saint Vernier / vers 1835, huile sur toile / Musée Gustave Courbet/ Dépôt de la Ville d Ornans Inv. D.1984.1.1 Gustave Courbet / Le Pont de Nahin / vers 1837, huile sur papier marouflé sur toile / Musée Gustave Courbet/ Inv.1976.1.4

Salle 1 Les premiers maîtres Gustave Courbet naît le 10 juin 1819 à Ornans dans une famille de riches propriétaires. Son père possède de nombreuses terres et une ferme à Flagey, près d Ornans. Gustave Courbet est l aîné de quatre sœurs : Clarisse, Zoé, Zélie et Juliette. Courbet débute sa scolarité au petit séminaire d Ornans. Son professeur, Claude-Antoine Beau, encourage les élèves à peindre en extérieur. Claude-Antoine Beau a peint «Gustave Courbet en saint Vernier». Saint Vernier est le patron des vignerons en Franche-Comté. Il tient ses attributs traditionnels : une serpe et une grappe de raisin. Gustave Courbet est pris pour modèle, il est âgé de 18 ans. En 1837, Courbet entre au collège royal de Besançon. Il n apprécie pas cet éloignement et les cours du collège. Il peint ses premières œuvres. Il représente surtout sa ville natale. Ses premiers paysages sont «Le Pont de Nahin», et «La Loue vers Ornans». Le pont de Nahin est le plus ancien pont d Ornans.

Gustave Courbet / Le rétameur / 1842, huile sur toile/ Prêt de l Institut Gustave Courbet Association des amis de Gustave Courbet Gustave Courbet / Pirate prisonnier du dey d Alger / vers 1844, huile sur toile / Musée Gustave Courbet / Inv.1992.1.1

Salle 2 La formation à Paris Gustave Courbet s installe à Paris à 20 ans. Son père le destine à une carrière d avocat, mais Courbet préfère se consacrer à la peinture. Il abandonne alors ses études de droit. Il s inscrit dans plusieurs ateliers privés. Il copie des œuvres dans les musées. Il s intéresse autant aux peintres anciens qu aux peintres contemporains. En 1842 il peint «Le rétameur». Ce tableau est inspiré de la peinture du 17eme siècle. Il représente un artisan qui répare le fond d une casserole. Courbet rend hommage à ce métier ambulant très répandu en France dès le Moyen Âge. En 1844 Courbet est accepté pour la première fois au Salon de Paris. Regardez le tableau «Pirate prisonnier du dey d Alger». Courbet s inspire d un courant artistique à la mode : l orientalisme. L orientalisme s intéresse aux cultures d Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Courbet expose ce tableau lors de ses deux expositions personnelles en 1855 et 1867.

Gustave Courbet / Saint Nicolas ressuscitant les petits enfants / 1847, huile sur toile / Musée Gustave Courbet / Dépôt de la Commune de Saules Inv.D.1985.1.1 Gustave Courbet / Copie d un Autoportrait de Rembrandt conservé au musée de Munich / 1869, huile sur toile/ Paris, musée d Orsay, en dépôt à Besançon, musée des Beaux-Arts et d Archéologie/ Inv. D.953.1.8 Musées Nationaux Récupération (MNR 190), retrouvé en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et confié à la garde des musées nationaux

Salle 3 Études et premières commandes En 1846 Courbet voyage en Belgique et aux Pays-Bas. Il est très influencé par les maîtres anciens qu il découvre dans les musées. En 1847 il reçoit sa première commande de l église de Saules, à côté d Ornans : «Saint Nicolas ressuscitant les petits enfants». Selon une légende, Saint Nicolas ressuscita trois enfants découpés et mis au saloir par un boucher. Cette œuvre est très sombre car Courbet utilisait sous sa peinture du bitume de Judée. Ce produit, en vieillissant, rend les couleurs plus sombres. Courbet prend pour modèle son ami Urbain Cuenot. Dans cette salle vous pouvez voir quelques rares œuvres religieuses de Courbet : «Saint Nicolas ressuscitant les petits enfants» «Le réveil de saint Jérôme» : copie réalisée au Musée du Louvre. «Jésus au calice» : dessin préparatoire à une marche religieuse. En 1869 il voyage en Allemagne. Il continue de copier les œuvres des peintres anciens. Il réalise le tableau «Copie d un autoportrait d après Rembrandt». Un autoportrait est une œuvre où le peintre fait son propre portrait.

Gustave Courbet / Le veau / vers 1873, huile sur toile / Prêt de Monsieur Jean Betoulle-Beaubatie

Salle 4 Hôtel Hébert Il existe plusieurs légendes concernant le lieu de naissance précis de Courbet. Il est possible qu il soit né dans cette maison. Actuellement, rien ne l atteste de façon certaine. Deux autres légendes situent sa naissance dans une maison d Ornans sur la route entre Flagey et Ornans. Mais il est certain que la famille Courbet a vécu ici après l incendie de leur ferme de Flagey, près d Ornans. Courbet passa donc son enfance dans cette maison, lorsqu il avait entre 10 et 15 ans. Regardez le tableau «Le veau». Avec un cadrage serré et de grandes dimensions, Courbet réalise un véritable portrait de ce veau.

Gustave Courbet / Le pêcheur de chavots / 1862, plâtre / Musée Gustave Courbet/ Dépôt de la Ville d Ornans/ Inv. D.1976.1.9

Salle 5 et 6 Courbet et Ornans, une relation tumultueuse Courbet est très inspiré par Ornans et les paysages franc-comtois. Mais la relation avec sa ville natale et ses habitants était compliquée. Voici l histoire de cette sculpture «Le Pêcheur de chavots». Courbet la réalise en 1862. Il l offre à la Ville d Ornans pour décorer la fontaine de la place des Iles-Basses, actuelle Place Courbet. La statue, en fonte, représentait un garçon entièrement nu. Cette nudité ne plût pas aux habitants. Ils signèrent une pétition pour demander son retrait, mais sans succès. L engagement politique de Courbet ne fut pas apprécié par les ornanais. La statue fut abimée, retirée de la place et rendue à l artiste. Courbet fut profondément choqué par ce rejet. En 1882, la Ville d Ornans réhabilita Courbet, c est-à-dire qu elle reconnut officiellement la valeur du peintre, et voulait mettre un terme aux critiques contre lui. Une deuxième version de la statue fut placée sur la fontaine. Mais elle fut à nouveau abimée en 1909. Depuis 1995 une version moderne orne la place Courbet.

Gustave Courbet/ Portrait du grand-père Oudot (1768-1848) / vers 1847, huile sur toile/ Musée Gustave Courbet/ Inv.1976.2.1 Gustave Courbet/ Portrait présumé d une jeune fille d Ornans / 1842, huile sur toile/ Musée Gustave Courbet/ Inv.1995.1.1

Salle 7 Le milieu ornanais Courbet revient régulièrement à Ornans pour retrouver sa famille et ses amis. Il réalise de nombreux portraits de ses proches. Ses activités principales sont : se promener dans la nature chasser étudier pour son art partager des soirées avec ses amis. Regardez le tableau «Portrait du grand-père Oudot» Il s agit du grand-père maternel du peintre, il était vigneron propriétaire. Gustave Courbet lui est très attaché et sera influencé par son engagement et ses idées politiques. Regardez le tableau «Portrait présumé d une jeune fille d Ornans». Cette jeune fille est en tenue traditionnelle. Remarquez la précision du peintre pour représenter ses vêtements. Les meilleurs amis de Courbet sont : Urbain Cuenot Il l accompagne à la chasse, en voyage, et partage ses soirées. Il figure dans plusieurs peintures de Courbet. Lydie Joliclerc. Elle est sa confidente durant toute sa vie.

Gustave Courbet/ Les Paysans de Flagey revenant de la foire / 1850-1855, huile sur toile/ Paris, musée d Orsay, don M. Matsukata, 1952, en dépôt à Besançon, musée des Beaux-Arts et d Archéologie Inv.D.959.1.1

Salle 8 La bohème parisienne À Paris, Courbet fréquente plusieurs artistes et amis : le poète Charles Baudelaire le critique d art Champfleury le chansonnier Pierre Dupont le philosophe Pierre-Joseph Proudhon. Ils se retrouvent à la brasserie Andler pour débattre des nouvelles idées politiques et artistiques. En 1850, Courbet envoie plusieurs œuvres au Salon de Paris : les «Casseurs de pierre», aujourd hui disparu «Un enterrement à Ornans» les «Paysans de Flagey revenant de la foire» Ces peintures sont contestées car : leurs grandes dimensions étaient autrefois réservées aux sujets historiques ou mythologiques. la représentation de la vie quotidienne prend plus d importance. les traits réalistes et non embellis des personnages choquent le public. Courbet devient connu pour sa peinture réaliste, qui fait scandale. Regardez le tableau : «Paysans de Flagey revenant de la foire». Remarquez le personnage à cheval coiffé d un chapeau haut de forme. C est le père de Courbet.

Gustave Courbet / Révolutionnaire sur une barricade, projet de frontispice pour le Salut Public / Vers 1848, Reproduction d un fusain sur papier/ Paris, Musée Carnavalet/ Histoire de Paris, France Salle 11 du Musée Courbet / Conseil départemental du Doubs, A. Galland

Salle 9 Révolution de 1848 Dans cette galerie sont évoqués les évènements révolutionnaires de 1848 qui ont eu lieu à Paris. Pour rappel, le 24 février 1848, le roi de France, Louis-Philippe, est obligé de quitter ses fonctions suite à la révolte du peuple. La Seconde République est proclamée. Courbet, pacifiste, ne participe pas aux soulèvements populaires. Il dessine «Révolutionnaire sur une barricade» pour le journal de ses amis Baudelaire et Champfleury. Ce dessin est inspiré de la peinture d Eugène Delacroix «La Liberté guidant le peuple». Salle 10 Des œuvres manifestes Vous allez voir un court film dans la salle de projection. Les trois œuvres qui ont fait scandale au Salon de 1850 sont expliquées. Vous pourrez les observer en taille réelle. Salle 11 Les œuvres de Courbet dans le monde Cet espace présente certaines œuvres les plus connues du peintre. Elles sont conservées dans des musées du monde entier.

Gustave Courbet / Le renard pris au piège / vers 1860, huile sur toile/ Musée Gustave Courbet/ Inv.1990.1.1 Gustave Courbet / Le Chêne de Flagey dit aussi Chêne de Vercingétorix, camp de César près d Alésia / 1864, huile sur toile/ Musée Gustave Courbet/ Inv.2013.1.1

Salle 12 Pays - Paysages Courbet a peint beaucoup de paysages. Les vues d Ornans et de Franche-Comté sont les plus connues. Courbet était très proche de la nature et un grand marcheur. À partir de 1857 Courbet peint des scènes de chasse. Regardez le tableau «Le renard pris au piège». Il représente l animal en victime et non pas en chasseur comme habituellement. Remarquez la différence entre : la neige : peinture au couteau, épaisse les poils du renard : peinture au pinceau, soyeuse et fine. L œuvre célèbre de cette salle est «Le chêne de Flagey» : Courbet représente un arbre majestueux au centre du tableau. Le chêne semble remplir tout le tableau et dépasser du cadre. C est une référence à l enfance et à la jeunesse du peintre. Cet arbre se trouvait dans le village de Flagey. C est aussi un message politique pour défendre les victimes, contre le pouvoir. En effet, ce tableau porte un autre titre «Chêne de Vercingétorix», du nom du chef des gaulois, vaincus par les Romains.

Gustave Courbet / La plage de Trouville / vers 1865, huile sur toile/ Musée Gustave Courbet/ Inv.1976.1.17 Gustave Courbet / Soleil couchant / 1875, huile sur toile/ Musée Gustave Courbet/ Inv.1977.2.1

Salle 13 Courbet, précurseur de la Modernité Courbet voyage en Normandie, et travaille avec les peintres James Whistler, Eugène Boudin et Claude Monet. Il étudie la dilution des couleurs : la couleur devient de plus en plus claire et légère. Il s intéresse aussi à la série : peindre le même motif dans des conditions météorologiques différentes. Courbet réalise des peintures plus lumineuses afin de mieux traduire les couleurs qu il observe. Regardez le tableau «La Plage de Trouville». Il est signé avec la pointe du couteau directement dans la peinture fraîche. Ses surfaces plates font penser à un tableau abstrait. Un tableau abstrait ne représente pas la réalité. La touche du pinceau est visible et montre que Courbet a peint très vite. Regardez le tableau «Soleil couchant». Quand Courbet se réfugiera en Suisse, il composera de nombreuses vues du Lac Léman, comme ce tableau.

Gustave Courbet / Autoportrait à Sainte-Pélagie / vers 1872, huile sur toile/ Musée Gustave Courbet/ Dépôt de la Ville d Ornans Inv. D.1976.1. Gustave Courbet / Le château de Chillon / 1874, huile sur toile/ Musée Gustave Courbet/ Dépôt de la Ville d Ornans / Inv.D.1976.1.3

Salle 14 La Commune et l exil en Suisse En 1871, après la prise de Paris par les Prussiens, les parisiens accusent le pouvoir en place de ne pas avoir défendu la France. Ils se révoltent, c est la Commune de Paris. Courbet est alors chargé de protéger le patrimoine artistique de Paris. Les Communards détruisent la colonne Vendôme, symbole de la guerre et du pouvoir impérial. Courbet est accusé à tort d avoir ordonné cette destruction. Il est arrêté le 7 juin 1871 et subit plusieurs procès. Il est emprisonné à Sainte-Pélagie, à Paris. Regardez le tableau «Autoportrait à Sainte-Pélagie». On voit Courbet assis dans sa cellule de prison. Il porte le foulard rouge des Communards. Il semble garder ses idées politiques et sa fierté. Il est condamné à payer la reconstruction de la colonne. Pour cela, on saisit ses biens. Il se réfugie en Suisse en 1873. Regardez le tableau «Le Château de Chillon». Ce château est situé au bord du lac Léman, en Suisse. Courbet peint plusieurs tableaux représentant ce château. Il conserve cette version jusqu à sa mort, donnée plus tard par sa sœur Juliette à la ville d Ornans. Courbet ne reviendra jamais en France et décède en Suisse le 31 décembre 1877.

Marcel Ordinaire (1848-1896) / Le ruisseau du Puits-Noir / Vers 1872, huile sur toile / Musée Gustave Courbet, dépôt de la ville d Ornans Inv. D 1976.1.10. Émile Isenbart (1846-1921) / Brume du matin au Bélieu / huile sur toile/ Musée Gustave Courbet, Don de Messieurs Christian et Jean-Paul Barbier, 2014.

Salle 15 Courbet et ses suiveurs Courbet ne croit pas à l enseignement de l art. Il refuse d être professeur. Il n a donc pas eu d élève. Courbet fréquente cependant de jeunes peintres et leur explique son idée de l art comme lors de son séjour en Saintonge, dans le sud-ouest de la France, en 1862. Â la fin de sa vie, Courbet s entoure de jeunes peintres tels que Chérubino Pata, Marcel Ordinaire et les frères Cornu. Ils l aident à réaliser ses nombreuses commandes. Regardez le tableau «Le ruisseau du Puits noir». Il est peint par Marcel Ordinaire. Le «Puits noir» est un des sites préférés de Courbet. En Franche-Comté, une école de paysagistes est créée par le peintre Isenbart. Ils suivent l exemple de la peinture de Courbet. Isenbart est très attaché à la peinture en extérieur, d après nature. Il réalise le tableau «Brume du matin au Bélieu».

Robert Fernier (1895-1977) / Hommage à Courbet / vers 1952-1955, huile sur toile/ Musée Gustave Courbet / Inv.1976.1.44 Gaston Delestre

Salle 16 Des Amis de Courbet au Musée Courbet Juliette Courbet, la plus jeune sœur du peintre, souhaite créer un musée dans l atelier de son frère, à Ornans. Pour cela, elle donne trois œuvres à la ville d Ornans en 1903. Mais elle décède avant de voir ce projet abouti. Elle a aussi contribué à faire ramener son corps de Suisse au cimetière d Ornans, en 1919. En 1947, un premier musée est créé dans la mairie d Ornans grâce à l association «Les Amis de Courbet». Ses principaux fondateurs sont : Robert Fernier, peintre paysagiste franc-comtois. Il a peint le tableau «Hommage à Courbet». Gaston Delestre, collectionneur et expert international de Courbet. Il a donné de nombreuses œuvres au musée. En 1970 l association achète l Hôtel Hébert, maison natale du peintre. En 1971 les collections y sont transférées. En 1976 le musée et ses collections sont cédés au Département du Doubs.

Merci de votre visite, à bientôt au Musée Courbet