ACADEMIE DE VERSAILLES UNIVERSITE DE VERSAILLES SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES U F R DES SCIENCES DE LA SANTE SIMONE VEIL ANNEE 2013 N



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Transcription:

ACADEMIE DE VERSAILLES UNIVERSITE DE VERSAILLES SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES U F R DES SCIENCES DE LA SANTE SIMONE VEIL ANNEE 2013 N THESE POUR LE DIPLOME D ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE PAR MORTAIN (GOUESSANT) Virginie Née le 21 mars 1986 à Suresnes (92) TITRE : Comment les adolescents souhaitent-ils être informés sur la contraception par leur médecin généraliste? Etude réalisée auprès d adolescents de classes de quatrième, seconde et terminale au sein d établissements publics des Yvelines. Présentée et soutenue publiquement le 19 septembre 2013. JURY : Président : Monsieur Pierre-Louis DRUAIS, Professeur en Médecine Générale Directrice de thèse : Mme Annyck LANDRY-CHASSOT, Docteur en Médecine Générale.

REMERCIEMENTS Au Professeur Pierre-Louis DRUAIS ainsi qu à l ensemble des membres du jury. Je vous remercie de l intérêt que vous portez à mon travail. A tous ceux qui ont de près ou de loin participé à l élaboration de cette thèse et en particulier : A ma directrice de thèse le Docteur Annyck LANDRY-CHASSOT qui a accepté de m accompagner dans cette aventure. Une première pour toute les deux. Merci pour ton aide, ton soutien et ta présence bienveillante. Au Docteur Erik BERNARD pour son aide précieuse et indispensable en statistique, pour ses remarques constructives et pour sa disponibilité. Aux élèves qui ont pris le temps de répondre à ce questionnaire pour me donner leur avis. Aux chefs d établissements, aux infirmières scolaires et aux professeurs qui m ont consacré du temps et m ont permis de mener cette étude auprès de leurs élèves. Aux membres du comité d éthique qui ont accepté ce projet. Au Docteur MAURIN et au Docteur DESPIN, médecins responsables départemental de l inspection académique, qui se sont intéressées à mon projet et à Monsieur COIGNARD, directeur académique des services de l éducation nationale qui a donné son accord. A tous ceux que j ai eu le plaisir de croiser sur le chemin de la médecine : A tous mes maîtres de stages qui m ont fait découvrir la médecine générale et m ont appris à exercer une médecine de qualité. 2

A l équipe d enseignants de la faculté de médecine de Paris Ouest, qui a eu à cœur de nous enseigner la médecine générale avec passion. Au Docteur LEININGER et à mon groupe d ECM avec qui nous avons échangé et appris les uns des autres dans la bonne humeur. A Amélie, Dorothée et Jean-Benoît, en souvenir de notre externat et de ce sujet qui avait vivement fait débat dans un restaurant japonais avec des canapés zébrés! A Alexandra et Jean-Philippe, parce que nous nous soutenons depuis nos premiers fous rires à Sainte-Anne et que nos «diners» et notre tour du monde gustatif resteront toujours de très bons souvenirs. A Julie, pour tous ses encouragements. Merci pour ces bons moments passés avec toi, pour les soirées sushis et les tourbillons de fleurs. A ma famille sur qui je peux toujours compter : A Julien, merci d avancer avec moi depuis si longtemps et pour toujours. Merci de toute l aide et du soutien que tu m as apporté. A ma mère, que j admire tellement et qui est certainement la première personne à m avoir fait aimer la médecine. Merci de croire en moi. C est avec plaisir et impatience que nous mènerons notre prochain projet ensemble. A mon père, qui me dit toujours «Ne renonce jamais!». Merci de me donner la force d aller au bout des choses. A mon frère et mes sœurs, qui veillent sur moi à distance et sont toujours là pour me donner le sourire et m encourager à avancer encore! A Marie, mon amie depuis toujours. Un grand merci à tous! 3

"Elle a encore besoin de protection, et elle a déjà besoin d'indépendance. Elle vit encore sous le regard de ses parents, et elle vient de laisser se constituer un lien qui doit échapper à leur regard. Sa jeunesse a besoin d'eux, et sa pudeur a besoin d'ombre. Ainsi naît l'intime, ce noyau autour duquel l'identité personnelle se déploie et se développe". B. Lempert On apprend aux jeunes à traverser les rues sans se faire renverser, mais on ne leur apprend pas à débuter leur vie sexuelle sans rencontrer les écueils que celle-ci peut receler. I. Nisand 4

SOMMAIRE REMERCIEMENTS... 2 SOMMAIRE... 5 TABLE DES FIGURES... 8 LISTE DES ABREVIATIONS... 10 INTRODUCTION... 11 1 LA CONTRACEPTION EN FRANCE... 11 1.1 Les différents moyens de contraception... 11 1.2 Les lois... 12 2 LES INTERRUPTIONS VOLONTAIRES DE GROSSESSES (IVG) CHEZ LES MINEURES... 13 2.1 Des chiffres alarmants d IVG... 13 2.2 L adolescence et la découverte de la sexualité... 14 2.3 Le manque d information des adolescents... 15 3 LE ROLE DU GENERALISTE DANS L INFORMATION SUR LA CONTRACEPTION AUPRES DES ADOLESCENTS... 16 3.1 La place du médecin généraliste... 17 3.2 Comment aborder la contraception avec les adolescents?... 18 OBJECTIF DE L ETUDE... 19 MATERIELS ET METHODES... 20 1 ELABORATION DU QUESTIONNAIRE... 20 1.1 Construction du questionnaire... 20 1.2 Validation du questionnaire... 22 5

2 REALISATION PRATIQUE DE L ETUDE... 23 2.1 Echantillonnage : étude multicentrique et randomisée... 23 2.2 Recueil des données... 24 3 ANALYSE STATISTIQUE... 24 RESULTATS... 26 1 CARACTERISTIQUES DE L ECHANTILLON... 26 2 FIABILITE DU MEDECIN GENERALISTE... 29 3 LA DEMANDE DES ADOLESCENTS... 30 4 LA MANIERE DE RECEVOIR L INFORMATION... 31 4.1 L âge... 31 4.2 Le moment... 34 4.3 La personne qui aborde le sujet... 35 4.4 Les personnes accompagnantes... 36 4.5 La consultation dédiée... 37 4.6 En parler régulièrement?... 38 4.7 La fréquence... 39 5 PREFERENCE SUR LES SUJETS A ABORDER EN RAPPORT AVEC LA CONTRACEPTION... 41 DISCUSSION... 47 1 PRINCIPAUX RESULTATS... 47 1.1 Place du médecin généraliste dans l information sur la contraception... 47 1.1.1 Fiabilité du médecin généraliste... 47 1.1.2 Les adolescents sont demandeurs d une information par leur médecins généraliste... 47 1.2 Age de début... 55 6

1.2.1 Les adolescents veulent parler de contraception précocement... 55 1.2.2 Les adolescents veulent parler de contraception avant leurs premières relations sentimentales... 57 1.3 La consultation et son contexte... 59 1.3.1 Les adolescents souhaitent que ce soit le médecin généraliste qui aborde le sujet... 59 1.3.2 Les adolescents préfèrent être seuls pour parler de contraception avec leur médecin généraliste... 65 1.3.3 Peu d adolescents souhaiteraient la mise en place de consultations dédiées... 68 1.3.4 Les adolescents pensent qu il est utile de proposer de parler de contraception régulièrement avec leur médecin généraliste... 70 1.4 Le contenu de la consultation... 72 1.4.1 Les différents sujets cités... 72 1.4.2 Les risques liés à la sexualité... 74 1.4.3 Les moyens de contraception... 75 2 FORCES ET LIMITES... 78 2.1 Points positifs... 78 2.2 Points négatifs... 78 3 PERSPECTIVES... 81 CONCLUSION... 85 BIBLIOGRAPHIE... 87 ANNEXES... 90 ARTICLE... 95 RÉSUMÉ... 102 ABSTRACT... 102 7

TABLE DES FIGURES Figure 1 Carte des établissements... 27 Figure 2 Caractéristiques des élèves... 28 Figure 3 Pensez vous qu'un médecin généraliste est une personne fiable pour parler de contraception? (n=261)... 29 Figure 4 Souhaiteriez vous recevoir des informations sur la contraception par votre médecin généraliste? (n=264)... 30 Figure 5 A partir de quel âge pensez vous que le médecin généraliste doit commencer à aborder le thème de la contraception avec les jeunes? En Terminale (n=79)... 32 Figure 6 A partir de quel âge pensez vous que le médecin généraliste doit commencer à aborder le thème de la contraception avec les jeunes En Seconde (n=126)... 32 Figure 7 A partir de quel âge pensez vous que le médecin généraliste doit commencer à aborder le thème de la contraception avec les jeunes. En Quatrième (n=53)... 33 Figure 8 A quel moment de leur vie pensez vous que les jeunes doivent commencer à recevoir une information sur la contraception par leur médecin généraliste? (n=263)... 34 Figure 9 Si vous deviez aborder le sujet de la contraception avec votre médecin généraliste, que préféreriez vous? (n=262)... 35 Figure 10 Si vous abordez le sujet de la contraception avec votre médecin généraliste, avec qui préféreriez vous que ces consultations aient lieu? (n=256)... 36 Figure 11 Aimeriez vous que soient mises en place des consultations dédiées, c'est à dire des consultations dont le but principal est de parler de contraception avec votre médecin généraliste? (n=264)... 37 Figure 12 Pensez vous qu'il soit utile de parler de contraception régulièrement avec votre médecin généraliste afin de pouvoir répondre à d'éventuelles interrogations? (n=261)... 38 Figure 13 Si oui, à quelle fréquence? (n=141)... 39 Figure 14 Parmi ces sujets liés à la contraception, citez en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? En Terminale (n=67)... 41 8

Figure 15 Parmi ces sujets liés à la contraception, citez en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? En Seconde (n=113)... 42 Figure 16 Parmi ces sujets liés à la contraception, citez en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? En Quatrième (n=43)... 43 Figure 17 Parmi ces sujets liés à la contraception, citez en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? Tous niveaux (n=223)... 44 Figure 18 Parmi ces sujets liés à la contraception, citez en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? Par thème et par niveaux (n=223)... 46 9

LISTE DES ABREVIATIONS ANAES : Agence Nationale d Accréditation et d Evaluation en Santé CPEF : Centre de Planification et d Education Familiale DREES : Direction de la Recherche, des Etudes, de l Evaluation et des Statistiques DIU : Dispositif intra-utérin HAS : Haute Autorité de Santé IGAS : Inspection Générale des Affaires Sociales INPES : Institut National de Prévention et d Education pour la Santé IST : Infections Sexuellement Transmissibles IVG : Interruption Volontaire de Grossesse OMS : Organisation Mondiale de la Santé SEGPA : Section d Enseignement Général et Professionnel Adapté UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l Education, la Science et la Culture 10

COMMENT LES ADOLESCENTS SOUHAITENT-ILS ETRE INFORMES SUR LA CONTRACEPTION PAR LEUR MEDECIN GENERALISTE? INTRODUCTION 1 LA CONTRACEPTION EN FRANCE La contraception est un sujet d actualité. Le fait de pouvoir empêcher la survenue d une grossesse après un rapport sexuel a été depuis des siècles recherché et de nombreux moyens de contraception ont été développés au fils du temps. 1.1 LES DIFFERENTS MOYENS DE CONTRACEPTION En effet dès l antiquité, les hommes ont imaginé divers moyens permettant d empêcher des grossesses, tels que l introduction de miel dans le vagin (Egypte Antique), l utilisation d huiles (Grèce), les douches vaginales d eau froide (à l époque romaine), les tampons occlusifs en laine pour fermer le col de l utérus (dans l Antiquité), les recommandations préconisant l abstinence à certaines périodes du cycle (en Inde au 4 e siècle) Le préservatif est apparu en Asie dès le 16 e siècle, il a été fabriqué en utilisant diverses matières : papier de soie huilée, écailles de tortue, cuir, lin, boyau animaux. Le premier préservatif en latex est apparu en 1870. Le stérilet a été mis au point au début du 20 e siècle mais n a commencé à être utilisé qu après la seconde guerre mondiale. De nouvelles méthodes naturelles se sont développées telles que la méthode Ogino qui préconisait l abstinence entre le 12 e et le 16 e jour du cycle correspondant à la période de fécondité ou la méthode Ogino-Knauss repérant la montée de température au moment de l ovulation. 11

La pilule oestro-progestative bloquant l ovulation a fait son apparition en 1951 à Mexico, de nombreuses pilules ont ensuite été développées en associant différents dosages d œstrogènes et de progestatifs (pilule de 2 e et de 3 e génération.). Les progestatifs injectables (ex : DEPO-PROVERA ) sont apparus en France en 1980. L implant contraceptif a été commercialisé en France en 2000 (IMPLANON ). La pilule abortive (RU 486 ) apparaît en 1988. Début 2004, le patch contraceptif et l anneau vaginal ont été commercialisés. Les stérilisations masculines et féminines font également parti des possibilités. 1.2 LES LOIS En France, la contraception et l avortement sont des sujets qui ont longtemps fait débat. Bien qu aujourd hui, ils soient considérés comme un droit, cela n a pas toujours été le cas. De nombreuses lois ce sont succédées afin d en favoriser l accès (1). La loi du 31 juillet 1920 assimilait la contraception à l avortement. L importation de produits ou d objets à visée contraceptive était interdite. En 1923, l avortement était assimilé à un délit et est devenu un crime d état passible de la peine de mort en 1942. Ce n est qu en 1967 que la loi Neuwirth a été votée, autorisant la fabrication et l importation de contraceptifs, leur vente exclusive en pharmacie sur ordonnance médicale, avec autorisation parentale pour les mineures. Toute publicité commerciale ou propagande antinataliste restait interdite. Elle autorisait les centres de planification ou d éducation familiale à délivrer à titre gratuit et anonyme des contraceptifs, sur prescription médicale, aux mineures qui désiraient garder le secret. En 1974, la Sécurité sociale commence à rembourser la contraception. Les mineures et les non-assurées peuvent se la procurer gratuitement et de façon anonyme dans les centres de planification familiale. 12

En 1975, la loi Veil autorise l interruption volontaire de grossesse (IVG) temporairement puis définitivement en 1980. L IVG sera remboursée par la sécurité sociale à partir de 1982. La publicité pour les préservatifs et la pilule est autorisée à partir de 1991. En 2001, la délivrance sans ordonnance de la contraception d urgence (pilule du lendemain) est possible, gratuitement pour les mineures en pharmacie. Les infirmières scolaires peuvent également la délivrer si besoin dans les collèges et les lycées. Le 27 mars 2013, un décret permet la délivrance gratuite et confidentielle de contraceptifs aux mineures d au moins 15ans, sur prescription médicale. Pourtant malgré de nombreuses lois et décrets mis en place pour faciliter un accès à la contraception et en particuliers aux mineures, le constat reste alarmant en France. 2 LES INTERRUPTIONS VOLONTAIRES DE GROSSESSES (IVG) CHEZ LES MINEURES 2.1 DES CHIFFRES ALARMANTS D IVG La situation actuelle est en effet préoccupante. Le taux d interruptions volontaires de grossesse stagne. 225 000 interruptions volontaires de grossesse ont eu lieu en France en 2010, dont 11 612 IVG chez les 15-17 ans, 17 226 chez les 18-19 ans. Le taux moyen de recours à l'ivg en France est de 15,1 pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans et est de 11,8 pour 1000 femmes mineures (2). Le nombre d IVG des adolescentes se maintient depuis quelques années. Ce problème de santé publique concernera une femme sur deux au cours de sa vie. Il existe un important paradoxe étant donné la grande couverture contraceptive en France. En effet, en 2010 seules 7,7% des femmes de 15 à 49 ans et en particulier 5% des femmes de 15-19 ans, sexuellement actives et ne souhaitant pas être enceintes, n utilisaient aucun moyen contraceptif (3). En 2007, deux femmes sur trois qui ont eu une IVG utilisaient 13

une méthode contraceptive qui n'avait pas fonctionné (oubli de pilule, accident de préservatif). La plupart des IVG surviennent donc chez des femmes qui utilisaient un moyen contraceptif jugé fiable. Il est vraisemblable que les IVG les plus susceptibles de laisser des séquelles psychologiques sont celles des jeunes de moins de 18ans. Près de trois grossesses sur cinq commencées avant 18 ans aboutissent à une interruption volontaire. Lorsqu une IVG est pratiquée chez les jeunes, elle est souvent plus tardive que pour l ensemble des femmes qui avortent, or on sait que l IVG tardive comporte plus de risque. Par ailleurs, un jeune âge à la première grossesse est un facteur de risque de recours répété à l IVG (4). Toutes ces raisons permettent de montrer l importance de diminuer le nombre de grossesse non désirées chez les mineures. 2.2 L ADOLESCENCE ET LA DECOUVERTE DE LA SEXUALITE Le terme «adolescent» dérive du mot «adulescens» qui signifie : qui croit, qui grandit. L adolescence est la période de l évolution de l individu, conduisant de l enfance à l âge adulte. C est une période de transition, où vont avoir lieu de nombreuses transformations biologiques, physiques, psychologiques et sociales. Il n y a pas d âge définissant la période de l adolescence, en effet, cette période de transition s étend de manière différente en fonction de chaque individu. L Organisation Mondiale de la Santé situe l adolescence entre 10 et 19 ans par exemple. Lors de cette période de transition, l adolescent aura besoin d être accompagné par diverses personnes : «il s agit de l entourage familial lui-même concerné par cette anamorphose de l adolescence, mais encore de l ensemble des acteurs relationnels familiaux, de la bande de copains, ou des enseignants, des travailleurs sociaux, des médecins avec une 14

place centrale pour le médecin généraliste, le pédiatre, le gynécologue et bien sûr tous ceux, psychiatres, psychologues et autres cliniciens susceptibles d accompagner sans intrusion effractante la mue corporelle, psychosexuelle et sociale de l adolescent» (5). Au moment de la découverte de sa propre sexualité, l adolescent va prendre conscience qu il est capable de se reproduire. L adolescent va découvrir les conséquences et les risques qui sont liées à cette sexualité. Pour que l adolescent puisse s épanouir pleinement dans sa sexualité, il parait important de prévenir les risques qui l accompagnent. Notamment le risque de grossesse. De nos jours, avoir le choix d une grossesse est quelque chose qui nous parait naturel et qui pourtant à fait l objet de lutte et de combats depuis de nombreuses années. Cette capacité d avoir le choix de maitriser la fécondité est une chance qui s offre à chacun et qui doit être comprise par chaque adolescent qui débute sa sexualité. En pratique, il ne suffit pas qu il y ait des lois et des moyens de contraception pour éviter les IVG. 2.3 LE MANQUE D INFORMATION DES ADOLESCENTS Le risque de grossesse non désirée est important chez les adolescents. Plusieurs facteurs sont potentiellement responsables et font obstacle à une contraception efficace au moment de l adolescence. Parmi eux, on retrouve la difficulté d accès à la contraception liés à l absence ou la faiblesse de ressources financières ainsi qu à un besoin fort de confidentialité voire de secret autour de la vie sexuelle. Les différentes lois et décrets assurant la gratuité et la confidentialité ont pour but d améliorer ce point. Le rapport de 2006 «Pour une meilleure prévention de l IVG chez les mineures» fait état des nombreux obstacles à une contraception efficace au moment de l adolescence. En 15

dehors de l absence ou la faiblesse des ressources financières et du besoin de confidentialité très présent, il apparait aussi une vulnérabilité et une sous-information au commencement de leur vie amoureuse chez les adolescents (4). On apprend aux jeunes à traverser les rues sans se faire renverser, mais on ne leur apprend pas à débuter leur vie sexuelle sans rencontrer les écueils que celle-ci peut receler (6). 3 LE ROLE DU GENERALISTE DANS L INFORMATION SUR LA CONTRACEPTION AUPRES DES ADOLESCENTS Si l IVG de la femme adulte cache souvent une ambiguïté face à la reproduction et un désir inconscient de grossesse, voire un accident de contraception, en revanche, l IVG de la femme jeune recouvre habituellement un manque de connaissances qui est confirmé par de nombreuses enquêtes. En classe de troisième, deux tiers des jeunes filles pensent que les premiers rapports ne sont pas fécondants, et les trois quarts sont persuadées qu il est impossible d être fécondée lorsqu on a un rapport pendant les règles. Ainsi le manque d information des adolescents concernant les différents moyens de contraception, leur utilisation, la conduite à tenir en cas d urgence ainsi que leurs difficultés à estimer les risques peuvent conduire à des grossesses non désirées. L éducation et l information des adolescents sont donc indispensables. 16

Les adolescents reçoivent de manière à la fois active et passive des informations multiples en matière de sexualité. Les messages reçus et véhiculés sont parfois erronés ou incomplets et il est parfois difficile de faire le tri dans ce flot d information. 3.1 LA PLACE DU MEDECIN GENERALISTE Le professionnel de santé le plus consulté demeure le médecin généraliste : 8 jeunes sur 10 lui ont rendu visite au moins une fois dans l année (7). Parmi les nombreuses sources d informations des adolescents, le médecin généraliste pourrait jouer un rôle important dans l amélioration de l information des jeunes sur la contraception et leur accompagnement. Son rôle est important dans la mesure où il est l un des principaux prescripteurs des moyens de contraceptions qui sont pour la plupart soumis à une prescription médicale et nécessitent parfois un suivi clinico-biologique particulier. Par ailleurs des informations importantes doivent être délivrées concernant leur diversité, leur utilisation et la conduite à tenir en cas d urgence (échec de ce moyen de contraception, mésusage, défaut d utilisation). Choisir un moyen de contraception adapté au mode de vie de l adolescent et au souhait du couple nécessite une prise en charge globale, une réévaluation fréquente des besoins, une éducation thérapeutique (8). Favoriser le dialogue avec le médecin généraliste permettrait d informer l adolescent avec un discours adapté à son âge, de répondre à ses questions, de corriger les idées fausses et d aborder des sujets qu il n ose pas aborder avec ses parents ou à l école, de créer une relation de confiance avec le médecin généraliste pour qu il soit un interlocuteur privilégié au moment où l adolescent aura un besoin de contraception ou en cas d échec de contraception ou de situation à risque de grossesse non désirées. 17

3.2 COMMENT ABORDER LA CONTRACEPTION AVEC LES ADOLESCENTS? Aborder le sujet de la contraception avec les adolescents n est pas si simple en pratique et le médecin généraliste peut se trouver confronter à plusieurs difficultés (refus des parents, pudeur de l adolescent par gêne ou parce qu il ne se sent pas concerné, nombreux sujets nécessitant d être abordé de manière adapté au profil et à l âge de l adolescent ) Il se pose différentes questions sur la mise en place de cette information : Est-ce le rôle du généraliste d intervenir sur ces sujets? A partir de quel âge commencer à informer les adolescents sur ces sujets? A quelle fréquence? Comment aborder ces sujets avec eux de la manière la plus adaptée? Ainsi recueillir l avis des adolescents sur leurs besoins et leurs attentes concernant une information sur la contraception qui pourrait être délivrée de manière plus importante par leur médecin généraliste parait indispensable afin d intervenir de manière constructive et sans maladresse. Comment les adolescents souhaitent-ils être informés sur la contraception par leur médecin généraliste? 18

OBJECTIF DE L ETUDE L objectif de l étude est de savoir comment les adolescents souhaitent être informés sur la contraception par leur médecin généraliste? La forme (la manière) : À partir de quel âge? À quel moment de leur vie amoureuse? À l initiative de qui? Avec qui? Veulent-ils des consultations dédiées? À quelle fréquence? Le fond (le contenu) : De quoi veulent-ils parler? 19

MATERIELS ET METHODES Nous avons réalisé une étude épidémiologique descriptive transversale auprès d adolescents de trois niveaux scolaires différents (en quatrième, en seconde et en terminale) dans des collèges et des lycées publics d enseignement général des Yvelines. 1 ELABORATION DU QUESTIONNAIRE 1.1 CONSTRUCTION DU QUESTIONNAIRE Les données auprès des adolescents ont été recueillies à l aide d un questionnaire de 12 questions précédées d une brève introduction rappelant que cette étude était réalisée dans le cadre d une recherche en médecine générale et que les réponses étaient anonymes. Les différentes questions permettaient d explorer différents aspects de la problématique : Caractéristiques des adolescents 1- Quel est votre âge? (réponse libre) 2- Quel est votre sexe? (féminin/masculin) 3- Dans quelle classe êtes-vous? (réponse libre) Fiabilité du médecin généraliste 4- Pensez-vous qu un médecin généraliste est une personne fiable pour parler de contraception? (oui/non) 20

La demande des adolescents 5- Souhaiteriez-vous recevoir des informations sur la contraception par votre médecin généraliste? (oui/non) La manière de recevoir l information 6- A partir de quel âge pensez-vous que le médecin généraliste doit commencer à aborder le thème de la contraception avec les jeunes? (1 seule réponse) (moins de 8ans/ 8 ans/ 9ans/ 10 ans/ 11 ans/ 12 ans/ 13 ans/ 14 ans/ 15 ans/ 16 ans/ 17 ans/ 18 ans ou plus) 7- A quel moment de leur vie pensez-vous que les jeunes doivent commencer à recevoir une information sur la contraception par leur médecin généraliste? (Avant leurs premières relations sentimentales/ Après le début de leurs premières relations sentimentales) 8- Si vous deviez aborder le sujet de la contraception avec votre médecin généraliste, que préféreriez-vous? (Que votre généraliste vous propose d en parler? / Que ce soit vous qui demandiez à en parler au moment où vous en avez envie ou besoin? ) 9- Si vous abordez le sujet de la contraception avec votre médecin généraliste, avec qui préféreriez- vous que ces consultations aient lieu? (1 seule réponse) (Avec l un de vos parents/ Avec un accompagnant de votre choix/ Seul/ Avec votre petit(e) ami (e)) 10- Aimeriez-vous que soient mises en place des consultations dédiées, c'est-à-dire des consultations dont le but principal est de parler de contraception avec votre médecin généraliste? (Oui/Non) 11- Pensez-vous qu il soit utile de proposer de parler de contraception régulièrement avec votre médecin généraliste afin de pouvoir répondre à d éventuelles interrogations? (Oui/ Non) - si oui, à quelle fréquence? (plusieurs fois par an/ tous les ans/ tous les deux ans/ autres (précisez) 21

Le contenu de l information : 12- Parmi ces sujets liés à la contraception, citez-en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? (L avortement/ L utilisation du préservatif masculin/ L homosexualité/ Le rapport sexuel/ Les règles/ L amour/ L utilisation de la pilule/ Le plaisir/ L implant contraceptif/ Le patch contraceptif/ Le préservatif féminin/ Le stérilet/ L infertilité/ La grossesse/ La transformation du corps/ L hygiène/ La puberté/ La beauté/ La séduction/ Les infections sexuellement transmissibles/ La puberté/ La violence sexuelle/ La fertilité et le cycle menstruel/ La virginité/ Autres (précisez)) 1.2 VALIDATION DU QUESTIONNAIRE Le questionnaire a été relu par plusieurs médecins et pré testé sur une dizaine de jeunes adultes et d adolescents de notre entourage. Ce questionnaire a été soumis à l approbation d un comité d éthique : le projet a obtenu un avis éthique favorable de la part des membres du Comité de Protection des Personnes «Ile-De-France 2» présidé par le Dr MAMZER-BRUNEEL lors de la réunion du 1er octobre 2012. Le projet a été ensuite soumis au médecin responsable départemental des Yvelines de l inspection académique le Dr MAURIN et à son adjointe le Dr DESPIN. Puis le projet a obtenu un avis favorable de Monsieur COIGNARD Directeur académique des services de l'éducation nationale. 22

2 REALISATION PRATIQUE DE L ETUDE 2.1 ECHANTILLONNAGE : ETUDE MULTICENTRIQUE ET RANDOMISEE Nous avons choisi de proposer ce questionnaire à des adolescents de différentes tranches d âge en partant de l hypothèse que les avis pourraient différer selon les âges. Ainsi ce questionnaire a été proposé à des adolescents de différentes classes de quatrièmes, secondes et terminales générales. Parmi l ensemble des collèges et lycées généraux des Yvelines, un tirage au sort aléatoire a été réalisé sur le site www.dcode.fr (9), nous permettant d obtenir un classement aléatoire de l ensemble des collèges et des lycées publics des Yvelines (10). Les chefs d établissements ont ensuite été contactés par mail et par téléphone afin de leur présenter le projet et d obtenir leur accord pour la réalisation de cette étude. Nous avons contactés successivement les différents établissements dans l ordre de la liste jusqu à obtenir un minimum de trois classes par niveau. En cas de refus, nous contactions l établissement suivant sur la liste. Au total, nous avons contacté quatre collèges et cinq lycées. En effet nous avons été confrontés au refus des chefs d établissement d un collège et d un lycée, le premier pour des raisons morales (interroger des élèves de quatrième sur le sujet de la contraception était jugé choquant), le second pour des raisons de difficultés d organisation (les problèmes rencontrés avec certains élèves de l établissement laissaient peu de temps à la réalisation de cette étude dont le sujet n était pas jugé comme prioritaire). Par ailleurs un lycée de plus a dû être contacté car l un des trois premiers ne comportait pas de classe de terminales générales. Une classe de quatrième, de seconde et de terminale générale a ensuite été tirée au sort parmi l ensemble des classes du niveau correspondant dans chaque établissement scolaire grâce au site www.dcode.fr. 23

2.2 RECUEIL DES DONNEES La passation des questionnaires a été réalisée entre février et mars 2013. En pratique, les infirmières scolaires de chaque établissement ont distribué un texte d information aux élèves de chaque classe tirée au sort (Annexe 2). Celui-ci avait pour but d informer les élèves et les parents du sujet de l étude, de son approbation par un comité d éthique, par le Directeur académique des services de l'éducation nationale, par le médecin responsable départemental de l inspection d académique et par le chef d établissement. Il était rappelé que l adolescent était libre d y participer, que les réponses étaient anonymes. Les parents s opposant à la participation de leur enfant étaient invités à le signaler à l infirmière scolaire. En pratique aucun refus n a été clairement émis par les parents ou les élèves. Toutefois dans l une des classes de quatrième, le questionnaire n a été distribué qu aux élèves dont les parents avaient signé le mot d information soit 12 élèves sur une classe comptant 26 élèves au total. Il est impossible de savoir si l absence de signature signifiait que les parents n avaient pas lu l information ou s ils s étaient opposés à la participation des élèves. Quelques jours plus tard, le questionnaire était distribué aux élèves par l infirmière scolaire ou moi-même à l occasion d un cours réunissant la classe entière. Un nouveau texte d information était lu aux élèves, juste avant la distribution des questionnaires, afin de leur rappeler qu ils avaient la liberté de participer ou non à l enquête et que leurs réponses étaient anonymes et confidentielles. L intervention durait une dizaine de minutes. 3 ANALYSE STATISTIQUE La saisie des données a été réalisée à l aide du logiciel Epidata. Les résultats ont été secondairement transférés dans une feuille de calcul Microsoft Excel. 24

L analyse statistique comporte une analyse descriptive univariée de l ensemble des variables du questionnaire. Les réponses manquantes sont mentionnées. Les réponses ininterprétables n ont pas été prises en compte (par exemple lorsque le nombre de réponses cochées ne correspondait pas au nombre de réponse demandé). Les variables qualitatives ont été comparées en utilisant le test du Chi-2 ou le test exact de Fisher si ce premier ne s appliquait pas. Toutes les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel STATA version 10.1. 25

RESULTATS 1 CARACTERISTIQUES DE L ECHANTILLON (questions 1,2 et 3) Le questionnaire a été distribué à 264 élèves de trois collèges et quatre lycées publics des Yvelines. L ensemble des élèves à qui ce questionnaire a été distribué y ont répondu. La répartition des élèves était la suivante : 55 élèves de quatrième générale : 23 élèves au collège Le Cèdre au Vésinet 20 élèves au collège Arthur Rimbaud à Aubergenville 12 élèves au collège Le Corbusier à Poissy 129 élèves de seconde générale : 28 élèves au lycée Le Corbusier à Poissy 35 élèves au lycée Léopold Sédar Senghor à Magnanville 33 élèves au lycée Vaucanson aux Mureaux 33 élèves au lycée Descartes à Montigny Le Bretonneux 80 élèves de terminale générale : 25 élèves au lycée Le Corbusier à Poissy 26 élèves au lycée Léopold Sédar Senghor à Magnanville 29 élèves au lycée Descartes à Montigny Le Bretonneux 26

La situation géographique des établissements est la suivante (Figure 1) : Figure 1 - Carte des établissements Le tirage au sort de plusieurs établissementss avait pourr but d obtenir un échantillon d élèves évoluant dans des milieux socio-économiques différents. 27

la figure 2. Les caractéristiques des élèves ayant répondus aux questionnaires sont synthétisées dans Figure 2 Caractéristiques des élèves Caractéristiques (n=264) Nombre ou valeur % En classe de quatrième (n=55) Sexe des élèves de quatrième (n=55) Masculin 28 50,9 Féminin 27 49,1 Âge (en année) des élèves de quatrième (n=55) Âges extrêmes 12-14 Âge moyen 13,4 Âge médian 13,0 En classe de seconde (n=129) Sexe des élèves de seconde (n=129) Masculin 59 46,1 Féminin 69 53,9 Ininterprétable 1 Âge (en année) des élèves de seconde (n=129) Âges extrêmes 14-18 Âge moyen 15,5 Âge médian 15,0 En classe de terminale (n=80) Sexe des élèves de terminale (n=80) Masculin 31 39,2 Féminin 48 60,8 Ininterprétable 1 Âge (en année) des élèves de terminale (n=80) Âges extrêmes 16-19 Âge moyen 17,2 Âge médian 17,0 Il n y avait pas de différence significative concernant la répartition des sexes entre les différents groupes de quatrième, seconde ou terminale (p= 0.387). 28

2 FIABILITE DU MEDECIN GENERALISTE (question 4) La majorité des élèves de chaque niveau considéraient le médecin généraliste comme quelqu un de fiable pour parler de contraception (Figure 3). Figure 3 - Pensez-vous qu'un médecin généraliste est une personne fiable pour parler de contraception? (n=261) Oui 86,3 Terminale (n=80) Non 13,8 pas de réponse 0,0 Oui 91,3 Seconde (n=126) Non 8,7 pas de réponse 0,0 Oui 78,2 Quatrième (n=55) Non 20,0 pas de réponse 1,8 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0 100,0 Pourcentage (%) Il n y avait pas de différence significative retrouvée dans les réponses des différents groupes de quatrième, seconde ou terminale (p=0.094). 29

3 LA DEMANDE DES ADOLESCENTS (question 5) Environ la moitié des élèves de chaque niveau souhaitaient recevoir des informations sur la contraception par leur médecin généraliste (Figure 4). Figure 4 - Souhaiteriez-vous recevoir des informations sur la contraception par votre médecin généraliste? (n=264) Oui 51,3 Terminale (n=80) Non 45,0 pas de réponse 3,8 Oui 51,2 Seconde (n=129) Non 45,0 pas de réponse 3,9 Oui 49,1 Quatrième (n=55) Non 47,3 pas de réponse 3,6 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 Pourcentage (%) Il n y avait pas de différence significative retrouvée dans les réponses des différents groupes de quatrième, seconde ou terminale (p=0.957). 30

4 LA MANIERE DE RECEVOIR L INFORMATION (questions 6,7,8,9,10 et 11) 4.1 L AGE La moyenne d âge à laquelle les adolescents pensaient que le médecin généraliste devait commencer à aborder le sujet de la contraception avec les jeunes était : 14,57ans (IC95% [14,26-14,88]) pour les terminales, 13,55ans (IC95% [13,17-13,92]) pour les secondes, 13,75ans (IC95% [13,26-14,24]) pour les quatrièmes. NB : Il faut noter que ces moyennes ne sont pas tout à fait exactes en raison des extrêmes. En effet, la variable n'était pas tout à fait continue mais compte tenu du faible nombre de réponses aux extrêmes («moins de 8ans» et «18 ans ou plus»), cela a été considéré comme négligeable au moment de l analyse. La distribution des âges choisis par les élèves de chaque niveau pour commencer à parler de contraception avec leur médecin généraliste sont présentées dans les Figures 5, 6 et 7. 31

Figure 5 - A partir de quel âge pensez-vous que le médecin généraliste doit commencer à aborder le thème de la contraception avec les jeunes? En Terminale (n=79) 40,0 35,0 34,2 30,0 Pourcentage (%) 25,0 20,0 15,0 10,0 8,9 13,9 19,0 20,3 5,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,3 2,5 0,0 Figure 6 - A partir de quel âge pensez-vous que le médecin généraliste doit commencer à aborder le thème de la contraception avec les jeunes En Seconde (n=126) 25,0 22,2 22,2 20,0 17,5 Pourcentage (%) 15,0 10,0 13,5 11,1 5,0 0,0 4,8 0,0 0,0 1,6 3,2 2,4 1,6 0,0 32

Figure 7 - A partir de quel âge pensez-vous que le médecin généraliste doit commencer à aborder le thème de la contraception avec les jeunes. En Quatrième (n=53) 30,0 28,8 25,0 25,0 21,2 Pourcentage (%) 20,0 15,0 10,0 7,7 9,6 5,0 0,0 1,9 0,0 3,8 0,0 0,0 0,0 0,0 1,9 En regroupant l âge à partir duquel le MG devrait commencer à aborder le thème de la contraception en cinq classes ( 12 ans, 13 ans, 14 ans, 15 ans et 16 ans), il existait une différence significative de la distribution selon le niveau scolaire (p=0.014). 33

4.2 LE MOMENT La majorité des élèves de chaque niveau pensaient que les jeunes devaient recevoir une information sur la contraception par leur médecin généraliste avant leurs premières relations sentimentales (Figure 8). Figure 8 - A quel moment de leur vie pensez-vous que les jeunes doivent commencer à recevoir une information sur la contraception par leur médecin généraliste? (n=263) Avant leurs premières relations sentimentales Après le début de leurs premières relations sentimentales pas de réponse 76,3 Terminale (n=80) 23,8 0,0 86,7 Seconde (n=128) 11,7 1,6 61,8 Quatrième (n=55) 36,4 1,8 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0 100,0 Pourcentage (%) Lorsque l on comparait les différents groupes de quatrième, seconde et terminale, on retrouvait une différence significative dans leur réponse (p=0.001). 34

4.3 LA PERSONNE QUI ABORDE LE SUJET S ils devaient aborder le sujet de la contraception avec leur médecin généraliste, la majorité des élèves de chaque niveau préfèreraient que ce soit le médecin généraliste qui leur propose d en parler (Figure 9). Figure 9 - Si vous deviez aborder le sujet de la contraception avec votre médecin généraliste, que préféreriez-vous? (n=262) que votre médecin généraliste vous propose d'en parler que ce soit vous qui demandiez à en parler au moment où vous en avez envie ou besoin pas de réponse 63,8 Terminale (n=80) 36,3 0,0 60,6 Seconde (n=127) 38,6 0,8 54,5 Quatrième (n=54) 45,5 0,0 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 Pourcentage (%) Il n y avait pas de différence significative retrouvée entre les différents groupes de quatrième, seconde ou terminale (p=0.552). 35

4.4 LES PERSONNES ACCOMPAGNANTES S ils abordaient le sujet de la contraception avec le médecin généraliste, la majorité des élèves de chaque niveau préfèreraient être seul avec le médecin (Figure 10). Figure 10 - Si vous abordez le sujet de la contraception avec votre médecin généraliste, avec qui préféreriez-vous que ces consultations aient lieu? (n=256) parents 6,5 Terminale (n=77) accompagnant 9,1 petit(e) ami(e) 7,8 pas de réponse 0,0 seul 76,6 parents 6,4 Seconde (n=125) pas de réponse 0,8 accompagnant 18,4 petit(e) ami(e) 13,6 seul 60,8 parents 11,1 Quatrième (n=54) pas de réponse 0,0 accompagnant 16,7 petit(e) ami(e) 20,4 seul 51,9 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0 Pourcentage (%) Il n y avait pas de différence significative retrouvée entre les différents groupes de quatrième, seconde ou terminale (p=0.083). 36

4.5 LA CONSULTATION DEDIEE Environ 1/3 des élèves souhaiteraient que soient mises en place des consultations dédiées, c est-à-dire des consultations dont le but principal est de parler de contraception avec leur médecin généralistes (Figure 11). Figure 11 - Aimeriez-vous que soient mises en place des consultations dédiées, c'est-à-dire des consultations dont le but principal est de parler de contraception avec votre médecin généraliste? (n=264) Oui 36,3 Terminale (n=80) Non 60,0 pas de réponse 3,8 Oui 36,4 Seconde (n=129) Non 62,0 pas de réponse 1,6 Oui 40,0 Quatrième (n=55) Non 56,4 pas de réponse 3,6 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 Pourcentage (%) Il n y avait pas de différence significative retrouvée entre les différents groupes de quatrième, seconde ou terminale (p=0.847). 37

4.6 EN PARLER REGULIEREMENT? Environ la moitié des élèves de chaque niveau, pensaient qu il était utile de parler de contraception régulièrement avec leur médecin généraliste afin de pouvoir répondre à d éventuelles interrogations (Figure 12). Figure 12 - Pensez-vous qu'il soit utile de parler de contraception régulièrement avec votre médecin généraliste afin de pouvoir répondre à d'éventuelles interrogations? (n=261) Oui 61,3 Terminale (n=80) Non 38,8 pas de réponse 0,0 Oui 49,6 Seconde (n=127) Non 49,6 pas de réponse 0,8 Oui 53,7 Quatrième (n=54) Non 46,3 pas de réponse 0,0 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 Pourcentage (%) Il n y avait pas de différence significative retrouvée entre les différents groupes de quatrième, seconde ou terminale (p=0.286). 38

4.7 LA FREQUENCE Parmi les élèves qui pensaient qu il était utile de parler de contraception régulièrement avec leur médecin généraliste, la majorité des élèves de chaque niveau souhaitaient en parler «tous les ans». La réponse qui était ensuite la plus citée était «plusieurs fois par an» (Figure 13). Figure 13 - Si oui, à quelle fréquence? (n=141) plusieurs fois par an 26,5 Terminale (n=49) tous les deux ans 6,1 autre (précisez) 8,2 tous les ans 59,2 Seconde (n=63) tous les deux ans 6,3 autre (précisez) 9,5 plusieurs fois par an 19,0 tous les ans 65,1 Quatrième (n=29) tous les deux ans 6,9 autre (précisez) 10,3 plusieurs fois par an 37,9 tous les ans 44,8 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 Pourcentage (%) 39

A noter : Les élèves avaient la possibilité de choisir de répondre «autres» en ce qui concernait la fréquence et de préciser leur réponse : En quatrième : 1 élève a répondu «tous les 50 ans», 2 «une fois par mois» En seconde : 3 élèves ont répondus «quand on en a besoin/envie», 2 «tous les 6 mois», 1 «toutes les semaines» En terminale : 2 élèves ont répondus «quand on en a besoin/envie», 2 «tous les 6 mois» Il n y avait pas de différence significative retrouvée entre les différents groupes de quatrième, seconde ou terminale, ni en ce qui concerne l utilité de parler de contraception régulièrement (p=0.286), ni en ce qui concerne la fréquence (p=0.635). 40

5 PREFERENCE SUR LES SUJETS A ABORDER EN RAPPORT AVEC LA CONTRACEPTION (question 12) Tous les sujets proposés ont été cités par les élèves. Le thème des IST est le plus cité quel que soit le niveau (Figures 14, 15, 16 et 17). Figure 14 - Parmi ces sujets liés à la contraception, citez-en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? En Terminale (n=67) les IST l'utilisation de la pilule l'avortement le rapport sexuel l'infertilité l'hygiène la grossesse l'implant contraceptif le patch contraceptif fertilité et cycle menstruel la transformation du corps les règles le préservatif masculin la puberté le stérilet la virginité la séduction le plaisir l'amour la beauté le préservatif féminin l'homosexualité autres (précisez) la violence sexuelle pas de réponse 6,5 6,0 5,5 5,0 5,0 4,5 3,5 2,5 2,5 2,5 2,0 2,0 1,5 1,5 1,0 1,0 0,5 0,5 0,5 0,5 0,0 0,5 10,1 17,6 17,1 0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 Pourcentage (%) A noter : En terminale, un seul élève a répondu «autres» et a précisé qu il souhaiterait voir aborder «les contre-indications médicales de la contraception». De plus, 13 réponses étaient ininterprétables : 6 élèves avaient donné trop peu de réponses, 7 en avaient donné trop. 41

Figure 15 - Parmi ces sujets liés à la contraception, citez-en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? En Seconde (n=113) les IST l'utilisation de la pilule l'avortement le rapport sexuel la grossesse l'hygiène la virginité l'amour les règles le préservatif masculin la puberté l'infertilité le patch contraceptif la séduction la violence sexuelle la transformation du corps le préservatif féminin fertilité cycle menstruel la beauté l'implant contraceptif le plaisir le stérilet autres (précisez) l'homosexualité pas de réponse 3,2 3,2 2,9 2,7 2,4 2,4 2,4 1,8 1,8 1,5 1,2 0,9 0,0 0,0 0,0 5,9 5,0 4,7 4,7 4,7 4,7 7,4 9,4 10,0 17,1 0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 Pourcentage (%) A noter : En seconde, 16 réponses étaient ininterprétables : 7 élèves avaient donné trop peu de réponses, 9 en avaient donné trop. 42

Figure 16 - Parmi ces sujets liés à la contraception, citez-en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? En Quatrième (n=43) les IST la grossesse le rapport sexuel le préservatif masculin la puberté les règles l'avortement l'utilisation de la pilule la transformation du corps la violence sexuelle le plaisir l'homosexualité la séduction l'hygiène le préservatif féminin la virginité fertilité et cycle menstruel l'infertilité l'implant contraceptif le stérilet le patch contraceptif l'amour autres (précisez) la beauté pas de réponse 3,1 3,1 3,1 2,4 2,4 2,4 1,6 1,6 1,6 1,6 0,8 0,8 0,8 0,0 0,0 0,8 7,9 7,1 7,1 6,3 5,5 4,7 10,2 10,2 15,0 0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 Pourcentage (%) A noter : En quatrième, 12 réponses étaient ininterprétables : 5 élèves avaient donné trop peu de réponses, 7 en avaient donné trop. 43

Figure 17 - Parmi ces sujets liés à la contraception, citez-en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? Tous niveaux (n=223) Quatrième (n=43) Seconde (n=113) Terminale (n=67) les IST 15,0 17,1 17,6 l'utilisation de la pilule 5,5 10,0 17,1 l'avortement 6,3 9,4 10,1 le rapport sexuel 10,2 7,4 6,5 la grossesse 10,2 5,9 5,0 le préservatif masculin 7,9 4,7 2,5 les règles 7,1 4,7 2,5 l'hygiène 2,4 5,0 5,5 la puberté l'infertilité la transformation du corps le patch contraceptif l'implant contraceptif la virginité fertilité et cycle menstruel la séduction l'amour la violence sexuelle le plaisir le préservatif féminin le stérilet l'homosexualité la beauté autres (précisez) pas de réponses 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 Pourcentage (%) Les différents sujets proposés ont ensuite été regroupés en cinq thèmes afin de pouvoir établir quels étaient les principaux centres d intérêts des adolescents : Risques liés à la sexualité : «l avortement», «les infections sexuellement transmissibles», «la violence sexuelle» 44

Moyens de contraception: «l utilisation du préservatif masculin», «l utilisation de la pilule», «l implant contraceptif», «le patch contraceptif», «le préservatif féminin», «le stérilet» Sentiments : «l homosexualité», «l amour», «le plaisir», «la beauté», «la séduction» Physiologie du corps humain: «le rapport sexuel», «les règles», «l infertilité», «la grossesse», «la transformation du corps», «l hygiène», «la puberté», «la fertilité et le cycle menstruel», «la virginité» Autres. On constate que le thème dont les sujets ont été le plus fréquemment cités est celui des «risques liés à la sexualité» quel que soit le niveau. Ensuite les deux thèmes «la physiologie du corps humain» et les «moyens de contraception» sont cités de manière équivalente. Il n y avait pas de différence significative retrouvée concernant les réponses des différents niveaux (p>0,005) (Figure 18). 45

Figure 18 - Parmi ces sujets liés à la contraception, citez-en 3 que vous souhaiteriez aborder avec votre médecin généraliste? Par thème et par niveaux (n=223) Terminale (n=67) Physiologie 20,2 Moyens de contraception 27,3 Risques liés à la sexualité 47,7 Sentiments 4,7 Seconde (n=113) Moyens de contraception 19,0 Physiologie 21,6 Risques liés à la sexualité 48,9 Sentiments 10,5 Quatrième (n=43) Moyens de contraception 17,2 Physiologie 28,1 Risques liés à la sexualité 44,4 Sentiments 10,3 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 Pourcentage (%) 46

DISCUSSION 1 PRINCIPAUX RESULTATS 1.1 PLACE DU MEDECIN GENERALISTE DANS L INFORMATION SUR LA CONTRACEPTION 1.1.1 FIABILITE DU MEDECIN GENERALISTE Dans notre étude, la majorité des adolescents considéraient leur médecin généraliste comme fiable pour parler de contraception (86,3% en terminale, 91,3% en seconde, 78,2% en quatrième). Ce résultat est important dans le contexte des derniers mois où la capacité des médecins généralistes à prescrire certains moyens contraceptifs tels que les pilules de troisième et de quatrième générations ont été remises en cause. Ce questionnaire a été passé dans ce climat où le médecin généraliste était décrédibilisé. Une récente enquête ayant pour but d évaluer la confiance qu accordent les français aux différents professionnels de santé, a montré que 91% des Français font confiance à leur médecin généraliste (11). Ces résultats sont encourageants en ce qui concerne la confiance que les adolescents accordent à leur médecin généraliste en particulier pour parler de contraception. 1.1.2 LES ADOLESCENTS SONT DEMANDEURS D UNE INFORMATION PAR LEUR MEDECINS GENERALISTE 1.1.2.1 La demande des adolescents mitigée Dans notre étude, la moitié des adolescents étaient demandeurs d une information sur la contraception par leur médecin généraliste (51,3% en terminale, 51,2% en seconde, 49,1% en quatrième). Nous pouvons en déduire que la contraception est un sujet qui préoccupe les adolescents, y compris les plus jeunes. 47

Ces résultats sont en accord avec ceux retrouvés dans une thèse réalisée en 2011 auprès d adolescentes de 14 à 20ans qui montrait que 67,1% des jeunes filles aimeraient recevoir plus d information sur la contraception par leur médecin généraliste (12). Cependant dans notre étude, l autre moitié des adolescents interrogés n étaient pas demandeurs d une information sur la contraception par le médecin généraliste. Cela nous permet de nous interroger sur les deux aspects de la question. N étaient-ils pas demandeurs de l information sur la contraception en elle-même ou du fait que celle-ci soit délivrée par le médecin généraliste? Concernant l information sur la contraception, nous pouvons supposer que certains adolescents ne souhaitent pas obtenir d information sur la contraception car ils s estiment suffisamment informés. Toutefois différentes études montrent que malgré des sources d informations multiples que nous évoquerons plus tard, il existe un manque de connaissance ou des connaissances erronées en matière de contraception. En effet, une enquête téléphonique réalisée par l INPES en 2007 intitulée «les français et la contraception» a permis d interroger un échantillon national représentatif de la population française âgée de 15 à 75ans, de 2004 personnes interrogées du 27 janvier au 7 février 2007. Elle mettait en évidence de nombreuses lacunes et connaissances erronées en matière de contraception (13). Parmi celles-ci : Près d un français sur deux ne connaissaient pas les moyens de contraceptions tels que le patch, l implant et l anneau vaginal. 48