L alternance I. Définition Selon S. Raynal et A. Rieunier, elle est d abord définie comme un dispositif de planification de la formation basée sur un principe d interactions entre des situations de formation et les situations de production. Plus précisément selon Philippe Perrenoud l'alternance désigne le va et vient d'un futur professionnel entre deux lieux de formation, d une part en institut de formation initiale, d autre part, un ou plusieurs lieux de stages. Selon GEAY, il distingue quatre dimensions : La dimension institutionnelle (partenariat contractualisé entre l école et l entreprise) La dimension didactique (le métier et l expérience sont à la base de la démarche de formations) La dimension pédagogique (partage des savoirs entre les enseignants de l école et le tuteur en stage) La dimension personnelle (prise d initiatives en milieu professionnel grâce à la théorie acquise à l école et en autodidacte) II. Les différents types d alternance On distingue quatre types d alternance : - L alternance fusions ou la théorie et la pratique on lieu sur le même site mais celle-ci est exclue du champ qui nous intéresse - L'alternance juxtapositive, celle-ci fait cohabiter deux lieux de formation, donc deux système d'information distincts sans liens pédagogiques - L alternance associative ou alternance approchée, les partenaires de formation école et lieu de stage orientent la formation vers un même objectif - L alternance articulations (alternance réelle ou un integratuve), ou les liens entre les lieux de formations sont assurés par l utilisation des expériences mutuelles dans l un et l autre des lieux III. Les liens avec la formation 1. Illustration concrète de l alternance par rapport à la formation en soins infirmiers Véritable moyen d apprentissage professionnel, l alternance offre la possibilité à l apprenant d occuper une place centrale. Cette alternance de fréquences théoriques et professionnelles lui permet de mettre son savoir au profit de son savoir-faire et inversement. Pour qu elle soit 1
efficiente, l alternance doit à terme permettre le développement de compétences. Par elle, l enseignement mené à l IFSI et les activités et professionnelles réalisées sur les lieux de stage prennent du sens. Des liens sont tissés entre ces deux entités structurelles et permettent l élargissement des connaissances. C est compétence transférable en situation professionnelle construise les compétences professionnelles. Ce que nous apprenons par l institut de formation n est pas de même nature que ce que nous apprenons par le terrain ils participent tous deux à la construction des savoirs professionnels. Le rôle de l alternance et de dispenser les apports théoriques nécessaires à l acquisition de capacité transférable pour produire l émergence de compétences dans l expérience en stage. Les stages successifs s inscrivent dans un processus continu de formation, ils ne juxtaposent pas non plus. L'alternance des périodes à l IFSIavec les stages en milieu professionnel, permet à chaque fois, l'acquisition d'un nouveau niveau de performance. À condition que l'apprenant puisse mettre en avant ses nouvelles capacités en situation de travail, et ceci dans une logique et une vitesse de progression qui devrait lui être propre. Mais il l IFSI doit se trouver en amont de l acquisition de ce savoir-être par un apport théorique pour que l étudiant comprennent et puissent réajuster une attitude et non être dans la seule imitation des postures professionnelles qu il côtoie au cours des stages. L alternance et la réponse pédagogique la mieux adaptée à la formation initiale des infirmiers. Les inter-relations entre les professionnels qui gravitent autour de l étudiant sur les lieux de stage et l IFSI majorent les moyens mis à la disposition du développement des connaissances, des capacités et des compétences. 2. Difficultés et limites Nous pensons qu il est pertinent d évoquer les difficultés rencontrées pour trois types d acteurs au moment du stage, élément-clé de l alternance. a. Les étudiants Ils se considèrent parfois comme simples témoins et manifestent de nombreuses insatisfactions. Ils observent des dysfonctionnements dans l accueil, le manque de disponibilité, de motivation et de participation de la part des professionnels, ainsi qu une exigence surestimée dans leurs attentes. Il existe également selon eux un écart, voir une divergence entre la réalité du terrain et la théorie. 2
La non prise en compte du projet professionnel lors des affectations de stage est également avancée, et il apparaît qu une réelle difficulté à évaluer et visualiser l acquisition des différentes compétences lors des stages ponctuent leur formation. b. Les infirmiers et cadres du terrain Un manque de motivation, d implication, de connaissances et de capacités sont déplorées par les professionnels vis-à-vis des étudiants. En effet, il est remis en cause la motivation profonde de ces derniers, qui semble aujourd'hui pour eux, ne plus appartenir à l'ordre de la vocation mais plutôt d une simple filière universitaire. Il regrette les mises en situation professionnelle, et critiquent les formateurs qui ne seraient pas suffisamment présent et vecteur d informations sur la réalité du terrain. Une vraie volonté de rencontres plus fréquentes et organisée par secteur d activité émerge de la liste de leurs réclamations. Il semble également dénoncé l incompétence des nouveautés diplômées, qui, mises en parallèle de leur surcharge de travail, amène à une vraie difficulté de formation. Il s oppose fermement à la désignation forcée des tuteurs de stage. Et quand le cas d une réelle implication existe, un manque de reconnaissance manifeste et apparemment à déplorer. Ils sont aussi d avis qu il persiste une réelle inadéquation entre projet personnel de l étudiant et lieu de stage imposé (qui serait alors souvent une source de démotivation et de désengagement). c. Les formateurs Pour eux, la nécessité d améliorer et d approfondir le lien préexistant entre théorie et pratique est primordiale. Dans cette même visée, ils pointent du doigt un vrai besoin de rapprochement entre l école et le terrain pour donner encore plus de sens à la formation. La mise en place d un référentiel commun entre formateurs et professionnels serait également souhaitable. Ils se plaignent de la modification du niveau vocationnel des étudiants qui se concentrent parfois plus sur leurs droits sur leurs devoirs. Conclusion : On observe finalement des revendications multiples de parler d autre des acteurs de la formation IDE. Une incompréhension forte, qui serait peut-être la conséquence d une résistance au changement. Il existe selon nous une nécessité d établir un socle de réflexion commune et pluripartite dans la construction de la formation dans le but de combattre le manque de connaissance à l égard de ce nouveau référentiel. 3
IV. Les liens avec les notions de compétences, de tutorat et les théories de l apprentissage 1. L alternance et les compétences L alternance mais en complémentarité de mode de formation. L un que l on peut qualifier le système école est centrée sur les connaissances, alors que l autre, qui serait le système travail et plus centré sur les compétences. Les compétences sont des savoirs qui s acquièrent en contexte et qui ne peuvent pas s apprendre à l école. La compétence nécessite donc la pratique, l action, en plus des savoirs théoriques, techniques et méthodologiques. Une compétence est plus complexe qu un savoir. C est un fonctionnement global, une capacité à mobiliser de nombreux savoir de sources différentes pour surmonter un problème. Ce qui permet l alternance par la confrontation au réel, la réalité du terrain, est à transmission d une expérience. L expérience dans son premier sens signifie «ce sortir les périls», et la compétence et bien ce qui est mis en jeu pour résoudre les problèmes. Les situations, toutes différentes les unes des autres, laissent place à une certaine autonomie et une certaine prise d initiative qui peut être également une prise de risque qui va être guidé par la compétence. L accumulation des expériences permet de structurer cette compétence qui ce forme donc avec le temps. 2. Le tutorat Tout d abord, le tutorat est une relation formative entre un encadrant, le tuteur, et un alternant, une personne en apprentissage. Lors de l alternance, le tuteur tient un rôle pourtant. Il doit faire expérimenter le choc du réel, c est-à-dire qu on est directement et sans intermédiaire l alternant avec la réalité. Ce dernier organise alors son travail pour qu il soit formateur et non une simple succession de tâches répétitives. Il est le maître de sa formation. Le tuteur ce fie au référentiel de compétences élaborées en partenariat avec l école pour organiser des activités dans un ordre de complexité croissante. Sur cette base, tous deux pourront se transformer en praticiens réflexifs au fur et à mesure des difficultés, des questionnements, des analyses. Dans l alternance, l étudiant doit, avec l aide du tuteur, réfléchir sur son expérience ce qui lui permet de faire des liens entre la pratique en entreprise et le savoir étudié à l école car d après Kolb l apprentissage expérientiel et le «processus par lequel une connaissance qui créé à travers la transformation de l expérience.» il faut alors que cette expérience soit réfléchie, c est pour cela qu il y a le dispositif de médiation pédagogie. Il faut alors que cette expérience soit réfléchie, c est pour cela qu il y avait dispositif de médiation pédagogique. 4
3. Alternance et théorie de l apprentissage Pour Piaget il y a deux types d apprentissage qui prédominent : Le type réussite-compréhension et le type compréhension-réussite qui se développe au cours de la vie. Le type réussite-compréhension correspond à celui de alternance et est également celui utiliser en entreprise. On distingue trois types d alternance : l alternance inductive, l alternance déductive, et l alternance interactive. L alternance inductive et la forme élémentaire de l alternance, elle s appuie sur les principes que les alternants disposent d une expérience pratique acquise lors des périodes de stage. L alternance déductive est plutôt la forme d alternance retrouver à l école, elle est alors considérée comme un élargissement des travaux pratiques conventionnels et le stage permet d appliquer les savoirs intégrés à l école. Enfin, l alternance est une articulation entre le savoir acquis en stage et savoir acquis en formation. On peut également distinguer de type intelligence en lien avec l alternance et les théories de l apprentissage : intelligence pratique et l intelligence formalisatrice. L intelligence pratique est une déstabilisation du corps où l opérateur va chercher un retour à la normale par une mobilisation cognitive ou seulement pratique. L intelligence formalisatrice, quant à elle, est une intelligence liée à l action. Elle demande un travail de la pensée et permet d acquérir les savoirs théoriques, techniques et méthodologiques nécessaires. Le constructivisme, une autre théorie de l apprentissage, se manifeste par un processus de construction du savoir et non une simple compilation de connaissances qui sont liées les unes avec les autres. Comme le dit Bachelard dans «la formation de l esprit scientifique» «toute connaissance et réponse à une question, rien n est, tout est construit.» Seuls les savoirs peuvent être transmis directement, les savoir-faire sont accessibles par la pratique, en service dans le cas de l alternance. V. Points importants en tant que futur encadrant Nuance nécessaire dans ce que l élève peut apporter de bons ou de moins bons au sein du service. Être informé de façon juste et pertinente à l égard du référentiel mis en place Tolérance envers l apport théorique acquis par l étudiant en amont du stage. Prise de conscience de son rôle avant tout, de guidance et l encadrement. Nécessité de la mise en place d une relation, avec l étudiant, honnêtes et authentiques ou les difficultés sont évoquées de manière judicieuse pour avancer. S intéresser et s informer sur l évolution de la formation IDE pour être à jour. 5
VI. Conclusion L alternance est au cœur de notre formation, il n est pas question de la remettre en cause tant elle enrichit l apprentissage notre futur métier. En revanche, il paraît important de mettre en accord ses différents acteurs afin que le concept d implication professionnelle prenne tout son sens. 6