Concours Cgenial collège Dossier 5 ème option scientifique Collège E.L VALARD «La lutte contre le moustique s organise à la Martinique!» Avec le partenariat du centre de démoustication de la Martinique
INTRODUCTION En fin 2013 arrive en Martinique la maladie du chikungunya qui, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, a entraîné une grande épidémie causant de nombreux morts. Face à ce problème, une question s est imposée à nous, élèves de 5 ème scientifique : de l option Comment lutter contre les épidémies causées par les moustiques tout en préservant notre environnement? Dans une première partie, à l aide de notre partenaire (le Centre de Démoustication de la Martinique), nous avons découvert les moustiques ainsi que les maladies qu ils véhiculent puis nous avons sensibilisé nos camarades du collège sur les moyens d empêcher la propagation des épidémies. Dans une deuxième partie, nous avons cherché les meilleures solutions pour lutter contre les moustiques tout en respectant notre environnement.
PARTIE I : Découverte des moustiques ainsi que des maladies qu ils véhiculent et sensibilisation L intervention du Centre de Démoustication dans notre collège nous a permis d approfondir nos connaissances sur le moustique à la Martinique. Ainsi, nous savons qu il existe 22 espèces de moustiques connues en Martinique. Six d entre elles sont dites anthropophiles (qui piquent l Homme) dont 4 espèces sont vectrices de maladies dont : - Aedes aegypti qui transmet la dengue, le chikungunya, (zika) - Culex pipiens quiquefasciatus vecteur de la filariose - Anopheles aquasilis qui inocule le paludisme - Anopheles albimanus qui propage le paludisme ou la malaria. En Martinique nous sommes concernés par la dengue et le chikungunya, c est donc l Aedes aegypti qui nous dérange le plus. C'est un petit moustique, long de 5 mm environ, de couleur sombre que l'on peut reconnaître par les marques blanches bien visibles sur les pattes et un dessin en forme de lyre sur le thorax. Seule la femelle des moustiques pique ; notre partenaire nous a montré comment l identifier. Le mâle se distingue de la femelle par ses antennes poilues et la femelle par sa son abdomen de taille plus importante. Après l accouplement, pour assurer le développement de ses œufs, la femelle se nourrit de sang, riche en protéines. Lors de la ponte, la femelle Aedes aegypti dépose ses œufs sur une surface humide. Après une mise en contact avec l eau stagnante, le cycle de développement du moustique se déroule en 4 stades : Stades Œufs Durée du stade Quelques heures en fonction de l immersion Milieu de vie Surface humide Larves 3 jours Dans l eau Nymphes 2 jours Dans l eau Particularités Les œufs peuvent se conserver au sec jusqu à un an Respirent dans l eau grâce au syphon respiratoire et se nourrissent Vitvent dans l eau et respirent mais ne se nourrissent pas Adultes 1 à 2 mois Dans l air Vit 1 à 2 mois Alimentation Particules d algues et de phytoplancton Ne se nourissent pas Nectar pour les mâles Sang et nectar pour les femelles
Le Centre de Démoustication nous a alors confirmé que la premère action à mener pour éliminer les moustiques est la destruction des larves et des points d eau dans notre environnement. Suite à cette intervention, notre partenaire nous a confié la responsabilité d être des ambassadeurs auprès de nos camarades. Nous avons réalisé une campagne de sensibilisation sous forme de différents supports (affiches, bande dessinée, vidéo ).
PARTIE II : Les moyens de lutte contre les moustiques Suite à notre responsabilité d ambassadeurs, nous avons voulu aller plus loin en nous interrogeant sur la possibilité d éloigner les moustiques et par quels moyens. Nous avons retenu des hypothèses et entrepris de les vérifier par des expérimentations. A. REFLEXIONS 1 ère problème : Comment isoler les femelles de mâles? Nous avons essayé à l œil nu mais nous n avons pas réussi car ils bougeaient trop. Même morts, avec la loupe binoculaire nous avons tous obtenu des résultats différents. Solution : Nous avons alors décidé de ne plus chercher à les différencier et, ainsi, toutes nos expériences seront réalisées avec des moustiques des deux sexes. Avantage : Nous gagnons du temps. 2 ème probl ème : Comment tester nos hypothèses en toute sécurité? Nous avons essayé de capturer les moustiques à l aide d un «aspirateur à moustiques». Il était trop difficile de les attraper car ils bougeaient trop vite. De plus, ils pouvaient s échapper et risquer de nous piquer. Solution : Pour ne pas manipuler les moustiques, nous avons décidé de les prendre sous forme larvaire. On déposera, dans un bidon au milieu du montage, un récipient contenant des larves qui deviendront des moustiques adultes à l intérieur du montage fermé. Ces larves seront déposées dans le montage, 4 jours avant la réalisation des expériences. Notre montage comportera 3 bidons : un bidon témoin, un bidon test et un bidon «0» où seront placées les larves. Chaque bidon extérieur sera doté d une ouverture amovible par laquelle on introduira de l eau sucrée pour nourrir les moustiques. L ouverture et la fermeture seront réalisées à partir de ruban auto agrippant en rouleau. Cette ouverture devra être transparente pour permettre une observation de l expérience. Les montages ont été réalisés à partir de matériaux de récupération (développement durable) : - Bidons d eau de javel de 5L (opaques) - Bidons de liquide vaisselle ou de liquide de refroidissement de 5L - Bouteilles d eau de source d 1,5L.
Schéma du montage Bidon témoin avec eau sucrée Bidon «0» avec larves Bidon test avec eau sucrée Avantages : Personne ne se fait piquer. 3 ème problème Où trouver les larves de moustiques? Ayant déjà vu des moustiques près de cetaines salles de classe, nous avons d abord fait la chasse aux larves dans notre collège, mais à notre grande surprise nous n en avons pas trouvé. Il n y a pas de gîtes d eau à notre portée, ils se situent probablement dans les gouttières. Nous avons alors informé les agents du collège afin qu ils fassent le nécessaire. Mais notre problème n était pas résolu. Solution : Nous avons alors décidé d écrire un courrier à notre partenaire afin qu ils nous fournissent des larves de moustiques. Nous avons reçu une réponse positive mais nous avons fortement été encouragés à ramener des larves de moustiques prélévées dans notre environnement. Nous sommes alors devenus de vrais chasseurs de larves et nous amenions à tour de rôle des larves prélévées autour de nos maisons. Toutefois, à notre avis, le nombre n était pas suffisant pour émettre des conclusions. Nous avons alors sollicité les élèves du collège à nous en ramener. Avantage : Nous participons à l élimination des gîtes à moustiques (nous sommes parfaitement impliqués dans notre rôle d ambassadeur).
B. EXPERIMENTATION 1 ère hypothèse : Refroidir une pièce D après ce que nous avons entendu, le froid chasse les moustiques. C est d ailleurs pour cela que certaines personnes achètent des climatiseurs pour pouvoir mieux dormir le soir. Nous allons alors vérifier l hypothèse : Nous pensons que les moustiques n aiment pas le froid. Spécificité du montage : Dans le compartiment test, il y a des glaçons pour le refroidir ; le compartiment témoin reste à température ambiante. Observation : Nous observons que les moustiques se sont dirigés dans le compartiment qui est à température ambiante sauf un qui est resté immobile au fond, puis s est réveillé plusieurs heures après. 6 Influence du froid sur les mous+ques Nombre de mous+ques 5 4 3 2 1 0 0 5 10 15 20 Temps en min montage témoin montage test montage zéro
Interprétation : Nous en déduisons que le froid fait fuir les moustiques. Conclusion : Il faudrait donc vivre dans un milieu constamment climatisé, au moins la nuit, même si nous reconnaissons que cette solution est coûteuse en énergie. 2 ème hypothèse : Obscurcir une pièce Nous avons entendu nos proches nous dire que l obscurité attire les moustiques. Lorsque nous avons pris connaissance de cette idée, nous avons émis l hypothèse suivante : Nous pensons que l obscurité attire les moustiques. Spécificité du montage : Le compartiment test est recouvert d un sac poubelle ; le compartiment témoin reste à découvert. Observation : Nous observons qu au bout de quelques minutes, la plupart des moustiques sont dans le compartiment placé dans l obscurité, sauf deux qui sont restés dans le compartiment «zéro». Le lendemain, tous les moustiques sont dans le compartiment test.
Nombre de mous+ques 7 6 5 4 3 2 1 0 Influence de l'obscurité sur les mous+ques 0 3 6 9 12 15 18 21 24 27 Temps (en min) ComparBment 0 ComparBment dans la luminosité (témoin) ComparBment dans l'obscurité (test) Interprétation : Nous concluons que l obscurité attire bien les moustiques. Conclusion : Nous nous sommes demandés comment adapter cette expérience à notre vie quotidienne. Il faudrait vivre constamment dans la lumière du jour mais cela est impossible car la nature fait qu il y a des jours et des nuits. Cette expérience n est donc pas transposable dans notre vie de tous les jours. 3 ème hypothèse : Parfumer une pièce Nous entendons souvent dire que certaines odeurs repoussent les moustiques. Sachant cela, nous avons décidé de tester l hypothèse suivante : Nous pensons que certaines odeurs repoussent les moustiques. Spécificité du montage : Dans le compartiment test, nous avons introduit un coton imbibé d huile essentielle de géranium odorant; le compartiment témoin reste sans odeur particulière. Pour que cette odeur ne se diffuse pas dans le reste du montage, la distance entre les deux bidons devra être de 500 mm minimum.
Observation : Nous observons qu à la fin de l expérience, la plupart des moustiques sont dans le compartiment témoin ne comportant pas de géranium. Influence du géranium sur les moustiques Nombres de moutiques 6 5 4 3 2 1 0 0 3 6 9 12 15 18 21 27 compartiment témoin compartiment test compartiment zéro Temps (en min) Interprétation : Nous concluons que le géranium repousse les moustiques. Conclusion : Pour vivre sans moustiques chez soi, la présence de diffuseurs de géranium peut être indispensable. Il faudrait maintenant savoir si d autres odeurs font fuir les moustiques. 4 ème hypothèse : Ventiler une pièce D après les renseignements que nous avons entendus, le vent immobilise et éloigne les moustiques. C est pour cela que certaines personnes utilisent les ventilateurs pour se protéger des moustiques. Alors nous allons vérifier cette hypothèse. Nous pensons que le vent repousse les moustiques.
Spécificité du montage : Devant le compartiment test, nous avons placé un ventilateur représentant le vent, nous avons laissé le compartiment témoin sans vent. Observation : Nous remarquons qu au fur et mesure que le temps passe les moustiques se figent dans le compartiment ventilé et sont cloués au sol. 14 12 10 8 6 4 2 0 Influence du vent sur les mous+ques montage témoin montage test montage zéro 1 2 3 4 5 6 7 8 Temps Interprétation : Nous en déduisons que les moustiques sont bien repoussés par le vent temporairement. Conclusion : Il faudrait constamment vivre dans des maisons ventilés ou utiliser des ventilateurs. Toutefois, cette situation ne participe pas au développement durable sauf si nous utilisons l énergie photovoltaïque.
CONCLUSION Grâce à ce projet, et particulièrement à l intervention de notre partenaire (le Centre de Démoustication), nous avons pu mieux connaître le moustique et savoir comment l empêcher de se reproduire, surtout en éliminant les points d eau stagnante. Après cette intervention, nous avons trouvé des moyens de repousser le moustique tels que la ventilation, la luminosité, la fraîcheur, la diffusion de géranium. Pour vivre idéalement sans moustique, il faudrait construire sur les hauteurs (la ventilation), avoir sa maison constamment éclairée et climatisée et enfin diffuser continuellement du géranium. Mais ces solutions sont parfois difficilement réalisables dans notre vie quotidienne car elles sont trop coûteuses énergétiquement et financièrement. Il faudrait donc les utiliser modérément.