N 10 Juin 2010 L insertion professionnelle des apprentis en 2009 Deux tiers des jeunes sortants d apprentissage occupent rapidement un emploi Trois apprentis sur cinq se portent sur le marché du travail. Parmi eux, les deux tiers sont en emploi en février 2009, très majoritairement sur des emplois durables. Cette insertion est variable selon la spécialité de formation. Elle reste un peu plus difficile pour les filles.
A l issue des années terminales des classes d apprentissage des niveaux III IV et V, dans l académie de Poitiers, trois jeunes sur cinq entrent sur le marché du travail. Ce sont 300 jeunes de plus qu en 2008. Ainsi, au 1 er février 2009, 4 400 jeunes sont sortis des classes terminales de CAP, BEP, BP, BAC Pro et BTS. 2 700 autres jeunes ont choisi, au contraire, de poursuivre les études, la plupart par la voie de l apprentissage et n entrent pas dans le champ de l enquête. Les élèves préparant les mêmes diplômes par la voie scolaire poursuivent leurs études de manière plus fréquente, deux fois plus. Selon le niveau de formation, ce taux de sortie est variable : - 75 % pour le Brevet Professionnel (72 % en 2008) - 72 % pour le BTS (68 % en 2008) - 69 % pour le Bac Pro (59 % en 2008) - 55 % pour le niveau V (CAP, BEP, MC), plus enclin à la poursuite d études. Une bonne insertion dans un contexte de crise Le 1 er février 2009, les jeunes sortis de l apprentissage en 2008, tous niveaux confondus, sont en emploi pour les deux tiers d entre eux, à la même date. Cette insertion moyenne est largement supérieure à celle des élèves sortant d une formation professionnelle par la voie scolaire (50 %). L insertion des apprentis augmente avec le niveau de diplôme. Ainsi les apprentis issus de CAP enregistrent le taux le plus faible. Seulement 52 % d entre eux ont trouvé un emploi en février 2009. L insertion est meilleure pour les BEP, puis les Bac Pro et plus encore les BTS pour lesquels 78 % des sortants sont en emploi. Les jeunes issus des Brevets Professionnels se distinguent avec une très bonne intégration sur le marché de l emploi puisque plus de 80 % ont un travail à l issue de leur apprentissage en 2009. 100,00 80,00 60,00 40,00 20,00 0,00 Une très bonne insertion pour les Brevets Professionnels 52% source : IPA 2009 Taux d'insertion selon le diplôme préparé 65% 73% 78% 82% 65% CAP BEP BAC PRO BTS BP Ensemble Malgré ces bons résultats, dans une conjoncture économique difficile, l insertion (65 %) s est dégradée de 10 points par rapport à l année précédente. Cette diminution a plus touché les niveaux les plus bas. En effet, pendant que les taux d insertion des Bac Pro et BTS perdent respectivement 7 et 4 points, celui des diplômés de niveaux V se dégrade de 14 points. Ac-études n 10 page 2
Selon la spécialité de diplôme, les taux d insertion varient de 50 % à 90 % L'insertion et les spécialités Sortants de formation en 2008 En emploi au 1 e r février 2009s Taux d insertion Agriculture, pêche, forêts et espaces verts 442 300 67,9 Dont Aménagement paysager 164 83 50,3 Spécialités pluriv. de l'agronomie et l'agriculture 129 112 87,0 Transformations 542 330 60,8 Dont Agroalimentaire, alimentation, cuisine 419 241 57,5 Energie, génie climatique 113 84 74,7 Génie civil, construction, bois 962 589 61,2 Dont Bâtiment : construction et couverture 319 186 58,3 Bâtiment : finitions 282 160 56,6 Travail du bois et de l'ameublement 275 176 64,1 Mécanique, électricité, électronique 677 461 68,1 Dont Moteurs et mécanique auto 249 166 66,5 Electricité, électronique 233 163 70,1 Structure métallique 112 75 67,3 Autres production 99 68 69,4 Total PRODUCTION 2722 1748 64,2 Echanges et gestion 858 533 62,1 Dont Commerce, vente 649 372 57,3 Comptabilité, gestion 102 78 76,4 Services aux personnes 765 486 63,5 Dont Accueil, hôtellerie, tourisme 303 165 54,6 Coiffure, esthétique 288 180 62,5 Santé 122 105 86,4 Autres services 103 73 70,9 Total SERVICES 1726 1092 63,3 ENSEMBLE 4448 2841 63,9 Les jeunes, selon les spécialités préparées, n ont pas tous les mêmes chances sur le marché du travail. En effet, le taux d insertion le plus fort en 2009 est enregistré pour les spécialités de la santé (86 %). Il s agit essentiellement des Brevets Professionnels de préparateurs en pharmacie ou de prothésistes dentaires. Dans le domaine des services, les jeunes du secteur «comptabilité-gestion» s insèrent également bien (76 %). Parmi les secteurs de la production, les spécialités plurivalentes de l agronomie et l agriculture (87 %) ou les productions animales (79 %) sont performantes en termes d insertion. A l inverse, certaines spécialités de formation rendent l entrée sur le marché du travail plus aléatoire. Ainsi, dans le domaine des services, les jeunes issus des formations du commerce-vente ne s insèrent qu à 57 % et les anciens apprentis de la spécialité «accueil, hôtellerie, tourisme» Source : IPA 2009 Ac-études n 10 page 3
qu à 55 %. Dans ce dernier cas, la spécificité saisonnière du secteur en est en partie la cause. Dans certaines spécialités du domaine de la production, l insertion est également incertaine.. Seulement la moitié des jeunes formés à l aménagement paysager sont en emploi au 1 er février 2009. La proportion est un peu supérieure mais faible pour les apprentis issus de «finitions du bâtiment» ou issus de «l agroalimentaire, alimentation, cuisine». L apprentissage : une insertion plus difficile pour les filles Les filles représentent un tiers des apprentis sortants. Elles ont préparé, par la voie de l apprentissage, essentiellement des métiers des domaines des services (85 %). Elles s insèrent relativement moins bien que les garçons sur le marché du travail, à peine 62 % contre 65 %. Dans les spécialités des domaines de la production, la différence est bien plus grande puisqu à peine la moitié des filles ayant choisi un métier de ces domaines ont trouvé un travail en février 2009. Ainsi, sur une centaine de filles sortant de la spécialité «agroalimentaire, alimentation, cuisine», seulement 47 ont trouvé un emploi quelques mois après. La proportion dépasse 60 % pour les garçons, sachant qu ils sont trois fois plus nombreux. L accès à l emploi pour les apprenties des services est plus facile. 64 % sont insérées (61,5 % pour les garçons). Mais cette insertion est variable selon les spécialités. Les services aux personnes enregistrent une insertion féminine globale de 65 % allant de 89 % dans la santé à 62 % dans la coiffure et l esthétique et seulement 54 % dans l hôtellerie et le tourisme. Ce faible taux s explique au moins en partie par la réalisation de l enquête en février, période creuse pour le tourisme dans la région, mais aussi par une insertion des filles inférieure de deux points à celle de leurs homologues masculins. Une insertion plus difficile pour ceux qui connaissent une rupture de parcours A l issue des classes intermédiaires d apprentissage (classes non terminales, par exemple : 1 ère année pour un CAP en deux ans), peu d apprentis quittent leur cursus. En effet, en février 2009, seulement 8 % d entre eux se sont portés sur le marché du travail. Les plus nombreux sont les apprentis abandonnant des formations de niveau V (CAP, BEP), près de 450 jeunes (10 % des inscrits). Leur chance alors de trouver un emploi est faible puisque un quart d entre eux seulement occupe un emploi en février. Les jeunes préparant des niveaux supérieurs quittent plus rarement leur formation en cours (4 %) et ceux qui le font sont au trois quarts en emploi quelques mois plus tard. L apprentissage favorise l accès rapide à un emploi durable Les jeunes en emploi après leur formation d apprenti accèdent pour la plupart à un emploi stable. En effet, 7 sur 10 possèdent un CDI ou un contrat pour une durée supérieure à six mois. Les contrats plus courts (moins de 6 mois) concernent 12 % des jeunes en emploi et l intérim 7,5 %. Ac-études n 10 page 4
De manière générale, la stabilité de l emploi augmente avec le niveau de diplôme. Sauf après un CAP (48 %), plus de la moitié des emplois sont en CDI. C est au en intérim ou en contrat aidé. Ils sont toutefois 14 % à détenir un CDD de moins de six mois. Les jeunes ayant préparé un BTS sont pour les trois quarts en emploi stable, 59 % en CDI, 15 % de CDD de plus de six mois. 70 60 50 40 30 20 10 0 Prépondérance des CDI Type de contrat des apprentis en emploi CAP/MC5 BEP BAC pro BP/MC4 BTS ensemble source :IPA20 CDI CDD+6 mois CDD-6mois cont aidé intérim autres Définitions CFA : Centre de Formation d Apprentis. Les CFA sont des établissements de formation assurant un enseignement en alternance à des apprentis âgés de 16 à 25 ans. Les CFA peuvent offrir des formations menant aussi bien aux diplômes du CAP, du BP ou du Baccalauréat Professionnel qu'aux diplômes de l'enseignement Supérieur, comme le BTS, le DUT, la Licence Professionnelle, le Master Professionnel ou le diplôme d'ingénieur. Ils sont créés par convention avec la Région (en application du code du travail) et sont majoritairement sous la tutelle pédagogique du Ministère de l'éducation Nationale ou du Ministère de l'agriculture. UFA : Unité de Formation d'apprentis Ce sont des sections d'apprentissage intégrées à des Etablissements publics locaux d enseignement. Dans notre académie, 28 UFA sont adhérentes au CFA académique (CFA Education Nationale). SA : Section d Apprentissage. Elles sont créées, dans des établissements d enseignement publics, (EPLE ou Université) sur la base d'une convention entre la Région, un EPLE et une profession, à partir d'un besoin de formation particulier. Ac-études n 10 page 5
Poids important de l apprentissage en Poitou- Charentes Au 31 décembre 2008, en Poitou-Charentes, 14 845 jeunes préparent des diplômes par la voie de l apprentissage. Ces apprentis sont principalement accueillis (95 %) dans les Centres de Formation d Apprentis (CFA), les autres dans les Unités de Formation d Apprentis (UFA) et sections d apprentissage (voir définitions). Parmi eux, 12 900 suivent des formations relevant des Ministères de l Education Nationale et de l Enseignement supérieur. Les autres préparent des diplômes qui dépendent du Ministère de l Agriculture. L académie de Poitiers dans le quartet de tête Poids de l apprentissage dans le second degré professionnel La région Poitou-Charentes possède le plus fort taux de formation par la voie de l apprentissage parmi les jeunes de 16-25 ans (7,3 % au 31 décembre 2006). Parmi l ensemble du second cycle professionnel (niveaux V et IV), l apprentissage dépasse 37 % dans l académie de Poitiers comme dans celles de Nantes, Strasbourg et Paris en 2007-2008 (30 % en France métropolitaine). Le niveau V de formation (CAP, BEP, MC et titres homologués) est majoritaire et regroupe 58 % des effectifs. En 2008, les apprentis préparant un bac ou un BP représentent un quart des effectifs, ceux préparant un BTS, 12 %. Cette modalité de formation est en développement depuis plusieurs années, notamment pour les niveaux post-bac. Ainsi entre 2006 et 2007, le nombre d apprentis des niveaux I à III a crû de 25 %. C est la plus forte des évolutions régionales. A la même période, cette évolution globale en France métropolitaine est de 12,1 %. Les effectifs d apprentis des niveaux IV et V ont également augmenté plus fortement dans l académie (5 %) qu en moyenne nationale (2,3 %). Source : Depp SIFA 2007 (Ministères de l Education, de l enseignement supérieur et de l Agriculture) Ac-études n 10 page 6
En 2008, les effectifs d apprentis se sont stabilisés après plusieurs années de progression. Les données provisoires du 31 décembre 2009 annoncent un recul des effectifs (- 650 apprentis hors agriculture, soit 5 %) lié à un déficit des entrées en apprentissage (- 12 %). Ce recul affecte essentiellement le niveau «CAP-BEP». L enquête IPA L enquête nationale «Insertion dans la Vie Active des Apprentis» est pilotée par la Direction de l Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) du Ministère de l Education Nationale. Elle est réalisée chaque année dans toutes les académies. Elle comporte une enquête suivie d une relance, par voie postale. Il s agit de connaître, au 1 er février de chaque année d enquête, la situation professionnelle des jeunes qui sont sortis des CFA au cours ou à la fin de l année précédente. L enquête est exhaustive en termes de CFA et niveaux de formation. Sont concernés par cette enquête, tous les CFA quelque soit leur ministère de tutelle. L enquête académique IPA Dans l académie de Poitiers, le dispositif a été renforcé d un partenariat entre le Rectorat, le Conseil Régional, l Onisep Poitou- Charentes et le Gip-Agévif-Formation. Cette collaboration a permis la réalisation d une relance téléphonique et ainsi d obtenir un taux de réponse dépassant 60 % en 2009. Enquête IPA 2009 CAP MC5 BEP Bac Pro BP MC4 BTS Ensemble Inscrits 3 512 182 811 753 946 17 897 7 118 Interrogés 2 510 120 606 633 746 17 794 5 426 Réponses obtenues 1 600 75 403 456 490 12 601 3 637 Taux de réponse 64 % 63 % 67 % 72 % 66 % 71 % 76 % 67 % Les précautions de lecture L enquête IPA est effectuée en février, soit 7 mois seulement suivant la sortie du système scolaire. L enquête mesure donc l insertion à court terme, ce qui ne préjuge pas de l insertion future. Le champ de l étude L étude est restreinte aux jeunes des classes terminales des CFA et des niveaux III, IV et V, soit du BTS au CAP.Sont donc exclus de l étude, les apprentis des niveaux I et II (ingénieurs, licence pro ou master) ainsi que tous les apprentis sortis avant leur dernière année de formation. Ac-études n 10 page 7